mercredi 24 février 2010

Lettre au Chef de l’État du Niger Monsieur le Président,

Lettre au Chef de l’État du Niger Monsieur le Président,
Idées & Opinions
Mercredi, 24 Février 2010 07:17


Vous avez pris en main depuis peu les destinées d’un pays durement meurtri par l’action de l’homme. Vous succédez à un homme qui, des hauteurs où il le peuple nigérien l’avait placé, a précipité ce que ce peuple avait de plus cher dans les abîmes de l’Histoire. Choisi par la Providence et guidé par elle, vous avez su arrêter le déclin amorcé en ce triste jour du 4 août 2009. Les patriotes de l’intérieur, les patriotes de l’extérieur vous en savent gré, n’en déplaise à ceux qui font plus de cas des principes mondains que de la vie des peuples martyrisés.
Le patriote en moi ne dissimule point sa satisfaction, ni le démocrate sa joie, au moment où s’achève l’imposture que le pays a enduré. Ils n’ont pas résisté à la liberté de prendre la parole. Mais, en la prenant, ils s’adressent à vous non pas en hommes de parti, mais en hommes n’ayant d’autre parti que le Niger. Vous leur permettez donc, Monsieur le Président, d’exprimer humblement les pensées et les attentes d’un grand nombre de vos compatriotes.
De la mission que vous vous êtes donnée, l’objectif premier concerne l’assainissement de la situation politique du Niger. Objectif ne pouvait être mieux fixé, parce que d’une part, de toutes les calamités dont le Niger a souffert, le jeu politique s’est montré le plus pernicieux, parce que d’autre part, les Nigériens dépouillés, leurrés, nargués, appelaient de leurs vœux la fin des querelles politiciennes intermittentes, et le pillage endémique du patrimoine national.
Monsieur le Président, si l’aseptisation que vous annoncez vise la politique en général, elle doit concerner tout particulièrement les hommes et les femmes qui sont entrés en politique non pas pour servir leur peuple, mais pour se servir à son détriment. L’assainissement de la situation politique du Niger appelle donc la fin de l’impunité et la restitution à l’État de ce qui appartient à l’État.
Excellence, la démocratie à la restauration de laquelle vous entendez œuvrer est un mouvement irréversible et irrépressible, mais non linéaire. Dans les pays où elle s’est établie de longue date, les hommes ont oublié les flux et reflux qui ont parsemé son parcours. Dans nos pays où elle est encore à ses balbutiements, les hommes, pour paraître de leur temps, se contentent de son simulacre. Dans aucun pays, à aucune époque la démocratie ne s’est construite en quelques décades. C’est un mouvement de fond qui, pour atteindre ses fins, charrie dans un même élan ce qui lui est favorable et ce qui semble lui être défavorable.
Excellence, en ces moments solennels, je m’en voudrais de ne pas évoquer les mots d’un grand ami de la démocratie : « Partout, dit-il, on a vu les divers incidents de la vie des peuples tourner au profit de la démocratie; tous les hommes l’on aidée de leurs efforts : ceux qui avaient en vue de concourir à ses succès et ceux qui ne songeaient point à la servir; ceux qui ont combattu pour elle, et ceux mêmes qui ses ont déclarés ses ennemis » Le coup d’État du 18 février appartient à la catégorie des incidents qui servent la démocratie. Et, il a fallu que les ennemis de la démocratie œuvrent contre elle, pour que vous formiez le dessein de la restaurer.
En l’occurrence, la restauration de la démocratie gagnerait à prêter une attention toute particulière aux fondations. Je crois en effet que les institutions sont à la démocratie ce que les fondations sont à un édifice. De la même manière que des fondations solides contribuent à l’équilibre de l’édifice, des institutions fortes concourent à la stabilité de la démocratie. Et si je devais m’attarder sur cette analogie, je dirais, Monsieur le Président, que si les édifices se rencontrent aux quatre coins du monde, si dans leur construction entrent des matériaux divers, ils ne peuvent remplacer les édifices construits chez nous, avec des matériaux de chez nous. Au demeurant, plus les institutions que vous mettrez en place pour soutenir notre démocratie s’adapteront à l’environnement et aux conditions dans lesquels vivent les Nigériens, mieux elles assureront leurs fonctions. Je ne crois pas me tromper, en affirmant que si ces institutions et les lois que vous adopterez favorisent la liberté et l’égalisation des conditions sociales, alors elles concourront à la réconciliation des Nigériens.
Excellence, on a déjà dit que la valeur n’attend point le nombre des années, j’ajoute : la grandeur aussi. Il vous appartient d’accepter ou de refuser de marcher sur le chemin de la grandeur que l’Histoire ouvre devant vous.
Puisse le Niger qui aspire à briller au sein des nations paisibles et prospères, connaître le bon départ sous votre gouvernement éclairé.
Farmo Moumouni

Le monde en 2025 selon la CIA


Samir Amin -http://www.michelcollon.info/index.php-16-02-10
Le monde en 2025 selon la CIA
mercredi 24 février 2010

La lecture du dernier rapport de la CIA sur « le monde en 2025 » ne fournit guère de renseignements qu’un observateur ordinaire de l’économie et de la politique mondiale aurait ignoré. Par contre elle nous permet de mieux connaître le mode de pensée de la classe dirigeante étasunienne et d’en identifier les limites.

Je résumerai mes conclusions de cette lecture dans les points suivants :

1. la capacité de « prévoir » de Washington étonne par sa faiblesse ; on a le sentiment que les rapports successifs de la CIA sont toujours « en retard » sur les évènements, jamais en avance ;

2. cette classe dirigeante ignore le rôle que les « peuples » jouent parfois dans l’histoire ; elle donne le sentiment que les opinions et les choix des classes dirigeantes comptent seuls, et que les peuples « suivent » toujours ces derniers choix pour s’y adapter sans jamais parvenir à les mettre en échec et encore moins à imposer des alternatives différentes ;

3. aucun des « experts » dont l’opinion aurait été retenue n’imagine possible (et encore moins « acceptable ») un mode de gestion de l’économie autre que celui dont l’économie conventionnelle reconnait le caractère prétendu « scientifique » (l’économie capitaliste « libérale » et « mondialisée »), il n’y aurait donc pas d’alternative crédible (et donc éventuellement possible) au « capitalisme libéral » ;

4. l’impression qu’on tire de cette lecture est que, de surcroit, l’establishment étasunien conserve quelques solides préjugés, notamment à l’égard des peuples d’Afrique et d’Amérique latine.

Le rapport précédant – le monde en 2015 – n’avait pas imaginé que le mode de financiarisation du capitalisme des oligopoles devait nécessairement conduire à un effondrement comme cela s’est produit en 2008 et avait été prévu et décrit des années auparavant par des analystes critiques que les experts de l’establishment étasunien ne lisent jamais (dont François Morin, John Bellamy Foster et moi-même). De la même manière l’échec militaire en Afghanistan n’avait pas été imaginé et c’est seulement donc dans ce dernier rapport que l’idée d’un abandon partiel de la stratégie de Washington de contrôle militaire de la planète est envisagée – évidemment suite à son échec !

Aujourd’hui encore donc (dans la perspective de 2025) le rapport affirme sans hésitation « qu’un effondrement de la mondialisation » reste impensable. Notre hypothèse est au contraire qu’il y a une forte probabilité de « dé-globalisation » par la constitution de régionalisations robustes et déconnectées (au sens que les rapports que ces régions entretiendraient entre elles seront l’objet de négociations ne remettant pas en cause gravement leur autonomie relative).

« l’hégémonie » des Etats Unis désormais imaginée comme « écornée »D’une manière générale « l’hégémonie » des Etats Unis, dont le déclin est visible depuis plusieurs décennies, affirmée pourtant dans le rapport précédant comme toujours « définitive » est désormais imaginée comme « écornée », mais néanmoins toujours robuste.

Il est coutumier que les classes dirigeantes n’imaginent pas le terme possible du système qui assure la perpétuation de leur domination. Les « révolutions » sont donc toujours, pour elles, non seulement des « catastrophes », mais encore des accidents imprévisibles, inattendus, « irrationnels ». Cette myopie fatale leur interdit de sortir du cadre d’une prétendue « real-politik » (fort peu réaliste en réalité !) dont le parcours est façonné exclusivement par les effets des calculs, des alliances et des conflits concernant les seules classes dirigeantes. La géopolitique et la géostratégie sont alors strictement enfermées dans l’horizon des possibilités conformes à ces jeux. Les raisonnements développés par les analystes de la CIA, concernant les différentes options possibles de la classe dominante étasunienne (et de ses alliés subalternes européens et japonais), en réponse à celles de leurs adversaires sérieux (les pays « émergents », Chine en premier lieu) et aux oscillations chaotiques possibles d’autres, sont certainement fondées.

Mais il reste que l’éventail des objectifs et des stratégies mises en œuvre par les Etats, les nations et les peuples des périphéries du système mondial (qu’il s’agisse des pays émergents ou de ceux qui sont marginalisés) est sérieusement rétréci par le préjugé « libéral » fondamental. La contradiction fondamentale à laquelle les classes dirigeantes des pays concernés sont confrontées est ignorée. Que ces classes soient « pro-capitalistes », au sens large du terme, n’est pas discutable, mais évident. Il reste que leurs projets capitalistes ne peuvent se déployer que dans la mesure où les stratégies mises en œuvre contraignent alors, avec succès, les centres impérialistes à reculer. Le rapport sous estime largement cette contradiction pour se satisfaire de ce qui paraît encore correct aujourd’hui, à savoir que les pouvoirs en place (en Chine, en Inde, au Brésil, en Russie et ailleurs) ne remettent pas (encore ?) en cause les fondements de l’ordre international. Il en est ainsi parce que dans la phase précédente de déploiement de la mondialisation, celle que j’ai qualifiée de « belle époque » (1980-2008) les pays émergents étaient effectivement parvenus à « tirer profit » de leur insertion dans la mondialisation en opération. Mais cette phase est désormais close et les classes dirigeantes des pays concernés devront le constater et, partant, mettre en œuvre des stratégies de moins en moins « complémentaires » de celles déployées par les oligopoles du centre impérialiste, en fait donc de plus en plus conflictuelles avec celles-ci. Un facteur décisif – ignoré par les analystes de la CIA – accélèrera probablement cette évolution : la difficulté à concilier une croissance « capitaliste » forte et des réponses acceptables aux problèmes sociaux associés à celle-ci, à laquelle se heurtent les pouvoirs en place dans les périphéries du système.

Pas de distinction entre classes dirigeantes impérialistes et celles des périphéries
Les experts de la CIA ne font pas la distinction entre les classes dirigeantes du centre impérialiste et celles des périphéries, puisqu’elles sont toutes « pro-capitalistes ». Pourtant, à mon avis, cette distinction est essentielle. Les classes dirigeantes de la triade impérialiste – les serviteurs fidèles des oligopoles – ne sont effectivement pas « menacées », du moins dans l’avenir visible. Elles garderont donc probablement l’initiative dans la gestion de la crise, en faisant marginalement si nécessaire quelques concessions aux revendications sociales. Par contre les classes dirigeantes des périphéries sont dans des positions beaucoup moins confortables. Les limites de ce que peut produire la voie capitaliste sont ici telles que leur relation aux classes populaires demeure ambiguës. Des évolutions dans les rapports sociaux de force, favorables à des degrés divers aux classes populaires sont ici possibles, et même probables. La convergence entre le conflit qui oppose l’impérialisme aux peuples et nations des périphéries d’une part et celui qui oppose le capitalisme à la perspective socialiste d’autre part est à l’origine de la position inconfortable des classes dirigeantes pro-capitalistes au pouvoir dans le Sud.

Faute de saisir la nature de cette contradiction majeure, les experts de l’establishment étasunien considèrent que l’option du « capitalisme d’Etat » (de la Chine et de la Russie) n’est pas viable et doit conduire un jour ou l’autre à une restauration du capitalisme libéral. L’autre possibilité, qui leur échappe, est que ce capitalisme d’Etat évolue « à gauche », sous la pression victorieuse des classes populaires.

L’imaginaire de Washington ne va pas au-delà du préjugé
Les scénarios envisagés dans le rapport sont de ce fait fort peu réalistes. L’imaginaire de Washington ne va pas au-delà du préjugé selon lequel le succès même de la croissance forte des pays émergents renforcera les classes moyennes qui aspireront à la fois au capitalisme libéral et à la « démocratie », définie bien entendu selon la formule en cours en Occident (pluripartisme et système électoral de la démocratie représentative), la seule formule de démocratie reconnue par l’establishment occidental. Que les classes moyennes en question n’aspirent pas à la démocratie parce qu’elles savent que le maintien de leurs privilèges exige la répression des revendications populaires ne vient pas à l’esprit de nos « experts ». Qu’en conséquence la démocratisation, associée au progrès social et non dissociée de celui-ci comme c’est le cas dans le modèle de la « démocratie » représentative » préconisée, doive emprunter d’autres voies, est tout également étranger à leur mode de pensée.

D’une manière générale, les « experts » du libéralisme ignorent la possibilité d’une intervention des peuples dans l’histoire. En lieu et place ils survalorisent le rôle des « individus exceptionnels » (comme Lénine et Mao, à l’intervention desquels les révolutions russe et chinoise est attribuée, comme s’il n’y avait eu aucune situation objective qui rendait prévisible ces révolutions, quelqu’ait été le rôle de ses dirigeants !).

Ce qu’on peut tirer du jeu des « scénarios », imaginés dans le cadre du mode de pensée limité des experts libéraux est finalement maigre. Beaucoup de détails intéressants (et sans doute correctement saisis), aucune vue d’ensemble qui entraîne la conviction, puisque les contradictions majeures qui donnent sens et portée aux luttes et aux conflits sont ignorées.

Par exemple la longue liste des innovations technologiques susceptibles de s’imposer n’apprend pas grand chose. Sauf que – mais nous le savons déjà - les pays émergents (la Chine et l’Inde en particulier) sont capables d’en maîtriser le contrôle. La question véritable qui se pose ici, pour ces pays comme pour les pays « nantis » de la triade, concerne l’usage de ces technologies, les intérêts sociaux au service desquels elles seront mises en œuvre, les « problèmes » à la solution desquels elles peuvent contribuer et en contrepoint, les « problèmes » sociaux supplémentaires que ces usages génèrent. Aucune de ces questions majeures n’est étudiée dans le rapport.

Les experts de l’establishment étasunien ne s’intéressent qu’aux choix « possibles » des classes dirigeantes des « pays qui comptent » (la Chine en premier lieu, ensuite la Russie et l’Inde, puis l’Iran et les pays du Golfe, enfin le Brésil). L’Europe, à leur avis, n’existe pas (et sur ce point ils ont certainement raison) et de ce fait restera forcément alignée sur les choix de Washington. L’illusion qu’ils peuvent se faire sur les pays du Golfe est instructive : « riches » ces pays doivent « compter », le fait qu’on puisse être riche et insignifiant (ce que je crois être le fait pour ces classes dirigeantes) ne leur paraît pas « imaginable ». J’avais pourtant écrit une critique amusante du projet de Dubaï, avant son effondrement prévisible. Leur crainte concernant l’Iran, non pas pour son « régime islamique » mais parce que cette grande nation n’accepte pas la résignation, est par contre fondée.

Un zest de racismeIl reste certainement un zest de racisme dans le jugement porté par ces experts sur l’avenir de l’Afrique et de l’Amérique latine.

L’Afrique ne comptera toujours pas, et restera ouverte au pillage de ses ressources. Le seul problème pour eux est qu’ici les Etats Unis (et leurs alliés subalternes européens) se trouveront désormais en concurrence difficile avec les appétits de la Chine, de l’Inde et du Brésil. La crainte n’est pas sans fondement. Mais la possibilité d’un rapport Sud/Sud associant les « pays émergents » (Chine, Inde et Brésil) et l’Afrique d’une nature quelque peu différente au rapport impérialiste de pillage classique, et que ce rapport puisse contribuer à sortir l’Afrique de sa situation de région « marginalisée » (« exclusion programmée ») pour entrer enfin dans l’ère de l’industrialisation, ne leur paraît pas être digne de réflexion.

L’Amérique latine de son côté n’inquiète toujours pas Washington. Le seul pays « émergent » – le Brésil – restera « sage ». Le modèle de l’intégration irréversible dans l’espace dominé par les Etats Unis que le Mexique illustre, leur paraît être à la longue la destinée inévitable du continent. Les « avancées » révolutionnaires (Cuba, le Venezuela, la Bolivie) sont considérées comme destinées à faire faillite.

Les « scénarios » montrent les limites de la pensée dominante
Les « scénarios » dessinés dans le rapport, dans ces conditions, renseignent plus sur les limites de la pensée dominante aux Etats Unis que sur les probabilités de leur réalisation.

Premier scénarios : une victoire éclatante de la Chine
La Chine s’imposent comme nouvelle « puissance hégémonique », entrainant dans son sillage une Russie rénovée (c’est-à-dire ayant réussi à diversifier et moderniser son industrie et en particulier ses industries de pointe fondées sur un système d’éducation performant ; sortie donc de la situation réduite à celle d’un exportateur de pétrole et de gaz), une Inde autonome mais résignée, un Iran (« islamiste » ou pas) devenu acteur dominant au Moyen Orient. La « Conférence de Shanghai » victorieuse, réduit l’OTAN au statut d’une alliance impuissante – voire ridicule – contrainte de renoncer définitivement à son projet de « contrôle militaire de la Planète » et à ses interventions sous le prétexte de « guerre au terrorisme ». L’alliance de Shanghai garantit l’accès de la Chine et de l’Inde à 70% des productions de pétrole et de gaz du Moyen Orient.

Cette image – outrageusement forcée – remplit une fonction idéologique évidente. Il s’agit d’agiter le spectre du « péril jaune » et de mobiliser les Européens, voire les Arabes (du Golfe en particulier) derrière le plan de « résistance » de Washington. L’image est forcée parce que la Chine (ses classes dirigeantes – fussent-elles « pro-capitalistes ») n’a pas l’objectif de s’imposer comme puissance « hégémonique » planétaire. Beijing est suffisamment réaliste pour savoir que cela serait un objectif démentiel par son irréalisme. Par contre et précisément parce que la Chine sait que les moyens qu’elle peut déployer pour imposer aux Etats Unis, à l’Europe et au Japon le respect de ses droits (en autre d’accès au pétrole) sont limités, Beijing pourrait concevoir que leur puissance serait renforcée si la Chine parvenait à entraîner, avec elle (et non « derrière » elle) l’ensemble du Sud.

Second « scénario » : conflit Chine/Inde, stagnation de la Russie... Les vœux des USA

Le second « scénario » consacre, à l’opposé, l’échec retentissant du « Plan de Shanghai », l’éclatement du groupe éphémère que représente le BRIC, la montée en ligne du conflit Chine/Inde, la stagnation de la Russie et l’avortement du projet nationaliste de l’Iran. Rien de cela n’est rigoureusement impossible. Il reste que ce succès « total » des Etats Unis ressemble trop à ce que Washington souhaiterait pour être crédible.

D’autres principes de réflexion

L’analyse que je propose – en contre point des élucubrations de Washington (et de bien d’autres inspirés par la même méthode de pensée) – est fondée sur d’autres principes de réflexion, associant ouvertement celle-ci aux objectifs de « transformation » du monde (c’est-à-dire à la fois de l’ordre social dans les pays concernés et des équilibres internationaux) qu’on souhaite promouvoir. La méthode exige qu’on donne sa place à un « autre point de vue social », celui qui répond aux intérêts des classes populaires et des nations.

Un « monde meilleur » implique à la fois des équilibres sociaux à l’intérieur de chacune de composantes des composantes nationales du système plus favorables aux classes populaires et simultanément un ordre international négocié plus favorable aux pays du Sud, « émergents » ou « marginalisés ». La seule question qui se pose est donc : quels sont les agents possibles qui peuvent agir dans ce sens et quelles stratégies sont-ils en mesure de déployer à cet effet ? Dans cet esprit le « conflit Nord/Sud » et la lutte pour le dépassement socialiste du capitalisme sont indissociables du point de vue des peuples, même s’ils sont « dissociés » en fait dans les stratégies déployées par les classes dirigeantes du Sud aux postes de commande.

Toutes les « avancées », même modestes, encore fragmentées et partielles, qui vont dans le sens de nos espoirs et souhaits doivent être soutenues. Par exemple une réorientation du développement donnant plus de place au marché interne, et moins d’importance décisive aux exportations. Par exemple un renforcement des relations de coopération Sud/Sud. Mais il reste nécessaire d’aller bien au-delà de ce qu’on voit déjà amorcé ici et là, en réponse à la crise, en particulier en ce qui concerne la nouvelle coopération Sud/Sud. Celle-ci n’aura de sens que si elle permet aux pays encore « exclus » (l’Afrique en particulier) d’entrer dans l’ère de l’incontournable industrialisation.

Associer le renforcement du progrès social à l’intérieur des nations et celui de l’autonomie dans les rapports internationaux implique nécessairement des avancées démocratiques. Mais la démocratisation passe ici par la lutte des classes, qui est le seul moyen par lequel les classes populaires peuvent imposer leur plus grande participation aux pouvoirs réels de décision et non par le renforcement des pouvoirs de la « classe moyenne », obtenu par une démocratie représentative « à l’occidentale », la seule évidemment que connaissent les experts de l’establishment étasunien.

Samir Amin

mardi 23 février 2010

Niger: Coups d’Etat and electricity in French homes

Radio Netherland Worldwide - 22 February 2010
Niger: Coups d’Etat and electricity in French homes
Tuesday 23 February 2010

The Supreme Council for the Restoration of Democracy (CSRD); this is what the military government of the West African Sahel country Niger, which seized power on 18 February, calls itself. 

The CSRD, led by a young and relatively unknown commander, Salou Djibo, has declared that the deposed President Mamadou Tandja is doing well. The "return to democracy" is a matter of time. However, no date has been given yet.




So how did Mamadou Tandja’s desperate attempts to remain in power conclude? In the course of 2009, he changed the constitution, which limited the number of mandates to two and then ordered elections which he won (and in which the opposition did not participate). As a result, Tandja’s popularity took a serious beating. Two days after the coup, there were demonstrations in all major cities in support of the new government. 



The West African group ECOWAS (Economic Community of West African States) finds itself in an embarrassing situation. In October 2009, ECOWAS had already ejected Niger following Tandja’s illegal actions - but this is a step further in the wrong direction. ECOWAS President Mohamed Ibn Chambas met with Djibo along with his colleagues on February 21 in Niger to insist on the quick restoration of democracy. The junta keeps saying that this will definitely happen. But again, no date. Niger has its own agenda.



Proven scenarios: there is a political crisis (eg a misbehaving president), the army intervenes, promises better governance - and eventually disappears from the scene. So it was in 1974, when Colonel Seyni Kountché seized power, with the approval of former colonial power France. One of the leading participants in this first coup was one Colonel Mamadou Tandja, who subsequently held various important posts under the new regime. In 1996 and 1999, the army did the same, often with the same participants. The last time the path was paved to get Tandja elected as president. Things should have remained there.


Standard promise

And it’s the same scenario all over again in Niger. The difference today is that “the return to democracy” is a standard promise. This is not a problem in Niger. The problem is that there are no guarantees that the “coup plotters” would not intervene again if the situation does not please them.



To understand the situation you need to undertake a journey of about 1000 kilometres. Close to the towns of Arlit and Akokan, lie two uranium mines; one in the open and the other underground. Imagine the money they generate. The country is among the five major producers of uranium in the world and provides almost all of the raw material for 50 nuclear plants supplying electricity to French homes. Areva, the French state company being the main player; environmental groups, such as Greenpeace, accuse the company of being above the law and of damaging the environment with its open-cast mining.



Areva is currently investing 1.2 billion euros in a new project, Imouraren. But Niger has also new customers for its uranium. Last January the China National Nuclear Corporation announced new investments in the region. Canada, Spain, South Korea and South Africa have all shown interest in Niger’s uranium.



These are surprising developments since, less than ten years ago, the nuclear industry seemed to be on the way out. The situation has changed radically thanks to the panic in the West about global warming, the realisation that fossil fuels will one day be exhausted and findings by China that it is imperative to do something about air pollution. In short: "Nuclear is back" and so are providers, including Niger.




Self-enrichment

New business in Niger inevitably offers new opportunities for self-enrichment for the elite. Although Areva, according to the French lobby group Survie, pays a ridiculously low price for supplies of uranium, the Niger government is to average 33 percent participation in mining. Moreover, mining companies pay for rights to explore and exploit uranium deposits.




All this provides a good revenue that can be shared among political leaders or the military. Therefore there are no worries for the elite in Niamey, except perhaps on the exact distribution. This explains the political instability. The remaining 15 million Nigeriens see little or no income. For them, there is international development aid, which finances around 30 to 50 percent of the national budget.
 


There is only one real threat: the Tuaregs in the territories where the mines are located, have organised two armed revolts in the past 20 years. They want more money and better representation at the top of national politics and demand that the army does not intervene in their smuggling business (cigarettes, people, weapons, drugs). At their last revolt, Areva - and therefore the security of French energy - has been their target.
 


Uranium for the world, a simmering conflict that has an international impact... Niger has become more important than what it is normally known for, that is being an extremely poor country in the Sahel region. For international partners and most Nigeriens, however, it matters not who is at the head of the country.

Libération d’islamistes : l’Algérie rappelle son ambassadeur à Bamako

AFP / 23 février 2010 15h18
Libération d’islamistes : l’Algérie rappelle son ambassadeur à Bamako
mardi 23 février 2010

ALGER - L’Algérie a décidé de rappeler "pour consultation" son ambassadeur au Mali et a condamné "avec force" la libération par le gouvernement malien de quatre islamistes d’Al-Qaïda, a annoncé mardi le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères

"Suite à la décision du gouvernement malien de procéder à la libération de quatre terroristes qu’il détenait, sous le prétexte fallacieux qu’ils ont été jugés et ont purgé leur peine, le gouvernement algérien a décidé de rappeler, pour consultation, son ambassadeur à Bamako", a déclaré le porte-parole.

Le gouvernement algérien "condamne et dénonce avec force cette attitude inamicale du gouvernement malien", a-t-il ajouté.

L’Algérie reproche au Mali le non respect de la Convention bilatérale de coopération judiciaire, signée par les deux pays, et au nom de laquelle la demande d’extradition des deux ressortissants algériens, poursuivis par la justice algérienne pour des actes terroristes, a été formulée en septembre 2009 et réitérée en février 2010", a ajouté le porte-parole.

"Le gouvernement algérien souligne que la décision du gouvernement malien viole les résolutions pertinentes et contraignantes du Conseil de sécurité des Nations unies et les engagements bilatéraux, régionaux et internationaux de lutte contre le terrorisme", a indiqué le porte-parole.

La décision du gouvernement malien de libérer "des terroristes recherchés par des pays voisins est un développement dangereux pour la sécurité et la stabilité dans la région sahélo-saharienne et sert, objectivement, les intérêts du groupe terroriste activant dans la région sous la bannière d’Al-Qaïda", a ajouté la déclaration.

Quatre islamistes -deux Algériens, un Burkinabé et un Mauritanien arrêtés en avril 2009 dans le nord du Mali- dont Al-Qaïda exigeait la libération contre celle d’un otage français, Pierre Camatte, ont été libérés dans la nuit de dimanche à lundi.

Les leçons de la crise libyenne : la division et la faiblesse des Européens ne paieront pas face à la dictature

http://blog.alexandredelvalle.com-23-02-10
Les leçons de la crise libyenne : la division et la faiblesse des Européens ne paieront pas face à la dictature
mardi 23 février 2010

Officiellement, le différend euro-libyen a été provoqué par la publication d’une liste noire de 188 Libyens interdits de visa pour la Suisse. Parmi eux toute la famille Kadhafi et la nomenclatura du régime.

En réponse, le “Guide” libyen a suspendu les visas pour les citoyens européens, excepté la Grande Bretagne, qui n’est pas membre de l’espace européen Shenghen de libre-circulation.

Une mesure qui touche donc des pays comme l’Italie ou la France qui ont signé avec la Libye des accords incluant investissements, lutte contre la criminalité, et immigration clandestine. Il est vrai que les accords avec les pays d’où arrivent les clandestins sont une condition de “l’immigration choisie”. Et c’est pour les préserver que l’Italie a proposé ces jours-ci "l’émission d’un visa valable pour l’espace européen de Schengen sauf pour la Suisse, afin que les problèmes helvéto-libyens ne “polluent” pas les relations euro-libyennes. En fait, l’origine réelle de la crise remonte à juillet 2008, lorsque le fils du « Guide » Kadhafi, Hannibal fut arrêté quelques heures par la justice suisse pour avoir battu des employés d’un hôtel de Genève. En riposte, la Libye fit arrêter deux hommes d’affaires suisses et exigea les excuses du président suisse Hans-Rudolph Mertz, qui refusa initialement. Kadhafi père appela alors à "démemrer" la Libye, Hannibal parla d’atomiser la Suisse”, Tripoli menaçant de retirer les avoirs libyens... Le reste de l’Europe ne se montra guère solidaire, Berlusconi proposant même d’investir l’argent libyen retiré de Suisse dans les banques italiannes...Abandonné par ses voisins européens, Rudolph Mertz fint par s’excuser à Tripoli pour une “faute” jamais ommise et bien qu’Hannibal échappa à la condamnation prévue. Malgré cela, la Libye a redoublé de menaces contre la Suisse et a exiger toujours plus de millions d’euros en échange de la libération (diférée) des deux otages suisses. Morale de l’histoire : céder aux menaces d’une dictature fondée sur les rapports de force ne paie pas, et la division européenne a encouragé Tripoli à s’acharner contre la Suisse qui n’a fait que répondre à la séquestration de ses citoyens par la mesure des visas initiée d’ailleurs en juin dernier.

Ceux qui invitent les Suisses à s’excuser à nouveau pour "calmer Kadhafi" oublient que depuis que son pays a été réintroduit dans le concert des nations, le Guide mégalo et irrascible n’a jamais demandé pardon, ni pour les attenats terroristes qu’il a commandités dans le passé, ni pour ses rèves d’arabo-islamiser l’Afrique noire, ni pour avoir lancé un missile sur la Sicile dans les années 80, ni pour son soutien en faveur de la dictaure mlitaro-islamiste du Soudan, coupable du génocide de 2 millions de noirs-chrétiens (sud) et du massacre de 300 000 civils (Darfour). Lorsque Khadafi accuse les Européens de “persécuter” les musulmans en Europe, il s’agit d’une vraie farce : il ne s’est jamais repenti d’avoir expulsé en quelques jours dans les années 90 des milliers de Tunisiens. Et on sait comment sont traités les clandestins noirs transitant par la Libye... Déculpabilisé, Khadhafi ne culpabilise jamais de précher la haine envers les non-musulmans et l’Occident qu’il rêve d’islamiser. Ainsi, il déclara à Tombuctu, le 10 avril 2006, devant les télévisions d’Al-Jazeera : "L’Europe et les Etats-Unis devront soit devenir musulmans soit déclarer la guerre aux musulmans, car tout le monde doit devenir musulman. (...). Il y en a déjà 50 millions de musulmans en Europe. C’est le signe qu’Allah veut le triomphe de l’Islam en Europe (...). Ces 50 millions transformeront l’Europe en un continent musulman (...). A peine un an après avior été réintroduit dans le concert des nations, Kadhafi déclara lors du sommet de Lisbonne entre l’Union européenne et l’Afrique, (8-9 décembre 2007), que “les Européens ont le choix entre payer des réparations pour les ressources volées pendant la cononisation en Afrique, ou se préparer à accueillir les immigrants africains”. Une allusion aux clandestins que la Libye laisse passer, en terme clair un énième racket en vertu duquel l’Italie doit verser chaque année des “réparations” pour ne pas que ses îles (Lampedusa) soient submergées par les immigrés illégaux. En réalité, l’affaire des visas nous rappelle que des accords ne sont jamais surs avec une dictature islamo-révolutionnaire comme la Libye, qui annule de facto l’accord ou « trêve » (hudna) conclue avec le pays « infidèle-impérialiste », ou comme l’Iran, qui fait tourner en boutique l’ONU et l’Occident depuis 2006 concernant le dossier nucléaire. Et que la haine revancharde des anciens pays colonisés est loin d’être calmée, de la Libye à l’Amérique latine, où les thèmes des « réparations » et de la « faute » que l’Occident devrait payer indéfiniment sont les prétextes d’un chantage psychologique et d’un racket collectif jamais rassasiés. Plus que jamais, il convient de répéter de Nicolas Sarkozy « Halte à la repentance », car la repentance est l’arme de guerre favorie et le cheval de Troie psychologique des ennemis de l’Occident.

Alexandre del Valle est géopolitologue, auteur de nombreux articles et ouvrages dont "Le Totalitarisme Islamiste" et "Le Dilemme Turc" parus aux éditions des Syrtes.

Niger : la junte au pouvoir nomme un Premier ministre

AFP / 23 février 2010 20h41
Niger : la junte au pouvoir nomme un Premier ministre
mardi 23 février 2010

NIAMEY - La junte au pouvoir au Niger depuis le coup d’Etat du 18 février, a nommé comme Premier ministre Mahamadou Danda, un ancien ministre, selon un communiqué officiel lu à la radio d’Etat mardi soir.

"Le président du CSRD (Conseil suprême pour la restauration de la démocratie, junte), chef de l’Etat, le chef d’escadron Salou Djibo, a signé ce jour un décret portant nomination du Premier ministre", selon un communiqué du secrétariat général du gouvernement. "Ainsi, Mahamadou Danda est nommé Premier ministre", poursuit ce texte lu à l’antenne de la Voix du Sahel.

Des militaires pustchistes se sont emparés du pouvoir jeudi à l’issue de combats autour du palais présidentiel. Ils ont suspendu la Constitution très controversée d’août 2009, dissous le gouvernement et promis la tenue d’élections à l’issue d’une période de transition.

Selon le président du réseau des journalistes pour les droits de l’Homme, Abdoulrahamane Ousmane, M. Danda a été ministre de la Communication en 1999 et est actuellement conseiller à l’ambassade du Canada au Niger.

L'otage français Pierre Camatte libéré au Mali


Mali / France - Article publié le : mardi 23 février 2010 -
Dernière modification le : mardi 23 février 2010
L'otage français Pierre Camatte libéré au Mali
AFP
Par RFI

L’otage français Pierre Camatte a été libéré mardi 23 février 2010 au Mali. Il avait été enlevé fin novembre dans le nord Mali et retenu en otage par al-Qaïda au Maghreb islamique. Cette libération suit la remise en liberté, par les autorités maliennes, de quatre islamistes réclamés par al-Qaïda - deux Algériens, un Burkinabè, un Mauritanien - ce qui irrite leurs pays d'origine. L'Algérie et la Mauritanie ont rappelé leurs ambassadeurs à Bamako.



Le président français Nicolas Sarkozy a confirmé mardi soir la libération de l'otage français Pierre Camatte séquestré depuis près de trois mois dans le nord-est du Mali par la branche maghrébine d'Al-Qaïda. Le chef de l'Etat a remercié chaleureusement le président malien Amadou Toumani Touré « pour la gestion de la crise », a indiqué la présidence française dans un communiqué. La libération de Pierre Camatte avait auparavant été annoncée par l'un des négociateurs maliens sous couvert de l'anonymat.

Pierre Camatte avait été enlevé il y a presque trois mois maintenant dans le nord-est malien. Ce retraité de 61 ans partageait sa vie entre la France et le Mali. Il dormait dans un hôtel de Menaka quand il a été pris en otage. Ses ravisseurs l'auraient ensuite vendu à al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).

Le 10 janvier, AQMI menace d'exécuter son otage si elle n'obtient pas la libération de 4 islamistes membres de l'organisation. Un premier ultimatum est fixé au 30 janvier, puis repoussé à une date indéterminée.

Un deuxième ultimatum est ensuite fixé au 20 février.

Parallèlement, les négociateurs s'activent. Paris prend très aux sérieux les menaces d'al-Qaïda d'exécuter l'otage, d’autant plu que AQMI a déjà tué un otage britannique en juin 2009. Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a fait deux fois le voyage de Bamako en l'espace de 15 jours.

Et puis, lundi matin, les autorités maliennes annoncent la libération des 4 islamistes réclamés par al-Qaïda. La justice malienne les a condamnés pour « détention illégale d'armes de guerre », à des peines équivalentes à celles qu'ils ont déjà purgées et ils ont été déclarés « juridiquement libres ». Avec ces libérations, les autorités maliennes ont satisfait la principale exigence des preneurs d'otages. Plus rien ne pouvait empêcher la libération de Pierre Camatte.



tags : Algérie - France - Mali - Mauritanie

NIGER : Le nord sous la pression des difficultés alimentaires du sud


AGADEZ, 23 février 2010 (IRIN)
NIGER : Le nord sous la pression des difficultés alimentaires du sud
mardi 23 février 2010

AGADEZ, 23 février 2010 (IRIN) - Tous les ans, la région d’Agadez, dans le nord du Niger, accueille des populations des zones agricoles et pastorales du sud du pays venues chercher du travail pendant la période de soudure. Mais cette année en raison de la mauvaise saison des pluies, ces mouvements ont eu lieu plus tôt et en plus grand nombre, un phénomène qui inquiète les responsables locaux dans une région qui souffre elle-même de déficits alimentaires.

Lors d’une rencontre le 19 février avec le Sultan d’Agadez, la plus haute autorité traditionnelle de la région, plusieurs chefs coutumiers ont signalé l’arrivée dans leurs quartiers au cours des dernières semaines d’un important flux de populations du sud en quête de travail.

« Ces mouvements saisonniers ont lieu tous les ans pendant la période de soudure et Agadez accueille toujours les populations à bras ouverts », a dit à IRIN Almoumoune Ibrahim, fils du Sultan.

« Mais cette année, à cause des pénuries [alimentaires] dans le sud, les gens sont venus plus tôt et en plus grand nombre », a ajouté Alhadji Guichem Kari, membre d’un comité ad-hoc créé suite aux inondations de septembre dernier.

Outre le nombre, c’est aussi le profil de ces migrants saisonniers qui a changé cette année, ont noté plusieurs responsables locaux. « Normalement, après les récoltes [dans le sud], les hommes laissent les femmes et les enfants avec des réserves et ils viennent travailler ici, par exemple comme main-d’ouvre dans les jardins maraîchers », a dit M. Kari. « Parfois, les femmes viennent aussi pour occuper des emplois de bonnes. Mais cette année, ce sont des familles entières qui sont venues. Certains ont trouvé du travail, d’autres mendient ».

Dans un quartier proche de l’aéroport, des centaines de personnes se sont installées sous des tentes traditionnelles. Mariama Adao, originaire de Matameye, près de la frontière avec le Nigeria, est arrivée là il y a trois mois environ.

« Cette année quand on a vu que les pluies ne tombaient plus, je suis venue très vite. avec six de mes [huit] enfants », a-t-elle dit à IRIN. « D’habitude on fait 20 à 25 sacs [de mil, sorgho, niébé et arachide], mais cette année, on n’en n’a même pas récolté cinq. Il fallait gagner du terrain et venir vite pour trouver de quoi survivre ».

Elle a trouvé un petit emploi de bonne tandis que son fils de 17 ans est employé dans une autre maison. « Je viens tous les ans mais cette année, on est beaucoup plus nombreux que d’habitude. Tout le monde [dans la région de Matameye] a des difficultés », a-t-elle dit. « Pour l’instant, on se débrouille, on s’entraide. mais c’est dur ».

« Les gens qui viennent ne pourront pas mourir de faim parce qu’il y a une vraie solidarité [entre les populations du sud et celles de la région d’Agadez] », a dit à IRIN Hama Dilla Abdoulaye, le maire d’Agadez.

Mais l’inquiétude des responsables locaux est de savoir jusqu’où cette solidarité pourra jouer, les populations d’Agadez étant elles-mêmes confrontées à des difficultés alimentaires cette année, en raison d’un déficit en production agricole et fourragère, qui a déjà fait monter les prix des denrées alimentaires.

La mesure de mil (environ deux kilos), l’aliment de base, qui avait jusqu’à maintenant atteint un maximum de 500 francs CFA (un dollar américain) en période de soudure au cours des années précédentes, se vend actuellement à 600 francs CFA à Agadez, selon des habitants d’Agadez.

« Agadez est une petite ville, on sent tout de suite la pression sur les prix alimentaires et les loyers », a dit M. Issouf.

L’Enquête nationale rapide sur la situation alimentaire des ménages, rendue publique en janvier, a classé la région d’Agadez comme l’une des moins vulnérables du pays - 7,1 pour cent des ménages contre 20 pour cent au niveau national -, mais les autorités ont reconnu qu’elles n’avaient pu enquêter que dans trois centres urbains de cette immense région désertique de plus de 660 000 kilomètres carrés, en raison de l’insécurité qui y règne. Les zones rurales, peuplées en majorité de populations pastorales touchées par la sécheresse et les inondations qui ont frappé la région en 2009, n’ont pu être visitées.

Ces inondations exceptionnelles [LINK] que la ville a subies en septembre dernier ont aggravé la vulnérabilité des populations d’Agadez : au-delà des habitations détruites ainsi que des récoltes et têtes de bétail perdus, de nombreux jardins maraîchers ont été ensablés et sont aujourd’hui dans l’incapacité de produire - et donc aussi de fournir du travail à la main d’ouvre du sud.

Mais paradoxalement, ce sont pourtant aussi ces inondations qui ont attiré du monde, a noté M. Abdoulaye, le maire. « Les gens ont entendu qu’il y avait des distributions alimentaires à Agadez alors ils sont venus, [ils ne savaient pas que] c’était seulement pour les sinistrés [des inondations] ».

ail/

Le chef de la junte devient président pour une «période de transition»

Le chef de la junte devient président pour une «période de transition»
Écrit par RFI
Mardi, 23 Février 2010 06:31

Le chef d'escadron Salou Djibo, leader de la junte auteur du coup d'Etat, prend les rênes du pays. Cette décision fait suite à une ordonnance lue à la radio publique. L'officier prend donc officiellement la tête du Conseil Suprême pour la restauration de la démocratie, l'organe créé par les militaires après le putsch.

Dans l'après-midi de ce lundi 22 février, c’est un Salou Djibo sûr de lui qui a traversé Niamey à bord de la Limousine présidentielle, encadrée par des motards et une sécurité assez légère. Il déménageait du camp pour une villa attenante au palais présidentiel, appelée la Villa verte.

Dans la foulée qu’il a signé ses premiers décrets et ordonnance. Deux décrets nommant son cabinet civil et une ordonnance qui précise ses pouvoirs et ceux du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD). Ainsi le CSRD détient non seulement le pouvoir exécutif mais aussi législatif jusqu’à la mise en place de nouvelles institutions démocratiques.
Selon la même ordonnance un Premier ministre sera bientôt nommé et un organe est créé pour préparer un projet de code électoral ainsi qu’un projet de constitution. Une constitution qui sera adoptée par référendum.

Tout cela dans combien de temps ? Un calendrier des différentes échéances politiques sera rendu public plus tard. Le commandant Salou Djibo remplace aussi par des organes transitoires toutes les institutions décriées sous le régime Tandja. La Cour constitutionnelle, la Cour suprême ou encore le Conseil supérieur de la Communication.

Nouvelle manifestation de soutien à la junte

Suite à un appel des opposants de la Coordination des Forces démocratiques, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi 22 février à la Maison des jeunes de Diffa, une ville du sud-est nigérien, la région d'origine du président déchu Mamadou Tandja.

Pour sa part, le Front Uni pour la Sauvegarde des Acquis Démocratiques, la coalition de syndicats et de défenseurs des droits de l'homme, demande aux mutins de respecter leurs promesses et de rétablir la démocratie le plus vite possible, avec une nouvelle constitution et des élections libres.

lundi 22 février 2010

group Atri N'Assouf at Festival au Desert 2010




chrisanolan3
January 29, 2010
Rhissa Ag Wanagli and the group Atri N'Assouf , from Niger, playing at the Festival au Desert 2010. Disco and Maassaa from the group Tartit is singing backup.

article interessant,surtout les commentaires en dessous...Coup d’Etat au Niger

Coup d’Etat au Niger
CLICANOO.COM | Publié le 19 février 2010

2 réactions de lecteurs Le Conseil militaire qui a mené un coup d’Etat jeudi au Niger a annoncé la mise en place d’un couvre-feu et la fermeture des frontières dans un communiqué lu dans la soirée par un journaliste de la chaîne de télévision d’Etat Télé Sahel.

Le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie "a décidé de la fermeture des frontières terrestres et aériennes" et de la mise en place "d’un couvre-feu de 18H00 à 06H00 heures", selon un communiqué lu par un journaliste à la télévision. Quelques minutes plus tôt, le porte-parole de ce Conseil a annoncé la suspension de la Constitution. "Le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSDR), dont je suis le porte-parole, a décidé de suspendre la Constitution de la sixième république et de dissoudre toutes les institutions qui en sont issues", a annoncé le colonel Goukoye Abdoulkarim, qui lisait un communiqué à la radio d’Etat Voix du Sahel.

Le président nigérien Mamadou Tandja visé jeudi par un coup d’Etat qui a fait plusieurs morts et blessés, a été "emmené" par des militaires qui ont ouvert le feu sur le palais présidentiel à Niamey, ont annoncé plus tôt à l’AFP deux ministres nigériens, eux-mêmes arrêtés.

© 2010 AFP
Commentaires
Anne Onyme@JEANDO

Oui ! Ce qu’il faut retenir du Niger, plus que ses animaux exotiques trop vus, ce sont les deux pôles ethniques qui forment les trois quarts de la population nigérienne.

Les Haoussas et les Djermas-songhaïs partagent le pouvoir dans un pays façon d’Etat occidental quand l’Etat n’est, en fait, que le masque qui permet la prise du pouvoir d’une ethnie pour établir ou rétablir la domination d’une ou deux ethnies majoritaires sur toutes les autres ethnies minoritaires.

Cette façon d’Etat est bien mal bâtie, ce qui provoque des coups d’Etat, que nous ferions mieux de dénommer des prises d’Etat par des hommes sortis des casernes, des coups ethniques de prise du pouvoir.

Les Haoussas sont établis entre le Dallol Maouri et Zinder et vivent dans le centre et l’est du pays avec une aire culturelle largement étendue au Nigéria voisin.

Les dominants sont les Haoussas Djermas et Songhaïs qui occupent l’ouest, incluant les Wogos et les Kourteïs. Les dominés sont les Touaregs, les Toubous et les Arabes au nord et nord-est, les Kanuris et les Boudoumas dans l’extrême est ainsi que les Peuls disséminés eux sur tout le territoire car nomades suivant leur troupeaux en pâturage libre.

Oui, une des raisons de l’instabilité chronique du Niger depuis 50 ans d’indépendance est qu’il ne peut pas faire face à une croissance démographique insoutenable. En 1950 : 2,5 millions d’habitants dans un pays à 80 % désertique. En 2010 : 15,9 millions (6*) ; les prévisions pour 2050 sont de 58,2 millions (23*).

Une croissance analogue sur un siècle aurait amené la France à un milliard d’habitants. Même si cette comparaison fait abstraction de conditions initiales différentes, on voit bien l’impossibilité pour le Niger de s’en sortir sans la mise en œuvre d’une véritable démographie responsable.


19 février 2010 - 13:47
JEANDOIl serait temps de se demander pourquoi tous ces coups d’Etat africains


Encore un coup d’Etat en Afrique.

Il n’y a plus guère que le Sénégal sur les 45 pays africains qui ait encore échappé aux coups de force, mais A Wade doit bien savoir qu’il y a péril en la demeure du Président du Sénégal.

Pourquoi cette norme instabilité des Etats africains depuis leur indépendance ? Il est temps de se faire des soucis à ce sujet.

La télévision nous montre, pour la vingtième fois, la prédation des gazelles et des gnous par les lions.

Mais jamais, elle n’a eu le courage de revenir sur les combats historiques que se livairent les ethnies africaines, entre elles avant l’arrivée en 1882 des colonisateurs venus pour 80 ans.

Elles sont plus de 1500 ces ethnies, si une ethnie est faite d’une langue, d’une religion, de traditions, de pratiques concernant la natalité.

Parlons un mot de la démographie africaine. Aucune ethnie ne veut réduire sa natalité si, majoritaire, elle risque de devenir minoritaire. C’est la clef de la démographie galopante de l’Afrique que sa Sainteté le Pape n’arrange en rien.

Ainsi en est-il du Niger, République dit-on de ce Niger artificiel depuis 50 ans et six Républiques, quand l’Afrique n’a connu en 2000 ans que des clans, que des tribus, que des ethnies, avec ici ou là parfois un royaume ou un empire, mais c’est ici l’exception avec l’empire songhaï sous la domination perdue des touaregs qui chercheront à reprendre la main. La démocratie comme la démographie ne fait pas partie des traditions africaines.

Le Niger est, ainsi, un de ces pays d’Afrique de l’Ouest du Sahel, situé artificiellement entre l’Algérie, le Bénin, le Burkina Faso le Tchad, la Libye, le Mali et le Nigeria et dont la capitale très excentrée est Niamey proche du Nigeria, ce n’est pas un hasard cette proximité. Les habitants du Niger sont des Nigériens tandis que ceux du Nigeria sont des Nigérians dont l’un d’eux a voulu souvenez vous faire exploser un avion américain voici quelques semaines. On n’en parle plus.

Le Niger dont on connaît bien, avec la télévision, les animaux de la savane (éléphants, lions, girafes d’ailleurs en disparition avec une exception : dans le fleuve Niger, les hippopotames protégés se multiplient et saccagent les rares cultures du bord du fleuve).

Ce pays est en perdition économique, en raison de la destruction de la forêt par les hommes qui tentent d’y vivre malgré les sécheresses qu’ils aggravent d’ailleurs en coupant des arbres. Heureusement, le Niger est riche d’or, de fer, de charbon, d’uranium et de pétrole.

Le Niger est comme tous les pays africains créés par la colonisation est en fait un pays artificiel en ses frontières et c’est ce qui compte le plus c’est un pays multiethnique, situé entre l’Afrique noire et l’Afrique du Nord avec un Sahara au Nord et une forêt au Sud qui en tracent les limites.

19 février 2010 - 11:58

Ce matin des milliers d'Agadéziens ont manifesté pour soutenir les "putchistes".


Dimanche 21 février 2010 7 21 /02 /2010 21:59 Niger/Manifestations à Agadez, Zinder, Tahoua.....
Ce matin des milliers d'Agadéziens ont manifesté pour soutenir les "putchistes".

"Toute la ville d'Agadez était presque présente dans la rue pour prouver son soutien aux forces armées. Les différents orateurs improvisaient leurs discours . Ils faisaient tous l'historique du règne de Tanja jusqu'au moment où il a commencé à s'écarter du chemin.
Chacun a développé à sa manière sa joie face à cette situation tout en soulignant le rôle patriotique des militaires.
Ces derniers se sont rendus au gouvernorat pour accueillir cette masse humaine.
Ils ont de leur coté remercié tout le monde pour cette reconnaissance et ont promis de remettre les choses dans l'ordre le plus tôt possible sans déterminer une date précise comme il reste à évaluer le travail qui nous menara à ce point."


AFP - Des "milliers de personnes" ont participé dimanche à des marches dans plusieurs villes du Niger en soutien à la junte militaire qui a renversé le pouvoir, a annoncé la radio publique
...

RFI/Pierre Camatte, dernières nouvelles


Pierre Camatte, dernières nouvelles

" RFI
Article publié le : lundi 22 février 2010 - Dernière modification le : lundi 22 février 2010
Mali - Les quatre islamistes réclamés par al-Qaïda ont été libérés
Par RFI

Les quatre islamistes, arrêtés et détenus au Mali depuis avril 2009, ont été relâchés dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 février, selon notre correspondant à Bamako Serge Daniel. Al-Qaïda demandait leur libération contre celle de l’otage français Pierre Camatte, séquestré dans le nord du Mali depuis la fin novembre.

La branche maghrébine d'al-Qaïda avait menacé de tuer le Français, si ses demandes n'étaient pas satisfaites avant le 20 février. Les quatre hommes libérés - deux Algériens, un Mauritanien et un Burkinabé - avaient été arrêtés en avril 2009 dans le nord du Mali puis placés en détention préventive.

Selon une source proche du dossier, Pierre Camatte se porte bien, quarante-huit heures après la fin de l’ultimatum. Ses ravisseurs n’ont donc pas mis leurs menaces à exécution.

Les choses pourraient même aller vite et déboucher sur une issue heureuse. « J’ai de l’espoir », a même déclaré devant un groupe de journalistes le chef de l’Etat malien Amadou Toumani Touré.

La semaine dernière, ils avaient finalement été condamnés pour « détention illégale d'armes de guerre » à des peines déjà purgées, et ils se trouvaient « juridiquement libres ». "

Bambino Concert, Agadez



Tuareg musician Bambino from Agadez, Niger performs with his band at the foot of the ancient Grande Mosque attended by close to a thousand people. At the edge of the Sahara Desert, Agadez has been the capital of Touaregs...

En hommage aux lutteurs d'Agadez /Bravo ABZINAWA!!!

Fin du 31ème championnat national de lutte traditionnelle à Zinder : 2ème sabre pour Laminou Maidabba d'AGADEZ


Photo/Laminou Maidabba d'AGADEZ en turban/Bravo MAIDABA et bravo AGADEZ!!!
Championnat national de lutte traditionnelle 2010
Dimanche, 21 Février 2010 20:02

La 31ème édition du championnat national de lutte traditionnelle vient d’éteindre ses lampions dans la capitale du Damagaram, par le sacre hier à l’arène langa-langa de Zinder, de Laminou Maidabba d’Agadez. Après Tahoua, l’année dernière, le leader de l’écurie d’Agadez vient de remporter une nouvelle fois le sabre tant convoité en battant en finale le colosse Mahamadou Anafi de l’écurie de l’Ader, après 1 minute et 5 secondes de combat. Outre son sabre, qui lui a été remis par la Colonel Sidikou Issa, représentant du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie(CSRD), le champion a reçu des mains du Secrétaire général du Ministère de la Jeunesse et des Sports, une enveloppe de 5 millions de FCFA, dont 2 millions provenant du Comité national des Entreprises pour le Sport. Le finaliste malheureux a quant à lui bénéficié d’une enveloppe de 3 millions de FCFA, dont 1 provenant du même comité. Oumarou Bindigaou et Tassiou Ibrahim qui ont fini 3ème et 4ème ont également reçu leurs récompenses.
On rappelle qu’avant de remporter le sabre de l’édition 2010, Laminou Maidabba a totalisé huit victoires en autant de rencontres. Il s’est tour à tour débarrassé de Saley Daouda de Tillabéri ; salifou Sani de Dosso ; Issoufou Gado de Tahoua ; Maman Issa de Maradi ; Salami Salifou de Niamey ; Nouhou Kailou de Diffa ; et Balla Harouna de Zinder. Exempté des quarts de finale, il parvient à écarté en demi finale le redoutable Tassiou Ibrahim de l’écurie du Manga.Dans l’allocution de clôture de cette 31ème édition, le Secrétaire général du Ministère de la Jeunesse et des Sports, M. Mahamadou Guéro, a souligné que dix jours durant, les populations nigériennes ont suivi avec joie et bonheur les compétitions de la 31ème édition du Championnat national de lutte traditionnelle. Il devait ajouter qu’en organisant le championnat national de lutte traditionnelle, l’Etat veut créer un cadre d’échange de fraternité et de concorde entre les filles et les fils du pays et renforcer l’unité nationale, développer la culture de la solidarité dans la communion des cœurs et des esprits. Selon M. Mahamadou Guéro, cette 31ème édition comme les précédentes n’a pas manqué d’apporter sa pierre à l’édification des idéaux de paix et d’unité nationale. Cette édition constitue un âge de maturité à tout point de vue. « Si nous pouvons nous satisfaire de la réalisation des idéaux, de paix, de concorde et d’unité nationale, on peut par contre observer que sur le plan de l’organisation technique et de la qualité des combats, des insuffisances notoires persistent. Au nombre de ces insuffisances il faut relever entre autres , le recours incessant à la vidéo pour le règlement des litiges ; et l’incapacité de la plus part de lutteurs à soutenir l’effort pendant la durée des combats » a dit le Secrétaire général du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Il a souligné que ces insuffisances sont liées à l’absence criarde de compétitions devant permettre aux lutteurs, aux arbitres, aux membres du jury, à la table technique de s’exercer régulièrement et d’intégrer parfaitement toutes les dispositions du code de la lutte et les exigences de la compétition de haut niveau. Il devait inviter une fois de plus la Fédération Nigérienne de Lutte Traditionnelle à plus d’initiatives en vue de multiplier les compétitions et animer régulièrement les arènes. En fin M. Mahamadou Guéro a adressé ses remerciements aux autorités administratives et coutumières de la région de Zinder, au comité d’organisation de l’événement, ainsi qu’à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réussite de cette 31ème édition du championnat national de lutte traditionnelle.

Alfa Amadou notre envoyé spécial à Zinder

COMMUNIQUE DE PRESSE DU DEPARTEMENT D’ETAT DES ETATS-UNIS D’AMERIQUE: La situation politique au Niger...


Écrit par M. Johnnie Carson, Secrétaire d'État adjoint, Bureau des affaires africaines
Dimanche, 21 Février 2010 21:47

Le Secrétaire d'État adjoint aux affaires africaines, M. Johnnie Carson, exprime sa vive préoccupation face aux événements du 18 février 2010 au Niger, où un groupe mené par des officiers militaires affirme avoir renversé le gouvernement de M. Mamadou Tandja.

Les États-Unis attachent une grande importance au retour rapide du Niger à la démocratie et à l'État de droit.

Les États-Unis ont réagi avec une vive inquiétude aux actions illégales et inconstitutionnelles ayant abouti à la prolongation du mandat du président Tandja.

Le groupe s'appelant le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie « doit rétablir au Niger la démocratie constitutionnelle qui existait avant la création de la Sixième République ».

Le Secrétaire d'État adjoint offre ses assurances que les États-Unis continueront de soutenir les espoirs du peuple nigérien de voir l'ordre constitutionnel rétabli et une transition pacifique s'opérer à la faveur d'élections promptes, honnêtes et transparentes.

« Nous continuerons à suivre de près l'évolution de la situation au Niger. »


Coup détat au Niger : Les trois grands dangers qui menacent la junte...


SIDIKOU A -TamtamInfo-22-02-10
Coup détat au Niger : Les trois grands dangers qui menacent la junte...
lundi 22 février 2010

Les coups de canons et de fusils qui tonnaient en ce 18 février 2010 dans la ville de Niamey, sonnaient le glas pour le régime du Président Tandja. De quelques bords politiques qu’ils fuent, les nigériens dans leur écrasante majorité ont accueilli cet acte héroïque de notre armée comme un soulagement, car il mettait fin à une situation de blocage politique persistant qui mettait en péril toute perspective de développement et d’expansion à court et moyen terme.

C’est donc dans ce contexte tendu politiquement, économiquement et socialement que l’Armée a pris à nouveau ses responsabilités en faisant irruption sur la scène politique. Le « politiquement correct » amène tous les démocrates et la communauté internationale à condamner par principe ce coup de force ; mais tous s’accordent à reconnaître entre les lignes que cette intervention était nécessaire et salutaire.

Ceci dit c’est maintenant que commence le Vrai Challenge pour la junte car elle est porteuse de l’espoir de tout un peuple qui a salué son action. Mais si les membres de la junte tendaient l’oreille lors de ces manifestation de soutien, ils auraient entendu le leitmotiv des populations qui disaient : plus jamais ça, plus jamais de dérives autoritaires, plus jamais de confiscation de la liberté et de la démocratie. Ce n’est pas la première fois au Niger et ailleurs dans le monde que l’armée agit de la sorte en ayant de bonnes raisons. L’analyse empirique des évènements politiques qui ont jalonnés notre histoire et celle de peuples plus ou moins proches montre bien que toute action de l’armée pour résoudre une situation politique porte en elle-même les germes de la dérive, c’est pourquoi il est important pour le CSRD de faire attention aux trois grands dangers qui la guettent.

• La Désunion
Le premier danger qui guette la junte est celui de la désunion. Par définition, une junte est un ensemble de personnes. L’histoire nous enseigne que le pouvoir est une des choses qui se partage le moins et il n’est pas rare qu’après les prises de pouvoir, les membres d’une junte se déchirent car ils ne s’entendent plus sur la gestion de ce pouvoir. Déjà, la junte doit s’organiser, se structurer et se doter de règles de fonctionnement. Il faut aussi qu’elle détermine certaines grandes orientations attendues de tous les nigériens et de la communauté internationale : quelle durée pour la période transitoire ? Quelles structures pour animer la transition ? Quels Hommes pour l’animer ? Le CSRD doit aussi continuer à cultiver l’unité, celle du Conseil mais par delà, celle plus globale de toutes les forces de défense et de sécurité car c’est de là que se confortera pendant cette période l’unité du Niger.

• L’Ambition politique
Un deuxième danger est l’ambition politique. Elle peut se manifester soit au niveau du collectif soit au niveau individuel. La junte peut vouloir propulser un des leurs et ainsi se maintenir indirectement au pouvoir. « L’occasion faisant le larron », il se peut aussi que ce soit l’un d’entre eux qui, ayant goûté « aux délices du pouvoir », ait l’ambition de s’y maintenir. C’est probablement ce qui s’est passé avec le Général Baré par exemple. Il est donc très important que les espoirs placés dans le CSRD ne soient pas trahis par l’ambition. Il devra mettre un point d’honneur à assainir la vie politique, la gestion de l’Etat et des affaires du Peuple avant de tirer sa révérence. Nos militaires dont nous sommes si fiers aujourd’hui devront effectivement être des ATT et non des Dadis.

• L’Intoxication
Si les deux premiers dangers sont d’ordre interne au CSRD, le troisième danger est d’ordre extérieur et a souvent un effet non négligeable notamment sur la naissance de l’Ambition. Ce danger c’est ce que j’appellerai l’intoxication. En effet, les militaires ne sachant pas tout faire, la gestion de l’Etat et des affaires du peuple va forcément amener la junte à s’entourer de personnes qui dans certains domaines spécifiques seront plus compétents qu’eux. Le choix de ces personnes s’avère une tâche délicate et un enjeu majeur. Nous référant encore une fois à l’histoire politique de nos peuples on constate que bien souvent les ambitions nobles de la junte sont trahies par celles inavoués de certains hommes qui tapis dans l’ombre nourrissent en fait des ambitions personnelles ou partisanes. Le CSRD devra donc se méfier de cette intoxication. On lui fera croire que le Peuple est avec lui (ce qui est pour l’instant vrai) et que pour cette raison, il doit d’une façon ou d’une autre rester au pouvoir. On pourrait aussi l’amener à poser des actes qui ne sont pas en réalité des décisions objectives mais plutôt les stratégies de politiciens qui se projettent déjà dans l’après transition et qui font en fait peu cas des objectifs nobles du CSRD.

C’est aussi à travers le choix des personnes qui vont l’accompagner que le CSRD montrera son impartialité ; ses premières décisions nominatives seront analysées, scrutées pour voir quelle tendance et quelle coloration politique il prend. Cette période transitoire devant mener à l’organisation d’élections devra donc être animée par des personnes qui partagent véritablement les idéaux du CSRD, des personnes qui ne vont pas intoxiquer la junte. C’est peut être là une occasion unique pour redéfinir le système politique du Niger, renouveler la classe politique et permettre l’émergence de nouvelles figures pures et sans tâches car n’ayant été mêlées à aucune gestion contreversée.

Aujourd’hui plus que jamais, le Niger a besoin de dirigeants qui veulent servir et non se servir. L’Etat de grâce dont bénéficiera la junte ne durera pas indéfiniment. Les problèmes de gestion courante de l’Etat (paiement des salaires, gestion de la crise alimentaire, problèmes de santé et d’éducation, relance des activités économiques, remise au travail de l’appareil de l’Etat……………..) ne tarderont pas à s’imposer au CSRD dans un contexte économique et financier particulièrement difficile. Si pour tous les nigériens, le 18 février a fait naître un Espoir réel et si tous donnent effectivement caution au Conseil, Personne ne tolèrera une défaillance de la junte par rapport aux trois grands dangers qui la guetteront jusqu’à la remise du pouvoir aux civils ……………… et peut être même au-delà.

RFI/A la une : le Niger…



RFI/Revue de presse Afrique
lundi 22 février 2010
A la une : le Niger…

Par Frédéric Couteau Quatre jours après la chute du président Tandja au Niger, les événements continuent de se précipiter, et c’est une avalanche de communiqués et de déclarations en tout genre qui envahit les colonnes de la presse nigérienne. Déclarations du Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques, l’opposition ; du Collectif de défense du droit à l’énergie au Niger, du département d’Etat américain, ou encore de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme…

Pas beaucoup de commentaires politiques pour l’instant, les observateurs nigériens jouent la prudence et préfèrent apparemment prendre leur temps. Toutefois, on trouve quelques informations intéressantes ici ou là. Exemple : sur le site Libération Niger, on apprend qu’après avoir été détenus durant 24 heures, une vingtaines de ministres ont regagné leurs domiciles, « à la grande satisfaction de leurs familles », note le site d’information.

Reste entre les mains des militaires, le Premier ministre Ali Badjo Gamatié. « Avec lui, seraient aussi gardés le ministre d’Etat chargé de la sécurité, la ministre des Affaires étrangères, le ministre des Finances, celui des Mines, de l’Equipement, de la Justice, soit 7 personnalités », précise Libération Niger. « Le président Tandja, son aide de camp, le commandant de sa garde sont également prisonniers, poursuit-il. Tout ce beau monde est éparpillé dans différentes casernes de Niamey. Selon certaines sources, le Maroc et le Sénégal, rappelle le site, seraient prêts à accorder l’asile au président déchu ainsi qu’à sa famille. Niet catégorique de la junte militaire. »

Les militaires « sauveurs » de la République ?
Alors, si la presse nigérienne est encore assez attentiste, les journaux de la sous-région et même au-delà se félicitent de la chute de Tandja. On trouve des commentaires jusqu’au Cameroun. Ainsi, pour Mutations, « l'ivresse du pouvoir doit avoir des effets pervers particulièrement en Afrique. Et Mamadou Tandja n'y a pas échappé qui, se couvrant derrière la "demande populaire" et malgré les réprobations de la classe politique, a entrepris un référendum suicidaire, après avoir mis entre parenthèses les institutions de la République ». Or, relève le quotidien camerounais, « l'inévitable déliquescence d'un pouvoir qui dure, qui ne vit que de s'imposer à son peuple par la force et la corruption, est un terreau au chaos, une proie pour les "aventuriers" en tenue et en armes, qui pourraient bien devenir les "sauveurs" de la République. »

En effet, renchérit L’Observateur au Burkina, « contre vents et marées, Tandja, comme tant d’autres qui nous gouvernent, en est-il venu à violer la loi fondamentale nigérienne pour s’octroyer une rallonge de trois ans afin d’achever ses chantiers, enfantant, au détour d’un référendum factice, cette VIe République qui lui permettrait de régner ad vitam aeternam sur l’or et l’uranium d’Imouraren (…). Mais là s’achève le rêve, constate le quotidien burkinabé, avec le concert macabre improvisé par la Grande Muette ce jeudi 18 février pour mettre fin à la forfaiture. »

L’Union africaine montrée du doigt
Et L’Observateur de s’en prendre par ailleurs à l’Union africaine… « 24 heures après le coup d’Etat, l’organisation panafricaine, note le journal, a condamné la prise du pouvoir par la force, suspendu Niamey et enjoint les nouvelles autorités de débarrasser le plancher au plus vite. Enferrée dans ses principes, l’UA n’avait en fait pas le choix, puisqu’elle a déclaré hors-la-loi les putschs depuis son sommet d’Alger en 1999. » Il n’empêche, s’exclame L’Observateur, « l’Union africaine ne manque pas d’air. (…) Faut pas charrier, fulmine le journal. Avant de faire des imprécations a posteriori, faites d’abord de la prévention a priori, en empêchant tous les tripatouilleurs du continent au désir d’éternité de modifier à leur guise les règles du jeu démocratique pour s’éterniser aux affaires. »

Même analyse pour Le Républicain au Mali pour qui « l’exemple nigérien démontre l’urgence pour l’organisation continentale de revisiter sa doctrine de la gouvernance démocratique. »
Le Pays au Burkina élargit le débat et dénonce « la faiblesse des institutions aux plans national, sous-régional et régional. Les institutions africaines sont impuissantes du fait de l’incurie même des dirigeants dont la plupart prennent la liberté de ne pas honorer leurs propres engagements, affirme le journal. C’est le cas présentement de Madagascar et de la Côte d’Ivoire. Les excès de leurs dirigeants déconcertent l’opinion africaine. Des organisations comme la CEDEAO et l’UA se contentent de professions de foi. Elles peinent à mettre en application leurs propres résolutions. Voilà pourquoi le président Obama exhorte l’Afrique à se doter d’institutions fortes plutôt que d’hommes forts. »

Mamadou part… Moussa revient !Enfin, on reste avec Le Pays qui se félicite du retour sur le devant de la scène de… Moussa Kaka, le correspondant de RFI à Niamey qui avait été embastillé par le président Tandja. « Moussa Kaka reprend du service », constate le journal qui remarque que « s’il y a un Nigérien à applaudir le premier ce coup d’Etat du 18 février dernier, c’est bien lui, et humainement, cela peut se comprendre, tant Mamadou Tandja aura fait preuve d’acharnement à son égard. »

Et sur un plan plus large, Le Pays estime que « l’arrivée de l’armée pourrait marquer le retour de la liberté d’expression au Niger, dont l’espace avait été considérablement réduit par le régime de Mamadou Tandja. En tout état de cause, conclut le quotidien burkinabé, c’est bon signe que le correspondant Moussa Kaka renoue avec les médias internationaux. Mais attendons l’évolution de la situation, avant de juger sur pièce la junte qui, après tout, ne vient que de s’installer. »

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dimanche 21 février 2010

Tanja doit être jugé pour crimes contre l'humanité et haute trahison!!

Le peuple Touareg, composante de la nation nigérienne doit être entendu par les putschistes et représenté au niveau de la transition.. Tandja doit être jugé pour les massacres des touaregs perpétrés depuis 1990 à 2009 .Ses Crimes de guerre ne seront jamais oubliés , ce dictateur-sanguinaire ne doit pas quitter le pays avec une retraite sur la cote d'Azur ... détrôner Tandja parce que les accords avec la Chine créent la compétition pour les nouvelles mines de Pétrole et d'Uranium françaises sont une des clés de ce putsch ... Les touaregs ont été expolliés de leur territoire et de leur liberté de nomadiser . La démocratie a toujours bon dos , mais la justice devra exister sinon le retour aux soulèvements sera en première page des journaux très bientôt malheureusement . Nous interpellons l’O N U et la C P I ,afin de juger pour crimes contre l’humanité Tanja Mamadou comme Hussein Habré du Tchad..

voire article:http://issikta.blogspot.com/2008/12/niger-tandja-responsable-de-lassassinat.html
HAssan Midal
t’animert...

Putsch au Niger : arrivée à Niamey d’une mission ONU/pays africains

AFP / 21 février 2010 11h18
Putsch au Niger : arrivée à Niamey d’une mission ONU/pays africains
dimanche 21 février 2010

NIAMEY - Une mission internationale, représentant l’ONU et les pays africains, est arrivée dimanche à Niamey pour s’enquérir de la situation au Niger après le coup d’Etat militaire qui a renversé le président Mamadou Tandja, a constaté un journaliste de l’AFP à l’aéroport.

La délégation comprend Saïd Djinnit, représentant du secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Ramtane Lamamra, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), et Mohamed Ibn Chambas, président de la Commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

"Nous venons nous enquérir ensemble de la situation qui prévaut au Niger. Nous allons rencontrer les autorités actuelles avec qui nous aurons des discussions", a déclaré à l’AFP M. Chambas.

Jeudi, un "Conseil suprême pour la restauration de la démocratie" (CSRD, junte) a déposé le président Mamadou Tandja à l’issue de combats autour du palais présidentiel. Il a dissous le gouvernement et suspendu la Constitution très controversée adoptée en août 2009 pour permettre à M. Tandja de se maintenir au pouvoir.