lundi 4 novembre 2013

A Kidal, la somme des forces est nulle

A Kidal, la somme des forces est nulle

Financialafrik.com-Adama Wade
Mauritanie-MaliL’assassinat de deux journalistes de Radio France Internationale,samedi,  dans le Nord Mali confirme ce que nous craignions depuis les réjouissances festives et prématurées du 19 septembre 2013 scellant le retour de l’ordre républicain à Bamako.
En effet, pendant que la capitale malienne recollait les morceaux d’une démocratie formelle,  un gros point d’interrogation continuait -et continue encore- de planer sur Kidal et ses environs.  Le bastion touarégue  est aujourd’hui  le seul endroit au Mali où cohabitent  quatre armées, à savoir la force française du Serval, prépondérante et bien équipée, la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) plombée par les hésitations de la CEDEAO (les nigérians ont plié bagages et les tchadiens, non membres de la CEDEAO,  réclament leurs soldes à coup de désertions)  les milices du Mouvement national de libération de l’Azawad, le MNLA , perméable aux  milices jihadistes.
Il y a aussi, pour compléter le décor, une armée malienne sans vivres  et sans munitions qui rase les murs de Kidal en se gargarisant, comme seul  fait d’armes à ce jour,  de l’hypothétique exploit d’avoir réussi à empêcher les milices de mettre à sac la seule agence bancaire encore ouverte dans cette vallée des larmes.
La présence de ces quatre armées est en soi la preuve de la rupture de l’unicité territoriale du Mali.  Cette incapacité de Bamako à faire régner l’ordre à 1 500 km au Nord installe la logique de la partition.  Kidal ne fait plus partie tout à fait du Mali tournée qu’elle est vers le rêve -peut être légitime-  d’un foyer national touarégue.
Et, pendant que le président IBK réfléchit à son projet de décentralisation avancée à travers des Assises sur le Nord où le clientélisme qui a emporté ATT est, plus que jamais, de mise, les milices touarégues dictent leur agenda à coup de kalachnikov renforcées par une cinquième colonne maghrébine, attirée par l’odeur de l’argent et la profitabilité ,sans précédent en ce moment,  de la Bourse des otages.
La crainte est réelle de voir ce qui devait se régler autour d’une table de négociation se réduire à un rapport de force qui reste largement défavorable à l’armée malienne présente à Kidal.  Il est temps que Bamako ose enfin poser les questions essentielles à son allié français en ce qui concerne cette tolérance supposée ou réelle  envers le MNLA.
Paris soutient IBK à Bamako et le MNLA à Kidal engagé  dans une logique contradictoire voulant faire des hommes bleus des supplétifs pour combattre les forces du mal.  Un peu comme en Afghanistan entre les bons et les mauvais talibans.
Le tragique assassinat des journalistes français à Kidal montre les limites de cette option et repose en termes clairs de la nécessité du rétablissement du monopole de la violence légitime à Kidal. A un moment ou autre, Paris devra choisir entre Kidal et Bamako, la décentralisation et l’autonomie, la république du Mali ou la république fédérale du Mali.  Rendons-nous à l’évidence, dans l’arithmétique militaire, la somme des forces est nulle.  Tout aussi nul, l’alliance avec le diable pour acheter la paix. Le président IBK -que d’aucuns comparent à un Hamid Karzai du sahel – qui a fait cause commune avec certains chefs touarégues objet d’un mandat d’arrêt,  a-t-il, en définitive, les coudées franches?
http://www.financialafrik.com/2013/11/03/editorial-a-kidal-la-somme-des-forces-est-nulle/

Mali /Rébellion touareg : Les inquiétudes de l’indépendance

Mali /Rébellion touareg : Les inquiétudes de l’indépendance

 L’Inter de Bamako 
Mali /Rébllion touareg : Les inquiétudes de l’indépendance
En 1958, une pétition de chefs coutumiers, de notables et de commerçants touareg et maures de la boucle du Niger, envoyée au président de la République française, s’opposait fermement à leur intégration dans un ensemble fédéraliste d’Afrique noire et d’Afrique du Nord où ils seraient gouvernés par des majorités dont les aspirations ne seraient pas les leurs.
Ils suggéraient qu’on les rattache comme avant au Niger ou bien à la Mauritanie, qui avait reçu en 1945 la région de Néma et de Oualata, anciennement soudanaise, à la suite des troubles religieux menés par les hamallistes. A cette époque, une autre demande, sans réponse elle aussi, avait été faite par les Touareg du Niger.
Mohamed Ali Ag Attaher des Kel Antsar chercha des appuis à l’extérieur du Soudan. Il alla en Libye et en Arabie Saoudite. Il demanda l’aide d’Allal el Fassi, au Maroc, qui soulevait les foules pour la réalisation d’un grand Maroc s’étendant jusqu’à Tombouctou.
L’OCRS montra aux Touareg qu’elle n’était qu’une coquille vide quand la France commença à faire ses bagages dès 1958 à la création de la République  soudanaise. Elle était en pleine guerre d’Algérie et, sachant qu’elle était destinée à partir, les effectifs de ses militaires et de ses administrateurs furent réduits au minimum pour une période de passation de pouvoir qui devait être rapide.
Modibo Keïta avait hâte de diriger son pays et de régler ses problèmes avec le  Sénégal de  Léopold Senghor. Les deux pays formaient une fédération et leurs dirigeants s’opposaient sur des questions politiques et de préséance. La Fédération du Mali fut dissoute et, le 22 septembre, Modibo Keïta proclama la République du Mali. Il orienta son pays vers une économie socialiste et sortit de la zone franc. La création d’un franc malien en 1962 provoqua une inflation importante et les Touareg furent parmi les premiers touchés.
Le 6 janvier, les pays non alignés se réunirent à Casablanca pour apporter notamment leur soutien à l’Algérie. Peu après son retour, le président malien demanda le départ immédiat des troupes françaises restant sur le territoire. Il avait été en effet décidé avec les Algériens de créer une nouvelle «wilaya» (région militaire) qui devait faciliter l’acheminement de l’aide au FLN et permettre à celui- ci de lancer des actions contre la France dans le Sahara algérien qu’elle occupait encore.
La «Wilaya 7» n’eut pas une grande activité militaire, mais sa seule existence ancra le Mali dans l’orbite algérienne.
 Bernard Nantet (Le Sahara)-Source: L’Inter de Bamako,http://www.malijet.com/actualte_dans_les_regions_du_mali/rebellion_au_nord_du_mali/85563-mali–r%C3%A9bllion-touareg-%3A-les-inqui%C3%A9tudes-de-l%E2%80%99ind%C3%A9pendance.html

De profundis ou la vérité assassinée


POJ Blog mediapart
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Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes très expérimentés de Radio France Internationale se font enlever devant le domicile d’Ambéry Ag Rhissa, un leader du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qu’ils venaient d’interviewer.
La disparition violente de Ghislaine Dupont et Claude Verlon a les apparences d’un rapt et d’une exécution programmée.
Cela pose deux questions : l’une sur le droit à l’information et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ; l’autre sur les connexions internationalesindispensables à la mise au point d’un tel assassinat.
Y a-t-il d’abord un lien entre le fait d’interviewer un leader de l’Azawad, lui donner de la visibilité, et leur rapt, pour les exécuter presqu’aussitôt ?
Cela ressemble en effet à une mise en garde pour l’avenir de façon à dissuader tout journaliste de donner la parole à un mouvement séparatiste ayant fait une déclaration d’indépendance en conformité avec le droit international public. Il paraît évident que l’assassinat des deux journalistes est un avertissement et une manière d’isoler l’Azawad, de faire obstacle à la divulgation de ses propositions pour une issue pacifique aux tensions régionales . «  Le MNLA se solidarise avec le peuple français et réaffirme son engagement ferme et entier à poursuivre le combat contre l’extrémisme et le terrorisme sous toutes ses formes.  » (http://www.mnlamov.net/)
L’assassinat des deux journalistes porte à s’interroger si son mobile n’est pas politique pour discréditer ou disqualifier toute alternative à la situation actuelle.
Il y a donc un double enjeu de politique internationale et de politique malienne derrière cet assassinat.
Reste maintenant à identifier à qui profite le crime. C’est la deuxième question.
Qui finance et entraîne ces commandos, qu’on a la facilité de qualifier de  » terroristes«  ?
Parler de  » terrorisme  » est réducteur et simplificateur.
Tout ramener au  » terrorisme  » est un raccourci qui tend à éclipser les enjeux véritables, que sont la maîtrise du commerce et des ressources naturelles de cette région, et, par ricochet, les bénéfices faits dans les pays destinataires.
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Il faut beaucoup d’argent pour faire la guerre. Même une guérilla.
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C’est l’évidence quand on considère toute la logistique et les circuits d’approvisionnement nécessaires à la formation, au maniement, à la livraison et l’entretien du matériel de guerre dont les  » terroristes  » disposent. Si tant est que ce qui s’avère surtout être de la criminalité organisée armée puisse laisser croire à une  »guerre « , un  » conflit armé « .
N’importe qui de censé est capable de comprendre qu’il faut une chaîne logistique pour permettre à un combattant de manoeuvrer sur le terrain. Pour un fantassin US, dix personnes sont affectées à la chaîne logistique.
Ce ne sont pas des bédouins perdus qui peuvent s’improviser artilleurs ou mitrailleurs, ni mécaniciens, même s’ils trouvent le matériel.
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Le maniement des armes nécessite une formation et un entraînement d’autant plus long que l’armement est lourd. Un engin tout terrain équipé d’un canon automatique ne se manipule pas comme un fusil. Il faut de l’essence, de l’huile, des pièces de rechange, des consommables, des munitions, …
Alors qui y a-t-il derrière ?
Quels sont les pays qui entraînent ces troupes ? De quel pays proviennent les armes ? S’agit-il d’armes chinoises, US, russes, françaises, … ? La nationalité des armes peut donner une idée de la nationalité des formateurs.
Quels sont les marchés sous le contrôle de ces troupes leur permettant de financer leur armement ? Les marchands d’armes ne sont pas des philanthropes. Il y a forcément un commerce international qui aboutit dans les pays du Nord pour dégager des ressources suffisamment importantes pour motiver des  » troupes  » capables de meurtres.
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L’évidence conduit à considérer que c’est en enquêtant sur ces questions que Ghislaine Dupont et Claude Verlon sont morts.
Voilà le défi que lance le pouvoir de l’ombre à la presse. Saura-t-elle le relever ? Pas sûr.
Tout le monde n’est pas Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Beaucoup trop se contentent de répéter la communication officielle délivrée à travers un prisme de plus en plus douteux, quand ce prime ne conduit pas à l’internement psychiatrique pour disqualifier les critiques (Police : Un ancien conseiller ministériel interné à l’infirmerie psy de la préfecture de police par Louise FessardAncien haut fonctionnaire, Alain Boyer, 64 ans, a été conduit à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris (IPPP) en janvier 2010, après avoir claqué la porte du cabinet de l’ex-ministre Éric Besson. « Je me retrouve nu dans une chambre toute noire, (…) sans possibilité de contacter un avocat, ni ma femme », raconte-t-il, encore choqué. ).
R.I.P.

http://blogs.mediapart.fr/blog/poj/031113/de-profundis-ou-la-verite-assassinee

Les choses s eclaircissent un peu plus a kidal, la voiture retrouver des ravisseurs appartient a un monsieur d'AQMI connu dans la region depuis plusieurs annees...

Les choses s eclaircissent un peu plus a kidal, la voiture retrouver des ravisseurs appartient a un monsieur d'AQMI connu dans la region depuis plusieurs annees...



rfi/Sahara Intelligence Consulting 1/Le meurtre terroriste de deux journalistes francais de RFI survient a un moment cruciale des negociations entre Bamako et les mouvements armes dont le MNLA.Bien qu etant un Echec patent de l Opèration Serval "mali",de celui de la Munisma,des forces tchadiennes,mailennes,africaines et partant du MNLA Mouvement National pour la liberation de l'Azawad,le crime porte bel et bien la signature des elements radicaux du Mujao,plus precisement du terroriste Chibany Ould Hama echapper y a quelques mois de la prison civile de Niamey.La methode ainsi que le mode operatoire rappelle tous les crimes commis par Chibany ces dernieres annees entre le Mali et le Niger.Sachant que depuis sa fuite il s est fait recruter par Aqmi pour diriger des Katibas du Mujao

Journalistes tués au Mali : «Un échec pour la France»

Yvonne
Posté le 04/11/2013 à 01H39
Questions autour d'un drame + échec pour la France
Bonjour


www.leparisien.fr/international/journalistes-tues-au-mali-questions-autour-d-un-drame-03-11-2013-3282051.php
Journalistes tués au Mali : questions autour d’un drame

ADRIEN CADOREL ET ÉLISABETH FLEURY (AVEC FRÉDÉRIC GERSCHEL) Publié le 03.11.2013, 06h53
(photo, Y)
Un soldat malien patrouille à Kidal Kenzo Tribouillard

Alors que le parquet de Paris a ouvert hier une enquête préliminaire pour « assassinat », plusieurs questions se posent sur les circonstances de la mort de Ghislaine Dupont et Claude Verlon.

Qui sont les assassins ?
Selon plusieurs experts de la région, l’hypothèse d’une action concoctée par des Touaregs est « improbable ».
« Deux factions touaregs se disputent la ville de Kidal, explique l’universitaire Mathieu Guidère. Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) tient le centre-ville. Les islamistes d’Ansar Dine, dont le chef a joué un rôle déterminant dans la libération des quatre otages d’Arlit, sont à la périphérie. Aucun des deux n’a intérêt, en ce moment, à heurter les Français. »

Autre hypothèse : une action commanditée par une « cellule dormante » issue d’Aqmi, représentée sur place par Mokhtar Belmokhtar, ou du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). « En ce cas, une demande de rançon aurait logiquement dû être formulée, ce qui n’est pas le cas », explique une source militaire. Une chose est sûre : les ravisseurs étaient parfaitement renseignés sur les déplacements de leurs futures victimes.

Ont-ils été enlevés pour être exécutés ?
« Il n’est pas dans la tradition touareg d’enlever ou d’assassiner des ressortissants étrangers », note Philippe Hugon, directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). « Les ravisseurs n’ayant pas préparé le transfert de leurs otages vers un lieu sécurisé, cela accrédite l’idée qu’ils voulaient, dès le départ, les tuer », estime sur place une source touareg. Plusieurs hypothèses sont avancées pour tenter de comprendre les motivations des assassins. « Il pourrait s’agir d’un différend financier lié à la libération des quatre otages d’Arlit, suggère une source militaire. Un intermédiaire d’une faction d’Aqmi, frustré par une commission non versée, aurait pu vouloir se venger. »

Les forces françaises ont-elles une part de responsabilité ?
Une demi-douzaine de militaires français, à bord d’un hélicoptère, ont assisté à l’action. Aucun tir n’aurait été échangé avec les ravisseurs. « Il est possible, néanmoins, que, se sentant acculés, ces derniers aient préféré se débarrasser de leurs victimes. » Hier soir, le 4 x 4 beige et ses occupants étaient introuvables.

Le Parisien
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www.leparisien.fr/international/journalistes-tues-au-mali-un-echec-pour-la-france-02-11-2013-3281031.php

Journalistes tués au Mali : «Un échec pour la France»

Propos recueillis par Adrien Cadorel Publié le 02.11.2013, 22h17 Mise à jour : 22h21
(photo, Y)
Bamako (Mali), septembre 2011. Ghislaine Dupont (à droite) et Claude Verlon (accroupi) ont beaucoup travaillé en Afrique pour RFI. Pour l’universitaire Mathieu Guidère, ni le MNLA ni Ansar dine «n'avaient intérêt à ce que les deux journalistes français meurent». AFP / RFI

Pour l’universitaire Mathieu Guidère, spécialiste du monde arabe, islamologue et expert des questions de terrorisme, l'assassinat des deux journalistes français «signe l’échec de la stratégie française dans son entreprise de sécurisation de la région de Kidal.» Il craint que« «cela aggrave les dissensions» entre le MNLA et Ansar Dine, «qui vont probablement s’opposer plus violemment encore.

Kidal, où étaient les journalistes, est-t-elle une zone dangereuse ?
MATHIEU GUIDÈRE. Depuis le début de l’intervention militaire française, deux factions Touaregs se disputent le contrôle de cette ville où les armées maliennes et françaises n’ont jamais pu entrer : d’un côté l’entité laïque du MNLA — que les journalistes étaient venus rencontrer — et qui contrôlent le centre-ville, et de l’autre les Touaregs islamistes d’Ansar Dine, très hostiles à la France, qui sont présents à la périphérie de Kidal.

Les Touaregs peuvent-ils être à l’origine de cet enlèvement ?
M.G. Si le scénario n’est pas à exclure, cela me surprendrait, car les Touaregs n’ont pas pour habitude de pratiquer des enlèvements, et encore moins d’exécuter des ressortissants étrangers. A ce propos, il faut rappeler que les quatre otages d’Arlit libérés récemment ont pu l’être grâce à la médiation de l’un des plus hauts responsables du mouvement d’Ansar Dine. Et que, dans le même temps, le MNLA avait accueilli les journalistes français pour cette interview. Aucune de ces deux entités n’avait intérêt à ce que ces journalistes meurent.

Ce drame peut-il avoir un impact sur l’engagement militaire français au Mali ?
M.G. D’abord, il signe l’échec de la stratégie française dans son entreprise de sécurisation de la région de Kidal. Il faut rappeler que dès le début de l’intervention militaire, la France a délibérément souhaité ne pas s’opposer aux Touaregs. Ensuite, on peut craindre que cela aggrave les dissensions chez les deux factions, qui vont probablement s’opposer plus violemment encore. Enfin, il faut s’attendre à ce que, suite à cet événement, l’armée malienne tente une offensive pour prendre le contrôle de la ville. Plusieurs opérations similaires se sont déroulées par le passé, avec un certain nombre de violences et d’exactions.

LeParisien.fr

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samedi 2 novembre 2013

Otages : AQMI obtient la libération de prisonniers/El Watan.com

 

Otages : AQMI obtient la libération de prisonniers/El Watan.com

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le 01.11.13 | 10h00

Comme l’a révélé hier El Watan dans son édition en ligne, la libération des otages français d’Arlit – Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol et Marc Féret – ne s’est pas seulement faite en contrepartie du versement d’une rançon.

Selon une source proche des négociateurs, AQMI aurait aussi obtenu la libération de plusieurs éléments de son organisation, mais aussi du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest, ainsi que l’arrêt des poursuites contre une vingtaine de responsables d’Ançar Eddine. AQMI aurait aussi exigé que lui soient remis les dépouilles de deux ses émirs, Abdelhamid Abou Zeid et Sidna Ag Heita. Ben Youssef Solan Abdallah, un des négociateurs dans la libération de Pierre Camatte, installé à Kidal au Nord-Mali, n’est pas «surpris» : «AQMI ne pouvait se contenter d’une rançon, surtout après l’attaque française de janvier dernier.»
Selon l’AFP, les otages auraient aussi été libérés en échange de l’impunité garantie à Iyad Ag Ghali, chef d’Ançar Eddine. «Ce qui a fondamentalement pesé, c’est le sort politique ou disons le sort tout court d’Iyad Ag Ghaly, qui veut qu’on le laisse tranquille, qu’il n’y ait pas de poursuites judiciaires contre lui et plusieurs autres de ses proches», a affirmé cette source touareg à l’agence française.
 
Aziz M.

vendredi 1 novembre 2013

Niger: “j’ai enterré ma famile”

Niger: “j’ai enterré ma famile”

BBC

Dernière mise à jour: 1 novembre, 2013 - 11:58 GMT
Les migrants ont été enterrés une fois retrouvés.
Les cadavres de 92 migrants ont été retrouvés mercredi au Niger, dans le désert, à une dizaine de kilomètres de la frontière algérienne. Ces victimes (7 hommes, 33 femmes et 52 enfants) sont mortes de soif quand leurs véhicules, en route vers l’Algérie, sont tombés en panne. Shafa, une Nigérienne de 14 ans, a survécu et raconte son histoire à la BBC.
On était en route pour l’Algérie pour rendre visite à des membres de la famille. Nous étions plus d’une centaine dans un convoi de deux véhicules. Notre camion est tombé en panne, et cela a pris un jour entier pour le réparer. Pendant ce temps là, nous nous sommes retrouvé à court d’eau. Nous avons réussi à trouver un puits, mais il n’y avait qu’un tout petit peu d’eau - l’un de nous est descendu dans le puits et a réussi à en extraire une toute petite quantité d’eau, mais le reste d’entre nous n’a rien pu boire. Les chauffeurs nous ont dit d’attendre pendant que les autres allait chercher de l’eau, mais une nuit et un jour plus tard, ils n'étaient toujours pas revenus.
C’est là que les gens ont commencé à mourir. 15 d’entre nous sont morts pendant ce deuxième jour sans eau. On a continué avec les cadavres dans le camion. A ce moment là le deuxième véhicule est revenu avec de l’eau, Alhamdulillah (Dieu merci).
Nous sommes tombés sur des forces de sécurité algériennes, mais les chauffeurs ont fait demi-tour parce qu’ils ne voulaient pas être découverts avec nous car le voyage était illégal. Ils nous ont demandé de nous cacher dans une tranchée, où nous avons passé une autre nuit, la troisième nuit sans eau. Une femme a commencé à se plaindre et un des chauffeurs nous a battu avec un tuyau.Beaucoup de femmes et d’enfants sont morts. Les chauffeurs avaient de l’eau dans des bidons, mais ils la gardaient pour eux.

“Je les ai enterrés”

A partir de là ils nous ont ramené au Niger. Notre eau était à nouveau épuisée. Nous étions là, assis aux milieu des cadavres dans le camion et nous avions faim. Une fois au Niger, les chauffeurs ont retiré les corps du camion pour les enterrer. Ils les ont déposés au sol, les mères d’abord, puis leurs enfants par dessus. Ils nous ont dit que ceux d’entre nous toujours capables de bouger seraient ramenés dans leur village.
Sur le trajet, les véhicules n’avaient plus d’essence, et ils nous ont demandé de l’argent pour en acheter. Ils nous ont dit de sortir du véhicule pendant qu’ils allaient chercher l’essence. Ils ne sont jamais revenus. On a attendu deux jours dans le désert, sans eau, sans nourriture, avant de décider de nous mettre à marcher. Certains véhicules passaient, nous avons essayer de les stopper mais personne ne s'arrêtait. Une des voitures qui passait a même heurté trois personnes de notre groupe et les a tuées.
Nous n'étions plus que huit, dont ma maman et mes jeunes soeurs. Quand nous étions fatigués, nous nous sommes assis sous un arbre, et c’est là que ma soeur est morte. Nous l’avons enterrée là. Puis nous avons continué à marcher, et après un jour, ma deuxième soeur est morte. Puis au troisième jour ma mère est morte. Je les ai toutes enterrées moi même.

Sauvée

Aucun des véhicules qui est passé n’a accepté de s'arrêter pour me prendre. Après un moment j’ai trouvé un arbre, je me suis assise à l’ombre, et j’ai failli abandonner… puis une voiture est arrivée. J’ai retiré mon chemisier et j’ai fait des grands gestes désespérés. Il s’est arrêté et m’a demandé ce qui était arrivé et je lui ai raconté. Ils m’ont donné du lait et une galette de riz. J’ai mangé un petit peu, mais je ne pouvais pas continuer, alors ils m’ont fait du thé. C’est seulement ensuite qu’on s’est dirigé vers Arlit, ou j’ai pu retrouver mon grand-père.
Maintenant je suis ici, mon père est mort il y a longtemps, maintenant ma mère est morte, je n’ai pas de soeurs, pas de frères. Je vis avec ma tante. J’ai entendu que seul moi, une autre petite fille, et 18 hommes ont survécu au voyage, sur la centaine que nous étions.

Une nouvelle main tendue du président malien aux rebelles touaregs

MALI / ASSISES DE LA RÉCONCILIATION - 
Article publié le : vendredi 01 novembre 2013 à 15:26 - Dernière modification le : vendredi 01 novembre 2013 à 15:29

Une nouvelle main tendue du président malien aux rebelles touaregs

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, ce mercredi 21 août à Bamako.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, ce mercredi 21 août à Bamako.
REUTERS/Joe Penney

Par RFI
Les Assises nationales sur le nord, qui se sont ouvertes ce vendredi à Bamako, doivent rassembler jusqu’à samedi la classe politique et la société civile. But de l’opération : rechercher une solution durable pour cette région en crise. Après les Etats généraux de la décentralisation et avant des pourparlers entre le gouvernement et les rebelles, c’est une étape de plus dans le dialogue mené en vue de pacifier et développer le nord du pays.



Avec notre correspondant à Bamako,
Le président Ibrahim Boubakar Keïta tient parole et respecte son calendrier. Et aujourd’hui, la salle était comble à l’occasion de l’ouverture des Assises du nord. C’est le président malien lui-même qui a présidé la cérémonie d’ouverture, avec un discours plutôt fleuve. Pour lui, ces assises sont nécessaires pour faire avancer les choses.
→ A (RE)LIRE : Des Assises nationales pour amorcer la réconciliation

1. Le défi de la décentralisation au Mali
20/10/2013 LE DÉBAT AFRICAIN
20/10/2013 LE DÉBAT AFRICAIN
«Nous devons nous dédier totalement à la reconstruction du Mali. Nous devons bâtir une société basée sur la justice sociale», a-t-il dit. Il a encore une fois tendu la main aux rebelles touaregs. «Les groupes et mouvements armés ont marqué une réelle volonté, a dit le président malien. Mais en dehors de l’autonomie, c’est de l’indépendance. Tout est négociable dans le cadre d’un Mali, d’un Mali indivisible.»
Trois jours de dialogue
Main tendue aux rebelles, donc, mais Ibrahim Boubacar Keïta a également précisé que les Assises du nord sont en fait «les Assises de tout le Mali», parce qu’il n’est pas question d’assurer le développement du nord au détriment des autres régions du Mali.
La rencontre va durer ici trois jours, trois jours au cours desquels les Maliens venus du nord, du sud, du centre, de l’est et de l’ouest, vont s’exprimer «totalement librement».

Colère à Gao après des cafouillages sur la liste des délégués aux Assises
Jeudi, la large majorité des personnalités de Gao désignées par les préfets du nord n'ont pas embarqué pour Bamako à bord d'un avion de la Minusma. Celle-ci avait en effet une autre liste, concoctée par le gouvernement malien à Bamako. Pour protester, les délégués refoulés ont passé la journée devant le gouvernorat de Gao.
Des jeunes ont dressé des barricades le long des principales artères de Gao, entre la place de l'Indépendance et la résidence du gouverneur. Des pneus ont été brûlés et des pierres jetées contre le bâtiment. La gendarmerie est intervenue pour disperser la foule. Les remous ont duré jusqu'à ce vendredi matin.
La Minusma, le gouvernorat et des témoins joints sur place assurent que l’on assiste cependant à un retour au calme, car les délégués refoulés vont pouvoir embarquer dans un nouvel avion pour Bamako, ce vendredi après-midi. Les formalités sont en cours, et l’annonce de ce nouvel avion à destination de Bamako a contribué à apaiser la situation.
Question de « modèles »
Mais si le calme est revenu, Ousmane Amadou Maïga, chef de la plateforme des jeunes patriotes à Gao continue de dire sa colère. « Qu’on ne nous impose pas un modèle qu’on ne connaît pas ! », vitupère-t-il. « Le modèle du nord du Mali, c’est de faire asseoir les vrais acteurs sur la table. Ils vont s’entendre. Là ils sont en train de politiser, de faire des choses, à Bamako, qui ne correspondent pas à la vision du peuple. On veut faire des Assises au nom du nord, sans Gao. On n’est pas d’accord. C’est aberrant. On n’est pas d’accord, et on ne sera jamais d’accord ! »
→ A (RE)LIRE : Manifestation à Gao: quand les revendications se font sociales
Même indignation du côté d'Ibrahim Touré, chef de la section de Gao de l'Association malienne des droits de l'homme (AMDH). « On ne peut pas représenter des populations qui sont à Gao par des gens qui sont à Bamako », insiste-t-il. « C’est une méconnaissance des droits de l’Homme, parce que la seule organisation des droits de l’Homme dans la région de Gao qui s’est battue, avant, pendant et qui, aujourd’hui, continue à se battre, c’est l’AMDH de la section de Gao. Et que le niveau national ne puisse pas penser à une telle organisation, c’est du non-respect de la personne humaine. »
La majorité des délégués refoulés, ils sont environ 90, devraient cependant grimper à bord du nouvel avion prévu pour Bamako. Ils ont donc décidé, malgré ce cafouillage autour des listes, de ne pas boycotter les Assises, qui promettent néanmoins d'être très animées.
TAGS: MALI - MNLA

Areva, otage d'un contrat ?

Areva, otage d'un contrat ?
 
Sur la une du site du numéro 1 mondial du nucléaire, les quatres visages des otages libérés. Un immense soulagement pour le groupe qui emploie 46000 collaborateurs dans le monde et dont la santé financière est excellente. Mais  au Niger, où le groupe français est présent depuis près d’un demi-siècle, Areva ne fait pas que des heureux.
Sur le site d'Areva, la photo des 4 ex-otages
30.10.2013Par Frantz VaillantCette libération pèsera-t-elle dans les négociations  en cours avec l’état nigérien ? Areva doit en effet reconduire un contrat de 10 ans, qui arrivera à échéance en fin d’année. Il s’agit d’une affaire hautement stratégique, le Niger étant le deuxième producteur mondial d’uranium et le groupe français ne peut pas faire l’impasse sur cet source d’approvisionnement quasi-vitale pour elle. Reste que la présence d’Areva soulève bien des questions dans le pays. 
Site d'Areva au Niger
Le 12 octobre, 5000  personnes(élus locaux, habitants et  membres de la société civile) manifestaient dans la cité minière d’Arlit. Tous dénonçaient les méthodes du groupe français, accusé de polluer leur environnement sans inquiétude particulière pour  « les préoccupations quotidiennes des habitants ». Azaoua Mamane, l'un des organisateurs de cette manifestation, enfonçait le clou : « La population a hérité de 50 millions de tonnes de résidus radioactifs stockés à Arlit et Areva continue de pomper gratuitement 20 millions de mètres cubes d'eau par an pendant que la population meurt de soif. Les rues et les habitations d'Arlit sont construits à l'aide de résidus radioactifs et la nappe phréatique usée et contaminée s'assèche par la faute d'Areva.» 

De quoi faire monter la pression à l’heure de la renégociation du contrat. En fait,  ce sont les deux sites d’Areva basés dans le nord du pays qui sont visés. Ceux de la Société des mines de l’Aïr (Somaïr) et de la Compagnie minière d’Akokan (Cominak). 

Premier ministre déterminé
 

Et le premier ministre du Niger, Brigi Rafini,  ne faisait  pas mystère de sa détermination. Quelques jours aves cette démonstration de force, décidemment très opportune, il estimait que le contrat était « déséquilibré » et déclarait : « Cela fait plusieurs décennies que les conventions sont renouvelées automatiquement. Il est question cette fois de (les) mettre sur la table et de les passer au peigne fin pour que le Niger y trouve son compte. Il s’agira, selon lui, de faire en sorte que le partenariat avec Areva soit le mieux équilibré que possible.  Il y a des dispositions pratiques dans ces conventions où nous considérons que le Niger n’est pas dans son droit. Il s’agit de (les) revoir sans complaisance et de mettre en place de (nouvelles) conventions que nous jugerons satisfaisantes pour assurer l’intérêt de notre pays ». 

Mahamadou Issoufou, président du Niger
Augmenter les recettes 

Ce qui a le mérite d’être clair. Et d’être  surtout dans la ligne des engagements pris par le président Mahamadou Issoufou. Dès son arrivé au pouvoir en 2011, il affichait sa volonté d’augmenter fortement les recettes tirées de l’uranium. Elles  représentaient 5% du budget en 2012. Le pays détient 36,4% des parts de Somaïr, qui fournit environ 3 000 tonnes d’uranium par an,  et 31% des parts de Cominak, avec une production annuelle de 1 500 tonnes. 

Le Niger, qui compte parmi les grands producteurs mondiaux d'uranium, reste l'un des pays les plus pauvres du monde et entend  bien profiter davantage de ses richesses. De son côté, Areva, qui doit sécuriser ses approvisionnements, ne dispose que peu  de marge pour négocier cette reconduction. Nul doute qu’avec un chiffre d’affaire à 4.672 millions d’euros (en progression de 13 % au premier semestre 2013) Areva saura trouver les bons arguments.

jeudi 31 octobre 2013

Libération des otages sahariens
ou comment 11 sardines baignent dans l’huile

Tufuk, adu ed fad. Durant trois ans, trois longues années, le quotidien des quatre otages français enlevés au Niger en 2010 était fait de soleil, de vent et de soif. Capturés sur le site de leur employeur AREVA, ces expatriés, au cours de leur détention, ont été achetés, vendus, revendus, échangés, troqués plusieurs fois par leurs ravisseurs au gré des changements politique, stratégique et diplomatiques. Car capturer un otage, c’est avoir, et pour longtemps, un moyen de pression réel et efficace sur l’adversaire et surtout un moyen d’obtenir de très grosses sommes d’argent.
Si les conditions de détentions des otages ont été mouvementées, comme toujours en pareil cas, il reste d’inquiétantes permanences dans ce monde réputé versatile. Ce n’est pas la première fois que des otages sont capturés dans la bande saharo-sahélienne, loin s’en faut. Certains sont morts, d’autres ont été libérés, toujours contre rançon.
Au fil des ans, un nom a filtré dans l’omerta qui entoure les négociations : Iyad ag Aghaly, un Touareg originaire de la région de Kidal. Employé par la France, ce renard a su s’imposer comme l’incontournable interlocuteur entre les groupes salafistes ravisseurs et un gouvernement français largement sous-informé de la situation qui prévaut dans son ancienne colonie. Ce « bon touareg » a eu, voici quelques mois, ce que l’on pourrait désigner par la litote « son moment de faiblesse ». Voici qu’à force de négocier, le négociateur a finalement tourné sa veste et a rejoint le clan des ravisseurs, sans doute contre des millions (de dollars, pas de CFA). Avec le soutien de nombreux gouvernements arabes dont l’Algérie et le Qatar, il a acquis la certitude de pouvoir, à terme, contrôler sa propre portion de Sahara et d’implanter sa Kitaba dans sa région natale. Or donc, grâce à son carnet d’adresse bien rempli et des poches qui ne le sont pas moins, il a créé sa Katiba : Ansar eddin (que j’aime par calembour appeler les 11 sardines) et s’est rebaptisé dans la foulée Abou Fadil. Pour la France, c’est un gant, un camouflet, une gifle, un bourre-pif envoyé en pleine figure. Comment Iyad, notre ami, notre agent, notre homme celui que nous avons formé, choyé et acheté à coup de millions (d’euros, pas de CFA), a-t-il pu rejoindre aussi lestement l’esprit du mal ?
Décidé à s’imposer à tous prix, Iyad Abou Aghaly Fadil a su, par une intelligence stratégique remarquable, devenir un homme incontournable dans la scène qui se joue actuellement dans la frange saharo-sahélienne. Intermédiaire entre ceux qui incarnent respectivement le bien et mal, selon les points de vue, il ne peut y avoir aujourd’hui de libération d’otage sans passer par sa personne. Même passé dans le camp des djihadistes, il reste le négociateur centrale de la libération des otages, mais cette fois pour le compte des Kitaba islamistes, pas pour le compte de ce beau pays aux mille fromages.
Allez ! Le petit moment de surprise passé et toute honte bue, la France a finalement considéré qu’un petit retournement de veste n’était au fond pas si grave, du moment qu’elle pouvait conserver un interlocuteur privilégié dans la zone. Parti frayer dans des horizons plus lucratifs, il a fallu combler la place laissée vacante par Iyad. C’est là qu’un parent éloigné de ce dernier entre en scène. Issu de la même tribu qu’Iyad, Mohamed Akotey présente aux yeux des Français de multiples avantages : il est nigérien, c’est un intellectuel qui connaît les arcanes du pouvoir pour avoir exercer de multiples fonctions au sein des gouvernements nigériens de ces dix dernières années. Il est posé et réfléchi et a la difficile réputation aux royaumes des corrompus d’être un fonctionnaire dévoué, voire incorruptible. Ce qu’il fait, il le fait par conviction et pas pour de l’argent. Une vraie surprise que des hommes comme ça existe ! Son rôle a été déterminent dans la libération des quatre otages. C’est sûr ! C’est lui qui depuis des mois et des mois négocie avec Iyad pour leur libération.
Hasard du calendrier ou pas, ils sont libérés à un moment où vont s’ouvrir des négociations pour le retour de la stabilité au Mali. C’est comme ça que ça s’appelle. Ces négociations sont sensées mettre d’accord le gouvernement malien et partant français, le MNLA, la branche laïque des indépendantistes touaregs (souvenez-vous, ils ont fait parler d’eux il y a quelques mois), le HCUA, qui n’est autre qu’une refonte d’Ansar eddin, mais avec un nom à consonance moins djihadiste et le MAA qui regroupe différences obédiences arabes. En fait, cette rencontre n’a de négociation que le nom car il n’y a en fait plus rien à négocier ; tout a déjà été vendu en juin 2013 à Ouagadougou. « On siffle la fin de la récréation », a dit la France, « les laïcs, on s’en fout, autant commencer à négocier tout de suite avec les djihadistes car ils sont tout puissants et durablement enracinés dans la zone. Même après leur avoir envoyé notre arme secrète, notre chat sauvage, le serval, ils n’ont pas perdu en puissance ». Et puis, la France a ses traditions (qu’elle appelle d’ailleurs à tors des valeurs). Depuis la période bénie de la colonisation, où la France était toute puissante, elle a pour habitude de négocier avec la tribu d’Iyad, les Ifoghas. A de multiples reprises, pour calmer les velléités touarègues d’indépendances, les ancêtres d’Iyad se sont imposés comme des intermédiaires. La France aime avoir des fondamentaux, ça la rassure. Mais ça la met aussi en retard, car les contextes changent et qu’elle se contente de répéter toujours les mêmes logiques, sans discernement.
En somme, à qui profite cette libération ? A Iyad en premier chef, qui fait décidément la pluie et le beau temps au Sahara sans même perdre son temps dans des négociations.

Tadimit n Akall