samedi 16 janvier 2016


le Fezzan dans l'œil du cyclone
Les attaques des mercenaires tchadiens et janjawids de Daech contre les habitants d’Oubary (sud ouest libyen) ont repris quelques jours après la signature de l’énième accords de paix entre les représentants des communautés Toubous et touarègues.
Selon nos estimations et nos recoupements, plus de 273 tchétchènes, 1850 tunisiens, 2600 syriens, 800 irakiens, 17 turcs, 56 européens ont transites vers les frontières soudano-tchadienne tenues par les chefs de milices Toubous Ali Sida et Barka Wardougou. Ces deux seigneurs de guerres originaires du Niger et du Tchad voisins sont aussi les chefs du plus grand cartel des drogues dures déversées depuis les ports ouest africains en Europe via la Libye, l’Egypte, Israël depuis plus d’un quart de siecle. En lien direct avec le chef d’état de la Guinée équatoriale et les cartels américains, ils sont à la tête d’un des plus grands réseaux de trafiquants de drogue au monde.
Ces deux acteurs et principaux responsables de la déstabilisation du Fezzan (3e région, sud de Libye) et de l’ensemble du continent africain ont tous joui des faveurs de l’ancien dictateur pour qui ils assumaient les basses besognes. Ironie du sort, des années 1980 à 2011 les deux chefs du cartel ont participé à la déstabilisation du Tchad, du Soudan, du Niger de la Centre Afrique et du Nigeria en exécutant des dizaines de milliers de Toubous et de populations civiles. Dans les années 90, ils avaient côtoyés la DGSE française pour financer leur Front Armé Révolutionnaire du Sahara (FARS).Ce front fut utilisé comme écran pour monter et organiser le plus grand cartel. Aujourd’hui, à la faveur du chaos qui règne en Libye, tiraillée entre 2 gouvernements fantoches et une multitude de milices tribales et opportunistes, les deux chefs de cartels, espions double voire triple, jouent la carte des chefs d’une minorité toubous...qu’ils vendent a Tobrouk pour Haftar en même temps aux Misratis...comme chair à canon.
Ils contrôlent à présent les frontières libyco-soudano-nigero-tchadiennes dont ils monnayent les passages pour des millions de dollars. Entre le 21 janvier 2013 et le 13 janvier 2016, plus de 750.000 migrants érythréens, soudanais, nigerians, congolais et ouest africains ont transités vers Mourzouk et Gatroun, leurs fiefs. Les djihadistes d’Aqmi comme de Daech ont payés plus de 27 millions de dollars pour traverser leurs fiefs sous escortes à l’aube en prenant les pistes de Waw Namous. Actuellement, à côté des milices toubous et mercenaires, combat la katiba d’un jeune imam daechi, Abou Khazaf et deux de ses lieutenants, Suleimani et Aboumaniar Asirti, katiba a été décimée par les groupes touaregs de Oubari lors des combats ces derniers jours. On dénombre au moins 31 combattants morts côté toubou et 4 morts côté touareg.
Il est URGENT pour la communauté internationale d’intervenir et d’empêcher les jihadistes et trafiquants de faire la JONCTION avec Boko Haram au Nigeria.
Dans les récents combats, plus de 147 migrants ont péris, d’autres ont été recrutés ou forcés par ce cartel d’assiéger les villes d’Oubary, Sebha ou Jerma où furent commis des crimes contre l’humanité. Ces combats ont occasionné la fuite de plus de 45.000 personnes dans tout le Fezzan.
Pour une paix en Libye, il est évident qu’il faut un gouvernement d’union nationale mais aussi et surtout la neutralisation de plus d’une centaine de seigneurs de guerres de cartels et des trafiquants d’êtres humains. Tous les observateurs restent perplexes devant la passivité de barkhane postée au Tchad qui voie passer ces transits de migrants et de mercenaires, voire de sa complicité dans cette situation. Une intervention est souhaitable mais il ne s’agit pas de se tromper de cible et d’alliés de circonstances, sous peine d’un retour de bâton terrible pour toute la sous-région et les forces armées occidentales.
13/01/2016
 

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