mardi 29 avril 2014


LE JOURNAL
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28-04-2014
DERNIÈRE LIGNE DROITE AVANT LES NÉGOCIATIONS AVEC LE GOUVERNEMENT MALIEN
Des touaregs de l'Azawad attendus en Algérie

Les concertations entre différents groupes touaregs en vue des négociations avec le gouvernement du Mali sont entamées et se poursuivent actuellement en vue de la rencontre d'Alger sur laquelle les différentes parties reposent un grand espoir.
Nous apprenons, de source locale, que des concertations sont en cours dans la ville de Kidal, au nord du Mali, entre les cadres et membres du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et ses courants politiques.
Quant au Haut conseil pour l'Unité de l'Azawad (HCUA), il tiendrait sa rencontre mi-mai dans la même région, ajoute notre source.
Les premiers responsables de ce mouvement  préparent également activement la rencontre d'Alger et travaillent activement sur une feuille de route politique qui prendrait en compte les préoccupations du moment, selon des responsables de l'aile politique de ce mouvement.
Nous apprenons également, de sources locales, que le MNLA et le HCUA tiennent respectivement des rencontres à Kidal (Adrar des Iforas) en cette fin avril.
Autrement dit, il s'agit de rencontres entre membres d'un même mouvement et la tenue, après, de rencontres entre différents mouvements, le tout en vue de la rencontre d'Alger qui prépare des négociations entre les mouvements touaregs et le gouvernement malien.
Ces rencontres se tiennent dans une situation tendue à Kidal, car il y a seulement quelques jours dans cette ville, une voiture de la Minusma (Mission des Nations Unies au Mali) a sauté sur mine et plusieurs soldats des Nations unies ont été blessés gravement, nous dira une source locale.
«La population de la capitale de l'Adrar des Iforas a peur qu'il y ait des attentats terroristes pour perturber ces rencontres», indique cette source.
Ces concertations ont pour but d'unifier les rangs en vue des négociations et de fixer des revendications dans lesquelles se reconnaîtront tous les touaregs du Mali, est-il précisé par cette source.
«Il s'agit également d'évaluer la situation et de faire dans l'autocritique pour avancer et tenter de trouver des solutions aux querelles internes qui minent chaque organisation, en particulier le MNLA», selon notre source.
«Ce dernier risque un éclatement s'il ne trouve pas lors de cette rencontre de Kidal une nouvelle cohésion militaire et politique, cohésion qu'il avait perdue depuis la signature de l'accord bâclé de Ouagadougou en juin 2013», selon un des cadres du Mouvement national de libération de l'Azawad.

Des commissions techniques mobilisées
Des commissions techniques travaillent déjà depuis plusieurs jours pour présenter un projet aux assemblées présentes dans la ville de Kidal, avec débats critiques sur la représentativité des mouvements au niveau politique et militaire pour dépasser les divergences.
«Il s'agit de s'entendre sur un repère, sur un cap politique plus cohérent qui permette à ceux qui sont sur le terrain de se retrouver et de coordonner leurs efforts en vue d'arriver à une solution à même de garantir les droits légitimes des touaregs de ce pays», nous explique ce cadre du MNLA.
«Cela est plus que nécessaire aussi pour les pays impliqués dans ce processus pour permettre à ces derniers de réfléchir aux solutions. Ce qui n'est pas le cas actuellement», ajoute notre source.
«Il y a une grande déception des sympathisants. Il faut être en mesure de corriger les erreurs. Je ne pense pas que toutes les solutions soient trouvées aux querelles internes qui sont devenues profondes lors de cette rencontre de Kidal. Il y aurait plus du technique que du politique. Ce qui serait une grosse erreur de la part des Mouvements. Il ne faut pas perdre de vue le fait que le MNLA est constitué et est assis sur des courants militaires et politiques autonomes. Chaque courant veut que ses priorités soient prises en compte, et dans le cas contraire, il pourrait faire défection. Ce qui n'est pas une bonne chose pour l'existence militaire et politique de ce mouvement», est-il encore expliqué par ce cadre du MNLA. Il s'agit pour les mouvements présents à Kidal d'entamer une réflexion sur les futures négociations.
«Cela signifie qu'il faut commencer à travailler sérieusement sur un projet de revendications cohérent. Un projet politique qui pourrait être revu et corrigé lors de la prochaine rencontre prévue en Algérie», ajoute-t-il.

Des responsables politiques touaregs se rencontrent en Algérie
Certains responsables politiques des mouvements touaregs ont séjourné en Algérie début avril pour aborder toutes ces questions difficiles avec les autorités algériennes, nous confie cette source.
Il s'agit de préparer d'autres rencontres en Algérie également entre des représentants des Mouvements du nord malien avec pour but de travailler et de valider un document politique qui serait la base des futures négociations avec le gouvernement malien, avons-nous appris auprès de ce cadre du mouvement national de libération de l'Azawad.
«Ce projet  de revendications va se préparer avec l'ensemble des représentants des Mouvements dans les prochaines semaines. Il s'agit d'amener les mouvements de parler d'une seule voix pour permettre d'élaborer un document commun de revendications. Ce qui n'est pas le cas en ce moment», ajoute-t-il.
«Le ministère algérien des Affaires étrangères aura un grand rôle à jouer. D'ailleurs, c'est le souhait exprimé au ministre algérien des Affaires étrangères par les ministres du Sahel qui s'étaient réunis à Alger récemment d'aider ces mouvements à fusionner et surtout de les assister pour leur permettre d'avoir une plateforme commune de revendications politiques et sécuritaires. Si cela se réalise, on pourra aller vers les négociations  dans quelques mois avec le gouvernement malien. Pour cela, les mouvements doivent se préparer très sérieusement à ces négociations avec le pouvoir malien pour tenter de faire ressortir les souhaits réels des populations qui sont restées trop longtemps dans l'asphyxie», note-t-il, en recommandant de trouver des responsables politiques et militaires touaregs  expérimentés pour représenter les mouvements et éviter des dissensions et des éclatements plus profonds.
«On peut dire aujourd'hui  que les futures négociations politiques sont suspendues aux conclusions qui sortiront des prochaines rencontres prévues en Algérie  entre représentants des mouvements», lance-t-il.
Il s'agit, estiment des cadres de mouvements touaregs, de «la dernière ligne droite» avant l'ouverture de ce dialogue entre mouvements de l'Azawad et le gouvernement malien. Le nouveau ministre malien de la Réconciliation, Zahabi, et le nouveau «Monsieur dialogue» désigné récemment par le président malien ne cessent de dire «haut et fort» tous les deux qu'ils attendent ce qui pourrait sortir des prochaines rencontres en Algérie pour décider d'un calendrier et des conditions pour engager des négociations directes avec les mouvements touaregs.
«Pour éviter toute impasse à ces futures négociations avec l'aide de la médiation en cours, la communauté internationale officielle très impliquée au Sahel et en particulier au Mali doit jouer pleinement et concrètement son rôle auprès des parties en conflit (en particulier la France, les USA et l’ONU)», dira ce cadre du MNLA, ajoutant qu'«il y a une grande opportunité pour le président malien IBK et pour la communauté internationale officielle et les pays de la région de trouver une vraie solution politique, une solution définitive à l'équation touarègue».                   
M. A.
 
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Niger : L'uranium de la discorde

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Areva PierreVerdyAFP
Un employé de l'exploitation à ciel ouvert d'Arlit, au Niger, inspecte des roches. © Pierre verdy/AFP
Des mois de négociation sur des concessions minières... et toujours pas d'accord. Les pourparlers à rallonge entre Areva et Niamey placent la filière sous les feux de l'actualité. Une industrie opaque, dont l'ONG Open Society pointe les dysfonctionnements dans un rapport que "Jeune Afrique" révèle en exclusivité.
La pression monte sur le gouvernement nigérien et le minier français Areva qui, depuis plusieurs mois, renégocient les contrats d'exploitation des gisements d'uranium de la région d'Arlit, à 1 200 km au nord-est de Niamey. Manifestations étudiantes prenant à partie le président Mahamadou Issoufou - ancien cadre du groupe français - début avril, rapports d'ONG dénonçant les passe-droits obtenus par la compagnie : la colère gronde au Niger. Quant à Areva, déjà sur la sellette après l'ouverture d'une enquête visant son ancienne dirigeante Anne Lauvergeon et portant sur les conditions du rachat en 2007 d'Uramin (présent en Namibie et en Centrafrique), il se serait bien passé de cette publicité.
Le 7 mars, Luc Oursel, le successeur d'Anne Lauvergeon, assurait lors d'une visite à Niamey être "proche de la conclusion d'un accord". Pourtant, un mois plus tard, les tractations se poursuivaient, alors que les concessions des filiales d'Areva au Niger, la Société des mines de l'Aïr (Somaïr) et la Compagnie minière d'Akouta (Cominak) ont expiré le 31 décembre 2013.
Tout semblait prêt pour un renouvellement en douceur, mais sous la pression de la rue, le gouvernement a repoussé l'échéance et tenté de durcir ses positions
Loi minière
"Tout semblait prêt pour un renouvellement en douceur, mais sous la pression de la rue, le gouvernement a repoussé l'échéance et tenté à la dernière minute de durcir ses positions pour obtenir un accord plus acceptable par la population", analyse Ibrahima Aidara, responsable du pôle Transparence économique de la branche ouest-africaine d'Open Society, l'ONG spécialisée dans les questions de gouvernance créée par le milliardaire George Soros.
Niamey veut que l'entreprise se plie à la loi minière adoptée en 2006, qui réduirait les avantages fiscaux dont elle bénéficie. Ce texte prévoit notamment un taux de redevance progressif entre 5,5 % et 12 % selon les bénéfices.
Légitimes
Du côté de l'Hexagone, le soutien inconditionnel des autorités à Areva ne semble plus acquis. "Les demandes du Niger sont considérées par ce gouvernement - et pas par le précédent gouvernement - comme légitimes", a ainsi déclaré le 5 février Pascal Canfin, alors ministre délégué chargé du Développement, devant l'Assemblée nationale. Reste à savoir si la nouvelle équipe dirigée par Manuel Valls adoptera la même position.
C'est un fait : la filière d'extraction de l'uranium au Niger fonctionne dans l'opacité. Les parties prenantes ont beau s'en défendre, faute de transparence sur les prix de vente et les coûts de production - qu'Areva refuse de communiquer -, leurs arguments sonnent creux, alimentant les fantasmes.
Pour y voir un peu plus clair, Open Society a recruté une équipe de consultants indépendants qui a travaillé à partir des chiffres publiés dans le cadre de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE, à laquelle le Niger a été certifié conforme en mars 2011) mais aussi d'informations collectées sur le terrain, à Niamey et dans les zones extractives de la région d'Agadez (au sud d'Arlit). L'ONG s'apprête à publier un rapport intitulé "Les revenus des industries extractives au Niger. Le cas de l'uranium : qui en profite ?", dont Jeune Afrique a obtenu en exclusivité une copie. De ce document de 67 pages, se dégagent quatre constats majeurs. Contacté par J.A., Areva n'a pas souhaité s'exprimer.
Un État en position de faiblesse
Malgré la hausse de la production d'uranium, passée d'environ 3 000 tonnes en 2008 à 4 100 t en 2010, les revenus perçus par l'État ont chuté de 64,8 à 54,1 millions d'euros sur la même période. "Ce déphasage incohérent reste inexpliqué. L'État ne connaît ni le prix de vente du minerai, ni les coûts de production. Il est donc en position de faiblesse, incapable de contredire les bénéfices déclarés [qui servent de base au calcul de la redevance]", estime Ibrahima Aidara.
Areva invoque la baisse des cours consécutive à la catastrophe nucléaire de Fukushima, en 2011, qui mettrait en péril sa rentabilité. Un argument rejeté par Anne-Sophie Simpere, d'Oxfam France : "Le groupe revend son uranium à des prix contractualisés fixés sur le long terme et qui, pour cette raison, sont au-dessus des cours", fait-elle valoir.
"Areva maîtrise toute la chaîne de valeur : il est son propre client. Il achète l'uranium à ses filiales pour l'enrichir avant de le vendre aux centrales nucléaires, dont il est lui-même l'opérateur pour une partie d'entre elles", ajoute Ali Idrissa, du Réseau des organisations pour la transparence et l'analyse budgétaire (Rotab), principale association nigérienne dans ce domaine.
Autre illustration de la faiblesse des autorités, selon Open Society : les exonérations fiscales obtenues par l'entreprise. Elles étaient de 7,6 millions d'euros pour l'année 2005 et de... 30,5 millions d'euros pour 2010. Un important manque à gagner pour l'État nigérien, qui pourrait être réduit si la loi minière de 2006 était appliquée au groupe français.
Une gouvernance défaillante
Les enquêteurs de l'ONG ont également mis en avant un certain nombre d'irrégularités dans les relations entre Niamey et Areva. Un exemple emblématique : l'attribution en 2009 des permis miniers d'Imouraren, le gisement dont la multinationale doit commencer l'exploitation vers 2018, a été négociée directement par la présidence du Niger. Or, d'après la loi, cette mission revenait au ministère des Mines. Suite à l'attribution de ces gisements, le gouvernement nigérien a obtenu un "appui financier" de 35 millions d'euros de la part d'Areva. Plus troublant encore, selon Open Society, sur cette enveloppe négociée en 2009, environ 15 millions d'euros auraient initialement été affectés à l'achat d'un nouvel avion présidentiel, même si ce dernier n'a finalement jamais été acheté.
Selon Open Society : les exonérations fiscales obtenues par Areva étaient de 7,6 millions d'euros pour l'année 2005 et de... 30,5 millions d'euros pour 2010
La gestion des deniers miniers laisse en effet à désirer, d'après le rapport, qui cite notamment le cas de la "route de l'uranium" reliant Niamey aux gisements de la région d'Agadez. Selon la convention signée en 1980, Areva reverse 1 % de son chiffre d'affaires à l'État spécifiquement pour financer l'entretien de cet axe, crucial pour son approvisionnement. Des sommes qui ne sont clairement pas utilisées à cette fin, vu l'état déplorable de la route.
Une redistribution insuffisante
Selon la loi minière, 15 % des revenus publics générés par la filière doivent revenir aux communes avoisinant les exploitations. Mais les consultants d'Open Society, qui ont enquêté dans la région d'Agadez, ont "constaté des irrégularités et des incohérences substantielles dans la gestion des fonds versés par l'État à tous les niveaux du processus". Les subsides sont déterminés unilatéralement par Niamey, sans participation des élus locaux. Et leur montant est inférieur à ce qu'il devrait être d'après les chiffres déclarés au titre de l'ITIE. Selon le président du conseil régional d'Agadez, cité par l'ONG, l'État a 11,6 millions d'euros d'arriérés de paiement envers les communes.
Une faible intégration locale
Areva recrute peu au Niger. En 2011, dans ce pays de 17 millions d'habitants, la filière uranium (dont le groupe français est le principal acteur) ne totalisait que 3 231 emplois, alors qu'elle représentait 71 % des exportations. Open Society dénonce l'absence de plan de formation conséquent et d'investissement à long terme sur le personnel local, ainsi que le recours systématique à des expatriés pour les postes d'encadrement ou les métiers techniques.
Le rapport déplore également que l'industrie minière recoure presque exclusivement à des produits et services importés - en dehors du transport et d'une usine d'acide récemment implantée à Arlit par Areva - et ne transforme rien au Niger. La faute, notamment, à l'absence de cadre légal imposant un pourcentage d'intégration locale, comme il en existe au Nigeria ou en Angola dans la filière pétrolière.

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Mise à jour le mardi 29 avril 2014 19:45

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