TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
vendredi 16 novembre 2012
France24
DERNIÈRE MODIFICATION : 15/11/2012 - ANSAR DINE - CÉDÉAO - ISLAMISME - MALI - MNLA - TERRORISME
Face aux islamistes du Nord-Mali, le MNLA tente de faire entendre sa voix
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© AFP
Alors qu’une intervention militaire sous l'égide la Cédéao se concrétise au Nord-Mali pour chasser les islamistes, le Mouvement national de libération de l'Azawad émet des doutes quant à "l'efficacité de la forme de l'intervention choisie".
Par Antoine MARIOTTI (vidéo)
Charlotte OBERTI (texte)
ZONE AUX MAINS DES GROUPES INDÉPENDANTISTES ET ISLAMISTES AU MALI
Le MNLA n’a pas dit son dernier mot. Marginalisé au profit des groupes islamistes armés qui occupent le Nord-Mali depuis le coup d'État du 22 mars, le Mouvement national de libération de l'Azawad redoute désormais une intervention armée. Le 11 novembre, l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont en effet approuvé l’envoi de 3 300 hommes dans le nord du pays, pour une durée d’un an, en appui aux troupes maliennes. De quoi accélérer la communication du groupe essentiellement constitué de rebelles touareg, qui tenait, mercredi 14 novembre, une conférence de presse à Paris.
"Désorganisation" de l’armée malienne
"Le MNLA privilégie le dialogue et les négociations avec les groupes actifs sur place," a affirmé Moussa Ag Assarid, membre du Conseil transitoire de l’État de l’Azawad (CTEA), chargé de l’information et de la communication.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), trois groupes islamistes armés, ont pris le contrôle du Nord-Mali depuis juin. Si Ansar Dine a affirmé mercredi 14 novembre, en compagnie d’un responsable de l’ONU au Burkina Faso, rechercher une solution pacifique au conflit, il affiche toujours son intention d’appliquer la loi islamique dans son fief de Kidal.
ANALYSE
ALGÉRIE
Nord-Mali : Alger négocie secrètement avec les islamistes d'Ansar Dine
Se disant néanmoins d’accord pour "chasser les terroristes", Hamma Ag Mahmoud, responsable des relations internationales du MNLA, a émis des doutes quant à "l'efficacité de la forme de l'intervention choisie." "L’armée officielle malienne est désorganisée. De plus, elle s’est illustrée, dans le passé, par le non-respect des droits de l’Homme, notamment lors de ses interventions au Libéria et en Sierra Leone. Avant toute action militaire, il faut trouver une solution politique."
En cas de conflit néanmoins, le mouvement touareg estime que sa propre armée est mieux équipée que celle de Bamako. "L'armée du MNLA est prête à faire cette guerre; elle est issue des populations de l'Azawad, elle connaît la région, elle a toutes les aptitudes militaires voulues. Avec la bénédiction de la communauté internationale, cette armée du MNLA peut pourchasser les terroristes et narcotrafiquants de l'Azawad sans dégâts collatéraux, " a indiqué Hamma Ag Mahmoud, assurant que seul son groupe peut faire la distinction entre les militants d'Aqmi, d'Ansar Dine, du Mujao et les populations locales.
Lutte contre le terrorisme, un prétexte ?
Utile dans le conflit pour sa connaissance de la région, le MNLA affirme cependant qu’il n’aidera pas les contingents militaires. Et pour cause, hors de question pour la rébellion touareg d'épauler l'armée de Bamako, opposée sur le sujet de l'autonomie de l'État de l’Azawad. Selon Philippe Hugon, directeur de recherche en charge de l’Afrique à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), la coopération du MNLA avec l’armée malienne serait en effet l’une des conditions de la réussite de l’intervention militaire : "Le soutien [des mouvements touareg du Nord-Mali et des islamistes d'Ansar Dine, ndlr] et leur connaissance du terrain sont indispensables à l’armée malienne et à la force internationale".
ANALYSE
MALI
"Il existe un risque d’enlisement des forces internationales au Nord-Mali"
Entre lutte contre les terroristes et confrontation avec le MNLA, la frontière est mince, estime le groupe. "AQMI est implantée dans la région depuis de nombreuses années, pourquoi l’armée malienne ne les a jamais combattus alors qu’elle en avait les moyens ?", questionnent les représentants du MNLA. "Bamako prétend que cette intervention est une intervention militaire visant à déloger les terroristes, mais elle est en réalité dirigée contre le MNLA. Elle est animée par un sentiment de vengeance", ajoutent-ils
"Le MNLA pourrait couper l’herbe sous le pied de l’intervention militaire"
Selon Pierre Boilley, directeur du Centre d'études des mondes africains, contacté par FRANCE 24, le mouvement, autrefois considéré comme un allié potentiel de la France dans la région pour contrecarrer les groupes terroristes, effectue un retour sur le devant de la scène médiatique, après un passage à vide ces derniers mois. "Le fait qu’une conférence de presse soit organisée à Paris montre que ce mouvement a des positions à exprimer, mais cela dénote également une certaine tolérance de la France," analyse le spécialiste.
Une proximité avec la France qui pourrait agacer Bamako. C’est par exemple sur l’antenne de FRANCE 24 que le MNLA avait déclaré l’indépendance de l’Azawad, non reconnue par les États africains, en avril dernier. "Ces derniers jours, on assiste à une accélération de la communication du MNLA. Et le mouvement est écouté car il a les moyens de couper l’herbe sous le pied de l’intervention militaire africaine".
MAROC
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Ansar Dine : "Nous sommes déterminés à rechercher une solution pacifique au Nord-Mali"
MALI
Le groupe islamiste d'Ansar Dine se dit "prêt à négocier" pour la paix
PREMIÈRE PUBLICATION: 14/11/2012
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Le MNLA fait subir une défaite cinglante aux terroristes du MUJAO et d'AQMI
Vendredi, 16 Novembre 2012 Écrit Par Ahmeyede Ag Ilkamassene
Toumast presse
Colonel Machakanani, numéro 2 de l’Etat-major militaire du MNLA.
La journée de vendredi a été marquée par de violents affrontements entre le MNLA et le groupe terroriste du MUJAO (Mouvement pour l'Unicité du Jihad en Afrique de l'Ouest) supporté par d'impressionnants renforts d'AQMI (Al Qaeda au Maghreb Islamique). Après des heures de combats d'une extrême violence, le MUJAO abandonne la ville d'Ansongo pour se replier sur Gao.
Les combats du Vendredi qui se sont soldés par d'importantes pertes humaines et matérielles dans les rangs des terroristes semblent avoir eu pour origine une embuscade tendue par le MNLA Jeudi dans la soirée dans le cadre de ses opérations de récupération de son territoire et de nettoyage de l'Azawad de toute présence terroriste.
C'est la mort d'un combattant de ce groupe terroriste dès les premiers coups de feu qui embrasa la situation. Immédiatement, d'impressionnants renforts terroristes d'AQMI et du MUJAO ont quittés les villes de Gao et de Tombouctou pour se rendre à Ansongo afin de préparer une revenge contre le MNLA.
Tôt ce matin, les renforts du MUJAO sont sortis d'Ansongo en direction de Ménaka. Mais ils n'ont pas eu le temps d'aller loin car le Colonel Machkanani, numéro 2 de l'état-major militaire du MNLA leur tendit une autre embuscade dont la violence dépasserait celles des batailles de Tessalit entre le MNLA et l'armée Malienne.
Après des heures d'intenses combats, le MUJAO a fait un «repli tactique» (c'est-à-dire une fuite dans le vocabulaire de l'armée malienne) pour retourner à Gao. A 18 heures GMT, notre envoyé spécial n'a pu nous fournir un bilan définitif des combats. Néanmoins, une dizaine de morts du MUJAO ont été perçu sur le terrain de combats et un plus grand nombre de blessés furent transportés à Gao pour des soins. Au moins deux voitures de l'organisation terroriste ont été saisies et quatre autres ont été calcinées.
Du côté du MNLA, seuls 6 blessés légers sont actuellement soignés à Ménaka. Côté matériel, une voiture qui a rencontré un problème mécanique sur le champ des combats a été détruite par le MUJAO.
Dans les prochaines heures, Ikhlou Ag Azzezen, envoyé spécial de Toumast Press à Ménaka fournira d'ample sur cette défaite cinglante du MUJAO.
Par Ahmeyde Ag Ilkamassene
jeudi 15 novembre 2012
Ansar ed dine Pret a aider a debarasser le nord mali du terrorisme
Le Monde.fr avec AFP |
Ansar Eddine, l’un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, a renoncé mercredi 14 novembre à imposer la loi islamique dans tout le pays, et s’est dit prêt, pour la première fois, à aider à « débarrasser » le nord du Mali du « terrorisme » et des « mouvements étrangers ».
Cette double déclaration a lieu au lendemain de la première rencontre officielle entre le groupe islamiste armé et un responsable onusien, le représentant de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, mardi à Ouagadougou.
Prise de distance avec AQMI
Si des « négociations » sont engagées avec les autorités maliennes, « on peut envisager les voies et les moyens par lesquels on peut se débarrasser du terrorisme, du trafic de drogue et des mouvements étrangers », a déclaré Mohamed Ag Aharib, porte-parole de la délégation d’Ansar Eddine à Ouagadougou.
Cette déclaration renforce la prise de distance de ce groupe avec les djihadistes d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui occupent aussi la zone.
Renoncement à la charia
Ansar Eddine a renoncé par ailleurs mercredi à vouloir imposer la loi islamique dans tout le pays, sauf dans son fief de Kidal, un revirement qui a lieu sous la menace d’une intervention armée africaine. Ansar Eddine (« Défenseurs de l’islam » en français) ainsi qu’AQMI et le Mujao occupent le nord du pays depuis avril et y appliquent de façon très stricte la charia (amputations, lapidations…), commettant aussi de nombreuses exactions sur les civils et des destructions de mausolées.
Discussions avec les rebelles touaregs
Signe de ce début d’ouverture, des « discussions formelles » devraient être ouvertes « dans les prochains jours » entre les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et Ansar Eddine, a annoncé un haut responsable du MNLA.
« Nous prenons acte de cette évolution positive et très encourageante« , a réagi Mossa Ag Attaher, coordinateur diplomatique du MNLA en Europe, en parlant du renoncement à la charia. « Des discussions formelles avec Ansar Eddine » vont avoir lieu « dans les prochains jours » afin que « les forces vives de l’Azawad parlent d’une même voix pour aller à des négociations politiques », a-t-il ajouté.
Eclairage : Où en est-on de la crise au Mali ?
Un noyau dur de 800 à 1 200 combattantsLe général Carter Ham, commandant des forces armées américaines en Afrique (Africom), a estimé mercredi entre « 800 et 1 200 hommes » le noyau dur des combattants islamistes occupant le nord du Mali.
« Il est très difficile pour nous de comprendre avec clarté ce qui se passe dans le nord du Mali », occupé depuis avril par Ansar Eddine, AQMI, le Mujao ainsi que des bandes criminelles et des narcotrafiquants, a-t-il ajouté. http://abonnes.lemonde.fr/afrique/article/2012/11/14/ansar-eddine-pret-a-aider-a-debarrasser-le-nord-du-mali-du-terrorisme_1790660_3212.html
Crise malienne : la solution politique gagne du terrain
El Watan- Zine Cherfaoui
Niamey redoute fortement qu’un règlement politique donne des idées aux Touareg nigériens, dont la condition est actuellement aussi précaire que celle de leurs «frères Maliens».
L’annonce par Ançar Eddine, le groupe rebelle touareg dirigé par Iyad Ag Ghaly, qui contrôle actuellement une grande partie des villes du nord du Mali, de sa décision de déposer les armes et de renoncer à l’application de la charia (la loi islamique) a eu pour effet de provoquer une décantation du terrain miné de la crise malienne.
Mieux, la disponibilité affichée par celui-ci à privilégier un règlement politique à la crise rend, selon de nombreux spécialistes du Sahel, inutile une intervention militaire dans le septentrion malien. La remarque se tient d’autant, ajoute-t-on, que les leaders du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), composé également de rebelles touareg, se proposent eux-mêmes de faire le «ménage» dans la région.
Ces derniers disent d’ailleurs s’opposer fermement à une intervention armée internationale dans la mesure où ils craignent de voir l’armée malienne exploiter la situation pour chercher encore à «casser du Targui». Le MNLA accuse même l’armée malienne d’être spécialisée dans «l’extermination des populations». «Chasser les terroristes, tout le monde est d’accord là-dessus mais nous doutons de l’efficacité de la forme de l’intervention choisie», a déclaré hier au cours d’une conférence de presse à Paris Hamma Ag Mahmoud, responsable des relations internationales du Conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad (CTEA), créé par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Et tout en mettant en doute la capacité des armées ouest-africaines à combattre au Sahel, M. Ag Mahmoud a ainsi assuré que «l’armée du MNLA est prête à faire cette guerre». «Elle (l’armée) est issue des populations de l’Azawad, elle connaît la région, elle a toutes les aptitudes militaires voulues. Avec la bénédiction de la communauté internationale, cette armée du MNLA peut pourchasser les terroristes et narcotrafiquants de l’Azawad sans dégâts collatéraux», a-t-il soutenu. En un mot, le CTEA est persuadé qu’une attaque aveugle causera un «génocide».
Partagées pour une large part par Ançar Eddine, les craintes émises par le MNLA ne seraient pas fondamentalement infondées.
Des échos de la réunion d’Abuja consacrée justement de bout en bout au dossier malien et à la manière de «goupiller» l’intervention militaire qui doit normalement avoir lieu dans l’Azawad durant le premier trimestre de l’année 2013 préviennent que certains acteurs de la sous-région n’auraient qu’un seul souhait : voir les processus politique ou les négociations engagées entre le médiateur de la Cédéao et Ançar Eddine tomber à l’eau. Et c’est notamment le cas, avance-t-on, du Niger.
Pour quelles raisons le Niger n’aurait-il pas intérêt à voir la crise malienne se régler derrière la porte capitonnée du bureau du président burkinabé Blaise Campaoré ou derrière celle du bureau du patron de l’Union africaine ?
Quand la politique fait peur
Des sources crédibles proches de l’organisation panafricaine indiquent, à ce propos, que Niamey redoute fortement qu’une telle issue (un règlement politique, ndlr) donne des idées aux Touareg nigériens dont la condition est actuellement aussi précaire que celle de leurs «frères Maliens». S’il cherche à tuer dans l’œuf toute négociation avec les Touareg maliens, c’est que le président nigérien Mahamadou Isoufou sait très bien que des avancées substantielles concernant la gouvernance locale et la participation des populations du nord du Mali à la gestion de leurs affaires auront un effet boule-de-neige au niveau de toute la région. Le Niger, dans ce cas-là, pourrait donc être très probablement contraint d’accorder les mêmes droits à sa population touareg. Cela a toujours été une contagion mécanique.
Face à une telle perspective, M. Isoufou a décidé de se rendre aujourd’hui à Paris pour «sensibiliser» à nouveau les Français et les Européens sur les dangers qui les guettent à partir du Sahel. En d’autres termes, il ralliera la capitale française avec la ferme idée de tenter le tout pour le tout pour persuader François Hollande quant à la nécessité de sortir la grosse artillerie dans l’Azawad et de ne pas trop s’attarder dans les discussions. Au vu de la l’évolution connu ces dernières quarante-huit heures par le dossier (même l’ONU a pris langue avec Ançar Eddine), il est cependant peu probable que le chef de l’Etat nigérien y parvienne.
Partisan, ces derniers mois, d’un règlement à la dure du conflit malien, le président français semble, en effet, avoir changé son fusil d’épaule. Il donne l’impression, en tout cas aujourd’hui, d’être acquis à l’idée qu’il est important, au regard de la complexité et des implications du dossier, de donner une chance au politique. «C’est la responsabilité des Africains de trouver des solutions pour que le Mali retrouve son intégrité territoriale, pour qu’il puisse y avoir des élections et pour que le dialogue politique puisse être encore poursuivi le temps nécessaire afin que des groupes se détachent des terroristes», a-t-il affirmé hier lors d’un point de presse animé conjointement avec Mme Nkosazana Dlamini Zuma, la présidente de la commission de l’Union africaine. Voilà, en effet, une déclaration qui ne devrait pas beaucoup faire plaisir aux va-t-en-guerre africains.
http://www.elwatan.com/international/crise-malienne-la-solution-politique-gagne-du-terrain-15-11-2012-192389_112.php
Nord mali vaincre les islamistes ne servirà a rien
Alors que l’on sait désormais qu’une action militaire dans le Nord-Mali est inéluctable, les observateurs précipitent l’histoire en donnant vainqueurs par K.O. les pays ouest-africains contre les islamistes.
Si le scénario apparaît plus que plausible, il va de soi qu’une victoire militaire ne sera pas chose facile, et que, seule, elle ne réglera en rien la crise que traverse le pays depuis presqu’un an maintenant.
L’intervention militaire ne sera pas une partie de plaisir
Le 26 novembre, les Nations Unies devront donner leur feu vert officiel pour que puisse débuter l’intervention militaire. Après cela… La partie de bowling pourra commencer.
On imagine déjà les bataillons de l’armée malienne, prêts à se rattraper de 10 mois d’immobilisme humiliant, de querelles fratricides, de cantine infecte et de dortoir collectif.
On se surprend à fantasmer sur la rapidité des opérations militaires, supposées déloger en moins de deux des djihadistes qui, il faut bien l’avouer, ne font plus frémir grand monde avec leurs pick-ups ensablés et leurs sandales de cuir.
Qu’importe que les troupes de la Cédéao apparaissent aujourd’hui encore désunies et mal formées ; qu’importe que l’Algérie, considérée comme la seule véritable puissance militaire de la région, exprime encore de sérieuses réticences à s’engager dans le conflit ; et qu’importe surtout que l’armée malienne se soit fait bouter hors de son propre champ de bataille par des troupes largement moins bien équipées et moins « moderne » qu’elle il y a quelques mois.
L’armée malienne en formation avec un instructeur américain. Flickr, by U.S Army
Chacun pense que le feu vert de l’ONU garantira à lui seul une victoire écrasante, et que la «reconquête du nord» sera l’affaire de quelques jours, ou, au pire, de quelques semaines.
Personne n’ose imaginer le contraire, et pourtant… Pour vaincre militairement, il ne suffira pas de crier plus fort que les autres, ni d’afficher une puissance de feu comparable à l’apocalypse. Il faudra aussi composer avec les éléments, la saison sèche précipitant les territoires du nord dans l’aridité la plus extrême.
Les armées ouest-africaines seront-elles aptes à combattre sur le terrain du Nord-Mali, immense et désertique ? En face d’elles se trouveront des hommes qui connaissent précisément ce terrain et ses caractéristiques comme leur poche.
Gagner une bataille ne veut pas dire gagner la guerre
Malgré tout, la mission de la Cédéao au Mali (Micema) semble largement capable de défaire rapidement les factions islamistes, qui ont déjà montré plusieurs signes de faiblesse et d’inquiétude ces derniers temps. Les tentatives de négociations d’Ansar Dine et les replis tactiques d’Aqmi et du Mujao témoignent d’une certaine fébrilité au sein des troupes djihadistes, constituées majoritairement de très jeunes miliciens.
Il ne faut toutefois pas être dupe quant à la stratégie qu’adopteront les islamistes. Dans une zone sahélienne où les frontières sont encore extrêmement perméables, il leur sera possible d’opérer des replis tactiques de toutes sortes, attendant leur heure comme les talibans dans les montagnes.
L’Algérie a beau avoir annoncé qu’elle fermerait sa frontière avec le Mali en cas d’intervention de la Cédéao, cela n’empêchera pas les groupes djihadistes de circuler plus ou moins librement dans le désert. Pensez-vous, contrôler 1400 kilomètres de frontière au beau milieu du Sahara, on a déjà vu choses plus aisée. Même pour l’Algérie.
C’est sans compter sur la porosité de la frontière avec la Mauritanie, qui tient en sus à conserver une certaine neutralité dans les conflits sahéliens.
Une fois les rejetons d’al-Qaida éloignés des grandes villes du Nord-Mali, qu’adviendra-t-il de la sécurité au Sahel ? Les troupes de la Cédéao ont prévu de rester sur place une année seulement, ce qui apparaît extrêmement court pour permettre au Mali de retrouver son intégrité territoriale, et surtout pour la conserver.
A la manière des techniques de guérilla et de terrorisme observées par exemple en Afghanistan, les conflits modernes ne se gagnent pas dans les tranchées ni sur le champ de bataille : ils se gagnent jour après jour. L’intervention militaire internationale ne garantit en rien que les forces islamistes ne parviennent à se reconstituer une fois la déferlante militaire passée.
Les kadhafistes, que l’on disait perdus, ont bien retrouvé de la vigueur en Libye…
Il faudra prendre le mal à la racine
La crise qui secoue le Nord-Mali depuis des mois a mis en évidence les contradictions et les manquements de la politique malienne depuis une vingtaine d’années.
Les lourds soupçons de corruption qui pèsent sur l’ancienne administration d’Amadou Toumani Touré, son manque de volonté quant à la résolution des problèmes du nord, et les rivalités internes à l’armée sont autant de maux qui ne seront pas effacés par la seule déroute des djihadistes, et la victoire militaire de la Cédéao.
Bien au contraire, il faudra alors repenser complètement l’idée du « vivre ensemble » malien, tant malmené par les revendications des uns et des autres. Reconstruire une unité nationale, loin des discours communautaires et religieuses, sera le principal défi du Mali.
En comprenant les logiques qui ont permis d’arriver à la partition d’un des plus grands pays de la sous-région, les maliens réussiront à surmonter les innombrables difficultés qui résultent d’une gestion calamiteuse par le pouvoir.
Ambroise Védrines,http://blog.slateafrique.com/maligraphe/2012/11/14/nord-mali-vaincre-les-islamistes-ne-servira-a-rien/
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mardi 13 novembre 2012
La situation dans la région du sahel se complique: Ançar Eddine menace d’adopter la méthode d’Al Qaïda
Le Temps d’Algérie-
Une fois n’est pas coutume. Le numéro un du mouvement islamiste armé Ançar Eddine, réputé «peu bavard» quand il s’agit de parler à la presse, rompt le silence et exprime des menaces en représailles à la préparation d’une intervention militaire étrangère au nord du Mali.
Le chef de Ançar Eddine s’est exprimé, hier, à travers un organe de presse proche d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) en déclarant que «les feux de la guerre à laquelle les Africains veulent arriver toucheront tous les peuples de la région».
Le chef de Ançar Eddine faisait allusion à la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui, rappelle-t-on, a élaboré un plan demandé par le Conseil de sécurité de l’ONU détaillant les préparatifs pour une intervention militaire au nord du Mali.
Les éléments de Ançar Eddine ont, selon Iyad Ag Ghaly, «déployé tous les efforts possibles pour épargner les affres de la guerre à la région». Le numéro un du mouvement islamiste armé impute «la responsabilité entière au président malien par intérim, Dioncounda Traoré, par rapport à la situation» qui sera engendrée, selon lui, par la guerre, «après la décision africaine d’envoyer une force africaine au nord du Mali» ajoute-t-il. «Les solutions unilatérales sont inefficaces et nous en refusons la dictée», a lancé le numéro un d’Ançar Eddine.
Le mouvement islamiste armé, qui avait, rappelle-t-on, exprimé son rejet de l’extrémisme et du terrorisme, semble «déçu» par le maintien de l’option de l’intervention militaire étrangère au nord du Mali occupé en partie par ses hommes. D’autres villes du nord du Mali sont occupées par Aqmi et le Mujao. Iyad Ad Ghaly évoque l’importance d’«une vision globale résultant de négociations élargies entre toutes les parties concernées par la solution» à la crise au nord du Mali.
«Nous imputons l’entière responsabilité au président malien par intérim, Dioncounda Traoré, de l’aggravation de la situation à cause de l’intervention qui sera caractérisée par des souffrances qui ne toucheront pas uniquement le peuple malien mais également tous les peuples de la région», a déclaré Iyad Ag Ghaly qui accuse la France de «pousser les présidents africains à une intervention militaire au nord du Mali». Entendre par «tous les peuples de la région» les peuples des pays voisins du Mali, et ceux du Sahel, dont l’Algérie.
Le numéro un d’Ançar Eddine ne précise pas si la menace sur les peuples de la région émanait du mouvement islamiste armé qu’il dirige ou d’Aqmi et du Mujao, deux organisations terroristes. Pour rappel, Ançar Eddine s’est vu demander de se «démarquer» de ces deux organisations terroristes (Aqmi et Mujao).
Une «démarcation» pas du tout au programme d’Ançar Eddine, même si le numéro un du mouvement islamiste armé dira que «Ançar Eddine n’a rien à voir avec Aqmi et le Mujao», tout en réitérant le refus du mouvement de combattre les deux nébuleuses. Ançar Eddine éviterait-il de se mettre à dos Aqmi et le Mujao parce que pas encore prêt à ce combat, ou partage-t-il trop de points communs avec les deux nébuleuses ?
«Il ne serait pas étonnant que des éléments arrivent de toutes parts pour faire face à l’agression»
«Notre relation avec les groupes (comprendre Aqmi et Mujao) est de musulman à musulman et du point de vue organisationnel, nous sommes un groupe local indépendant, et en même temps, nous croyons que la logique hostile et extrême envers les musulmans et leurs causes justes devenue caractéristique principale de la politique internationale pousse tout le monde à adopter la méthode d’Al Qaïda et peut-être à la naissance d’autres groupes», a également déclaré Iyad Ag Ghaly, numéro un d’Ançar Eddine.
Autrement dit, le recours à la force radicaliserait, selon Iyad Ag Ghaly, les positions des groupes islamistes armés non affiliés à Al Qaïda, et favoriserait, peut-être, selon lui, la naissance d’autres groupes. En prononçant les mots «groupe local indépendant», Iyad Ag Ghaly reconnaît implicitement qu’Aqmi et le Mujao ne sont pas des autochtones et encore moins des indépendants.
Iyad Ag Ghaly estime, par ailleurs, qu’une intervention militaire étrangère au nord du Mali «provoquerait la perte d’une occasion historique de maintenir le Mali comme Etat unifié».
Le numéro un d’Ançar Eddine fait également part de l’arrivée éventuelle, au nord du Mali, de «djihadistes» de toutes parts «pour combattre l’agression». L’allusion est clairement faite à l’intervention militaire étrangère. «Il ne serait pas étonnant que des éléments arrivent de toutes parts pour faire face à l’agression et défendre l’Islam», a-t-il dit.
Iyad Ag Ghaly confirme, par ailleurs, l’information donnée par Le Temps d’Algérie selon laquelle une délégation d’Ançar Eddine, dirigée par lui, a rencontré, les 17 et 18 octobre dernier, une délégation du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla).
L’information donnée par notre journal a été, rappelle-t-on, démentie par le Mnal, mais nous a été confirmée par Hama Ag Sid’ Ahmed, porte-parole du Conseil Transitoire de l’Etat de l’Azawad (CTEA).
«Récemment, nous avons tenté de renouer le dialogue» entre les deux parties, selon le numéro un d’Ançar Eddine.
http://www.letempsdz.com/content/view/80672/1/
M. A.
13 novembre 2012 |
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Dernière modification : 12/11/2012
"Il existe un risque d’enlisement des forces internationales au Nord-Mali"
© AFP
L'intervention au Nord-Mali se précise depuis que les pays membres de la Cédéao ont approuvé l'envoi d'une force de 3 300 hommes dans la région. Entretien avec Philippe Hugon, directeur de recherche à l'Iris, en charge de l'Afrique.
Par Gaëlle LE ROUX (texte)
France 24
Un mois après le feu vert accordé par le Conseil de sécurité de l’ONU à une intervention militaire dans le nord du Mali, les dirigeants de la Communauté économique d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), réunis dimanche 11 novembre à Abuja, au Nigeria, ont approuvé l’envoi de 3 300 soldats pour une durée d’un an dans la région malienne aux mains de groupes islamistes.
Philippe Hugon, directeur de recherche en charge de l’Afrique à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et enseignant au Collège interarmées de défense, répond aux questions de FRANCE 24.
FRANCE 24 - Pensez-vous qu’une force de 3 300 soldats soit suffisante pour combattre des djihadistes sur un territoire grand comme une fois et demie la France ?
Philippe Hugon - Il ne faut pas oublier que les forces de la Cédéao arriveront en renfort de l’armée malienne, forte de 5 000 hommes. Plusieurs grandes puissances militaires africaines comme le Nigeria ou l’Afrique du Sud devraient participer à la force d’intervention au Nord-Mali. Elles sont très bien équipées. La reconquête de Tombouctou et de Gao ne devrait donc poser aucun problème, militairement parlant.
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Le groupe islamiste d'Ansar Dine se dit "prêt à négocier" pour la paix
MALI
Le groupe islamiste d'Ansar Dine se dit "prêt à négocier" pour la paix
Mais telles quelles, les troupes des pays de la Cédéao ne sont pas adéquates pour mener une guerre asymétrique en zone désertique, comme celle qui se profile au Nord-Mali. Parmi les armées des pays membres de la Cédéao, les troupes venant du Niger sont les seules aguerries pour affronter les djihadistes sur un tel terrain. Il ne devrait pas y avoir beaucoup de combats de front, de type armée contre armée. Le combat se mènera contre des mouvances extrêmement mobiles sous forme de petits commandos capables de se réfugier dans des grottes, ou des campements différents chaque jour, qui connaissent extrêmement bien le terrain et qui sont très bien équipés. Les djihadistes ont des missiles sol-air, des lance-roquettes… des armes qui arrivent tout droit de Libye.
Face aux djihadistes, dont on ne connaît pas le nombre exact, les forces spéciales [qui mènent des actions coup de poing ciblées, ndlr] joueront un rôle très important, grâce à un appui américain, français, et peut-être algérien.
F24 - De son côté, l’armée malienne est-elle en état de mener le combat aux côtés des troupes de la Cédéao ?
P. H. - C’est également l’un des enjeux de cette future intervention. L’armée malienne a été décapitée après le putsch [du 22 mars, qui a bouté hors du pouvoir Amadou Toumani Touré]. Il faut en reconstituer la hiérarchie, et l’équiper militairement. La France, en arrière-plan, s’y emploie actuellement. Paris, et l’Union européenne de façon plus générale, devraient également contribuer à la formation des 3 300 soldats de la Cédéao. Les États-Unis devraient apporter leur soutien logistique - en fournissant notamment des drones - à l’intervention. Il devrait également y avoir un appui des deux principaux fournisseurs d’arme : le Royaume-Uni et l’Allemagne.
F24 - Quand pourrait débuter cette intervention ?
P. H. - L’intervention militaire ne débutera vraisemblablement pas avant quelques mois. Le plan d’intervention africain doit maintenant être transmis à l’Union africaine, qui doit l’envoyer au Conseil de sécurité de l’ONU, qui devra le valider. Ce qui arrivera au plus vite fin novembre-début décembre. Le Conseil de sécurité de l’ONU devra ensuite voter une résolution autorisant l’intervention.
F24 - Quel est le risque d’une telle intervention ?
P. H. - Cette guerre va être très difficile à mener. Je crois qu’une intervention militaire est désormais inévitable, mais il existe un risque énorme d’enlisement. À mon sens, pour que cette intervention soit réussie, trois conditions sont nécessaires : il faut d’abord qu’il y ait une légitimation du pouvoir politique au Mali. Des élections doivent être organisées, il doit y avoir une volonté de répondre à l’origine du conflit dans le Nord-Mali en termes de légitimité politique.
Il faut par ailleurs que les mouvements touaregs du Nord-Mali, le MNLA [Mouvement national de libération de l’Azawad], et les islamistes d'Ansar Dine prennent position en faveur de l’armée malienne contre Al-Qaïda au Maghreb islamique et Mujao [Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest]. Leur soutien et leur connaissance du terrain sont indispensables à l’armée malienne et à la force internationale.
Et, en dernier lieu, il est indispensable de s’attaquer à la cause du développement des filières islamistes dans la région : l’absence d’avenir. Il faut que soient menées des actions de développement et de réinsertion dans cette région. Il faut donner des perspectives aux jeunes en développant l’activité économique et en contrôlant les réseaux mafieux. À mon sens, le développement est un préalable à l’action militaire.
L'Afrique de l'Ouest s'entend sur un plan d'intervention armée au Mali
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Le groupe islamiste d'Ansar Dine se dit "prêt à négocier" pour la paix
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Première publication: 12/11/2012
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lundi 12 novembre 2012
Les tambours de la guerre
Les tambours de la guerre
Moncef Wafi- Le quotidien d’Oran
Les tambours de la guerre se font de plus en plus précis, nous arrivant à l’oreille par-dessus les dunes et traversant les ergs de l’immense Sahara. Le forcing de Paris pour avoir sa guerre par procuration et libérer ses otages a fini par payer et ce ne sont pas les sacro-saints principes de l’Algérie qui y vont changer grand-chose. Le Sahel, cette contrée semi-lunaire à cheval entre plusieurs territoires de chasse, devra donc être colonisé par l’Africom qui peut remercier au passage ces alliés d’Al-Qaïda et sa succursale régionale l’Aqmi. Pour ceux qui ne connaissent pas l’Africom, c’est un commandement unifié pour l’Afrique, United States Africa Command pour les anglophones, et qui est destiné à coordonner toutes les activités militaires et sécuritaires des Etats-Unis sur ce continent.En gestation depuis plusieurs années, il fut décidé de créer un état-major spécifique pour le continent africain durant l’été 2006. Sur la base de constat, un think tank israélo-américain, l‘Institute for Advanced Strategic and Political Studies (IASPS), a préconisé la création de l’Africom. Annoncé par l’administration Bush le 6 février 2007, il a commencé à fonctionner le 1er octobre 2008. Ça c’est pour le cours d’histoire et pour les amoureux des conspirations sachez que la création d’Aqmi ne répondait qu’à un seul objectif, celui de permettre l’implantation des GI’s aux portes sud de l’Algérie. La Cédéao, bras armé de Paris pour la circonstance, attend d’Alger et d’autres capitales africaines d’engager leurs troupes au sol pour libérer le Nord-Mali en renfort des drones américains et des troupes d’élite françaises, celles-là mêmes qui ont assassiné Kadhafi. Le dernier sommet à Abuja, au Nigéria, doit entériner le plan stratégique pour une intervention armée dans la région avant de le transmettre au Conseil de sécurité de l’ONU, via l’Union africaine, avant la fin novembre, calendrier oblige. Ce plan a revu en gros les effectifs de la chair aux canons, issue de diverses nationalités, et la présence de 200 à 400 militaires européens pour mener directement des actions d’élimination.Une drôle de guerre devra donc éclater et se répandre au-delà des frontières physiques consacrant par là une présence de fait de troupes étrangères dans une région aux richesses souterraines insoupçonnables. Les pays qui auront tiré une balle ou envoyé un bon d’essence pour faire voler un drone assassin revendiqueront une part du gâteau pour relancer leur économie moribonde. L’Espagne et l’Italie, au bord de l’asphyxie, feront prévaloir la présence de deux caporaux dans le contingent européen parti à l’assaut de la cinquième armée du monde pour discuter un contrat pétrolier ou prétendre à un champ minier. Voilà pourquoi l’Europe s’empresse de claironner à la guerre et ce n’est ni pour éradiquer le terrorisme, ni pour sauver les populations africaines de la misère. Quoi qu’il en soit, leur guerre, et c’est un grand mot, aura lieu. Des soldats africains seront tués, peut-être même des Algériens et en fin de compte rien ne changera. Le terrorisme sera toujours résiduel tant qu’il arrange les affaires des grands de ce monde.
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5175408
12 novembre 2012
samedi 10 novembre 2012
le : samedi 10 novembre 2012
Mali: les alliances d'Ansar Dine en question
Des représentants du mouvement Ansar Dine participent au dialogue politique malien, à Ouagadougou, le 6 novembre 2012.
AFP/Yempabou Ahmed OUOBA
Par RFI
En attendant le sommet des chefs d'Etat de dimanche, les ministres de la Cédéao ont débattu, vendredi 9 novembre à Abuja, des modalités concrètes d'une intervention militaire au Nord du Mali. Parallèlement, des discussions continuent à Ouagadougou pour un règlement politique de la crise. Après une semaine de discussions avec la médiation de la Cédéao, Ansar Dine a affirmé rejeter le terrorisme et l'extrêmisme et s'est dit prêt à discuter avec Bamako et les autres groupes armés. Des contacts informels entre le MNLA et le mouvement de Iyad Ag Ghali se tiennent à Ouagadougou.
NOTRE DOSSIER SPÉCIAL MALI
Officiellement il n'y a pas à Ouagadougou de pourparlers entre les deux mouvements touaregs maliens mais les représentants des deux camps présents se parlent. Il y a 48 heures, un responsable du MNLA a même invité tout le monde à dîner chez lui. Les discussions ont été très franches, très directes, confie l'hôte du dîner.
Ces dernières semaines, plusieurs réunions ont été tenues entre divers membres d'Ansar Dine et du MNLA, sans aboutir à un accord sur les questions qui fâchent, à savoir la charia et les liens avec AQMI. Mais depuis le début de semaine, Ansar Dine a déclaré vouloir lutter contre l'extrémisme et le terrorisme.
Dénouer les liens d'Ansar Dine et d'AQMI
Est-ce suffisant pour rapprocher les deux frères ennemis touaregs ? On attend de voir si les paroles seront concrétisées sur le terrain, explique un représentant du MNLA, avant d'ajouter : Ansar Dine doit retirer ses forces d'AQMI et se rapprocher de celles du MNLA. Mais les hommes de Iyad Ag Ghali ont-ils la volonté et les moyens de rompre avec AQMI ? Les analyses des observateurs divergent. Certains estiment qu'Ansar Dine est otage militairement et financièrement d'AQMI. D'autres affirment que l'alliance entre Ansar Dine et AQMI n'est qu'une alliance de circonstance et que se débarrasser des salafistes ne sera pas insurmontable, AQMI s'étant affaibli parce qu'il ne dispose pas du soutien des populations maliennes.
Les explications du porte-parole d'Ansar Dine, Mohamed ag Aharib, ou comment se démarquer d'AQMI et du Mujao sans couper les ponts.
Mohamed ag Aharib: On est totalement indépendants du Mujao et d'AQMI, en contact mais pas complices
Le Mujao comme al-Qaïda sont des organisations qui répandent l'islam, donc on ne peut pas dire que l'on combat des musulmans, c'est contre nos principes. On rejette, on ne pratique pas le terrorisme mais on n'a pas dit que le Mujao et AQMI sont des terroristes... nous sommes une organisation indépendante, autonome, locale. On n'est pas affiliés ni à X, ni à Y...
Écouter (01:18)
10/11/2012 par Charlotte Idrac
TAGS: ANSAR DINE - AQMI - MALI - MUJAO - TERRORISME
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Crise du Sahel: Pourquoi le Niger ne bouge pas
Encerclé par la rébellion des cousins Touaregs du Mali et les groupes terroristes qui font la loi à l'Ouest, la confusion qui règne encore en Libye à l'Est et l'activisme violent de Boko Haram qui s'étend sur le flanc Sud du pays, le Niger affiche une stabilité surprenante. Pour combien de temps encore?
Chef touareg malien au Niger, 5 mars 2005. REUTERS
L'AUTEUR
Chawki Amari
Octobre 2012, le climat dans la grande vallée de l'Azawak s'est adouci après les brûlantes envolées de l'été, où les températures montent à 50°, et les turbulences météo du Printemps arabe, qui a aussi touché les zones mixtes arabo-africaines et réveillé les berbérités sahélo-sahariennes.
Des bâches bleues alignées en plein désert, aux fins fonds du Sahara. Dans ces camps précaires disséminés le long de la frontière nigéro-malienne comme à Mangaizé, Gaoudel, Ayourou, Banibangoun, Chinagoder, Abala ou encore Tililia, près de 100.000 Touaregs maliens fuyant les combats entre milices et les exactions à Gao et Tombouctou, se sont réfugiés.
Pas loin de chez eux, au Niger, des Touaregs réfugiés chez des Touaregs, par une absurde frontière coloniale de 850 kilomètres qui les a séparés. Si à l'Ouest, la complexité est connue, entre rebelles nationalistes touaregs, islamistes touaregs et groupes armés islamistes de l'Aqmi, Mujao et Al Qaïda, à l'Est, le Niger est relativement stable, même s'il scrute avec angoisse les plaines arides et regs cassants qui le séparent de son voisin.
Un peuple, deux pays
Mais quelles sont les différences entre le Nord Mali et le Nord Niger? Peu nombreuses. Des paysages pauvres et désertiques, la même géologie avec un petit massif montagneux au centre, l'Ifoghas au Mali (région de Kidal) et l'Aïr au Niger (région d'Agadès), autour desquels vivent plus d'1 million et demi d'Imouhagh et Imajaren (tels que se désignent les Touaregs, berbères sahariens). 700.000 d'un côté, près d'un million de l'autre, soit le dixième chacun de la population de leurs Etats, Mali et Niger.
Les mêmes peuples, avec la même culture, la même langue, et qui partagent tristement les mêmes sécheresses chroniques et les mêmes places dans les bas de tableaux d'indices de développement humain. Une même pauvreté, avec des Etats centraux ethno-différenciés bien plus au Sud, peu soucieux de leur sort, ce qui a donné plusieurs et mêmes mouvements de rébellion. Les similitudes s'arrêtent à peu près ici.
Séparés par la grande vallée de l'Azawak, affluent mort du fleuve Niger mais reliés par ce dernier, les Touaregs de l'Igoghas malien et ceux de l'Aïr nigérien ne sont plus d'accord sur la nécessité de créer un grand Etat targui (touareg) au milieu de nulle part.
«On a fait deux rébellions, la seconde a coûté beaucoup de vies, un retard énorme au nord et une troisième risque d'être l'enfer pour la communauté touareg», a expliqué lors d'un forum sur la paix et le développement qui s'est tenu dans l'Aïr au début de l'année, Rhissa Ag Boula, ex-rebelle armé des deux insurrections targuies au Niger (1991 et 2007).
Le retour de Libye
Contrairement au Mali et à la suite des rébellions, l'intégration au Niger a réussi, et nombreux sont les Touaregs dans l'armée, administration, aux postes de chef d'état-major ou de comme l'actuel Premier ministre Brigi Riffini ou encore Rhissa Ag Boula, ancien ministre, et qui est d'ailleurs devenu conseiller du président nigérien Mahamadou Issoufou, élu en 2011.
Si la répression au Mali contre les Touaregs a toujours été beaucoup plus féroce qu'au Niger, au retour de Libye, les Touaregs militarisés par Kadhafi n'ont pas eu la même destinée. Au Niger, ils ont été désarmés à la frontière.
Les Maliens en revanche ont gardé leurs armes, c'est toute la différence. Même si au Niger comme au Mali, on n'était pas vraiment contre Kadhafi, qui les soutenait financièrement et arrivait à contenir les islamistes, on dit que ce sont les Touaregs maliens qui ont «donné» l'ex-dictateur libyen aux Français, livrant sa position GPS lors de sa fuite, en échange d'un retour sain et sauf au Mali, avec armes et bagages.
En cause, l'inconscience de Amadou Toumani Traoré, l'ex-président malien renversé, ajouté à son indifférence au sort des populations du Nord, selon les Touaregs nigériens. Entre les deux, les positions sont aujourd'hui bien tranchées et les Touaregs de l'Aïr soutiennent leur président, favorable à une intervention militaire internationale et qui insiste sur la nécessité de réserver à l’Etat «le monopole de la violence», même si tous ne sont pas d'accord sur la présence de militaires français et américains sur leu sol. Au milieu de ce chaos qui s'annonce les réfugiés se serrent en plein désert, tirant un peu plus sur leurs bâches bleues.
Un modèle pour la région
Des élections libres, un régime semi-présidentiel, des indicateurs macroéconomiques en amélioration constante et des institutions qui fonctionnent. C'est la république du Niger d'aujourd'hui, bon élève de la région.
Pour saluer les nouvelles démocraties d'Afrique, le président américain Obama lui-même a choisi d'honorer le Niger en invitant l'année dernière Mahamadou Issoufou, son président. Même chose pour le FMI, qui prévoit 14% de croissance au Niger pour cette année, et Christine Lagarde qui pour sa tournée africaine, a choisi d'atterrir à Niamey.
Depuis le retour à la démocratie en 2011 et l'élection de Mahamadou Issoufou, le Niger est l'exemple à suivre, où toutes les vieilles querelles, guerres de clans et de territoires se règlent dans un cadre démocratique.
Tout n'est pourtant pas simple, avec un faible PIB de 10 milliards de dollars (uranium et un peu de pétrole), les dépenses militaires ont dû augmenter pour contrer les menaces extérieures et des dizaines de milliers de travailleurs expatriés ont du quitter la Libye pour venir grossir les rangs du chômage.
Le modèle du radicalisme islamique
De plus, la situation sociale est fragile. Musulmans à 90%, les Nigériens sont comme les pays de l'islam, travaillés par les pétrodollars et la propagande qatarie et saoudienne, qui veulent y imposer un modèle salafiste strict et austère. Souples et bon buveurs (ancestrale bière de mil, produite localement), les Nigériens s'inquiètent déjà.
L'alcool devient plus rare et il n'est aussi plus anachronique de voir à Niamey des femmes en voile intégral et des milices du mouvement radical Haoussa Boko Haram traîner dans les villes du Sud.
Si les enlèvements, d'Occidentaux en général, ont toujours lieu au Niger, la stabilité est encore là. Pour combien de temps encore? L'intervention militaire au Mali, prévue pour les prochaines semaines, va tout compliquer, même si pour beaucoup de Nigériens, ce sera moins pire que le contrôle de la région par le consortium diabolique Aqmi-al-Qaida-Mujao.
Pour les Maliens réfugiés en revanche, c'est tout le ciel et leurs bâches bleues qui risquent de leur tomber sur la tête, avec une nouvelle guerre et de nouvelles errances. Dans tous les cas, rien ne se fera sans les Touaregs, qui sont aujourd'hui au centre de la bataille et qui feront de leur pays des Etats de droit ou des terres sans Etats.
Chawki Amari
Slate Afrique
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Une différence fondamentale
Soumis par krismo, le 22/10/2012 à 17h31
Bien que votre article soit assez bien cadré et sonne "juste" en termes de similitudes socio-géographiques, vous négligez quelques différences fondamentales qui peuvent expliquer l'actuelle "résilience" du Niger :
1/ l'exploitation minière d'Arlit - alors que le Nord Mali n'est aucunement exploité, cette partie du Nord Niger constitue un véritable poumon économique de production et explique grandement la différence de comportement du pouvoir central face aux crises rebelles récurrentes
2/ une "tradition" militaire assez ferme, héritage de Kountché, qui fait que l'espace nigérien est relativement bien & sérieusement tenu depuis de nombreuses années, surtout comparé au Mali
3/ une forte implication actuelle de la communauté touarègue dans les affaires (régionales et nationales) de l'Etat (et le secteur privé ... voir transport et autres) où ils trustent un nombre assez important de responsabilités jusque dans le secteur minier. Et difficilement réalisable dans toute autre forme de structure si la présente venait à etre balayée par des evènements internes (coup d'état, ..) ou externes (Aqmi & consorts).
4/ un président démocratiquement habile, soucieux des alliances, audacieux (que n'a-t'on pas entendu lorsqu'il a - coup de maitre - nommé un touareg comme premier ministre l'année passée - depuis, silence radio), multiethnique de par ses branches familiales et issu de la matrice minière (Somair) ..
Enfin un déferlement actuel sur Niamey de toute la communauté sécurito-humanitaire (forces spéciales FR et US, relocalisation des services US de coopération initialement basés à Bamako, etc.) depuis la chute infernale de Bamako.
Cela sera-t'il suffisant pour préserver le Niger dans l'avenir ?
J'en suis fortement persuadé.
LETTRE OUVERTE DU MNLA À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
Vendredi, 09 Novembre 2012 23:35
ÉTAT DE L’AZAWAD
Unité – Liberté - Justice
CONSEIL TRANSITOIRE DE L’ÉTAT DE L’AZAWAD
CTEA
Lettre ouverte :
à Monsieur le Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), New York (USA)
à Monsieur le Président de la Commission de l'Union Européenne (UE), Bruxelles (Belgique)
à Madame la Présidente de la Commission de l'Union Africaine (UA), Addis Abeba (Éthiopie)
à Monsieur le Président de la Commission de la Communauté Économique Des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Abidjan (Côte d'Ivoire).
Vos Excellences,
Permettez-nous, de vous rappeler toute la complexité de la question de l’Azawad et des implications d’une intervention militaire dans cette région.
Ni le problème, ni le milieu humain, culturel et même géographique, ni les acteurs locaux et sous régionaux, ne sont pareils à nuls autres.
L’Azawad, qui est malheureusement et malgré lui, l’épicentre de la crise sahélienne, n’est ni la Somalie, ni l’Afghanistan, en dépit de certaines comparaisons avancées dans les multiples déclarations qui fusent dans la presse. Les paradigmes sont différents, par conséquent, les méthodes et les approches devraient l’être aussi.
Excellences, le conflit qui oppose l’Azawad au Mali remonte à plus d’un demi siècle, après le départ du dernier soldat français du territoire de l’ex Soudan Français.
La nature du conflit demeure fondamentalement politique. Son socle identitaire et culturel était connu bien avant l’indépendance du Soudan Français.
Il est régulièrement rappelé par les soulèvements périodiques de notre peuple depuis l’invasion française et contre l’occupation malienne, dont le dernier en date remonte à janvier 2012.
Nous considérons que la question constitue un cas de décolonisation inachevée du fait de la seule volonté de la France coloniale.
Ce soulèvement porté par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) a réussi à bouter hors de notre territoire l’armée et les symboles de l’Etat malien dès le 1er avril 2012, avant de proclamer unilatéralement la cessation des opérations militaires le 5 avril, et déclarer l’État indépendant de l’Azawad, le 6 avril 2012.
Les groupes de narco-terroristes qui occupent aujourd’hui les grands centres urbains de l’Azawad en y semant la terreur s’y sont implantés profitant de l’attitude complaisante de l’Etat malien et de la complicité active de certains dirigeants qui ont favorisé leur prolifération.
Bénéficiant des soutiens extérieurs dont ceux d’États, ces groupes tentent à présent de spolier les acquis de la libération de notre territoire d’où ils espèrent se fortifier et porter la menace terroriste jusqu’en Occident.
Au-delà de ce sombre tableau, le MNLA, comme le prouve nos démarches, a toujours privilégié le dialogue et la négociation pour résoudre ce conflit.
Malheureusement, le silence et le mépris des régimes maliens à nos offres répétées de dialogue nous ont, à chaque fois, contraints au choix détestable de la guerre que nous impose en permanence l'attitude de l'État malien.
Nous avons souscrit à toutes les initiatives de médiation d’où qu’elles viennent. Nous avons accepté dans l’intérêt supérieur de notre peuple d’envisager toutes les options acceptables de sortie de crise et de règlement définitif du conflit dans la perspective d’une paix durable pour notre peuple, les États voisins et la sous région.
La communauté internationale, plus préoccupée par notre déclaration d’indépendance comme fait constitutif d’atteinte à l’intégrité territoriale de l’État du Mali, nous a mis en quarantaine et a assisté sans rien faire à l’émergence sur notre territoire de forces obscurantistes qui s’y sont installées depuis plus d’une décennie avec la complicité et l’appui avéré de l’État malien.
Le MNLA n’a aucune affiliation, ni avec des groupes extrémistes islamistes, ni avec des bandes de narcotrafiquants, et encore moins avec des nébuleuses terroristes. Le temps et les événements l’ont suffisamment démontré. Toute confusion allant dans ce sens ne saurait relever que de la mauvaise foi.
La maturité politique du MNLA, qui n’est plus à démontrer, représente un gage pour la paix et la stabilité dans l’Azawad, les Etats voisins, la sous région et la communauté internationale, ainsi qu’un levier déterminant pour éradiquer la menace terroriste et fondamentaliste.
Avec un sens élevé de nos responsabilités, nous avons en permanence affirmé et réitéré notre engagement, y compris au prix du sacrifice ultime, à contribuer à la lutte anti terroriste dans le cadre d’une plateforme internationale.
Mieux, nous avions sollicité de la communauté internationale de nous garantir la neutralisation des interférences politiques extérieures néfastes, à charge pour nous d’éradiquer la menace terroriste dont, in fine, nous sommes les premières victimes.
Enfin, nous avons consigné notre philosophie, notre vision sur la base des aspirations de notre peuple, dans une plateforme politique, qui porte des engagements fermes pour nous-mêmes, les nations voisines, la sous région et la communauté internationale,
Le MNLA reste convaincu que :
- sans une reconsidération de la position de la communauté internationale concernant le MNLA, aucune solution fiable ne saurait prendre place. Toute intervention militaire sous régionale ou internationale qui ne s’appuierait pas sur le MNLA est vouée à l’échec, quels que soient par ailleurs les moyens humains, techniques et financiers déployés.
La raison en est que le MNLA, dont l’armée a chassé celle du Mali en quelques jours, est toujours sur le territoire de l’Azawad. Du reste, aucun pays voisin ne peut attester d’avoir vu nos forces franchir sa frontière.
Le MNLA maîtrise parfaitement bien les réalités sociologiques et les règles de la guerre en zone désertique, tout en jouissant d’une bonne connaissance du terrain et du soutien des populations.
En outre, le MNLA peut éviter les dégâts collatéraux, ce qui n’est pas le cas de l’armée Malienne et celle de la CEDEAO.
Ce n’est pas tant que nous cherchions à y être associés, mais c’est tout simplement la voie de l’objectivité, de la logique, du réalisme et de l’efficacité que de nous intégrer dans le dispositif de sécurisation de l’Azawad.
Tout cadre qui n’associerait pas le MNLA ne ferait qu’amplifier le chaos et généraliser le danger à toute la sous région.
Notre offrons, compte tenu de ce qui précède, de régler le problème politique MNLA–Mali , et de confier à notre Armée le soin de bouter dehors les islamo-narco-terroristes.
C’est la seule solution réaliste, peu coûteuse sur les plans humain et matériel.
Sinon, cette intervention engendrera un immense chaos humanitaire et n’aura aucune chance d’atteindre les objectifs politiques et militaire visés.
Nous vous rappelons que les pays fournisseurs des contingents militaires de la CEDEAO (Mali, Burkina Faso, Niger), Algérie, ont toujours bénéficié de l’assistance de la communauté internationale pour la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue sans succès.
Le scénario idéal reste, cependant, celui qui consiste à parvenir à la stabilisation du pouvoir à Bamako afin de créer les conditions minimales d’une négociation entre le Mali et le MNLA et, in fine, d’aboutir à un accord de paix sur la base duquel sera défini rapidement le schéma de l’éradication de la menace narco terroriste.
Par ailleurs, nous attirons votre attention, sur la question humanitaire qui apparaît inquiétante.
La situation dans les camps des réfugiés et l’état des populations déplacées deviennent de plus en plus préoccupants, face à la démobilisation de la communauté internationale, plus sensible à l’ampleur de la crise syrienne qu’au drame qui se joue dans le sahel.
De nombreuses personnes, dont des milliers de femmes d’enfants, errent dans les camps de réfugiés sans aucun espoir. Dans les centres urbains sous la coupe des groupes terroristes, les jeunes sont embrigadés, les femmes terrorisées.
Le MNLA réitère toute sa confiance à vos Excellences et vous assure de tout son soutien dans la réalisation de votre mission, tant est qu’elle tend à la recherche d’une solution définitive et durable du conflit.
Tout en réitérant notre ferme engagement à vous appuyer dans votre tâche, nous prions vos Excellences d’agréer l’expression de notre très haute considération.
Fait le 09 novembre 2012
Pour le Conseil Transitoire de l’État de l’Azawad
Hamma Ag Mahmoud
Chargé des Relations Extérieures et de La Coopération Internationale
et
Moussa Ag Assarid
Chargé de la Communication et de l'Information
Lettre de félicitations à Barack Obama
Mercredi, 07 Novembre 2012 00:00
ETAT DE L’AZAWAD
Unité – Liberté - Justice
CONSEIL TRANSITOIRE DE L’ETAT DE L’AZAWAD
CTEA
Lettre à Son Excellence Barack Obama
Excellence,
Le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) se félicite de votre élection à la magistrature suprême des États Unis d'Amérique (USA) pour les quatre prochaines années.
Nous fondons beaucoup d'espoir sur votre gouvernement et vous-même pour le règlement définitif du conflit de l'Azawad qui dure depuis plus de cinquante ans dans l'esprit de justice et d'équité.
Fait à Nouakchott, le 7 novembre 2012
Hamma Ag Mahmoud
Membre du Conseil Transitoire de l'État de l'Azawad (CTEA)
Chargé des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale
Le Mali renoue avec le génocide dans l’Azawad
Lundi, 05 Novembre 2012 23:31
Le Mali renoue avec le génocide dans l’Azawad
De 1991 à 1996, le Mali d’Amadou Toumani Touré (ATT) et d'Alpha Oumar Konaré s’était livré à un génocide dans l’Azawad sans susciter beaucoup de réactions de la communauté internationale.
Chaque fois que l’armée malienne assassinait des populations civiles, Radio Mali se fendait d’un communiqué rédigé dans les mêmes termes que celui du 29 Octobre 2012, à la suite du meurtre de 52 personnes résidant près de Diabaly, Cercle de Niono, Région de Ségou, et dont le seul tort était d’être Azawadiens.
Le mode opératoire est le même qu’autrefois, prouvant que les autorités maliennes sont toujours inspirées par les criminels prédateurs qui ont ruiné le pays.
Les auteurs du meurtre de ces 52 personnes n’en sont pas à leur premier forfait. Confirmant la complicité du pouvoir de Bamako avec eux, ce dernier n’a à ce jour pris aucune mesure, malgré de multiples interpellations.
Il n’y a qu’à lire et écouter la presse malienne pour comprendre que les autorités de Bamako ont donné carte blanche à certains militaires pour faire un « kokadjè », un nettoyage ethnique, dans l’Azawad. Le massacre de plus de 60 civils en quelques jours autour de Diabaly, dont font partie les 52 cités plus haut, et la vidéo de ces forfaits visible sur Internet prouvent que nous ne nous trompons pas.
Le gouvernement du Mali et son armée n’envisagent nullement une guerre contre les terroristes et les narcotrafiquants. Ils ont au contraire tissé de solides relations avec eux depuis plus de 12 ans.
Comme le prouve le communiqué du 29 octobre 2012, ils vont s’adonner à leur sport favori, le génocide de la population de l’Azawad, en trompant la Communauté Internationale sur leurs intentions véritables.
Le drame de Diabaly augure mal de la conduite des opérations militaires de la CEDEAO prévues dans la région. Aussi la Communauté Internationale se doit-elle d’être prudente, si elle ne veut pas prendre le risque d’être responsable d’un génocide, doublé d’un chaos humanitaire, dans une région où les blessures des années 60 et 90 sont encore vives.
Si l’on n’y prend pas garde, cette intervention sera pensée par le Mali, et faut-il le craindre par la CEDEAO, comme l’occasion d’exercer une vendetta sur le peuple de l’Azawad.
La Communauté Internationale, plus particulièrement la France, qui pèse d’un poids bénéfique dans la région, auront alors à répondre des débordements et exactions commises.
Aussi, avant qu’il ne soit trop tard, lançons-nous un appel pressant aux membres de la Communauté Internationale afin de mettre un terme à la dérive des autorités maliennes. Dérive dans laquelle elles risquent d’entraîner les pays de la CEDEAO et leurs alliés.
Fait le 2 novembre 2012
Hamma Ag Mahmoud
Membre du Conseil Transitoire de l'État de l'Azawad (CTEA)
Chargé des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale
Contact : infosmnla@gmail.com
COMMUNIQUÉ N° 35 DU 30 OCTOBRE 2012
Mardi, 30 Octobre 2012 17:25
Un nouveau massacre de 52 civils commis par des éléments de l’armée malienne
Le 25 octobre 2012, à Tolletene, un détachement de l’armée malienne a massacré 52 personnes civiles appartenant à l’ethnie touarègue. Cliquer ici pour voir la vidéo du crime.
Le massacre a eu lieu dans un campement installé près de Djoura, dans la région de Mopti. Le détachement de l’armée malienne est venu de Djabally. Une mission d’anciens gendarmes a été envoyée sur place par le MNLA pour effectuer une enquête.
C’est avec la plus grande inquiétude que le MNLA a pris connaissance de ces crimes odieux. Ils prouvent une fois de plus le manque de discipline de l’armée malienne et le danger qu’elle représente pour les populations de l’Azawad.
Fait, le 30 octobre 2012
Moussa Ag Assarid
Membre du Conseil Transitoire de l'Etat de l'État de l'Azawad (CTEA)
Chargé de la Communication et de l'Information
Contact: infosmnla@gmail.com
COMMUNIQUÉ N° 34 DU 24 OCTOBRE 2012
Mardi, 23 Octobre 2012 23:30
EXÉCUTIONS SOMMAIRES DE CIVILS AZAWADIENS PAR L'ARMÉE MALIENNE
Le MNLA a appris, avec tristesse et stupéfaction, l’assassinat d’au moins neuf civils touaregs (tamachek) par la tristement célèbre unité de l’armée malienne positionnée à Diabali au nord de Ségou au Mali.
Douze hommes ont été capturés le lundi 22 octobre 2012 vers 10 heures (TU) sur le site d’une fixation de populations nomades près du lieu dit « Robinet Echeikh » au nord de Sokolo à 75 kilomètres de Diabali par une patrouille de l’armée malienne partie du poste de Diabali, celui là même où furent froidement exécuté le 8 septembre dernier 16 civils en majorité mauritaniens. Après recoupement de plusieurs témoignages dont le rescapé (le seul teint noir), il est établi que neuf des personnes enlevées ont été lâchement exécutées sur le chemin de retour de la patrouille dans la forêt qui borde le poste. Dans ce campement, cette patrouille militaire, a emporté, entre autres, un véhicule 4x4, 3 motos et 3 chargements de moutons. Ces massacres de civils répétés montrent encore une fois la véritable nature de l'armée malienne.
Le MNLA condamne ce crime odieux et crapulé avec la dernière rigueur, adresse ses condoléances les plus attristées aux familles endeuillées et réclame auprès de la communauté internationale une enquête indépendante urgente.
Les populations azawadiennes, songhaïs, touarègues, maures et peulhs n’ont que trop enduré les stigmates de la désolation et de la violence aveugle entretenue aussi bien par le Mali que par les groupuscules mafieux qui lui sont directement ou indirectement affiliés et insidieusement installés sur le territoire de l’Azawad depuis plusieurs années.
Le silence de la communauté internationale face aux crimes commis contre des civils azawadiens par l’Etat malien et son armée, devient assourdissant et ressemble désormais à une coupable indifférence s’agissant de la vie et de la dignité humaine.
Aussi, nous exigeons de la communauté internationale une condamnation urgente de la série d’assassinats et d’exécutions sommaires de civils azawadiens par les forces maliennes et leurs milices depuis le début du conflit opposant l’Azawad au Mali. Nous demandons à ce que ces massacres s'arrêtent et que les auteurs soient traduits devant la justice.
Le MNLA informe solennellement, la médiation de la CEDEAO, les pays du champ, l’Union Africaine, l’Union Européenne et le Conseil de Sécurité des Nations Unies ainsi que l’envoyé spécial pour le Sahel de l'ONU, que si de telles pratiques ignobles se poursuivaient, notre mouvement ne se sentirait plus tenu par son engagement de mettre fin aux opérations militaires, décidé unilatéralement et scrupuleusement observé à partir du 5 avril 2012.
Fait le 24 octobre 2012
Moussa Ag Assarid
Membre du Conseil Transitoire de l’Etat de l’Azawad (MNLA)
Chargé de la Communication et de l’Information
Contact: infosmnla@gmail.com
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