lundi 5 mars 2012


Gossi : L’armée dérape…

Le jeudi 1er mars 2012, le Général Kalifa Keïta, chargé des opérations dans la crise du Nord, a dépêché une colonne de l’armée, dirigée par le Capitaine Ibrahim Bossou, dans le Gourma du cercle de Gao, plus précisément à Tinakouf (commune de Tessit) pour y déloger des rebelles qui occupaient la localité depuis plusieurs jours.
Ce groupe, composé de neuf véhicules, était mixte (éléments de l’armée et de Gandaïso). Au lieu de se diriger vers leur cible, ces combattants ont préféré aller à Gossi. A un kilomètre de la route nationale menant à Gao, entre Hombori et Gossi, se trouve le campement de Mohamed Youssouf, le Président du Conseil de cercle de Gourma Rharous. Une salve de roquettes y a été lancée. Les habitants du campement ont paniqué et ce fut le sauve-qui-peut.
Les éléments d’Ibrahim Bossou entreront dans le campement de 500 personnes environs, selon plusieurs témoignages, dépouilleront les populations, feront coucher les gens sur leur ventre, déshabilleront les femmes… Ces informations nous ont été confirmées par le maire de Gossi, Mossa Ag Elmouner, très déçu de ces comportements.
«Nous sommes en train de sensibiliser tous les jours les habitants de Gossi et environs pour les empêcher de partir au Burkina Faso comme réfugiés. Et aujourd’hui, à travers cette maladresse ou ce sabotage, que sais-je? on veut anéantir nos efforts. Parce qu’une fois paniquées, les populations tentent toujours de chercher la sécurité ailleurs. Je suis vraiment révolté et estomaqué par cette situation qui touche le campement de Mohamed Youssouf, celui-là même qui nous appuie et qui nous aide à rassurer les uns et les autres. C’est vraiment dommage!» a déploré l’édile de Gossi.
Nous avons pu également joindre Mohamed Youssouf, qui reconfirmera nos informations en ajoutant: «deux femmes Kel Essouk ont avorté, suite aux nombreux tirs de roquettes et à la panique générale. Une était à quatre mois de grossesse et l’autre à six mois. Mon campement est le plus stable et le plus loyal dela Communede Gossi. Récemment également, j’ai été intimidé par des militaires. Je ne comprends pas, alors que tous les jours je me bats pour la sécurité et le retour de la paix. J’ai fourni beaucoup d’efforts et les plus hautes autorités peuvent en témoigner. Mon Dieu, qu’est ce qu’on me veut?».
Pour ceux qui ne le savent pas, c’est bien Mohamed Youssouf qui a contribué au cantonnement des revenants de Libye à Takalout. Et c’est bien lui qui a aussi dirigé leur chef,  le Colonel Waki Agossat vers Koulouba. Et c’est bien le groupe de ce dernier qui se bat auprès des forces loyalistes. Cet ex- légionnaire de l’armée libyenne a en charge la sécurité de Kidal, en l’absence de Gamou.
Notre commentaire  Il faut donc situer au plus vite les responsabilités afin d’éviter l’amalgame. Gossi n’est pas Tessit. On pourrait aussi penser à une dénonciation calomnieuse selon laquelle il y aurait des armes de ce campement. Ce qui est sûr, selon les notables, c’est qu’il n’y a aucune arme.
Il faut situer les responsabilités pour voir s’il n’y a pas un règlement de comptes derrière cette opération. Il doit, en effet, régner la confiance entre l’Etat, j’allais dire l’armée, et ceux qui s’investissent pour la recherche de la paix, quelle que soit la couleur de leur peau. Sinon, bonjour les amalgames, la confusion, les règlements de comptes et … les assassinats en tous genres.
Déjà, en janvier dernier, un Conseiller spécial d’ATT et le ministre de l’Agriculture, Aghatam Ag Alassane, avaient vu leurs domiciles perquisitionnés à Gao et, par la suite, l’ex- ministre de l’Artisanat et du Tourisme du Président Konaré, Zakiatou Walette Halatine avait été victime d’attaques injustifiées. Résultat: des personnalités et cadres arabes et tamasheks ont quitté Bamako pour les pays voisins. Certaines sont revenus, d’autres attendent toujours de voir comment la situation évolue.
Encore une fois, évitons l’amalgame. L’armée républicaine doit donner le bon exemple, faire toujours preuve de professionnalisme. Peau blanche ou rouge est loin d’être synonyme de rebelle!
Chahana Takiou
    du   5 mars 2012.

Objet : Les Etats-Unis d’Amérique et la sécurité dans le monde à partir du Sahel et de l’Azawad
Monsieur Le Président,
Permettez moi de vous interpeller, de nouveau, afin de vous expliquer comment il se fait qu’un marocain, en l’occurrence Amine El Khalfi, ait essayé de perpétrer un attentat-suicide contre votre congrès, le symbole même  de votre  démocratie, à Washington, le 17 février dernier, alors que votre pays est l’un des meilleurs alliés du Maroc. De même, vous ne comprenez plus comment il se fait que de jeunes marocains sont facilement enrôlés dans les cellules terroristes et se convertissaient en bombes humaines contre vos troupes en Irak, vous causant de lourdes pertes, sachant que votre diplomatie est la plus acharnée à défendre les intérêts du royaume du Maroc aux Nations Unies en ce qui concerne la question du Sahara occidental.
Afin d’avoir certains éléments de réponse, je vous invite à lire mon article suivant. Selon mon analyse, j’ai affirmé que l’identité marocaine, d’essence amazighe (berbère) se repose sur deux piliers fondamentaux, à savoir la langue et l’histoire. Et ces deux éléments sont presque absents à l’école marocaine. Le jugement de la dernière étude formulée par Mr. Rachid Benmokhtar, ancien président de l’Université d’Al Akhawayn et membre du Conseil Economique et Social est sans faille : 90% des bacheliers marocains ne connaissent pas l’histoire de leur pays !!! (Journal Akhbar al yawm, 28/1/2012). Ainsi, nos jeunes ignorent complètement que pour nos « valeurs amazighes », la violence est bannie, et il n’y a pas de plus sacré que la vie. Enlever la vie à quelqu’un c’est porter atteinte à l’humanité toute entière! Mais malheureusement, le fait que l’école marocaine continue à véhiculer de l’ignorance et de la falsification de sa propre histoire, tout en négligeant l’importance du rôle que joue la langue maternelle, privée elle aussi d’enseignement, fait que cela développe des complexes d’infériorité aux enfants et surtout des crises d’identité, ce qui les prédispose à être des proies faciles de la délinquance et du salafisme jihadiste.
Mais ce qui est pire dans tout cela, c’est que votre politique étrangère contribue, d’une façon ou d’une autre, directement ou indirectement, à appuyer des politiques d’aliénations culturelles de nos Etats nord-africains en appuyant les mouvements de tendance islamiste. Laissez moi vous formulez juste un exemple concret, celui de la Libye. Vous avez eu le mérite de mobiliser l’ONU et surtout la puissance militaire de l’OTAN, qui vous a coûté un budget énorme dans ces temps de crise financière mondiale, afin de chasser définitivement du pouvoir le dictateur sanguinaire Mouammar Kadhafi, avec vos alliés anglais et français. Mais, au lieu de favoriser avec les citoyens libyens la construction d’un nouveau Etat authentiquement démocratique, qui s’inspirerait de leurs propres institutions coutumières, comme celle qui se basait sur la taajmaât, (une sorte de congress tribal) vous avez laissé les mains libres aux autorités du Qatar, en se substituant à vous, au point qu’aujourd’hui elles imposent une emprise salafiste, à la place du celui de l’emprise baathiste ; un système politique d’inspiration théocratique, qui se contredit diamétralement avec les principes de la déclaration universelle des droits humains, avec vos valeurs démocratiques et avec nos propres valeurs amazighs de laïcité (selon notre adage : amghar di tajmaât, l’imam di lmasjid, qui se traduirait en quelque sorte comme l’élu à l’assemblée et le curée à l’église). Ainsi, Mr. Mustapha Abdeljalil, reconnaissant ouvertement l’influence directe de l’idéologie wahabite,  n’a pas hésité à affirmer à maintes reprises son désir d’imposer la loi islamique, la chariâ, à tout le monde ! C’est ainsi que les ex-rebelles et démocrates amazighs des montagnes de l’ouest, qui ont libéré héroïquement Tripoli, après l’impuissance des ex-rebelles de Benghazi, se sont vus carrément exclus du nouveau pouvoir « islamiste » transitoire après la mort du dictateur. (Voir notre lettreouverte au président français Nicolas Sarkozy à ce sujet)
L’un des effets collatéraux de la révolution libyenne est sans doute l’embrasement de la région du Sahel où des mouvements affiliés à Al Qaïda viennent de récupérer d’énormes quantités d’armes de toutes sortes! Déjà en 2008, votre secrétaire d’Etat adjoint au Proche Orient et en Afrique du Nord avait prévenu de la menace que suppose celles-ci dans cette région qui échappe à tout contrôle étatique et qui ne fait que se renforcer, devenant de plus en plus dangereuse, ce qui menace sérieusement la sécurité de toute l’Afrique du Nord, et par extension celle de l’Union Européenne  toute proche.
Pour rappel, je vous ai déjà interpellé sur ce problème dans deux antérieures lettres dont celle publiée au lien ci-après.
Aujourd’hui, c’est la troisième fois, que je le fais, profitant de la visite de votre secrétaire d’Etat au Maroc, Mme Hillary Clinton, dans l’espoir que vous la preniez vraiment au sérieux, car la sécurité de votre propre pays en dépend. Je ne voudrais aucunement que mon appel passe inaperçu comme cela a été le malheureux cas du Commandant Shah Massoud dont personne ne voulait écouter ses avertissements, avant le 11 septembre 2001, ni chez vous ni en Europe. Car voilà où nous en sommes arrivés maintenant  avec tous les dommages causés par l’expansion de l’internationale islamiste radicale ayant pour base de repli à l’époque la région pashtoune d’Afghanistan.
Plus proche de nous, les autorités maliennes ont été incapables d’asseoir leur autorité dans le nord du Mali, comme elles n’ont jamais tenu leurs promesses ni respecté les accords de paix avec les populations touarègues.  Elles ont laissé se développer la nébuleuse terroriste avec AQMI en bénéficiant, d’une part, des rançons versées pour la libération des otages occidentaux et, d’autre part, des aides financières et militaires, que vous lui accordez sous prétexte de combattre AQMI. Compte tenu de ce qui précède on en arrive à la conclusion que seuls les révolutionnaires touarègues peuvent sécuriser le territoire de l’Azawad (nord du Mali). Personne d’autres qu’eux ne peut faire le travail à leur place, pour chasser définitivement les terroristes d’AQMI du dernier recoin de leur territoire. Mais pour que cela puisse se faire, il faudrait reconnaître leur droit à l’autodétermination, et de les soutenir à asseoir et construire la démocratie participative, l’autonomie de l’Azawad, voire leur propre Etat, comme cela été le cas du sud de Soudan, pour lequel votre diplomatie s’est activement mobilisée. Aller à leur encontre, les contrer et communiquer les photos satellitaires de leur présence à l’armée malienne, comme le font les autorités françaises, ne ferait que les pousser inéluctablement à s’allier avec leurs ennemis que sont les colons djihadistes d’AQMI. Le risque doit être évité ; car de cette diabolique union personne ne serait épargné. Les bombes humaines, qui se formeraient au Sahel et à l’Azawad, à part Tamazgha (Afrique du Nord) et l’ Europe, arriveraient jusqu’ au cœur des Etats Unis d’Amérique...
En définitive, s’il y a de plus en plus de jeunes marocains et nord-africains qui se transforment en bombes humaines, comme le cas d’Amine El Khalifi,  et qui prennent les USA dans leur champ de mire, cela revient à la politique de votre propre pays qui encourage, directement ou indirectement, la réislamisation idéologique et radicale de l’Afrique du Nord, à travers vos pays satellitaires que sont le Qatar et les monarchies du Golfe. Par conséquent et enfin de compte, reconnaissez que c’est votre propre politique qui contribue à créer l’insécurité chez vous. Pour y remédier, vous n’avez qu’à changer de cap !
Veuillez agréer, Monsieur Le Président, l’assurance de notre considération distinguée.
Rachid RAHA,
Président de la Fondation « Montgomery Hart » des Etudes Amazighs, 
Ex-Président du Congrès Mondial Amazigh  
et Président délégué de l’Assemblée Mondiale Amazighe pour les affaires extérieures.



Auteur: Rachid Raha 
Date : 2012-02-23 20:44:00

BEN DJANA BEN AMOUEUR, ANCIEN OFFICIER DE L'ANP, À L'EXPRESSION

«La crise des Touareg nous menace»

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«La crise des Touareg nous menace»
Spécialiste des questions sécuritaires, le colonel à la retraite, Ben Djana Ben Amoueur a indiqué que la crise libyenne a accéléré le réveil de l'insurrection des Touareg. Dans cet entretien, il explique que la rébellion des Touareg est la conséquence directe du refus de Bamako de concrétiser l'Accord d'Alger sur le terrain.

L'Expression: Quelle lecture faite-vous du conflit opposant les autorités maliennes aux Touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla)?
Ben Djana Ben Amoueur: L'insurrection des Touareg, en sommeil depuis 2009, fait craindre le pire à Bamako. Mais aussi aux pays voisins qui sont envahis par de gros flux de réfugiés. Cette insurrection plongera encore plus les pays de Sahel dans l'instabilité. Donc, les affrontements qui se poursuivent, depuis le 17 janvier, n'augurent rien de bon pour toute la région sahélo-saharienne, déjà minée et rongée par l'activisme des groupes islamistes d'Aqmi et des réseaux de trafic.
Pour ce qui est des facteurs fondamentaux ayant conduit à cette rébellion, la plus importante depuis 2009, je dirais qu'elle est, d'une part, le résultat du refus du Mali de concrétiser sur le terrain les clauses de l'Accord d'Alger, signé le 4 juillet 2006 entre les représentants de l'Etat malien et représentants de l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement, sous la médiation algérienne. Mais, hélas, Bamako n'a pas tenu ses engagements à l'égard des populations targuies qui vivent dans des conditions socioéconomiques critiques, bien que ces dernières n'ont pas cessé de rappeler les autorités maliennes au sujet de leurs promesses, inscrites dans le cadre de l'Accord d'Alger. D'autre part, il faut dire également que le retour de plusieurs centaines de Touareg de la Libye, après le chute du régime de Mouaâmar El Gueddafi a accéléré le réveil de l'insurrection des Touareg. Ceux qui sont revenus de Libye, ne sont pas des civils, sont des militaires, prêts à faire feu. Et quand ils sont arrivés chez eux, au nord du Mali, où leurs familles et tribus souffrent le martyre du fait des conditions socio-économiques et de l'abandon manifeste affiché par Bamako à leur égard, tout cela a conduit à l'union des factions rebelles targuies contre les autorités maliennes.

Pensez-vous que les autorités maliennes seront en mesure d'étouffer cette insurrection?
Non. Je ne pense pas. Bien au contraire, la rébellion qui a éclaté au nord du Mali risque cette fois-ci de s'inscrire dans la durée et porter préjudice à la sécurité des pays voisins. Pire encore, le problème des Touareg au Mali ne date pas d'hier. C'est un problème posé juste après l'indépendance du Mali. Néanmoins, il a été souvent apaisé et atténué par les grands efforts consentis par l'Algérie. Un pays qui a, il est utile de le noter, servi de médiateur entre les Touareg et le pouvoir malien. Le refus du Mali de tenir ses engagements à l'égard des populations du Nord, comme le stipule l'Accord d'Alger est une preuve. Par ailleurs, il convient de souligner que les Touareg réclament aujourd'hui l'indépendance. Cela conduira dans le futur à une crise sous-régionale.

Comment expliquez-vous l'union des différentes factions touarègues ayant donné naissance au Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla)?
Les Touareg sont organisés en plusieurs entités politiques que l'administration coloniale française baptisa «confédérations», c'est-à-dire tribune. L'enracinement tribal et régional constitue l'élément prépondérant de chaque mouvement. De ce fait, la scène insurrectionnelle touarègue n'a pas cessé de s'émietter à la suite de querelles fratricides, ayant donné naissance à 4 mouvements défendant la cause touarègue au Mali (regroupés à l'origine en 1992 au sein du Mouvement et Front unifiés de l'Azawad (Mmfua). Néanmoins, cette union renaît, aujourd'hui, de ses cendres. Il ne s'agit pas d'un mouvement rebelle mené par un groupe isolé, manquant d'organisation.
C'est un soulèvement insurrectionnel dirigé par le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla). C'est une formation politico-militaire née fin 2011 de la fusion de plusieurs factions de combattants touareg dont le Mouvement touareg du Nord-Mali (Mtnm) et le Mouvement national de l'Azawad (MNA), dont la majorité des combattants ont fait la Libye. A ces factions s'ajoutent également des rebelles touareg, natifs du Niger et de la Libye

Les milices de l’armée Malienne en complète débandade vers Tessalit

Combattants du MNLA, Février 2012 © Moussa Ag Assarid
Combattants du MNLA, Février 2012 © Moussa Ag Assarid

Après deux jours de calmes consécutifs à un énième repli stratégique (fuite) des milices de l'armée Malienne, des affrontements qui n'envient rien à l'extrême violence des combats du Mercredi et du Jeudi ont repris tôt ce matin. Le bilan est sans appel pour une armée Malienne qui voit ces derniers espoirs en débandade totale. La journée de demain permettra sans aucun doute au MNLA de mettre à néant les dernières résistances de ces miliciens.
La confirmation par les medias internationaux du deuxième largage par des avions militaire Américain de vivres et d'armement au camp militaire d'Amashash n'est pas passé inaperçu. Cet acte d'ingérence dans un conflit interne, et indigne de la première puissance mondiale a eu le don de mettre les combattants du MNLA sur le front de Tessalit dans tous leurs états. Leur plan d'anéantissement des milices de l'armée Malienne et du camp militaire Amashash se retrouvait alors accéléré.
Nous avons joint plusieurs sources civils et armées qui nous ont appris que les affrontements ont repris de manière violente aujourd'hui vers 3 heures du matin TU et continuaient jusqu'à la tombée de la nuit. Afin de porter un grand coup aux milices de l'armée Malienne, il fallait faire un déplacement de plus d'une heure de temps à cause de leur retraite retraites stratégiques (fuites). Après une heure de conduite en voitures, les unités des Colonels Intallah Ag Sayid, Ibah Ag Moussa, et Alghaïmar Ag Alhousseyni feront le reste du trajet à pied pour ne pas réveiller les milices de l'armée Malienne qui dormaient à point fermé.
Il faut dire que les mauvaises habitudes des 5% des soldats Maliens originaires du Sud du Pays présent dans les bataillons ont fini par déteindre sur les miliciens Tamasheq et Maures. Ainsi leurs gardes sont devenus plus légère croyant que le MNLA ne fera pas une distance aussi longue pour les attaquer. Arrivés à destination, les trois unités du MNLA ont commencés les hostilités après une minutieuse étude du terrain. Une fois réveiller par les coups de feux, les très peu de soldats originaires du Sud du Mali faisaient ce qu'ils maitrisaient le plus: prendre la poudre d'escampette.
Le gros des miliciens Maures autour du Colonel-Major Abderahmane Ould Meydou tenteront de faire face aux combattants du MNLA en vain. C'est alors que le Colonel-Major Ould Meydou et ses hommes recouraient à un autre repli stratégique. Mais ceci était sans compter sur les unités de Kojak et du Capitaine Mbarek Ag Akli qui les poursuivront. A la tombée de la nuit, nous apprendrons qu'un nombre important de miliciens Maures ont perdu la vie.
Le Colonel-Major AlHaji Ag Gamou et les anciens soldats Libyen opposeront une résistance qui n'a rien à envier à celle dont nous faisions état le Mercredi dernier. Il faut dire qu'outre les unités des trois Colonels Intallah Ag Sayid, Ibah Ag Moussa, et AlghaïmarAg Alhousseyni, les unités des Colonels de Haroune Ag Saghid et de Rhissa Ag Berguel rejoindront la bataille avec les blindés récupérés par les hommes de Rhissa Ag Akli à Tinzawatene. A la tombée de la nuit, les combats continuaient toujours sans diminuer en violence. Il faut dire que les hommes du Colonel-Major AlHaji Ag Gamou et les anciens soldats Libyens mérite une reconnaissance car n'ayant pas pris la fuite contrairement aux soldats originaires du Sud du pays et les miliciens Maures d'Ould Meydou.
A 18H15 TU, le bilan de la journée que nos sources pouvaient confirmer de manière oculaire était de 12 véhicules de type 4x4 pris par le MNLA qui a détruit 5 autres. Trois BRDM seront aussi pris, avec 6 camions de transport de troupes. Les combattants du MNLA récupèreront également un véhicule équipé d'orgue de Staline, et un autre équipé de grappier. Concernant le bilan humain, nos sources nous établiront un bilan précis après le lever du soleil demain, elles nous apprennent qu'il y a plusieurs morts du côté de l'armée Malienne et de ses milices, et que beaucoup d'entre eux sont blessés. Aussi, une unité légèrement armée du MNLA patrouillait dans le désert afin de retrouver les soldats Maliens qui ont fui aux premiers coups de feu certains avec uniquement leurs chaussures. L'objectif de cette unité mobile est de sauver ses soldats Maliens de la faim et du grand froid nocturne dans la zone.

Par Ikhlou Ag Azzezen

Communiqué N° 09-04/03/2012 MNLA- Bataille de Tessalit

SITE MNLA
lundi 5 mars 2012
La Grande bataille de tessalit
Après des combat ayant duré plus de (12) douze heures de minuit à l’après midi de ce jour, entre l’armée révolutionnaire du Mouvement National de Libération de l’Azawad et le renfort de l’armée d’occupation dirigée par (03) trois officiers, des plus redouter au Mali.
Ce renfort de l’armée d’occupation avait à sa disposition un arsenal militaire lourd appuyer par son aviation militaire sous contrôle de mercenaires ukrainiens. Cette armée d’occupation fut mise en déroute et ses officiers militaires qui sont l’espoir malien (les colonels Major Gamou et Ould Meydou et Djidji Shako) ont fini par être vaincu et rebrousser chemin à la sauve qui peut, abandonnant leurs équipements, comme par tradition. Ils se sont scinder en deux groupes, un a pris la direction de la frontière algérienne et l’autre celle de Gao aux environs de 15h GMT.
Les combattants de la Libération de l’Azawad ont anéantis totalement et sans appel ce renfort de l’armée d’occupation et d’invasion.
Le Bilan du matériel saisi est le suivant :
•02 Chars ; •02 Camions-BM- porteuses de missiles ; •06 véhicules équipés de 12,7 mm et plusieurs autres équipements.
L’Etat Major du Mouvement National de Libération de l’Azawad tiens ses positions et contrôle le camp d’Amachach. Ce Camp ne compte que quelques militaires sans provision et couper du reste du monde, depuis plusieurs semaines.
Le Mouvement National de Libération de l’Azawad rappel, que tôt ce matin aux environs 06h TU, un petit hélicoptère est arrivé à Amachach récupérer des morts et blessés maliens pendants les affrontements.
Bakay Ag Hamed Ahmed
Chargé de Communication, Informations et relais avec les médias

dimanche 4 mars 2012


PUBLIÉ PAR LES ÉDITIONS AÏT MOULOUD

Un dictionnaire de berbère de 40.000 mots

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La maison d'édition Aït Mouloud de Tizi Ouzou vient de mettre sur le marché un dictionnaire, le premier du genre, tamazight-français et français-tamazight. L'ouvrage, réalisé par un chercheur autodidacte, Brahim Ben Taleb comprend pas moins de 40 000 mots. L'originalité de ce dictionnaire bilingue est le fait qu'il permet au lecteur de trouver toutes les variantes de langues amazighes, aussi bien algériennes qu'étrangères. Il s'agit de: tachawit, tachenwit, takanarit, tamahaqt, tamazight, tamzabit, taqbaîlit, tarifit, tacelhit, taghadamest et tamaceght. On devine donc aisément les efforts qu'un tel travail de recherche a nécessité à l'auteur Brahim Ben Taleb qui a travaillé sur ce dictionnaire pratiquement durant toute sa vie. C'est un rêve de jeunesse que réalise Brahim Ben Taleb qui a milité, des années durant, pour la reconnaissance de la langue et culture amazighes, notamment durant les moments très difficiles du parti unique. L'auteur de ce dictionnaire est né le 20 janvier 1947 au village Tikichourt dans la commune de Ouacifs. Ancien élève du lycée technique de Dellys et étudiant à l'université d'Alger. Il a mené une carrière de psycho-éducateur. Actuellement, il est à la retraite. Il a fait partie des membres fondateurs de la première Ligue algérienne des droits de l'homme. Brahim Ben Taleb souligne que ce lexique de 40.000 mots est tel un olivier avec sa récolte d'olives, vieux, nutritif et résistant. «Pour preuve, ni la hache, ni le feu, ni le napalm, ni les mauvaises langues n'ont pu et n'auront eu raison de son existence parce que tout simplement, il a des racines. Des racines profondes, solides qui retiennent cette terre nourricière. Nos ancêtres l'ont planté, nous avons récolté ses fruits», ajoute l'auteur avec sa verve militante qui n'a pris aucune ride. Brahim Ben Taleb insiste qu'aujourd'hui c'est à nous qu revient la tâche pour que nos enfants et arrière-petits-enfants récoltent les produits de nos travaux. «Maintenant que l'olivier a poussé et a produit une huile de qualité, je veux dire que l'inventaire des mots amazighs est fait, il appartient aux amoureux de cette culture de prendre soin d'elle et ce, en l'utilisant quotidiennement partout et sans complexe. Il y va de nos vies», enchaîne l'auteur-militant. La réalisation de ce dictionnaire a commencé en 1964. Depuis cette année, Brahim Ben Taleb n'a pas cessé de sillonner, de questionner, de vérifier, de collationner, de confirmer ou d'infirmer pour aboutir à ce livre de cinq cents pages. Il s'agit d'un lexique utilisé dans toutes les circonstances de la vie quotidienne et professionnelle de la société amazighe, répartie à travers Tamazgha (Afrique du Nord). C'est un dictionnaire concis, accessible et destiné à tous. L'auteur avertit que ce dictionnaire est rédigé conformément aux règles d'orthographe et de grammaire apprises auprès de Mouloud Mammeri, notamment cette règle que l'auteur qualifié de règle d'or, à savoir que toute lettre de l'alphabet amazigh doit se prononcer. Des règles enrichies par l'Inalco. La conception d'un tel dictionnaire aurait été impossible sans la consultation d'un certain nombre d'ouvrages. L'auteur s'est documenté en ayant recours au Fichier périodique berbère, au Dictionnaire français-kabyle de P. Olivier (1873), à celui de P. Hugue (1902), à celui de O. Dupont (1933) et au dictionnaire de Dallet paru en 1954... Ben Taleb a aussi interrogé des vieux et des vieilles de différentes régions de Tamazgha.
«La majorité de ces mots sont attestés dans tous les parlers berbères. Nous n'avons négligé aucun mot de n'importe quel parler régional, tribal ou villageois des régions berbérophones», a conclu l'auteur.
Le dictionnaire est disponible au niveau des différents points de vente des éditions Aït Mouloud, situés dans la ville de Tizi Ouzou

Un groupe islamiste ouest-africain revendique l’attentat en Algérie

Un gendarme algérien © AFP/Archives Fayez Nureldine
GAO (AFP) – (AFP) – Le Mouvement Unicité et Jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO) a revendiqué samedi dans un message à l’AFP au Mali l’attentat contre un camp militaire dans le sud de l’Algérie, qui a fait 24 blessés selon un bilan de presse.
« Nous vous informons que nous sommes à l’origine de l’explosion (…) ce matin à Tamanrasset dans le sud de l’Algérie », a indiqué le MUJAO, un nouveau groupe islamiste apparu en 2011 et qui prône le djihad (guerre sainte) en Afrique de l’Ouest, dans un court message écrit.
Vingt-quatre personnes, 10 gendarmes et 14 civils, ont été blessées samedi dans un attentat suicide à la voiture piégée contre la brigade de gendarmerie de Tamanrasset (1.970 km au sud d’Alger), selon le site internet du quotidien arabophone algérien En Nahar.
Les victimes ont été transportées à l’hôpital, dont certaines dans un état critique, et l’auteur de l’attentat est mort déchiqueté par l’explosion, affirme encore le site de En Nahar.
L’agence de presse algérienne APS a également confirmé l’attentat, sans toutefois donner de bilan. Selon un de ses journalistes sur les lieux un « important dispositif de sécurité » a été mis en place autour de la zone de l’attentat.
L’attentat a été perpétré, d’après le site de En Nahar, par un kamikaze qui a lancé sa voiture contre le siège de la gendarmerie occasionnant d’importants dégâts matériels.
C’est la première fois qu’un attentat à l’explosif est commis dans cette région d’Algérie.
Le MUJAO est un nouveau groupe islamiste qui prône le jihad (guerre sainte) en Afrique de l’Ouest et est apparu au grand jour en décembre 2011 en revendiquant l’enlèvement de trois Européens à Tindouf (ouest de l’Algérie), fief des indépendantistes sahraouis du Front Polisario.
Cette action avait auparavant été attribuée par le Polisario à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), très actif dans les pays de la bande sahélo-saharienne depuis 2007. Le MUJAO serait une dissidence d’Aqmi dirigée par des Maliens et des Mauritaniens, selon des experts.
Le 12 décembre 2011, une vidéo montrant des hommes armés encadrant deux femmes, une Italienne et une Espagnole, ainsi qu’un Espagnol, enlevés le 23 octobre dans la région de Tindouf, avait été rendue publique par le MUJAO.
Dans une autre vidéo visionnée en décembre 2011 par un journaliste de l’AFP à Bamako, six membres du MUJAO, enturbannés, dont la plupart ont la peau noire, ont exposé leur idéologie, se référant à Oussama Ben Laden, chef d’Al-Qaïda tué par l’armée américaine au Pakistan, au mollah Omar, chef des talibans afghans, et à des figures historiques de l’islam en Afrique de l’Ouest subsaharienne.

AFP
03/03/12
Azawad FLASH/Nous venons d'apprendre des sources non confirmés la fuite des deux généraux  et un colonel major maliens  vers l’Algérie. Les 3 généraux dirigeaient le renfort de Téssalit

SAHARA OCCIDENTAL - SAHARA RESISTE !!

Moussa Ag Assarid
19:57



Le bilan provisoire de l'attaque du MNLA des 3 bataillons de l'armée malienne à 17H15 TU :
12 véhicules 4x4 pris, 2 détruits
3 BRDM pris
6 camions de transports de troupes pris
1 véhicule équipe d'orgue de Staline
1 véhicule équipe de grappier
plusieurs morts maliens
plusieurs blessés maliens
Tout va bien pour le moment du côté MNLA
Les opérations qui ont commencé à 3 heure du matin se poursuivent encore..

Communiqué de Presse: Le devoir de neutralité des Etats Unis

 Communiqué de Presse

Le devoir de stricte neutralité des Etats Unis d'Amérique
Le MNLA informe l'opinion nationale de l'Azawad et la communauté internationale que suite aux difficultés que rencontre l'armée malienne pour approvisionner ses soldats encerclés a Tessalit et Amachach ; un avion militaire américain a largué des vivres et un équipement militaire aux soldats maliens encerclés par les combattants du MNLA depuis plusieurs jours.
Cette information a été confirmée par les medias sur place et l'AFP (Agence France Presse).
Le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad dénonce et condamne cet acte qui constitue une grave violation du devoir de neutralité que doivent observer tous les Etat dans un conflit interne. Les Etats-Unis doivent se rappeler que tous les moyens militaires qu'ils ont mis à la disposition du Mali dans le cadre de la lutte anti-terroriste sont plutôt utilisés pour massacrer des populations civiles et contrecarrer le droit légitimes du peuple de l'Azawad dans sa lutte pour la liberté et la justice sociale.
Si les USA se sont toujours considérés comme les gendarmes du monde, force est de reconnaitre que le champ d'action de cette gendarmerie est bien régit par des lois et des principes dont celui de la non-ingérence dans un conflit interne reste fondamental.
Nous en appelons au sens de responsabilité des Etats Unis et à leur devoir absolu de stricte neutralité dans le conflit qui nous oppose à l'état malien. Nous demandons au grand peuple Américain de manifester son refus de cautionner de tels actes de son gouvernement; à la communauté internationale nous réitérons notre appel pour sa prise de toutes ses responsabilités pour que de tels agissement qui n'honorent ni l'image du gouvernent américain ni la sienne ne se reproduisent plus.
Le MNLA prend acte du caractère partisan de ce soutien clair des Etats Unis aux forces maliennes et le porte à la connaissance du monde entier.

Tessalit, le 04 Mars 2012

Pour le MNLA
Mossa Ag Attaher
Chargé de communication