Critique | 2 avril 2011
Libération
Sur la pochette, la guitare électrique de Moctar Omara «Bombino» s’orne d’un capodastre original : un stylo à bille retenu par un élastique. La présence d’instruments amplifiés aux mains de nomades installés en plein désert est un des mystères qui rendent si fascinante la musique des rockeurs touaregs. Bombino vient d’Agadez, dans le nord du Niger, mais sa vie est faite d’exils, au gré des répressions contre son peuple et des révoltes armées : il s’est réfugié en Algérie, en Libye puis au Burkina Faso. Sa musique en porte les traces. En 2008, sur le label de Seattle Sublime Frequencies, il publiait avec son groupe un disque d’une énergie brute, enregistré dans les dunes du Ténéré avec un groupe électrogène. Depuis, la rébellion touarègue a pris fin, et la musique de Bombino s’est elle aussi pacifiée. Chanteur à la voix hypnotique, il dessine avec finesse des lignes sinueuses de guitare, et la rythmique chaloupe comme les pas du chameau. Le festival Banlieues bleues l’accueille ce samedi, aux côtés d’un autre rockeur d’Afrique du Nord : le Marocain Saïd Sahmaoui.
CD : «Agadez» (Cumbancha). Bombino, en concert ce samedi à 20 h 30 au Deux Pièces Cuisine, Le Blanc-Mesnil (93). Rens : www.banlieuesbleues.org
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