Haro sur les Touaregs !
Ecrabouillés, pulvérisés, calcinés, broyés, la France, le Mali et les Djihadistes se livrent sur les Touaregs de l’Azawad à un massacre, un anéantissement, un génocide, une boucherie. Depuis des mois, de longs mois, de trop longs mois, nous égrenons la Liste verte de tous ceux qui ont perdu la vie dans ce conflit. A début, nous tenions un compte précis : une identification systématique des personnes tuées (avec nom, prénom, âge, lieu de résidence…) et des auteurs des crimes… Nous sommes à présent dépassés par les événements. La situation a atteint un tel degré de pourrissement, les cartes sont tellement brouillées que nous nous contentons de pleurer nos morts. Ils ont été tués, ils ont été enlevés, ils sont morts, c’est tout. On ne cherche même plus à savoir qui est l’auteur du rapt, de la balle dans la tête, de la torture jusqu’à la barbarie. Les trois camps rivalisent en la matière de zèle. Et au bout du compte, le résultat est le même. La perte d’un être cher est toujours un drame. S’il n’y en avait qu’un, de drame ! Car ce Cerbère à trois têtes ne poursuit qu’un seul objectif : rayer les Touaregs de la surface de l’Azawad. Il en a déjà tué des milliers et des milliers. C’est déjà une certitude absolue.
La Hollandie, pas plus que le Mali ou les Djihadistes ne souhaitent que l’Azawad ne voit le jour. C’est sans doute la seconde certitude en ces temps troublés. Chacun à sa façon, depuis des semaines, a tout fait pour tuer l’embryon indépendantiste. La France a joué son rôle favori, celui de Tartuffe, le Mali a terrorisé comme à son habitude, les Djihadistes ont cherché à verdir les hommes bleus. Mais solidement accroché à son utérus, l’embryon n’a pas voulu passer. Or, la grossesse est arrivée à son terme et l’accouchement a déjà eu lieu. Loin des regards, dans des lieux discrets, dans les têtes de tout un chacun. Depuis... La paternité n’en revient pas au MNLA, non ! Les Azawadiens et les Azawadiennes sont les pères et les mères de cette indépendance. Car la conscience des masses existe, quoiqu’on en dise. L’élan qui pousse un peuple à se prendre en main, à déclarer sa liberté de conscience, à proclamer son indépendance est là. Elle est une réalité. A départ, cet Azawad était un prématuré. Né par hasard en avril 2012, il n’était pas viable de l’avis de tous. Et puis, à force de soin, il a survécu. Il est là, aujourd’hui. Il cabriole joyeusement, remontant en chantant les vallées gorgées d’eau, courant à en perdre haleine dans l’herbe fraîche le sourire aux lèvres, trépignant au milieu de ce chaos. Il est partout à la fois et reste insaisissable. Sa victoire est totale !
Pour notre Cerbère à trois têtes, c’est la chienlit ! Renverser un gouvernement, c’est de la blague ! Ca se fait en deux coups de cuillère à pot, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, surtout quand entrent en action les agents de l’ombre, la synthèse réussie du muscle et de l’intelligence, comme dirait Audiard, mais fédérer tout un peuple derrière soit, c’est pas d’la tarte !
Hasard ou pas, selon que l’on est adepte ou pas de la théorie du complot, l’exécution de deux journalistes de Radio France Internationale tombe à pique. Pourtant revendiquée par des Djihadistes, perpétrée dans le but de terroriser la France, elle donne lieu depuis quelques jours à une chasse aux sorcières à l’encontre des civils touaregs dans les villes et les vallées de l’Azawad, où Mali, France, Minusma, Ganda machin et autres artifices poltiques marchent main dans la main et répriment, arrêtent, agressent et bien sûr, tuent.
Cerbère, tu n’as pas de souci à te faire, le MNLA est en pleine déconfiture, les accords de Ouaga de juin 2013 l’ont laissé en slip et il repartira sans doute à poil des négociations de paix ! L’indépendance politique n’est pas pour demain. Par contre, l’adhésion des consciences et des cœurs, de la grande, de l’écrasante majorité des Azawadiens à l’indépendance va te faire du souci. Et pour longtemps.
TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
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