mercredi 19 novembre 2014

Libye: première trêve humanitaire depuis un mois à Benghazi /MONDE

La mission de l'ONU en Libye a annoncé que les différentes parties s'affrontant à Benghazi, dans l'est du pays, avaient accepté une trêve humanitaire de douze heures mercredi, pour permettre notamment l'évacuation de civils des zones de combats.
Il s'agit de la première trêve depuis le lancement il y a un mois d'une nouvelle offensive du général Khalifa Haftar pour tenter de reprendre cette ville tombée en juillet aux mains de milices islamistes. Au moins 356 personnes ont péri dans ces combats. La trêve ne semble cependant pas être totalement respectée, selon un journaliste de l'AFP sur place, qui a fait état de tirs à l'arme lourde entendus dans la ville, sans être en mesure d'en déterminer l'origine.
Selon la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Unsmil), cette trêve, qui pourrait être prolongée avec l'accord des deux camps, doit permettre au Croissant-Rouge libyen d'évacuer les civils des zones de combats, de récupérer les corps des morts et de faciliter l'évacuation des eaux usées qui ont inondé certaines zones de la ville en raison des combats.
Benghazi est l'une des zones les plus instables de la Libye, un pays dirigé par deux gouvernements et Parlements rivaux, et livré aux milices depuis le renversement de Mouammar Kadhafi au terme de huit mois de soulèvement en 2011.
Deuxième ville du pays, Benghazi a été défigurée par les combats et connaît une pénurie de médicaments, de carburants et de nourriture. Le général Haftar avait lancé une première offensive contre les islamistes dans la deuxième ville de Libye en mai, sans le soutien du gouvernement. En octobre, alors que les milices islamistes gagnaient en puissance, il a lancé une nouvelle campagne, soutenue cette fois par le gouvernement et le Parlement reconnus par la communauté internationale.
Belga

Prendre le temps de construire la paix au Mali

Le Monde.fr |  • Mis à jour le 
Le président malien Ibrahim Boubacar Keita, 17 novembre 2014. REUTERS/Joe Penney (MALI - Tags: POLITICS HEALTH DISASTER)
Jean-Marie Géhenno, président et directeur général de l’International Crisis Group? Jean-Hervé Jezequel, analyste principal pour le Sahel (Crisis Group)
L’ouverture des négociations entre le gouvernement malien et les mouvements politico- militaires du Nord Mali le 1er septembre 2014 à Alger laissait espérer un processus de retour durable à la paix. Conduites par la diplomatie algérienne, qui a pris la tête d’une équipe de médiation internationale, les discussions réunissaient pour la première fois depuis juin 2013 la plupart des acteurs du conflit autour de la même table. Mais à l’issue d’une première phase de négociation courte et plutôt décevante, la médiation internationale a remis aux parties maliennes un document présentant les « éléments pour un accord pour la paix et la réconciliation au Mali », qui apparaît comme le squelette déjà bien avancé d’un futur accord de paix.
Il est cependant loin d’être satisfaisant. Alors que s’ouvre la dernière séquence de négociations, il faut s’inquiéter d’un processus conduit au pas de charge qui risque de reproduire les mêmes erreurs que par le passé et d’aboutir à une paix fragile. L’Algérie, qui a jusqu’ici joué un rôle positif, doit donner plus de temps aux négociations afin d’aboutir à la signature d’un accord viable. Le document a été fortement critiqué par la coordination des mouvements de l’Azawad, qui regrette que l’essentiel de ses positions ne soit pas représenté. Elle a d’ailleurs produit le 1er novembre une contre-proposition axée sur une solution fédérale.
De son côté, Bamako se félicite officiellement de la diligence algérienne mais rechigne à entériner un texte qui, à ses yeux, fait trop de concessions à ses adversaires et l’obligerait à une délicate réforme constitutionnelle. En coulisses, une partie de la médiation internationale exprime de sérieux doutes sur la capacité d’un texte qui renoue avec les « vieilles recettes » pour ramener la paix. Le document qui sert de base à la rédaction d’un accord final est un pas dans la bonne direction, mais il repose pour l’essentiel sur des réponses qui ont déjà montré leurs limites, et comporte encore beaucoup de lacunes.

Décentralisation : une solution insuffisante

Il prône ainsi une décentralisation poussée et une présence accrue de l’administration au Nord en négligeant combien l’Etat malien est un corps malade qui constitue moins la solution que l’origine même du problème. Il recommande une représentation accrue des populations du Nord au sein de l’administration centrale et « un nombre minimum de postes ministériels, de même que certaines fonctions électives » comme si, pour acheter la paix, l’Etat n’avait d’autre choix que de distribuer les prébendes.
Les populations ne réclament pas plus d’Etat, elles attendent une autre forme de gouvernance et de présence de l’autorité publique. Le texte néglige certains sujets essentiels. En réduisant la crise actuelle à un problème entre le centre et les périphéries, il ne dit presque rien des fractures qui minent les communautés du Nord entre elles, comme l’explique le dernier rapport de Crisis Group. Il n’ouvre guère de perspective pour concevoir les institutions politiques et sécuritaires qui garantiront une répartition équitable des ressources et des responsabilités entre les communautés du Nord. À défaut, le Nord du Mali restera le théâtre d’affrontements entre groupes armés, comme ceux qui ont secoué récemment les régions de Gao et de Tabankort.
Mettre en place des mécanismes innovants pour réformer la gouvernance territoriale, restaurer les équilibres entre les communautés et assurer la sécurité de tous, tels est ce qui permettra de ne pas répéter les erreurs du passé. Il faut laisser les parties maliennes forger elles-mêmes leur traité de paix, tout en permettant à des experts internationaux de les conseiller. La médiation ne doit pas l’écrire à leur place, elle doit encourager les parties à s’approprier le document en l’amendant substantiellement.
Enfin, le texte actuel prévoit un mécanisme de suivi et de financement qui faisait défaut aux précédents accords mais qui ne fait toujours pas l’objet d’un consensus fort. Avant toute signature, les responsabilités de ceux qui se porteront garants de l’accord doivent être clarifiées. Il faut donc donner aux négociateurs le temps nécessaire pour des amendements en profondeur. Les partenaires internationaux du Mali, qui seront demain les garants politiques et financiers de l’accord, doivent résister à la tentation d’un accord rapide mais bancal.
L’argument sécuritaire – un accord permettrait d’arrêter la multiplication des incidents armés et des attaques contre la mission onusienne (la Minusma) – doit être relativisé : il n’y aura pas de sécurité durable sans une ambitieuse réponse politique aux maux qui secouent le Nord du Mali. Et l’Algérie, qui a hâte de s’impliquer pleinement dans la solution du dossier libyen, prioritaire à ses yeux, verra sa crédibilité diplomatique renforcée par un bon accord. À quelques jours de la reprise des négociations, Alger a donc intérêt à aménager leur calendrier et à ouvrir les débats aux experts techniques et à la société civile. En contrepartie de la possibilité de renégocier en substance le texte, la coordination des mouvements de l’Azawad devrait accepter un accord intérimaire portant sur la sécurité. Cela pourrait par exemple passer par une contribution plus franche aux patrouilles mixtes sous conduite de la Minusma.
De son côté, le gouvernement malien ne doit plus seulement mobiliser de façon incantatoire l’argument de la souveraineté, il doit l’assumer pleinement en présentant son projet pour le Nord et l’ensemble du pays. Toutes les parties doivent revenir à la table des négociations disposées à accepter les compromis nécessaires. Il n’est pas trop tard pour se montrer ambitieux à Alger.
 http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2014/11/19/prendre-le-temps-de-construire-la-paix-au-mali_4525681_3232.html

Burkina : le lieutenant-colonel Zida nommé Premier ministre par Michel Kafando

Jeune Afrique-19/11/2014 à 13:20 
Deux jours après avoir été désigné président de transition, Michel Kafando a nommé mercredi le lieutenant-colonel Zida au poste de Premier ministre.
Il aura fallu à peine vingt-quatre heures après la prestation de serment de Michel Kafando pour se rendre compte que le lieutenant-colonel Isaac Zida reste bien au coeur du régime de transition. Le militaire, qui avait pris le pouvoir après la chute du président Blaise Compaoré, le 31 otobre, a été nommé mercredi 19 novembre Premier ministre du Burkina Faso par le nouveau chef de l’État. « Le président de la transition décide que (…) M. Yacouba Isaac Zida est nommé Premier ministre », selon les termes du décret lu mercredi à la presse par Alain Thierry Ouattara, le secrétaire-général adjoint du gouvernement. Les deux hommes s’entretiennent actuellement au palais présidentiel.
Michel Kafando (d) serre la main du lieutenant-colonel Zida, le 18 novembre 2014. Michel Kafando (d) serre la main du lieutenant-colonel Zida, le 18 novembre 2014. © AFP
« Personnellement je ne serais pas contre que le lieutenant-colonel Zida puisse jouer un rôle essentiel dans la stabilisation même de ce pays et qu’il puisse véritablement avoir une ambition de Premier ministre », avait observé mercredi matin Michel Kafando au micro de Radio France international (RFI), insistant sur « la place nécessaire de l’armée dans la transition, au vu du rôle essentiel qu’elle a joué dans la stabilisation du Burkina ».
Le lieutenant-colonel Zida avait pris le pouvoir quelques heures après la chute de Blaise Compaoré, chassé par la rue le 31 octobre. De nombreux Burkinabè, qui craignaient qu’il ne se maintienne au pouvoir, s’étaient montrés soulagés après la nomination de Michel Kafando. Une telle désignation semble contraire aux voeux affichés de la communauté internationale, qui souhaitait une transition strictement civile pour succéder au président Compaoré.
(Avec AFP)

Cécilia Piate chef de Bureau Minusma Tombouctou : «Notre présence va s’élargir avec la création de camps à Léré, à Goundam et Ber»

Minusma
Cécilia Piate chef de Bureau Minusma Tombouctou : «Notre présence va s’élargir avec la création de camps à Léré, à Goundam et Ber»
Tombouctou se stabilise petit à petit. Les déplacés et réfugiés continuent de revenir ; la ville trouve tant bien que mal son visage naturel.
Tout cela a été rendu possible grâce à plusieurs efforts conjugués, avec la Minusma qui a un bureau à Tombouctou. Elle devrait créer de nouveaux camps militaires dans certaines localités de la région de Tombouctou. C’est ce qui ressort de l’entretien que le chef de bureau de la Minusma à Tombouctou nous a accordé.
La Minusma à Tombouctou, qu’est-ce que ça représente ?
Cécilia Piate : La Minusma dans la région de Tombouctou représente plus de 900 militaires. Nous avons ici le contingent burkinabè qui est présent sur l’ensemble de la région. Cela représente aussi 140 policiers qu’on appelle PFIU, ainsi qu’une présence civile qui s’occupe de questions d’appui à l’Etat : la restauration de l’Etat, l’appui à la société civile, la promotion et le monitorage des droits de l’homme. Une composante civile très diverse, chacun avec sa propre spécialité. C’est aussi une composante d’appui qui est importante, de façon à ce que la partie opérationnelle puisse être à même de fonctionner. C’est une présence également à Goundam et nous avons aussi une patrouille statique à Ber. Il est prévu à ce que notre présence s’élargisse avec la création de camps à Léré, à Goundam. On aura un camp plus substantiel à terme à Ber aussi. Nous allons renforcer nos effectifs avec une infrastructure plus importante à Gossi. Qui, elle, est assurée par TOGOBAT.
Vos élargissements vont commencer à partir de quel mois ?
Alors nous programmons, mais pour le moment, c’est un travail qui est progressif. Nous sommes concentrés sur notre camp à Tombouctou. Mais les plans sont en cours et les dispositifs à l’identification du terrain sur lesquels les camps vont se faire, et les plans d’architectes, si l’on veut, d’ingénieurs, sont en cours pour les autres camps secondaires. Nous  attendons que le tout soit réalisé progressivement. Mais, au plus tard, au mois de mai ou juin dans ces zones-là.
Dans la ville de Tombouctou, qu’est-ce que la Minusma fait auprès de la population ?
Nos activités, c’est d’abord les patrouilles internes qui nous permettent d’avoir une présence dans les habitations, les lieux habités, mais aussi le long des axes. Les axes qui rejoignent les différents villages, les axes qui sont utilisés par les forains ; tous les jours nos hommes patrouillent à l’extérieur comme je l’ai dit. C’est aussi une présence de nuit, par exemple en ville, avec nos policiers qui patrouillent la nuit ; ils patrouillent à pied jusqu’à deux heures du matin. C’est aussi un appui, comme je le disais tout à l’heure, à la restauration de l’autorité de l’Etat, du système de justice et le système pénitentiaire, qui sont essentiels pour le retour de l’Etat de droit. Il  y a aussi un appui à la gendarmerie et à la police. Dans le cadre du système pénitentiaire, nous travaillons main dans la main avec le PNUD qui, comme vous le savez, a un programme d’appui à la restauration de l’autorité de l’Etat. Dans le cadre duquel un certain nombre de résultats tangibles ont été réalisés et continueront de l’être dans l’ensemble des cercles, avec la réhabilitation de plusieurs édifices publics. Mais qui va aller de paire avec un appui qui porte sur la formation et le fonctionnement des institutions.
Est-ce que les populations vont bénéficier des formations ?
Pour revenir à cette question de justice, il y aura tout un volet lié à l’accès à la justice. Là, on touche aux justiciables ou aux plaignants. Nous appuyons aussi la société civile. Vous savez que la société civile est très importante, les autorités traditionnelles sont très importantes dans le nord et à Tombouctou en particulier. Et là, on appuie également la société civile dans le cadre de ce processus de dialogue qui est en cours. Nous pensons qu’écouter leurs voix est importante, et c’est dans ce sens que nous œuvrons.
On voit qu’il y a 3 forces ici, la Minusma, les FAMA et Barkhane. Est-ce qu’il y a un travail d’ensemble ?
Oui, absolument. Je dirai que ces trois forces sont en contact régulier, permanent ; chacune a ses responsabilités. La responsabilité de la sécurité des personnes et de leurs biens appartient aux forces de sécurité maliennes. Nous sommes là en appui ; un certain nombre de patrouilles mixtes ont également lieu. Avec les Fama mais avec également la gendarmerie et la police. Avec Barkhane également, les contacts sont réguliers. Là aussi, je dirai que chacun a ses objectifs spécifiques. Mais tout se fait dans la complémentarité et dans la bonne entente et la bonne coopération. C’est une coopération de tous les jours.
Vous avez participé à la réhabilitation de la gendarmerie de Tombouctou ; on vous voit dans des actions de ce genre. Est-ce que ça fait partie de votre mandat ?
Là, vous faites allusion au projet impact rapide, qui est effectivement un projet, qui nous permet de faire des réalisations rapides qui ont des valeurs de 22 millions Fcfa au maximum. L’avantage est que ce programme nous permet d’agir sur différents volets. Un des volets que nous avons exploités est celui de permettre rapidement à la gendarmerie et à la police de travailler dans des conditions adéquates. C’est ainsi que la réhabilitation d’un certain nombre de postes de gendarmerie et de police a été entreprise, et nous voulons vraiment continuer. Nous souhaitons rétablir ce qu’on appelle la chaîne pénale : toucher à la fois les forces de sécurité, la magistrature, la justice et aller jusqu’au système pénitentiaire. Si un des maillons dysfonctionnait, c’est l’ensemble du système qui en pâtirait. Il est important de rétablir cette chaîne pénale. Mais bien sûr, d’accompagner ce processus par une amélioration à l’accès à la protection des citoyens. Et là-dessus, je voudrais aussi parler du travail qui est fait par la division des droits de l’homme -qui est essentiel. Qui, au quotidien, suit la situation ; qui est en contact avec les victimes, qui conduit également les entretiens avec les personnes détenues, mais aussi qui promeut les organisations de défense des droits de l’homme.
Vous avez parlé de Ber avec une patrouille statique ; vous allez faire quoi en plus ?
Depuis les événements, nous avons établi une présence à Ber et à la limite de Ber. Une présence qui a comme effet que la situation est sous contrôle, qui nous permet d’avoir le lien avec la population de Ber et les groupes armés qui sont là-bas. Notre présence est essentielle et se motive par le mandat que nous avons pour protéger les civils. Il y a une population civile importante qui vit à Ber. Donc, à partir de là, nous patrouillons dans Ber et dans ses environs. Nous pensons que notre présence a permis d’atténuer les tensions dans la zone.
Ici, à Tombouctou ville, est-ce que vous travaillez avec les femmes ?
Les femmes sont très présentes. Elles sont très actives, elles jouent une part importante dans la société et sur l’ensemble de la région. Elles sont très bien organisées ; elles ont une capacité de mobilisation incroyable et admirable. C’est pourquoi elles sont prises en compte pratiquement dans toutes nos activités. C’est un principe que les Nations unies ont d’intégrer la dimension genre dans toutes les activités. Ce n’est pas seulement une intégration, mais aussi une prise en charge de leurs préoccupations particulières : leur donner la voix et l’espace d’exprimer leurs préoccupations.
Aujourd’hui, est-ce que la Minusma est satisfaite du retour des réfugiés et déplacés, la vie qui reprend petit à petit ?
Nous avons vu au cours des mois, lent mais progressif et continu, le retour des déplacés et des réfugiés. Nous nous en félicitons. Nous avons aussi constaté que le retour se fait dans le calme. Les retournés ont été intégrés dans le tissu socio-économique et accueillis par ceux qui sont restés. Ici à Tombouctou mais aussi dans les villages. Quand on prend la route, on voit actuellement de plus en plus de villages avec femmes et enfants devant les maisons, les cases et autres. On voit de plus en plus de bêtes aller dans les pâturages ; chose qui était rare il y a quelque temps. La plupart des endroits étaient totalement abandonnés. Tout ceci est un signe positif qui montre qu’il y a une reprise de confiance. Ça, c’est fondamental pour un retour durable !
Est-ce que vous avez des mots pour conclure cet entretien ?
C’est exprimer notre accompagnement le plus proche des préoccupations des populations. Bien  sûr, dans le respect de notre mandat. En tout cas, il y a un engagement très ferme d’être aux côtés des populations.
Kassim TRAORE 
Source: Le Reporter 19-11-2014,http://www.nord-mali.com/index.php/nord-du-mali/item/1482-c%C3%A9cilia-piate-chef-de-bureau-minusma-tombouctou–notre-pr%C3%A9sence-va-s%E2%80%99%C3%A9largir-avec-la-cr%C3%A9ation-de-camps-%C3%A0-l%C3%A9r%C3%A9-%C3%A0-goundam-et-ber

Au travail monsieur Kafando !

C’est la tonalité de la presse burkinabè ce matin, 24 heures après la désignation de Michel Kafando comme président de la transition. « Tiré de sa retraite pour la bonne cause, Michel Kafando aura 12 bons mois pour mener à bien la noble mais ô combien lourde mission qui vient de lui être confiée, relève L’Observateur PaalgaEt dès ses premières paroles, il l’a reconnu, car, a-t-il dit, ‘plus qu’un honneur, c’est une redoutable responsabilité qui m’échoit’. Et il ne croit pas si bien dire, lui qui après ces quelques semaines de flottement, devra reprendre en main les leviers d’un Etat politiquement bouleversé et économiquement éprouvé par l’insurrection populaire du 30 octobre. Du panier de la ménagère aux sollicitations du paysan de Bakata en passant par la gestion des finances publiques, le renforcement des relations bi et multilatérales sans oublier l’organisation d’élections libres, transparentes et équitables, il doit y veiller. C’est dire, conclut L’Observateur Paalgale caractère pharaonique des chantiers qui l’attendent. »
« Le plus dur ne fait que commencer, renchérit FasozineIl faut maintenant réussir la transition devant conduire à des élections libres, transparentes et équitables en vue de la mise en place d’institutions et d’autorités légitimes. » Et « on n’a pas trouvé meilleur gardien de la transition que Michel Kafando, se réjouit le site d’information burkinabé, un ‘archange’ de 72 ans, un diplomate de carrière qui a traversé presque tous les régimes qui se sont succédé depuis le soulèvement populaire du 3 janvier 1966. Il a commencé sa carrière politique à la faveur de ce premier coup d’Etat militaire de l’histoire de la Haute-Volta devenue Burkina Faso, et c’est à lui, relève encoreFasozinequ’est confiée la lourde charge de rompre le cordon ombilical du pouvoir kaki. Réussira-t-il le pari ? Comme pour le maçon, tout le Burkina l’attend au pied du mur. »
Rupture, exorcisme et réconciliation
Pour le quotidien Aujourd’hui, trois mots sont à retenir : rupture, exorcisme et réconciliation… Tout d’abord donc, « la rupture qui consistera à remodeler l’Etat qui ne sera plus privatisé au service de quelques personnes. Il se mettra au-dessus des chapelles politiques, pour ne pas être noyauté par des querelles byzantines. »
Ensuite, « l’exorcisme consistera à ne pas répliquer les mêmes erreurs du pouvoir déchu, affirme Aujourd’hui. Un exercice à double tranchant pour un président qui ne dispose que de 12 mois, et qui ne bénéficiera pas à coup sûr d’état de grâce.Enfin, la réconciliation : « avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, constitue le ciment d’un pays. Or, ce vouloir vivre ensemble a ‘foutu le camp’ ces derniers mois, relève Aujourd’hui. Par une paix des cœurs et des actions de catharsis, le chef de l’Etat de la transition pourrait aboutir à une vraie réconciliation, qui servira de dynamique aux citoyens burkinabè. Un retour au patriotisme, en quelque sorte. »
Gérer le compromis…
Dans la presse de la sous-région, on se félicite également de la bonne marche de la transition burkinabé, mais on reste prudent, à l’image du Républicain à Bamako. « Le rideau est donc tiré ? Pas si vite, s’exclame le quotidien malien. Car les acteurs de la révolution, qui se congratulent aujourd’hui à Ouaga, pourraient très vite réaliser que dégager Compaoré était bien plus facile que d’imposer le changement. La continuité démocratique balisée par la constitution qui prévoyait la présidentielle trois mois au plus après la démission de Compaoré n’aura pas été possible. (…) Le consensus a imposé le compromis. Et c’est ce compromis que Kafando devra gérer entre l’enclume du Compaorisme sans Compaoré et le marteau des ‘citoyens balayeurs’. Il pourrait bien vite, conclut Le Républicain, regretter l’ombre de ses manguiers. »
Enfin, « Maintenant, en avant… », s’exclame La Tribune au Sénégal. « La rue en furie qui a chassé Blaise Compaoré rêve d’être gouvernée autrement. Elle veut tourner le plus rapidement possible la page des années obscures, marquées par une corruption sans commune mesure, et surtout par une dictature enveloppée de lambris démocratique. C’est pour cela que la prise du pouvoir par l’armée a été vécue comme un cauchemar en plein jour. Et c’est salutaire, si la Grande Muette a finalement su faire preuve de discernement, de responsabilité et de réalisme, en rendant le pouvoir aux civils. Le Colonel Zida a honoré son rang, estime le quotidien sénégalais, même s’il lui était difficile d’emprunter un autre chemin. L’actuel président, Michel Kafando, inspire confiance. Ses premiers mots sont graves et sérieux. Lui aussi, n’a droit à aucune erreur. Nous aussi, sommes convaincus, conclut La Tribune, qu’il fait partie des ‘hommes intègres’. »
http://www.rfi.fr/emission/20141118-une-travail-kafando-transition-burkina-faso/

Militaires, coups d’État et paradoxes démocratiques

Jeune Afrique-Yann Gwet
Yann Gwet est un entrepreneur et essayiste camerounais. Diplômé de Sciences Po Paris, il vit et travaille au Cameroun.
Les militaires, entend-on dans différents medias africains depuis la chute de Blaise Compaore, ne seraient pas « faits » pour gouverner. Leur priorité devrait donc être derendre le pouvoir à qui de droit, les civils. Dans le cas du Burkina Faso, cela semble être le souhait d’une majorité de la population. Tant mieux. Mais plus généralement, et au-delà des préoccupations constitutionnelles, si l’aptitude au gouvernement n’est pas le produit de quelque déterminisme – elle ne l’est pas -, alors la question de l’exercice du pouvoir par des militaires est un débat légitime. Après tout, exige-t-on des avocats ou des médecins qu’ils renoncent à leur charge pour pouvoir briguer la magistrature suprême ? L’idée que certains, les civils, seraient « faits » (nés ?) pour gouverner et donc, implicitement, que d’autres, dont les militaires, seraient « faits » pour être gouvernés est pour le moins contestable.
Cette conception aristocratique de la démocratie est un héritage détestable de la présence française en Afrique. Sa défense acharnée, notamment par des commentateurs africains dont le fonds de commerce est la dénonciation obsessionnelle de la « Françafrique« , est ironique ; anti-français dans le verbe, francophiles dans la tête ?
Des militaires ont pourtant exercé le pouvoir, en Afrique comme en Occident. Si certains ont déçu, d’autres, certes à des degrés et dans des circonstances divers, – De Gaulle, Churchill, Jerry Rawlings, Amadou Toumani Touré, Thomas Sankara, etc. – ont marqué leur époque. Il n’empêche, les militaires, en Afrique, inspirent une méfiance de principe.
Il faut bien admettre, aussi inconfortable et paradoxal que cela soit, que des coups d’État, en Afrique, ont marqué le début de transformations positives.
Cette méfiance s’explique en partie par l’association des militaires aux coups d’État. Elle révèle un rejet du coup d’État comme mode d’accession au pouvoir. En ce sens, il s’agit d’une méfiance « démocratique », dans son esprit. Cette méfiance est légitime. Mais est-elle toujours justifiée ? Les militaires Jerry Rawlings et Thomas Sankara sont arrivés au pouvoir à la faveur de coups d’État. L’un, Jerry Rawlings, fut un grand leader. L’autre, Thomas Sankara, suscita d’immenses espoirs à travers le continent.
La réalité est plus imaginative que la démocratie. Celle-ci fait ce qu’elle peut, mais elle est bien imparfaite.
Les coups d’État heurtent les principes démocratiques ; mais ces mêmes principes ont produit Hitler en Allemagne. Et il faut bien admettre, aussi inconfortable et paradoxal que cela soit, que des coups d’État, en Afrique, ont marqué le début de transformations positives. L’histoire récente du Ghana montre que le chemin vers la démocratie n’est pas nécessairement vertueux. Celle du Burkina Faso montre que de grands leaders – même si Thomas Sankara n’aura gouverné que 4 ans – peuvent émerger hors de tout cadre démocratique. Pour autant, il est difficile de légitimer le recours aux coups d’État comme mode d’accession au pouvoir. Mais alors…
Lorsqu’elle fonctionne, la démocratie est pourvoyeuse de légitimité – légitimité populaire. C’est un de ses principaux avantages. La légitimité assure une forme de stabilité et permet de produire du consensus. La démocratie, de ce point de vue, est un moyen, mais n’est qu’un moyen, de produire de la légitimité. Mais l’histoire, cette formidable emmerdeuse, montre que certains coups d’État, illégitimes au départ, ont in fine produit de la légitimité, de la stabilité et une forme de consensus. Elle semble indiquer, en somme, qu’il peut exister de « bons » coups d’État, des « coups d’état démocratiques ». Si cela est vrai, l’enjeu, dès lors, est le suivant : comment reconnaître « un coup d’État démocratique » ? Autrement dit, comment, en amont, faire la différence entre Jerry Rawlings et Hissène Habré ?…
Les peuples africains veulent avant tout améliorer leurs conditions de vie. La démocratie est un instrument qui peut assurément permettre d’atteindre cet objectif. Mais le « démocratisme » est un carcan qui ne permet pas de penser la complexité des réalités politiques. L’une de ces réalités est qu’il n’y a aucune prédisposition à la (bonne) gouvernance. Une autre de ces réalités, plus troublante, semble être que des coups d’État, aussi illégitimes soient-ils, peuvent recueillir l’adhésion du peuple – exemple celui de Thomas Sankara -, et donc qu’ils ne constituent pas nécessairement des coups portés à la démocratie…

En crise, Areva décrète l’état d’urgence

Le réacteur EPR d'Olkiluoto, en Finlande. Son coût a doublé par rapport au devis initial et aucune date de mise en service n'est plus communiquée.
Le groupe nucléaire lance une opération vérité sur ses comptes et sa stratégie.
La crise semble sans fin pour Areva. Le groupe nucléaire a engagé une nouvelle opération vérité, à la fois sur ses comptes, ses perspectives stratégiques et son plan de financement. Conséquence: il a annoncé mardi la «suspension de ses perspectives financières pour 2015 et 2016», le temps que ces travaux soient menés à leur terme. Et c’est une nouvelle direction qui y planchera. Philippe Varin, l’ex-patron de PSA, vient d’être désigné par l’État pour prendre la présidence du groupe nucléaire dès la prochaine assemblée générale, au plus tard début janvier. Il devrait faire équipe avecPhilippe Knoche, patron par intérim du groupe depuis le retrait, pour raisons de santé, du président du directoire, Luc Oursel.
Il faut dire que les temps sont durs pour Areva. Au premier semestre, déjà, le groupe avait annoncé une très lourde perte de 694 millions d’euros. Début octobre, il avait alourdi son plan d’économies, taillé un peu plus dans ses investissements, et programmé de nouvelles cessions d’actifs. Il semble aujourd’hui que ces efforts, qui venaient amplifier les actions mises en œuvre depuis 2011, soient encore insuffisants.
Le leader mondial affronte une situation triplement délicate. Il supporte tout d’abord le poids de ses erreurs passées. Le contrat de construction du réacteur de nouvelle génération EPR en Finlande se révèle toujours plus cauchemardesque. Déjà 3,9 milliards de provisions accumulées au fil des huit dernières années, et un client, TVO, qui réclame encore une indemnisation de 2,3 milliards d’euros. Le coût de cet EPR a doublé par rapport au devis initial et aucune date de mise en service n’est plus communiquée. Areva est aussi plombé par certaines de ses mines d’uranium, surpayées du temps d’Anne Lauvergeon, l’ancienne présidente. Il doit aussi compter avec des activités dans les énergies renouvelables, très insuffisamment rentables.
Deuxième volet de problèmes: une activité au point mort. Le nucléaire n’a pas redémarré aux États-Unis, face à l’imbattable concurrence des gaz et pétroles de schiste. Il ne repart que très lentement au Japon, trois ans et demi après Fukushima. Les nouveaux marchés internationaux tardent à se concrétiser. Malgré les contacts établis avec l’Inde et l’Afrique du Sud notamment, Areva n’a fourni aucun nouveau réacteur depuis 2007. En France même, le chantier de «grand carénage» du parc de réacteurs d’EDF ne démarre que très doucement. Et chaque contrat conclu avec l’électricien fait l’objet de négociations extrêmement serrées, de sorte qu’Areva doit réduire ses prix au maximum.

Fragilité financière

Troisième sujet: la fragilité financière. Areva était parvenu à convaincre début octobre l’agence S & P de ne pas dégrader ses notes en catégorie spéculative. Un mois après, le groupe est contraint de signifier que certains retards d’encaissements pourraient avoir «un impact sur le niveau du cash-flow opérationnel libre» qu’il avait jusqu’ici réussi à maintenir équilibré. Cette fois, le passage dans le rouge semble acquis. Quant à la levée de fonds programmée le mois dernier, sous la forme d’une émission d’obligations hybrides, elle n’a pas pu intervenir, dans un contexte de marchés financiers chahutés.
Autant dire qu’il va falloir trouver rapidement des réponses. Areva en promet d’ici à la publication de ses comptes 2014, fin février ou début mars, donc. Sa nouvelle équipe dirigeante dispose donc de peu de temps pour élaborer un nouveau plan stratégique, en lien, évidemment avec l’État actionnaire. Selon Challenges, la création d’une structure de cantonnement des actifs compromis d’Areva est envisagée, afin de libérer l’entreprise et son bilan du poids du passé.
Autre piste crédible: augmenter le capital. Reste à savoir si l’État remettra au pot en direct ou s’il met à contribution… EDF. Une possibilité régulièrement évoquée, et qui semble accréditée par la double nomination de Philippe Varin comme président d’Areva et administrateur d’EDF. Reste qu’unir par le capital deux entreprises aussi liées – Areva est à la fois le premier fournisseur et le premier client d’EDF – peut s’avérer complexe en pratique.
Le besoin de recapitaliser l’entreprise était un sujet de friction entre l’ancien président du conseil Pierre Blayau, que l’État vient de débarquer, et Luc Oursel, qui espérait pouvoir l’éviter. Dans les rangs de l’exécutif, on assurait ces derniers jours qu’il n’y avait pas «d’urgence financière» chez Areva. Philippe Varin et Philippe Knoche ont cependant clairement pour mission d’enrayer – enfin – la dérive continue de la situation économique et financière du groupe. Sans tarder.
http://www.lefigaro.fr/societes/2014/11/18/20005-20141118ARTFIG00397-en-crise-areva-decrete-l-etat-d-urgence.php

Niger: un hippopotame tue 12 écoliers

BBC
  • Il y a 5 heures
L’hippopotame est considéré comme l’un des mammifères les plus dangereux en Afrique.
Les autorités nigériennes ont annoncé mercredi que l'attaque d'une pirogue sur le fleuve Niger par un hippopotame a fait 12 morts.
Selon un bilan dressé par la ministre de l'Enseignement secondaire, Aïchatou Oumani, 12 écoliers ont été tués dont sept filles et cinq garçons.
L’hippopotame a renversé lundi une pirogue où se trouvaient près de 20 personnes, en majorité des élèves qui se rendaient à l'école.
Des élèves qui habitent la rive droite du fleuve utilisent les pirogues pour aller à l’école située sur la rive gauche.
En 2013, un hippopotame a été abattu par les agents de l'environnement, après avoir mortellement mordu un adolescent à Niamey.
L’hippopotame est considéré comme l’un des mammifères les plus dangereux en Afrique.

Mali: deux adolescents enlevés entre Kidal et Gao

RFI
Deux jeunes adolescents de 17 ans et 13 ans ont été kidnappés dans le nord du Mali entre la localité de Kidal et celle de Gao. Ils faisaient partie d’un convoi qui avait quitté peu de temps auparavant l’Algérie. Un signe que cette région du nord reste minée par l’insécurité.
Des camions de transport venaient de quitter l’Algérie pour Gao, la principale ville du nord du Mali avec beaucoup de monde à bord et des vivres également. Peu avant l’étape malienne d’Anefis, selon des témoins, des hommes armés sont subitement intervenus, forçant le camion à s’arrêter. Deux jeunes Touaregs mineurs, l’un âgé de 17 ans, l’autre de 13 ans, ont alors été brutalement enlevés. Les ravisseurs ont ensuite disparu avec ceux qui sont désormais leurs otages.
mediaPatrouille franco-malienne sur le plateau de Batal dans les environs de Gao, au Mali.RFI/olivier Fourt

Selon des sources contactées dans la région, ces enlèvements seraient liés à des différends qui opposent des groupes armés sur le terrain. D’autres sources, interrogées par RFI, évoquent un possible acte d’islamistes, voulant faire des deux mineurs de véritables kamikazes face aux troupes gouvernementales et aux troupes de la mission de l’ONU. Quelle que soit la réalité de faits, ces enlèvements prouvent encore une fois que l’insécurité règne toujours dans une bonne partie du Sahel, comme l’indiquait ce mardi à Bamako au cours d’une réunion, des experts venus de plusieurs pays.
http://www.rfi.fr/afrique/20141119-mali-deux-adolescents-enleves-nord-pays/

Maguy Vautier, défenseuse du peuple touareg est décédée à Coaraze

Maguy Vautier, défenseuse du peuple touareg est décédée à Coaraze (06)

JC Honnorat & ALH
Maguy Vautier était née à Lyon, mais c’est à Coaraze dans les Alpes-maritimes qu’elle s’est éteinte, suite à une chute, samedi dernier. Poète, cinéaste, ethnologue, elle était une passionnée du Sahara et du peuple touareg.
Maguy Vautier était née à Lyon il y a 85 ans.
Institutrice, puis productrice d’émissions télévisées au Niger, elle a passé la plus grande partie de sa vie active en Afrique, avec son mari pilote de chasse. Ils avaient adopté deux enfants touaregs.
Maguy Vautier, fondatrice de l'association MALINIA. © Association MALINIA
© Association MALINIA Maguy Vautier, fondatrice de l’association MALINIA.
En 1984, elle fonda l’association Atlik pour la défense et la sauvegarde de ce peuple.Un petit musée avait aussi ouvert au siège social de l’association à Coaraze.
En 2011, sur le site de son ONG, elle écrivait « : Les Touaregs. Beaucoup ignorent leur existence et les confondent avec les Arabes . Il y a trop d’amalgame à leur sujet  : Arabes, musulmans intégristes , berbères , maghrébins , bandits , trafiquants de drogue , fauteurs de troubles … Rien de tout cela , et il faudrait des livres entiers pour comprendre leur histoire , leur culture , leur besoin de liberté , leur rébellion pour ne pas perdre leur identité et pour lutter contre l’injustice qui les menace depuis des décennies.
Sa lutte sans relâche pour collecter des moyens pour sortir de la misère de nombreuses tribus victimes de sécheresse ou de massacres,a permis de sauver des milliers de vies.
Maguy Vautier, au centre de la photo. © ONG Malinia
© ONG Malinia Maguy Vautier, au centre de la photo.
http://france3-regions.francetvinfo.fr/cote-d-azur/2014/11/17/maguy-vautier-defenseuse-du-peuple-touareg-est-decedee-coaraze-06-593944.html

  • J’ai rencontre Maguy Vautier sur la route de l’espoir, de Nouachott a BassiKunu, elle etait une femme aimable, dynamique et tres entreprenante. Elle a su aider les victimes des massacres du Mali. Elle etait aussi ecoutee et bien acceptee par les nomades qui admiraient son courage et sa resistance au climat. Ils la prenaient une femme des leur, admiree et veneree. Je prie pour qu’elle retrouve les portes du paradis et ses opulences totales, les meilleurs et repos de son ame. Elle restera cependant presente et charismatique toujours dans l’esprit des Touaregs et le mien.

NDLR:propagande à minima continue sur rfi;depuis quand les "cheikhs" refugiés sont ils des references dans la gestion politique des conflits????

Mali: des ateliers pour préparer la suite des négociations d’Alger

RFI
Au Mali, les autorités achèvent à Bamako leur campagne nationale d’information sur les négociations d’Alger pour la paix dans le nord du pays. Lors de cet atelier, les leaders communautaires, religieux, ou encore la société civile peuvent s’exprimer sur les négociations en cours, et en particulier sur le texte proposé par les autorités algériennes aux différentes parties, et qui doit servir de base pour un accord final.
Cheick Mohamed Hassane Diallo est un imam de la région de Gao qui vit au Niger depuis la rébellion touareg de 1990. Il est venu à Bamako spécialement pour donner ses propositions : il souhaite notamment que les populations du Nord soient davantage représentées politiquement, et suggère pour cela, un redécoupage des circonscriptions.
« Par exemple, vous prenez la région de Gao. Il faut faire de cette région, six régions, pour pouvoir avoir la place pour les communautés, explique Cheick Mohamed Hassane Diallo. Chaque cercle va avoir son député. Il va y avoir des députés nomades, il va y avoir des députés sangos, il va y avoir des députés peuls. Et les gens vont vivre ensemble. Il n’y pas de problème », estime Cheick Mohamed Hassane Diallo.
mediaA Bamako, entrée de la salle de conférence avec l’affiche annonçant l’atelier pour préparer la suite des négociations d’Alger, Mali, le 17 novembre 2014.RFI/David Baché

Une zone de développement intégré dans le Nord
Une proposition en phase avec celle des autorités maliennes. Azarock Ag Inaborchad est vice-président de la plateforme des leaders kel tamacheks, c’est-à-dire touaregs, du Mali. Résolument pro-Etat malien, il est cependant favorable à une proposition du médiateur algérien que les autorités maliennes récusent : la création d’une zone de développement intégrée spécifique pour les trois régions du Nord. « On a connu le développement intégré de Kaarta, on a connu le développement de ceci, de cela. Je crois que dans ce sens il n’y a pas de problème pour le Nord aussi ».
Autorités maliennes et groupes armés doivent se retrouver à Alger, munis de leurs nouvelles propositions, dès ce jeudi.
http://www.rfi.fr/afrique/20141118-mali-negociations-alger-ateliers-hassane-diallo-ag-inaborchad/

NDLR:"nternational Crisis Group Africa Briefing N°104 18 nov. 2014/Ou l'art de mettre la pression sans tenir compte des revendications légitimes des azawadiens...

Mali : dernière chance à Alger

International Crisis Group
Africa Briefing N°104 18 nov. 2014
SYNTHÈSE 
Alors que le Nord du Mali connait un inquiétant regain de violence, les négociations de paix à Alger constituent une chance unique de sortie de crise. Mais après deux mois de discussions, la paix semble encore loin. Le gouvernement malien et les groupes armés engagés dans les négociations peinent à trouver un terrain d’entente. Des groupes influents et radicaux qui manquent à la table des négociations sont tentés de faire dérailler le processus par la violence. La résolution du conflit passe par l’articulation complexe d’intérêts divergents qui touchent à la sécurité du Sahara, à la nature de l’Etat malien et aux équilibres locaux entre des communautés divisées. Face aux affrontements armés, la tentation est grande d’aller vite et de signer un accord à minima garantissant la sécurité à court terme. La précipitation est mauvaise conseillère. Il faut se donner les moyens et le temps de construire les fondements d’une paix durable.
Après des mois de blocage, l’impulsion algérienne a permis de structurer une médiation longtemps handicapée par les rivalités institutionnelles. L’équipe de médiation conduite par l’Algérie doit entretenir cet élan et prendre le temps de susciter un consensus large autour du futur accord. Le document qui sert de base à la rédaction d’un accord final est un premier pas utile mais il repose pour l’essentiel sur des réponses qui ont déjà montré de sérieuses limites. En réduisant la crise à un problème entre le centre et la périphérie, il ne dit presque rien des fractures entre les communautés du Nord. Il n’ouvre guère de perspective pour concevoir les institutions politiques et sécuritaires qui garantiront une répartition équitable des ressources et des responsabilités entre ces communautés.
Tous les acteurs impliqués dans la résolution de la crise doivent tirer les leçons des précédents accords, qui présentaient des lacunes évidentes : les fonds manquaient pour une application rapide ; le mécanisme de garantie internationale n’a pas joué son rôle d’alerte ; et les accords se sont focalisés sur les rapports entre les régions du Nord et l’Etat central, négligeant la question des équilibres locaux. Sur le plan sécuritaire, l’intégration des anciens rebelles dans les forces armées a généré beaucoup de frustrations de part et d’autre.
Le Nord du Mali connait depuis plusieurs semaines un regain de violence, notamment en raison de l’activité de groupes jihadistes et d’affrontements entre groupes armés en violation du cessez-le-feu signé en mai dernier. Face aux attentats contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la paix au Mali (Minusma), qui augmentent de manière inquiétante, il est tentant de renforcer l’option sécuritaire. Mais la meilleure solution reste encore de soutenir un accord réaliste et durable. A Bamako, le choc de la débâcle de Kidal en mai 2014 n’a pas été complètement digéré. La frange la plus souverainiste n’exclut toujours pas l’option militaire avec le soutien des forces internationales.
Beaucoup reste à faire alors que la dernière phase des négociations s’ouvre le 20 novembre dans un climat tendu. Un nouvel enlisement des discussions serait préjudiciable aux deux parties. Il n’est dans l’intérêt de personne de précipiter la signature d’un accord incomplet. Les partenaires internationaux du Mali, qui seront demain les garants politiques et financiers de l’accord, ne doivent pas s’associer à un accord bancal. Un échec serait également préjudiciable aux efforts louables que l’Algérie déploie pour stabiliser la région. Du côté du gouvernement, plus l’absence de l’administration se prolonge au Nord, plus il sera difficile de restaurer pleinement la présence de l’Etat. Du côté de la Coordination des mouvements de l’Azawad, l’insécurité au Nord entame le crédit politique et diplomatique depuis la victoire de Kidal.
A l’ensemble des acteurs engagés dans les négociations, en particulier à l’Algérie, chef de file de la médiation internationale :
  • prendre le temps de la négociation, et pour cela, trouver au préalable un accord intérimaire portant exclusivement sur le renforcement du cessez-le-feu, par le biais par exemple du renforcement des patrouilles mixtes ;
  • aborder ouvertement la question des relations conflictuelles au sein des communautés du Nord et dans leur rapport à l’Etat, en vue de concevoir des institutions politiques et sécuritaires garantissant une répartition équitable et acceptable des ressources et des responsabilités politiques ; et
  • s’entendre sur un mécanisme de consultations populaires organisées avant la finalisation de l’accord de paix et prévoir un mécanisme de validation solennelle de cet accord passant par un vote du parlement malien réuni en session extraordinaire et/ou un vote organisé au niveau des régions concernées.
A l’équipe de médiation internationale (Algérie, Minusma, Union africaine, Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Organisation de la coopération islamique, Union européenne, Mauritanie, Niger et Tchad) :
  • prévoir un dispositif de garantie internationale pour veiller au financement et à l’application du futur accord de paix, en incluant notamment un mécanisme de contrôle international des fonds investis par les bailleurs fonctionnant conjointement avec les autorités locales compétentes, et un mécanisme d’alerte précoce et de réaction rapide en cas de déraillement du processus de paix ; et
  • préparer l’équipe de médiation internationale à devenir, une fois les négociations achevées, un groupe de contact responsable du dispositif de garantie internationale, avec une représentation transférée au Mali, à Bamako et dans les régions du Nord.
Dakar/Bruxelles, 18 novembre 2014

http://www.crisisgroup.org/fr/regions/afrique/afrique-de-louest/mali/b104-mali-last-chance-in-algiers.aspx

lundi 17 novembre 2014

Le peuple touareg, entre autres, perd une grande amie : Maguy VAUTIER est décédée.

Maguy Vautier est un écrivain et poète née à Lyon.
Institutrice, puis productrice d'émissions télévisées au Niger, Maguy Vautier a passé la plus grande partie de sa vie active en Afrique, avec son mari pilote de chasse.
Elle fut dans les années 1960 l'égérie de la Jeune Force poétique française de Michel-Georges Micberth.
Après son veuvage en 1971 (affaire du commandant Vautier), elle se consacre, depuis 1984, à l'association Atlik (dont elle est la fondatrice) pour la défense et la sauvegarde du peuple touareg.
Elle a adopté trois enfants dont un petit orphelin touareg qui mourait de faim au Sahel. Sa lutte sans relâche a permis de sauver des milliers de vies (Wikipédia)
Maguy,

Tu viens de nous quitter... Nous espérons que tu auras déjà rejoint ton cher mari, celui que tu n’avais jamais oublié, encore moins remplacé, et que ce sera de magnifiques retrouvailles.

Maguy, nous n’oublierons jamais ce que tu as entrepris, car rien ne t’y obligeait, et, surtout, ce que tu as réussi à faire et à communiquer. Niamey, Bouaké, Ebangue, Karkadjane, Coaraze, entre autres étapes, ont résonné de tes espérances et accueilli tes réussites au fil des années, des décennies même. Impossible était banni de ton vocabulaire, impossible ne représentait rien pour toi et tu réussissais à nous en convaincre. Nous avons rencontré, grâce à ta volonté hors du commun et à ta certitude qu’il était naturel d’entreprendre sans tabou et de réussir au-delà de ce qui était la norme, des hommes et des femmes admirables que nous n’aurions jamais connus sans toi et avec lesquels nous communiquons et partageons toujours les mêmes objectifs : une vie plus belle. Chacun saura ce que cela signifie en fonction de ce qu’il ou elle en a retiré ; chacun pourra se souvenir ; chacun saura aussi quel en aura été le prix pour Maguy. Celle qui nous a aimés sans retenue et nous aura accueillis auprès d’elle sans  aucune limite. Maguy nous t’aimons et tu seras toujours près de nous tous.

Derniers titres parus[modifier | modifier le code]
  • Le Jeune Moche et la Vieille Mouche, Jeunesse Magnard, 1985.
  • La Clé d’Alhoussein, Éditions Magnard, 1985 (Mention spéciale du Grand prix du livre pour la jeunesse).
  • Pour vaincre la faim, Éditions Dangles, 1987.
  • Paris-Dakar, autres nouvelles, Éditions Souffles, 1987.
  • La Femme Bleue, Éditions Syros-Alternatives, 1991. Réédition en 1993.
  • Je te verrai hier, Le livre d’histoire-Lorisse, 1996.
  • Paroles de Touaregs, Albin Michel, 1997.
  • Le Chant des Cauris, Alternatives, 1999.
  • Paroles de désert, Albin Michel, 2002.
  • Vents de sable, L'Harmattan, 2006.