La situation au Mali, à demandes révolutionnaires, réponses révolutionnaires
PAR SANFINNA. Pour trouver des remèdes à la crise qui secoue le Mali, il faut obligatoirement remonter aux causes. Les causes de ce conflit sont d’origines internes et externes. On peut d’abord relever que la colonisation a fait le lit de cette rébellion, en procédant à un découpage territorial dans le plus grand mépris des réalités sociales politiques africaines. Les Touaregs constituaient déjà dans la période pré-coloniale un peuple organisé ayant une langue et une culture, une écriture commune et vivant sur un territoire déterminé. Ils étaient organisés en confédérations, autant de caractéristiques qui leur ouvraient droit à création d’un Etat.
Au lieu de les regrouper dans une seule entité, le colonisateur les a dispersés dans pas moins de 7 pays. Voilà l’une des premières erreurs qui devait susciter des irrédentismes dans tous ces Etats. Mais c’est que la balkanisation du continent n’était pas seulement l’expression d’un souverain mépris à l’endroit des africains, c’était aussi un moyen de préserver l’influence coloniale par les divisions à venir des futurs Etats indépendants.
La deuxième cause vient de ce que les Etats nouvellement indépendants ont calqué leur administration sur celle de la France. Ils ont dupliqué le jacobinisme avec pour conséquence une organisation administrative par trop centralisée . Ce fut notamment le cas du Mali; méconnaissant les vocations régionales à la gestion autonome de leurs intérêts particuliers. Pour ne pas arranger les choses, les touaregs ont été les laissez-pour-compte des interventions de l’Etat. Ils auraient pourtant dû bénéficier d’une politique de discrimination positive en raison de nombre de conditions ingrates qui marquaient leur quotidien.
Une autre raison de la fracture nationale qui menace le Mali réside dans la guerre contre la Libye, dont il faut reconnaître que les principaux initiateurs, la France et les USA, n’ont pas mesuré comme ils auraient dû le faire toutes les conséquences, tous les effets collatéraux. La dissémination des armes de toutes natures ( légères lourdes ….) certains disent même bactériologiques dans tous les Etats environnants a crée une instabilité et une insécurité grave, face à laquelle les responsables ( les puissances occidentales) ne montrent pas une volonté réelle de contribuer aux torts qu’ils ont causés. Il y a à observer les choses comme la confirmation empirique que la guerre de l’occident contre la Libye ne visait que l’élimination de khadafi pour ouvrir son pays aux appétits voraces des puissances attaquantes.
Maintenant que le mal est fait, ce sont les touaregs avec les complicités locales et même internationales qui avancent les exigences extrêmes: l’indépendance! Que faut-il faire?
Il faut, compte tenu des termes dans lesquels la revendication s’exprime et de ses risques d’effet domino dans la sous-région, agir vite, avec sérieux et en union ( nationale et régionale ). Deux options sont possibles:
1 ) Réorganiser l’espace national, en recourant à une très forte décentralisation et même à un système qui emprunte au fédéralisme ou à la confédération ( création d’Etats touaregs autonomes se reliant à l’Etat central comme c’est le cas aux USA, au Nigeria etc…). Ici tout doit se jouer dans la nature des compétences à repartir entre Etats fédérés et Etat fédéral. Mais les compétences sur les ressources devront faire l’objet d’une attention particulière.
Cependant, tout cela serait insuffisant s’il n’était pas fait appel à la solidarité sous-régionale .
2 ) Renforcer, accélérer la constitution des ensembles sous-régionaux. Il faut savoir que la question touareg ne se pose pas seulement au Mali, mais aussi en Algérie, en Libye, au Burkina Faso, au Tchad, au Nigeria…..face à une menace commune , globale, la logique commande une riposte commune globale. Aujourd’hui plus que jamais se pose l’urgence de l’intégration de l’union. Le Mali rejoignant avec la Guinée Conakry le conseil de l’entente, voilà un projet qui permettrait de réunir plus de force politique, économique, militaire, diplomatique pour lutter contre les irrédentistes, les terrorismes, la criminalité transfrontalière .
Voilà des réponses fortes qu’il faudrait dans le cadre de négociations associant la France, les Nations Unies, offrir à des rebelles qui après avoir levé le manche avec autant de panache, mettant en déroute des forces régulières ne le déposeront pas de sitôt et aussi facilement devant de belles paroles uniquement. Mais pour cela, il faut sortir des chantiers battus. Sortir du cercle clos et désuet des souverainetés pour appréhender enfin la résolution de nos
enjeux collectifs dans un cadre collectif organisé.
Par Sanfinna, Victory Toussaint
Photo
Photo
http://www.africamaat.com/IMG/jpg/Afrique_Unie-2.jpg
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire