jeudi 29 mars 2012

ACTUALITÉ Monde RSS Mali: trois présidents ouest-africains renoncent à se rendre à Bamako


 - Publié le 29/03/2012 à 14:49


L'annulation de la mission ouest-africaine est intervenue peu après une manifestation à l'aéroport de Bamako où des dizaines de manifestants pro-junte ont envahi le tarmac brièvement dans la matinée.
L'annulation de la mission ouest-africaine est intervenue peu après une manifestation à l'aéroport de Bamako où des dizaines de manifestants pro-junte ont envahi le tarmac brièvement dans la matinée.
Trois présidents ouest-africains (Côte d'Ivoire, Burkina Faso et Bénin), ont renoncé jeudi à se rendre à Bamako négocier avec la junte militaire à la suite d'une brève manifestation a l'aéroport par des partisans des auteurs du coup d'Etat, a appris l'AFP de sources concordantes.
Alassane Ouattara, chef de l'Etat ivoirien et président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) "était dans l'espace aérien malien, il a fait demi-tour", a indiqué une source aéroportuaire.
Blaise Compaoré, président burkinabé et médiateur dans la crise malienne, "ne vient plus", selon une source sécuritaire.
Boni Yayi, chef de l'Etat béninois et président en exercice de l'Union africaine (UA) "ne vient plus" non plus, selon une source proche de la délégation béninoise.
Ils devaient se retrouver à Abidjan pour "une réunion d'urgence" à la suite de cet incident, a-t-on appris auprès de la présidence du Burkina.
L'annulation de la mission ouest-africaine est intervenue peu après une manifestation à l'aéroport de Bamako où des dizaines de manifestants pro-junte ont envahi le tarmac brièvement dans la matinée.
Ils entendaient protester contre la venue de cette délégation pour discuter avec la junte de la manière de revenir au plus vite à l'ordre constitutionnel, une semaine après le coup d'Etat du 22 mars qui a renversé le président Amadou Toumani Touré.


MNLA : « L’indépendance ne se donne pas, elle se mérite »
Interview du porte-parole de la rebellion au Mali.
MERCREDI 28 MARS 2012 / PAR DOUNIA BEN MOHAMED

 


Mossa Ag attaher porte parole du MNLA
Depuis le 17 janvier dernier, un groupe de combattants touareg, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), s’est fait connaître en attaquant des positions de l’armée malienne dans le nord du Mali, revendiquant l’indépendance de l’Azawad. Allant de victoire en victoire sur les formes armées maliennes et provoquant, indirectement, la chute du président ATT, à la suite d’un coup d’état militaire. Alors que la ville de Kidal, encerclée par les troupes du MNLA, serait sur le point d’être « libérée », Mossa Ag Attacher, chargé de communication du bureau politique du MNLA, au niveau national et international, répond aux questions d’Afrik.com.
http://www.afrik.com/article25192.html 


Afrik.com : Comment avez-vous réagi au coup d’état militaire du 21 mars dernier ? Avez-vous changé de stratégie ? Craignez-vous que les forces maliennes soient davantage équipées comme le réclame les putschistes ?
Mossa Ag Attaher : Nous restons très distants et réservés par rapport à ce coup d’état. Nous ne nous sommes pas du tout exprimés sur le sujet avant aujourd’hui. Je préfère parler d’un malaise au sein de l’armée plutôt que d’un manque de moyens militaires. Je peux vous dire que n’importe quel officier ou homme politique qui arrive au pouvoir ne pourra utiliser plus de moyens. Le Mali a utilisé tous les moyens militaires dignes d’une guerre entre deux pays contre nous. Des avions, des hélicos, des blindés, des chars… mais l’échec a toujours été au rendez-vous. Donc ce n’est ni une question de manque de moyen ni de négligence mais une question de volontés opposées. Nous restons sereins. Nous savons que le Mali ne pourra pas utiliser plus de moyens contre nous, ce n’est pas un jeune capitaine qui arrive avec aucune expérience de l’Etat qui nous fera reculer.

Afrik.com : Quelles conséquences sur le terrain ? Allez-vous continuer à faire pression par les armes pour contraindre les nouvelles autorités à ouvrir des négociations ?
Mossa Ag Attaher : Nous ne sommes pas dans une logique de chantage avec l’Etat malien. Ce que nous voulons c’est leur montrer, ainsi qu’au monde entier, que la volonté de l’Azawad doit être entendue. Nos objectifs restent les mêmes : libérer les trois villes du nord, Kidal, Gao et Tine-Bouctou (Tombouctou). Notre combat n’a pas changé depuis le 17 janvier. Et l’on va continuer jusqu’à la libération totale de la zone. Si la junte au pouvoir aujourd’hui exprime de manière claire sa volonté de privilégier une solution politique pour le problème qui nous oppose à l’Etat malien, nous sommes disposés à l’entendre. Si l’Etat malien se reprend et accepte le droit du peuple de l’Azawad à l’autodétermination alors nous seront prêts à arrêter les hostilités le jour même. Par contre, si le capitaine qui a pris le pouvoir cherche des moyens nouveaux pour se battre contre nous, alors nous lui disons que le rendez-vous se fera sur le terrain.

Afrik.com : Justement, quelles sont vos positions sur le terrain ?
Mossa Ag Attaher : Aujourd’hui, nous occupons 85% du territoire de l’Azawad. Sachant qu’au moment où nous parlons Kidal est encerclée par nos troupes et devraient être libérées dans les heures prochaines. Nous avons mis en déroute l’armée malienne sur des positions importantes, dont Amachech, le camp le plus important, la ville d’Anéfis, Tessalit, Aguelhok. Des camps stratégiques de l’Etat malien depuis 50 ans.
« Nous occupons 85% du territoire de l’Azawad »
Afrik.com : Si les rebellions touareg, revendiquant l’autonomie de l’Azawad, ne sont pas nouvelles, depuis le 17 janvier, le MNLA est apparu comme une organisation politique structurée et armée qui a réussi à mettre en déroute les forces armées maliennes sur plusieurs points stratégiques dans le nord du Mali. Quelle est la nature de votre mouvement ?
Mossa Ag Attaher : Le MNLA est un « mouvement révolutionnaire » pas une rébellion, qui a deux entités : le bureau politique et l’état-major militaire. Le bureau politique regroupe de jeunes cadres de l’Azawad. L’état-major militaire lui, dirigé par le colonel Mohamed Ag Najim, chargé de la coordination de toutes les actions sur le terrain, est essentiellement constitué d’officiers qui sont issus des rebellions passées, intégrées dans les forces militaires maliennes suite aux accords de paix et qui ont déserté l’armée depuis le 17 janvier. Ainsi que des touareg partis en exil suite à la répression militaire, en Libye notamment.

Afrik.com : Combien comptez-vous d’hommes ?
Mossa Ag Attaher : Un mouvement révolutionnaire ne peut donner le chiffre exact de ses membres. Je peux seulement vous dire que nous sommes plus de deux milliers. On enregistre tous les jours de nouvelles adhésions. La semaine dernière, on a enregistré l’adhésion de plus d’une soixantaine d’élus nationaux et communaux, notamment des maires et députés, de l’Azawad. Avant le coup d’état, ils avaient peur de le faire, par crainte des représailles. Depuis, on voit chaque jour de nouvelles personnes nous rejoindre. Depuis la révolte de 1963, première réelle révolte touareg, la population de l’Azawad ne s’est jamais mise en tête que c’était fini. Ceux qui ont quitté la région, pour aller étudier à l’étranger, ou se sont engagés en tant que militaire dans des armées étrangères, ont acquis un savoir-faire dans l’idée de l’utiliser pour un changement dans leur région. Notamment en Libye. Mais on s’est dit que nous ne pouvions pas continuer à mourir dans d’autres contrées.
« Depuis le 17 janvier, il n’y a aucune négociation. Ni avec l’Etat malien ni avec les puissances étrangères. »

Afrik.com : Justement, la crise en Libye, avec le retour de nombreux touareg qui étaient engagés dans les armées libyennes de Kadhafi dans l’Azawad, avec des armes et des équipements militaires dans leur bagage, semble avoir été le moteur essentielle de votre attaque du 17 janvier et de vos réussites militaires depuis ?
Mossa Ag Attaher : Pas du tout. On nous a accusés d’avoir au sein de nos états-majors des mercenaires libyens. Après la révolte de 1963, les touareg ont été victimes d’une répression incroyable, tous les jeunes de 12-15 ans ont dû prendre la route de l’exil en direction de l’Algérie, de la Libye. Au cours de cet exil, ceux qui se sont retrouvés en Libye, ont trouvé un contexte favorable à l’acquisition d’un savoir-faire militaire. C’était l’époque de l’ouverture des camps d’entrainement aux étrangers par l’ancien dictateur. Ces jeunes ont intégrés massivement ces camps. Ils y ont reçu un entrainement militaire très important. Selon les témoins internationaux, les touaregs qui ont intégrés ces camps ont fait preuve d’une aptitude militaire extraordinaire, et ont gravi les échelons de l’armée libyenne. Des militaires engagés dans une armée nationale, ce sont des militaires de ce pays qui obéissent aux ordres au même titre que tout soldat, avec les mêmes missions et les mêmes salaires. Pourquoi faire d’eux des mercenaires ? 500 d’entre eux ont ensuite quitté ces camps pour revenir dans l’Azawad. Quand il y a eu l’insurrection de Bengazi, comme tous les militaires sous Kadhafi, ils ont reçu des ordres. Mais ce que l’on ne dit pas, c’est que les centaines de combattants touareg qui ont rejoint le MNLA, sont arrivés quatre mois avant la prise de Tripoli, et longtemps avant la prise de Syrte. Ce retour à ce moment précis, au moment où Kadhafi avaient le plus besoin de ses forces, confirment qu’ils ont exprimé un désaccord avec le dirigeant libyen au moment de l’insurrection. Dont beaucoup d’officiers qui avaient sous leur responsabilité des camps militaires entiers, où se trouvaient des stocks d’armes importants qu’ils ont ramenées avec eux. Des armes, des véhicules, des uniformes, etc. Ceci étant, il faut préciser que l’apport militaire de ces combattants n’est pas le plus important actuellement. Le plus important est issu des stocks incroyables de l’armée malienne qui, dans le cadre de la lutte antiterroriste que l’Etat n’a jamais mené, ont été envoyé par la France, l’Algérie, les Etats-Unis et que nous avons récupéré au fil de nos victoires sur le terrain.

Afrik.com : Quel était l’état des négociations avec les autorités maliennes avant le coup d’état militaire, et avec les puissances étrangères ? Et depuis ?
Mossa Ag Attaher : Depuis le 17 janvier, il n’y a aucune négociation. Ni avec l’Etat malien ni avec les puissances étrangères. La France a fait des offres pour une rencontre entre l’Etat malien et nous. Le ministre des Affaires étrangères française, lors de son passage à Bamako, a proposé un cessez le feu avant d’ouvrir des négociations. Mais au moment où nous l’envisagions, le Mali a envoyé plus de 200 véhicules pour attaquer nos positions. ATT a saboté la proposition de négociation française. On ne demande pas que la France ou l’Algérie supplie le Mali de nous donner notre indépendance. L’indépendance ne se donne pas, elle se mérite. Par le combat, sur le terrain.

Lire aussi : Mali : le Nord serait aux mains du mouvement armé Ançar Dine




MALI
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Trois Amadou contre Un !

    Décidément le Mali n’a pas encore fini de finir avec les actes d’une autre époque. Les démons du pillage et du vandalisme avaient pris congés, mais ont subitement récidivé.
Voilà que Amadou Sanogo, Amadou Konaré et Amadou Keita font partir leur homonyme Amadou Touré, sans une dose de pitié ou de pardon. Le premier est le président du CNRDRE, le deuxième  porte la parole et le troisième est le traducteur en Bamanankan. Le quatrième et le seul, est le général ATT, abandonné par les siens. Ces homonymes lui reprochent beaucoup de choses et surtout ce qu’ils appellent le laxisme dans le traitement de la crise du Nord. En plus de ce mal, d’autres maux s’ajoutent au lot : la crise de l’école, la cherté de la vie, la corruption, le favoritisme, le clientélisme, le je-m’en-foutisme… C’est vrai, un coup d’état est toujours condamnable sous une ère démocratique, mais quand la démocratie, au lieu de soigner les plaies, contribue à les rendre béantes, il faut agir et avec manière. C’est à cette scène que les Maliens ont assisté, du 21 au 22 mars. ATT est tombé de manière rapide et civilisée, sans difficulté majeure par des jeunes militaires déçus de la gestion catastrophique de la crise du Nord. Le général président n’a plus d’ami acquis à sa cause. Sa chute vertigineuse fut plus rapide que l’éclair et la population, en très grande partie, applaudit à dix doigts, comme si ATT était fortement « attendu au tournant » par le peuple Malien. A moins de cinq semaines des élections, la sanction divine a frappé aux portes du palais de Koulouba et le prince qui y vivait n’y est plus.
En effet, Amadou Haya Sanogo et ses hommes sont sous pression internationale et doivent aller vite pour remettre le pouvoir aux civils. La CEDEAO hausse le ton et menace d’intervenir avec force, si le CNRDRE refuse leur proposition de retour constitutionnel dans un bref délai. Si ce coup d’état est salué par un nombre important de maliens, les militaires ont d’autres défis à relever : la garantie de la sécurité des populations et l’organisation rapide des élections. Le capitaine Amadou Haya Sanogo se doit de mettre rapidement un gouvernement en place pour une transition de très courte durée. Le peuple l’observe !
Si chaque chose a son temps, chaque temps a sa chose.
Par le Shérif
    du   29 mars 2012.    

MALI : ATT, du fond de son trou, boit son petit lait

Jamais une junte n’a été aussi isolée que celle qui a renversé le président malien Amadou Toumani Touré. Amadou Sanogo, le chef du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), et ses hommes sont plus que jamais voués aux gémonies. Tels des indésirables, ils sont présentés comme des fossoyeurs de la démocratie malienne plutôt qu’en redresseurs de tort comme ils veulent le faire croire. Car, outre les multiples condamnations qui fusent de partout, dans le monde entier, les putschistes doivent désormais faire face à une fronde interne soutenue par les principaux leaders de la classe politique malienne. En effet, pas plus tard que le 26 mars dernier, de nombreux Maliens (un millier s’il vous plaît) ont pris d’assaut les rues de Bamako pour exiger le départ immédiat et sans condition du capitaine Sanogo et sa bande du pouvoir.
De quoi troubler le sommeil de ces « fantassins » qui croyaient pourtant qu’en alléguant la mollesse et le laxisme du président ATT face à la rébellion touareg et aux multiples prises d’otages d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ils s’attireraient sans coup férir la sympathie de l’opinion malienne et internationale. Que nenni ! Et l’étau semble se resserrer davantage autour d’eux puisque, réunis en session extraordinaire à Abidjan en Côte d’Ivoire, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) les a enjoints de quitter sans délai le pouvoir sous peine de sanctions militaires et pécuniaires. Un unanimisme sans précédent qui, s’il est suivi d’actions concrètes, pourra rehausser l’image de marque de la CEDEAO qui dame d’ailleurs le pion à sa sœur puinée, c’est-à-dire l’Union africaine, réputée pour son indolence et son impéritie.
Et c’est pourquoi, acculée et coincée jusqu’à l’étroit, la junte qui fait feu de tout bois pour légitimer son pouvoir, appelle les rebelles touaregs à déposer les armes et à venir autour de la table de négociation. C’est à ne rien comprendre. On perd parfois le nord à vouloir suivre la logique de ces prétoriens qui, non seulement confirment par-là qu’ils sont arrivés au pouvoir par défaut, mais semblent aussi manquer d’intelligence politique à tout point de vue. On s’attendait de fait à ce que ces derniers jouent les Zorro en se jetant sur le casse-pipe des dunes pour en découdre avec les rebelles touaregs ; ATT, comme ils le disent, ayant fait la preuve de son incompétence en privilégiant une solution négociée. Mais le constat est tout autre. Une chose est de prendre le pouvoir, une autre est de savoir s’assumer, surtout quand on se fait passer pour un Don Quichotte.
Et c’est sans doute, le président ATT, du fond de son trou jusque-là tenu secret, qui s’en trouvera réconforté de voir que ses contempteurs, ceux-là mêmes qui l’accusent de tous les maux, n’ont pas mieux fait que lui. Bien au contraire, ils auront contribué à enliser la crise. De toute évidence, le compte à rebours semble avoir commencé pour la junte malienne qui gagnerait, pendant qu’il est encore temps, à négocier, la queue entre les jambes s’il le faut, une sortie honorable, en gardant toujours à l’esprit que, comme le dit la sagesse, tout ce qui vient par la flûte s’en ira un jour par le tambour.
Boundi OUOBA

Sahel sous les projecteurs de l’Occident: les alibis d’une intervention militaire

La scène sécuritaire dans cette région s'est considérablement détériorée avec le retour de l'opposition malienne menée par le Mouvement national de libération de l'AzawadLa scène sécuritaire dans cette région s’est considérablement détériorée avec le retour de l’opposition malienne menée par le Mouvement national de libération de l’Azawad
Les ingrédients d’une ingérence étaient déjà présents avec Al Qaîda, les réseaux de la contrebande et les narcotrafiquants…
Le coup d’Etat au Mali était-il l’élément manquant du puzzle, pour ainsi donner raison à une intervention militaire occidentale dans cette région hautement sensible? Tout porte à croire que c’est réellement le cas avec ce coup d’Etat qui intervient à moins de deux mois de l’élection présidentielle au Mali.
C’est en tout cas ce que pensent des stratèges bien avertis. Les ingrédients d’une ingérence étaient déjà présents avec les réseaux terroristes affiliés à Al Qaîda au Maghreb, la contrebande et les narcotrafiquants, notamment avec la prolifération des armes en provenance de Libye, ce qui a d’ailleurs permis aux Etats-Unis d’envoyer des équipes militaires, à tort ou à raison, sur ce territoire encore sous le contrôle de la rébellion, pour redresser la situation et récupérer les armes qui circulent dans toute la région, le Sahel compris. La scène sécuritaire dans cette région difficile à maîtriser s’est considérablement détériorée avec le retour de l’opposition malienne menée par le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla).
C’est justement sous prétexte que le gouvernement malien ne fournissait pas suffisamment de moyens pour combattre ce mouvement suspecté même d’avoir des liens avec Al Qaîda, une raison de plus pour inciter une ingérence étrangère, que l’armée malienne décide de renverser le pouvoir. Ce dernier, qu’on a toujours accusé de regrouper des responsables corrompus, manquait d’autorité, comme rapporté par la revue l’Observateur, qui interrogeait le directeur du Centre d’études des mondes africains Pierre Boilley, lequel souligne que «l’armée est aussi bien équipée que le Mnla mais a l’impression de ne pas être soutenue, de ne pas être tenue au courant de ce qui se passe, de perdre du terrain et se trouve commandée par une hiérarchie militaire de hauts gradés qui sont pour la plupart d’entre eux assez corrompus». Maintenant, en l’absence d’une stratégie, avec le vide politique et une désorganisation de l’armée, on peut s’attendre au pire.
Beaucoup d’observateurs s’accordent à dire que cette situation sera mise à profit pour une intervention étrangère et que de toute façon, rapporte encore la revue, citant Philippe Hugon, chercheur à l’Iris, qui soutient, «je ne vois pas très bien comment ils peuvent tenir s’ils restent isolés et sans beaucoup d’expérience. Ils auront besoin d’alliances». Alors que certains parlent tout simplement d’affrontements interethniques. Ce qui n’est que la face visible de l’iceberg, peut, en effet, constituer des alibis pour la France qui a déjà un pied au Sahel et les Etats-Unis, pour décider d’envoyer leurs troupes militaires dans la région. Ça ne sera certainement pas pour des raisons purement sécuritaires, mais surtout pour des ambitions d’intérêts sachant que cette zone désertique est riche en ressources.
Jusqu’à présent, l’Algérie qui appelle à un retour à l’application de la Constitution, connaissant bien la situation réelle dans le Sahel et les enjeux géopolitiques et stratégiques, a réussi à freiner toute ingérence en pesant de tout son poids, avec des solutions politiques, malheureusement rompues à cause d’un manque de volonté du pouvoir malien, ont fait remarquer des spécialistes. L’Algérie est intervenue, notamment, par la création d’un centre de coopération commun de lutte contre la criminalité organisée sous toutes ses formes, regroupant les pays du Sahel.
Cependant, avec la situation qui prévaut actuellement au Mali et non loin de ses frontières, l’Algérie est appelée à déployer d’autres moyens. En ce moment, on parle d’un retour au calme trés précaire, a-t-on noté, car si les auteurs du putsch n’arrivent pas à redresser la situation et en l’absence d’une stratégie, on assistera à la naissance d’une seconde Somalie. A qui donc aura profité ce coup d’Etat?.





Mossa Ag ATTAHER/Porte parole du MNLA:Dans l'Azawad, il n'y a pas de place pour des islamistes d'où qu'ils viennent..


Dans l'Azawad, il n'y a pas de place pour des... par Tamazgha_Paris


Dans l'Azawad, il n'y a pas de place pour des islamistes d'où qu'ils viennent par Tamazgha_Paris
Point sur la situation dans l'Azawad avec Mossa ag Attaher, chargé de communication du MNLA.
Propos recueillis par Masin FERKAL, le 27 mars 2012.

 
 
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Après une visite au Sahel, un responsable de l'ONU tire la sonnette d'alarme

Report
28 mars 2012 – La situation humanitaire dans la région du Sahel continue de se dégrader de façon alarmante malgré les efforts louables des gouvernements de la région et des agences d'aide humanitaire, a affirmé mercredi le Directeur des opérations du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), John Ging, à la fin d'une mission d'une semaine au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie.
Plus de 15 millions de personnes sont directement affectées par la crise alimentaire qui ne cesse d'empirer à cause de la sécheresse, des affrontements et de l'insécurité. Quelques 100.000 personnes du Mali se sont réfugiées dans les pays voisins et des dizaines de milliers de travailleurs immigrés maliens sont rentrés de Libye et de Côte d'Ivoire, ce qui a mis un terme aux transferts de fonds vers les familles restées au pays, et qui représentait souvent un moyen de survie pour ces familles.
« Nous sommes engagés dans une course contre la montre dans un des climats les plus durs de la planète. Plus de 200.000 enfants sont morts de malnutrition l'année dernière et plus d'un million sont en danger de mort actuellement à cause d'une malnutrition aigüe », a déclaré M. Ging à la fin de sa mission.
Lors d'une réunion avec les ambassadeurs des pays donateurs à Nouakchott en Mauritanie, M. Ging les a encouragés à se montrer généreux, en soulignant l'impact positif de leur action jusqu'à présent. Malheureusement, le plan d'intervention n'est financé qu'à hauteur de 40% alors qu'un pic dans la crise est attendu dans les mois à venir.
« Il y a d'ores et déjà une crise très grave en termes d'ampleur et de souffrances humaines et elle va empirer à moins que le plan d'intervention ne soit financé de façon adéquate. C'est une question de vie ou de mort pour les millions de personnes menacées », a rappelé M. Ging.
Une coordination étroite entre les agences humanitaires et les gouvernements nationaux dans la formulation des plans d'intervention dans la région, est le fruit d'une collecte des meilleures pratiques adaptées aux situations locales. L'intervention se fonde sur une gestion efficace des ressources naturelles, et particulièrement sur la préservation des ressources en eau, grâce à des techniques d'irrigation efficaces, un agrandissement des terrains exploités et donc une plus grande production agricole.
« Nous devons prendre en compte les problèmes immédiats et ceux du long-terme en même temps. Le fait de renforcer la résilience et les moyens de subsistance durables capables de résister aux nouvelles réalités climatiques est la clé pour sauver des vies », a expliqué M. Ging.

عميل فرنسا فتحي بن خليفة في الجنوب الليبي يحرض التبو والتوارق ضذ اخوتهم ...

Hama Ag Mahmoud apres le coup d'Etat du CNRDRE au Mali

mercredi 28 mars 2012


Libye: plus de 70 morts dans des combats entre tribus à Sebha
TRIPOLI — Les combats qui ont opposé depuis lundi des Toubous à des tribus arabes dans la ville libyenne de Sebha (sud) ont fait 70 morts et 150 blessés, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Nasser al-Manaa.
"Il est regrettable que plus de 70 personnes aient été tuées et plus de 150 blessées", a déclaré le porte-parole au cours d'une conférence de presse à Tripoli.
Un bilan précédent de source hospitalière faisait état d'une quarantaine de morts et de quelque 130 blessés, en prenant en compte uniquement les victimes des tribus arabes de Sebha qui combattent des membres armés de la tribu des Toubous.
Les Toubous font état de leur côté de dizaines de morts et de blessés.
Un responsable de la région a indiqué que les affrontements avaient baissé d'intensité, alors que les Toubous se disaient encerclés et dénonçaient un "massacre".
M. al-Manaa a ajouté que 1.500 éléments de l'armée libyenne en cours de formation et des gardes-frontières étaient arrivés à Sebha pour tenter d'imposer une trêve, ajoutant que 1.500 autres soldats sont en route vers la ville située à 750 km au sud de Tripoli.
"Une délégation ministérielle s'est rendue également dans la ville pour tenter de convaincre toutes les parties de cesser les hostilités", a ajouté le porte-parole, qui reconnaît une "réaction tardive" des autorités.
M. al-Manaa a appelé "tout le monde à la retenue et à résoudre le problème pacifiquement".
Les combats à Sebha ont éclaté après que des tribus arabes ont accusé les Toubous d'avoir tué un des leurs.
Mercredi, les combats ont baissé d'intensité, a indiqué à l'AFP Abdelmajid Seif al-Nasser, représentant de la ville de Sebha au Conseil national de transition (CNT, au pouvoir) qui a démissionné mardi pour dénoncer l'"incapacité" des autorités.
Les Toubous ont affirmé de leur côté qu'ils étaient "encerclés" par les tribus arabes, qui les bombardaient "sans cesse depuis la matinée", faisant état de plusieurs morts parmi les civils.
Le chef des Toubous, Issa Abdelmajid Mansour, qui dénonce un "plan de nettoyage ethnique" visant sa tribu, avait brandit mardi la menace séparatiste, dans une déclaration à l'AFP.
"Le gouvernement n'acceptera pas une entité qui s'appelle la province des Toubous. La Libye est unifiée et celui qui a une opinion ou une idée, il n'a qu'à l'exposer pacifiquement", a réagi mercredi le porte-parole du gouvernement.
Les Toubous, à la peau noire, qui vivent à cheval sur la Libye, le nord du Tchad et du Niger, sont impliqués depuis février dans des affrontements meurtriers avec des tribus locales du sud du pays, notamment à Koufra et Sebha.
Ils sont accusés par les autres tribus de compter dans leurs rangs des combattants étrangers, notamment tchadiens.
"Il faut que la situation (dans le sud) se calme pour pouvoir décider par la suite qui (parmi les Toubous) a le droit de rester et qui ne l'a pas", a indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement.
Depuis plusieurs années, des milliers de Toubous ont émigré des pays limitrophes, notamment du Tchad et du Niger et se sont installés en Libye où ils réclament la citoyenneté.
Cette ethnie de nomades et de contrebandiers du désert qui dénonçait sa marginalisation sous l'ancien régime de Mouammar Kadhafi, estime que la situation s'est empirée depuis l'arrivée des nouvelles autorités.