vendredi 16 avril 2010

Mali : un couple d’Italiens libéré par al-Qaïda


Reuters / IntelCenter RFI-16-04-10

Mali : un couple d’Italiens libéré par al-Qaïda
vendredi 16 avril 2010

Un couple d’Italiens, retenus en otage depuis près de quatre mois par un groupe d’islamistes armés de la branche maghrébine d’al-Qaïda, a été libéré vendredi 16 avril dans le nord du Mali. Il reste toujours deux Espagnols aux mains d’Aqmi.
Sergio Cicala et son épouse Philomène Kaboré ont été enlevés le 18 décembre dernier à la frontière mauritano-malienne alors qu’ils se rendaient en 4x4 au Burkina Faso. Selon plusieurs sources concordantes, c’est un bras droit de l’émir Abou Zeid qui détenait le couple italo-burkinabé : Yahyah Abou Hamam
En février, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) lance un ultimatum à propos de la libération des deux Italiens. Outre une rançon, le groupe terroriste exige que la Mauritanie libère certains de ses membres arrêtés sur le territoire mauritanien. Mais les autorités de Nouakchott se montrent très fermes sur ce point : il n’y aura aucune négociation avec les preneurs d’otages.
Fin février dans un message mis en ligne par Aqmi, Sergio Cicala appelle le gouvernement italien à des concessions avec les ravisseurs pour accélérer sa libération et celle de son épouse. On le voit alors sur une photo, la barbe fournie, agenouillé sous la garde d’hommes cagoulés et en armes.
A plusieurs reprises Aqmi propose de libérer Philomène Kaboré d’origine burkinabé. Mais cette dernière a toujours refusé de quitter son mari préférant rester à ses côtés dans cette mésaventure.

Après la libération du Français Pierre Camatte, d’une Espagnole et des 2 Italiens, il reste toujours 2 Espagnols aux mains d’Aqmi. Les deux derniers membres d’une ONG ont été enlevés le 29 novembre sur la route côtière entre Nouadhibou et Nouakchott.

La junte nigérienne dissout le Haut commissariat à la restauration de la paix

APA-Niamey (Niger)-16-04-10




La junte nigérienne dissout le Haut commissariat à la restauration de la paix
vendredi 16 avril 2010


APA-Niamey (Niger) La junte nigérienne a dissout jeudi le Haut commissariat à la restauration de la paix, organe de suivi des accords de paix intervenus entre le gouvernement et les différentes factions rebelles, créée en 1994, a appris APA jeudi de source officielle à Niamey.
Cette décision a été prise jeudi par le Conseil des ministres qui a également ratifié la création d’une haute autorité de la réconciliation nationale dirigée par un officier supérieur de l’armée nigérienne, précise un communiqué officiel.
Il s’agit, indique le même texte, de marquer la fin définitive de la rébellion dans le pays, en même temps que la haute autorité de la réconciliation nationale accompagnera la transition dans le rétablissement de la démocratie.
Cette institution aura aussi pour objectif d’entreprendre des actions pour consolider l’unité nationale et engager la lutte contre les inégalités dans les actions de développement, tout en favorisant la discipline citoyenne, l’esprit civique et le patriotisme.
Niamey a signé entre 1994 et 2009 différents accords avec des groupes rebelles qui ont sévi notamment dans les régions d’Agadez et Tahoua, au nord ainsi qu’à l’extrême-est du pays.

Les anciens fronts de la rébellion touarègue du Niger ont annoncé en mars dernier leur réorganisation en une Coordination de l’ex-rébellion armée (CERA) avec pour but de « consolider et pérenniser » la paix et l’unité nationale.

DS/od/APA 16-04-2010

Dirtmusic "BKO"

Dirtmusic "BKO"

(Glitterhouse/Differ-Ant)
M-La musique.net


Ce sont les dunes du Sahara qui ont révélé Dirtmusic. Leur présence sur ces terres hostiles reste néanmoins un mystère : comment un groupe de rock australien finit-il par se perdre au milieu de ce désert ?
La réponse après tout importe moins que la raison de leur présence, ce qui les a fait rester. L’amour de la musique sans doute, celle jouée et celle entendue, et l’échange avec Tamikrest dans une très belle partie de ping pong. Si leur aide fut précieuse au groupe touareg pour enregistrer leur premier album, RKO sonne comme la réponse du berger à la bergère, un échange de bons procédés qui conduit les hommes du désert à marquer de leur empreinte l’album de Dirtmusic.
La musique des Australiens ne promettait rien d’extraordinaire jusqu’à cette rencontre : un rock honnête, semblable à celui joué par mille autres groupes, où l’on perçoit encore ce côté teigneux et bravache du rock australien, de Hoodoo Gurus à Midnight Oil. Avec Tamikrest, c’est une autre dimension qui s’ouvre, où les riffs se teintent de couleurs changeantes. Les morceaux ont des allures de bivouac où s’invitent les chœurs et les percussions, les guitares aigrelettes des Touaregs et les voix des femmes.
Jusque là, les musiciens s’étaient invités chez les nomades du désert. C’est ici l’inverse qui se produit avec la même intensité. Il faut écouter la version de "All tomorrow’s parties" pour prendre la mesure du grand bond réalisé : la Factory est une tente touareg et Nico a les mains tatouées au henné.

par Stéphane Andrieu
mercredi 14 avril 2010

Infos : http://www.myspace.com/dirtmusicband

Black gravity / All tomorrow’s parties / Ready for the sign / Lives we did not live / Unknowable / Smokin bowl / Collisions / Niger sundown / Bring it home

Encore un peu de désert ?

Encore un peu de désert ?

jeudi 15 avril 2010, par Jacques Vincent
Tamikrest sort un splendide premier album et habite celui de Dirtmusic.

Tous ceux qui ont découvert Tinariwen ces dernières années et n’ont jamais pu se résoudre à ranger leurs disques tellement ils les écoutent souvent vont se réjouir de l’arrivée de Tamikrest. Le groupe représente la nouvelle génération de musiciens touaregs qui revendiquent clairement l’héritage de leurs aînés. « Tinariwen a créé le chemin, et c’est à nous maintenant de le descendre et de créer le futur », résume simplement son leader, Ousmane Ag Mossa. On peut même dire (...)

suite http://www.politis.fr/Encore-un-peu-de-desert,10184.html

jeudi 15 avril 2010

Le cri d’alarme des éleveurs du Niger

monde

Le cri d’alarme des éleveurs du Niger
L'Humanité
Dodo Boureima, président d’une organisation de pasteurs ouest-africains, témoigne.

« Le monde doit savoir que nous vivons une crise. » Invité à Paris par des associations humanitaires, le Nigérien Dodo Boureima a apporté un éclairage sur le drame vécu par les éleveurs de son pays. Dodo Boureima dirige le réseau Billital Maroobé (« Promotion des éleveurs » en peul), une association qui rassemble des organisations d’éleveurs et de pasteurs d’Afrique de l’Ouest. « Nous sommes passés d’une situation d’alerte précoce à celle de crise. La disponibilité et l’accessibilité aux principaux aliments pour le bétail sont limitées dans la zone pastorale et agropastorale. Le prix des animaux sur les marchés se détériore rapidement, pendant qu’au même moment le prix des fourrages et des céréales augmentent », explique-t-il. « Nous n’arrivons plus à nourrir nos troupeaux, ce qui nous pousse à les vendre à vil prix », poursuit-il. « Pour se maintenir en vie, l’éleveur est contraint de vendre son cheptel puis de fuir vers les villes où la situation alimentaire est déjà très tendue », ajoute-t-il. Selon le réseau Billital Maroobé, les communautés d’éleveurs et de pasteurs du Niger sont d’ores et déjà affectées et reconnues comme les plus vulnérables avec un taux prévisionnel aigu de 29,9 %, le double du seuil d’urgence fixé à 15 %. Pour la deuxième année consécutive, des déficits fourragers ont été signalés dans les zones pastorales au Niger, au Tchad, et au nord-est du Mali et du Burkina Faso. Selon Action contre la Faim, le déficit de céréales et de fourrage pour le secteur pastoral est de 16 millions de tonnes pour le Niger, ce qui représente 67 % des besoins du bétail.

« Le 2 décembre dernier, nous avons lancé une alerte. Mais ce cri d’alarme n’a pas été entendu », regrette Dodo Boureima. Le forum sous-régional sur la transhumance, initié par le réseau Billital Maroobé, qui s’achève le 16 avril à Gogonou au Bénin, sera une nouvelle occasion pour les éleveurs et les pasteurs de la région de lancer un S.O.S.



D. R.

Mali/Silence, le cheptel se meurt au… Nord


Oumar Babi - Canard Déchainé, 14/04/2010

Silence, le cheptel se meurt au… Nord
jeudi 15 avril 2010
Des cadavres d’animaux à perte de vue. Des colonnes entières d’éleveurs nomades, ralliant les centres urbains. Avec, pour tout bagage, quelques habits attachés dans un sac en plastique. Ou de vieilles tentes touarègues, transportées par des ânes squelettiques.

De mémoire d’ONG, le cheptel malien n’a pas connu pareille menace, depuis la fameuse sècheresse de 1973. Qui a décimé la quasi-totalité du cheptel malien. A Tinzawaten, l’ex-fief d’Ibrahim Ag Bahanga, l’ex-chef rebelle et à Aguelhoc, 40% du cheptel aurait été décimé.
Selon Rousmane Ag Assilaken, directeur exécutif de l’ONG Azhar, le septentrion malien est devenu un « parc de misère ». Pour les éleveurs nomades, mais aussi, pour leur bétail. Ou, du moins, ce qui en reste : « Dans toute la région, les animaux sont malades et meurent chaque jour qui passe. Les Oueds sont à nues. Environ 40% du cheptel est, déjà, décimé. Les éleveurs et leur famille tentent de survivre, en ralliant les villes ».
A l’origine de cette hécatombe, le déficit pluviométrique. La faible pluviométrie a vite fait place à la sècheresse. Une sècheresse qui menace, désormais, les trois régions du nord : Gao, Tombouctou et Kidal. Dans certains villages du nord, la famine est si menaçante que certains éleveurs n’hésitent pas à échanger trois têtes de bétail contre un sac de riz. Ou de mil.
Pour sauver le cheptel du nord-Mali, ou ce qui peut encore l’être, le gouvernement vient d’y acheminer de l’aliment-bétail. Environ, 1000 tonnes viennent d’être réceptionnées à Kidal, par les autorités locales. Mais, selon un conseiller municipal d’Aguelhoc, la situation n’est pas, pour autant, réglée. « Maintenant que les animaux ont eu de quoi calmer leur faim, il faudra penser aux populations qui s’occupent des animaux. La crise alimentaire frappe, déjà, à nos portes ». Une situation corroborée par de nombreuses ONG, opérant sur le terrain.
« Depuis plusieurs mois, les signes annonciateurs d’une crise alimentaire au Sahel se multiplient. Le pays le plus touché est le Niger, mais des régions au Tchad, au Mali, au Burkina Faso et au Nigéria sont également affectées », prévient l’ONG OXFAM dans un communiqué.

Oumar Babi

Les matières premières se repositionnent dans la géostratégie mondiale, selon un économiste


APA-​Da­kar (Sé­né­gal)-14-04-10

Les matières premières se repositionnent dans la géostratégie mondiale, selon un économiste
jeudi 15 avril 2010


APA-​Da­kar (Sé­né­gal) La nou­velle confi­gu­ra­tion de la mon­dia­li­sa­tion et l’émer­gence de nou­velles puis­sances éco­no­miques, fi­nan­cières et tech­no­lo­giques re­po­si­tionnent les ma­tières pre­mières au cœur de la géos­tra­té­gie mon­diale, a dé­cla­ré mer­cre­di Mous­ta­pha Kassé, pro­fes­seur agré­gé d’éco­no­mie à l’Uni­ver­si­té Cheikh Anta Diop de Dakar.
S’ex­pri­mant au cours du Salon in­ter­na­tio­nal des mines, le Pr Kassé a donné l’exemple de la Chine qui a, au début de l’année 2006, in­ves­ti dans 27 pro­jets pé­tro­liers ou ga­ziers ré­par­tis dans 14 pays afri­cains.
Elle a réa­li­sé 720 pro­jets clefs en main pour 49 pays afri­cains et en 2005, elle a ache­té 39 mil­lions de tonnes de pé­trole à l’Afrique, soit 9% de plus que l’année pré­cé­dente. Elle a par ailleurs déjà an­nu­lé 1,2 mil­liard de dol­lars de dettes contrac­tées par 31 pays d’Afrique, a dit le Pr Kassé.
En 2007, les re­la­tions d’af­faires entre la Chine et l’Afrique se sont éle­vées à 73,3 mil­liards de dol­lars, soit un ac­crois­se­ment de 32% par rap­port a 2006.
Pour le Pr Kassé, cette nou­velle donne im­plique un cer­tain nombre d’ac­tions no­tam­ment l’éla­bo­ra­tion d’une vi­sion stra­té­gique et un plan d’ac­tion pour la ges­tion ef­fi­cace des res­sources mi­né­rales de l’Afrique en vue de pro­mou­voir sa crois­sance éco­no­mique et son dé­ve­lop­pe­ment du­rable.
Il de­mande aussi d’éva­luer l’ef­fi­ca­ci­té des ré­gimes mi­niers ac­tuel­le­ment en place et pro­cé­der à leur re­né­go­cia­tion, ajou­tant qu’il faut mettre en place des mé­ca­nismes qui ga­ran­tissent l’équi­té in­ter-​gé­né­ra­tion­nelle avec un fonds en fa­veur des gé­né­ra­tions fu­tures.

Rencontre avec Jean-Pierre Duclos Aprico, spécialiste des Berbères nomades,Touaregs: Chronique d'une mort annoncée

Rencontre avec Jean-Pierre Duclos Aprico, spécialiste des Berbères nomades

Touaregs: Chronique d'une mort annoncée
par Sabine Torres
dijOnscOpe
jeu 15 avr 10
08:40


On les surnomme parfois les "hommes bleus", du fait de la couleur de leur chèche teinte avec de l'indigo, qui décolore sur leur peau. Mais que sait-on véritablement des Touaregs, ce peuple de Berbères nomades vivant notamment au Niger? Pétris d'honneur et de fierté malgré l'illettrisme et la pauvreté, les Touaregs vivent dans un ostracisme quotidien, condamnés à s'adapter ou a mourir. Et ce n'est pas le coup d'État perpétré par les militaires au Niger le 18 février 2010 (*1) qui devrait y changer grand chose selon Jean-Pierre Duclos Aprico, ancien conseiller du Ministre du commerce et de l'industrie...


Au Niger, une situation encore incertaine

Comme l'indique le journal nigérien Le Pays dans son édition numérique du mercredi 7 avril 2010 (voir lien ci-dessous), "la restauration de la démocratie est véritablement en marche au Niger. Comme promis, la junte a installé mercredi à Niamey le tout nouveau Conseil consultatif national". Et de poser la question fondamentale : "Mais, vu la faiblesse des hommes, quelle garantie que les vieux démons ne vont pas resurgir ?". Spécialiste de la question touareg, le côte-d'orien Jean-Pierre Duclos Aprico (*2) veut se montrer optimisme : "Les Touaregs saluent le coup d'État, espérant un changement de régime tout en sachant que leur sort est encore totalement indéterminé."
De fait, ces derniers n'ont jamais pardonné au président nigérien Mamadou Tandja d'avoir perpétré les premiers massacres contre les Touaregs dans les années 1990 : "Les Touaregs ont peut-être une chance aujourd'hui de se faire entendre autrement que pas les armes. Je pense qu'ils sont même prêts à pardonner aux militaires qui auraient participé au massacre et font désormais partie de la junte au pouvoir."

La tentation terroriste
Voilà en effet quinze ans que les Touaregs ont officiellement déposé leurs armes mais ne nous y trompons pas : "Ils sont prêts à y revenir si besoin car ils n'ont rien obtenu depuis !". Sans travail, sans éducation, la plupart des Touaregs vivent dans une situation de pauvreté extrême, au point que les sollicitations de groupes terroristes tel Al Qaïda trouvent échos parmi les jeunes hommes. "Aujourd'hui, Al Qaïda règne en maître au Niger, prévient Jean-Pierre Duclos Aprico. Le nord du Mali, le sud de l'Algérie, les bordures du Niger : aucune zone n'échappe à leur contrôle sur les trafics de drogue ou les enlèvements". Les anciens Touaregs sont également utiles pour les terroristes, qui profitent de leur expérience d'anciens combattants pour les envoyer patrouiller dans le désert.
Ces propos sont entérinés par le Dijonnais Régis Belleville, explorateur scientifique et spécialiste de la survie en milieu saharien : "Voilà plusieus années que je parcours le Sahara et vais à la rencontre des Touaregs. Force est de constater que depuis la mise en place des frontières qui les oblige à être sédentaires, ils vivent totalement en marge des sociétés civiles." L'orgueil légendaire de l'homme bleu semble bien relever désormais de l'imaginaire du touriste en mal d'exotisme. "Même si les Touaregs se comportent toujours comme des seigneurs pétris d'honneur, certains sont prêts à tout pour survivre, y compris à pactiser avec les trafiquants de drogue colombiens, qui les utilisent pour faire attérir des avions en plein désert." Si le gouvernement nigérien ne fait rien pour faciliter l'intégration des Touaregs, il semblerait que cette lente et inexorable marginalisation conduise tout simplement à leur disparition.

Un "massacre à l'uranium"

Problème majeur des Touaregs : la présence massive d'uranium dans le sol nigérien (voir la carte ci-jointe), qui fait du pays le troisième producteur mondial. Chine, France, États-Unis... Tous semblent donc avoir des intérêts évidents au Niger, sauf que les Touaregs n'en perçoivent jamais les retombées économiques. Selon Jean-Pierre Duclos Aprico, la France aurait soutenu le régime népotique de Tandja pour des raisons mercantiles évidentes. D'où le titre provocateur de son ouvrage : "Massacre à l'uranium". "Les Touaregs sont un peuple en souffrance, colonisé pour les ressources minières de leurs terres. Je n'ai pas peur de dire que le président Sarkozy a officiellement délivré un brevet de démocratie à Tandja (*3). Nous contribuons donc à maintenir ces régimes corrompus et je suis persuadé que la France a même vendu des armes au gouvernement nigérien pour massacrer les Touaregs..."
Sans aller aussi loin, Jean-Paul Benetière, conseiller financier du président de la République du Niger en 1988, collègue et ami de Jean-Pierre Duclos Aprico, reconnaît l'implication ou du moins, le silence tacite du gouvernement français dans cette affaire. Même constat de la part de Bernard Guibourt, alors patron de la Société Anonyme des Travaux d'Outre-Mer au Niger (SATOM). Tous trois mandatés par le gouvernement français, ils ont pu constater sur place l'influence de ces questions énergétiques sur les relations franco-nigériennes. "Colonisateurs, coopérants, nous autres Français sommes responsables de la marginalisation et de la destruction progressive de ce peuple", affirme Jean-Pierre Duclos Aprico. Et l'avenir ne présage rien de bon puisque les 4.000 tonnes d'uranium extrait pourraient passer à 8.000 tonnes d'ici 2013... "Alors que les Touaregs représentent près de 10% de la population nigérienne avec un million d'individus, ils ne bénéficient d'aucun avantage économique, social ou culturel."

La revanche des anciens esclaves sur leurs maîtres touaregs

Au-delà de ces considérations d'ordre économique, la réalité du racisme anti-touareg est une évidence au Niger : "Il s'agit bien d'une revanche du Noir sur le Blanc et les massacres perpétrés par l'armée dans les années 90 sont bel et bien une épuration ethnique. J'ai rencontré des Touaregs qui m'ont raconté qu'on faisait descendre les noirs des bus avant de massacrer les Touaregs...". Rappelons qu'au XIXe siècle, les Touaregs régnaient en maîtres sur le désert ; de rois, ils sont devenus quasi serviteurs puisque dans une ironique inversion sociologique, les anciens esclaves noirs ont pris le pouvoir sur les Touaregs alors blancs. "Aujourd'hui, la couleur de la peau n'a plus de signification ; d'ailleurs, si l'on étudie tout cela de près, on se rend compte que le sultan d'Agadez, celui qui rassemble l'ensemble des tribus de l'Ayr, a toujours été noir par tradition..."
Derrière le folklore touristique attribué aux Touaregs, se joue véritablement un combat pour survivre au quotidien. Jean-Pierre Duclos Aprico et ses collègues français se sont retrouvés dans le désert, certains ont partagé la vie des rebelles Touaregs dans les années 90, ont connu le chef rebelle Mano Dayak, leader de la résistance jusqu'à sa mort en 1995. Or peu de figures charismatiques s'élèvent aujourd'hui pour défendre la cause touareg. Tous les combattants dont déposé leurs armes sans trouver l'équilibre politique permettant de maintenir l'unité entre les différents groupes touaregs. Leurs revendications aujourd'hui? Participer au moins aux retombées financières de la vente d'uranium extrait de leurs sols.
(*1) En août 2009, à cinq mois de la fin de son mandat, le président du Niger, Mamadou Tandja, organisait un référendum permettant de faire passer de deux à trois mandats présidentiels la limite permise par la constitution et de rallonger son propre mandat de trois ans... La Cour constitutionnelle ayant émis un avis défavorable, ce dernier prenait la décision de dissoudre le parlement. Le 18 février 2010, les militaires nigériens menaient un coup d'État au palais présidentiel, en plein conseil des ministres, où ils faisaient prisonniers le président ainsi que quelques uns de ses ministres (ces derniers ont été relâchés depuis, mis à part Mamadou Tandja).
Créant un Conseil suprême pour la restauration de la démocratie, la junte a nommé un nouveau chef de l'État, Salou Djibo (chef d'escadron), en attendant l'organisation de nouvelles élections. A ce jour, aucune date n'a été fixée mais les militaires ont assuré qu’aucun membre du Conseil suprême ou du gouvernement de transition ne seraient candidat à ces élections. Depuis, des opposants à l'ex-président exilés à l'étranger depuis plusieurs mois ont pu rentrer au pays : Hama Amadou, l'ancien Premier ministre, et Mahamane Ousmane, l'ex-président du Parlement.
(*2) De 1988 à 1992, Jean-Pierre Duclos Aprico a vécu à Niamey au Niger, où il était conseiller du Ministre du Commerce et de l'Industrie, mandaté par le ministère de la Coopération française. Dès son arrivée, il partage une amitié profonde avec Mano Dayak, leader de la résistance touareg des années 1990 dans l’Ayr, décédé dans un accident d'avion en 1995, quelques semaines avant la mise en place d'un accord de paix entre les Touaregs et le gouvernement nigérien. Dans son ouvrage "Massacre à l'uranium", publiée aux Éditions Dualpha en 2009, il évoque sa passion pour le monde Touareg et revient sur l'histoire et les révoltes de ces hommes, qui "luttent pour leur survie et la sauvegarde de leur identité."

(*3) Lors d'une visite au Niger le 27 mars 2009 (voir vidéo ci-dessous), Nicolas Sarkozy a déclaré : "Je voudrais dire deux ou trois choses. La première, c’est que depuis moins de cinquante ans que le Niger est indépendant, y a eu cinq Républiques, plusieurs coups d’Etat, un Président assassiné. Je ne le dis pas pour les journalistes du Niger, je le dis pour les journalistes français qui ne sont pas tous avertis sur cette question. En quarante-neuf ans, la seule période de démocratie et de stabilité, c’est celle des deux mandats du Président Mamadou Tandja." (source : Canard Enchaîné -avril 2009).
A lire:

Jean-Pierre Duclos Aprico, Massacre à l'uranium, Editions Dualpha, 2009.
A lire sur dijOnscOpe :
Niger : un coup d'état qui fait du bien?
Conférence-débat "Sur la route des caravanes" le dimanche 18 avril 2010 à l'ECLA de Saint-Vallier (71)

Ailleurs sur le web :
Voir sur Dailymotion une vidéo de la visite de Nicolas Sarkozy accueilli par Mamadou Tanja au Niger le 27 mars 2009
Lire sur le même sujet sur le site de France24 l Areva, Nicolas Sarkozy et la crise au Niger : "Je ne crois pas au hasard du calendrier"
Lire sur le même sujet parmi les archives du Monde Diplomatique l Bataille pour l’uranium au Niger (juin 2008)
Voir sur le site Agadez-Niger.com le forum "Exploitation des ressources naturelles au Niger : de l’euphorie au désenchantement?"
Lire sur le même sujet le JournalduCameroun.com l Niger : Que devient l'ancien président Mamadou Tandja ?
Lire sur le même sujet LePays.bf l Niger: Restauration de la mécanique démocratique
En savoir plus sur le Niger (Wikipedia)
En savoir plus sur les Touaregs (Wikipédia)
En savoir plus sur Mano Dayak, leader de la résistance des années 1990, dans l’Ayr (Wikipedia)
Aller sur le site de l'explorateur dijonnais Régis Belleville
Aller sur le site de l'association dijonnaise La Croix d'Agadez

1 commentaire
Lionel Seydoux, auj., 09:49 :
Le camion a remplacé le chameau. Le commerce du bois d'ébène n'a (presque) plus cours. L'éducation, longtemps refusée par une majorité de Kel Tamasheq, a permis aux population du Sud de prendre les postes administratifs et techniques [esclaves? captifs? c'est bien plus compliqué que celà: dans certains cas il y a eu une véritable solidarité].
Il est exact que l'Uranium, comme d'ailleurs l'or, les diamants, le cuivre ou le pétrole sont une malédiction.
Il est en fait certain que depuis 1955 les pluies diminuent en tendance, donc la production animale.
Que faire?
Il y a maintenant une forte demande de formation comme de santé: il faut les satisfaire et il y a des revenus pour celà qui doivent aller au bon endroit et non dans des comptes à Genève.
La filière du bétail est mal organisée: créons de coopératives, installons le téléphone, contôlons les intermédiares.
Il y a des possibilité, limitées, de maraîchage, notamment par pompage solaire, mobilisons les.
Avant même de parler de développement durable, il faut parler de justice. Les paysans et les éleveurs du Sud Niger ne sont guère mieux lotis. Au Mali on a plus de marge avec le coton etc. Ce sont surtout les différences de revenus entre classes dirigeantes et populations qui sont insupportables. Sans parler de l'arrogance insupportable des "Miniers" expatriés.
Le tourisme est une porte de sortie, et circuler en plein désert avec des guides Kel Tamasheq est une expérience inoubliable sur le plan de l'aventure, mais aussi du point de vue spirituel si on sait écouter et vivre simplement. Mais AQMI a cristallisé les mécontentements et s'attache à éviter tout développement de ce type. La solution ne peut être qu'une lente réconciliation.
Il y a malheureusement peu d'autres sources de revenus.
Bon je pourrais continuer longtemps.

Un ancien agronome tropical du Mali et du Niger

mercredi 14 avril 2010

Sahel countries, US, EU to participate in war games


Afrique en ligne - 14/04/2010
Sahel countries, US, EU to participate in war games
Wednesday 14 April 2010



Six Sahel-Saharan countries will take part in a three-week joint military exercise together with US and European troops to improve the cap a city of the Sahel countries to work together to stop illegal activities threaten i ng the sub-region’s stability and security.
The Malian private daily Le Républicain reported on Tuesday that 450 soldiers f rom Burkina Faso, Mali, Mauritania, Senegal, Niger and Chad will take part in th e exercise from 2-23 May. The exercise will also involve 600 Americans and 150 Eu r opeans.
They will be based Ouagadougou, Burkina Faso, while the military exercises will he held in Mauritania, Niger and Mali.
The operation dubbed "Flintlock 10" will have a multinational coordination centr e based in Ouagadougou to serve as the "focal point" for information dissemination and plan ning.
Participants will also undergo an academic exercise which will culminate in a pr actical exercise for the command post. This exercise will be under the Americans through the Special Operations Command in Africa.
Medical and veterinary action programmes will be carried out at the same time fo r the benefit of the rural communities.

Bamako - Pana 14/04/2010

Pour sécuriser la région du Sahel, un centre de renseignement à Tamanrasset

Ikram GHIOUAhttp://www.lexpressiondz.com-14-04- 2010 -
Pour sécuriser la région du Sahel, un centre de renseignement à Tamanrasset
mercredi 14 avril 2010

La réunion des chefs d’état-major à Alger a pris fin hier avec l’intervention remarquée du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah.
Les retombées de la libération par le Mali, contre le paiement d’une rançon, de l’otage français enlevé par Al Qaîda, ont plané durant la journée d’hier sur la réunion qui a rassemblé à Alger, les chefs d’état-major des sept pays de la région du Sahara et du Sahel. L’opacité et les multiples interventions de l’ombre qui ont accompagné cette affaire jusqu’à son dénouement contesté légitimement par l’Algérie et la Mauritanie, ont fait l’objet de discussions en aparté. Et la réunion d’Alger a pour objectif de dissiper tous les nuages qui encombrent la vue de certaines parties. Aussi, l’Algérie est déterminée à convaincre les pays participants à relever le défi. D’autant que la situation sécuritaire représente actuellement l’un des plus grands défis rencontrés par ces pays. Comment neutraliser les dizaines de bandes aguerries et rompues au trafic en tout genre et à la contrebande au niveau d’une région et d’un espace qui exigent des moyens exceptionnels et une volonté politique claire et bien définie ? L’autre question à l’ordre du jour a trait aux négociations avec les groupes terroristes.
Lors de cette rencontre placée sous les feux de l’actualité nationale et internationale, les chefs d’état-major se sont entendus pour assurer une surveillance continue au niveau des frontières et créer un centre de renseignement commun basé à Tamanrasset. S’exprimant lors de l’ouverture, le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, a souligné « l’enjeu stratégique qui caractérise cette réunion », au regard, a-t-il dit, des objectifs tracés pour « coordonner notre lutte » afin de « permettre à nos autorités politiques respectives de se consacrer aux tâches de développement économique et social au bénéfice de nos peuples ».
En outre, Gaïd Salah s’est dit « convaincu que les pays de la région sahélo-saharienne sont en mesure d’assumer la pleine responsabilité de cette ambition légitime », pour peu, a-t-il indiqué, que « nous puissions cerner les problèmes de sécurité qui agitent notre région » et « identifier les voies et moyens de les résoudre par la définition et la matérialisation d’un modèle de coopération militaire approprié ». La réunion d’hier a pour objet central, relève le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, la lutte contre le terrorisme transnational, la criminalité organisée et les phénomènes connexes ajoutant que « la réunion constitue également une opportunité d’échanger les analyses sur ces menaces qui, faute d’actions collectives et synchrones pour les dissuader et les éliminer, ouvriraient la porte aux interventions étrangères ».
Cette réunion a permis aux chefs d’état-major d’asseoir un mécanisme adéquat pour lutter contre le terrorisme et ses connexions, a affirmé le porte-parole de la réunion, le colonel Saba Mabrouk. Rappelant que cette réunion intervient dans le sillage de la conférence des ministres des Affaires étrangères des pays de la région sahélo-saharienne, organisée à Alger en mars dernier, M.Saba a relevé que cette rencontre se tient « dans un contexte sécuritaire marqué par la persistance du terrorisme et ses multiples connexions, notamment les réseaux de trafic d’armes et de drogues, qui prennent des proportions alarmantes et constituent, non seulement un facteur de menace et de déstabilisation, mais encore un véritable frein aux efforts de développement socio-économique de notre région ».
Evoquant, par la même occasion, la lutte antiterroriste en Algérie, le chef d’état-major de l’ANP a affirmé que ce phénomène est fortement réduit, grâce, a-t-il expliqué, à « l’application déterminée d’une stratégie multidimensionnelle conjuguant une lutte sans merci de l’ANP et des services de sécurité, avec l’appui actif et résolu de notre peuple ».



Ikram GHIOUA

Crise alimentaire au Sahel, Mêmes causes, mêmes effets

Crise alimentaire
14/04/2010 à 10h:12 Par Philippe Perdrix
jeune  Afrique
Mêmes causes, mêmes effets

© FAO/Oxfam Encore une fois, le Sahel est menacé par la disette. L’alarme est sonnée mais les fonds manquent encore.
Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Des pluies capricieuses, une pénurie d’eau dans les champs, un déficit fourrager pour les troupeaux… Et c’est toute la région sahélienne qui est de nouveau menacée par une crise alimentaire. Comme en 2005, lorsque la période de soudure s’était transformée en drame humanitaire au Niger. Les besoins pour ce seul pays ont été évalués par les agences des Nations­ unies et les ONG à 190 millions de dollars.
« Il y a cinq ans, on avait eu les criquets, et toute l’attention internationale s’était portée sur le tsunami en Asie. Il avait fallu attendre que la situation devienne vraiment critique pour que l’aide se mette en place. Cette fois, la mobilisation semble au rendez-vous, et les mécanismes d’urgence – comme le recours aux stocks de sécurité et la vente de mil à prix modéré – sont opérationnels », explique Caroline Bah, directrice de l’organisation Afrique verte, qui travaille avec 120 regroupements paysans au Niger.
Le recensement des villages en souffrance est en cours. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Unicef, l’ONG internationale Oxfam… Tout le monde est d’accord sur le constat et pour tirer la sonnette d’alarme avant qu’il ne soit trop tard. À 16 millions de tonnes, la production céréalière en Afrique de l’Ouest a baissé de 9 % par rapport à 2008, mais ce chiffre cache de fortes disparités. Plus de 10 millions de personnes sont menacées, dont 8 millions au Niger, où le stock de vivres disponibles ne couvre que 48,7 % des besoins alimentaires, selon les autorités.
« Heureusement, la production céréalière est en hausse au niveau mondial. Les prix internationaux – et donc l’addition sur les importations – ne devraient pas s’envoler, épargnant ainsi les villes. Mais dans les régions rurales reculées, les céréales sont rares, donc chères. Cela renvoie au problème structurel de la paysannerie africaine paupérisée et incapable de se nourrir dès que les greniers sont vides », analyse Marc Dufumier, professeur à l’Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement, Agro Paris Tech. Au Niger, des mouvements de population sont déjà perceptibles, notamment parmi les éleveurs en transhumance vers le sud à la recherche de pâturages moins secs. Absence d’engrais, irrigation insuffisante, faibles rendements, accès difficile aux marchés urbains… Les retards de cette agriculture traditionnelle et autarcique sont parfaitement identifiés. Au moindre aléa climatique, ils constituent les germes d’une catastrophe.

Nancy Ajaj / Soudan

Best of Rasha - Sudan

Après l’installation du Conseil Consultatif National et celle prochaine de la Commission des Textes fondamentaux: Le CSRD opte pour une transition de 12 mois

Après l’installation du Conseil Consultatif National et celle prochaine de la Commission des Textes fondamentaux: Le CSRD opte pour une transition de 12 mois

Écrit par A.I. (Le Canard déchaîné N° 423 du 13 Avril 2010)
Mardi, 13 Avril 2010 01:59

Le Président du CSRD, Chef de l’Etat, le Chef d’Escadron Djibo SALOU a donc convoqué la session du Conseil Consultatif National (CCN) pour le lundi 12 Avril 2010. Quant à l’installation de la Commission des Textes Fondamentaux, elle interviendra le mardi 20 avril prochain. A partir de cette date, les membres de cette commission ont quarante cinq (45) jours pour déposer les résultats de leurs travaux. En prenant en compte certains paramètres, le CSRD opte pour douze (12) mois de transition s’obligeant à une difficile gymnastique entre les attentes du peuple, le jeu des politiciens et les clins d’oeils pleins de sens de la communauté internationale.
En perpétrant leur coup d’état le 18 février dernier, personne ne se faisait d’illusion sur les réelles intentions de la junte dirigée par le Chef d’Escadron Djibo Salou. Après les premières heures d’allégresse arrachée par le transport de la libération, la réalité du pouvoir a repris le dessus faisant réfléchir plus d’un sur la durée de la transition. Pour la junte au pouvoir, il faut jouer à la stratégie, ne rien précipiter. C’est pourquoi ils ont claironné que cette durée sera déterminée par le Conseil Consultatif National. Mais dans la foulée, ils créent d’autres organes telle que la Commission des Textes Fondamentaux (CTF) assortie d’un calendrier de travail indépendant des propositions du CCN sur l’agenda de la transition. Or, ces travaux de la CTF seront soumis à l’avis du CCN avant de remonter au gouvernement puis au Secrétariat Permanent du CSRD. A chaque étape, on grignotera un peu de temps sur la durée de la transition. En y ajoutant la campagne référendaire et le référendum qui tiendront compte de la saison agricole pour se tenir, l’on est parti pour le mois de novembre. Il faut ensuite promulguer la Loi fondamentale et les autres textes dans les meilleurs des cas en décembre 2010. Puis, il faut mettre en oeuvre le calendrier électoral qui pourrait s’étaler sur trois mois au minimum c’est-à-dire en mars 2011. Le Président élu sera investi en avril de la même année.
Si vous retenez que nous n’avons pas abordé les autres aspects de la mission du CSRD à la tête de notre pays, étant donné que l’assainissement de la situation politique et économique doit être conduit concomitamment, vous comprenez la mise du CSRD sur 12 mois de transition. Mais le contexte national et international a beaucoup évolué. Les coups d’état et les régimes militaires ne sont plus à la mode au temps des Eyadéma, Kérékou, Moussa Traoré, Kadhafi, Kountché et autres Déby, Sankara ou Blaise Compaoré. La modernité, fortement influencée par la mondialisation et l’aspiration du genre humain à la démocratie, aux droits de l’Homme et à l’égalité impose, désormais, aux putschistes des institutions et des règles de jeu desquelles nul ne peut sortir sans s’exposer à l’éventualité d’un renversement et des sanctions. Cette logique d’un pouvoir putschiste aux commandes de l’Etat pour longtemps n’est pas du goût des Nigériens et de la communauté internationale.
Les premiers sont acquis à l’idée d’une transition de neuf (9) mois et les seconds pour une transition de courte durée. Parmi ces derniers, les Etats-Unis d’Amérique et le Canada ont été on ne peut plus clairs. ‘’ Nous encourageons vivement la tenue d’élections transparentes, libres et honnêtes au cours de cette année…’’ ont-ils indiqué dans un projet de déclaration conjointe concernant la situation au Niger. Quant aux émissaires de certaines institutions venues à l’installation officielle du Conseil Consultatif National, ils ne cachent pas leur désir de voir la transition s’achever après une courte durée. M. Albert Tevoedjre l’Envoyé spécial de l’Union africaine a dit que l’Union africaine sera soulagée de constater que les actes positifs posés augurent d’une transition aussi brève que possible et M. Jean de Dieu Somda, Vice président de la Commission de la CEDEAO a souligné que la CEDEAO sera aux côtés du peuple Nigérien (…) et du gouvernement pour les accompagner et les aider à retrouver le plus rapidement possible une situation qui permette au Niger de renouer d’avec la démocratie d’il y a 10 ans qui avait fait l’admiration de tout le continent.

L’un dans l’autre, on peut dire que entre les 12 mois du CSRD, les neuf (9) mois des Nigériens et les ‘’ brève’’ et autre ‘’rapidement’’ de la communauté internationale, l’écart n’est pas grand et qu’il n’y a pas de quoi en faire une omelette. Le CCN ayant été appelé par le Président du CSRD, Chef de l’Etat à « avoir constamment à l’esprit que dans cette oeuvre, les échanges utiles sont ceux qui apaisent et qui font la promotion de la réconciliation », il faut bien être indulgent pour ne pas voir dans les Nigériens des êtres surhumains.

mardi 13 avril 2010

Amanar.MOV

Super Khoumeissa Band at Festival au Desert 2010

La vie traditionnelle


La vie traditionnelle

mardi 13 avril 2010

La vie traditionnelle touarègue est liée étroitement aux conditions climatiques et surtout aux pluies.
En effet l’eau est une denrée rare, comme le traduit bien ce proverbe (Aman iman) "l’eau, c’est l’âme". Il est vital de se procurer l’eau : les mares (pendant les saisons de pluies), les puisards (pendants les saisons sèches), les retenues d’eau dans les rochers et, bien évidemment, les puits. La vie s’organise ainsi, avec le souci permanent d’une gestion optimale des pâturages.

Les Touaregs partagent l’année en quatre saisons :
la saison sèche et froide tagrest qui s’étend de mi-novembre à mi-mars
la saison chaude awellan, de mi-mars à fin mai
la saison des pluies akassa, qui commence en juin et finit en septembre
et, enfin, une saison intermédiaire gharat qui dure d’octobre à mi-novembre

Legend of Tuareg music :Hamid Ekawel a Niamey






A propos de Hamid Ekawel


Hamid Ekawel commence la musique en 1990, au tout début des rébellions. Il réalise à ce moment là le pouvoir de la musique pour communiquer, donner du courage à ses frères, revendiquer sa culture touarègue et se battre pour elle. En exil loin de sa famille, il chante pour se rapprocher des siens et de son pays. Ses textes évoquent sa culture, son enfance, l'amour, l'amitié, la trahison et le courage. Son message est un message de paix et de tranquillité, à l'image de la vie du nomade dans le désert. Il devient professionnel en 1993 et depuis, seul ou avec le groupe Tarbiya, il ne cesse de tourner dans toute l'Afrique de l'Ouest. En 2002, la tournée "Focus on the Berbers" l'emmène à travers l'Europe pour une série de 25 concerts. Très connu parmi les siens, Hamid a collaboré avec de nombreux musiciens touaregs, dont Tinariwen et Baly Othmani. Autodidacte, il souhaite laisser entrer dans sa musique des influences modernes et occidentales, sans jamais renier son héritage touareg. L'enregistrement d'un album est prévu pour janvier 2010. ..Ce profil est editer avec YamourEditeur Profil MySpaceYamourEditeur Myspace

Hamid Ekawel recherche manager ,si vous avez des plans ecrivez nous ,nous vous mettrons en contact avec l'artiste !!
www.myspace.com/hamidekawel

FAMINE AU NIGER : La malédiction de l’uranium

mardi 13 avril 2010


La famine qui tenaille les populations du Niger est à ce point scandaleux que l’on en arrive à se demander à qui la manne de l’uranium a profité jusque-là. On sait l’attrait combien irrésistible qu’exercent les produits minéraliers sur le psychique des gouvernants africains. Qu’on se rappelle les tiraillements entre l’ex-chef de l’Etat du Niger et les premiers responsables d’AREVA à propos du renouvellement des contrats d’exploitation de l’uranium. Les problèmes en rapport avec l’exploitation des ressources naturelles sont criards.

Ils traduisent une forme de mal gouvernance à la fois politique et économique. Au manque de transparence dans la gestion, se greffent aussi des cas d’injustice sociale, l’absence de mesures de protection de l’environnement, de la santé des travailleurs et des communautés vivant dans la zone. En début de ce mois par exemple, des conclusions de trois ans d’enquêtes ont été présentées à Paris. Elles proviennent de juristes, scientifiques, médecins et représentants des associations de victimes des mines d’Arlit au Niger et de Mounana, au Gabon. Selon William Bourdon, le président et fondateur de l’association Sherpa, il y a « de très sérieuses raisons de penser que des Africains et des expatriés français ont contracté des maladies seulement en raison des manquements d’AREVA en matière de protection de la santé et de l’environnement ». Mais Areva conteste toujours ces accusations, affirmant que de nombreuses interprétations sont « sans fondement ». Qu’en pensent les autorités africaines ? Mystère.
Le plus souvent assaillis, dépossédés de leurs terres sans contrepartie véritable, les habitants des zones d’exploitation minière n’ont que leurs yeux pour pleurer. Les plus audacieux peuvent tenter de se faire recruter par les sociétés minières. Mais sans qualification aucune, ils ne reçoivent en retour que des rapines. Restent donc les petits boulots (artisanat, petit commerce, etc.) et…le pénible chemin de l’exil. Qu’il est bien triste de subir la loi de ces frères qui ont été à l’école du Blanc et qui gouvernent aujourd’hui ! Ils décident généralement de tout, en leur nom. Sans même avoir la décence de les informer, encore moins de les associer aux prises de décision qui scellent pourtant leur destin. D’où ces soudains élans de révoltes qui tendent à se multiplier. Comme ces rébellions armées des communautés du Delta du fleuve Niger aux prises avec la compagnie néerlandaise Shell et le gouvernement fédéral nigérian. Comment aussi ne pas voir ces rébellions touarègues se perpétuer au Niger si rien n’est fait pour assurer le développement de régions riches en produits miniers ?
Les revendications ont pourtant l’air simple : donner à la région la part qui lui revient dans l’exploitation des ressources. Cela devrait permettre d’assurer un meilleur développement des localités concernées. Sauf que l’initiative pourrait aussi donner à réfléchir à d’autres communautés. Or, dans l’opération, il y a risque pour le pouvoir central, de se voir dépossédé de ses prérogatives et sevré d’une partie de ses ressources. Celles-ci, le plus souvent, passent par les labyrinthes des ministères et se diluent dans l’opacité de la gestion bureaucratique des ressources de l’Etat. On ne dénoncera jamais assez ces slaloms qui permettent en définitive à des délinquants à col blanc d’extorquer impunément les fonds publics qui devraient servir à sauver de nombreux concitoyens en manque de nourriture, d’eau, de soins de base, d’éducation, etc.
Mais où va donc l’argent de l’uranium exploité au Niger depuis des lustres ? Rien d’étonnant donc qu’une fois au pouvoir, la junte ait rapidement limogé vingt dirigeants de sociétés publiques. Ils ont été remplacés par des civils et des militaires. Les successeurs du dictateur Mamadou Tandja, mettent en cause la gestion de certaines compagnies nationales, notamment celles en charge de l’exploitation de l’uranium et du pétrole. Ils accèdent ainsi à la demande du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire. Celui-ci exige une enquête pour "situer les responsabilités" sur des affaires présumées de corruption concernant des ventes de permis miniers par le régime du président renversé.
Si le cas du Niger est dramatique, celui de la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne n’est pas moins révoltant. En effet, contrairement à l’Asie et à l’Afrique du Nord, l’Afrique sub-saharienne en particulier gère mal les sommes faramineuses tirées de l’exploitation du sol et du sous-sol. Les masses d’argent tirées des ressources minières ne profitent généralement pas à la majorité silencieuse. Un paradoxe africain qui n’étonne guère. Mais aussi un scandale qui doit prendre fin en ce début de millénaire. A croire que les ressources minières n’apportent que misère aux populations africaines. Et il en sera tojours ainsi tant qu’elles ne seront pas utilisées à développer les cultures céréalières.
Les organisations de défense des droits de l’homme, les militants des luttes pour une transparence dans l’utilisation des deniers publics, devraient intensifier le combat à ce niveau. Ils doivent bénéficier pour cela du soutien actif et diplomatique des partenaires techniques et financiers. Faire passer le message et exiger des comptes aux gouvernants sont autant de droits défendus par les constitutions des Etats.
Les scandales géologiques ne doivent pas constituer des freins au développement du continent. Il faut surveiller plus sérieusement ces fonds communs qui profitent aux gens du système, plus nantis mais peu soucieux de l’avenir du pays. Une minorité d’impunis qui s’arrogent continuellement les fonds publics aux dépens d’une majorité qui tend indéfiniment la sébile. Une malédiction à conjurer.



"Le Pays"

No comment !!Un champignon pour le vétéran

 Paris
Normandie

Le vétéran Pierre Bruegghe

« Moi aussi, je l'ai eu, mon champignon, quand j'ai été libéré ! »

Pierre Bruegghe fait allusion à son certificat de bon conducteur qui a sanctionné son service militaire, passé de 1964 à 1965, sur la base d'essais nucléaires d'In Amguel, dans la toute jeune Algérie indépendante ; de fait, le document qui le félicite pour son comportement exemplaire est décoré d'un beau champignon atomique ; quelle ironie involontaire !

« Mais à l'époque, on ne savait pas grand-chose. Je n'avais pas choisi mon affectation ; j'étais chauffeur et j'assurais la logistique courrier et repas des équipes. J'amenais aussi les météorologues militaires de l'Armée de l'Air sur les pas de tirs ; les explosions avaient lieu à une centaine de kilomètres de la base, en souterrain dans la montagne creusée à cet effet, mais à chaque fois, c'était un vrai tremblement de terre ! J'ai personnellement assisté à deux explosions : pour toute consigne, je devais porter une combinaison blanche, un masque à gaz et des lunettes de protection, et puis tourner le dos au champignon quand il s'élevait dans le ciel. »

50 ans plus tard, le site d'In Amguel, tout comme l'atoll de Bikini, est toujours radioactif ; des barbelés rouillés sont censés protéger les troupeaux des Touaregs de tout danger !

Lire aussi: Une satisfaction mitigée…