vendredi 6 juin 2014

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LIBYEL'armée algérienne intervient dans l'Ouest libyen

Depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, il s'agirait de la plus grande opération extérieure menée par les forces algériennes. Lancée le 29 mai, cette offensive est soutenue par des forces américaines, françaises et tchadiennes.
A Benghazi, le 2 juin, des forces alliées au général Khalifa Hafter -AFP/STRA Benghazi, le 2 juin, des forces alliées au général Khalifa Hafter -AFP/STR
Aucun officiel n'en a parlé et pourtant l'Armée nationale populaire (ANP) serait, depuis le 29 mai, en guerre contre les groupes terroristes dans l'Ouest libyen. Le jour même du début de l'offensive, le quotidien britannique The Times donnait l'information, citant le think tank britannique The Henry Jackson Society, dont un haut responsable annonçait un envoi de forces spéciales américaines, françaises et algériennes dans le Sud libyen avec pour principal objectif l'élimination des terroristes d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), la destruction de leur infrastructure d'armement, de communication et d'entraînement dans la région.
L'alliance de circonstance entre l'Algérie, les Etats-Unis et la France à qui s'adjoignent le Tchad, probablement la Libye, mais surtout les forces du général Khalifa Hafter qui pilonnent la région de Benghazi [depuis le 16 mai], confirme l'encerclement des terroristes djihadistes dans le Sud libyen. Mokhtar Belmokhtar ayant été localisé par les services algériens à Tripoli quelques semaines avant l'attaque de Tiguentourine [le 16 janvier 2013, les hommes de Mokhtar Belmokhtar prenaient d'assaut le site gazier de Tiguentourine à In Amenas], est la cible prioritaire pour les commandos algériens dans leurs opérations.
Flexibilité et rapidité
Selon nos informations, de source militaire, 3 500 paras, soit un régiment complet, et un groupe de soutien et d'appui logistique de 1 500 hommes sont déployés actuellement de l'autre côté de la frontière. Une autre source, diplomatique cette fois, ajoute qu'en plus des 5 000 soldats au sol, il y aurait une importante mobilisation des moyens aériens, avions de transport, chasseurs, bombardiers, hélicoptères de transport et d'attaque, appareils de reconnaissance et drones, qui opèrent dans le ciel libyen.
Il s'agirait du même régiment parachutiste ayant pris en charge l'opération Scorpion Rapide, qui a pris d'assaut et libéré avec succès, en janvier 2013, le complexe gazier de Tiguentourine à In Amenas. Selon un haut gradé, la préparation de la mission et le regroupement des forces ont été réalisés la dernière semaine de mai. Privilégiant la flexibilité et la rapidité, les troupes envoyées sur place sont équipées d'armes légères et de véhicules 4x4 armés de mitrailleuses en 12.7 mm, probablement appuyés par des blindés à roues BTR.
La puissance de feu réelle venant des airs, avec la couverture des hélicoptères lourds Mi24. Si l'article du Times confirme le haut degré de coordination qui existe entre les trois armées, le rôle des paras algériens consisterait plus spécifiquement à sécuriser la frontière, occuper les points de ravitaillement et couper toute retraite aux groupes qui tenteraient de fuir les combats à l'Est libyen. Pour dissuader ceux qui souhaiteraient les rejoindre du Sahel, l'armée tchadienne s'occupe de sécuriser la bande d'Aouzou et le Tibesti [au nord du Tchad région frontalière avec le Sud libyen], ne laissant que peu de marge de manœuvre aux djihadistes. L'armée française aurait également fait appel aux éléments du Commandement des opérations spéciales dont un détachement est stationné au Niger : ils disposent de moyens de surveillance basés au Tchad et au Niger ainsi que d'hélicoptères d'attaque Tigre et des Caracal pour le transport.
Sécuriser les sites pétroliers
L'armée américaine, dont la force déployable n'est que de 5 à 800 hommes, basés en Espagne, reste dotée de moyens logistiques impressionnants dont des Hercules et V-22 Osprey. Ces derniers traqueraient en ce moment même les groupes djihadistes dans le Sud libyen et sécuriseraient les sites pétroliers. L'objectif pour l'ANP : "nettoyer" les villes de Nallout et Zentan, proches de la frontière tunisienne, camps d'entraînement de djihadistes et véritable plateforme pour l'envoi d'armes vers l'Algérie. Ils doivent ensuite pousser vers l'oasis de Sebha, véritable nœud logistique du désert libyen.
Selon une source militaire, toute cette opération a été "maladroitement camouflée" par l'état-major qui a organisé à la hâte un exercice interarmes aux confins du Sahara, le 28 mai dernier. À cette occasion, une émission de télévision, où s'entremêlent des séquences d'archives à d'autres plus actuelles, a été bricolée à une vitesse folle. La veille, le général Boualem Madi, patron de la direction centrale de l'information et de l'orientation au sein de l'ANP, déclarait sur les ondes d'Alger Chaîne III que "la situation aux frontières était préoccupante".
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Boko Haram: Au Nord-Est du Nigeria, «des corps gisent» partout

BOKO HARAM
Capture d'écran à partir d'une vidéo datant du 12 mai 2014, d'un homme se déclarant le responsable du groupe islamiste Boko Haram

MONDE - Les attaques de la secte islamiste ont fait des centaines de morts...

Les dernières attaques menées par les islamistes de Boko Haram dans quatre villages du nord-est du Nigeria pourraient avoir fait plusieurs centaines de morts, ont indiqué jeudi un député et des habitants.
Des hommes très lourdement armés, portant des tenues militaires, ont entièrement détruit mardi soir les villages de Goshe, Attagara, Agapalwa et Aganjara, dans l'Etat de Borno, à bord de véhicules tout-terrain, tuant de très nombreux civils qui tentaient de fuir.
Selon des chefs locaux, entre 400 et 500 personnes ont été tuées au cours de ces attaques. Mais ce bilan n'a pu être vérifié de source indépendante en raison des difficultés à joindre cette région reculée par téléphone et à s'y rendre par la route.

Cimetière à ciel ouvert

Si ce bilan se confirme, cette attaque est l'une des plus meurtrières menées par Boko Haram depuis le début de l'insurrection islamiste en 2009. «Cette tuerie est massive, mais personne ne peut donner de bilan parce que personne ne peut atteindre cet endroit où les insurgés se trouvent toujours, ils ont pris le contrôle de toute cette zone», a déclaré Peter Biye, un député de la région.
«Il y a des corps partout et les gens ont fui», a-t-il ajouté. Début mai, une attaque similaire avait fait plus de 300 morts dans la ville de Gamboru Ngala, qui se trouve dans la même région.

«Personne ne peut aller les enterrer»

Certaines sources ont affirmé que les violences continuaient mercredi dans cette région, proche de la frontière camerounaise, où du bétail et de la nourriture ont été volés et des maisons détruites. «Des centaines de corps gisent [...] parce que personne ne peut aller les enterrer», a déclaré un chef local d'Attagara qui a requis l'anonymat.
Selon ce chef local, toute la zone traverse une grave «crise humanitaire». Il appelle, comme d'autres, les organisations humanitaires à venir en aide aux habitants.