samedi 27 février 2010

Kadhafi crie dans le désert. D’abord, le démembrement...

Denis Etienne-La Tribune de Genève-26.02.2010 | 23:59
Kadhafi crie dans le désert. D’abord, le démembrement...
samedi 27 février 2010

D’abord, le démembrement : en juillet 2009, le colonel Kadhafi suggérait aux voisins de la Suisse de démanteler la Confédération. Un mois plus tard, l’atomisation : il rêvait de bombarder le pays à l’arme nucléaire. Maintenant, l’appel au djihad : il enjoint aux musulmans de porter atteinte aux intérêts helvétiques. Le prétexte avancé, cette fois-ci, est le résultat de la votation de novembre contre la construction de nouveaux minarets, que le leader libyen traduit comme la décision de « détruire les mosquées ».

Y a-t-il lieu de s’en inquiéter ?
A lire, hier, les sites islamistes, aucunement. On y renvoie l’autoproclamé guide à ses silences sur Gaza. On fait allusion à sa complaisance avec les investissements états-uniens. L’homme qui avait surfé jadis sur la vague du panarabisme de Nasser prêche aujourd’hui dans son désert.

D’autant plus que ses pairs africains, malgré les pétrodollars qui garantissent le rayonnement de Tripoli, ont refusé il y a un mois de le reconduire dans sa fonction de président de l’Union africaine. Et la communauté internationale s’est quand même sentie, hier, obligée de le morigéner.

Il reste que la dent est dure, si l’on observe la bouche de Muammar Kadhafi : ton et mots d’une rudesse extrême contre la Suisse. C’est comme un retour à la case départ : toucher à un de ses enfants revient à ébranler la légitimité du régime clanique.

On regrette que l’ire tarde à se dissiper, puisque Max Göldi est toujours détenu. Le temps ne joue, certes, pas en faveur des dictateurs, d’autant moins quand ils sont isolés. Mais ceux qui se retrouvent sur leur chemin sont condamnés à la patience.

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