dimanche 21 août 2011

DIRECT. Libye : l'un des fils de Kadhafi capturé par les rebelles


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Publié le 21.08.2011, 07h19 | Mise à jour : 23h19
Pour les rebelles, la fin de Kadhafi n'est plus qu'une question d'heures.

Pour les rebelles, la fin de Kadhafi n'est plus qu'une question d'heures. | AFP/FILIPPO MONTEFORTE

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Tout porte maintenant à croire que la bataille de Tripoli a fait vaciller le régime de Kadhafi. Déclenchée samedi soir par le Conseil national de transition, sous le nom de code «opération sirène», l'offensive menée dimanche par les rebelles sur le dernier bastion du régime a tenu ses promesses. Et même si le gouvernement libyen ne s'avoue pas encore vaincu, les nombreuses images des insurgés signant un V comme victoire parlent d'elles-mêmes : la Libye vit un tournant décisif dans son histoire.


Plus tôt dans la journée, l'Otan, venu en renfort, a entièrement bombardé le QG de Kadhafi et mené plusieurs autres frappes aériennes sur les lieux stratégiques. Les quartiers populaires de Tajoura et de souk Al-Jomaa, situés dans la banlieue est de Tripoli, sont rapidement passés entre les mains des rebelles. Les insurgés de l'Ouest libyen, arrivés en début de soirée dans la capitale libyenne, n'ont même pas rencontré de résistance. Bien au contraire. Plusieurs pays occidentaux, comme les Etats-Unis et la France, estiment maintenant que la fin du régime de Kadhafi est proche. La contestation du peuple libyen avait débuté mi-février, après le soulèvement d'autres pays arabes (dans la Tunisie voisine et en Egypte). 

23h13. Le fils de , Seif al-Islam, a été capturé par les rebelles.

23 heures. Des drapeaux aux couleurs de la rebellion flottent sur une place verte noire de monde.


22h50. Scènes de liesse sur la place verte. D'après Sky News et la télévision Al Jazeera Arabic, les rebelles qui ont atteint le centre ville de Tripoli ont été rejoints par des centaines de personnes. «Des scènes sont incroyables», décrit le correspondant de Sky News sur place. «Il ya des centaines de gens qui sont sortis dans les rues pour saluer ce convoi de soldats rebelles. Vous pouvez les entendre chanter et danser».

22h40. La garde rapprochée du colonel Kadhafi se serait rendue, d'après Al Jazeera.
 

22h25. Radio rebelle à Tripoli. Les insurgés libyens viennent de mettre en service une radio rebelle à Tripoli. Ils commencent à diffuser des enregistrements de conversations sonores entre des soldats pro-Kadhafi, qui ordonnent l'exécution sommaire de manifestants anti-régime ainsi que leurs familles. 
«91.1 FM Radio Tripoli débute ses émissions dans la soirée», indique le communiqué du Centre des médias du conseil militaire de Misrata.

22h15. L'ex numéro 2 ne donne pas cher de la peau de Kadhafi
. Pour l'ex-premier ministre libyen Salam Jalloud, le colonel Kadhafi ne pourra pas survivre très longtemps à Tripoli. «Il n'a plus aucun moyen de quitter Tripoli. Toutes les routes sont bloquées. Et il est déjà trop tard pour qu'il puisse trouver un accord avec la communauté internationale», affirme-t-il dans la presse italienne. «Je pense qu'il sera difficile pour Kadhafi de se rendre».

22h11. Kadhafi va rester jusqu'à la fin. D'après Abdullah Al-Senoussi, chef du Service de renseignement libyen, Mouammar Kadhafi aurait déclaré dimanche qu'il comptait bien rester à Tripoli «jusqu'à la fin» et appellerait encore ses partisans à travers tout le pays pour venir l'aider à libérer la capitale de l'offensive rebelle.

22 heures
L'Allemagne réclame le départ de Kadhafi. Dans une interview à la télévision ZDF, la chancelière allemande Angela Merkel affirme qu'il serait «bon que Kadhafi abandonne aussi vite que possible» et éviter ainsi de nouvelles effusions de sang. Si l'Allemagne a refusé de participer aux frappes aériennes de l'Otan en Libye, elle a toutefois reconnu le Conseil national de transition comme étant le seul représentant légitime de la Libye.

20h37. Pas de pronostic pour BHL. Sur BFM-TV, Bernard Henri-Lévy prend acte de la défaite de Kadhafi sans pour autant «vouloir faire de pronostic». «Ce qui se passe, d'après le philosophe très proche de la rébellion, ce n'est pas la bataille de Tripoli. C'est le soulèvement de Tripoli, un soulèvement intérieur des citoyens qui attendent cela depuis des mois.» «Six mois pour renverser 42 ans de dictature, ce n'est finalement pas si mal que cela.»

20 heuresUn bateau pour évacuer les étrangers. Un navire affrété par l'Organisation internationale pour les migrations, le Tasucu, doit quitter dans la soirée le fief de la rébellion, Benghazi, pour rejoindre Tripoli et procéder à l'évacuation près de 300 ressortissants étrangers. «Nous envisageons d'affréter d'autres bateaux pour évacuer les milliers de migrants étrangers qui restent coincés à Tripoli», précise un responsable de l'OIM.



19h48. Premier bilan. Le gouvernement libyen estime que 376 personnes ont été tuées depuis samedi soir au cours des affrontements dans la capitale.

19h40. Les rebelles de l'Ouest libyen sont entrés dans Tripoli.
19h37Un journaliste de CNN qui se trouve dans l'hôtel Rixos raconte sur son compte twitter que tous les journalistes portent désormais un gilet pare-balles. 

19h33. Un hôtel qui héberge la presse sous les balles. Des hommes fidèles à Kadhafi, armés de kalachnikov, sont postés devant l'hôtel Rixos où se trouve bon nombre de journalistes. Ils tiraient en direction de l'est, probablement vers des rebelles. Des reporters sortent des draps blancs sur lesquels est écrit «TV» pour indiquer leur présence et éviter d'être pris pour cible. Les journalistes ont reçu des laissez-passer de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) en vue d'une éventuelle évacuation par mer.  

19 heures. Les renforts arrivent de l'Ouest. Des rebelles libyens venus des montagnes de Nefoussa dans l'Ouest sont désormais à seulement 12 km de la capitale. Le convoi d'une centaine de véhicules est accueilli sur la route par des scènes de liesse et des tirs de joie.

VIDEO. Les insurgés arrivent dans la capitale libyenne


18h52. L'Otan a du mal à suivre. Le porte-parole de l'Otan, le colonel Roland Lavoie, affirme que la situation en Libye évolue tellement rapidement qu'il est difficile d'identifier des cibles pour les frappes aériennes. «Contrairement aux autres phases du conflit, nous n'avons plus plus une ligne de front traditionnelle».

18h46. La joie de Martine Aubry. Sur BFM-TV, la candidate à la primaire du PS déclare : «c'est avec plaisir que nous voyons les rebelles entrer dans Tripoli».

18h40. Kadhafi persiste et signe. Dans un message audio du colonel Kadhafi, diffusé par la télévision d'Etat, le dirigeant libyen affirme qu'il ne se rendra pas et n'abandonnera pas Tripoli. 

18h38. Des tirs près d'un hôtel de Tripoli. l'agence de presse Reuters signale que des tirs éclatent à proximité de l'hôtel Rixos où sont hébergés les médias internationaux.

18h37.  exhorte Kadhafi «à renoncer sans délai à ce qu'il lui reste de pouvoir», alors que «l'issue ne fait désormais plus de doute». Dans un communiqué diffusé par l'Elysée, le président français demande au colonel Kadhafi d'ordonner immédiatement aux forces qui lui sont encore loyales de cesser le feu, de déposer les armes, de regagner leurs casernements et de se mettre à la disposition des autorités libyennes légitimes»

18h30. Fusillade sur la base aérienne de Tripoli. Les combats font rage entre pro-Kadhafi et insurgés sur la base aérienne de Mitiga de Tripoli.

18h20. Le gouvernement libyen appelle à un cessez-le-feu. Lors d'une conférence de presse, Moussa Ibrahim, porte-parole du régime de Kadhafi, demande l'arrêt des affrontements et réclame des pourparlers pour parvenir à un règlement pacifique du conflit.

18 heures. Kadhafi a-t-il quitté Tripoli ? 
Un ancien proche du leader libyen passé dans le camp des rebelles, révèle sur Al Jazeera que le colonel Kadhafi ne se trouvait très probablement plus dans la capitale.  

17h45. Pour la Maison Blanche, les jours de Kadhafi sont «comptés». John Brennan, conseiller sur la question de l'antiterrorisme informe en temps réel le président américain de la situation en Libye. «Nous pensons que les jours de Kadhafi sont comptés et que le peuple libyen mérite un avenir juste, démocratique et pacifique», estime la Maison Blanche. 

17h22. La chute de Tripoli «imminente». Pour l'un des chefs militaires des rebelles, Abdelhakim Belhaj, la capitale libyenne, bastion du colonel Kadhafi, «tombera d'ici demain». 



17h11
Une société de téléphones mobiles prise d'assaut. Des rebelles racontent avoir saisi le siège d'une société qui gère des téléphones mobiles. Certains tenteraient maintenant de pénétrer dans les locaux d'un radio pro-gouvernementale.

VIDEO. Une speakerine de la TV d'Etat dégaîne une arme en direct«Avec cette arme, soit je tue, soit je meurs aujourd'hui. Vous ne prendrez pas la chaîne Al-Libya, al Jamahiriya, ni Tripoli ou même toute la Libye. Ceux qui n'ont pas d'armes ici sont près à faire office de boucliers pour protéger leurs collègues. Nous voulons devenir des martyrs»

 

17h10. Plusieurs quartiers de Tripoli sous le contrôle des insurgésD'après le correspondant d'Al Jazeera, les combattants anti-Kadhafi ont entièrement pris possession des quartiers de Tajoura, Souk al-Jumaa, Arada et al-Sabaa. Les affrontements sont toujours en cours à Ben Ashhour, Fashlom et Zawiyat al-Dahmani, d'autres quartiers de Tripoli.

17h04. Les rebelles prennent le contrôle d'une caserne aux portes de Tripoli. Des centaines de rebelles sont entrés dans l'enceinte d'une base militaire, située à l'ouest de la capitale, sur la route de Zawiyah. Les rebelles se sont emparés d'armes et de munitions.

17 heuresDes rebelles libyens libèrent plusieurs détenus anti-Kadhafi. Enfermés jusque-là dans prison de Maya, située à quelque 25 km à l'ouest de Tripoli, les prisonniers, blafards et certains très amaigris, ont été emmenés dans des voitures au milieu des tirs, raconte le correspondant de l'AFP. Certains portent encore des traces de coups ou de tortures.

16h30. Le QG fortifié de Kadhafi attaqué.
 D'après  la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, l'Otan bombarde la caserne de Bab al Aziziya, le complexe fortifié de Mouammar Kadhafi situé dans le centre de Tripoli.

16 heures. Tripoli «manque de tout». 
Sur BFM-TV, un habitant de Tripoli témoigne de l'assaut en cours. Il explique surtout que la capitale «manque de tout». 

VIDEO. L'arrivée par la mer des insurgés 



15h47. Des rebelles par la mer. Des rebelles libyens venus par la mer de l'enclave côtière de Misrata (à 200 km à l'est de Tripoli) infiltrent la capitale et participent aux combats.

15h20.
 Tunis reconnaît le CNT. La Tunisie décide de reconnaître le CNT comme représentant légitime du peuple libyen. Pour les rebelles, il s'agit d'un «autre message au colonel Kadhafi qui signifie que la fin est proche».  



14h14. L'évacuation des étrangers est impossible
. Il n'est plus possible d'évacuer les étrangers. Le navire maltais qui devait évacuer des ressortissants de plusieurs nationalités de Tripoli vers Malte n'est pas entré dans le port à cause des tirs qu'il a essuyés. «Des discussions se poursuivent avec les rebelles pour permettre au navire d'entrer dans le port et évacuer les étrangers en toute sécurité», déclare une porte-parole du ministère polonais des Affaires étrangères.

14 heures. «Tripoli est toujours défendu». Le régime libyen ne s'avoue pas vaincu. Son porte-parole, Moussa Ibrahim, indique que «Tripoli est toujours défendu». «Nous avons des milliers de soldats professionnels et des milliers de volontaires qui protègent la ville. Ces gens ne sont pas seulement patriotes mais ils ont des familles et des maisons qu'ils veulent protéger et ils comprennent bien que si les rebelles entrent, le sang sera partout», assure-t-il. 


Le porte-parole du régime libyen. (Al-Jazeera)

12h49. BHL expéditif. Le «soulèvement» en cours à Tripoli a été «minutieusement préparé» depuis des mois, estime Bernard-Henri Lévy. Selon lui, la progression des rebelles libyens va permettre d'en finir «dans un bref délai» avec le régime de Mouammar Kadhafi. 

12h20. L'ex-numéro deux du régime en Italie. Abdessalem Jalloud, qui a fui Tripoli vendredi, se trouve en Italie, d'après le ministre de la Défense italien Ignazio La Russa. Ex-numéro deux du régime libyen, tombé en disgrâce au milieu des années 1990, il a rejoint vendredi la rébellion après avoir réussi à fuir la capitale libyenne. Arrivé avec sa famille en Tunisie, il est ensuite reparti vers l'Italie.

11h47. Une forêt conquise. Les rebelles prennent une forêt à 24 kilomètres à l'ouest de Tripoli après des combats meurtriers qui les ont opposés le matin aux forces de Kadhafi.

 

11h24. Le Foreign Office visionnaire. Le «soulèvement à Tripoli» a commencé, et la situation dans le pays est «à un point extraordinairement crucial», estime le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères Alistair Burt dans un entretien à la chaîne privée Sky News.

11h10. Selon l'Italie, «la tragédie touche à sa fin». La «tragédie» du conflit en Libye «touche à sa fin», juge le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini dans une interview à Il Mattino parue dimanche. Le ministre italien pense également qu'un changement de régime en Libye serait une chance pour les entreprises italiennes. 
«Nos entreprises peuvent être rassurées. Le nouveau gouvernement libyen respectera tous les contrats», dit-il encore, soulignant que des ingénieurs de la société Saipem, filiale du groupe pétrolier italien ENI, travaillent déjà à la remise en état d'infrastructures pétrolières en Libye. 



10h15. «La fin est proche». A Sabratah, à 50 km à l'ouest de Tripoli, la population, massée autour des téléviseurs, manifeste sa joie dans les rues. Pour eux, la fin du régime est proche. A Benghazi, «capitale» rebelle, des milliers de personnes en liesse se rassemblent pour soutenir le «soulèvement» à Tripoli. «Au revoir Kadhafi!», «Dieu est grand!», scandaient les manifestants.

9 heures. Le président du CNT craint «une véritable boucherie». 
«Je m'attends à une fin catastrophique pour lui et les siens. Je m'attends aussi à ce qu'il créé une situation [d'anarchie] dans Tripoli. J'espère que je me trompe». Il appelle aussi les habitants de la capitale à «protéger la vie et les biens de la population», mais également à «protéger les institutions et les biens publics». 

4 heures. 
Explosions. Plusieurs explosions et des échanges de tirs nourris retentissent et plusieurs quartiers sont le théâtre de violents affrontements entre des insurgés et des forces loyales au régime du colonel Mouammar Kadhafi.

3h30. «La situation est désormais sous contrôle». C'est ce qu'affirme le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim dans des déclarations diffusées par la télévision officielle libyenne. Il dénonce une «attaque médiatique» contre le régime. Toutefois, des tirs nourris et des explosions retentissent toujours dans la capitale.

2 heures. «Attaque médiatique» contre le régime. Le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim confirme des «petits affrontements» dans des quartiers comme Tajoura, Soug Jomaa ou Ben Achour, non loin du centre de la capitale. Mais il assure que les volontaires et les forces libyennes sont venus à bout des insurgés qui se sont «inflitrés» dans la capitale.
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Libye : les dernières heures de Kadhafi ?



Par Vi. B., le 21 août 2011 à 22h45 , mis à jour le 21 août 2011 à 23h11
Dossier : Crise en Libye
Les insurgés libyens ont réussi à entrer dans la capitale, Tripoli, au terme d'une journée de combat. Le colonel Kadhafi a quant à lui réaffirmé sa volonté de résister. Mais selon Al Jazeera, ses forces de sécurité se seraient ralliées aux rebelles. Le point sur cette journée décisive.
Les insurgés libyens sont entrés dans Tripoli le 21 août.Les insurgés libyens sont entrés dans Tripoli le 21 août. © AFP
Dimanche soir, le chef de file du Conseil national de transition, l'organe des rebelles, a annoncé sur la chaîne Al-Djazira la capture de l'un des fils de Kadhafi, Saïf al-Islam. Peu de temps auparavant, la chaîne arabophone et sa consoeur Al Arabia annonçaient que les forces de sécurité du colonel Kadhafi se seraient rendues aux rebelles. Le régime libyen est plus que jamais menacé et sa chute semble imminente. En témoigne la journée de dimanche, décisive depuis le début de la contestation il y a six mois.
La prise de la capitale : dimanche soir, les insurgés libyens venus de l'Ouest sont entrés dans Tripoli, bastion des forces pro-Kadhafi. Ils y ont été accueillis par une foule en liesse. Les forces kadhafistes ont tiré à l'arme lourde à proximité d'un hôtel où logent les journalistes étrangers. Auparavant, les rebelles avaient réussi à prendre le contrôle d'une caserne située aux portes de la capitale, où ils se sont emparés d'armes et de munitions. Cette caserne était l'obstacle le plus important sur la route de Tripoli. Les insurgés ont par ailleurs libéré plusieurs dizaines de détenus de la  prison de Maya, située non loin de la caserne. "Nous nous attendons à la victoire"dans la nuit de dimanche à lundi, a affirmé pour sa part le représentant du CNT aux Emirats arabes unis Aref Ali Nayad. Environ 376 personnes ont été tuées et plus de 1.000 blessées à Tripoli depuis le début de l'offensive lancée samedi soir  par les rebelles contre la capitale libyenne.

Un assaut bien préparé : préparé depuis des mois, le soulèvement de la capitale a été coordonné par des cellules de l'opposition sur place. De source diplomatique française, on confirme que les cellules rebelles de Tripoli n'ont fait que suivre les plans établis il y a des mois et répondu au signal.  Le feu vert est venu au moment de l'"iftar", le repas que prennent les musulmans au coucher du soleil pendant le ramadan. C'est à ce moment que les imams ont utilisé les haut-parleurs des minarets pour appeler les adversaires de Kadhafi à descendre dans les rues, selon des habitants.

Kadhafi déterminé

La détermination de Kadhafi : malgré l'avancée décisive des insurgés, le dirigeant libyen a exprimé sa volonté de résister "jusqu'au bout" dans un message audio diffusé à la télévision nationale. C'est la deuxième allocution du dictateur en moins de 24 heures. "Nous ne nous laisserons pas faire", a-t-il assuré, promettant de "sortir victorieux de cette bataille. "  "Nous ne nous rendrons pas. Nous n'abandonnerons pas Tripoli aux occupants  et à leurs agents", a-t-il lancé. "Je donne l'ordre d'ouvrir les stocks d'armes. J'appelle tous les libyens à se joindre à la lutte. Que ceux qui ont peur donnent leurs armes à leurs mères et à leurs soeurs. Sortez! Je serai avec vous jusqu'à la fin. Je suis à Tripoli. Nous vaicrons!"

Le régime affaibli : En fin de journée, le quartier populaire de Tajoura, situé dans la banlieue est de Tripoli, était sous le contrôle des rebelles de même que celui de souk  Al-Jomaa, selon des témoins. Les troupes du régime avaient déjà perdu plusieurs villes les jours précédents. Qui plus est, les force kadhafistes ont du faire face à plusieurs défections. L'ancien numéro 2 du régime, Abdessalem  Jalloud, a fait faux bond vendredi au colonel Kadhafi et a affirmé dimanche Kadhafi n'avait plus de temps à sa disposition pour négocier son départ du pouvoir et risquait d'être tué.

La communauté internationale :   dimanche soir, l'Otan a déclaré que le régime libyen était en train de "'s'effondrer"et que "le régime en est clairement à son stade ultime". Pour la Maison Blanche, les jours de M. Kadhafi comme dirigeant sont "comptés". Le président français Nicolas Sarkozy l'a "exhorté" de son côté "à renoncer sans délai à ce qui lui reste de pouvoir" alors "que l'issue ne fait  désormais plus de doute". La "tragédie" du conflit "touche à sa fin", a encore  commenté le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini, tandis que le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères Alistair Burt affirmait  que la situation était "à un point crucial".
 
Par Vi. B. le 21 août 2011 à 22:45

Kadhafi : le crépuscule d’un despote



Par  |  | 
 T     
Tout avait commencé quand Mouammar Kadhafi avait déclaré en février pendant le printemps du Jasmin que «la Tunisie n’avait jamais eu un président meilleur que Zine El Abidine Ben Ali». L'autocrate était sûr de son pouvoir. Mais contre toute attente, la révolte couvait en Cyrénaïque. Le « guide » libyen, lui, ne voyait que du feu.

Mi-février, la révolte brasille à Benghazi et les environs. L’armée sort ses blindés et tire sur les manifestants. L’irréparable est commis. La révolution est en marche. Depuis, il y a eu des milliers de morts. Ironie de l’histoire, à quelques jours de la date anniversaire, de sa prise de pouvoir un certain 9 septembre 1969, Mouammar Kadhafi vit ses dernières heures, voire heures à la tête de la Libye. Retour en arrière.
 Tout a commencé dans la nuit le 9 septembre 1969. Le vieux roi Idriss Senoussi est à l’étranger. Profitant de son absence, un groupe d’"officiers libres" prend le pouvoir et crée le Conseil de commandement de la révolution. Le roi ne revient plus jamais en Libye. Parmi les officiers du Conseil de commandement figure un officier Mouammar Kadhafi qui dans la nuit même du coup d’Etat s’autoproclame colonel.
Dès le début, le putschiste de 27 ans déroutait. Admirateur de Gamal Abdenasser, le jeune colonel est nassérien, arabiste, socialiste à l’occasion et islamiste à certains égard. La Libye passe donc de la monarchie senoussienne à un type de république à la Nasser, difficile à définir. Sans plus tarder, il acquière de la France une première livraison de 82 Mirage F1. Le colonel a compris l’adage : qui veut la paix prépare la guerre. Une union est tentée avec l’Egypte, le Soudan, et la Syrie, comme quelques années plus tard avec la Tunisie. Mais aucune n’aboutit.
En mars 1970, les bases britanniques de Tobrouk et d’El Aden sont évacuées, 15000 Italiens sont expulsés, leurs biens confisqués. Les juifs libyens connaissent le même sort. Rien ne semble l’arrêter. En 1973, il nationalise le pétrole libyen. Erratique, Mouammar Kadhafi se voit en leader du monde arabe. Pas pour longtemps. Fantasque, instable dans ses alliances, impulsif, il se détourne de l’espace arabe vers l’Afrique. Il intervient en Ouganda et au Tchad voisin dont il fera son terrain de jeu. Il rompt avec le Fatah palestinien qu’il ne tient pas en estime. En 1977, il proclame la création de la Jamahirya arabe libyenne, une improbable république des masses populaires qui n’avait de république et de populaire que le nom. Personne n’est dupe, froid, impitoyable Kadhafi tient le pays d’une main de fer.
Expansionniste patenté, il revendique au Tchad la bande d’Aouzou, riche en uranium. En 1983, il intervient encore militairement dans ce pays pauvre. L’armée française le stoppe dans son avancée, il signe avec elle un accord. Une année plus tard, il rompt ses relations avec la Grande Bretagne. En représailles à des attentats terroristes (Rome et Vienne, entre autres) qu’avait financés Kadhafi, l’armée américaine lance un raid sur Tripoli et Benghazi en avril 1985. A partir de 1989 et la naissance de l’Union du Maghreb arabe, Mouammar Kadhafi entame un rapprochement avec Alger.
Mais Kadhafi est toujours obsédé par ses démons. Il téléguide deux attentats. Celui de la Pan Am qui a explosé le 21 décembre 1988 à Lockerbie, Ecosse (270 morts). Et le 19 septembre 1989 l’explosion du DC 10 de la compagnie américaine UTA dans le désert du Ténéré, en représailles à l’intervention française au Tchad. Bilan : 170 morts. Deux attentats dont il a largement rétribué les familles de victimes par le truchement de la fondation Kadhafi pour les droits de l’homme, dirigée par son fils Seif El Islam.
Mouammar Kadhafi c’est aussi des liquidations ciblées d’opposants libyens ou ceux de pays "amis". Dès les années 1970, il est derrière les assassinats d’Abdel Khalek Mahjoub, un leader du Parti communiste soudanais et surtout de l’imam Moussa Sadr. Plus tard, il fera disparaître en 1983 au Caire, Mansour Kikhiya, ancien ministre des Affaires étrangères. Deux opposants libyens, Izzat Youssef Al Maqrif et Jaballah Mater, disparaitront aussi au Caire en mars 1990.
Le fringant colonel de 1969 est devenu paranoïaque ; il se garde de ses anciens amis. D’ailleurs rares ceux qui lui sont restés fidèles. Hormis l’inamovible Abdellah Senoussi, chef des renseignements, tous les autres ont quitté le pouvoir. Abdel mounim Al Houni, l’un des rares anciens compagnons l’a abandonné et dénoncé les abus de son compagnon. Certains ont rapidement rejoint la rébellion. Ce sont les enfants Kadhafi qui ont pris le contrôle des plus importantes unités de l'armée. 
Rappels nécessaires des compromissions
Au lendemain de la levée du blocus en 1999, Mouammar Kadhafi a tenté d’opérer une relative normalisation de ses relations avec l’Occident. Mais le l’homme est ingérable, imprévisible. Ses rodomontades sont légendaires et lubies fantasques. Avec Kadhafi, l’esclandre n’est jamais loin. Et l’imposture une seconde nature. Sa visite, en décembre 2007, en France restera dans les annales du quinquennat du président Nicolas Sarkozy qui lui a déroulé le tapis rouge. Les promesses de contrats à 10 milliards de dollars sont devenues d’insignifiants engagements de quelques centaines de millions. Sarkozy avait bien tenté de lui vendre les fameux avions Rafale que fabrique son ami sénateur Serge Dassault, mais le "guide" libyen n’en a pas voulu. Heureusement, autrement ces avions de dernières générations auraient fait des ravages dans les rangs des rebelles du CNT mais aussi de l’Otan.
A ce propos, il est à poser la question, si l’empressement du président français à soutenir la rébellion du CNT et à jouer de son influence pour amener le Conseil de sécurité a voter la résolution 1973 ne constitue pas une revanche contre les déconvenues que lui a fait subir le "guide" libyen.
La France n’est pas la seule à lorgner sur le pétrole libyen. L’Europe entière rêvait de contrats et voulaient lui vendre des armes. En l’espèce le chef de gouvernement italien, Silvio Berlusconi a fait mieux que tout le monde. Avec la bénédiction de l’Union européenne, il a chargé les troupes de Mouammar Kadhafi de jouer les gardes-côtes pour protéger l’Europe des bateaux de migrants africains. A ce propos, des milliers de jeunes Africains ont été emprisonnés dans des camps de rétention en Libye pendant des mois, voire des années. On n’évoquera pas ici les violations des droits de l’homme dont sont victimes ces migrants. Les viols systématiques de femmes, le passage à tabac, étaient connus de l’UE. Mais qu’importe ! Pourvu que « les hordes d’Africains » n’arrivent pas sur ses côtes. Certes il a été dénoncé par les organisations de défense des droits de l’homme, mais il a toujours bénéficié du silence de l’Europe, voire son approbation à certains égards.
Seulement les peuples de la rive Sud de la Méditerranée ont décidé de prendre leur destin en main. En plein hiver de 2011, le "printemps arabe" est passé par là. Il déjà balayé Hosni Moubarak, Zine El Abidine Ben Ali. Deux potentats notoires qui bénéficiaient du soutien de l’Occident. L’heure de Mouammar Kadhafi est arrivée. Le changement est irréversible en Libye.
Sofiane Ayache
Sources : Kadhafi portrait total de René Naba
                 Le Grand Maghreb de Paul Balta  

Libye : Sarkozy exhorte Kadhafi à "renoncer sans délai" au pouvoir


Le Point.fr - Publié le 21/08/2011 à 18:53

Le chef de l'État assure le CNT du plein soutien de la France.

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Nicolas Sarkozy a "exhorté" dimanche le colonel Kadhafi "à éviter à son peuple de nouvelles souffrances inutiles en renonçant sans délai à ce qui lui reste de pouvoir", alors "que l'issue ne fait désormais plus de doute". Dans un communiqué diffusé par l'Elysée, le président français demande au colonel Kadhafi d'"ordonner immédiatement à celles de ses forces qui lui sont encore loyales de cesser le feu, de déposer les armes, de regagner leurs casernements et de se mettre à la disposition des autorités libyennes légitimes".
"Au moment où s'engagent dans la région de Tripoli, à Tripoli même, et ailleurs en Libye des événements décisifs, le président de la République salue le courage des combattants du CNT (Conseil national de transition, ndlr) et du peuple libyen qui se soulève", relève l'Elysée dans son communiqué. Nicolas Sarkozy "les assure à nouveau du plein soutien de la France pour parachever la libération de leur pays de l'oppression et de la dictature", ajoute la présidence française.
De son côté, la Maison Blanche a estimé dimanche que les jours de Mouammar Kadhafi en tant que dirigeant de la Libye étaient "comptés". Une opération des rebelles était en cours dimanche dans la capitale libyenne pour isoler le colonel Kadhafi, selon le CNT, basé à Benghazi (est). Les rebelles ont par ailleurs pris dans l'après-midi le contrôle d'une caserne aux portes de Tripoli, où ils se sont emparés d'armes et de munitions, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Libye: des rebelles Toubous se lancent dans la bataille contre Kadhafi

PUBLIÉ LE 19/08/2011 12:14 - MODIFIÉ LE 21/08/2011 À 18:15 | © 2011 AFP


Une libyenne tient un Coran lors d'une manifestation à Benghazi, le 19 août 2011.
Une libyenne tient un Coran lors d'une manifestation à Benghazi, le 19 août 2011.
Une libyenne tient un Coran lors d'une manifestation à Benghazi, le 19 août 2011. Gianluigi Guercia AFP
En prenant le contrôle d'une importante localité du Sud-Ouest libyen, dans le Sahara oriental, les Toubous, une communauté ethnique en Libye, entendent démontrer qu'ils sont partie prenante dans la révolte contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi.
Un groupe de rebelles Toubous, minorité du sud du pays, a attaqué mercredi la ville de Morzuk, dans la région désertique du Fezzan, pièce maîtresse dans le dispositif de Kadhafi et principale ligne logistique reliant Tripoli aux frontières du sud-ouest.
Morzuk était jeudi sous le contrôle de ces rebelles, qui affirment avoir saisi du matériel militaire, tué une douzaine de soldats gouvernementaux et capturé cinq officiers.
Ces informations n'ont pas été confirmées de source indépendante, dans une zone coupée du monde, à plus d'un millier de km de Tripoli, loin des lignes de front sur les côtes de la Méditerranée.
Mais l'action est d'importance, dans une région --le Fezzan-- au carrefour des routes vers le Niger, le Tchad et l'Algérie. Ce noeud de communication vital, organisé autour de la capitale régionale Sebha, est une pièce maîtresse du dispositif de Kadhafi, où sa tribu --les Guedadfa-- joue un rôle politique et économique clé.
Le groupe Toubou se fait appeler "Bataillon du bouclier du désert" et est dirigé par Barka Wardougou, selon l'un de ses représentants à Benghazi (est).
Mi-juin, ses éléments avaient pris brièvement le contrôle d'al-Qatroun, plus au sud qu'ils avaient dû évacuer peu après sous la pression de renforts venus de Sebah.
Présents dans le nord Niger et surtout le Tibesti tchadien, les Toubous sont localisés en Libye principalement autour des oasis d'al-Qatroun au sud-ouest, et de Koufra au sud-est.
Des leaders Toubous séjournent actuellement à Benghazi afin d'obtenir un soutien du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion. Les Toubous comptent un représentant au sein du CNT.
Après la Cyrénaïque (est), coeur de la révolte, puis les montagnes berbères de Nefoussa (ouest), des Toubous se lancent donc à leur tour dans la bataille.
"Toutes les régions de Libye avaient bougé jusqu'à présent, sauf le Sud. En prenant Morzuk, nous voulons envoyer un message clair à Kadhafi, montrer à nos compatriotes que nous prenons part à la révolte", explique un responsable du groupe, sous couvert d'anonymat.
Souvent méprisés des tribus arabes, les Toubous ont été instrumentalisés par Kadhafi dans les conflits au Niger et Tchad voisins.
Selon le clientélisme qui lui a si longtemps réussi, le Guide libyen leur garantissait un intéressement sur le commerce transfrontalier en échange de la stabilité de la région.
"Nous n'y avons rien gagné. Aujourd'hui nous sommes pauvres, marginalisés dans notre propre pays. C'est pourquoi nous voulons agir pour chasser Kadhafi", affirme le même responsable.
"Nous voulons notre part de la victoire, pour ensuite défendre les droits de notre minorité et oeuvrer au développement" de la région.
La représentativité du groupe, comme son efficacité à terme sur le terrain, reste à vérifier.
Ex-officier de l'armée libyenne, un moment leader d'un mouvement rebelle nigérien (les FARS) inféodé à Kadhafi, Barka Wardougou est une figure chez les Toubous. Il a également passé plusieurs années dans les geôles du régime.
"Il n'est pas question pour nous d'autonomie ou d'indépendance. Nous entendons simplement jouer notre rôle au sein de la nouvelle Libye", ajoute le même responsable.
Et de mettre en garde: le jour où Tripoli tombe, Kadhafi jouera peut-être la carte de la déstabilisation du Sud, avec ses dollars, ses réseaux, notamment chez les Touaregs, et la menace toute proche d'Al-Qaïda.
"Si on nous en donne les moyens, nous pouvons neutraliser ces réseaux et contrôler le désert", affirme le leader Toubou. "Il en va aussi de l'intérêt de l'Europe", avec le contrôle de la route des migrants sub-sahariens, et la lutte contre Al-Qaïda, dont l'influence dans le Sahara s'arrête précisément aujourd'hui aux territoires Toubous.