lundi 6 octobre 2014

Publié le • Modifié le 

Mali: un proche du Mujao revendique l’attaque contre la Minusma

Un combattant du Mujao monte la garde près de l'aéroport de Gao, en août 2012. AFP PHOTO / ROMARIC OLLO HIEN
         
L'attaque perpétrée, vendredi 3 octobre, dans le nord du Mali contre les troupes nigériennes de la Minusma, la force onusienne, vient d'être revendiquée par un islamiste malien.

Sultan Ould Bady, islamiste malien connu pour être proche du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, le Mujao, revendique « au nom de tous les moudjahidines » la dernière attaque survenue dans le nord du Mali. Au cours de cette embuscade, neuf soldats nigériens de la mission de l’ONU ont été tués.
Pour l’islamiste malien, il fallait attaquer les troupes nigériennes parce que le gouvernement de Niamey « travaille avec les ennemis de l’islam ». Dans le jargon jihadiste, c’est une référence à la France. Avant de raccrocher son téléphone, Sultan Ould Bady a par ailleurs clairement laissé entendre que d’autres attaques contre les troupes onusiennes étaient prévues.
Selon plusieurs sources sécuritaires dans le nord du Mali, on voit de plus en plus venir du sud et des pays limitrophes du Mali des engins à deux roues. Une crainte largement partagée que les jihadistes utilisent de plus en plus souvent ce moyen de locomotion pour commettre leurs forfaits. C’est à moto, par exemple, que les tueurs des neuf soldats nigériens de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali, la Minusma, ont opéré.
 
         

L'armée française monte un poste avancé aux portes de la Libye

La base française de Tessalit, au Mali, est l'un des «points d'appui» de l'opération «Barkhane» dans la bande sahélo-saharienne.
En complétant son déploiement dans le nord du Niger avec l'aménagement de la base de Madama, Paris renforce son opération « Barkhane » au Sahel.
Après quelques hésitations, la France a décidé d'implanter une base avancée à Madama, dans le nord-est du Niger, à 200 kilomètres de la Libye, havre pour les groupes terroristes et les trafiquants. Ce déploiement vient compléter une ligne de «points d'appui» installés dans les pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) sur laquelle est déployée l'opération «Barkhane» qui a succédé à «Serval» le 1er août dernier:  Tessalit au Mali, Atar en Mauritanie, et Faya au Tchad.
Qualifié de «temporaire», le nouveau POSTE avancé jouera un rôle important dans la lutte contre la menace djihadiste dans laquelle sont engagés les 3000 militaires français du dispositif «Barkhane», commandé depuis N'Djamena. La base est en effet située à proximité de l'«autoroute» du terrorisme et de la contrebande qui, via la passe de Salvador, sert à tous les trafics - hommes, drogues, et armes - entre la Libye et les pays de la bande sahélo-saharienne. «Nous sommes sur la frontière», confie-t-on dans l'entourage du ministre de la Défense, sans préciser si les forces françaises sont amenées à fouler le sol de la Libye.
Depuis leur sanctuaire, dans le sud d'un pays livré au chaos, les groupes islamistes transitent le long de la frontière algérienne ou empruntent des chemins plus à l'est. En visite à Paris, cette semaine, le chef d'état-major de l'armée nigérienne, le général Seyni Garba, a fait part aux généraux français de l'extrême difficulté à contrôler un espace aussi vaste. Au mois de septembre, les forces de «Barkhane» ont mené des reconnaissances dans cette région afin de déterminer l'implantation du «poste avancé» français. Le choix s'est PORTÉ sur Madama - site d'un ancien fort colonial français -, qui est en cours d'aménagement. Les «points d'appui avancés» de la BSS sont généralement censés accueillir un effectif de quelques dizaines d'hommes qui peut s'étoffer si besoin. À partir de là, «nous aurons à rejoindre les grands points de transit susceptibles d'être empruntés par les terroristes», a indiqué le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l'état-major des armées (EMA).
Jean-Yves Le Drian, depuis quelque temps déjà, alerte sur la menace représentée par le Sud libyen en soulignant le risque de «connexions» entre le front djihadiste du Sahel et celui du Proche-Orient. L'allégeance à Daech du groupe qui a exécuté l'otage français Hervé Gourdel en Kabylie donne corps à cette menace. Mais pour de multiples raisons, agir reste un casse-tête. Chacun des pays voisins soutient des groupes différents et a des intérêts divergents en Libye. Une intervention militaire, exclue à ce stade par les puissances occidentales, risquerait de déstabiliser la région tout entière. Le ministre de la Défense était jeudi à Washington pour sensibiliser davantage les dirigeants américains aux enjeux du dossier libyen. C'est qu'au Sahel, à la différence de l'Irak, les Français sont en première ligne même si les États-Unis fournissent leur aide (drones, ravitailleurs, transport…). Par ailleurs, l'affaire Gourdel a souligné le caractère essentiel des contacts avec l'Algérie. «Nous sommes en phase d'accroissement de la coopération avec les Algériens, qui sont en guerre avec al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), relate une bonne source. Leur mot d'ordre est “on collabore”, même si c'est sans enthousiasme…»

Nord Niger: entre ops discrètes et recherche d’un site pour une base temporaire

Lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr
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La France est toujours en train de rechercher un site dans le nord du Niger pour y installer une base temporaire. Selon l’EMA, trois ou quatre sites sont à l’étude, au nord d’Agadez, dans une zone périlleuse, où malfrats et terroristes cohabitent avec bonheur. Un bonheur presque total, puisque les FS françaises y sèmeraient parfois la pagaille…
Pour en revenir à la base temporaire qui pourrait accueillir jusqu’à un sous-GTIA, on parle de Madama et de Dirkou (ville à laquelle j’ai consacré un post il y a quelques jours), deux villes à une heure de vol l’une de l’autre. Dirkou, difficile d’accès mais située dans une zone aurifère, a été la cible de djihadistes qui ont attaqué les orpailleurs locaux.
Que cherche-t-on? De l’eau certes, mais aussi des voies de communication, une piste d’atterrissage aussi potable que l’eau, une proximité avec les zones grises de Libye. Parce que l’idée, c’est bien d’aller des données des coups de pied dans la fourmilière djihadiste sahélienne et de perturber les trafics du côté de la passe de Salvador.
Le projet est officiellement franco-nigérien; mais les cousins d’outre-Atlantique sont aussi de la partie, même si, comme le répète l’EMA, c’est bien la France qui PORTEl’effort dans la BSS (bande sahélo-saharienne). Reste que le défi logistique est important: les FOB du Nord-Niger seront à 500km d’Agadez et les pistes qui y mènent sont à peine carrossables. Dirkou/Madama (au nord): c’est 350 km et au moins deux jours de route! Voir ici l’appel d’offres US pour du transport routier vers Dirkou.
 http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2014/10/02/nord-niger-des-ops-discretes-et-la-recherche-d-un-site-pour-12515.html

Niger:vague de licenciements dans les entreprises sous-traitant avec Areva

Au total 1.180 employés d’une vingtaine d’entreprises de sous-traitance auprès des filiales du groupe nucléaire français Areva à savoir la SOMAÏR, la COMINAK et Imouraren, ont été licenciés depuis la signature du contrat, le 26 mai dernier à Niamey, avec le Niger, pour des raisons économiques, apprend-on jeudi à Niamey.
En rappel, le Niger avait signé, le 26 mai dernier à Niamey, après plus de 5 mois d’intenses négociations, un nouveau contrat d’exploitation de l’uranium nigérien avec le groupe nucléaire français Areva qui exploite depuis près de 50 ans les gisements d’uranium d’Arlit, dans la région d’Agadez (extrême nord).
Aux termes de cet accord de partenariat stratégique, avec notamment la mise en vigueur des dispositions fiscales du code minier de 2006, le Niger et Areva devraient proposer aux Conseils d’administration des deux sociétés (Somaïr et Cominak) des directeurs généraux de nationalité nigérienne en 2014 et 2016, respectivement.
S’agissant du gisement d’uranium d’Imouraren, 5.000 TONNES par an, « son exploitation dépendra de l’amélioration des conditions du marché international », ont convenu les deux parties.
Depuis la signature de ce contrat, selon M. Hassane Manzo Mamane Bohari, inspecteur de travail à Arlit, intervenant jeudi sur la radio privée Anfani, un certain nombre de mesures drastiques ont été prises par ces entreprises à l’encontre de leurs partenaires qu’elles justifient par la chute du coût de l’uranium sur le marché international.
Les entreprises de sous-traitance auprès des grosses compagnies d’Areva sont les premières à subir les effets de cette situation.
Entre autres conséquences, 1.180 agents au niveau de 21 entreprises ont été licenciés ; quant au personnel de la mine d’Immouraren dont le démarrage est rejeté aux calendes grecques, il attend toujours de savoir le sort qui lui sera réservé.
Toutefois, a précisé M. Manzo, les personnels de la Cominak et de la Somair ne sont pas concernés par ces mesures.
Le Niger, 4ème producteur mondial d’uranium, 2ème fournisseur du groupe nucléaire français Areva, est, paradoxalement, de nos jours, l’Etat le plus pauvre du monde.
Les bénéfices tirés de l’exploitation de l’uranium ne contribuent jusque-là qu’à hauteur de 5% au budget général du pays, selon les statistiques officielles.
Source: Agence de presse Xinhua,http://french.china.org.cn/foreign/txt/2014-10/03/content_33673763.htm