jeudi 13 octobre 2011


  FOCUS SUR L'ACTUALITÉ
Mali-Libye/ Sahel: drogue, armes, Qaïda
(L'Express 13/10/2011) 


Les trafiquants de drogue sont en train de réorganiser leurs filières dans les pays du Sahel, profitant de la crise libyenne qui a rendu encore plus incontrôlable que jamais cet immense espace désertique, selon plusieurs responsables de la lutte anti-drogue de la région.


"Avec la crise libyenne, un important verrou a sauté, c'est le dispositif de sécurité contre les trafiquants que le colonel (Mouammar) Kadhafi avait installé à la frontière sud" de son pays, a expliqué à l'AFP Macalou Diakité, de l'Office national de Répression du trafic de drogue et de stupéfiants du Mali (ONRTDS), rencontré à Gao (nord).
Un colonel libyen connu sous le nom "Nadjim", d'origine malienne, chargé par Kadhafi de lutter avec ses troupes contre l'entrée de la drogue par le sud du territoire libyen, via le Niger, a abandonné ses positions depuis la chute du régime du leader libyen qui reste introuvable, a précisé une source sécuritaire nigérienne.


"Le colonel Nadjim et une partie de ses hommes sont revenus au Mali. C'est
un coup dur porté à la lutte contre le narcotrafic", selon une source sécuritaire malienne.


Les trafiquants sont en train de mettre en place un dispositif "drogue contre armes" dans la bande sahélo-saharienne, selon cette source malienne.
"C'est vrai, les services de sécurité du Niger l'ont confirmé: venant du Sahel, des véhicules remplis de haschich se dirigent de plus en plus vers le plateau de Djado, zone située à la frontière avec le Tchad, et en reviennent avec des véhicules chargés d'armes", affirme Fanta Maïga, qui travaille pour une ONG internationale basée à Gao dont elle ne souhaite pas citer le nom.


"Les armes viennent de Libye. Et, de plus en plus, ce sont des armes sophistiquées qui ne peuvent semer que la terreur dans la région ", ajoute-t-elle.
Une autre filière, dite "Polisario", est également en train de s'organiser. Elle est alimentée par des membres de ce mouvement qui combat pour l'indépendance du Sahara occidental, territoire du sud du Maroc.
Plusieurs d'entre eux, dont des officiers en uniforme, ont été arrêtés récemment au Mali pour leur implication dans un trafic de plus d'une tonne de drogue.

Trafic d'armes
"Ce qu'on remarque aujourd'hui chez les gens de cette filière, c'est qu'ils ramènent de la zone d'influence du Polisario (frontière sud entre le Maroc et l'Algérie) du haschich à destination du Sahel, et y retournent avec de la cocaïne destinée à l'Europe", affirme Oumar Ould Haby, des services des douanes dans le nord du Mali.
Cette filière est également impliquée dans le trafic d'armes qui intéresse Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), très active dans la bande sahélo-saharienne où, depuis des bases dans le nord du Mali, elle commet des enlèvements - essentiellement des Occidentaux -, des attentats et divers trafics.


Une dernière filière composée de Maliens, Nigériens et Algériens est également en pleine réorganisation. Elle "est en est en train de se spécialiser dans la location de véhicules de transport, l'acheminement et surtout +le dédouanement privé+ des convois de drogue", selon Oumar Ould Haby.
"Le dédouanement privé" est un racket organisé qui consiste à intercepter les convois de drogue pour exiger de l'argent avant de les laisser poursuivre leur route.
Cette filière diversifie également ses activités en se livrant au trafic de cigarettes de contrebande et au transport de candidats fortunés à l'émigration clandestine en Europe.
Autant de filières et d'activités criminelles qui font dire à Oumar Ould Haby: "A ce rythme, le Sahel n'appartiendra plus aux Etats, mais aux trafiquants et à Al-Qaïda".


(AFP)




© Copyright L'Express

ABDALLAH OUMBADOUGOU TAPSIKT from CULTURE&RESISTANCE on Vimeo.

Libye: les forces du CNT reculent à Syrte sous le feu des pro-Kadhafi

Publié le 13-10-11 à 13:11    Modifié à 17:41     1 réaction

Les forces du Conseil national de transition (CNT), qui avaient cerné les derniers fidèles de Mouammar Kadhafi dans deux zones de Syrte, ont reculé de deux kilomètres jeudi à la mi-journée sous leur feu nourri, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
 (c) AfpLes forces du Conseil national de transition (CNT), qui avaient cerné les derniers fidèles de Mouammar Kadhafi dans deux zones de Syrte, ont reculé de deux kilomètres jeudi à la mi-journée sous leur feu nourri, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. (c) Afp
Les forces du nouveau régime libyen, qui disaient avoir cerné les derniers fidèles de Mouammar Kadhafi dans deux quartiers de Syrte, ont reculé de deux kilomètres jeudi sous leur feu nourri, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Le Conseil national de transition (CNT), l'ex-rébellion qui a renversé le régime Kadhafi, attend la chute de Syrte, à 360 km à l'est de Tripoli, pour proclamer la "libération totale" du pays et reprendre ses discussions en vue de former un gouvernement chargé de gérer la transition.
"Nous avons dû nous retirer vers le QG de la police (pris mardi, près de la place centrale de la ville) et nous allons utiliser l'artillerie lourde pour frapper les forces de Kadhafi", a déclaré Hamid Neji, un combattant pro-CNT sur la nouvelle ligne de front.
"Plus tôt dans la journée, nous étions engagés dans des combats de rue, mais nous avons arrêté. Les pro-Kadhafi tirent sur nous des roquette, des mortiers et des bombes", a déclaré Faysal Bringo, un autre combattant pro-CNT qui revenait de la ligne de front.
Mais selon Rawad Friwane, chirurgien à l'hôpital de campagne situé à l'entrée ouest de Syrte, les pertes enregistrées jeudi --quatre pro-CNT tués et 40 blessés-- étaient dues en majorité à des tirs fratricides et aux balles des tireurs embusquées pro-Kadhafi toujours positionnés dans la ville.
"Il y a encore 500 combattants pro-Kadhafi dans Syrte et nos forces en ont arrêté 15 aujourd'hui" (jeudi), a affirmé Faysal Bringo, assurant que "le quartier n°3 est libérée" mais faisant toujours état de "violents combats dans les quartiers n°1 et 2", au bord de la Méditerranée dans le nord-ouest.
Le contrôle des différentes zones de la ville est toutefois régulièrement annoncé puis démenti par les diverses brigades engagées dans les combats sur les fronts Est et Ouest de Syrte.
Outre Syrte, les forces du CNT assiégeaient toujours l'oasis de Bani Walid, un autre bastion pro-Kadhafi à 170 km au sud-ouest de Tripoli.
Mais Youssef Amrou, un combattant de l'une des principales brigades engagées sur ce front, a annoncé qu'elle avait reculé d'une trentaine de kilomètres mercredi en raison d'un différend avec d'autres brigades accusées de ne respecter aucune consigne.
Le chef du comité local du CNT de Bani Walid, Al-Haj Mbarak Al Fatnani, a démenti et expliqué que les combats étaient suspendus pour préparer la prochaine offensive. Selon lui, il reste 1.500 combattants pro-Kadhafi dans Bani Walid, dont 5% des habitants n'ont pas encore fui.
Mercredi soir, des tirs de joie et des concerts de klaxon ont résonné à Tripoli et à Misrata pour saluer l'annonce de l'arrestation à Syrte de Mouatassim, l'un des fils Kadhafi, mais cette information a été démentie jeudi.
Après avoir confirmé l'arrestation mercredi soir, Abdelkarim Bizama, conseiller du chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, est revenu jeudi sur ses propos.
"Il y a une confusion à propos d'une capture de Mouatassim. Nous enquêtons à ce sujet auprès de plusieurs personnes ayant été détenues ou emprisonnées. Et dès que nous aurons une confirmation, il y aura une annonce officielle de l'arrestation de Mouatassim", a-t-il déclaré.
A Syrte, le commandant Wissam ben Ahmed, l'un des chefs des opérations du CNT sur le front Est, a assuré que Mouatassim Kadhafi n'avait pas été arrêté.
"Mais certains prisonniers que nous avons capturés disent que (Mouammar) Kadhafi se trouve à Syrte", a-t-il ajouté. L'ancien dirigeant est en fuite depuis la chute de son QG à Tripoli le 23 août, après 42 ans au pouvoir.
Les annonces erronées ou non confirmées sur l'arrestation, la fuite ou le décès de proches de M. Kadhafi se sont multipliées ces derniers mois.
Jeudi matin, un combattant pro-CNT a raconté avoir arrêté la veille avec quatre camarades le mufti de Libye, Khaled Tantouche, plus haute autorité religieuse sous le régime Kadhafi, alors qu'il avait changé d'apparence et tentait de fuir Syrte.
Dans un rapport publié jeudi, Amnesty International (AI) a exhorté le CNT à mettre rapidement fin aux détentions arbitraires et aux mauvais traitements des prisonniers, faisant valoir que cette réminiscence du régime déchu ternissait leur image.
Nombre de prisonniers ont été battus, et "dans certains cas, il y a des preuves de tortures pour obtenir des aveux ou punir" les personnes soupçonnées de liens avec le régime déchu, tout particulièrement les Noirs, selon AI.
Sur le plan économique le gazoduc Greenstream, le seul reliant la Libye à l'Italie et à l'Europe, a été relancé jeudi, près de huit mois après sa suspension en raison du conflit, a annoncé le géant pétrolier et gazier italien ENI, qui gère ce gazoduc avec la compagnie libyenne NOC.
"NOC (National Oil Corporation) et ENI (...) ont entamé aujourd'hui les activités d'injection de gaz naturel dans le gazoduc Greenstream qui relie l'unité de traitement de Mellitah, sur la partie ouest de la côte libyenne, à Gela", en Sicile, selon un communiqué d'ENI.

mercredi 12 octobre 2011


12/10/2011 à 17h:20 Par Jeune Afrique
Diminuer la taille du texte Augmenter la taille du texte Imprimer Envoyer Partager cet article
Actuellement au Niger, Saadi Kaddafi veut se réfugier en Ouganda.Actuellement au Niger, Saadi Kaddafi veut se réfugier en Ouganda. © AFP
 Les dignitaires libyens réfugiés au Niger veulent quitter le pays.
À Niamey, les Libyens en cavale craignent de plus en plus d’être extradés vers Tripoli. Saadi Kaddafi, l’un des fils du « Guide », veut se réfugier en Ouganda. Le général Rifi, chef d’état-major de l’armée de l’air, souhaite se rendre en Égypte, et le général Ali Kana, ex-patron de la sécurité à Sebha, au Maroc. Pour l’instant, le président Issoufou s’oppose à ces départs, tout comme les ambassades des États-Unis et de France.


Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Niger : les Libyens craignent l'extradition | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique 

Romandie News Texte      

Un ex-officier de l'armée libyenne d'origine malienne rentré au Mali


BAMAKO - Un colonel de l'armée libyenne sous le régime de Mouammar Kadhafi est rentré avec ses hommes dans le nord du Mali, d'où il est originaire, en plaçant son retour dans un esprit de paix, a-t-on appris mercredi de source officielle malienne.

Le colonel Awanz Ag Emakadeye, de l'armée libyenne, un Touareg d'origine malienne, est rentré au nord du Mali avec ses hommes par le Sahel, ils sont tous sous notre protection, a déclaré cette source officielle.

Ils sont chez eux et ils ont réaffirmé qu'ils sont là dans un esprit de paix, a-t-elle conclu.

Le gouvernement malien, des élus et des associations de Maliens originaires du Nord ont créé des structures pour accueillir d'anciens militaires libyens d'origine touarègue du Mali.

D'autres ex-combattants touareg pro-Kadhafi, armés et originaires du Mali et du Niger sont déjà rentrés sans avoir prévenu les autorités de ces pays.

Le Niger affirme par ailleurs accueillir, à titre humanitaire, 32 proches de Mouammar Kadhafi, dont un de ses fils, Saadi, trois généraux et l'ancien chef des brigades sécuritaires du régime du dirigeant renversé en août par le Conseil national de transition (CNT, nouvelles autorités libyennes).

Par ailleurs, des centaines de civils maliens sont arrivés ces dix derniers jours dans la région de Tombouctou (nord-ouest du Mali) en provenance de Libye, selon des sources concordantes jointes par l'AFP dans la zone.

Il y a aujourd'hui environ 700 civils maliens mais il n'y a pas vraiment de structures pour les accueillir, a déploré un responsable de la protection civile.

Leur situation est très difficile. (...) Ce sont essentiellement des femmes et des enfants. Ils arrivent par camions. Ils sont dans le dénuement total, a affirmé Mohamed Ould Sidy Ahmed, membre de l'association des Arabes de Tombouctou.

Il faut qu'on aide ces civils. C'est urgent. Certains sont bloqués à des points d'entrées de la région, d'autres sont arrivés ici mardi soir, a affirmé Oumar Ould Salam, un élu de Ber (environ 70 km de Tombouctou).


(©AFP / 12 octobre 2011 12h45)

Rossiïskaïa gazeta
Kadhafi a été localisé dans le désert
Le Conseil national de transition (CNT) a trouvé un excellent moyen pour retrouver Mouammar Kadhafi. Toutefois, on a l’impression qu’en réalité les révolutionnaires se compliquent intentionnellement la tâche pour capturer le colonel insaisissable, écrit mercredi 12 octobre le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Le Conseil national de transition s’est mis à accuser certaines tribus de cacher Kadhafi. Celles-ci n’ont d’autre choix que de commencer elles-mêmes les recherches. Les Touaregs se sont particulièrement distingués par leur ardeur.
Il s’est avéré que tous les moyens les plus modernes de recherche d’un individu étaient inefficaces comparées aux méthodes primitives des tribus. Difficile à croire, mais les as de la recherche très bien payés se sont retrouvés loin derrière la tribu des Touaregs.
Ils ont annoncé aux représentants du CNT où se cachait Kadhafi. Non, pas chez eux, bien que les nouvelles autorités libyennes en aient accusé les Touaregs. Il s’est avéré que le colonel insaisissable s’était retranché dans le désert au sud-ouest du pays.
On ignore ce qui empêche désormais les révolutionnaires ou leurs alliés de l’OTAN de capturer rapidement Kadhafi et de le remettre à la Cour pénale internationale de la Haye. Si les Touaregs avaient menti, ils en auraient été immédiatement accusés publiquement. Mais les révolutionnaires ne réfutent pas leurs informations. Autrement dit, elles sont véridiques. L’OTAN se mure également dans un mutisme total.
On pourrait supposer qu’ils savent depuis longtemps où se cache Kadhafi. Mais ils ne l’arrêtent pas. Probablement, sur les conseils de l’Occident, les nouvelles autorités libyennes laissent délibérément Kadhafi tranquille. Ainsi, ils s’efforcent d’apaiser la situation dans le pays. Si le colonel était appréhendé, une nouvelle vague de guerre civile frapperait le pays, car les tribus qui défendent Kadhafi commenceraient à se venger des révolutionnaires.
Entre-temps, hier le Conseil national de transition libyen a devancé tous les autres en reconnaissant l’opposition syrienne en tant qu’autorité légitime. Ensuite, il a été décidé de fermer l’ambassade de Syrie à Tripoli.
Apparemment, les Libyens ont l’intention de charger l’UE du règlement des problèmes intérieurs. Hier, il a été annoncé que l’antenne de l’Union européenne à Tripoli serait prochainement transformée en ambassade à part entière.
Les fonctionnaires de l’UE ne cachent pas leur satisfaction face à l’évolution de la situation en Libye, et confirment leur "engagement à soutenir la formation d'un nouveau pays stable, prospère, souverain et démocratique", comme l'a annoncé dans la résolution adoptée lundi le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE. Effectivement, il y a de quoi ce réjouir, vu que l’un des Etats les plus riches en hydrocarbures a perdu, de fait, sa souveraineté et est passé sous le contrôle intégral des entreprises européennes.


Al-Qaïda appelle à l'instauration de la loi islamique en Libye

Publié le 12-10-11 à 14:50    Modifié à 15:40     1 réaction

LE CAIRE (AP) — Le chef d'Al-Qaïda Ayman al-Zawahri appelle le nouveau pouvoir libyen à créer un Etat islamique et exhorte les Algériens à se révolter contre leur président, dans une vidéo diffusée mercredi sur Internet.
Dans l'enregistrement de 13 minutes, Al-Zawahri met en garde les révolutionnaires libyens contre des "complots occidentaux". "La première chose que l'OTAN vous demandera de faire, c'est de renoncer à votre islam et à ne pas appliquer la loi islamique de la charia", affirme le successeur d'Oussama ben Laden. "Ils veulent que les laïcs et les athées qui n'acceptent pas la charia dirigent le monde islamique."
Le chef du réseau terroriste, qui apparaît en robe et turban blancs, appelle également les Algériens à se révolter contre leur président Abdelaziz Bouteflika en s'inspirant des soulèvements arabes en Egypte et en Tunisie. "Pourquoi ne vous révoltez-vous contre la tyrannie, lions algériens?", demande-t-il.
Il salue aussi la triple attaque qui a coûté la vie à huit Israéliens le 18 septembre, près d'Eilat (sud d'Israël). La vidéo, intitulée "Et les défaites des Américains continuent", a été diffusée sur des sites Web islamistes.
Al-Qaïda s'oppose depuis longtemps aux dirigeants arabes autoritaires qu'il considère comme impies, corrompus et trop proches des Etats-Unis, prônant leur remplacement par des Etats islamiques. Les soulèvements du "printemps arabe" sont toutefois largement conduits par des partisans de la liberté, des droits de l'homme et de la démocratie. AP
lma/v348

mardi 11 octobre 2011


Des soldats maliens de Libye rentrent dans un pays déjà fragilisé
KIDAL — Dans le nord du Mali, autorités, ONG et habitants se préparent à intégrer en douceur, dans une région déjà fragilisée par la présence d'Al-Qaida, des centaines de Maliens qui combattaient dans l'armée libyenne de Mouammar Kadhafi.
"C'est normal, qu'on accueille nos frères", dit un homme d'affaires.
Les tentes sont déjà dressées à une trentaine de kilomètres au nord de Kidal (nord-est), chef-lieu de la région du même nom frontalière de l'Algérie.
Une collecte d'argent a été lancée par le comité mis en place pour accueillir ces ex-militaires d'origine malienne et qui ont obtenu la nationalité libyenne, attendus dans quelques jours, indiquent les organisateurs, sans fournir de nombre et de calendrier.
Il n'y a pas de montant fixe demandé, "c'est selon le portefeuille de chacun. Moi, j'ai cotisé 200.000 FCFA (305 euros). Vraiment, chacun donne ce qu'il peut", précise un homme, employé à Kidal, s'identifiant simplement comme Attaher.
Objectif: réserver un accueil "digne" à "ces fils du pays", dit-on au gouvernorat de Kidal.
Mohamed Ouchar, un homme d'affaires de la région, a un frère parmi ceux qui reviennent. "Il était dans l'armée de Kadhafi, avec la nationalité libyenne. C'est normal, qu'on accueille nos frères" sans hostilité, avance-t-il.
"Nous avons pris le taureau par les cornes. Au lieu de laisser (ces ex-militaires) s'évaporer dans la nature et constituer une source de danger, nous avons décidé de les accueillir avec armes et bagages pour mieux les insérer", explique un responsable au gouvernorat sous couvert d'anonymat.
Selon les consignes données par l'état-major de l'armée, ceux qui reviendront armés seront "désarmés en douceur".
"C'est la première fois qu'on organise le retour d'un convoi de militaires", déclare Ibrahim Ould Mohamed de Stop Armes, une ONG de lutte contre la prolifération des armes au Sahel, en indiquant que les ex-militaires reviendront sûrement avec "des civils, membres de leurs familles".
Selon lui, il pourrait y avoir également parmi eux des mercenaires recrutés au déclenchement, mi-février, de la rébellion contre le pouvoir de Mouammar Kadhafi qui est tombé après plus de six mois de guerre.
Le régime de M. Kadhafi défait - M. Kadhafi lui-même demeurait introuvable -, des hommes ayant combattu pour lui ont pris le chemin du Sahel d'où ils sont originaires, après avoir été formés à la guerre et dotés d'armes, suscitant des craintes pour la sécurité dans une région déjà confrontée à l'activité d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).
Que ces ex-combattants de Libye reviennent au Mali, "ce n'est pas un problème. A partir du moment où ils reviennent avec de bonnes intentions, nous devons leur ouvrir les bras. Ce n'est pas la peine de mettre l'huile sur le feu", estime Ibrahim Ould Mohamed de Stop Armes.
"Mais il faut tout de suite leur trouver quelque chose, pour qu'ils ne soient pas tentés par l'aventure", avertit-il.
Son avis est partagé par un autre responsable d'ONG de Kidal, membre du comité d'accueil des Maliens de Libye. "C'est l'avenir de toute la région qui est en cause si on ne tend pas la main à ces frères de retour" car "le Sahel, aujourd'hui, est une poudrière", affirme sous couvert d'anonymat ce responsable.
Des représentants du gouvernement et de communautés locales ont engagé des discussions avec d'autres Maliens, civils comme ex-combattants, déjà rentrés de Libye.
Un ministre malien estime toutefois que le Conseil national de transition (CNT, nouvelles autorités) de Libye devrait, lui aussi, penser aux ex-membres de l'armée libyenne d'origine malienne. "Ce sont des Libyens, quand même. Il appartient au CNT de jouer la carte de la réconciliation nationale et de les accepter pour que le Sahel, déjà déstabilisé, ne le soit pas davantage", déclare-t-il.

Romandie News Texte      

Niger: les perspectives pétrolières dopent le budget 2012


NIAMEY - Le budget du Niger, Etat très pauvre du Sahel, est en hausse pour 2012 de plus de 50% grâce aux recettes attendues de l'uranium et du pétrole, dont la commercialisation doit débuter l'an prochain, a annoncé jeudi le gouvernement.

Examiné depuis jeudi par les députés, le projet de loi de Finances 2012 est équilibré en recettes et en dépenses à environ 1.425 milliards de francs CFA (2,1 milliards d'euros), contre quelque 940 milliards de francs CFA en 2011 (1,4 milliard d'euros), soit une augmentation de 52,74 % par rapport à 2011, a indiqué sur la télévision nationale le ministre des Finances, Mahamadou Ouhoumoudou.

Des ressources additionnelles importantes sont attendues après le démarrage des activités de production d'uranium et du pétrole, a-t-il relevé, sans plus de précision.

Le Niger s'apprête à commercialiser en 2012 son pétrole, qui sera extrait dans une zone désertique de la région de Diffa (est) par des compagnies chinoises.

Parmi les plus importants producteurs mondiaux d'uranium, le pays doit faire exploiter l'an prochain une nouvelle mine près d'Ingall (nord), également par la Chine.

Le gouvernement mise également sur l'élargissement de l'assiette fiscale et la lutte contre la fraude fiscale, a ajouté le ministre. Il espère boucler le budget grâce aux dons et emprunts extérieurs estimés à 552,3 milliards de francs CFA (828 millions d'euros).

Parmi les urgences, M. Ouhoumoudou a cité le renforcement des capacités de l'armée par l'achat d'équipements et matériels de combat et la lutte contre l'insécurité alimentaire par des projets d'irrigation.

Exposé à une nouvelle crise alimentaire cette année en raison de la sécheresse, le Niger vit sous la menace d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), renforcée par le conflit en Libye voisine qui a entraîné une dissémination d'armes dans le Sahel.


(©AFP / 06 octobre 2011 15h41)