jeudi 10 mai 2012


MNLA – Une semaine dans l’Azawad – N°11-10/05/2012

Jeudi, 10 Mai 2012 03:59
Sur des terres retirées à des imposteurs, d’autres convoitises animaient des prédateurs de genres nouveaux à savoir des organisations de la terreur sans objectif connu, assiègent des populations au bord du gouffre face aux enjeux  de la survie. La falsification de l’histoire renversait la vérité des légendes glorieuses, et des acteurs de la plume de service, en donnent une autre tournure aux événements avec une multitude d’articles souvent contraire à la réalité du moment.
Alors les littérateurs de service ont élevé leurs clameurs vers les cieux, emplissant l’air d’opprobre et d’invectives contre les morts et les vivants parmi les justes. Certains se sont réfugiés dans l’amnésie volontaire, d’autres, la conscience tourmentée, se détournent du passé proche, non sans quelque pudeur.  Cependant, il convient effectivement d’éviter les erreurs qui ont en effet fait échouer de grandes initiatives comme cette révolution ayant conduit à la libération du territoire de l’Azawad tant clamé.  Parmi ces erreurs, il y a essentiellement le choix porté sur certains des hommes et des femmes chargés de piloter la vie du peuple.

  1. Evénements
«La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent.» disait Albert Einstein.
Apres toutes les révolutions et les soulèvements sociaux dans l’Azawad, la population a vécu dans une espèce du mythe du mensonge triomphant. Les politiciens, semble-t-il, ont signé un lugubre pacte avec le diable. La corruption fut au début et à la fin. L’objectif d’instaurer un idéal de liberté-justice, se trouva être en souffrance faute d’esprit de contradictions, de critiques  apparentes sans gravités et même de fredaines.
Pour les populations de l’Azawad, la victoire tant attendu et l’espoir d’un nouveau souffle; se sont vu misent en panne par des intérêts inavoués et des combines entres organisations mafieuses dont des leaders sont d’anciens maîtres de la chaînes de la contre-bande; qui utilisent des masses médias à leurs services, pour relayer leurs communiqués; en voulant se donner une côte de popularité au nom de l’islam.
Au Mali, le coup d’Etat du 22Mars 2012 à Bamako, mit à nu, les contradictions d’une élite politico-militaire longtemps divisée sur la question de l’Azawad. Il s’agit pour certains de tenir un langage de fermenter alimenter par la force militaire, et pour d’autres c’est trouvé des compromis pour faire passer une époque de crise. Cette dualité, qui trouve son expression à travers des Azawadis de services au Mali, fais exploser la situation socio-économique et politique d’un pays gouverné par des hommes plus que jamais divisés. Le mensonge d’Etat excellemment ficelé, n’a pas été un cache-sexe suffisant pour cacher la réalité à nos yeux impudents.
La transparence politique n’est pas encore entrée dans les mœurs, la bonne gouvernance fut un mouvement de diversion. On a passé, d’une démocratie à une oligarchie au grand damné du bas peuple. Une bourgeoisie politico-administrative en collusion, avec impudence, prit les populations en otage et entend contre vents et marrées ne rien lâcher.
Les événements du 17 janvier 2012 à partir de Ménaka, ne pouvaient donc surprendre le pouvoir politique à Bamako.
Et chacun, à sa manière, a instrumentalisé les tensions qui s’exprimaient dans l’Azawad et au Mali. Sur l’échiquier politique malien, chacun cherche désormais à conquérir une position dominante, à nouer une relation clientéliste tout en établissant une connexion privilégiée avec un des acteurs extérieurs.
A la déclaration du Mouvement National de Libération de l’Azawad; et n’attendant pas, non plus, que la «normalité» constitutionnelle soit établie au Mali où les militaires continuent à jouer au « petit soldat », autrement dit à se croire détenteurs d’une quelconque parcelle de pouvoir dès lors qu’ils ont le doigt sur la gâchettedes anciens amis essayent de prendre les peuples en otage; pour faire passer sous silence des compromis, sans leur volonté. L’Histoire des engagements de paix précédant entre maliens et Azawadis, ne furent que le fruit de compromis entre clans et n’ont point fais l’unanimité et cela ne doit arriver sous aucune condition; pour donner à l’histoire de la souffrance des peuples de s’écrire autrement.
Des hommes politiques s’acharnent  à travers leurs réseaux sociaux, entre Bamako, Ouagadougou, Nouakchott, sans oublier Doha, capitale de l’incontournable Qatar, qui avait déjà sa chaîne satellitaire Aljazera sur le champ des combats. La « crise Azawado-malienne» étend désormais ses tentacules bien loin de ses principaux acteurs. Et cette dispersion des énergies risque fort d’être dommageable à la mise en œuvre d’une solution durable. La CEDEAO; dans son double discours de paix et de guerre; risquera de se trouver confrontée, désormais, aux ambitions de quelques pays de la région ; et ce n’est pas la meilleure des choses. La Mauritanie et le Burkina Faso sont les deux seuls pays qui ont des frontières communes avec, à la fois, « l’Azawad » et le Mali; sans oublier l’Algérie qui est un pays connaisseur du dossier de l’Azawad.
2. Faits
Le conflit armé et la vendetta dans les régions maliennes( Bamako-Kati…), mis sur la route de l’exode des milliers de femmes, d’enfants et de vieillards, sans ressources à la merci des camps de fortunes à travers les differents pays limitrophes. Dépuis la fin de l’année 2011, la famine au sahel etais previsible, à quoi ce sont ajoutés des milliers de personnes sans abri; ni ressources et cela dans les mêmes pays. Cela à conduit troisdirecteurs d’agences onusiennes, à se  mobilisé à Genève pour tenter de vaincre l’indifférence qui entoure la crise alimentaire dans les pays du Sahel, où 15 millions de personnes souffrent de malnutrition et des effets de la sécheresse. Eloquents, les chiffres traduisent le manque d’engagement international: alors que l’ONU avait lancé en décembre dernier un appel pour récolter plus de 700 millions de dollars destinés à aider 8,8 millions de personnes, moins de la moitié de la somme a été récoltée à ce jour. Il y a urgence, ont plaidé Margaret Chan, directrice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Anthony Lake, directeur exécutif de l’Unicef, et Antonio Guterres, haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés: la période la plus critique s’étendra de juin à septembre, ont-ils fait valoir, enjoignant les contributeurs potentiels à répondre à leur appel dans les quatre prochaines semaines.
AZAWAD
Face à l’urgence du moment à savoir l’enjeu de survie du peuple de l’Azawad sous la menace des aléas climatiques et des conditions de vie non des bonnes dans les camps de réfugiés; le Mouvement National de Libération de l’Azawad et des organisations de la société civile à travers le monde brisent le tabou du silence et en appel à plus de justice pour la population en danger.
Conférence sur la situation des Touaregs du Mali au Parlement Européen « après avoir appelé le 17 avril dernier ses collègues à soutenir l’option du « dialogue avec le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) pour arriver à une véritable stabilité dans cette région du monde », François Alfonsi organise le 22 mai 2012 au Parlement Européen à Strasbourg, une conférence portant sur « la situation des Touaregs au Mali : dialogue avec le MNLA », avec la participation de deux hauts représentants du MNLA qui viendront spécialement de l’Azawad.»
Apres 50 ans de misères pour la majorité du peuple de l’azawad; le revoilà condamner à travers le MNLA pour crime de guerre; comme si cette peine ne siffusait pas. La presse malienne et internationale s’est empressé de rélayer cette accusation gratuite; oubliant ainsi le droit à la vie d’un peuple meurtri. Les discours politiques quant-ils emparlent c’est pour justifier cette attitude; justifier les assassinats et pillages; ou mettre les azawadis les uns contre les autres. Ce rapport oubli ainsi de dénoncer l’utilisation par le Mali lors de ce conflit des milices « Arabo-Touaregues » pour  combattre leurs frères. Cet acte est criminel; car il vise à tout prix a nous exterminer par tous les moyens possible. Pour rappel aux organisations Internationale de défense des Droits de l’Homme; nous pourrions avancer les chiffres suivants des exactions:
  • Region de Gao qui couvrait kidal à l’époque: de 1963 et les trois ans qui ont suivi, + 12.000 morts à quoi s’ajoute leurs patrimoines. Les auteurs sont connus et sont devenus des héros au mali (commandant DIBY SYLLA DIARRA…)
  • De 1990 à 1996: Environ 10.000 personnes tués; la majorité a pris la route de l’exode et d’autres du non retour et plus de 10.000 réfugies et exiles.
  • 2012: la même situation continua ; avec les vols,  les viols,les arrestations arbitraires et les assassinats sous silence. les victimes sont connus et les auteurs. Des milliers de réfugies dans les camps de fortune où une mort lente les attend.
Le Mouvement National de Libération de l’Azawad-MNLA, après avoir lu le contenu dudit document qui traite de la question des droits de l’homme sur le territoire de l’Azawad, se dit consterné et surpris par la dangerosité des accusations qu’il qualifie de «sans fondement» surtout provenant de Human Right Wach, dont les populations de l’Azawad attendent Justice et réparation concernant les violations de Droits Humains dont-elles sont victimes dépuis plus de 50 ans. Et déplore le non-respect de la déontologie de « l’auteur-chercheur » qui s’est limité à Bamako alors que son terrain de référence est l’Azawad.
Déclaration des chefs religieux (ulemas) de l’azawad a la rencontre historique tenue de gao à la suite de laquelle ils ont demandé:  » à la communauté internationale de reconnaitre l’Indépendance de l’Etat de l’Azawad, proclamée le 06 avril 2012; à l’Etat malien à s’assoir autour de la table du dialogue avec les dirigeants de l’Azawad afin de parvenir à une solution pacifique au conflit qui oppose les Etats de l’Azawad et du Mali, gage d’une sécurité, et d’une paix durable ainsi que d’un bon voisinage dans la sous région; aux groupes armés non Azawadiens de quitter l’Azawad dans le respect ; et aux organisations humanitaires internationales à venir en aide aux Azawadiens à l’intérieur comme à l’extérieur (refugiés). »
Declaration des Notables Coutumières et Cadres de l’Azawad qui ont adhéré aux objectifs du mnla et à sa déclaration d’indépendance en date du 06 avril 2012 ;affirmons de manière irrévocable et irréversible l’indépendance de l’etat de l’azawad basée sur les principes : d’égalité, d’équité, de démocratie, de bonne gouvernance, de liberté d’expression et de respect des droits de l’homme sans distinction de race et d’opinion; et appelent la communauté internationale, des grandes puissances d’Amérique de l’Union Européenne, la CEDEAO et toutes les bonnes volontés en vu de facilité le règlement définitif et durable du conflit entre l’Azawad et le Mali afin de combler les aspirations légitimes du peuple de l’azawad; et appelent les organisations internationales et humanitaires à venir en aide aux populations de l’azawad déplacées à l’intérieur et refugiées à l’extérieur… »
MALI
La capitale malienne Bamako en proie à de nouvelles violences; mais du moins un nouveau souffle reprend avec son prémier conseil des ministre en attendant la fin de la période constitutionnelle qui mettra fin au mandat intérimaire. Malgrès ces crises en gestation; l’Assemblée Nationalecondamne le MNLA dans une résolution n° 2012-05/AN-RM sur la déclaration d’indépendance d’une partie du territoire par le mouvement national de libération de l’azawad (mnla). A travers cette résolution elle exhorte la CEDEAO à poursuivre ses efforts pour permettre à au Mali de recouvrer son intégrité territoriale et à sécuriser son espace commun;  et demande au Conseil de sécurité des Nations Unies de transformer sa déclaration en résolution sur l’intégrité territoriale de la République du Mali dans ses frontières depuis sa création en 1960 respectant l’intangibilité des frontières. C’est pour dire que la stabilité tant attendu; et l’apaisement ne sont point du goût des  hommes politiques maliens; malgrès la défaite militaire.
Etranger
Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation : « En 2012, selon la FAO (Food and Agriculture Organization), «un milliard d’hommes, de femmes et d’enfants souffrent de sous-alimentation chronique et la malnutrition tue environ 30.000 personnes par jour, dans le monde. Un scandale et un meurtre collectif». …Et l’actualité nous le rappelle, l’immense région Sahara-Sahel, de la Mauritanie à la Somalie est à nouveau menacée par la famine.
3. HOMMES
MNLA
Billal Ag Acherif-Secrétaire Général du Mouvement National de Libération de l’Azawad: « Mouvement appelle la Communauté Internationale et toutes les Grandes Puissances: pays permanents au Conseil de Sécurité de l’ONU (Etats-Unis, Grande Bretagne, Chine, Russie, France), l’ONU (Organisation des Nations unies, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la Ligue Arabe, la Coopération des pays du Golf, les personnes de bonnes volontés à contribuer pour une solution juste, pacifique et durable au problème de l’Azawad »;
Hama ag Mahmoud-chargé des Affaires Juridiques du Bureau Politique-MNLA: « Pour le moment, nous sommes dans l’expectative d’une contre-offensive de l’armée malienne et de la Cédéao, alors nous ne pouvons pas ouvrir un deuxième front… quand on aura signé la paix, écarté les risques d’une contre-offensive… nous allons nous occuper d’Aqmi et d’Ansar Dine… (Ces groupes islamistes) s‘installent parce qu’ils savent que nous avons décidé de ne pas réagir contre eux… mais il n’y a aucune chance de convertir les populations de l’Azawad à une religion extrémiste. Elles ont une religion musulmane très tolérante, très réfractaire à tout ce qui est extrémiste »;
Hama Ag Sid’Ahmed, Chargé des Relations Extérieures, Porte Parole du MNLA: « Nous souhaitons que le dossier de l’Azawad puisse faire partie de l’une des priorités du prochain gouvernement de M. François Hollande, car cette crise très grave tarde à trouver une solution durable, et elle a déjà eu des répercussions sur l’ensemble des pays de la Région.;
Nina Walet Intallou Chargé de l’Eduaction et de la Formation-MNLA : « la rencontre de Gao prouve la maturité des populations de l’Azawad à être ensemble; et nous en appelons à la communauté Internationale… Les discussions de Nouakchott avec les envoyés de l’Etat Malien; ne sont que des prises de contact… »;
Moussa Ag Achratmanane-Chargé des Droits de l’Homme-MNLA: « Les troubles à Bamako retardent, tout début de négociations officielles avec le MNLA, mouvement national de libération de l’Azawad….C’est la fin d’un cycle politique. Une politique essentiellement basée sur la corruption et le laxisme. Nous, ce qui nous intéresse, c’est de pouvoir discuter tranquillement autour d’une table et qu’on puisse engager bien évidemment des discussions avec eux. Donc nous sommes des observateurs très attentifs. Nous suivons de très près ce qui se passe à Bamako »;
M. Mbeyri Ag Rhissa -Porte-Parole des Notabilités Coutumières et Cadres de l’Azawad:« Exigeons des groupes armés de l’Azawad d’intégrer sans délais l’Armée Nationale de l’Azawad en vu de défendre l’intégrité du territoire de l’Azawad et d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.Demandons à l’armée nationale de l’Azawad de réorganiser et discipliner le port d’arme, Invitons les groupes armés non Azawadiens à quitter le territoire de notre pays sans condition. Demandons à la CEDEAO de nous considérer désormais comme un Etat souverain, nous respecter en tant que tel et s’abstenir de s’engager dans une solution militaire sans issue ».
MALI
Capitaine Sanogo : «Je n’accepterai pas la présence d’un soldat étranger sur le sol malien…Monsieur Dioncounda Traoré restera président par intérim, comme prévu, pendant les quarante jours -pas une heure de plus-,… aucun militaire ne foutra les pieds ici si ce n’est sur la demande du gouvernement malien -et on a un gouvernement en bonne et due forme. Et j’en profite pour dire ici que le gouvernement ne le demandera pas. Si la Cédéao… veut nous aider, cette aide est la bienvenue, mais à une condition : c’est à nous d’en exprimer le besoin… »;
Dioncounda Traoré-Président Intérimaire: « je ne resterai pas une seconde de plus que les 40 jours de l’intérim »;
Pr Ali Nouhoum Diallo «Ceux qui disent que la CEDEAO est une force étrangère me surprennent…Vous vous êtes déconsidérés en allant à Ouagadougou.»
Mahmoud Dicko, Président du Haut Conseil Islamique: « …appel au sursaut national… »;
Tiébilé Dramé, l’émissaire malien: « …Il nous faut, nous situant dans une géopolitique des espaces, voir si le ventre mou de la sécurité collective ne se trouve pas moins dans le Sahel que dans le Maghreb où la bête est née et où les printemps arabes, sans dramatiser ce qui peut bien relever d’un repli identitaire, sont plus que jamais à suivre »;
Pr Tièba Traoré: « Il est possible de rétablir la paix en sept jours ».
Etranger
Alassane Ouattara-President en Exercice de la CEDEA: « La gravité des événements au Mali et le rejet de la junte de nos résolutions ralentissent l’élan de la mise en œuvre de nos résolutions »;
le président sénégalais Macky Sall: »rappelé que l’objectif de la Cédéao, au-delà de la résolution de la crise politique, est de reconquérir le territoire national soumis à la nébuleuse terroriste.Sur cette lancée, le président sénégalais a souligné que l’efficacité de la Cédéao dépendait largement de ses capacités à déployer ses moyens… »;
Idriss Déby-Président du Tchad : « Je déconseillerai ceux qui mettraient la force en avant. Il faut convaincre mais ne pas vaincre.»;
Djibril Bassolé-Chef de la diplomatie du Burkina Faso et émissaire du médiateur Blaise Compaoré pour la crise malienne : « Les membres du CNRDRE nous ont fait part de leurs préoccupations. Nous avons expliqué que les chefs d’Etat (de la Cédéao NDLR) étaient soucieux de la stabilité institutionnelle et de la continuité dans le fonctionnement des institutions afin que ensemble nous puissions faire face au plus urgent, qui est de gérer la situation de la crise au Nord… les incompréhensions existent mais… nous gardons la possibilité de dialoguer ».
Organisation Onusiennes
Anthony Lake, directeur exécutif de l’Unicef:  »C’est la troisième fois en dix ans que le Sahel est confronté à une crise alimentaire; Les gens se disent «encore une famine, encore une fois des enfants meurent en Afrique», ils sont fatigués d’entendre cela.Une lassitude à laquelle s’ajoutent les contraintes financières d’Etats contributeurs confrontés à une conjoncture difficile, a-t-il ajouté pour expliquer la faible mobilisation. »;
Antonio Guterres, haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés: « Déplorant la propension des médias à ne se focaliser que sur une seule crise – la Syrie en l’occurrence – en oubliant les autres, il a évoqué les troubles au Mali, qui ont généré «une situation humanitaire dramatique» avec «plus de 200 000 personnes déplacées», une insécurité accrue qui complique le travail des humanitaires, et une réponse de la communauté internationale pour l’heure «très insuffisante» par rapport aux besoins. »;
Margaret Chan, directrice de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : «Il y a 1 à 1,5 million d’enfants qui souffrent de malnutrition sévère au Sahel. Si nous agissons maintenant, 95% d’entre eux pourront être sauvés», elle a souligné la nécessité de mettre sur pied des centres de soins pour faire face aux cas de pneumonie, de méningite ou de malaria ».
La capacité de refus d’une classe brimée, sevrée a été le moteur de l’évolution dans les sociétés.  En définitive, le monde ne peut changer que par la volonté des hommes et des femmes conditionnés par leur existence sociale. Il appartient au peuple  de l’Azawad de prendre conscience de son destin et le prendre en charge.
Cette prise en charge doit être un combat collectif en vue de renverser le statut quo: l’Etat et la division actuels de notre société.  L’heure est venue pour le peuple d’apprendre à lire entre les pages de son histoire passée.  Il est vrai que le peuple de l’Azawad éprouve de grandes douleurs, mais la passion nuit au jugement et au bon sens. Alors, faisons preuve de sagesse. A ceux des autorités Africaines qui en appel à la violence; la solution au problème de l’Azawad n’est pas militaire, elle se trouve ailleurs.  Les jours s’écoulent ainsi… Mais seule la vérité est éternelle.

Pour le MNLA
Khoumeidy Ag Acharatmane

Anouck Genthon : « Les évènements au Mali vont devenir une source d’inspiration pour la musique ishumar »

Tamoudre.fr
Au moment d’envoyer son manuscrit à l’éditeur, l’ethnomusicologue Anouck Genthon ne se doutait probablement pas que son livre bénéficierait d’une actualité aussi brûlante … Avec Musique touarègue, elle donne en effet quelques unes des clés des révolutions en cours au cœur du Sahara.Sa description de la transformation passée des valeurs identitaires et sociales des hommes en bleu permet de mieux comprendre leur présent et d’esquisser l’avenir. Nous l’avons en particulier interrogée sur cette musique nouvelle et électrique qui semble être la bande son de bien des conflits : la musique ishumar, un temps incarnée par Tinariwen et aujourd’hui revendiquée par des dizaines de formations de talent … 

Comment est née la musique ishumar?

Anouck Genthon : 
La musique ishumar a pris naissance au sein d’un contexte politique et historique fortement mouvementé. Pour permettre une meilleure compréhension de ses origines, il faut remonter à l’année 1960, date de la décolonisation française qui marqua l’avènement de nouvelles entités politiques appelées les « Etats-nations » et l’établissement de nouvelles frontières étatiques dans la zone Sahélo-Saharienne de l’Afrique de l’Ouest située entre le Mali, le Niger, l’Algérie, la Libye et le Burkina Faso.
La communauté touarègue, occupant les zones désertiques situées aux confins de ces nouvelles territorialités, est tenue à l’écart des investissements économiques et des responsabilités politiques et fait progressivement l’objet d’une stigmatisation. Ajouté à cet état de tension, deux terribles sécheresses s’abattent sur le Sahara, de 1973 à 1974 et de 1984 à 1986. Engendrant une famine généralisée, elles conduisent à un exode massif des Touaregs vers l’Algérie et la Libye. Cet exil provoque une déstructuration totale de l’ancienne société touarègue qui reposait jusqu’alors sur un principe hiérarchique et aristocratique. Il bouleverse et transforme les codes de conduites sociales en générant de nouvelles approches identitaires. Une nouvelle communauté se forme et se démarque de l’ancienne structure sociale touarègue sans pour autant s’exclure de celle-ci. Les auteurs de ce changement sont les ishumar. Dérivé du français chômeur et berbérisé dans la langue tamajaq en « ashamur » (masc.sg), « tashamurt » (fém.sg), « ishumar » (masc.pluriel), « ishumar » désigne les exilés – essentiellement de jeunes hommes – victimes de la répression des Etats-nations malien et nigérien et des sécheresses consécutives, qui ont fui leurs pays d’origine vers l’Algérie et la Libye devenues terres d’accueil des réfugiés.
Depuis son introduction dans la sphère linguistique touarègue dans les années 1970 jusqu’à nos jours, ce terme s’est progressivement transformé à l’image des mutations subies par sa société d’appartenance. Durant les années 1970, « ishumar » désigne les jeunes hommes partageant l’expérience de l’exil et vivant dans des contextes urbains isolés de leur milieu d’origine sans être pour autant intégrés dans leurs pays d’accueil. Ce terme symbolise alors tant l’errance intérieure du déraciné que la mobilité transrégionale dans laquelle prend corps le trafic contrebandier nommé « afrod » (néologisme dérivé de « fraude » et « off road »). Il s’agit alors de nouveaux nomades modernes qui mettent en place leurs propres stratégies de survie en créant tout un réseau d’activités illégales au sein de cet espace transfrontalier. Trois attributs caractérisent ce nouveau mode de vie moderne : la 4×4, le port particulier du voile (tagalmust) et la guitare. Dès la fin des années 1970, ce terme ne renvoie plus uniquement à l’errance mais prend une connotation politique. L’ashamur devient un jeune homme engagé politiquement, acteur de l’élaboration politique et militaire de la rébellion qui s’organise avec le soutien de la Libye contre les Etats-nations malien et nigérien.

Quel rôle à joué la musique dans cette évolution ?

Anouck Genthon : 
Ce changement sémantique s’accompagne et se forge justement grâce à l’apport de la musique. Les ishumar vont développer une forme musicale particulière qui répond aux besoins politiques et identitaires de la communauté ishumar en devenant la voix par laquelle elle exprime son identité, sa frustration, son engagement, ses peurs et ses espoirs. L’émergence de ce nouveau genre musical est due à l’apport de deux jeunes ishumar maliens, Ibrahim Ag Al Alhabib « Abraybone » et Intiyeden Ag Ablal, qui se lancent dans l’apprentissage de la guitare en formant un collectif appelé Tinariwen. Leurs premières performances en Libye en 1978 marquent le début d’une révolution expressive symbolisant l’humanité déchirée mais combative des ishumar. Cette musique guitaristique revitalise le répertoire « traditionnel » rythmique et vocal du tendé (tambour sur mortier) en créant dans un contexte urbain de nouvelles formes de poésies chantées. Les textes sont des outils de sensibilisation et de mobilisation jouant un rôle de médiation directe entre les combattants ishumar et la communauté touarègue. Cette musique rassemble et fédère autour d’elle la communauté touarègue en devenant l’emblème sonore de la résistance qui s’organise tous azimuts. C’est une musique clandestine qui se passe de mains en mains par le biais de cassettes audio et s’écoute lors des ∂zz∂huten, réunions musicales qui se pratiquaient entre amis dans un cadre familial ou entre combattants au sein du maquis.
Comment a-t-elle gagné une dimension internationale ?
Anouck Genthon : À l’issue des accords de paix, cette musique va prendre la voie de la commercialisation en intégrant les processus et les réseaux marchands de la World Music sur la scène internationale. Elle devint alors représentative de la société touarègue urbaine, en sortant de son contexte de création informel et clandestin pour être performée sur scène dans le cadre de la réconciliation nationale. Il s’agit donc d’un second niveau de représentativité, cette musique n’étant plus l’expression de la résistance mais celle de l’être touareg moderne devenu artiste. Du fait de l’émergence de ce nouveau statut social d’artiste musicien professionnel, les différents niveaux de représentativité de la musique touarègue vont se multiplier suivant les aspirations et les intentions de ceux qui la produisent. Si ces nouvelles orientations musicales sont pour le moins divergentes, elles se rassemblent sur un point : leur désengagement vis-à-vis des faits politiques survenus au cours de ces dernières années. Au-delà de l’apport sémantique lié au cadre politique, il s’agit pour ces musiciens d’instaurer de nouveaux moyens expressifs axés sur de nouvelles formes de pensée, de pratique et d’écoute musicale. Aujourd’hui, les musiciens actuels nigériens cherchent à faire valoir leurs démarches stylistiques singulières en engageant la musique touarègue sur de nouvelles voies esthétiques selon deux directions opposées. La première approche, soutenue par des musiciens comme Kudede ou Arudeyni Ismaguil, propose d’élargir le champ esthétique de la musique tout en renforçant la valeur intrinsèque de celle-ci. Autrement dit, ces deux musiciens mettent en place dans le cadre de leurs compositions des procédés musicaux qui doivent aller dans le sens de la culture en valorisant les principes qui la sous-tendent. Or à l’inverse, la jeune génération, dont les musiciens Bombino et Mdou sont les précurseurs, souhaite se départir de l’approche culturelle de la musique en tendant vers un nouveau mode d’expression libéré de toutes contraintes d’ordre culturel.

Comment se positionne la musique actuelle ishumar par rapport à la musique plus « traditionnelle »?

Anouck Genthon : 
Avant de répondre à cette question, je voudrais revenir sur le terme « traditionnel » que j’emploi de manière malaisée faute d’avoir réussi à trouver un terme plus adéquat pour traduire ma pensée. Pour moi, ce signifiant ne renvoie pas à une perception figée et immuable de la musique dans la mesure où elle se nourrit continuellement de l’apport personnel des différents agents humains qui la produisent. En somme, la tradition s’invente chaque jour et, loin d’être synonyme de conservation, c’est une rétrospection qui engage les musiciens à se réinterroger, en remodelant et en revisitant sans cesse ce répertoire dit « traditionnel ».
Lorsqu’on parle de musique « traditionnelle » touarègue, on fait référence à un mode de pensée musical et poétique qui, suivant les zones géographiques, réunit soit des poètes-chanteurs (un chanteur et son soutien) et une joueuse d’anzad (vièle monocorde), soit une joueuse de tendé, une soliste et un chœur de femmes (ou mixtes). Si on prend le cas de la poésie chantée associée à l’anzad, il s’agit d’une poésie récitée ou chantée sur des airs, accompagnés et soutenus dans le cas du chant par l’anzad. La joueuse joue une ligne mélodique de façon continue très proche de celle des chanteurs qui créé un effet d’hétérophonie où toutes les voix suivent le même profil mélodico-rythmique sans qu’il en résulte un effet d’homophonie, car chacune d’elles développe un jeu d’ornementation et de variation différent, où les sons se chevauchent et s’entremêlent.
Dans mon travail, j’ai cherché à analyser la nature des liens qui relient les musiciens actuels aux musiciens « traditionnels » en confrontant les principes et les procédés compositionnels qu’ils utilisent respectivement dans leurs musiques. Or, la relation que les guitaristes entretiennent avec les musiciens « traditionnels » se caractérise tant par une opposition que par un rapport bien plus complexe qui donne lieu à de nombreuses interconnexions entre ces deux univers musicaux. A titre d’exemples, les guitaristes et les poètes sont en désaccord sur un certain nombre de points concernant tant les normes de versification poétique (métrique, rimes, contenu sémantique, vocabulaire, procédé de répétition) que le problème de l’inadéquation de la guitare avec le répertoire poétique de l’anzad (poésie déformée, impossibilité de restituer les liaisons et les accentuations rythmiques émises par l’archet de l’anzad, contrainte du soliste qui doit jouer le rôle de l’accompagnateur) ou encore la composition de nouveaux airs qui ne correspondent pas à la matrice d’airs anciens dont le poète est obligé de s’inspirer pour créer de nouvelles poésies chantées.

Pour autant, musique « traditionnelle » et musique ishumar sont-elles irréconciliables ?

Anouck Genthon : 
Si ces points de rupture génèrent un fossé d’incompréhension entre les jeunes guitaristes et les vieux tenants de la « tradition » (qu’ils soient poètes, chanteurs, musiciens ou simplement auditeurs), certaines occasions de musique, auxquelles j’ai pu assister, m’ont prouvé l’existence d’un canal d’expression possible entre la guitare et le répertoire « traditionnel ». C’est à l’une de ces occasions, durant une veillée curative, que j’ai découvert le lien unissant deux hommes, l’un guitariste ishumar et l’autre poète-chanteur « traditionnel ». L’adaptation de la guitare à la poésie fonctionne entre ces deux musiciens car le guitariste, dont le père était chanteur, fait office de violon avec sa guitare en adaptant son jeu à celui de l’anzad. Il soutient le chanteur sur les airs anciens en faisant un accompagnement simple qui renforce la ligne mélodique du chant et prend la parole en improvisant dans le cadre d’un solo lorsque le poète arrête de chanter. Leur rencontre musicale et poétique s’effectue sur la base d’un échange de paroles, laissant à chacun la possibilité de s’exprimer dans le cadre d’une écoute respective.
Bambino, jeune guitariste nigérien, a également initié, par sa chanson Imuhar, une belle interconnexion entre un vieux poète et lui. Cette chanson fut créée en 2004 dans le tenere à Agamgam au Nord d’Agadez, au Niger, dans le cadre du tournage d’un film où Bambino était embauché en tant qu’aide-cuisinier. A la tombée de la nuit tous les participants du tournage se retrouvaient au coin du feu dans les campements pour chanter au son de la guitare. Or, au milieu des jeunes présents, il y avait également un vieux poète qui, louant ses chameaux pour le tournage du film, participait aux veillées en chantant la poésie. La chanson est née de cette rencontre spontanée. C’est un montage qui juxtapose une poésie « traditionnelle » à une composition de Bambino, telle une histoire contée qui prend racine dans une récitation pour s’envoler vers intermède chanté.
Mais en définitive, l’art musical et poétique touareg, qu’il soit joué par des guitaristes ishumar ou par des poètes-chanteurs « traditionnels » ou des violonistes, n’est pas un ensemble clos et uniforme régi par des règles strictes mais un ensemble hétérogène où chaque producteur exprime sa singularité poétique et musicale. Etant une pratique vivante, la représentation et la compréhension qu’on a aujourd’hui de cette musique et de la nature des relations qui la créent, ne correspondra sûrement pas à celle qu’on aura demain. Cet art oral s’invente continuellement et, tant qu’il y aura des individus pour le pratiquer, il sera sans cesse porté vers de nouvelles pistes d’expérimentations. Il ne sera alors plus adéquat de parler de rupture ou d’interconnexion entre un patrimoine dit « traditionnel » et un répertoire moderne car, tel que le souligne l’anthropologue Gérard Lenclud, « tout changement, si révolutionnaire puisse-t-il apparaître, s’opère sur fond de continuité, toute permanence intègre des variations ». Autrement dit, « la tradition, supposée être conservation, manifeste une singulière capacité à la variation et ménage une étonnante marge de liberté à ceux qui la servent (ou la manipulent) […] Elle n’est pas ce qui a toujours été, elle est ce qu’on la fait être ».

A quelle étape de la musique touarègue l’introduction de la guitare correspond-elle?

Anouck Genthon : 
Cela dépend de ce qu’on entend par musique touarègue. Si on se réfère à la musique ishumar, la guitare est l’élément central et déterminant qui génère la création de cette musique guitaristique. L’intégration de la guitare dans l’univers musical touareg date de la fin des années 1970 mais repose sur une charpente musicale préexistante, celle du répertoire du tendé.
Revenons un peu dans le temps pour mieux comprendre son apparition. Au sein de la société « traditionnelle » touarègue, la pratique de la musique instrumentale était réservée aux femmes. Les hommes ne pratiquaient aucun instrument à l’exception de la flûte tazzamart, jouée par les bergers, et du luth à trois cordes tehardent, pratiqué par les griots maliens. Leur apport dans la musique était uniquement centré sur le répertoire vocal. Ils chantaient en soliste ou en duo a capella le plus souvent accompagnés par la vièle monocorde anzad. Les occasions de musique étaient très codifiées, étant basées sur une distinction de classes sociales. Or, en apprenant la guitare et en intégrant celle-ci dans leurs pratiques musicales, les jeunes ishumar se sont affranchis de ces contraintes sociales. Cet instrument n’est pas connoté socialement et peut être joué par les hommes quelle que soit leur appartenance sociale, à n’importe quel moment et dans n’importe quelle circonstance. La guitare devient pour eux synonyme de liberté. Mais l’intégration de la guitare est à replacer dans le contexte plus large de l’Afrique de l’Ouest où le courant musical adaptant les répertoires « traditionnels » à la guitare moderne émerge à la même époque au Mali grâce au travail d’artistes précurseurs comme Ali Farka Touré.
Mais si on parle aujourd’hui de guitare, lorsque qu’Abraybone et Intiyeden ont débuté enfants, ils s’expérimentaient sur des « guitares-bidon » (bidon sur lequel était fixé un manche en bois et des cordes ou des câbles métalliques). L’obtention d’une guitare représentait un coût équivalent à trois mois de salaire.

Les évènements actuels au Nord-Mali auront-ils selon vous un poids sur la musique Ishumar?

Anouck Genthon : 
C’est une question assez difficile à traiter. Il est probable que les évènements du Nord-Mali auront un impact sur la musique ishumar en devenant une source d’inspiration voire de mobilisation. Si l’Azawad devenait politiquement indépendant, cela engendrerait une nouvelle donne accompagnée de prises de positions qui affecteraient sans aucun doute les artistes. Mais ces évènements me semblent particulièrement difficiles à comprendre dans la mesure où ils rassemblent différentes factions qui ne partagent pas les mêmes idéologies politiques et religieuses (le MNLA condamnant publiquement Aqmi) mais qui sont tout de même en contact, partageant notamment le même réseau de trafiquants d’armes. Si les musiciens pourraient éventuellement prendre partie pour le MNLA, je ne suis pas sûre qu’ils partagent l’idéologie islamiste soutenue par Aqmi, via le groupe tamajaq islamiste Ansar Dine, car il ne me semble pas que les touaregs aient une vision extrémiste de la religion musulmane, sans compter que certains d’entre eux sont d’obédience chrétienne. Or il est probable que cet amalgame entre islamisme, terrorisme, rébellion et touaregs puisse tant générer un apport négatif sur la musique ishumar, dans la sphère locale et internationale, que durcir certains positionnements de la part des musiciens. J’ai posé cette question par téléphone il y a quelques jours à l’un des musiciens avec lequel j’ai travaillé au Niger. Il n’a pu me répondre que de manière allusive étant donné qu’il avait été perquisitionné chez lui la veille et qu’il pensait être sur écoute.Autant dire que le fait d’être musicien et de pratiquer cette musique joue déjà un rôle considérable pour les autorités.
Propos recueillis par Léo Machelart. Introduction de François Mauger.
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mercredi 9 mai 2012


MALI - 
Article publié le : mercredi 09 mai 2012 - Dernière modification le : mercredi 09 mai 2012

Au Mali, les islamistes d'Ansar Dine font une entrée en force dans Gao

Un membre d'Ansar Dine près de Tombouctou, le 24 avril 2012.
Un membre d'Ansar Dine près de Tombouctou, le 24 avril 2012.
AFP PHOTO / ROMARIC OLLO HIEN

Par RFI
Au Mali, les forces islamistes d'Ansar Dine ont pris position dans Gao, situé sur le fleuve Niger, à l'est du pays, ce mercredi 9 mai 2012. Elles sont arrivées en force, avec à leur tête leur leader Iyad Ag Ghali. Venu pour rencontrer les religieux et la société civile, le groupe islamiste a apparemment décidé de prendre position dans la ville.

Iyad Ag Ghali a fait une entrée remarquée dans Gao : un important cortège d'une vingtaine de 4X4 militaires est arrivé dans la ville, en fin de matinée. Le chef des forces islamistes d'Ansar Dine s'est présenté dans une tenue traditionnelle blanche.
« C'est une visite de travail, de consultation avec les différentes composantes de la communauté », nous a expliqué l'un des porte-parole du groupe islamiste, ajoutant : « Gao est une grande ville, nous sommes aussi venus sécuriser les gens et leurs biens. Nous, quand on entre dans un lieu, on y reste ».
Dans la continuité des rencontres de Gao à la fin avril et de Kidal la semaine passée, Iyad Ag Ghali devraient rencontrer les chefs religieux, les imans, les marabouts de la ville et des personnalités politiques. Mais cette fois, son groupe à l'air de chercher à s'installer plus durablement dans la ville.
Toute la journée, des combattants ont multiplié les rondes, ce que confirment des habitants. « lls sont très bien armés, il y a au moins quatre à cinq hommes sur chaque pick-up. Ansar Dine se fait voir de la plus forte des manières », nous expliquait un commerçant.
Iyad Ag Ghali doit également rencontrer les membres du MNLA, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad, présents dans la ville. Après l'échec des dernières négociations, le groupe islamiste se place en position de force : « C'est à eux de nous rejoindre, le contraire n'est pas possible », nous a déclaré un porte-parole.
AZAWAD/Flash:

Le MNLA vient de finir avec succès la formation militaire des deux bataillons des Forces spéciales pour la défense du territoire et du maintiens de la paix dans l'Azawad.A noter qu'un décret pour avancement au titre de la hiérarchie militaire a vu 8 colonels devenir généraux des divisions et 21 Lieutenants Colonels élevés aux rangs de colonel et Commandants des zones.
Des décorations à titre des services rendus pour la nation ont étés décernés à 34 personnes dont des militaires mais aussi des personnalités issus des milieux divers et intellectuels pour la majorité.
La constitution d'un Conseil National de Transition est en bonne voie y compris l'ouverture prochaine des représentations diplomatiques à l’étranger.Vive l'Azawad et vive le MNLA.



Touaregs-Connection


AZAWAD/Superficie 2 fois la France plus la Belgique.Population:4millions 500 mille.Economie:Gaz,Petrole,OR,Uranuim plus l'agriculture,l'elevage intensif,le commerce,l'artisanat et le tourisme:le tout à developper pour l'instant bien sûre.Vison politique;Republique Democratique et Laïque de l'Azawad.

Libye: Tripoli engage un bras de fer avec les milices des ex-rebelles
TRIPOLI — Le gouvernement a annoncé qu'il allait faire usage de la force contre des milices d'ex-rebelles "hors-la-loi" et lourdement armées, mettant à dure épreuve ses toutes jeunes institutions de sécurité et de défense.
Les autorités libyennes ont du utiliser la force pour la première fois mardi pour déloger des dizaines d'hommes armés qui avaient pris d'assaut le siège du gouvernement pour réclamer des primes, dont la distribution a été suspendue par le cabinet du Premier ministre Abdel Rahim al-Kib.
L'opération s'est soldée par un mort et trois blessés parmi les forces de sécurité.
Depuis la "libération" du pays du régime de Mouammar Kadhafi en octobre, le gouvernement fait face quasi-quotidiennement à des revendications sociales et financières des Thowars, ces hommes qui avaient pris les armes pour combattre les forces Kadhafistes.
Jusqu'ici, le gouvernement a tenté d'user de la diplomatie et du dialogue avec les protestataires, tout en finissant souvent par signer des chèques après chaque démonstration de force de ces ex-rebelles lourdement armés.
La scène s'est répétée à plusieurs reprises notamment à Tripoli ou Benghazi (est): des ex-rebelles armés bloquent des routes, assiègent des compagnies ou institutions de l'Etat et défilent avec leurs pick-up équipés de canons anti-aériens et de lance-roquettes pour faire plier le gouvernement.
"Le gouvernement ne cèdera pas au chantage et aux hors-la-loi et ne négociera pas sous la menace des armes", a averti mardi soir le chef du gouvernement, quelques heures après la mort d'un membre de la Haute commission de sécurité, qui dépend du ministère de l'Intérieur.
Le ministre de l'Intérieur, Fawzi Abdelal, a promis de la "fermeté dans l'application de la loi".
"Le ministère protègera les bâtiments et institutions de l'Etat par tous les moyens, y compris l'usage de la force si nécessité il y avait", a-t-il dit.
Cette mise en garde s'est traduite immédiatement dans les faits.
Des forces du ministère de l'Intérieur ont lancé mercredi à l'aube une opération pour lever un sit-in d'ex-rebelles armés devant Arabian Gulf Oil Company (AGOCO), la plus importante compagnie pétrolière publique à Benghazi, qui entrave depuis plusieurs jours le travail de la compagnie, selon le porte-parole de la Haute commission de sécurité à Benghazi, Mohamed Gaziri.
Selon l'analyste politique, Mohamed al-Asfar, dans un éventuel bras de fer avec les milices d'ex-rebelles, les autorités auront gain de cause.
"Les institutions de l'Etat sont fortes de leur légitimité, de la loi, et du soutien de la communauté internationale. La police et l'armée sont en train d'être formées et bénéficient du soutien du peuple", a-t-il expliqué.
La présence de ces milices est nécessaire actuellement pour repousser toute tentative d'atteinte à la révolution et au processus démocratique, mais ses dirigeants doivent se placer sous l'autorité de l'Etat.
Les autorités libyennes avaient intégré plusieurs milliers d'ex-rebelles dans les ministères de l'Intérieur et de la Défense mais plusieurs brigades lourdement armées demandent à être intégrées, sans être dissoutes.
Certaines d'entre elles continuent à surveiller les frontières ou assurer la sécurité dans plusieurs régions, mais n'hésitent pas à recourir aux armes pour faire plier les autorités, voire se livrer au racket.
"Elles (les autorités) veulent nous intégrer comme des individus et dissoudre nos brigades organisées et équipées", a déploré Mohamed Faraj al-Fitouri, un ancien commandant rebelle de Benghazi (est).
Beaucoup de milices ont pris goût au pouvoir des armes et refusent de s'en séparer, ce qui a provoqué l'indignation de la population civile qui s'est mobilisée à plusieurs reprises pour dénoncer ces "faux-révolutionnaires".

Refugiés maliens: "Ma maison en fumée"

Dernière mise à jour: 9 mai, 2012 - 13:00 GMT
Le conflit dans le nord du Mali a poussé des milliers d'hommes et de femmes à fuir vers les pays voisins, comme la Mauritanie où leur quotidien relève d'un calvaire.
Par Maud Jullien
Le camp de Mbera accueille des hommes, des femmes, et de nombreux enfants comme celui-ci, pris en charge dans un centre de Médecins Sans Frontières.
"La maison de mes propres parents est partie en fumée en janvier dernier, juste après le début de la rébellion touareg dans le Nord. Toutes mes affaires, ma moto, mon ordinateur, mon matelas... sont partis en fumée. Ils n'ont tué personne. La police est arrivée avant, mais il était déjà trop tard pour éteindre le feu."
Assis dans sa tente du Haut Commissariat aux réfugiés vide au milieu du camp de Mbera en Mauritanie, Oumar Ag Abdul Kader ne sait pas exactement qui a attaqué sa maison dans la capitale Bamako, juste qu'il s'agissait de Maliens noirs en tenues civiles.
"Le 1er février, les gens ont commencé à saccager tous les biens touaregs," raconte Oumar. "Ils ont brûlé des maisons, des voitures et attaqué tous ceux qui ont la peau blanche - même les Arabes, ils ne faisaient pas de différence... à Bamako et à Kati."
"La maison de mes propres parents est partie en fumée en janvier dernier, juste après le début de la rébellion touareg dans le Nord."
Omar Ag Abdul Kader, réfugié malien en Mauritanie
Omar vit maintenant dans le camp de réfugiés de Mbera à 50 kilomètres de la frontière Malienne, avec plus de 60 000 autres personnes, issues de la communauté Touareg, pour la plupart.

Peur de représailles

Si certains d'entre eux comme Kader ont été directement ciblés, de nombreux autres ont fui par peur de représailles.
"Il y a eu des émeutes et j'avais peur qu'ils me prennent pour un membre d'AQMI ou du MNLA," se rappelle Abdul Ag Mohamed Assala, le directeur de l'école du camp de réfugiés.
"Je n'étais pas directement menacé, mais j'entendais mes collègues parler. Ils disaient que tous les Touaregs étaient responsables de toute la crise Malienne. Ils disaient parfois que les Touaregs ont tué des membres de leurs familles et qu'il faut faire la même chose aux Touaregs parmi eux".
Abdul dit avoir été particulièrement choqué quand il a vu un policier Touareg se faire tabasser par ses collègues parce qu'il s'était présenté comme Malien et non pas en tant que membre de sa tribu.

Quelques faits

  • Depuis 1960, le Mali a connu quatre rébellions touarègue
  • A chaque soulèvement, les représailles de l'armée malienne a tué de nombreux Touaregs
  • Les Maliens du sud tendent à considérer tous les Touaregs comme sympatisans des rébellions
Il a alors pris la fuite, en laissant derrière lui un travail et une situation confortable.
Des l'annonce dès premières violences, la communauté Touareg du Sud du Mali a été prise de panique et certains sont partis sur le champ, sans rien emporter.
Hamel, un ancien employé d'une ONG à Bamako, ou il gagnait bien sa vie, raconte: "J'ai laissé tout mon argent dans mon compte en banque. Je n'ai rien pris, je n'ai même pas pensé à prendre l'avion, j'ai juste fui vers le Nord."
Si les gens ont fui aussi vite et sans se retourner, c'est parce que les événements du début des années 90 sont encore présents dans les mémoires.
Lors de la deuxième rébellion Touareg, l'armée Malienne a tué des centaines de civils.
Hamel est "un enfant du camp" comme il dit. En 1991, sa famille et lui ont, comme aujourd'hui, tous quitté. Il a été scolarisé au camp jusqu'en 1994.
Abdul Aziz Ag Mohamed était lui aussi enfant dans les années 90, mais il se souvient que son grand père, un marabout, et son oncle, un médecin, ont été tués par l'armée malienne.
Il raconte que ces événements ont contribué à faire de lui un rebelle du MNLA, mais il ajoute aussitôt qu'il n'a jamais fait de mal à des civils.
Son épouse est réfugiée au camp de Mbera, où il lui a rendu visite après plusieurs jours passés sur le front.

Groupes anonymes

Il y a eu quatre rébellions Touarègue depuis les années 1960. La communauté s'estime lésée par le gouvernement central de Bamako et demande l'indépendance de la région de l'Azawad.
Au début de l'année, plusieurs groupes rebelles, dont le MNLA, ont lancé leur offensive dans le Nord.
La destabilisation de Bamako par un coup d'Etat en mars leur a permis de prendre facilement Gao, Kidal et Tombouctou, les principales villes de la région.
Abdul Aziz Ag Mohamed affirme que le MNLA contrôle tout l'Azawad, et que le groupe islamiste Ansar Dine, qui a participé à la conquête du Nord et qui règne maintenant sur la majorité de Tombouctou, n'est en réalite qu'une branche du MNLA.
Mais il admet que des milices armées actives dans le Nord sont encore source d'insécurité.
Dans la ville de Lère, où le combattant était en poste jusqu'au début du mois de mai, il y aurait 400 combattants du MNLA, qui n'ont d'autre objectif, selon lui, que de rassurer la société civile en stabilisant la zone et en veillant à "montrer à l'échelle internationale que nous sommes dans notre Etat, un Etat libre, démocratique et indépendant."
Mais dans la zone autour de Lère, rapporte Abdul Aziz, des groupes anonymes transportent des armes en brandissant des drapeaux du MNLA, alors qu'ils ne répondent pas aux ordres de l'organisation.
Selon le combattant, ces milices profitent du désordre pour "piller et massacrer."
Les premières victimes de l'insécurité sont les populations du Nord qui se sentent abandonnées et souffrent des pénuries de vivres que celle-ci engendre.
"Nous ne savons pas qui contrôle quoi", déplore Meini Ould Chebani, un ancien cadre de l'administration Malienne, qui attend toujours son abri dans le camp de Mbera.
"Nous avons besoin de rétablir une autorité à Bamako pour qu'il puisse y avoir quelqu'un avec qui négocier; nous ne pouvons pas rester dans cette situation."
"Dans la commune dont je viens, il ne reste que des femmes et des enfants; tous ceux qui étaient trop faibles ou trop pauvres pour s'en aller. Il n'y a pas d'autorité pour les protéger; pas de maires, pas de policiers, pas de juges. La plupart d'entre eux étaient originaires du Sud du Mali, où ils sont repartis."

Sécurité

A cause de l'instabilité, peu de biens rentrent au Mali par sa frontière Nord.
Un membre du ministère mauritanien de l'intérieur indique que les transporteurs qui passaient par Fassala, le poste-frontière entre le pays et le Nord du Mali, ont pour la plupart changé de route.
Resultat: les prix des denrées alimentaires ont augmenté et de nombreux habitants du Nord fuient l'insécurité alimentaire.
"J'étais très loin des combats, mais on ne pouvait pas rester parce qu'on ne trouvait pas de nourriture, on ne trouvait pas de voitures, on ne trouvait rien", raconte Mohamed el Moktar Ag Mohamed, également originaire de la région de Tombouctou.
Avant que le MNLA ne puisse commencer à véritablement gérer le territoire et la population de l'Azawad dont ils ont proclamé l'indépenance, il faudra rétablir la sécurité physique et alimentaire, ce qui passe par le démantèlement des milices armées, et la gestion de la menace d'AQMI.
Une menace qui isole la région de ses voisins, de l'aide internationale, de la couverture médiatique et du tourisme qui était une de ses principales sources de revenues.
Conscient de l'enjeu, Abdul Aziz assure que son organisation a pris la responsabilité de rechercher et de punir ces "groupes criminels" suivant le processus juridique du MNLA.
Mais il admet que l'organisation n'a pas les moyens de se battre sur deux fronts -- à la fois pour l'indépendance et contre les autres groupes