mercredi 28 mars 2012

Mauritanie Visite au milieu du désert


LIBYE - 
Article publié le : mercredi 28 mars 2012 - Dernière modification le : mercredi 28 mars 2012

Libye : affrontements meurtriers dans le Sud entre tribus rivales

Carte de la Libye.
Carte de la Libye.
© RFI

Par RFI
Les tribus Toubous et Ouled Slimane s'affrontent depuis lundi à Sebha, la capitale du Fezzane à environ sept cents kilomètres au sud de Tripoli. Des violences qui ont fait au moins quinze morts et une soixantaine de blessés. Le gouvernement libyen de transition devrait envoyer une délégation sur place pour tenter de trouver une solution à la crise. Le chef du CNT, Conseil national de transition, Moustapha Abdeljalil a de son côté convoqué une réunion avec des membres originaires de la région.

Des combats à l'arme lourde ont repris dès cinq heures du matin le 27 mars et se sont prolongés dans l'après-midi selon plusieurs témoins. La veille, les affrontements s'étaient concentrés dans les quartiers sud de la ville à proximité de l'aéroport.
Des combattants de la tribu Ouled Slimane, longtemps favorables à l'ancien régime, étaient à la recherche de Toubous dans le camp Tayuri, où vivent des centaines de familles touarègues. Elles ont toutes fui le camp suite aux combats affirment des responsables touaregs joints par RFI.
Selon des habitants de la ville, ce sont des Toubous, venus de l'étranger, qui ont tiré les premiers. Les Toubous, pour leur part, disent avoir été agressés en premier. Le chef des Toubous en Libye, Issa Abdelmajid Mansour, dénonce même un plan de nettoyage ethnique. Il accuse le CNT, de vouloir exterminer sa tribu, et annonce la réactivation du Front toubou pour le salut de la Libye, un mouvement d'opposition à l'ancien régime qui avait été dissous au mois d'août.
Des combats meurtriers avaient déjà opposé des Toubous à une autre tribu à Koufra dans le sud-est de la Libye en février. Les Toubous sont un peuple nomade que l'on retrouve au nord du Tchad et du Niger et au sud de la Libye.
TAGS: LIBYE - MOUAMMAR KADHAFI - MOUSTAPHA ABDELJALIL


Interview avec Son Excellence Zakiyatou Ouallett Halatine (partie 1/2)

Zakiyatou Ouallett HalatineNous avons l'honneur de présenter à nos lecteurs une brillante interview de Son Excellence Zakiyatou Oualett Halatine conduite par Mohamed Hamada El-Ansari il y a deux semaines. Dans cette première partie, Son Excellence Zakiyatou Ouallett Halatine revient sur les droits de l'homme qui ont été bafoués depuis 1960 dans l'Azawad et note clairement la différence et l'imcomprehension entre l'Azawad et le reste du Mali qui ont cohabité à cause d'une simple décision du colonisateur Français. Elle aborde les négociations passées avec le Mali sous l'égide de l'Algérie et la position de certains cadres Azawadiens de Bamako (capitale du Mali) pris entre le marteau et l'enclume.

Mohamed Hamada El-Ansari: D'abord nous aimons savoir qui est la militante des droits humains
Son Excellence Zakiyatou Oualett Halatine: Droits humains? Je défends ma cause: ma maison, mon bureau, les maisons de mes enfants et celles de plusieurs autres Touaregs, ont été pillées et vandalisées par des compatriotes de tous bords : civils, militaires, sans raison, L'Etat ne m'a apporté aucun soutien et à ce que je sache aucune personne n'a été appréhendée. Déjà dans les années 90, beaucoup de mes proches ont été victimes de la même mise en scène, avec mort d'hommes, femmes et enfants.
Je suis née à la veille de l'indépendance du Mali, dans la région de Tin-Buktu. Diplômée de 3eme cycle. Mariée, mère de 5 enfants, j'ai occupé des postes divers au sein de l'administration du Mali et dans des organisations multilatérales et bilatérales. Les dernières dix années, j'ai créé et dirigé une structure privée qui aidait à la création et développement de PME.
Mohamed Hamada El-Ansari: Comment a explosé ce malaise social des Azawadis en conflit armé?
S.E.Z.O.H.: Ce problème, le Président Malien Amadou Toumani Touré affirme qu'il "a existé avant moi, existe sous moi et mes enfants auront à le gérer". Cette citation de l'actuel président malien [interview réalisée il y a deux semaines avant le coup d'état du CNRDRE, NDLR] ne laisse aucun espoir sur la volonté de vivre ensemble, à elle seule, elle démontre à suffisance que le problème a été mal, voire très mal géré. Le Président Touré reconnaît l'incapacité de l'Etat malien à gérer adéquatement une tranche de sa population.
Rappelons que le colonisateur a regroupé sous l'appellation "Soudan Français" (le futur Mali) des entités socio-politiques indépendantes les unes des autres et en a fait par la force un état. La France a ensuite accordé l'indépendance à cet ensemble sans prendre en compte le fait que la force du colonisateur en était le seul ciment au plan politique. Depuis l'indépendance, la partie nord du pays n'a donc connu qu'exactions, rébellions des populations touarègues et maures, représailles contre ces peuples, et exil vers d'autres pays.
Pendant que les gens de l'Azawad criaient leur peines (faim, exactions, sous-développement, l'illettrisme, etc), le Mali lui criait: révolte, nomades qui ne veulent pas être gérés par les gens du Sud du Mali et qu'il faut mater avec plusieurs stratégies: les placer sous administration militaire, les diviser toujours et les séparer du reste de la population malienne, les laisser mourir de faim pendant les sécheresses, leur apporter aussi peu de services que possible (santé, éducation, routes, etc.), les exterminer à l'occasion de toute insurrection elle-même réponse aux multiples exactions et humiliations, les stigmatiser aux yeux de la communauté internationale.
C'est comme si l'Azawad et le Mali se côtoyaient pendant 50 ans sans s'entendre!
Mohamed Hamada El-Ansari: Quelles sont les résolutions et accords entre le Mali et l'Azawad?
S.E.Z.O.H.: Plusieurs accords ont semble-t-il été signés. Les gens de l'Azawad dénoncent la non-application de ces accords par le Mali et le Mali parle de la sempiternelle insatisfaction des gens de l'Azawad.
Mais sur le terrain rien ne change: mauvaise gouvernance, sous-développement, famines, manque de services les plus élémentaires, exactions, massacres et pogroms entraînant exode massif et rébellions récurrentes sans qu'aucun des auteurs ni des commanditaires de massacres ne soit jamais traduit devant la justice malienne ou dénoncé par la classe politique malienne.
Mohamed Hamada El-Ansari: Quels sont les derniers développements dans Azawad?
S.E.Z.O.H.: C'est un énième lot d'exactions et d'exil, avec un Mali déterminé à étouffer par les exactions toute velléité d'indignation ou de protestation, au mépris de tous les droits, des combats sur le terrain, des refugiés qui affluent dans tous les pays limitrophes du Mali.
Mohamed Hamada El-Ansari:Quelle est la réalité de la situation dans le nord du Mali?
S.E.Z.O.H.: Nous voyons énormément d'exactions et pillages du Mali sur les populations civiles de l'Azawad, environ 170,000 déplacés et réfugiés dans les pays voisins du Mali, qui s'ajoutent aux anciennes générations de réfugiés (de 1963 et 1991) jamais retournées dans l'Azawad. En outre l'année est très mauvaise dans tout le Sahel: déficit de pâturages, pénurie et cherté des céréales, Il s'agit d'une situation extrêmement difficile.
Il faut vraiment secourir les gens!!
C'est simplement un dépeuplement de l'Azawad accompagné par un peuplement par les gens venant du Sud. Un ancien haut fonctionnaire du Mali, à qui j'ai demandé comment il voyait la solution m'a dit:
"Il faut déplacer les gens du Sud au Nord et, les gens du Nord au Sud".
Ce schéma est indigne d'un intellectuel car, il suppose que les gens d'horizons différents sont incapables de se comprendre et de vivre ensemble. Dépeuplement, peuplement et assimilation forcée, des «solutions» que le monde a déjà connu sous d'autres cieux, et nous savons où cela a mené.
Les auteurs et instigateurs de tels schémas ne réalisent même pas que de tels schémas sont des crimes pour lesquels ils devraient répondre.
Face à une population qui ignore ses droits, tous les scénarios, qui ne sont même pas acceptés pour des animaux, sont appliqués: Les populations du Mali sont transformées en bourreaux de leurs voisins et ceci n'interpelle pas les consciences maliennes!
Je suis désolée pour ce pays que j'ai tant aimé. Nous les civils avons l'impression que l'on se moque de nous et l'Etat fait fi de nos souffrances. Il a un agenda qu'il veut réaliser, même sur les dépouilles de ses citoyens Touaregs.
Mohamed Hamada El-Ansari:Est-ce que la coopération militaire entre le Mali et l'Algérie peut affecter la révolution d'Azawad?
S.E.Z.O.H.: Je pense que l'Algérie, par sa situation géographique, est interpellée dans la non-résolution de ce conflit. Elle aurait dû, depuis les premières exactions sur les civils, puisqu'elles en a reçu des milliers sur son sol, par solidarité à ses propres populations amazighs du sud, peser de tout son poids pour trouver une solution équitable et surtout faire un suivi rigoureux de l'application des accords qu'elle a elle-même parrainés.
Mohamed Hamada El-Ansari:7- Participez-vous aux négociations demandées par l'Algérie pour résoudre les problèmes
Je pense que la Société civile et les représentants des victimes depuis 50 ans ont leurs mot à dire. Négociations ou pas, nous devons dénoncer les exactions.
Mohamed Hamada El-Ansari: Comment expliquez-vous la contradiction entre les positions des rebelles d'Azawad dans ce conflit et celles de Touareg à Bamako?
S.E.Z.O.H.: Nous, les civils nous sommes extenués et martyrisés par les exactions sans justice qui pèsent sur chacun de nous, proches ou citoyens anonymes. Le pire, c'est que le Mali a fait de nous ses témoins et à cause de cela nous ne devons pas nous taire désormais sur ses massacres, autrement nous seront des complices; les états doivent interpeller le Mali sur ses actes. La position de ces Touaregs est celle du désespoir: la résignation s'est avérée inutile.
S'agissant des Touaregs de Bamako, il faut savoir que se positionner contre les discriminations faites aux Touaregs, ou en faveur de la liberté fait peser des soupçons de la part de l'Etat du Mali sur ceux qui pensent ainsi et leur fait perdre tous droits (avantages, postes auxquels tout citoyen à droit malgré son opinion politique).
Cette opinion ne pouvant être exprimée librement au Mali. C'est aussi cela qui leur fait peur. Dans les salons et en privé, les gens vous parleront de tout cela, mais diront le contraire une fois devant les médias et les autorités maliennes. Cela se comprend et chacun a ses raisons, qu'il faut respecter.
Autrement, les Maliens et l'Etat malien devront accepter que tout homme touché par des exactions du nord ou du sud, Touareg ou Sénoufo, ne peut accepter ce sort indigne. J'en veux pour preuve: la révolte des Maliens un certain 26 mars 1991, et, avant cela en 1968 quand l'armée Malienne destitua Modibo Keita. Lorsque cela sera réellement admis, notamment par la classe politique, tout devient possible.

... A suivre sur Toumast Press pour la Partie 2/2 ...

Propos recueillis par Mohamed Hamada El-Ansari

MALI - 
Article publié le : mercredi 28 mars 2012 - Dernière modification le : mercredi 28 mars 2012

Amadou Toumani Touré à RFI : «le plus important pour moi aujourd'hui ce n'est pas ma personne»

Le président malien Amadou Toumani Touré.
Le président malien Amadou Toumani Touré.
REUTERS/Toussaint Kluiters/United Photos/Files

Par RFI
Le président malien, Amadou Toumani Touré, dont on était quasiment sans nouvelles depuis le coup d'Etat du 21 mars dernier, a accordé ce mercredi un entretien à RFI. Il affirme être au Mali, en bonne santé et libre. Et il appelle ses compatriotes à soutenir le plan de sortie de crise proposé par la Cédéao.

Amadou Toumani Touré : Je voudrais tout d'abord prononcer une petite déclaration : j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt les conclusions à l'issue du sommet extraordinaire de la Cédéao, tenu mardi à Abidjan. Je souscris entièrement aux propositions faites par les chefs d'Etat pour une sortie de crise dans notre pays. Cela s'entend par le retour à l'ordre constitutionnel normal ce qui est cardinal. Et cela nous permettra certainement d'éviter toute aventure. Cela passe aussi par la remise en place des institutions de la République qui ont été démocratiquement élues par le peuple souverain du Mali. Le « cas ATT » est certainement le plus simple. A deux mois de la fin de mon mandat, je reste disponible et surtout compréhensif pour toute solution allant dans le sens de l'apaisement et de la sauvegarde de la démocratie malienne citée en exemple. Démocratie que, avec tant d'autres Maliens, tant d'autres démocrates, j'ai contribué à mettre en place. Je demande à mes compatriotes maliens et aux amis de notre pays de soutenir cette sortie de crise. Le Mali ne mérite pas du tout cette période de crise.
RFI : Monsieur le président, cela fait 7 jours que l'on est sans nouvelles de vous. Comment vous portez-vous ? Quel est votre état de santé ?
ATT : Je me porte très bien. La seule chose qui me manque c'est un peu de sport. Mais je me porte très bien et ma famille aussi.
RFI : Où vous trouvez-vous actuellement ? Etes-vous toujours en territoire malien ? A Bamako ou à l'intérieur du pays ?
ATT : Je suis à l'intérieur du Mali. Chez moi, au Mali.
RFI : Etes-vous détenu par les mutins ou libre de vos mouvements ?
ATT : Je ne suis pas détenu par les mutins. Je suis libre dans mon pays.
RFI : Mais vous n'êtes pas à Bamako ?
ATT : Je vous ai dit que j'étais au Mali, et la prochaine fois que nous nous verrons je vous dirai où j'étais pendant tout ce temps...
RFI : Comment voyez-vous cette décision de la Cédéao qui consiste à vous réinstaller dans vos fonctions de président de la République ?
ATT : Je dis que le plus important pour moi aujourd'hui ce n'est pas ma personne. Je suis à deux mois de la fin de mon mandat. Je pense que le plus important aujourd'hui, c'est, de manière consensuelle, avec l'ensemble de la classe politique malienne et l'ensemble des parties présentes, et l'ensemble des chefs d'Etat de la Cédéao, de ménager une sortie de crise. Je pense que le plus important aujourd'hui, ce n'est pas ATT, ce n'est pas les hommes, ce qui est important c'est la démocratie, c'est les institutions, et c'est le Mali.
RFI : Vous êtes donc prêt à partir ? A vous retirer ?
ATT : La question ne m'a pas encore été posée, mais sachez que, il y a 22 ans que je pense être utile à mon pays. 22 ans après, je suis là encore, face à cette crise. Et pour moi c'est le Mali d'abord et le Mali avant tout.
RFI : Est-ce que vous vous considérez toujours comme le président du Mali ?
ATT : Je ne veux pas rentrer dans cette polémique. Je me considère d'abord comme un citoyen malien, comme un démocrate. Aujourd'hui ce qui compte pour moi, ce n'est pas ma douleur, elle n'est rien. Mais ce qui me peine, c'est la situation dans laquelle je vois mon pays.
RFI : Une nouvelle Constitution vient d'être présentée par la junte qui se propose de ne pas se présenter aux prochaines élections. Cela vous semble-t-il recevable ?
ATT : Je pense que ce n'est vraiment pas à moi de décider. Les chefs d'Etat de la Cédéao viendront à Bamako, ils discuteront avec les uns et les autres, et c'est le plus important.
RFI : Revenons sur la journée du mercredi 21 mars. Comment êtes-vous parti du palais présidentiel ? Comment s'est passée cette journée pour vous ?
ATT : J'ai passé toute la journée sous les canons depuis pratiquement 16 heures. Canons de chars, canons de véhicules blindés, toutes sortes de tirs étaient concentrés sur mon bureau, sur mon domicile et sur ma famille. Et aux dires de certains, il ne reste plus rien, tout est calciné. Mais pour un vieux commando, il reste toujours un moyen de se tirer d'embarras et c'est ce que j'ai fait.
RFI : Mais avez-vous délibérément demandé à la garde présidentielle de ne pas répliquer, de ne pas combattre ?
ATT : En aucune manière je ne souhaiterais jamais que des soldats de l'armée malienne tirent sur d'autres soldats de l'armée malienne. Pour moi qui suis aussi soldat et officier de cette armée, vous pouvez imaginer que je n'aurais jamais souhaité des affrontements entre les forces armées uniquement pour protéger un homme. Le plus important aujourd'hui, c'est d'en appeler à l'unité, c'est d'en appeler à la cohésion pour faire face à tous les défis qui attendent le pays.
RFI : Etes-vous encore entourés de quelques fidèles ?
ATT : Je ne pourrais pas vous le dire. Vieux soldats, il y a quelques secrets militaires que je garde pour moi. Mais le plus important c'est que je me porte bien et que je suis en République du Mali.
RFI : Etes-vous favorable à une intervention militaire comme le suggère la Cédéao en cas de refus du plan de sortie de crise par les mutins ?
ATT : Je ne répondrai pas à une telle question. Je n'ai pas été contacté officiellement et je ne suis pas à l'aise pour répondre à des questions qui ne m'ont pas été posées.
Propos recueillis par Boniface Vignon
TAGS: AMADOU TOUMANI TOURÉ - MALI
FICHE PAYS :

Au coeur du Sahel sous tension, la poudrière malienne

LE MONDE | 28.03.2012 à 08h00 • Mis à jour le 28.03.2012 à 14h28

Par Christophe Ayad
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La scène se déroule le 18 mars 2011. Alors que les chars de Kadhafi foncent vers la ville rebelle de Benghazi, le téléphone sonne dans une rédaction parisienne."Allô, je suis un chef touareg. La "soeur" X, elle est toujours en Libye ? C'est une journaliste amie, on se connaît bien. Dites-lui de quitter Benghazi si elle y est parce qu'on arrive et qu'il va y avoir du grabuge." Le lendemain dès l'aube, Benghazi est attaquée. Quelques heures après, les avions de l'OTAN entrent en action. L'offensive kadhafiste est écrasée sous les bombes de précision : véhicules carbonisés comme s'ils avaient explosé de l'intérieur, blindés décapsulés comme de vulgaires canettes, soldats consumés.

Ceux qui ont échappé au bombardement s'enfuient avec armes et bagages. Les combattants touaregs, enrôlés par Kadhafi depuis des années, tracent à travers le désert pour gagner le nord du Niger et du Mali, leur refuge originel. Tout au long de la guerre de Libye, de mars à octobre 2011, ces scènes de désertion se sont répétées. A chaque fois, les Touareg ont emmené du matériel de guerre : des batteries anti-aériennes montées à l'arrière de pick-up, des lance-roquettes.

Dès l'effondrement du régime Kadhafi, il était évident que sa chute aurait des répercussions dans toute la bande saharienne, où il n'est pas une rébellion ou unpouvoir qu'il n'ait, à un moment ou un autre, financé, armé, combattu ou parrainé durant les quatre dernières décennies. L'onde de choc n'a pas pris six mois pouratteindre le nord du Mali. Depuis le début de 2012, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), du nom du territoire revendiqué par les Touareg maliens, prend les villes les unes après les autres. Désormais, Kidal est sous la menace des rebelles. Plus de 100 000 habitants sont réfugiés hors du pays, 90 000 sont déplacés.

Cette série de défaites a achevé de discréditer le président Amadou ToumaniTouré (ATT), accusé de mollesse et d'incompétence. Un groupe de jeunes officiers en colère l'a renversé le 22 mars 2012. L'élection présidentielle était censée avoir lieu le 29 avril. Désormais, tout est en suspens, et le pays au bord du gouffre.

Le Mali est le concentré explosif des maux d'une zone aussi immense que grise, qui va de l'Atlantique à l'océan Indien et où les trafics alimentent aussi bien les extrémistes islamistes d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), que les mouvements de guérilla touareg et l'état-major d'une armée gangrenée par la corruption. D'une pauvreté extrême, le Mali, à l'instar du Burkina Faso et du Niger, est vulnérable à la moindre sécheresse, qui se traduit immédiatement par un risque de famine, comme c'est le cas cette année.

COMPLICITÉS

La drogue vient d'Amérique du Sud (cocaïne) ou du Maroc (haschich). Elle emprunte un grand axe d'ouest en est, qui se sépare en deux pour partir, soit vers le Sinaï puis Israël par le Nord, soit vers le Golfe persique via le Soudan. La blanche suit aussi une route nord-sud vers des ports méditerranéens, d'où elle est embarquée vers l'Europe. Le convoyage se fait grâce à des complicités dans les douanes, l'administration et l'armée. C'est notamment pour protester contre l'enrichissement de l'entourage d'ATT que les putschistes ont effectué leur coup de force.

Autre source d'enrichissement, le business des otages enlevés par AQMI. Cette résurgence saharienne du Groupement salafiste pour la prédication et le combat algérien est concentrée dans l'Adrar des Ifoghas, un massif aride à cheval sur le Mali et l'Algérie, proche du Niger. C'est là qu'ils détiennent leurs otages - actuellement 13 Occidentaux dont 6 Français - échangés contre de fortes rançons (183 millions d'euros pour 80 otages, depuis 2007). L'argent provient aussi de la "protection" accordée par AQMI au convoyage de la drogue.

Combattre AQMI, pour les généraux maliens, revient donc à se priver des retombées d'un trafic lucratif. On comprend, dans ces conditions, le peu d'empressement d'ATT à se confronter aux katibat (brigades) d'AQMI. Ce qui n'a pas manqué de causer l'exaspération de la France, première visée par les prises d'otages, ainsi que de la Mauritanie et l'Algérie, engagées dans une lutte à mort contre l'islamisme radical. Malgré l'installation d'un commandement commun antiterroriste à Tamanrasset, dans le sud algérien, la coopération ne fonctionne pas.

Les combattants d'AQMI, estimés entre 500 et un millier, ne sont pas forcément très nombreux, mais leur mobilité et des complicités locales, notamment chez certaines lignées touarègues, les rendent insaisissables. Le MNLA défend unislam modéré, mais Ansar Eddine, le groupe d'Iyad Ag Ghali, ancien négociateur de l'Etat malien, est sur une ligne plus radicale et veut instaurer la charia.

Ces passerelles attisent la crainte d'une transnationale terroriste africaine qui réunirait en un triangle infernal AQMI, Boko Haram, dans le nord du Nigeria, et les Shebab de Somalie. Une telle menace ne tient encore que du fantasme, d'autant que les contextes locaux sont très différents. Mais le transfert de savoir-faire en matière de techniques d'attentats suicides inquiète. Et depuis la disparition de Libye de plusieurs milliers de missiles sol-air portatifs, les experts n'excluent plus un attentat contre un avion civil aux abords d'une capitale de la région.

> A voir : notre infographie : Le Mali, une zone difficilement contrôlable





Christophe Ayad

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Mali

La Cédéao menace les putschistes maliens d'une action armée
Le Mali, une zone difficilement contrôlable
Manifestation de soutien à la junte à BamakoÉdition abonnés Contenu exclusif

Couvre-feu et petits arrangements à la frontière du Mali
Au Mali, l'armée loyaliste se prépare à une contre-offensive
Confusion à Bamako après le putsch contre "ATT"

Les dessous de l’arrestation d’Agaly Alambo

Lorsque l’ex chef du Mouvement des Jeunes Arabes du Niger Abta Hamedine avait adressé, il y a presque 5 mois une lettre au Président de la République , aux organisations de défense de droits de l’homme et aux acteurs de la société civile, l’opinion publique avait vite compris que ce compatriote ne se reproche rien apparemment par rapport aux motifs de son arrestation depuis 10 mois au camp pénal de Kollo pour une présumée affaire de trafic d’armes.
Il continue d’être en prison depuis dix mois alors même que le cerveau de l’affaire Agaly Alambo qui était chef de la mission a utilisé ses relations pour rentrer au Niger, se faire promouvoir conseiller à l’Assemblée Nationale et continuer à vaquer à ses occupations sans être inquiété, du moins en refusant de se présenter devant les juges pour répondre des faits qui lui sont reprochés. De quoi s’agit-il ? Selon certains ressortissants de la région d’Agadez, c’est pendant la guerre en Libye en Avril 2011 que Agaly Alambo s’était rendu au domicile de Abta Hamedine pour lui demander de l’aider à rencontrer certaines personnalités libyennes.
Une demande qu’Abta qui à plus de relations et qui maîtrise bien la langue arabe accepta. C’est ainsi qu’il aida Agaly à se rendre en Libye. Avec l’intensité des combats et le bombardement de l’Otan et la chute de plus en plus évidente du régime de Kadhafi, ils décidèrent de rentrer au Niger. Et contre toute attente selon toujours certains connaisseurs de ce dossier, Agaly Alambo décida de faire venir un ressortissant algérien au Niger qui devrait immédiatement se rendre au Mali à la grande surprise des autres membres du convoi notamment ABTA qui attirait leur attention sur les problèmes que cela pourrait entraîner .
Mais face à l’insistance d’Agaly Alambo, Abta Hamedine s’était résigné. Arrivé au Niger, Abta décida de rentre seul, Agaly se serait arrêté non loin de la frontière nigéro libyenne et l’algérien lui a poursuivi son chemin et ce dernier fera face à l’armée. Il perdit la vie au cours de l’accrochage en entraînant aussi la mort d’un militaire. C’est dans le véhicule de l’Algérien que les armes ont été trouvées. Informé de l’incident Abta décida de se rendre à Agadez pour s’expliquer et Agaly Alambo qui avait organisé la mission était parti se réfugier en Algérie avant de rentrer trois semaines plus tard avec son frère Ibrahim Alambo et le libyen Abdallah Mansour.
Abta qui pensait avoir agi en bon citoyen et surtout qu’il avait été sollicité par le Président de la République et le gouverneur de la Région d’Agadez, deux personnalités a qui il voue un profond respect, s’était retrouvé en prison. Voilà pour les faits ! Mais lorsque Agaly Alambo qui avait négocié son retour était rentré au Niger avec les assurances à lui données par le premier ministre Brigi Raffini, il décide d’enfoncer son compagnon Abta et en faisant croire à tous qu’il ne faisait pas partie de la mission (Sic). Une hypothèse qui ne tient pas la route car la justice aurait, après investigation, découvert qu’Agaly a caché la vérité car beaucoup d’indices montreraient qu’il serait pleinement impliqué dans cette affaire.
Qui sont véritablement Agaly et Abta ? Les deux ont une histoire commune, ils étaient tous chefs de fronts lors de la rébellion de 2007. Agaly Alambo ex chef du MNJ ; le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ) a déposé les armes en 2009. Il avait difficilement déposé les armes en 2009 sous la médiation de la Libye. Il évite de se rendre à Agadez et mène une vie sobre à Niamey comme conseiller du Président de l’Assemblée Nationale. Abta Hamedine fut le premier chef de front à déposer les armes en 2008 et à fortement contribuer à la fin de la rébellion en 2009 suite à l’appel des autorités. Il est régulièrement sollicité par les régimes successifs sur les questions de sécurité.
Il dirige une Ong de plus de 700 ex combattants à Agadez, qui mène des travaux de récupération de terres et autres activités génératrices de revenus dans le cadre de la réinsertion des ex combattants. Le contexte dans lequel intervient leurs arrestations semble mal choisi selon des nombreux observateurs avec tout ce qui passe autour de nous. D’ores et déjà des grincements de dents se font entendre au niveau des deux communautés touaregs et arabes, en particuliers des ex combattants qui estiment à travers des menaces voilées que leurs patrons ne méritent pas ce traitement au moment où un véritable changement de mentalité semble s’instaurer dans ce milieu.
Tout en saluant l’indépendance de la justice, le commun des Nigériens pense aussi que ces deux ex chefs de fronts doivent être libérés. Abta et Agaly, tout comme Rhissa Ag Boula ont montré la preuve de leur bonne foi à aider leur pays en renonçant définitivement à la violence et en s’inscrivant dans une dynamique démocratique. Les autorités nigériennes , en l’occurrence le Président de la République Issoufou Mahamadou selon certaines sources veut rapidement trouver une solution à ce malheureux dossier pour davantage préserver la quiétude indispensable à la mise en oeuvre de l’idéal commun que constitue le développement économique et social du Niger en proie à une crise alimentaire et qui se fera aussi le devoir de préserver la paix dans notre pays.

DÉCOUVERTE - AFRIQUE DE L’OUEST - MALI - CONFLIT
MNLA : « L’indépendance ne se donne pas, elle se mérite »
Interview du porte-parole de la rebellion au Mali
MERCREDI 28 MARS 2012 / PAR DOUNIA BEN MOHAMED




Mossa Ag attaher porte parole du MNLA
Depuis le 17 janvier dernier, un groupe de combattants touareg, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), s’est fait connaître en attaquant des positions de l’armée malienne dans le nord du Mali, revendiquant l’indépendance de l’Azawad. Allant de victoire en victoire sur les formes armées maliennes et provoquant, indirectement, la chute du président ATT, à la suite d’un coup d’état militaire. Alors que la ville de Kidal, encerclée par les troupes du MNLA, serait sur le point d’être « libérée », Mossa Ag Attacher, chargé de communication du bureau politique du MNLA, au niveau national et international, répond aux questions d’Afrik.com.
http://www.afrik.com/article25192.html 


Afrik.com : Comment avez-vous réagi au coup d’état militaire du 21 mars dernier ? Avez-vous changé de stratégie ? Craignez-vous que les forces maliennes soient davantage équipées comme le réclame les putschistes ?
Mossa Ag Attaher : Nous restons très distants et réservés par rapport à ce coup d’état. Nous ne nous sommes pas du tout exprimés sur le sujet avant aujourd’hui. Je préfère parler d’un malaise au sein de l’armée plutôt que d’un manque de moyens militaires. Je peux vous dire que n’importe quel officier ou homme politique qui arrive au pouvoir ne pourra utiliser plus de moyens. Le Mali a utilisé tous les moyens militaires dignes d’une guerre entre deux pays contre nous. Des avions, des hélicos, des blindés, des chars… mais l’échec a toujours été au rendez-vous. Donc ce n’est ni une question de manque de moyen ni de négligence mais une question de volontés opposées. Nous restons sereins. Nous savons que le Mali ne pourra pas utiliser plus de moyens contre nous, ce n’est pas un jeune capitaine qui arrive avec aucune expérience de l’Etat qui nous fera reculer.

Afrik.com : Quelles conséquences sur le terrain ? Allez-vous continuer à faire pression par les armes pour contraindre les nouvelles autorités à ouvrir des négociations ?
Mossa Ag Attaher : Nous ne sommes pas dans une logique de chantage avec l’Etat malien. Ce que nous voulons c’est leur montrer, ainsi qu’au monde entier, que la volonté de l’Azawad doit être entendue. Nos objectifs restent les mêmes : libérer les trois villes du nord, Kidal, Gao et Tine-Bouctou (Tombouctou). Notre combat n’a pas changé depuis le 17 janvier. Et l’on va continuer jusqu’à la libération totale de la zone. Si la junte au pouvoir aujourd’hui exprime de manière claire sa volonté de privilégier une solution politique pour le problème qui nous oppose à l’Etat malien, nous sommes disposés à l’entendre. Si l’Etat malien se reprend et accepte le droit du peuple de l’Azawad à l’autodétermination alors nous seront prêts à arrêter les hostilités le jour même. Par contre, si le capitaine qui a pris le pouvoir cherche des moyens nouveaux pour se battre contre nous, alors nous lui disons que le rendez-vous se fera sur le terrain.

Afrik.com : Justement, quelles sont vos positions sur le terrain ?
Mossa Ag Attaher : Aujourd’hui, nous occupons 85% du territoire de l’Azawad. Sachant qu’au moment où nous parlons Kidal est encerclée par nos troupes et devraient être libérées dans les heures prochaines. Nous avons mis en déroute l’armée malienne sur des positions importantes, dont Amachech, le camp le plus important, la ville d’Anéfis, Tessalit, Aguelhok. Des camps stratégiques de l’Etat malien depuis 50 ans.
« Nous occupons 85% du territoire de l’Azawad »
Afrik.com : Si les rebellions touareg, revendiquant l’autonomie de l’Azawad, ne sont pas nouvelles, depuis le 17 janvier, le MNLA est apparu comme une organisation politique structurée et armée qui a réussi à mettre en déroute les forces armées maliennes sur plusieurs points stratégiques dans le nord du Mali. Quelle est la nature de votre mouvement ?
Mossa Ag Attaher : Le MNLA est un « mouvement révolutionnaire » pas une rébellion, qui a deux entités : le bureau politique et l’état-major militaire. Le bureau politique regroupe de jeunes cadres de l’Azawad. L’état-major militaire lui, dirigé par le colonel Mohamed Ag Najim, chargé de la coordination de toutes les actions sur le terrain, est essentiellement constitué d’officiers qui sont issus des rebellions passées, intégrées dans les forces militaires maliennes suite aux accords de paix et qui ont déserté l’armée depuis le 17 janvier. Ainsi que des touareg partis en exil suite à la répression militaire, en Libye notamment.

Afrik.com : Combien comptez-vous d’hommes ?
Mossa Ag Attaher : Un mouvement révolutionnaire ne peut donner le chiffre exact de ses membres. Je peux seulement vous dire que nous sommes plus de deux milliers. On enregistre tous les jours de nouvelles adhésions. La semaine dernière, on a enregistré l’adhésion de plus d’une soixantaine d’élus nationaux et communaux, notamment des maires et députés, de l’Azawad. Avant le coup d’état, ils avaient peur de le faire, par crainte des représailles. Depuis, on voit chaque jour de nouvelles personnes nous rejoindre. Depuis la révolte de 1963, première réelle révolte touareg, la population de l’Azawad ne s’est jamais mise en tête que c’était fini. Ceux qui ont quitté la région, pour aller étudier à l’étranger, ou se sont engagés en tant que militaire dans des armées étrangères, ont acquis un savoir-faire dans l’idée de l’utiliser pour un changement dans leur région. Notamment en Libye. Mais on s’est dit que nous ne pouvions pas continuer à mourir dans d’autres contrées.
« Depuis le 17 janvier, il n’y a aucune négociation. Ni avec l’Etat malien ni avec les puissances étrangères. »

Afrik.com : Justement, la crise en Libye, avec le retour de nombreux touareg qui étaient engagés dans les armées libyennes de Kadhafi dans l’Azawad, avec des armes et des équipements militaires dans leur bagage, semble avoir été le moteur essentielle de votre attaque du 17 janvier et de vos réussites militaires depuis ?
Mossa Ag Attaher : Pas du tout. On nous a accusés d’avoir au sein de nos états-majors des mercenaires libyens. Après la révolte de 1963, les touareg ont été victimes d’une répression incroyable, tous les jeunes de 12-15 ans ont dû prendre la route de l’exil en direction de l’Algérie, de la Libye. Au cours de cet exil, ceux qui se sont retrouvés en Libye, ont trouvé un contexte favorable à l’acquisition d’un savoir-faire militaire. C’était l’époque de l’ouverture des camps d’entrainement aux étrangers par l’ancien dictateur. Ces jeunes ont intégrés massivement ces camps. Ils y ont reçu un entrainement militaire très important. Selon les témoins internationaux, les touaregs qui ont intégrés ces camps ont fait preuve d’une aptitude militaire extraordinaire, et ont gravi les échelons de l’armée libyenne. Des militaires engagés dans une armée nationale, ce sont des militaires de ce pays qui obéissent aux ordres au même titre que tout soldat, avec les mêmes missions et les mêmes salaires. Pourquoi faire d’eux des mercenaires ? 500 d’entre eux ont ensuite quitté ces camps pour revenir dans l’Azawad. Quand il y a eu l’insurrection de Bengazi, comme tous les militaires sous Kadhafi, ils ont reçu des ordres. Mais ce que l’on ne dit pas, c’est que les centaines de combattants touareg qui ont rejoint le MNLA, sont arrivés quatre mois avant la prise de Tripoli, et longtemps avant la prise de Syrte. Ce retour à ce moment précis, au moment où Kadhafi avaient le plus besoin de ses forces, confirment qu’ils ont exprimé un désaccord avec le dirigeant libyen au moment de l’insurrection. Dont beaucoup d’officiers qui avaient sous leur responsabilité des camps militaires entiers, où se trouvaient des stocks d’armes importants qu’ils ont ramenées avec eux. Des armes, des véhicules, des uniformes, etc. Ceci étant, il faut préciser que l’apport militaire de ces combattants n’est pas le plus important actuellement. Le plus important est issu des stocks incroyables de l’armée malienne qui, dans le cadre de la lutte antiterroriste que l’Etat n’a jamais mené, ont été envoyé par la France, l’Algérie, les Etats-Unis et que nous avons récupéré au fil de nos victoires sur le terrain.

Afrik.com : Quel était l’état des négociations avec les autorités maliennes avant le coup d’état militaire, et avec les puissances étrangères ? Et depuis ?
Mossa Ag Attaher : Depuis le 17 janvier, il n’y a aucune négociation. Ni avec l’Etat malien ni avec les puissances étrangères. La France a fait des offres pour une rencontre entre l’Etat malien et nous. Le ministre des Affaires étrangères française, lors de son passage à Bamako, a proposé un cessez le feu avant d’ouvrir des négociations. Mais au moment où nous l’envisagions, le Mali a envoyé plus de 200 véhicules pour attaquer nos positions. ATT a saboté la proposition de négociation française. On ne demande pas que la France ou l’Algérie supplie le Mali de nous donner notre indépendance. L’indépendance ne se donne pas, elle se mérite. Par le combat, sur le terrain.

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Toubous et Touaregs victimes d'attaques de tribus arabes en Libye
mercredi 28 mars 2012
par Masin
Suite aux attaques organisées par les tribu arabes de Oulad Slimane contre les Toubous de Sebha, des affrontements entre les deux communautés ont fait plusieurs morts. Les Toubous, ayant reçu des renforts venus d’autres villes en l’occurrence Marzouk et Gatroune, auraient pris le contrôle de plusieurs quartiers de la ville ainsi que de l’aéroport. Les Arabes de Oulad Slimane se sont attaqués à des civiles notamment les jeunes filles touboues faisant plusieurs morts.
Un quartier, près de l’aéroport, où résident notamment des Toubous et des Touaregs a été bombardé par des avions qui ont décollé d’une base qui se trouverait à 90 kilomètres au nord de Sebha. Tout prète à croire que ce sont des soldats de Zentan (AZmazighs arabisés d’Adrar n Infusen) qui seraient les auteurs de ces bombardements. En effet, les soldats de Zentan seraient du côté des Arabes des tribus de Oulad Slimane.
Par ailleurs, à Oubari une ville à majorité touarègue, ce sont des miliciens de Zentan qui se sont attaqués aux Touaregs. des affrontements ont eu lieu entre les Touaregs et les gens de Zentan.
La Rédaction
http://tamazgha.fr/Toubous-et-Touaregs-victimes-d.html