TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
mercredi 10 février 2010
Alors que l’Espagne aurait payé une rançon de 5 millions de dollars,Le GSPC demande la libération d’un… contrebandier
Tribune des lecteurs (quotidien algérien) Mercredi le 10 février 2010
Par Wassim Benrabah
Les évènements, désormais, s’enchaînent à une vitesse qui n’augure rien de bon pour l’avenir sécuritaire de la bande sahélo saharienne. Alors que la presse malienne fait état d’un « froid » entre Alger et Bamako, déclenchant de nouveau une vaste campagne haineuse contre les tribus touareg qui, pourtant, sont les seules à pouvoir régler de manière durable ce problème, voilà que des éléments d’informations, fort inquiétants, nous parviennent de diverses sources concordantes.
Le journal espagnol « El Mundo », dans son édition d’hier, révèle ainsi que « les cinq millions de dollars exigés par (le GSPC), pour libérer les otages espagnols, ont pris la route pour le Mali ». Le journal ajoute que c’est la « Fondation Kadhafi, dirigée par le fils du leader Libyen, Saif El Islam, qui aurait joué le rôle d’intermédiaire pour le paiement de la rançon. L’argent devrait être dans les mains des terroristes au cours de la semaine ».
L’Espagne, en outre, défie la communauté internationale et le conseil de sécurité de l’ONU lequel, grâce aux bons soins de l’Algérie, a récemment adopté une résolution interdisant formellement le paiement de rançons aux terroristes. Ainsi donc, si une pareille information venait à se confirmer, elle ne signifierait rien moins que certains Etats occidentaux, en dépit de leurs véhémentes dénégations, continuent de financer de manière directe le terrorisme, et d’encourager la poursuite des enlèvements. Reste à préciser que les trois humanitaires espagnols, enlevés quelque part en Mauritanie par des éléments activant sous la houlette d’Abou Amar, de son vrai nom Yahia Djouadi, n’auraient toujours pas réussi à quitter la zone tampon séparant le Niger du Mali, pour faire jonction avec Abou Zeïd, lequel détient les trois autres otages, un Français et un couple d’italiens. La seconde information, fournie par des sources qui suivent de très près le dossier sécuritaire dans la zone sahélo saharienne, souligne qu’il n’existe aucun terroriste détenu au Mali. En clair, la revendication, formulée par le GSPC pour la libération de plusieurs de ses membres, détenus au Mali, en Mauritanie, en France et en Italie, ne serait qu’une illusion, comme nous le supposions depuis le début.
En revanche, nos sources sont formelles en nous indiquant que l’un des individus, dont il est demandé la libération, effectivement détenu au Mali, est en fait un grand contrebandier. Les terroristes, qui se servent de ces bandits de grands chemins comme hommes de main, sont ainsi devenus leurs plus grands alliés jusqu’à opérer de bien dangereuses jonctions, générant ce phénomène que nous qualifions de « gangsterrorisme ».
Pendant ce temps, le Mali semble se confiner dans une attitude pour le moins troublante. Il semble chercher à en découdre avec l’Algérie, dont le seul « tort » aura été de tenter de trouver une voie de conciliation entre Bamako et les tribus Touareg, éléments clés, absolument incontournables dans le règlement de la crise sécuritaire dans la bande sahélo saharienne.
Nous apprenons, en outre, que les contacts informels avec les éléments du GSPC seraient entretenus par un certain Iyad Ag Gali, consul du Mali à Djeddah et ancien chef du Mouvement populaire pour la libération de l’Azawad, l’un des quatre ex mouvements de la rébellion touareg. Ce dernier serait en contact avec un chef tribal du nord du Mali, pour négocier la libération des trois otages espagnols, mais aussi celles de l’otage français, Pierre Camatte, capturé le 26 novembre, et de l’Italien, Sergio Cicala, et son épouse, Philomène Kabouree, capturés le 18 décembre passé. Cependant, il faut souligner qu’Ag Ghali n’est pas le seul intermédiaire qui s’active pour obtenir la libération des otages, au moins trois autres canaux sont en action.
L’Algérie, en revanche, semble avoir été « out » depuis que les terroristes ont décidé de s’installer dans des zones trop éloignées de ses frontières sud. Abou Zeïd et les siens redoutent plus que tout les services de renseignement et de sécurité algériens. Passés maîtres dans l’art de la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme, nos services infligent régulièrement de très sévères coups aux quelques poches de terroristes encore existantes dans certains endroits précis de l’Algérie.
W. B.
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