vendredi 19 avril 2013


Le jeu de la France: Défense du pré-carré en tandem avec Israël?

Chine/Afrique 3/4

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franceAfrique
Paris- L’intervention de la France au Mali, en janvier 2013, relève d’une stratégie de défense du pré carré africain, face à la politique de grignotage menée tant par la Chine que par le wahhabisme via les finances islamiques (Qatar et Arabie Saoudite).
Première opération militaire en solitaire sur un théâtre extérieur depuis la fin de la Guerre d’Algérie, en 1962, la France, via Serval, y joue son rang de puissance.
Une  cible idéale en ce que Le Mali constitue le plus grand pays musulman d’Afrique occidentale, où la finance islamique y prospère, alors que les Maliens depuis une décennie se détournaient progressivement de la France vers les pétromonarchies et  que la Chine jouit d’un prestige certain du fait de sa restauration du centre de documentation islamique de Tombouctou.
Il en avait été de même avec la mise en place de l’Eufor (1), le corps expéditionnaire européen chargé de s’interposer entre les belligérants aux confins soudano-tchadiens qui répondait autant à des considérations humanitaires qu’au souci des Occidentaux de créer un glacis stratégique au centre de l’Afrique, à proximité de la plateforme opérationnelle de la Chine dans la zone. Un cordon sanitaire identique à celui que les pays occidentaux veulent établir autour de l’Iran, l’autre grand fournisseur d’énergie de la Chine.
Dans ce contexte, le redéploiement militaire français en Afrique a constitué une opération à double détente visant à associer des pays tiers (Afrique, Europe, ONU) aux opérations militaires françaises en Afrique dans le but de partager les coûts et de diluer les responsabilités, tout en conservant la maîtrise des opérations.
Un chef d’œuvre de ravalement cosmétique d’un repositionnement militaire identique au dispositif américain dans le Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Koweït et Irak), face à l’Iran.
Lointaines réminiscences de ses déboires coloniaux, l’activisme de la France au Soudan, puis en Libye, en Syrie et au Mali, vise à sécuriser son ravitaillement énergétique, ses exportations militaires et ses centrales nucléaires. D’une manière sous-jacente, répondre à son souci de purger son «complexe de Fachoda» (2), le désastre militaire et diplomatique français subi dans ce pays contre les Anglais au XIX me siècle durant la phase de conquête coloniale écartant durablement la France des eaux du Nil.

Le Mali, la porte d’entrée d’Israël en Afrique, via la France?

Dans un mouvement de fuite en avant destiné à occulter les responsabilités de la classe politico-militaire malienne dans le désastre national qui frappe le Mali depuis un an, l’intention est prêtée à l’équipe dirigeante transitoire du Mali de mettre à profit l’expédition militaire française pour faire du Mali, la porte d’entrée d’Israël en Afrique.
Un coup de bluff? Un chantage? Une volonté réelle d’amorcer une nouvelle politique en contradiction avec la ligne traditionnelle du Mali, premier pays africain à avoir dépêché dès son indépendance, en 1960, un contingent en Algérie pour sceller dans l’ordre symbolique la fraternité d’armes des peuples opprimés?
Sur les conseils de la France, qui s’est méthodiquement appliquée à travers ses porte-voix médiatiques, Bernard Kouchner et Bernard Henri Lévy, à favoriser la sécession du Sud Soudan, pour en faire une plateforme opérationnelle d’Israël sur le cours du Nil?
Pour rééditer l’ancien scenario français de relier les deux anciens Soudan de l’époque coloniale, le Soudan français et le Soudan anglais, via le sud Soudan précisément et qui valut à la France l’une de ses plus cuisantes défaites militaires à Fachoda (1898)?
L’instrumentalisation de la justice internationale à des fins politiques plaiderait en ce sens.  CF. à ce propos le cas du général Omar al Bachir.
Une alliance avec Israël? L’allié indéfectible du régime d’Apartheid d’Afrique du sud? La garde prétorienne de tous les dictateurs francophones qui ont pillé l’Afrique. De Joseph Désiré Mobutu (Zaïre-RDC), à Omar Bongo (Gabon), à Gnassingbé Eyadema (Togo), à Paul Biya, le président off-shore du Cameroun), le vacancier privilégie des pâturages suisse, et, même Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire), le prétendu sage de l’Afrique qui n’était sage que par ce qu’il était le meilleur serviteur de ses anciens colonisateurs et de ses alliés israéliens.
Israël dont l’expérience de la colonisation de la Palestine l’a conduite à coloniser des terres à travers le Monde représentant vingt fois sa superficie au détriment des populations et de l’environnement des pays pauvres. En République Démocratique du Congo pour la culture de la canne à sucre; au Gabon pour la culture du Jatropha, nécessaire à la production de biocarburants; en Sierra Leone où la colonisation israélienne représente 6,9 pour cent du territoire de ce pays de l’Afrique de l’Ouest (3).

La bataille des eaux du Nil  et Le Canal Ben Gourion (4).

La nomination à la tête de l’Agence française pour le développement de M. Dov Zerah, pourrait donner un début de crédit à cette hypothèse en ce que la propulsion du président du consistoire israélite de Paris et secrétaire général de la Fondation France Israël au poste stratégique de dispensateur de l’aide financière française à l’Afrique est intervenue, le 2 Juin 2010, six mois avant l’indépendance du sud Soudan, alors que «la bataille du Nil» sur la répartition des quotas des eaux de ce fleuve africain battait son plein entre l’Egypte et les alliés africains d’Israël: l’Ethiopie et le Kenya notamment. Il pose en filigrane la question de savoir si le verrouillage du pré-carré se fera en tandem avec Israël, face à «l’expansionnisme wahhabite», selon la formule consacrée en usage dans les cercles dirigeants.
L’épisode de la répartition des eaux du Nil et de la sécession du Sud Soudan auront constitué la plus grosse pantalonnade de l’histoire égyptienne contemporaine. Pour atteindre cet objectif, Israël avait mené une stratégie à double détente qui révélera la cupidité des investisseurs égyptiens et coutera le pouvoir à Moubarak et sa place dans l’histoire.
Israël avait négocié avec l’Egypte, tout en faisant des pressions indirectes sur lui, incitant les états africains à réclamer une majoration de leur quote-part dans la répartition hydraulique du cours d’eau, alléchant les Africains par des projets économiques et les investisseurs égyptiens par des promesses d’intéressement aux projets israéliens. En Ethiopie, Israël a financé la construction de dizaines de projets pour l’exploitation des eaux du Nil Bleu. Le Mali avant son indépendance, en 1962, portait le nom de Soudan français, par opposition au Soudan anglais, le Soudan actuel.
La revendication par la secte dissidente nigériane BOKO HARAM de l’enlèvement de sept français au Cameroun, le 18 février 2013, un mois après le début de l’opération Serval plaide aussi en faveur de cette hypothèse en ce que le mouvement a voulu adresser un message subliminal aux Français en assumant son action au nom de «Jama’atu Ansarul Musilimina fi Biladi Al Soudan», littéralement le Groupement des partisans de l’Islam au Soudan (au-delà en Afrique noire)».
Pour en savoir plus sur ce sujet : http://www.renenaba.com/le-quadrillage-en-douceur-de-l’afrique/
A l’intention des lecteurs arabophones, ce lien du journal transarabe de Londres «Al Qods Al-Arabi»:Le Mali porte d’entrée d’Israël?
http://www.alquds.co.uk/index.asp?fname=data\2013\02\02-14\14qpt999.htm&arc=data\2013\02\02-14\14qpt999.htm

Le Canal Ben Gourion.

L’accès d’Israël au périmètre du bassin du Nil, via le sud Soudan avec le concours français et américain,  s’est doublé de la mise en route de la construction d’un Canal reliant la Mer Rouge à la Mer Méditerranée, depuis Eilat. Disposant de deux voies de navigation, l’un pour l’aller, l’autre pour le retour, le canal israélien, contrairement à l’Egyptien concurrencera fortement le Canal de Suez et entrainera une perte de 50 pour cent des recettes égyptiennes de 8 milliards de dollars par an à 4 milliards.
D’un cout de 14 milliards de dollars, il sera financé par un prêt de trois banques américaines, à faible taux d’intérêt (1%) sur trente ans. 150.000 ouvriers majoritairement d’Asie, principalement de Corée du Sud, participeront aux travaux de construction qui dureront trois ans. Plus long de 50 mètres que son rival égyptien, le canal israélien pourra absorber les plus grands bateaux du monde (longueur 300 mètres, largeur 110 mètres).
Sur fond de guerre de religion de l’Islam wahhabite contre la dissidence musulmane, sous couvert de «Printemps arabe», (Syrie, Mord Mali), un tel projet pourrait constituer, à n’en pas douter, un casus belli pour l’Egypte et entrainer sinon une rupture des relations diplomatiques, à tout le moins une glaciation durable des rapports entre les deux pays.
L’enjeu essentiel de la question saharo-sahélienne ne se joue pas à l’échelle locale. Il concerne l’économie mondiale et le redécoupage des zones d’influence entre les puissances internationales avec l’entrée en scène de nouveaux acteurs (américains, chinois, indiens) qui bousculent l’ancien paysage colonial.
L’accès convoité aux richesses minières (pétrole, gaz, uranium, or, phosphates) dont regorgent le Niger, la Libye, l’Algérie, et le Mali d’après des prospections plus récentes, est au centre de la bataille invisible qui se déroule dans le désert.
Exclue du Traité de Partenariat transpacifique en voie de constitution sous l’égide des Etats-Unis, la Chine est en outre en butte à une offensive visant à contrecarrer son expansion, dont le signe le plus manifeste aura été le gel du financement des importants projets miniers chinois par la Banque Mondiale, doublé d’une manœuvre de contournement visant à accentuer la présence des firmes américaines en République Démocratique du Congo, considéré comme le plus riche en matières premières stratégiques du continent africain.
Dans un livre blanc de 2010, «Stratégie pour les minéraux indispensables aux Etats-Unis», Washington plaidait, conjointement avec l’Union européenne, pour l’urgente nécessité de constituer des réserves de cobalt, du niobium, du tungstène et naturellement le Coltàn, indispensables pour la composition de matières de haute technologie.
Quatre-vingt pour cent (80%) des réserves mondiales du Coltàn se trouvent en République Démocratique du Congo (RDC-Kinshasa). Ressource stratégique essentielle au développement des nouvelles technologies, le Coltàn (par fusion des termes Columbio et Tantalio) entre dans la production des écrans plasma, des téléphones portables, des GPS, des missiles, des fusées spéciales, des appareils photos et des jeux Nintendo), dont les principaux bénéficiaires sont les grandes firmes électroniques et informatiques (Appel, Nokia, Siemens, Samsung).
Dans ce grand jeu des puissances, l’Afrique émerge comme champ de bataille stratégique, dont la Chine en a fait sa ligne de front dans sa recherche d’une plus grande influence mondiale, triplant son commerce avec le continent, verrouillant ses ressources énergétiques, et, fait plus grave pour l’avenir des Occidentaux, assurant l’éducation des futures élites africaines dans les universités chinoises.
Le nouvel humanitarisme sélectif des anciennes puissances coloniales, qui fustigent le Soudan mais couvrent de mansuétude d’aussi redoutables autocrates que le tchadien Idriss Deby, de même que son prédécesseur Hissène Habré, parait sans consistance face au poids d’une Chine, sans passif colonial avec l’Afrique, dispensant de surcroît un important flot de liquidités, sans contrepartie politique.
Objectif sous-jacent, Serval vise à préserver l’espace francophone, dernier réduit de la puissance française, de tout nouveau grignotage arabophone ou sinophone, alors que la Francophonie est désormais reléguée au 12 rang mondial par le nombre de ses locuteurs (120 millions de locuteurs), que le chinois occupe le premier rang avec près d’un milliard de locuteurs, et l’arabe, le 6me rang mondial avec 400 millions de locuteurs.
En blanchissant la France de ses turpitudes coloniales, Serval au Mali apparaît rétrospectivement comme une opération de verrouillage de la porte arrière du Maghreb, l’ultime digue francophone avant le débordement chinois vers l’Europe.
René Naba

Mali : Alger étudie toujours la demande de Paris d’entrer en territoire algérien

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le 19.04.13 | 10h00 Réagissez

Paris a demandé, au mois de février dernier, à l’Algérie d’autoriser les forces terrestres et aériennes françaises à pénétrer sur son territoire.

Même si au lendemain de l’attaque de Tinguentourine, le président algérien avait relancé la coopération sécuritaire avec Paris, Alger a refusé à tout pays intervenant au Mali le droit de franchir ses frontières. La demande française faisait référence au droit de «poursuite à chaud» des groupes terroristes armés dans le nord du Mali. Ce droit est accordé dans le cadre des conventions d’entraide et de coordination sécuritaire entre l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger.
Ces textes prévoient que dans une zone de 1956 km de long et de 400 à 933 km de large, englobant le sud de l’Algérie, le nord du Mali, de la Mauritanie et du Niger, les armées étrangères puissent intervenir en cas de fuite d’un groupe armé à travers leurs frontières. La Mauritanie avait notamment usé de ce droit au nord du Mali en 2011. Mais depuis le début du conflit malien, en février 2012, Alger a cessé d’appliquer ces conventions d’entraide.
Non-alignement
Les autorités ont d’ailleurs gelé certains articles pour éviter l’utilisation de tout moyen militaire algérien contre les combattants touareg, qui revendiquaient l’indépendance de l’Azawad. Car Alger veut faire respecter son principe de non-alignement dans le conflit malien. Aujourd’hui, les Maliens souhaitent que l’Algérie applique à nouveau ces conventions. D’ailleurs une commission militaire et sécuritaire a été installée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour étudier cette demande. Avant le début du conflit, Bamako bénéficiait d’un soutien pour la maintenance et l’approvisionnement en carburant de ses avions militaires en Algérie.
La coopération entre Alger et Bamako se traduisait aussi par des contrats d’achat de véhicules militaires, de pièces détachées, de munitions et de moyens de communication. Les accords sécuritaires de Tamanrasset signés en 2010 entre les responsables militaires et sécuritaires algériens, nigériens, maliens et mauritaniens prévoyaient déjà une coopération, notamment à propos de la création d’un état-major commun et d’une base de données sécuritaires unifiée sur les personnes recherchées dans les affaires de terrorisme et de crime organisé.
Aziz M.

FRANCE 24 Reporters : Mali : les Tchadiens dans le bourbier de Kidal

NDLR:nous y voila:les barbus retournent au "bercail"..


Trois émirs d’Ançar Eddine réfugiés en Algérie

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le 19.04.13 | 10h00 4 réactions
 
 Senda Ould Bouamama.
| © D. R.
Senda Ould Bouamama.

Trois des plus importants émirs du groupuscule Ançar Eddine seraient à Tamanrasset depuis plus de dix jours, selon une source sécuritaire, au terme de plusieurs semaines de négociations entre les services de sécurité algériens et la direction d’Ançar Eddine.

Ces hommes sont arrivés en Algérie après avoir obtenu des garanties de ne pas être poursuivis par Alger, sauf si leur implication dans des crimes contre l’humanité était prouvée. Il s’agit de l’émir dit Wathik, dont le vrai nom est Abderrahman Gouli, l’émir Abou Abida, soit Mourabiti Ben Moula, l’émir de la katiba Tawhid qui contrôlait une grande partie de la ville de Kidal avant l’intervention française, et, enfin, l’un des plus grands aides de Iyad Ag Ghali, son cousin Athman Ag Houdi. Des membres de tribus du nord du Mali ont participé aux négociations et contacts entre les services de sécurité algériens, des membres du majliss echoura du mouvement Ançar Eddine et des proches de Iyad Ghali.
L’Algérie a proposé aux dirigeants du mouvement de déposer les armes et d’abandonner leur soutien à Al Qaîda, Tawhid et au Jihad en contrepartie d’un compromis avec Bamako et Paris. L’Algérie a aussi proposé l’asile politique à Iyad Ag Ghali s’il se rend. Par ailleurs, Senda Ould Bouamama, le porte-parole d’Ançar Eddine, s’est rendu aux autorités algériennes après plusieurs prises de contact, grâce à un intermédiaire présent à Kidal. Il a déclaré à l’agence mauritanienne d’information ANI qu’il s’était déplacé à pied sur plus de 80 km pour arriver à la frontière algérienne afin de se rendre aux forces de sécurité dans la ville de Bordj Badji Mokhtar. Il a affirmé avoir fait l’objet mardi «d’une tentative d’assassinat de la part d’un inconnu».
Aziz M.

7 otages français libérés

Dernière mise à jour: 19 avril, 2013 - 10:41 GMT
Amaigris: Tanguy Moulin Fournier (à gauche), sa femme Albane et son frère Cyril à l’ambassade de France à Yaoundé le 19 avril 2013, après leur libération.
Les sept Français d'une même famille, dont quatre enfants, enlevés il y a deux mois au Cameroun par le groupe islamiste nigérian Boko Haram, ont tous été libérés.
Une libération annoncée d’abord par le président camerounais Paul Biya, puis confirmée par l’Elysée.
Les otages libérés sont "en forme" , selon Laurent Fabius, ministre français des Affaires étangères.
Ils ont rejoint vendredi l'ambassade de France à Yaoundé.
"Les enfants vont bien", a confié à l'AFP Tanguy Moulin-Fournier, le père de famille, évoquant ses quatre garçons âgés de 5 à 12 ans.
"Nous sommes tellement heureux de retourner au Cameroun, de pouvoir retrouver tous nos amis et tous nos frères camerounais, c'est avec les larmes que je vous le dis", a confié l'homme au visage amaigri, portant une longue barbe, à son arrivée à l'ambassade à Yaoundé.
Il n'a fait aucun commentaire sur les conditions de la libération. Les autorités françaises et camerounaises ne les ont pas évoquées non plus.

Pas de rançon

Le président français François Hollande a rappelé que la France ne versait pas de rançons pour la libération de ses otages.
"C'est une heureuse nouvelle, c'est un immense soulagement, mais qui nous rend encore plus déterminés pour libérer les otages qui sont encore détenus", a ajouté le président français au sujet des autres otages détenus par AQMI au Sahel.
Francois Hollande a remercié "les autorités camerounaises et nigérianes qui ont travaillé à cette issue heureuse, et notamment le président Biya, en étroite collaboration avec la France", selon l'Elysée

TCHAD - 
Article publié le : vendredi 19 avril 2013 à 02:39 - Dernière modification le : vendredi 19 avril 2013 à 02:39

Les ambitions régionales d'Idriss Déby

Le président tchadien, Idriss Deby.
Le président tchadien, Idriss Deby.
AFP

Par Gaël Grilhot
Le poids diplomatique et militaire d'Idriss Déby Itno n'a cessé de s'accentuer sur le continent ces dernières années, et le président tchadien est aujourd'hui devenu un acteur clef sur le continent. Présent depuis quelques années déjà en Afrique centrale, il a étendu désormais sa sphère d'influence à l'ouest, en prenant le leadership de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Mais les objectifs poursuivis par le chef de l'Etat tchadien dépassent largement celui de jouer le rôle de simple gendarme de la sous-région. Depuis la mort du Guide libyen, la tentation est grande, en effet, de prendre la place de leadership restée vacante. Mais en a-t-il seulement les moyens ?

Ainsi donc, ce serait par la faute de l'indélicatesse de son « frère » qu'Idriss Déby Itno aurait décidé de le lâcher, permettant à la Seleka de rentrer dans Bangui comme dans du beurre, avec les conséquences que l'on connaît. En se posant ainsi une nouvelle fois comme l'un des arbitres du jeu centrafricain, le président tchadien a donné la preuve que rien ou presque ne pouvait se produire en Afrique centrale sans qu'il n'en endosse une part de responsabilité. En Afrique centrale… mais aussi, désormais, bien au-delà, puisque le Tchad a pris depuis quelques mois la tête de la Misma. Ses troupes (2 000 hommes) traquant, non sans détermination ni efficacité, les combattants d'Aqmi et du Mujao au nord du Mali, aux côtés de l'armée française.
Gendarme de la sous-région
Une intervention qui montre là encore la supériorité et les capacités de l'armée tchadienne, qui n'ont fait que se renforcer ces dernières années. « Après 2008 et l'époque où l'on a cru que son régime allait basculer, il s'est totalement rétabli et renforcé, politiquement, mais aussi économiquement, explique Thierry Vircoulon, de l'International Crisis Group. Sur le plan militaire, les Tchadiens ont fait la preuve qu'ils étaient capable de contrôler la frontière soudanaise et de surveiller ce qu'il se passait sur la frontière libyenne au Nord. Depuis, ils multiplient les interventions extérieures. »
Pourtant, le président tchadien avait été un temps mis à l'écart par le candidat Hollande devenu président, qui, souhaitant marquer une rupture avec certains symboles de la Françafrique, avait refusé un temps de le recevoir à Paris. Idriss Déby en avait pris ombrage, refusant même de se rendre au sommet de la francophonie de Kinshasa. « Mais avec l'affaire malienne, il a fait une offre que la France ne pouvait pas refuser, poursuit Thierry Vircoulon. La Realpolitik a repris le dessus, et les relations franco-tchadiennes sont de nouveau au beau fixe. »
Devenu par la force des choses le gendarme de la sous-région, le président tchadien aurait cependant d'autres ambitions. En effet, si la nature a horreur du vide, la géopolitique également. Et Idriss Déby Itno, qui entretenait des rapports ambigüs avec le leader libyen, se verrait bien assumer cette place, demeurée inoccupée depuis la mort de ce dernier. « Idriss Deby n'a eu de cesse d'alerter quant aux conséquences d'un départ précipité de Kadhafi, précise ainsi Matthieu Pellerin, chercheur associé à l'Institut français de relations internationales (IFRI) et gérant du Centre d'intelligence stratégique sur le continent africain (Cisca). Ses relations avec le Guide étaient loin d'être marquées par la confiance, mais il lui reconnaissait un rôle de régulation dans les équilibres sahéliens. Très inquiet au lendemain de la chute de Kadhafi, il a manifestement cherché à remplir ce rôle et il semble effectivement y parvenir. »
Etats sahélo-sahariens
Preuve de cette ambition - pour l'instant affichée modestement -, le président tchadien a convoqué le 16 février dernier une réunion de chefs d'Etats à Ndjamena, ressuscitant du coup la communauté des Etats sahélo-sahariens, ou Cen-Sad. Une structure créée de toute pièce il y a quinze ans par un certain… Mouammar Kadhafi. « Il se verrait probablement bien en remplaçant de Kadhafi, confirme Thierry Vircoulon. Puisqu'il y a un vide régional, il y a une place à prendre. »
Selon Francis Perrin, directeur de la publication de Pétrole et gaz arabes, « par rapport à la situation d'avant le début de la production pétrolière à l'automne 2003, il y a effectivement eu une importante augmentation des ressources du gouvernement, et Idriss Déby peut bien sûr penser en utiliser une partie pour des projets qui ne sont pas seulement internes, mais aussi externe. Pour jouer un rôle. » Mais, reprend-t-il immédiatement, « il faut bien garder à l'esprit que si le Tchad a du pétrole, ça n'est pas pour autant une puissance pétrolière, comme l'était la Libye (…) Si le Tchad disparaissait de la carte, ça n'influerait pas sur les cours du pétrole ».
Ainsi, alors que la Libye, avant la guerre civile, produisait jusqu'à 1,6 million de barils par jour (bpj), le Tchad, lui, dépassait péniblement les 126 000 bpj en 2010. Pas de quoi se comporter en Chavez du continent, surtout si l'on compare à certains mastodontes comme le Nigeria (2,5 millions bpj) ou même les voisins soudanais (500 000 bpj avant la partition). Même si il en avait l'ambition, Idriss Déby n'a pas les moyens financiers de s'imposer au niveau du continent, comme l'avait fait le Guide libyen, qui n'avait pas hésité à se faire appeler « Roi des rois » après son accession à la tête de l'Union africaine en 2009. Les revenus générés par le pétrole ne lui permettent pas en effet d'occuper ce rôle pour le moment.
« Pax tchadiana » ?
Un détail « intéressant en soi », interpelle néanmoins le spécialiste des hydrocarbures : les deux opérateurs principaux à la tête des consortiums, qui exploitent les gisements des principaux bassins d'exploitation (Doba et de Bangor), ne sont autre que Exxon Mobile et la société d'Etat chinoise China national petroleum corporation (CNPC), à savoir deux des principales compagnies mondiales de pétrole. Or, précise Francis Perrin, « des compagnies comme celle-là ne viennent pas dans un pays si il n'y a rien d'intéressant. Même si aujourd'hui, en terme de production, ce n'est pas grand-chose, cela veut quand même dire, que ces investisseurs (…) pensent que le Tchad mérite quand même le détour. »
Des perspectives positives à long terme, qui pourraient faire du Tchad un géant pétrolier du continent ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais elles pourraient expliquer la sur-implication du Tchad dans les crises à ses frontières, afin peut-être d'imposer une « Pax tchadiana ». « Le Tchad est un pays enclavé, confirme Francis Perrin, et la question du transport du pétrole est bien sûr une question clef ». Pour le moment, l'oléoduc Tchad-Cameroun, qui relie le bassin de Doba au port de Kribi au Cameroun suffit à l'acheminement du pétrole tchadien. « Il serait étonnant qu'Idriss Déby ne pense pas du tout à cette problématique à l'avenir. Je ne dis pas que c'est son unique motivation, mais il peut effectivement y avoir une place dans cette stratégie régionale, pour des enjeux pétroliers, sinon actuels, du moins futurs. » A titre d'exemple, la convention d'exploration signée en 2004 par Exxon et ses deux associés (Chevron et Petronas), porte notamment sur la région du Salamat, frontalière avec la République centrafricaine, et en proie régulièrement à des conflits ethniques et frontaliers. Si ces prospections s'avèrent positives, il faudra trouver un moyen d'acheminer ce pétrole en toute sécurité. Ce qui est loin d'être le cas actuellement. Des perspectives s'avèrent également prometteuses dans le bassin du lac Tchad – le voisin nigérian espère même exploiter de son côté cette manne dès 2014 – mais là encore, la présence de Boko Haram dans la région pourrait compliquer la donne et nécessiter une présence militaire forte.
Menace intérieure ?
Le Tchad est donc perçu par ses alliés occidentaux comme un pôle de stabilité sur lequel il est plus que jamais nécessaire de s'appuyer, dans une zone rendue insécuritaire. Moins fantasque et plus prévisible que le leader libyen, le président tchadien a beaucoup moins de capacités de nuisances. Là où le Guide libyen jouait avec talent la carte diplomatique de la pression migratoire avec l'Europe, Idriss Déby ne bénéficie en effet pas d'un tel outil. Mais s'il a accepté d'endosser les habits de gendarme régional, qui coïncident peut-être avec des ambitions de développement à venir, la reprise de conflits intérieurs pourrait contrecarrer ses plans. Selon Matthieu Pellerin, « de nombreux Etats voient d'un mauvais oeil l'activisme du Tchad à commencer, me semble-t-il, par le Qatar. Faut-il s'étonner dès lors, s'interroge le gérant de Cisca, des récentes menaces de reprise d'une rébellion par Erdimi (chef de l'Union des forces de la résistance, exilé au Qatar, et qui a annoncé récemment vouloir reprendre les armes contre Ndjamena, Ndlr) ? Comment le régime soudanais, allié du Qatar et récemment réconcilié avec le pouvoir tchadien, va-t-il se positionner par rapport à tout cela ? » Sceptique, Thierry Vircoulon, n'estime pas la menace Erdimi très sérieuse pour le moment. « Les rébellions ne peuvent être relancées que si elles ont un appui. Mais actuellement, à part l'armée tchadienne, il n'y a pas grand chose qui tienne debout au Tchad ». Même si, ajoute-t-il de façon sibylline, dans ce pays, « le danger vient toujours de la famille ».
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jeudi 18 avril 2013

Nigeria Boko Haram amnesty bid gets president's backing

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the Boko Haram insurgency has brought numerous bomb attacks
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Nigerian President Goodluck Jonathan has set up a new committee to look at how an amnesty for the Islamist group, Boko Haram, can be implemented.

The committee will consider a 60-day timeframe for dialogue and disarmament, according to a statement from the president's office.

It will also look into support for victims of the violence.

The Boko Haram insurgency in Nigeria has left thousands of people dead since it began in 2009.
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Committee on Boko Haram
To develop a framework for granting amnesty
Set up a 60-day framework for disarmament
Develop a victims' support programme
Investigate the underlying causes of insurgencies
Who are Nigeria's Boko Haram Islamists?

The presidential committee, whose 25 members include military figures, academics and politicians, will try to address the underlying causes of insurgencies to prevent them recurring, says the statement.

In addition, President Jonathan has approved the establishment of another government committee on the proliferation of small arms in an attempt to increase security and reduce instability.

Both committees will be inaugurated on 24 April.'Significant move'

Religious and political leaders in northern-eastern Nigeria, the epicentre of the insurgency, recently called for an amnesty.
On the president's recent tour of the north-east, religious and political leaders called for an amnesty

The president responded at the beginning of April by asking a team of security advisers to look into the possibility of granting the militants a pardon.

That team reported to the National Security Council, the presidential statement said, leading to the establishment of the committee which will try to "constructively engage key members of Boko Haram and define a comprehensive and workable framework for resolving the crisis of insecurity in the country".

The editor of the BBC's Hausa service, Mansur Liman, says the amnesty move is significant - initially President Jonathan had dismissed the idea.

It is a sign of acknowledgement from the president that the military crackdown is not working, he says.

However, it is unclear how seriously the president's move will be taken by the insurgents, who are thought to comprise many different factions.

Last week, Boko Haram, which wants to carve out an Islamic state across a swathe of Nigeria, rejected the idea of an amnesty.

An audio statement believed to be from the group's leader, Abubakar Shekau, said the group had done no wrong so an amnesty could not apply to its members.

He accused the government of committing atrocities against Muslims.

Boko Haram's campaign of violence and the accompanying military response across northern and parts of central Nigeria is estimated to have killed at least 2,000 people.
BBC

TCHAD - 
Article publié le : lundi 15 avril 2013 à 08:33 - Dernière modification le : lundi 15 avril 2013 à 08:35

Tchad: les parlementaires s'inquiètent des nombreux morts militaires tchadiens au Mali

Le président tchadien Idriss Déby Itno, à Paris, en décembre 2012.
Le président tchadien Idriss Déby Itno, à Paris, en décembre 2012.
Photo AFP / Martin Bureau

Par RFI
Ce lundi 15 avril, le Premier ministre tchadien devrait être interpellé par le Parlement sur la situation au Mali. On pourrait finalement aboutir à une résolution demandant l'élaboration d'un calendrier en vue du retour des troupes tchadiennes engagées sur ce terrain d'opération ; et notamment à Kidal, où elles ont été la cible en fin de semaine dernière d'un attentat-suicide. Dimanche 14 avril 2013, le président tchadien Idriss Déby était l'invité de l'émission Internationales sur RFI. Il a notamment été interrogé sur le sens de la participation du Tchad à l'intervention contre les jihadistes au Mali.

Idriss Déby
Président de la République tchadienne
S'il n'y avait pas eu l'intervention des troupes françaises, Dieu seul sait dans quelle situation nous serions. La France a sauvé le Mali. La France est restée seule sur le terrain pendant pratiquement un mois. Nous avons été sollicités par la communauté internationale, par la France, par le président Dioncounda Traoré, par la Cédéao, par l'Union africaine... J'ai consulté, comme la Constitution m'oblige, l'Assemblée nationale, et j'ai aussi informé toute la classe politique. Les partis politiques ont unanimement donné leur accord pour l'envoi des troupes tchadiennes au Mali.
 
15/04/2013 par Bruno Daroux
Par ailleurs, on connaît désormais l'identité d'un complice du kamikaze qui a causé la mort de quatre soldats tchadiens et blessé plusieurs militaires et civils vendredi dernier dans la ville de Kidal. Sidi Amar Ould Algor a été arrêté le jour même par l'armée tchadienne et le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA). Il aurait avoué qu'il était le propriétaire de la voiture qui a conduit le kamikaze au milieu du marché de Kidal, là où il s'est fait exploser. Selon les informations de RFI, cet Arabe kounta est actuellement entre les mains de l'armée tchadienne.
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Intervention au Mali:«dix impératifs pour gagner la paix », selon les sénateurs

Defense.blogs.lavoixdunord
chevenement.jpglarcher-pib.jpgEn amont des débats et votes au Parlement, lundi 22 avril, sur la prolongation de l’intervention des forces françaises au Mali, les deux sénateurs coprésidents du groupe Sahel (photos La Voix du Nord, PIB et Guy Drollet), Jean-Pierre Chevènement (RDSE*, à gauche) et Gérard Larcher (UMP, à droite), avancent des arguments. Au-delà du maintien des forces armées françaises, ils formulent  » dix impératifs pour gagner la paix « .
Ce rapport a été adopté à l’unanimité (une abstention) par la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, présidée par Jean-Louis Carrère.

Les coprésidents saluent l’intervention militaire française (photo AFP ci-dessous) mais voient plus loin.  » Nos soldats ont fait un travail exceptionnel, sur un terrain particulièrement exigeant. Qu’aurait-on fait sans nos forces prépositionnées en Afrique ? « , constate Gérard Larcher.  » L’armée française doit être en capacité à l’avenir de conduire une opération comme Serval. Consacrer 1,5 % du PIB à la défense est un plancher « , concluent les deux sénateurs.
sahel,réconcilition malienne,ensemble pour le maliAu-delà des considérations budgétaires, Chevènement et Larcher décrivent une approche globale à l’échelle du Sahel, à considérer lors de la conférence du développement, Ensemble pour le Mali, qui se déroulera le 15 mai à Bruxelles. Voici leur plan en dix points :
1. Eviter l’enlisement du processus politique démocratique : organisation des élections,  » au moins présidentielles  » d’ici fin juillet,  » quitte à découpler avec les législatives « . Impératif : consolider d’urgence le processus de réconciliation malien.
2. Soutenir la commission dialogue et réconciliation :  » La lutte contre l’impunité et  pour le dialogue avec le Nord sont deux piliers pour refonder le pacte national malien.  » Ils précisent que «  la question de Kidal et celle du massacre d’Aguelhoc doivent recevoir un traitement particulier « .
sahel,réconcilition malienne,ensemble pour le mali3. Reconstruction de l’Etat malien :armée, forces de sécurité, justice et au Nord, administration. Sujets de la conférence du 15 mai… Ici une photo(AFP) du Premier ministre Diango Cissoko, visitant l’hôpital de Gao le 11 avril.
4. Englober l’ensemble du Sahel :  »Les facteurs de fragilité sont partagés par plusieurs Etats de la région « . L’Union européenne doit s’engager pour lutter contre les causes structurelles de déstabilisation (sous-développement, démographie, trafics, gouvernance…).
5. Solidarité européenne :  » Le conseil européen de décembre 2013, consacré à la défense, devra poser la question de la volonté politique.  » Il faut aller au-delà de la formation de l’armée malienne et se poser la question du financement.
6. Aide au développement : au programme de la conférence à Bruxelles, coordination des bailleurs, capacité d’absorption des Maliens, équilibre territorial du développement (en clair, éviter que le Sud ne prenne tout…).
7. Limites de l’appareil de défense français. Ils insistent sur le maintien du budget à 31,4 milliard d’euros.
8. Points d’appui en Afrique : le rétrécissement des capacités et des implantations, programmé par le Livre blanc de 2008, n’a pas été totalement mis en œuvre. L’opération Serval a montré l’utilité des forces françaises prépositionnées. Uns piste intéressante est ébauchée sous la forme d’une question. Dans le Livre blanc 2013,  »faut-il rééquilibrer vers l’ouest le centre de gravité de nos points d’appui ?  » Avec moins de moyens, faut-il recentrer nos intérêts stratégiques ?
sahel,réconcilition malienne,ensemble pour le mali9. Sécurité régionale : renforcement de la  » force africaine en attente  » et association de l’Algérie,  » Etat central pour la résolution de toute crise sécuritaire dans la région sahélienne « . Le réchauffement, lors de la visite en décembre du président François Hollande, est un point de départ, confirmé par le déploiement militaire algérien à sa frontière sud pour fermer la porte aux islamistes radicaux en fuite. Ci-contre, une photo (AFP) du président algérien, Aziz Bouteflika, recevant à Alger le 15 avril, pour une réunion sur le Mali, son homologue sud-africain, Jacob Zuma.
10. Analyser en profondeur les changements politiques dans le monde arabo-musulman. Faire face à la contagion du terrorisme et du radicalisme religieux entre Maghreb, Machrek, Moyen-Orient et Afrique subsaharienne.
* RDSE : Rassemblement démocratique et social européen.
http://defense.blogs.lavoixdunord.fr/archive/2013/04/17/intervention-au-mali-dix-imperatifs-pour-gagner-la-paix-selo.html

Terrorisme : Mokhtar Belmokhtar, mort ou vivant ?



terrorisme(1146) - jihadiste(124) - Mokhtar Belmokhtar(72) - In Amenas(24)


16/04/2013 à 06h:58 Par Benjamin Roger


Mokhtar Belmokhtar, responsable de la sanglante prise d'otages d'In Amenas. © Capture d'écran/AFP

Début mars, l'armée tchadienne annonçait avoir tué Mokhtar Belmokhtar dans des combats à l'extrême-nord du Mali. Mort pour les uns, vivant pour les autres : plus d'un mois après son décès supposé, le sort du chef jihadiste est encore très flou.

Dans la soirée du samedi 2 mars, le général Zacharia Gobongue, porte-parole de l'état-major de l'armée tchadienne, prend la parole sur le plateau de la télévision nationale. « Les forces tchadiennes au Mali ont détruit totalement la principale base des jihadistes dans le massif de l'Adrar des Ifoghas, plus précisément dans la vallée d'Ametetai. Plusieurs terroristes ont été tués, dont le chef Mokhtar Belmokhtar, dit "Le Borgne" ».

Quelques jours plus tard, c'est au tour d'Idriss Déby Itno en personne d'affirmer que Mokhtar Belmokhtar et Abou Zeid - autre chef terroriste sahélien annoncé mort par plusieurs médias - ont bien été tués par ses forces au Mali. Le président tchadien ajoute que leurs dépouilles n'ont pas été exposées « par respect pour les principes de l'islam ». À Paris, Alger, et Bamako, c'est le silence radio. Personne n'infirme ou confirme l'information. Il faudra attendre le 23 mars pour que la présidence françaiseannonce à son tour la mort d'Abou Zeid, à travers un court communiqué. Concernant Mokhtar Belmokhtar, toujours rien.

Dimanche 15 avril, lors de l'émission Internationales (TV5 Monde/RFI/Le Monde), Idriss Déby réaffirme que « Mister Marlboro » est bel et bien mort, précisant qu'il s'était suicidé lors des combats. « Nous avons les preuves qu'il est mort, mais nous n'avons pas pu filmer car il s'est fait exploser. Nous n'avons pas voulu diffuser de telles images. Mais nous savons que les prisonniers faits sur place l'ont identifié. »

Réfugié en Libye ?

Pourtant, plusieurs autres sources continuent de démentir le décès de Mokhtar Belmokhtar. Pour les autorités algériennes, l'auteur de la sanglante attaque lancée fin janvier contre le complexe gazier d'In Amenas, dans le sud-est de l'Algérie, est toujours vivant. « Nous avons la certitude qu'il n'a pas été abattu et qu'il se trouve quelque part en Libye », confie ainsi à Jeune Afrique un haut responsable algérien.

Dès le début du mois de mars, un jihadiste anonyme d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) déclarait au site mauritanien Sahara media, généralement bien renseigné sur les questions de terrorisme, que le chef jihadiste n'était pas mort « pour la simple raison qu'il se trouve dans la région de Gao où il mène les combats contre l'ennemi ». Un mois plus tard, début avril, un autre combattant islamiste indiquait à son tour que Belmokhtar était en vie.

D'après plusieurs spécialistes, le célèbre terroriste aurait pu trouver refuge en Libye, où il dispose de solides réseaux de soutien. Fin 2011, Mokhtar Belmokhtar s'est rendu dans la province du Fezzan, où il a acheté de nombreuses armes sorties des arsenaux de Mouammar Kaddafi. Pendant plusieurs semaines, il résidera discrètement dans le domaine agricole d'un ami, près d'Oubari, dans le sud-ouest du pays. En 2012, « Le Borgne » aurait par ailleurs été photographié en territoire libyen par un satellite américain. C'est d'ailleurs depuis la Libye que le commando jihadiste ayant mené l'attaque d'In Amenas s'était infiltré en Algérie.

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Benjamin Roger

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