lundi 8 septembre 2014

Phénomène partisan et gestion post-conflit : Le cas nigérien, une réussite selon Abdoul Karim Saïdou

Lefaso.net

« Conflit armé et démocratisation en Afrique : cas du Niger », c’est en ces termes que s’intitule le sujet, objet de la thèse de doctorat de Abdoul Karim Saïdou. Une thèse en Science politique brillamment soutenue, le mercredi 3 septembre 2014 à l’Université de Ouagadougou, sous la présidence de Jean Pierre JACOB, professeur titulaire en Anthropologie et sociologie du développement à l’Institut des hautes études internationales et du développement (IHEID) de Genève en Suisse. L’on en retiendra que les partis politiques nigériens ont extrêmement contribué à la réinsertion sociale et politique des anciens rebelles touaregs et toubous.
Phénomène partisan et gestion post-conflit : Le cas nigérien, une réussite selon Abdoul Karim Saïdou« Admis au doctorat avec la mention très honorable », c’est par ces mots que le jury a sanctionné la soutenance qui aura duré plus de trois heures d’horloge. Ainsi, ‘’le laboratoire’’ du professeur Augustin Loada vient de produire un docteur de plus, le désormais Dr Abdoul Karim Saïdou. Celui-là même qui, du Nigeria a atterri à l’UO avec une Maîtrise en Science politique. Dans la continuité de cette branche, il commença des études doctorales. Et après une brillante soutenance en 2009 qui le consacre major de sa promotion au DEA (Diplôme d’étude approfondie), la présente thèse volumineuse de plus de 500 pages est venue confirmer l’étendue des connaissances de ce jeune passionné de la Science politique.
Dans le cadre de cette thèse, et partant du postulat selon lequel la consolidation démocratique dans les Etats post-conflits est tributaire du succès des processus de reconversion politique des anciens chefs rebelles, M. Saïdou a analysé la contribution du système partisan dans la gestion de la rébellion armée à répétition que le Niger a connue. De cette analyse qui a souffert d’une difficile collaboration de la ‘’grande muette’’ pourtant acteur clef, il ressort que les partis politiques ont extrêmement contribué à la gestion post-conflit au Niger. Et l’explication en est, selon le thésard, que ces partis politiques « ont pris en compte les anciens chefs rebelles qu’ils ont recrutés dans leurs rangs comme militants ». Et d’ajouter, « ils leur ont donné des postes de responsabilité dans l’appareil d’Etat ». Ce qui, précise-t-il, « a facilité leur insertion sociale et leur insertion politique ».
Des acteurs politiques toujours habités par l’esprit de violence
Toute chose qui fait dire à Abdoul Karim Saïdou que c’est la capacité distributive des partis qui les a rendus attractifs aux yeux des ex-chefs rebelles en quête de positions de pouvoir. Ainsi emballés par la rationalité politique que par l’idéologie, les chefs rebelles ont sacrifié le projet rebelle sur l’autel de leurs intérêts et sont devenus une élite d’Etat à part, transcendant le fait partisan. Ce qui est d’ailleurs salutaire, en termes non seulement de pacification des rapports sociaux, mais aussi de légitimation de l’Etat. L’on peut donc convenir que la présente thèse confirme la fonction pacificatrice de la démocratie multipartite.
Toutefois, prévient M. Saïdou, « l’émancipation par rapport à l’habitus de guerre est loin d’être effective ». Pour lui en effet, le militantisme partisan a certes transformé la culture politique de l’élite rebelle dans le sens du respect de la formule démocratique, mais la violence comme mode alternatif de participation n’est que partiellement extirpée. Sa conviction à lui, c’est que, « Ce qui maintient les ex-chefs rebelles dans une posture légaliste, est moins l’attachement à la démocratie que la défense de leurs positions politiques ». S’il peut en être de même chez les acteurs politiques civils ordinaires, il reste que les premiers ont le réflexe de recourir la violence et au registre identitaire, toutes les fois qu’ils viendraient à être menacés dans leurs positions avantageuses.
Une thèse innovante …
En tout état de cause, soutient Abdoul Karim Saïdou, « la réinsertion des ex-rebelles dans les forces armées est une entreprise risquée par rapport à leur réinsertion dans les partis politiques qui semble plus porteuse dans la consolidation de la paix ». Il y a donc lieu de considérer que le phénomène partisan malgré ses faiblesses, est un facteur extrêmement important dans la dynamique de gestion post-conflit et de renforcement de la démocratie.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la considération – clairement défendue par l’impétrant – des partis politiques comme un instrument de gestion post-conflit a été relevée par le jury. Mieux, le fait d’avoir réussi à concilier parfaitement une approche de la sociologie des partis politiques avec la théorie démocratique, a été apprécié par le jury qui a toutefois relevé que le travail a manqué d’intégrer une dimension comparative de façon systématique avec le Mali, un autre pays sahélien riche en rébellions armées touaregs. Au bout du compte, c’est une thèse à la fois innovante ne serait-ce que parce que les liens entre gestion post-conflit et démocratisation ont jusque-là suscité peu d’enthousiasme scientifique, et porteuse de contribution notable dans la compréhension et l’analyse des conflits armés au Niger et au sahel de façon générale, qui a emporté l’admiration du jury à l’issue d’une présentation démonstrative.
Signalons que le jury était composé, en plus du président et du professeur Loada le directeur de thèse, du membre Mahamadou ZONGO, Maître de conférences en sociologie, enseignant à l’Université de Ouagadougou, et de deux rapporteurs que sont Mahamane TIDJANI ALOU, Agrégé en science politique, Maître de conférences agrégé, enseignant à l’Université Abdou Moumouni du Niger et Alioune Badara DIOP, Agrégé en science politique, Maitre de conférences agrégé, enseignant à l’Université Cheick Anta Diop du Sénégal.
Fulbert Paré
Lefaso.net

dimanche 7 septembre 2014

NIGER EBOLA 

Ebola: vigilance accrue dans la région d’Agadez au Niger

mediaLa région d'Agadez, dans le nord du Niger, est un point de passage pour de nombreux migrants, et donc un lieu à surveiller de près pour les autorités sanitaires.Getty Images
Les pays qui ne sont pas affectés par le virus Ebola prennent des mesures de prévention. Au Niger, dans le nord du pays à Agadez, le comité de gestion des épidémies a été réactivé et s’est réuni ce vendredi 5 septembre pour sensibiliser notamment les chefs de quartier sur le virus Ebola, afin qu’ils restent en alerte car la région est un couloir de passage pour les migrants venant d’Afrique de l’Ouest en route pour l’Europe.
Les chefs des quartiers présents à la réunion ont surtout insisté sur la nécessité de contrôler à la frontière, la santé des migrants entrant au Niger. « Agadez est un carrefour, les ressortissants de tous ces pays où sévit la maladie viennent ici, il faut vraiment les contrôler », insiste Oumarou Idi, chef du quartier Misrata.
Certains participants estiment que des kits de protection doivent être mis à la disposition des agents de santé afin de faire face à tout cas suspect éventuel.
« Le docteur vient de nous dire tout de suite que dans la région il y a peut-être des appareils, explique Madassane Alkika, représentant du secteur de l’éducation. Eux-mêmes n’ont pas le matériel de travail. Mais c’est très inquiétant, il faut vraiment que le Niger bouge, il faut qu’on s’associe, il faut qu’on soit au diapason des autres pays. »
Quant au docteur Kaka Harouna, médecin chef du district sanitaire de la commune d’Agadez, il se veut rassurant en ce qui concerne les migrants qui transitent par Agadez : « Toutes les dispositions sont prises au niveau des frontières, ce qui fait que leur arrivée à Agadez ne constitue pas pour le moment une inquiétude pour nous, à partir du moment où il n’y a aucun cas actuellement qui a été déclaré au Niger. »

 ■ Feu vert pour des tests d'antiviraux et de vaccins
A Genève, quelque 200 experts du monde entier étaient réunis par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) jeudi et vendredi. Ils ont examiné huit médicaments antiviraux et deux vaccins, actuellement au stade expérimental. Selon un tout dernier bilan, Ebola a fait plus de 2 000 morts sur plus de 3 900 cas en Afrique de l'Ouest. Et pour tenter de répondre à cette épidémie sans précédent, les experts viennent de trancher : les thérapies à base de sang et sérums pourront être testés pour traiter le virus Ebola. Les deux vaccins le seront également.
« Nous sommes d'accord pour dire que toutes les thérapies à base de sang et les sérums peuvent être utilisés pour traiter Ebola, et que tous les efforts doivent être faits pour aider les pays affectés à les utiliser en toute sécurité », estime le docteur Marie Paule Kieny, sous-directeur général de l'OMS pour les systèmes de santé et l'innovation.
« Deux candidats vaccins prometteurs ont été identifiés, poursuit-il. Le premier s'appelle Chimpanzee adenovirus Ebola, et l'autre s'appelle VSV EBOV. Des études pour déterminer s'ils sont sûrs sont en cours aux Etats-Unis, d'autres vont bientôt commencer en Europe et en Afrique. Les résultats devraient être disponibles en novembre 2014, et cela permettra de les utiliser dans les pays touchés. D’abord sur les travailleurs de santé et les autres personnels en première ligne, comme l'a recommandé le comité d'éthique qui s'est réuni récemment. »
Jean-Hervé Bradol, docteur et membre de Médecin sans frontières, estime que les tests de traitement sont très difficiles à mettre en oeuvre dans la situation actuelle, car il faut des équipements spéciaux et du personnel formé. Ses espoirs portent principalement sur les vaccins : « On sait par l’expérience qu’on ne peut se débarrasser de ce type de fléau qu’avec un vaccin. Si on prend un exemple historique de fièvre virale hémorragique, le grand modèle c’est la fièvre jaune. Si aujourd’hui on n’a plus d’épidémie de fièvre jaune - ça arrive encore marginalement - c’est parce que dans les zones affectées on vaccine. »
samedi, 06 septembre 2014 13:35

Lutte contre le terrorisme : Les drones américains basés à Niamey bientôt déplacés à Agadez

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Drone Reaper NigerCette information n’est relève plus du domaine de secrète défense. En effet, par communiqué de presse rendu public par l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Niger, la base des drones (avions sans pilote) américains, initialement installée à Niamey sera déplacée à Agadez (Région Nord du pays) pour mieux « surveiller les mouvements de jihadistes dans cette zone », apprend-on.
Aussi, l’objet visé à travers ce redéploiement de la force américaine vers le Nord Niger, serait de permettre aux drones de mieux surveiller les infiltrations de jihadistes et la contrebande d'armes autour des zones frontalières de la Libye et du Mali.
Depuis cette annonce, les commentaires vont bon train sur l’opportunité ou non de l’installation de cette base de drones dans la région d’Agadez. Mais les américains rassurent à travers ce communiqué de presse.
(Lire intégralement)
« Le Niger est un grand partenaire sur lequel nous comptons dans la lutte contre le terrorisme. Sa position centrale au Sahel signifie que sa stabilité affecte celle de ses voisins dans la région, y compris le Maghreb, le Nigeria, le Tchad et le Mali.
Sur demande, et en étroite collaboration avec le Gouvernement du Niger, et les Forces armées Nigériennes, le Commandement des Etats- Unis pour l’Afrique étudie des possibilités de l’installation d’un dispositif expéditionnaire, temporaire à Agadez, au Niger.
Tant sur le plan géographique que stratégique, Agadez représente une option attrayante pour installer/déployer le dispositif ISR, vu sa proximité des zones de menaces dans la région et la complexité dans la conduite des opérations sur des grandes distances dans la géographie de l’Afrique. 
L’installation dans la localité d’Agadez permettra ā AFRICOM d’améliorer ses capacités d’appuyer le Niger et les autres partenaires dans la région; de même, ce dispositif permettra à AFRICOM d’améliorer son habileté à répondre ā tous les soucis régionaux et  sécuritaires de l’Ambassade ». 
06 septembre 2014
Publié le 06 septembre 2014
Source : http://Nigerdiaspora.Net/

MALI – Le point de vue touareg : une grande désillusion !

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Mali Azawad - Sept. 2014Les pourparlers de paix au Mali ont repris ce 1er septembre, à Alger. Le contenu de la feuille de route, préalable à ce dialogue, signée en juillet dernier, désillusionne ceux, parmi les Touaregs, qui avaient espéré un dénouement favorable à leur cause partagée avec les mouvements de l’Azawad.
Les groupes armés du Nord-Mali, qui s’adressent spécifiquement aux Touaregs, à savoir le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad et la Coalition du Peuple pour l’Azawad, n’ont cependant pas la caution des populations Touarègues dans leur globalité, lesquelles n’adhèrent pas systématiquement aux options politiques de ces organisations.
C’est évident quand on observe l’attitude des vieilles chefferies traditionnelles ; et la fragmentation et la recomposition des entités tribales et de leurs élites complexifient considérablement le jeu des acteurs présents sur le terrain, depuis l’avènement du conflit malien, en janvier 2012.
Si les alliances militaires se font et se défont suivant le positionnement, parfois circonstanciel, des forces présentes sur le terrain, l’attitude politique des chefferies est quant à elle inhérente aux positionnements des confédérations tribales, seules entités souveraines dans l’espace touareg.
Certains analystes ou « spécialistes » voudraient bien parler « d’homogénéité » ou « d’unité  touarègue», même parfois superficielle. Mais les réalités historiques et sociopolitiques régionales invalident cette vision idéaliste et partiellement erronée des rapports qui animent les populations touarègues dans leur complexité.
Les dynamiques et positionnements des différents acteurs touaregs, qu’ils soient issus des groupes armés ou des organisations représentatives de la société civile, dès 2012, trahissent tout à fait les clivages qui ont toujours traversé le monde touareg.
Ainsi, les deux plus anciennes confédérations touarègues, attachées chacune à son « ettebel » (tambour symbolisant la souveraineté politique et la suprématie militaire), à savoir les Imouchar et les Kel Ansar, se sont bien gardées d’adopter une position politique favorable aux groupes armés qui avaient déclenché la guerre.
Pour les chefferies qui participent à ces deux confédérations, le soulèvement armé est advenu dans un contexte chaotique incitant à la prudence : la guerre en Lybie, l’implantation des djihadistes au Nord-Mali et le développement des trafics illicites dans cette région. Alors qu’un retour à la normale et la reconstruction du pays (aussi fragile fût-elle), qui faisaient suite à la rébellion des années 90, étaient en cours depuis une quinzaine d’années, il était alors inopportun, voire contre-productif, de voir ressurgir une rébellion se réclamant de la défense des seuls intérêts touaregs.
Inversement, la réserve affichée de ces chefferies coutumières poussa certaines factions tribales (non issues des lignées aristocratiques des confédérations citées), vassales ou anciennes alliées, à se ranger du côté des groupes armés, pour retrouver, en quelque sorte, « leur autonomie », voire « une indépendance », peut-être aussi à « promouvoir » des individus, en s’inscrivant dans un projet « indépendantiste », avec des perspectives plus vastes, qui concernaient tout le Nord-Mali, « l’Azawad ».
Et c’est bien de ce thème, « l’indépendance de l’Azawad », que les différents groupes armés avaient fait leur cheval de bataille. Pendant un certain temps, du moins…
La grande désillusion commença dès les premiers contacts qui allaient aboutir à la signature de l’Accord d’Ouagadougou, en juin 2013, quand les groupes rebelles reconnurent ouvertement le principe de « l’intégrité territoriale de l’État malien ». Les leaders de la rébellion renonçaient ainsi, de facto, à la promesse qu’ils avaient faite à leurs militants.
Toutes revendications « d’indépendance » ou de « fédéralisme », systématiquement brandies encore quelques semaines auparavant, étaient désormais exclues des négociations.
Mais la déception des militants indépendantistes atteignit son comble au lendemain de la publication de la feuille de route des négociations, à Alger, le 24 juillet 2014 : signée entre les leaders des groupes armés de l’Azawad et le gouvernement central de Bamako, sous médiation algérienne, la feuille de route, qui balise très clairement les thèmes des discussions qui ont repris le 1er septembre dernier, enterre définitivement toute revendication « indépendantiste », « fédéraliste » ou « autonomiste ». Ces trois options constituaient pourtant la justification et le principal argument des groupes armés, vis-à-vis des populations touarègues du Nord-Mali qui leur prêtaient l’oreille. Des populations qui payent aujourd’hui le lourd tribut de la guerre : les conséquences dramatiques pour les Touaregs surviennent dès les premières heures du conflit, en 2012, avec les affres de l’occupation djihadiste, puis avec la reconquête du territoire par l’armée malienne et la « revanche » sur les populations du Nord assimilées aux rebelles, à la faveur du déclenchement de l’opération française « Serval », à partir de janvier 2013.
Pourtant, dans leurs communications et leur rhétorique, les revendications auxquelles les groupes armés renoncent (indépendance, fédéralisme ou autonomieétaient « non négociables ». Car elles justifiaient les sacrifices acceptés ou subis par les populations du Nord-Mali. Le MNLA, en particulier, a renoncé très facilement à ses exigences premières, au fur et à mesure que s’intensifiaient ses contacts avec Bamako.
À la veille de la reprise des pourparlers d’Alger, les revirements dans les discours laissaient entendre « qu’une réintégration massive des groupes armés dans les différents corps de l’État malien, le développement pour les régions du nord et un partage des responsabilités et de la gouvernance » feraient, finalement, amplement l’affaire de ceux qui avaient ouvert le feu et attirés tant de projecteurs sur le Nord-Mali, donnant de ces régions touarègues, jadis exemples de paix et de sérénité, l’image négative de dangereux bastions terroristes.
Après deux ans et demi de conflit, voilà donc le « gâchis », aux yeux de la majorité des Touaregs, au nom desquels la rébellion a été menée, comme l’affirmaient naguère les groupes armés du nord.
La jeunesse touarègue, cette frange de la population connectée aux réseaux sociaux, parfois manipulée et instrumentalisée, à des fins de figuration sympathisante vis-à-vis des groupes armés, est désormais révoltée par la tournure que les négociations ont prise à Alger : au lendemain de la sortie de la feuille de route, ces jeunes se sont sentis « trahis », « vendus » « leurrés »… comme on a pu le lire sur leurs pages Facebook et autres Twitter.
Tandis que, pour ces jeunes, la suite des négociations ne présagent rien que de honteux, pour les plus anciens et nombre de chefs tribaux, c’est, plus pragmatiquement, l’inquiétude qui s’installe, face au « grand chaos généré par le conflit et à la perspective du résultat des pourparlers, qui se dessinent sans aucune avancée significative pour le nord » s’inquiètent. Ces derniers y voient « une tromperie assassine » de la part des leaders des groupes armés.
« Un recul de trente ans pour nos régions », se sont exclamés d’autres représentants touaregs, qui estiment que la rébellion de 2012 est devenue « un non sens » et qu’elle n’aurait jamais dû voir le jour. « Ce résultat était prévisible : nous ne nous attendions à rien de la part des groupes armés, adeptes des rebellions comme fond de commerce, dans l’intérêt de quelques individus, comme nous ne nous attendions pas à grand-chose, non plus, de la part de l’État malien, qui, depuis cinquante ans, n’a rien entrepris de significatif pour nous. », analysent, de leur côté, des responsables politiques locaux, fins connaisseurs des réalités régionales, et sceptiques, quant à eux, depuis le début du conflit, en 2012.
Mais, au-delà de la désillusion des militants touaregs qui avaient placé leurs espoirs dans les groupes armés, le danger du processus « inclusif » qui reprend à Alger, c’est l’exclusion ou la très faible implication dans les négociations des acteurs civils, pourtant issus des représentations touarègues les plus légitimes.
D’une part, en effet, le gouvernement de Bamako brandit l’argument, pour contrecarrer les revendications des groupes armés, selon lequel « ils ne représentent pas tous les Touaregs » ; d’autre part, Bamako fait tout pour éloigner des pourparlers les représentants de la société civile touarègue.
Il ressort clairement de cette politique que Bamako, non seulement, veut affaiblir –voire diviser davantage encore- la représentation touarègue à Alger, mais aussi éviter de débattre des problèmes de fond de l’Azawad avec des acteurs crédibles et représentatifs des populations du Nord-Mali.
Les premiers accords de paix, qui avaient été entérinés en 1991, avaient été négociés et signés à huis clos, à l’époque déjà entre le gouvernement malien et les chefs des seuls groupes armés. Ils n’ont jamais été suivis d’effets significatifs sur le terrain.
C’est ce même schéma que le gouvernement malien tente de reproduire aujourd’hui à Alger, avec l’assentiment des groupes armés, alors qu’il est pourtant évident que le dialogue doit être ouvert aux représentants de la société civile, particulièrement aux chefs coutumiers touaregs, qui sont les garants des bases sociales et populaires des régions du Nord-Mali.
Si le processus d’Alger ne rectifie pas sa course, les « accords de paix » qui en concluront probablement les négociations ne feront que renvoyer le Mali à ses vieux dém
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Pour les amoureux des déserts et de leurs musiques, un projet à soutenir ab-so-lu-ment !

Le journaliste et photographe Arnaud Contreras lance un appel à financement collaboratif pour la publication de son ouvrage « Sahara Rocks ». Arnaud voyage depuis 15 ans au Sahara et a photographié environ 80 musiciens dont les plus illustres, Tinariwen, Tamikrest, Bombino, Terakaft etc… Ce livre de 200 pages en anglais et français est prévu pour mai 2015 et sera livré avec un album numérique de musiques enregistrées au Sahara.
« 84% . 15 days left for Sahara Rocks! photobook crowdfunding Go Go Go !
(Si nous n’atteignons pas 100% retour à la case départ).



On va y arriver.
Mais c’est le moment où j’ai besoin de vous, en tant qu’ambassadeurs de Sahara Rocks !

Les vacances se terminent, la souscription aussi. »
Merci de diffuser autour de vous le projet, l’adresse de la souscription, sur vos blogs, médias, par mail, Facebook, Twitter, en prenant un café sur une terrasse ensoleillée:

http://www.ulule.com/sahara-rocks

sahara-rocks
UN GRAND MERCI !!!
Arnaud

HAMA AMADOU, PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE DU NIGER

« J’ai fui mon pays parce qu’on voulait m’emprisonner quelques jours afin de m’empoisonner »

A gauche, le président du Niger, Mahamadou Issoufou. A droite, le président de l'Assemblée nationale du Niger, Hama Amadou. Depuis son exil parisien, le second accuse le premier, jadis son allié politique, de profiter de l'affaire de trafic de bébés pour faumenter un "assassinat" contre sa personne

Dix jours après avoir fui son pays, le président de l’Assemblée nationale est sorti de son silence pour expliquer les raisons de son départ en catimini (le 26 août), alors que ses collègues venaient d’autoriser à la justice nigérienne de l’entendre sur l’affaire de trafic de bébés qui a valu la mise en détention de sa seconde épouse notamment. C’est parce qu’il soupçonne le président de la République de « commanditer un assassinat » contre sa personne, a-t-il déclaré chez nos confrères de Jeune Afrique.

Le 26 août dernier, le bureau de l’Assemblée nationale du Niger, sur demande du gouvernement, autorisait  la justice à entendre le président de cette institution, Hama Amadou, sur l’affaire de trafic de bébés entre son pays et le Nigeria. Mais, sentant l’étau se resserrer autour de sa personne,  le président de l’Assemblée nationale quitte Niamey au soir, seul au volant de sa voiture dit-il, pour rejoindre le Burkina Faso, dans un premier temps, pour ensuite s’exiler en France, trois jours plus tard. C’est justement de la capitale française qu’il vient de briser le silence afin d’expliquer pourquoi il a quitté si brusquement son pays, au lieu de se défendre devant la justice.  C’est « parce que cette affaire a été utilisée comme prétexte pour pouvoir m’arrêter », justifie Hama Amadou dans la dernière édition du magazine Jeune Afrique.
« Dossier politique »
Et de dénoncer la procédure mise place par les autorités afin de pouvoir l’arrêter : « C’est un dossier politique. Et aucune des procédures légales prévues pour lever l’immunité d’un député, à fortiori celle du président de l’assemblée nationale, n’a été respectée. Le règlement de l’Assemblée nationale précise, pour lever l’immunité d’un élu, il faut l’accord des deux tiers des 113 députés. Moi j’avais demandé au Premier ministre de convoquer une session extraordinaire pour que l’Assemblée se saisisse de ce dossier. Il a refusé et, à la place, il a demandé au bureau de se réunir pour décider, non pas de la levée de mon immunité, mais de mon arrestation. »
Hama Amadou ne s’arrête pas là. Après avoir soutenu qu’il aurait pu rester au Niger et se défendre devant la justice si et seulement si le juge le convoquait. « Mais celui-ci n’a jamais formulé la volonté de me voir », précise le président de l’Assemblée nationale, qui se trouve être le principal opposant au président de la République, Mahamdou Issoufou. Pour ensuite accuser : « c’est le gouvernement qui a enjoint au procureur de la République de procéder à mon arrestation. La finalité, je la connais : il s’agit de m’emprisonner quelques jours afin de m’empoisonner. »
Il accuse le président Issoufou d’avoir commandité un assassinat contre sa personne
A la question de savoir s’il pensait vraiment que le président du Niger serait prêt à commanditer son assassinat contre sa personne, Hama Amadou ne fait pas dans la langue de bois pour répondre : « j’en suis convaincu. Sinon, je n’aurais pas quitté le pays. Et je ne dis pas ça à la légère : je le tiens de sources bien informées. Ils auraient fait venir un poison de Libye, dont les effets ne seraient intervenus que quelques mois après son ingestion. Ce qui les aurait mis hors de cause. Je sais qu’ils ont cette intention macabre. Il y a quelques semaines, ils ont tiré sur mon domicile et enlevé les gardes affectés à ma sécurité. C’est pour cela que j’ai quitté le Niger. »
Cette affaire de trafic international de bébés, qui a contraint Hama Amadou à l’exil, défraie la chronique depuis plusieurs mois dans une partie de l’Afrique occidentale. Il s’agit d’un vaste réseau qui opérait entre le Nigeria, où les bébés étaient conçus, le Bénin, et le Niger, avant d’être démantelé.  
17 personnes inculpées pour « supposition d’enfant »
Fin juin, dix-sept personnes, dont 12 femmes, ont été inculpées au Niger de « supposition d’enfant », «faux et usage de faux» et «déclaration mensongère». Le premier délit cité consiste à attribuer la maternité d’un enfant à une femme qui ne l’a pas mis au monde.
Plusieurs personnalités du pays sont soupçonnées d’être impliqué dans le trafic. Le ministre nigérien de l’Agriculture, Abdou Labo, dont l’une des épouses est également impliquée dans l’affaire, en fait partie : il est incarcéré depuis le 23 août.
La seconde épouse du président de l’Assemblée nationale figure parmi ces personnes aujourd’hui en détention. La Justice la soupçonne de ne pas être la mère des jumeaux qu’elle déclare avoir accouché au Nigeria, qu’elle les aurait donc « achetés ».  « Ni moi ni ma femme n’avons participé à un trafic. A Niamey, tout le monde l’a vue enceinte », se défend aujourd’hui Hama Amadou. « J’ai demandé à mon épouse si elle était prête à faire un test ADN, elle m’a dit qu’elle était d’accord. Mais le juge a refusé », insiste t-il.
Depuis août 2013, la rupture politique est définitivement consommée entre Hama Amadou et la majorité présidentielle. Jadis  principal allié du président Mahamadou Issoufou, le président de l’Assemblée nationale a rejoint l’opposition à cette date pour protester contre une refonte du gouvernement.
Thierno DIALLO
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A quelques jours de l'anniversaire du 11/9, les services secrets de l'Afrique du Nord sont nerveux: 11 avions de ligne ont été dérobés à l'aéroport de Tripoli