samedi 10 mars 2012


L'indépendance de l'Azawad c'est aussi la sécurité du monde face à l'émergence progressive de AQMI




par Ag Saad Mohamed Lamine, samedi 10 mars 2012, 19:00 ·


L'indépendance réclamée par le peuple  de l'Azawad à travers le mouvement politico-militaire MNLA, en dépit de l'inspiration de sa légitimité juridique du droit international, est et demeure aussi le seul moyen de briser le renforcement progressif d'AQMI.
Cette indépendance de l'Azawad est aussi la sécurité de Washington, de New York, de Berlin, de Paris, d'Alger et de tous ceux que AQMI prend ou pourrait prendre pour cible dans le monde.

Ce conflit vieux de plus de 50 années et qui a couramment porté le nom de "rébellion touareg",  prouve au monde que le fond du dossier ne résulte en faite que de la "délimitation des frontière par la France au moment les indépendances africaines".
Durant les deux premiers régimes du Mali indépendant, la répression et les plans divisions ethniques fut les méthodes utilisées par le pouvoir central de Bamako pour anéantir les révoltes. 
Des accords dont le pacte national  de 1992 signés à l'occasion à Tamaraset ne furent jamais respectées par Bamako.
Depuis près d'une quinzaine d'années,profitant de la vulnérabilité des populations à la base, le plan malien fut de permettre à des groupes extrémistes et de banditisme inter-frontaliers de s'installer et de se développer dans l'Azawad.
Cela dans l'objectif escompté de permettre un amalgame progressif de la population autochtone avec ce qui finira par constituer "un des ennemis communs du monde".

Des experts des mondes africains, spécialises du terrorisme dans l'espace sahélo-saharienne n'ont depuis quelques temps manqués dans leurs analyses, de faire d'une façon ou d'une autre état d'un lien de complicité entre le pouvoir de Bamako et AQMI.
Des responsables français s'exaspèrent de voir le gouvernement local, selon une bonne source, "au mieux passif, sinon complice" face à la présence des katiba dans une partie du pays.Des interceptions de communications ont montré que certains officiers maliens échangeaient par téléphone portable avec des interlocuteurs d'AQMI. Une manière d'éviter la confrontation, mais aussi, parfois, de fixer certains arrangements concernant la circulation de trafiquants sur des routes discrètes, qui montent vers le nord, en direction de l'Algérie et "où l'armée évite absolument de se trouver", assure la même source.
Ahmadou Ould Abdallah, ancien représentant des Nations unies en Somalie et actuel directeur du C4S (Centre pour les stratégies pour la sécurité Sahel Sahara), ose le rapprochement entre trafics et liberté d'action d'AQMI : "Il n'y aurait pas d'AQMI dans la région sans complicités avec les services de renseignement et de sécurité, et avec des responsables des douanes." Ces complicités s'étendraient au plus haut niveau au Mali. A Gao, dans le nord du pays, un quartier où s'érigeaient de luxueuses villas a été surnommé... "Cocaïne City".
Cette relative liberté de mouvement dont bénéficie AQMI dans le nord du Mali est bien douteuse. Le président malien, Amadou Toumani Touré (ATT), a toujours considéré que la "guerre" d'AQMI n'était pas la sienne.

Pourquoi et comment ce même Mali se donne t-il maintenant et à tout prix les moyens possible pour combattre le MNLA ?
Ou était donc cet arsenal de guerre qui ne sort que lorsqu'il s'agit de combattre un peuple qui revendique légitimement sa liberté?

Un peuple qui déclare son "rend-bols" au double jeu du pays qui l'instrumentalise depuis des décennies pour des fins purement criminelles ou politiques.
Pourquoi fallait-il entendre les ripostes du MNLA contre son armée pour que le Mali décide de faire figure d'ennemi d'Al-Qaida, susceptible d'être frappé par des attentats?

Le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) a longtemps  déclaré au monde son rejet catégorique d'AQMI, accusant ce mouvement extremiste de complicité avec Bamako dans son plan de mascarade contre les azawadiens.
Des proches du MNLA trouvent que le peuple de l'Azawad pour sa majorité musulman est traditionnellement contre les aspirations et les appels d'AQMI.
"Nous sommes un peuple d'islam modéré et qui respect la liberté de culte des autres, notre culture de bon voisinage et d'hospitalité est citée par tous les connaisseurs de notre peuple dans les différends écrits tant historiques que poétiques" déclare un des responsables de l’État major militaire du MNLA, non moins chef des opérations militaires de la zone de Gao. 

Permettre au peuple de l'Azawad de défendre son droit à l'indépendance est un devoir pour les nations civilisées. Des campagnes mensongères véhiculées par le Mali ne doivent empêcher aux puissances qui se disent gardiennes de la "liberté" dans le monde de investir de près pour savoir que l’État malien ment.
L’Algérie, pays longtemps vigilant au dossier reconnait que la grande responsabilité dans l’échec des accords conclus dans le passé  ne saurait être que celle de Bamako.
La France en tant qu'ancienne métropole de toute la zone doit reconnaitre qu'il est temps pour elle de reprendre le dossier en main enfin de corriger sa responsabilité historique dans sa fixation des frontières.
C'est aussi le devoir à la communauté internationale de se prononcer sur ce qu'elle prétend le plus garantir au monde "la liberté".
Cette revendication claire et précise d'auto-détermination  des azawadiens est garantie par des lois et traités internationaux ratifiés par le Mali.
Cette partie de la bande sahélo-saharienne refuge d'AQMI à travers le gouvernement de Bamako et complices à besoin d'une auto-gestion par son peuple autochtone pour que l'ordre s'y installe pour de vrai et de façon durable.
Couper ce "pont libre" de transit pour AQMI, c'est lui marché directement dessus, c'est casser sa liberté de transit; c'est anéantir sa facilité de relais.
La naissance depuis quelque temps de ce qui porte désormais le nom "d'ALQAIDA en Afrique de l'Ouest " doit inquiéter le monde. Plus particulièrement le monde cible premier d'AQAIDA, dont les citoyens font l'objet de prise d'otage, de moyen de chantage, d'enrichissement pour l'émergence de cette criminalité.

C"est le moment pour beaucoup d'autres puissances occidentales de faire le choix entre des miettes d’intérêts économiques à sauvegarder avec le Mali ou celui de briser la "colonne vertébrale" d'un mal commun qui risque de devenir invulnérable au choc dans quelque années.

Apporter une aide ou un soutien ou même une simple neutralité qui ne saurait qu’être légitime au peuple de l'Azawad dans sa lutte pour l'indépendance en ce moment opportun de son histoire; c'est protéger le monde contre un extrémisme qui profite encore des peuples fragilisés par l'histoire et par leurs gouvernants dans le but se se faire des hommes de luttes pour intérêts encore moins religieux.

"C'est pas un chantage ou une exigence à l'encontre des autres mais juste pour dire direct ou se faire comprendre que; l'indépendance de l'Azawad c'est aussi quelque part la sécurité de Madrid, de Johannesburg, de washington, de Paris...

Limite géogrphique de l'Azawad revendiquée par le MNLA et la présence d'AQMI dans la zone

une manière de provoquer les Occidentaux ,le president malien amadou va voir son "copain"mamadou jihad d'iran pour lui fournir des missiles d'avions contre les Touaregs de l'Azawad!


http://maliactu.net/2012/mali-iran-le-president-ahmadi-nejad-recoit-lenvoye-special-du-president-de-la-republique-du-mali.html

Mali – Iran : Le président Ahmadi Nejad reçoit l’envoyé spécial du président de la République du Mal
maliactu.net
En évoquant les potentiels des pays africains et le rôle considérable de l’Afrique unie et indépendante dans les affaires internationales, le président Ahmadi Nejad déclare : les pays hégémons et arrogants ne supportent pas une Afrique unie et forte.





Mali – Iran : Le président Ahmadi Nejad reçoit l’envoyé spécial du président de la République du Mal

maliactu.net


En évoquant les potentiels des pays africains et le rôle considérable de l’Afrique unie et indépendante dans les affaires internationales, le président Ahmadi Nejad déclare : les pays hégémons et arrogants ne supportent pas une Afrique unie et forte.

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LIBYE - 
Article publié le : samedi 10 mars 2012 - Dernière modification le : samedi 10 mars 2012

Libye: des exactions imputées aux rebelles du CNT

Par RFI
La commission d'enquête internationale sur la Libye qui doit déterminer si des crimes de guerre ont été commis, et par qui, réclame plus de temps pour vérifier si l'Alliance Atlantique a pris toutes les précautions nécessaires dans les raids aériens de l'Otan dans lesquels 60 civils ont été tués. Pour les combats au sol, la commission estime que les deux parties ont commis des exactions, et son président a annoncé ce vendredi son intention de transmettre une liste de suspects au Haut Commissariat aux droits de l'homme.

Phillipe Dam
Responsable de Human Rights Watch à Genève
La commission d'enquête a documenté des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité qui peuvent être attribués à la fois aux forces fidèles au régime du colonel Kadhafi ainsi qu'aux forces qui se sont opposées à ce régime
 
10/03/2012 par Ghislaine Dupont
TAGS: EN BREF - LIBYE

Communiqué sur l'arrestation du jeune touareg internaute Mohamed Tinariwen par l'Algérie.
Nous venons d'apprendre avec grande tristesse l'arrestation par les autorités algérienne à Tamarasset de notre frère de lutte et de combat pour la libération de l'azawad que nous condamnons avec grande rigueur et nous rappelons que Mohamed Tinariwen est un jeune qui se bat pour son peuple pour sa dignité et a été arrêté parce que sa conviction est la même que celle du MNLA (Mouvement National de Libération de l'Azawad).

A cet effet nous en appelons au peuple Algérien et aux organisations internationaux, a tout les pays de bonne foi et militants des droits de l'homme d'en appeler l’Algérie un pays frère et voisin que l'on respecte vu nos particularités culturelles, politiques, sociales, et de bon voisinage de faire preuve de respect de droit de l'homme a la libération inconditionnelle de Mohamed Tinariwen

6-3-2011 The Works Tinariwen


    • ENGLISH translation with 
    • Barbara Worley



      Ibanakal Tourna


      Touareg connections

      West Africa is a powder keg in the making



      In NIGER:



      The west (Niamey-Dosso-Tera-Tillabery) is inhabited by Djerma and Songhay, and the east (Diffa-Bilma-Dirkou) by Kanuri and Toubou; the north (Tahoua-Agadez-Arlit) by Touaregs and Arabs -- all practicing a moderate Islam, sometimes even called "lukewarm" by extremists and preachers of the 25th hour.

      Central Niger (Maradi, Zinder-Illéla Dogon Doutchi) is the stronghold of ethnic Hausa, potentially strong practitioners of Salafist Islam that has become radicalized in the past 90 years, even giving birth to sects of which the best known is Boko-Haram which straddles Nigeria, Niger, Cameroon and Chad, where the Haussa who are traders have been established for centuries.



      B-Three scenarios a possibility



      1-The connection between AQIM and Boko-Haram has been established since 2010, according to regional intelligence experts, and recently by a senior member of the Nigerian Air Force at the summit of ECOWAS [CEDEAO] and a Maghreb-Sahel conference in Nouakchott last month.

      For the natives of both countries [Niger and Nigeria] or the connoisseurs of the Niger-Nigeria social landscape, this is nothing new, knowing that the same ethnic group lives on both sides of the borders, and that ramifications long ignored by the appropriate authorities of Niger annoy the authorities of Nigeria who blame Niger for serving as a base for Boko Haram -- according to the same "deal" made between the Malians and AQIM. This “deal” involves overlooking the activities of terrorist sects which, in return, "vow" to save the country "friend."



      2-As with AQIM in neighboring Mali, it’s been ten years now that this "Deal" has lasted, and that Boko Haram has been structured, trained and strengthened by using the large urban centers of Maradi, Zinder, Sarnaoua, Tessaoua, Dan Barto, Mayayi, Dakoro, Guidan Roumji, Illéla, Keita, Dakoro where the sect has funded tens of thousands of mosques between 1996 and 2012. The phenomenon has gained such momentum that the Islamists have started, since the early 2000s, to "invest" and to preach more and more among the northern Tuareg majority and further west to the Djerma majority, in order to "restore" the "lost sheep of Niger to the right path."

      Preaching campaigns -- often very aggressive – have been undertaken in Niamey; it has ended up with hundreds of thousands of unemployed and disaffected people who are increasingly calling themselves "Satz," "Moualim," or "Malam," which means teacher or missionary of the Izala sect -- descendants of the Wahhabi and Salafi [extremist] sects that were imported from the [Persian] Gulf in the 1980s. All of this has been under the attentive eye of West African politicians who are happy to get rid of the idle youth for whom they can provide no alternatives to the "structural adjustments” advocated by the IMF [FMI] in the aftermath of the 1990s.

      The consequences are visible on the ground -- in 15 years the women of Nigeria, Niger, Senegal, and Guinea, like Mali, have ended up with new clothing, wearing the hijab, long scarves and more particularly the burqa in Niamey, Bamako, Conakry, Dakar, Nouakchott and areas previously spared – such as Agadez, Tahoua, Gao, Nouadhibou, Maïdiguru, Joss, Abuja, Lagos, Casamance, and even some cities in Burkina recently contaminated by the frenzy of Salafism that has spread at a rapid speed throughout the Community of West African states.



      3-The passivity with which the governments of these regions are observing this phenomenon and feigning ignorance of the facts, or their "tolerance" since the 1990s, is in complete contradiction to the mandate that Westerners have "begged" for in order to fight against salafist terrorists and their sponsors in AQIM -- of which the Algerian leaders only talk about “El Para” (the ‘parachutist,’ a former army soldier and a step-son of Algerian generals who have great influence in Algiers), or Laghouar (‘the blind one,’ who lost an eye when he was handling explosives and is also a former Algerian army soldier, nicknamed ‘Mr. Marlboro’ of the Sahel for the traffic of "cigarettes") – and they knew the area well, even before having "created" AQIM (Alqaïda in the Islamic Maghreb).

      It's not a secret to anybody that most presidential advisers nested in power sometimes have direct acquaintances known by everybody from Bamako to Ouagadougou to Niamey, or from President Issoufou to "his intermediary." In sum, these power elites are trapped by their own machinations and corrupt practices, because in doing so they are hostages of the AQIM of Boko-Haram by the different traffics that pass from Guinea Bissau and Conakry and go through Bamako, Ouagadougou, and Niamey, where the "tithe" of passage [protection payment] is taken each time.



      C- Perspectives of the terrorist groups, according to the current schemas in West Africa.

      Mali is riddled with corruption linked to drug trafficking and various "commissions" that are taken from ransoms paid by the West to AQIM, to set hostages free. They [the commisions from ransoms] are redistributed by the intermediaries of Koulouba [name of Mali’s presidential palace; i.e. the President of Mali] and AQIM. This has caused serious tension between the intermediary countries: Mali, Mauritania, Burkina Faso, Niger and Algeria. This is a veritable "hive" of double agents, and each one is counting on its "Touareg" or "Moor" or "Toubou" to understand more clearly their neighbor’s “game" and "trafficking in their own part of the Sahara." Circumstantial alliances are formed and dissolved at the will of the game played by the Algerians or their groups that are holding or planning to kidnap Western hostages. The kidnapping of UN employees at Niamey, the death of two young French people kidnapped several meters from the Niger Presidential palace, are signs of an all-powerful and omni-present organization in the West African capitals, where luxury hotels, by the counsel of the president, are using spies or informers of AQIM or its subcontractors.

      Today, the terrorists are strengthened by the complicity of the power elites, but especially with the complicity of military staffs and para-military who do not hesitate to "escort" the goods [drugs] through Algeria and Libya – and they do not hesitate to sell the information about "which patrol is monitoring which entrance or which road."

      The [ransom] commissions are relayed when the Islamist-traffickers send a simple SMS [text-message] with the coordinates of the nest egg that can amount to 1 million Euros for escorting 40 loaded vehicles, according to a military source.

      These dangerous games help sow doubt among the citizens of these countries, but also among their African and European allies, who discover with amazement the degree of complicity and how far the worms have gone in the apple ...

      Westerners feel like they have been taken for a ride from the beginning by the Algerians and their AQIM minions, and they are discovering that the Algerians are refusing to acknowledge the raw reality -- that this "fabrication" was shared and desired by their supposedly protected former colonies of French Sudan ..!



      D-Conclusions



      It is urgent for Europeans and their services -- including the U.S. -- to focus on these questions, to sort out the weeds though ..

      The present scheme will inevitably lead to more connections between AQIM, Boko Haram, Shébabs, and other fundamentalists, including Christians such as "the army of the Lord" in Uganda, all of them using the ideology of religion to create the network, and get their hands on [drug] traffick for more money and launder it through the conquest or complicity of the authorities.

      For such poor countries to ally with the devil and give him their territories, so that he can conduct this illicit trade, while designating as scapegoats the authochthonous [indigenous] peoples, is a dangerous strategy and its effect will boomerang; it will be deeply destructive and dramatic, because it is their survival as a nation or nations.

      Mali is moving inexorably toward a division, because it has been deceived by its allies for the past 20 years. 

      Niger may end up splitting into two parts, by Boko-Haram and AQIM, and Niger’s president has been aware of this for 15 years. For the moment, Niger is fighting against AQIM, but Niger is slow to find initiatives for its youths, and for the 4,500 former combatants in the North.

      Burkina is not threatened, but the contamination will be effective if Burkina continues to believe the reports of its neighbors. Senegal has many sleeper cells and may eventually become like Mauritania.

      Mauritania is the only country to fight against terrorism, in opposition to Algiers and Bamako who have endorsed terrorism for a long time.



      The solution

      The Tuaregs are capable of being a bulwark against fundamentalism, but the animosity of Algeria, Niger, and Mali against this Tuareg minority insures that the Tuaregs will always be marginalized, and these states will always prefer an unnatural alliance with AQIM or Boko Haram than with the Tuareg people who are scattered across half of the Sahel and the Maghreb, who sooner or later could claim their freedom and their territories, even though the Tuaregs are a safe ally against extremism. A tacit agreement was reached between Algiers, Bamako, and Niamey to do everything to stifle and deform the noble struggle of the Tuareg for their rights.

      The key and the solution continues to remain the Touaregs.

vendredi 9 mars 2012

Touareg connections


L'Afrique de l'Ouest une poudrière en gestation


A_NIGER

Habité à l'ouest (Niamey-Tillabery-Dosso-Téra)par des Djermas et des Sonraïs et à l'Est(Diffa-Bilma-Dirkou) par des Kanouris et des Toubous au Nord(Agadez-Tahoua-Arlit) par des Touareg et des Arabes tous pratiquants un islam modéré voir même qualifié de tiède par les extrémistes et prêcheurs de la 25ème heure.
Le centre du Niger(Maradi-Zinder-Illéla-Dogon doutchi) est le fief des Haussa ethnie à fort potentiel de pratiquants d'un islam salafiste qui s'est radicaliser au depuis les années 90 jusqu'à donner naissance à des sectes dont la plus connue est Boko-Haram à cheval entre le Nigeria  le Niger le Cameroun et le Tchad,ou les Haussa qui sont des commerçants sont implantés depuis des siècles.

B-Trois scénarios une possibilité


1-La jonction entre Aqmi et Boko-Haram est établie depuis 2010 selons des experts du renseignement sous régional et récemment par une haut gradé de l'armée de l'air nigériane lors du sommet de la CEDEAO et une rencontre Maghreb-sahélienne à Nouakchott le mois dernier.

Pour les natifs des deux pays ou les connaisseurs du paysage social Nigéro-Nigérian ceci n'a rien de nouveau sachant que la même ethnie habite des deux côtés des frontières et que des ramifications longtemps voulues ignorés par les autorités nigériennes agacent les autorités du Nigeria qui reproche au Niger de servir de base arrière à Boko Haram selon le même "Deal" passé entre les maliens et Aqmi.Ce Deal consiste à fermer les yeux sur les agissements des sectes terroristes qui en contrepartie font "serment" d’épargner le territoire "ami".

2-Comme au Mali voisin avec Aqmi ,cela fait depuis une dizaine d'années que ce "Deal "dure et que Boko Haram s'est structuré, entraîné et renforcé  en se servant des grands centres urbains deMaradi,Zinder,Sarnaoua,Téssaoua,Dan-Barto,Mayayi,Dakoro,Guidan Roumji,Illéla,Keïta,Dakoro ou la secte a financer des dizaines de milliers des mosquées entre 1996 et 2012.Le phénomène a tellement prit de l'ampleur que les islamistes ont commencés depuis le début des années 2000 à "investir"et à prêcher de plus en plus dans les régions du nord à majorité Touaregs et plus à l'ouest à majorité Djerma afin de "ramener" les "brebis égarés du Niger au droit chemin"..

Les campagnes de prêches souvent très agressives y compris à Niamey on fini par avoir raison des centaines de milliers de chômeurs et désœuvrés qui s'improvisent de plus en plus en "Satz" , "Moualim", "Malam"qui veut dire :professeur ou enseignant ou missionnaire de la secte Izalaâ descendante du courant salafiste et wahhabiste importé des pays du Golf dans les années 80.Le tout sous l'oeil attentifs des politiciens ouest africains contents de se défaire de cette jeunesse oisive à laquelle ils n'ont aucune alternative à proposer depuis les "ajustements structurels prônés par le FMI au lendemain des années 90.

Les conséquences sont visibles sur le terrain en 15 ans les femmes nigeriennes,nigériannes,senégalaises,guinéennes comme maliennes se sont retrouvé avec des nouvelles tenues vestimentaires et coiffés des Hijab,des longs foulards et de plus en plus de Burqua notamment à Niamey,Bamako,Conakry,Dakar,Nouakchott et des zones épargnés jusque là comme Agadez,Tahoua,Gao,Nouadhibou,Maïdiguru,Joss,Abuja,Lagos,Casamance y compris certaines villes du Burkina récemment contaminés par la frénésie du salafisme qui s'est propagé à une vitesse fulgurante dans toute la Communauté des états ouest africaine.

3-La passivité avec laquelle les gouvernants de ces régions observe le phénomène et feignent l'ignorance de l'effet vases-communiquant ou la "tolérance" depuis les années 1990 est en complète contradiction avec l'arsenal "mendié"auprès des Occidentaux pour lutter contre les terroristes salafistes et leurs parrains d'Aqmi dont les leaders algériens pour ne parler que de El Para(le parachutiste:ancien grade corps et beau fils d'un des généraux algériens super influent à Alger),Laghouar(le borgne qui a perdu un oeil alors qu'il manipulait des explosifs est lui aussi ancien de l'armée algérienne surnommé Mr Marlboro au Sahel pour le trafic des "cigarettes")connaissent bien la zone avant même d'avoir "montés"Aqmi soit Alqaïda au Maghreb islamique.

C'est n'est un secret pour personne que la plupart des conseillers présidentiels parfois nichés au pouvoir ont des acquointances directes et connues par tous de Bamako à Ouaga jusqu'à Niamey ou le president Issoufou à "son intermédiaire".Du coup ces pouvoirs sont pris au piège de leurs propres manigances et corruptions car ce faisant ils sont les otages d'Aqmi de Boko-Haram par les differents trafics qui passent de la Guinée Bissau et Conakry et transitent vers Bamako,Ouaga et Niamey ou la "dîme" de passage est prélevé chaque fois.

C-Perspectives des groupes terroristes selon l’évolution du shemas actuel en Afrique de l'Ouest.

Le Mali est gangrené par la corruption lié aux trafics des drogues et aux differentes "commissions" prise sur les rançons payés par l'Occident à Aqmi pour liberés les otages.Elles sont redistribués par les intermédiaires de Koulouba et d'Aqmi.Ceci a provoqué des vives tensions entre intermédiaires maliens,mauritaniens,burkinabés,nigeriens et algeriens.Une veritable "ruche" d'agents doubles qui compte chacun sur " son Touareg"ou "son Maure"voir "son Toubou"pour y voir plus clair dans le "jeu de son voisin" et "trafics dans sa partie saharienne".Les alliances de circonstances se nouent et se dénouent au gré de la partition jouer par les algériens ou leurs groupes detenant ou projettant d'enlever des otages Occidentaux.lLenlèvement des employés de l' ONU à Niamey,la mort des deux jeunes français enlevés à quelques mètres de la présidence nigérienne sont des signes d'une organisation toute puissante et omni-présente dans les capitales ouest africaines ou du serveur des hôtels de luxe au conseiller du président s’érigent en espions ou informateurs d'Aqmi  ou de ses sous traitants.

Les terroristes se sont renforcés aujourd hui avec la complicité de ces pouvoirs mais aussi surtout avec la complicité des états majors militaires et para-militaires qui n'hesitent pas à "escorter" les marchandises jusqu’en Algerie ou en Libye n'hésitant pas de vendre l'info "quelle patrouille surveille telle entrée ou telle piste.."

Les commissions sont perçues au retour les islamistes-trafiquants envoie un simple SMS avec les coordonnées du magot qui peut se chiffrer à 1million d'Euro pour l'escorte de 40 véhicules chargés selon une source militaire.

Ce jeux dangereux contribue à semer le doute chez les citoyens de ces pays,mais aussi chez leurs alliés africains et européens qui découvrent avec stupeur le degré de complicité et jusqu'à quel point le ver est dans le fruit...

Les Occidentaux se sentent embarqués dans un bateau depuis le début par les algériens et leurs sous fifres d'Aqmi ce qu'ils decouvrent et refusent de reconnaître c'est l'amère réalité que ce "montage"etait partagé et voulu par leurs supposés protégés des ex colonies..du Soudan français!!

D-Conclusions

Il est urgent pour les européens et leurs services y compris les américains de s’intéresser à fond à ces questions pour démêler les pinceaux encore que..
Le schéma actuel conduira inéluctablement vers plus de connections entre Aqmi-Boko Haram-Shébabs et autres intégristes y compris chrétiens tels que "l'armée du seigneur" en Ouganda,le tout sur une logique d'instrumentalisation de la réligion afin de créer l'amalgame et mettre la main sur les trafics pour plus d'avoirs et blanchir le tout par la conquête ou la complicité des pouvoirs.

Pour des pays aussi pauvres s'allier au diable et lui céder des territoires pour qu'il exerce ces trafics illicites tout en désignant comme boucs émissaires les authochtones est une stratégies dangereuse et dont l'effet Boomerang sera profondément destructeur et dramatique car il y va de leurs survies en tant que pays ou nations.

Le Mali avance inexorablement vers la partition à force de se tromper d'alliés depuis 20 ans.

Le Niger risque de se retrouver scinder en deux partie par Boko-Haram et Aqmi son président en est conscient depuis 15 ans.Pour l'instant le pays lutte contre Aqmi mais tarde à trouver des initiatives pour sa jeunesse et ses 4500 ex combatants livrés à eux même au Nord.

Le Burkina n'est pas menacé mais la contamination sera effective s'il continue de croire les rapports des ses voisins.Le Sénégal compte beaucoup de cellules dormantes et pourrait tôt ou tard devenir comme la Mauritanie.

La Mauritanie est le seul pays qui lutte contre le terrorisme à la différence d'Alger et de Bamako qui le cautionnent depuis longtemps.

La solution

Les Touaregs peuvent constitués un rempart contre l’intégrisme mais l'animosité algérienne, nigérienne et malienne contre cette minorité fait qu'ils seront toujours marginalisés et ces états préférerons toujours une alliance contre nature avec Aqmi ou Boko Haram qu'avec ce peuple éparpillé à moitié sur le Sahel et le Maghres  qui risque de revendiquer tôt ou tard sa liberté et ses territoires même s'il est un allié sûre contre l’extrémisme.Un accord tacite est conclu entre Alger -Bamako et Niamey pour tout faire afin d’étouffer et de déformer par toutes sortes d'amalgames la noble lutte des Touaregs pour leurs droits.
La clé et la solution reste Touareg pourtant.

à suivre..
Touareg connections
Ibanakal




Rébellion touarègue au Mali : Le dialogue, une arlésienne ?

Par  
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Rébellion touarègue au Mali : Le dialogue, une arlésienne ?
Apparemment, l’heure n’est pas encore au dialogue entre les chefs de la rébellion touarègue et le gouvernement malien. Depuis le 28 février, une épreuve de force est en cours dans le Nord Mali, précisément dans la ville garnison de Tessalit. L’armée malienne renforce ses positions dans la zone, toute chose que les rebelles ne voient pas d’un bon œil
D’où ces combats qualifiés des « plus violents » depuis le déclenchement des hostilités le 17 janvier dernier. Ainsi donc, pendant que les diplomates embouchaient les trompettes du dialogue, chacun des camps, dans le secret de leur état-major respectif, ne dormait point, fourbissant plutôt ses armes. On n’en est pas encore à un affrontement généralisé ; ces accrochages sont plutôt le reflet d’une guerre de positionnement autour d’une ligne de front que les rebelles ne veulent pas voir les soldats maliens franchir. Les rebelles ont compris que derrière le discours diplomatique d’Amadou ToumaniTouré (ATT) sur la nécessité du dialogue pour sortir de la crise, il ne demeure pas moins un général d’armée dont les hommes ont subi une humiliation à Aguelhok au début de la crise en janvier. La volonté de laver cet affront est réelle. Elle est même légitime pour le moral des troupes, surprises le 17 janvier dernier et mal équipées pour faire face à la menace. Et Amadou Toumani Touré semble en avoir tiré les leçons en s’équipant à la hauteur de la menace. Les combats et les accrochages seront de plus en plus violents, de plus en plus sanglants avec une forte pression cependant sur ATT qui doit gérer le flux des déplacés. ATT est en train de se lancer dans un processus de sécurisation dans l’espoir de tenir le scrutin du 26 avril prochain. Un pari bien osé dans le contexte actuel parce qu’en face, les rebelles sont tout sauf des enfants de chœur. Lourdement armés, les rebelles du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) ne vont pas manquer de harceler les forces armées maliennes dans les trois principales régions du Nord que sont Gao, Tombouctou et Kidal, histoire d’y empêcher la tenue régulière du scrutin. Est-il possible de tenir le scrutin alors qu’une partie du pays est sous le contrôle de forces ennemies ? Reporter le scrutin est –il une bonne option dans la mesure où elle ne résout pas la question touarègue ? La question est de savoir si en cas de report, les deux camps auront le temps de faire la paix à travers le dialogue que certains appellent de leurs vœux, étant entendu que le report de la présidentielle ne saurait excéder le mois de mai ? Si les autorités maliennes tiennent à la tenue du scrutin présidentiel, seul un cessez-le-feu pourrait faire l’affaire. Cependant, telles que les choses se présentent sur le terrain, l’heure est plus au bandage de muscles qu’à autre chose. Les diplomates devraient prendre leur mal en patience en attendant une éclaircie au plan militaire.
Abdoulaye TAO
Le développement durable, une chance pour les femmes et la culture touarègues du Niger

Dans le cadre des Universités Européennes d'Eté 2003, l'ENSAM, l'Université de Technologie de Troyes, La Conférence des Directeurs des Ecoles et Formations d'Ingénieurs,la Ville de Chalons, la Ville de Troyes, la Région Champagne-Ardennes, organisent leur Université européenne d'été 2003 à Chalons-en-Champagne, du 7 au 17 juillet 2003 sur le thème "Technologie et Développement Durable en Europe".

Issyad ag Kato, président de l'OVD-TEDHILT (Agadez - Tamazgha du Sud) est invité à y intervenir sur le thème de développement durable et les femmes touarègues. Ci-dessous le texte de son intervention qui a eu lieu le 15 juillet 2003.


L'évolution des sociétés humaines pour s'adapter à leur temps a toujours été un sujet de préoccupation pour les hommes, tant elle implique des défis de survie. La femme en tant qu'élément central et délicat de la société humaine est souvent au cœur de cette problématique. Cela devient plus poignant quand nous sommes en présence d'une société matriarcale comme celle des touaregs.

Le développement durable, est une chance pour les femmes et pour la culture Touarègue du Niger, la femme touarègue est confrontée presque chaque jour aux problèmes poignants induits par la mondialisation, par la précarité des conditions de vie et par les mutations socioculturelles que l'une et l'autre lui imposent. L'objectif étant de bien situer son rôle dans la chaîne du développement durable, surtout dans les domaines de la scolarisation et de l'éducation de la jeune fille, la protection de l'environnement, l'hygiène et l'assainissement, la santé et l'alimentation, l'alphabétisation, la sensibilisation sur les MST et le VIH SIDA.



Pour une compréhension objective et rationnelle du thème après un bref historique de l'évolution du statut de la femme touarègue, il nous semble important d'analyser et de discuter avec vous les points suivants :
- les atouts culturels de la femme touarègue et les changements survenus ;
- la femme touarègue face aux nouveaux défis de la vie urbaine ;
- femme touarègue et développement durable.


1. LA FEMME, EST LA MATRICE HISTORIQUE DE LA CULTURE TOUAREG

Le statut de la femme a, depuis un certain temps constitué un sujet de préoccupations dans le monde, au point qu'une journée internationale lui a été consacrée. Cela se justifie par la place qu'elle occupe dans la société et surtout par le rôle qui est le sien dans le cadre de l'épanouissement de la cellule familiale et de toute la société. Ce statut fait apparaître des spécificités socioculturelles importantes liées aux modes de vie des communautés, à leurs cadres naturels de vie et de certaines contingences exogènes. Son évolution part toujours d'un héritage historique propre à chaque communauté.

Comme nous le disions brièvement en introduction, chez les touareg la charpente de la société est structurée autour de la femme. Elle est la matrice de notre culture. C'est de la lignée maternelle que se transmettent les pouvoirs aristocratiques. Dans l'institution maritale, elle joue le rôle central depuis le mariage, jusqu'à l'éducation des enfants en passant par la gestion du foyer. La femme touarègue a droit à la propriété. Tout ce qui matérialise la cellule familiale lui appartient en commençant par la tente et son contenu. En cas de séparation, l'homme n'a droit qu'à son apparat au sens strict du terme. C'est lui qui part du foyer et le laisse intact. Sans exagérer, l'homme touareg est perçu ici comme simple géniteur et pourvoyeur des moyens matériels de subsistance. Il affronte les dangers de part sa constitution physique et son penchant naturel et les acquis de sa féroce lutte contre la nature sont confiés à l'intelligence subtile de la femme pour les gérer et les préserver de la déperdition.

L'apogée de l'histoire africaine des touareg a été faite par des reines telles KAHINNA et TIN HINANE princesses AMAZIGH qui se sont imposées plusieurs siècles avant l'Islam des rives méditerranéennes aux confins sud du Sahara . Avec elles, le matriarcat qui leur donne droit à tout le pouvoir et à toute prise de décision s'est imposé davantage à la société touarègue. Le résultat de cette prépondérance matriarcale et de cet engagement subtilement féminin, a consacré définitivement le droit du fils de la sœur de l'AMENOKAAL à prendre la relève du pouvoir aristocratique. Comme cela on est sûr de préserver l'héritage génétique matriciel. La femme touarègue est aussi le châssis sur lequel repose toute la vie économique et l'avenir de la communauté. Elle propose les alternatives, gère et encadre le campement à l'absence de l'homme et participe à toutes les décisions même en sa présence.


2. LES ATOUTS CULTURELS DE LA FEMME TOUARÈGUE ET LES CHANGEMENTS SURVENUS 
Comme nous le voyons donc, depuis la nuit des temps, la femme touarègue jouit d'une certaine notoriété. En effet, plus que partout ailleurs, elle a pu exercer jusqu'au pouvoir suprême. Les cas de Kahina et de Tin - Hinan sont suffisants pour le prouver. Des siècles durant, la société touarègue fut matriarcale. N'accédait au pouvoir que le neveu utérin du précédent Chef. Ceci reste valable dans toutes les confédérations touarègues, à quelques exceptions près. L'avis de la femme a toujours été sollicité et pris en compte dans les grandes décisions qui ont donné un sens et un contenu à la vie de notre société.

Bien longtemps avant la conférence de Beïjing, la femme touarègue a eu accès à la propriété, à la liberté d'être, d'expression, de choisir son partenaire et d'être à l'abri des sévices corporels. Pour préserver ce fondement culturel de notre société, un code de conduite dénommé "Asshak" a été institué et imposé aux hommes. Dans cette démarche éthique morale, l'homme doit gérer son avantage physique afin de ne pas en abuser sur la femme et les faibles de la société. Cette règle garantie la totalité des droits de la femme et fait d'elle le facteur anoblissant l'homme. L'homme qui déroge à cette règle n'est plus noble et est déchu de ses droits. Il est banni. Ce sont les femmes qui prononcent cette exclusion. Quel est l'homme touareg qui risquerait de ne plus être chanté par ces belles voies, dans les grâces desquelles il faudrait toujours être, même s'il faut se surpasser ? Aujourd'hui encore, le plus grand sacrilège dans la société touarègue est de porter la main sur une femme et les insultes à son égard sont reprouvées. Aucune atteinte à son intégrité physique, morale et spirituelle n'est tolérable. Pour cela et pour une question de pudeur, et certainement plus par respect de la femme, la question de la virginité de la jeune mariée au moment de la consommation du mariage est couverte par un silence explicitement approuvé.


Le jugement de la femme est redouté. Elle est régulatrice du comportement dans la société. Pour ce faire, l'homme a intérêt à apparaître à ses yeux courageux, généreux et infaillible. A cet effet d'ailleurs, devant une situation difficile quelconque, que ce soit sur le champ de bataille ou dans la vie de tous les jours, le jeune touareg ne pensera jamais aux conséquences de son comportement sur sa propre personne, mais plutôt ce que diront les jeunes filles au campement.

Avant de rejoindre son mari, l'épouse touarègue a toujours disposé d'une tente, de meubles et d'animaux de traite selon les capacité de ses parents. Elle rejoint son mari avec un capital qu'il doit préserver voire fructifier en accord avec celle-ci. Il convient de préciser que dans le mariage, c'est le régime de la séparation des biens qui prévaut. Aucun mari ne peut disposer des biens matériels de son épouse sans son consentement.

La femme touarègue choisit son mari, ou alors la famille le choisit avec son accord. Sa préférence est prépondérante même si elle doit obéir elle aussi à des critères qui préservent la dignité et l'honneur de la famille, de la tribu ou de la fédération. Sa dot est toujours équivalente à celle qui a été donnée à sa mère et quelque soit le nombre de mariages, elle a droit à la même dot. Contrairement aux autres femmes nigériennes, sa dot ne se déprécie jamais.

Dépositaire de la tradition, la femme touarègue a en charge entre autres, de transmettre la langue et l'écriture touarègue "Tifinagh" aux générations montantes. Ainsi, la femme touarègue s'occupe de l'éducation des enfants, de la jeune fille en particulier, des travaux domestiques et de la surveillance des animaux.

Bien que musulmane depuis longtemps, la femme touarègue méprise royalement la polygamie. Elle met à profit le statut que lui confère la société pour imposer la monogamie. Pour elle, si l'Islam tolère jusqu'à quatre (4) épouses, il ne contraint par contre aucun mari à être polygame .

D'autre part, la femme touarègue est si adulée que la poésie lui est essentiellement dédiée. Elle y est décrétée comme un être chérissable, angélique, mystérieux, énigmatique à conquérir.


Consciente de son importance et du mythe qui l'entoure, elle a su exploiter en sa faveur les réalités socioculturelles et historiques de son milieu. Elle est par ce fait, en position de force pour exiger et obtenir ce qu'elle veut. Cela est d'autant plus facile car elle dispose d'une certaine autonomie sur le plan économique que lui confère la droit à la propriété.

Cette domination des femmes est souvent source de conflits dans les couples où elle est mal gérée. Cela explique la courbe élevée des divorces chez les touareg. En effet comme on peut facilement le comprendre, face à l'esprit prédateur des hommes, les femmes opposent une résistance farouche afin de défendre des acquis millénaires. Cette rude bataille n'est pas gagnée d'avance et nos sœurs perdent du terrain non pas face aux hommes, mais face à la roue de l'histoire. Le résultat se traduit par des mutations intervenues dans notre environnement social où la femme touarègue est entrain de perdre son "pouvoir".

En effet, son rôle dans la société est entamée par plusieurs facteurs endogènes et exogènes. Sur le plan éducatif, l'école et la rue s'occupent désormais de l'éducation des enfants. L'écriture "Tifinagh" a été supplantée par d'autres que des vagues de colonisations nous ont imposées. Des comportements contraires au code et à l'éthique "Asshak" deviennent quotidiens et la polygamie commence à rentrer dans les mœurs du fait de l'islam et de l'urbanisation.
Sur la plan économique, la tendance à la sédentarisation qui se dessine chaque jour davantage, lui "ôte" le privilège de la propriété de l'habitat. Les sécheresses successives ont détruit les troupeaux qui constituent son capital économique.

Mais la situation "sombre" que commence à vivre la femme touarègue ne doit pas lui faire oublier sa place dans la société. Elle doit s'adapter au nouveau contexte socioéconomique et continuer à être la gardienne et la dépositaire de la tradition. A cet effet, elle doit prendre conscience de son nouveau rôle qu'elle pourrait mieux jouer en se scolarisant davantage tout en gardant sa personnalité culturelle qui fait d'elle un symbole, une référence. Son héritage culturel énorme peut bien s'accommoder de toute adaptation. Ainsi elle pourrait mieux que par le passé participer au développement de la société avec des méthodes modernes et novatrices, à travers les associations et O.N.G. Cela lui permettrait aussi de mieux s'impliquer dans le combat politique, chose déjà incrustée dans sa culture et son comportement.


3. LA FEMME TOUARÈGUE FACE AUX NOUVEAUX DEFIS DE LA VIE URBAINE
Les nouveaux défis de la vie urbaine et du développement durable qu'elle implique pour la société touarègue sont de deux ordres : l'évolution du mode de vie nomade vers un mode de vie sédentaire et l'influence du modernisme sur la culture traditionnelle.



L'évolution du nomadisme : l'urbanisation 
Les cataclysmes naturels tels que les sécheresses et les conséquences qu'ils entraînent, ont eu un effet dévastateur sur les modes de vie des touareg. Cela implique naturellement des réadaptations qui ont modifié la structure sociale et les rôles assignés à chacun. A ces phénomènes naturels ce sont ajoutés d'autres à l'échelle humaine comme les conquêtes coloniales ou culturelles. L'effet conjugué de ces phénomènes, a profondément modifié la charpente social, économique et politique des touareg.

Les parcours traditionnels ont été modifiés. Les modes opératoires de régulation de la société en son sein ont changé, ainsi que les rapports des touareg avec leur environnement physique.

Une société ainsi aux abois, perd ses repères. Les hommes vaincus par l'adversité naturelle et humaine ne peuvent plus sauvegarder des pans entiers de notre culture. Plus rien ne met la femme touarègue à l'abri de mutations volontaires ou involontaires. Seule sa force intrinsèque va la protéger.

Les touareg appauvris, déstabilisés et désorganisés se rabattent sur les centres urbains tout en gardant des attaches avec leurs terroirs. Ici commence une vie écartelée dont les rênes vont leur échappées. Ce sont les migrations forcées vers les villes. Pendant ces migrations, nous étions obligés de piétiner notre fierté par nécessité. Les femmes sont certainement celles qui vont payer le tribut le plus fort.

Les migrations de la sécheresse sont des migrations de la faim et de la misère. Elle peuvent entraîner le départ de tout le groupe à la recherche d'un milieu plus accueillant. Les troupeaux décimés ou morts sont revendus à vil prix (20.000 F la vache à contre 150.000 F en temps normal). Femmes et hommes affrontent ensemble la détresse, l'oisiveté forcée, la désespérance de reconstituer un jour le troupeau et de reprendre l'ancienne vie.

Les migrations de travail plus anciennes voire traditionnelles, qui poussent seulement les hommes vers les villes pour l'approvisionnement ont modifiées dans leur cycle par la désertification.

Ces migrations représentent une hémorragie drastique pour la société avec de lourdes incidences sur l'équilibre socioéconomique.

L'influence du modernisme sur la culture traditionnelle : la débauche forcée 
Si le sort des "exodants" n'est guère enviable, celui de la femme restée seule au village ou campement l'est encore moins. Dans le pire des cas, la femme peut se retrouver seule et chargée de l'entretien de la famille dans les camps vidés par les hommes partis pour une quête incertaine. L'absence du mari est une augmentation de la dépendance morale, financière et des responsabilités. La femme se sent abandonnée seule face à la misère, à la désespérance, à la maladie ou à la mort, à la tristesse, à l'incertitude, à l'angoisse etc.

La survie grâce à l'aide alimentaire, à la mendicité, à la prostitution, sont le lot quotidien de la femme touareg sevrée de tout soutien économique et culturel. Voilà le tableau sombre de l'urbanisation forcée que nous avons subie et le premier contact que nous avons eu avec la modernité. L'exode massif vers les villes a eu des conséquences désastreuses sur les destins individuels et collectifs. Il a entraîné de profondes perturbations sociales qui laisseront de traces indélébiles à la femme. Ces mutations profondes qui touchent toutes les sociétés traditionnelles obligeront à des reconversions difficiles et douloureuses. Ces mutations affectent le tissu social. Les générations de la sécheresse de 1968 et 1988 en est une parfaite illustration de générations sacrifiées. Elles ne sont plus porteuses des attributs essentiels de notre culture.

Cette marche forcée vers la modernité, si elle n'est pas maîtrisée entraînera la disparition d'une civilisation universelle. La seule façon de stopper cette descente aux enfers, est de conférer un minimum de pouvoir politique aux touaregs et une certaine liberté d'initiative des populations locales . Ce pouvoir politique leur permettra de décider de l'orientation à donner à leur vie dans un cadre national. La femme y retrouvera assurément ses marques, car le nouveau système que nous mettons en place prendra racine dans notre fondement culturel, l'autonomie locale. L'espoir donc réside dans le processus de décentralisation en cours d'application, notamment dans la communalisation, la régionalisation et dans la coopération décentralisée.

Quelques conséquences de l'urbanisation forcée et du changement du mode de vie

Du fait de l'exode des hommes, le ratio homme/femme a été bouleversé. En brousse il y a plus de femmes que d'hommes. Il en est résulté une grave perturbation des codes et principes directeurs . Les conséquences de ces déstabilisations diffèrent profondément d'un milieu ou d'une ethnie à l'autre. Cette diversité traduit le désarroi dans lequel ces situations sans précédent ont plongé une société qui tente de répondre au coup sur coup. Les règles du mariage ont changé.

La perte des troupeaux, les récoltes nulles ou insuffisantes, la raréfaction des produits de cueillettes, l'exode massif ont entraîné la misère des populations nomades et détruit les circuits traditionnels du commerce et d'échange.

La sédentarisation forcée conduit la femme touarègue à s'installer dans un milieu où elle est souvent démunie de tout moyen de subsistance autonome favorisant son appauvrissement. Si les biens familiaux ont été vendus pour assurer la survie du groupe, la femme a été aussi dépouillée de ses biens propres : bétail et bijoux.

La perte de bétails s'accompagne de la perte de revenu propre et de sécurité matérielle en cas de divorce, plus d'épargne sur pied en cas de besoin d'argent, plus de viande pour les fêtes ou obligations sociales, plus de lait pour les enfants ou pour la vente.

Poussée par la nécessité la femme a dû se soumettre à faire des travaux auxquels elle ne participe jamais auparavant. Le rôle socioculturel de la femme s'est trouvé lui aussi par conséquent appauvri. Sa fonction d'éducatrice, de conseillère, de formatrice est grevée par l'accomplissement des tâches quotidiennes. La transmission du savoir à leurs enfants, à leurs filles en particulier, ne peut se faire comme avant.

Face à ces conséquences, la société a développé par instinct de survie de nouvelles méthodes d'approche de son développement. En attendant que ce processus soit pris en compte dans un cadre formel, la femme touarègue ayant pris conscience de la déperdition culturelle et sociale consécutive aux phénomènes détaillés en haut, essaie de s'en sortir. Une nouvelle vague d'espoir voit le jour et encore une fois, ce sont les femmes qui en sont porteuses. Comme par le passé, elles puiseront dans leur courage l'énergie nécessaire pour sauver la société en péril.


4. FEMME TOUARÈGUE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE :
La femme touarègue s'étant adaptée au nouveau contexte, elle inscrit désormais ses actes et comportements dans la pérennité. Consciente non seulement des enjeux de la mondialisation, mais aussi de la précarité des conditions de vie en milieu nomade, elle opte pour des actions de développement durable dans tous les domaines de la vie.

La durabilité du développement suppose, le respect de la culture locale, la protection et la valorisation au service des populations autochtones de leurs ressources naturelles et de leur patrimoine culturel, l'autonomie locale dans le domaine de la santé, des écoles, de l'alimentation et enfin l'équité entre tous.

Le rôle d'éducatrice d'antan de la femme se retrouve renforcée aujourd'hui dans l'incitation des jeunes à la scolarisation. Les thématiques autour desquelles elle joue un rôle central sont : la scolarisation de la jeune fille, l'hygiène et l'assainissement, l'alimentation, l'alphabétisation, la protection des ressources naturelles la sensibilisation sur les MST et le Sida en particulier. Ces activités éducatives et formatrice se déroulent dans des cadres structurés et organisés telles que les ONG, les associations de développement ou même des droits de l'homme.

Dans le domaine économique, la femme touarègue, en plus de son capital bétail quelque peu reconstitué, s'est investie dans des activités valorisant les ressources locales et les arts culturaux génératrices de revenus et de nouveaux liens. C'est le cas de l'artisanat jadis objet de loisir, aujourd'hui exercé à temps plein. Cet artisanat a atteint un tel développement qu'il est en ce moment très prisé par la communauté nationale et internationale et il fait office de "carte de visite" du Niger. L'artisane touarègue est spécialisée dans tous les métiers du cuir et autres matières. Elle est réputée dans la confection des objets meublant la tente, des parures d'apparat des chameliers.
Les femmes touarègues sont également douées en matières de médecine traditionnelle et sont détentrices de savoir et savoir faire dans le domaine de la prescription ou de la préparation de médicaments traditionnels. A l'heure actuelle, cette forme de médecine traditionnelle est le premier niveau de recours dans nos campements et suscite intérêt et espoir des scientifiques pour certaines recettes avérées efficaces.


Sans nous étendre davantage sur l'implication de la femme touarègue dans les domaines social, culturel et économique, nous soulignerons un aspect encourageant dans le statut de la femme touarègue, celui de son combat politique. A la faveur du vent de la démocratie qui a soufflé sur nos pays dans la décennie 90, la femme touarègue soucieuse de préserver son rôle séculaire dans la gestion des affaires du campement, s'est investie dans la lutte politique. Aujourd'hui, elle participe activement dans l'animation et la coordination des activités politiques au sein de partis politiques ou des organisations de la société civile. Ces prédispositions et son degré d'engagement au sein des différentes structures la préparent tout naturellement à briguer des postes pour des mandats électifs.

La femme touarègue mérite spécialement hommage et honneur car elle a maintenu en haleine tous les mouvements touarègs de l'ouest africain en particulier au Niger et au Mali, dans leur lutte armée contre la répression et l'injustice des gouvernements. Elle est le symbole de la fierté touarègue et malgré que son statut au sein de la société soit aujourd'hui érodé par des facteurs tant endogènes qu'exogènes, la femme touarègue, à y regarder de près, s'est habilement adaptée à l'évolution de la société dans laquelle elle vit.


CONCLUSION 
La prise en compte de ces variables chez la femme touarègue commence à susciter des réactions positives et constructives. La femme touarègue a un potentiel qu'il faudrait apprendre à exploiter au profit de la société et de la communauté berbère répartie dans plusieurs pays. Elle sait ce qui se passe, elle veut savoir ce qu'il faut faire face à un monde en pleine mutation. Elle s'affirme encore comme partenaire et actrice de développement à part entière.
La femme touarègue pourrait être le fer de lance de ce combat de longue haleine dans tous les domaines si on prenait en compte la spécificité de la dynamique féminine : elle est lucide, présente, résolue, engagée et combattante.

Issyad Ag Kato
Président de l'Organisation Vie et Développement-TEDHILT