L’Aqmi nargue l’Afrique
Les armées africaines promptes seulement à la répression ?
(AfriSCOOP Analyse)
photo: le colonel tanja ,ex president du Niger et sa garde prétorienne.
Aqmi (Al Qaïda pour le Maghreb islamique) a une fois pour toutes établi ses quartiers dans le Sahara. Sans que la forte mobilisation des armées des pays riverains de cette zone désertique l’en dissuade. Si les forces de défense et de sécurité des Etats africains ne peuvent pas bien défendre l’intégrité territoriale des Républiques dont elles dépendent, à quoi servent-elles alors ?
Dans le processus du maintien au pouvoir en Afrique des régimes illégaux qui n’ont que pour devise l’utilisation de la force brute, les forces de défense et de sécurité de ce continent occupent une place de choix. Souvent décriée car les composantes des grandes muettes du continent le plus pauvre du monde sont régulièrement dans le collimateur des défenseurs des droits humains. En Afrique d’expression francophone, l’on a encore en mémoire le tollé provoqué par l’invitation adressée à des contingents d’armées de cette partie du continent noir pour défiler sur les Champs-Elysées, à la faveur de la commémoration par Paris du « cinquantenaire des indépendances africaines ». Sassou N’guesso, Faure Gnassingbé, Ali Ben Bongo, Idriss Déby, Joseph Kabila, Blaise Compaore, etc. sont quelques célèbres noms de personnalités de premier plan d’Afrique à avoir bénéficié de façon macabre des services des hommes en uniforme de leurs pays respectifs.
Généralement, les grandes muettes du continent noir imposent leur loi envers et contre tous en dominant des adversaires qui sont soit mal organisés, ou tout simplement en mâtant dans de grands bains de sang leurs propres populations !! Les violentes et sanglantes présidentielles organisées respectivement au Togo et au Kenya en 2005 et 2007 ont offert à ces pays l’occasion de rentrer dans le “livre Guinness des victimes” de joutes électorales en Afrique, plusieurs décennies après les indépendances africaines : au moins 500 morts au Togo et 1.500 décès au Kenya.
Si les soldatesques du continent berceau de l’humanité sont promptes et habiles pour enregistrer d’éclatantes victoires sur leurs territoires face à des populations aux mains nues mais vaillantes, pourquoi hésitent ou tardent-elles alors à mettre en déroute des terroristes patentés comme les membres d’Aqmi ? Il est évident que le bras armé d’Al Qaïda en Afrique bénéficie de solides complicités dans ses zones d’activité du Sahara. Cependant, pourquoi les armées non républicaines qui peuplent le continent noir ne s’investissent-elles pas, avec leurs massifs équipements, dans la traque des disciples de Ben Laden dans la vaste zone désertique à cheval sur l’Afrique sub-saharienne et le Maghreb ? Mêmes des soldats yankees et européens semblent faire face à une quadrature du cercle dans le cadre de l’énigme Aqmi !! Un peu comme les forces coalisées se sont ensablées en Afghanistan depuis le lancement de l’Opération « Liberté immuable » en 2001 pour chasser les Talibans hors de Kaboul et du pays d’Hamid Karzai.
Face à leurs populations, les contingents des armées africaines se comportent comme des Goliath ! Ils ont toutefois « trouver garçon » face aux éléments d’Aqmi. Bomber le torse à l’égard des opposants politiques et de ses compatriotes et ne pas être à même de dessiner et de mettre en exécution des tactiques militaires contre des islamistes à tous crins est tout simplement et purement la marque de l’incompétence criarde des grandes muettes d’Afrique. De la Tunisie au Zimbabwe, de la Guinée-Bissau en Ethiopie, les militaires africains ne sont aptes qu’à une seule et même chose : faire obstacle à des processus pacifiques de dévolution du pouvoir.
TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
jeudi 7 octobre 2010
Tension dans la bande Sahelo-Saharienne : La guerre est-elle imminente?
Tension dans la bande Sahelo-Saharienne : La guerre est-elle imminente?
Ciwara Info, 07/10/2010
Mali
photo/armée malienne
Depuis quelques jours l’armée mauritanienne équipée et appuyée techniquement par la France, a entamé des exercices intensifs d’entraînement. Elle préparerait un assaut imminent contre le mouvement d’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) qui a enlevé le mois dernier 7 mineurs d’uranium d’AREVA au Niger dont 5 Français, un Togolais et un Malgache.
L’armée mauritanienne devenue le bras armé de la France de Sarkozy se tient prête pour déclencher une guerre qui risque d’embraser toute la bande sahélo saharienne. On estime que des milliers de personnes doivent être tuées comme en Afghanistan et en Irak, pour asseoir la politique de dissuasion et d’impérialisme Sarkozystes.
En effet, il est très difficile de traquer les présumés membres de l’AQMI. Le cas du français Michel Germaneau tué en août dernier après une tentative de sauvetage militaire, en est un exemple. La France avec tout ce qu’elle appelle technologie de pointe et satellite, n’arrive toujours pas à localiser les otages et leurs ravisseurs. Procédant à une exhibition de force, plus d’une cinquantaine de militaires Français ont vite débarqué au Niger, au lendemain de l’enlèvement des travailleurs de la société AREVA.
Mais la dissuasion n’ayant fait aucun effet escompté sur les ravisseurs, Sarkozy a un peu fléchi. Son ministre de la défense Hervé Morin a vite commencé à parler d’ouverture pour la négociation. Il s’était même dit à l’attente d’une annonce de rançon de la part des ravisseurs. Mais ce revirement était un prétexte pour Paris de se mettre à l’abri de tout jugement de l’opinion publique au cas où ça tournerait mal pour leurs ressortissants devenus introuvables.
Ces derniers, selon certaine source, seraient transférés au nord-est du Mali. Au nom d’une présumée lutte contre le terrorisme, la Mauritanie appuyée par la France veut entrer en guerre. Pour se faire, elle violerait le territoire de certains pays notamment le Mali. L’Algérie, pour sa part, a montré sa réticence par rapport à l’atteinte à son intégrité territoriale par des armées étrangères. Elle a d’ailleurs toujours défendu ce droit fondamental. Or, le Mali a déjà accepté un raid meurtrier sur son sol avec toutes ses conséquences. La Mauritanie est, aujourd’hui, chouchoutée par la France comme l’Irak l’était par les Etats-Unis d’Amérique dans les années 80 pour combattre l’Iran. Ce qui la pousse à venir chez nous.
Idem, pour Ben Laden qui avait été soutenu par l’Amérique en vue de combattre l’Union soviétique en Afghanistan. Mais on a vu comment les deux cas se sont terminés. Maintenant, c’est le président français Nicolas Sarkozy qui veut instituer sa guerre en Afrique. Il veut recoloniser la zone qui est dans sa ligne de mire, mais aussi aura l’occasion de recruter des militaires exactement comme Bush l’a fait pour réduire le taux de chômage chez lui.
Ainsi, Sarkozy résoudra le problème des chômeurs français. Ce faisant, les citoyens de Sarkozy n’auront rien à craindre car, le champ de bataille est loin de chez eux et les premiers fantassins en ligne de front sont des soldats mauritaniens. La politique de la France viserait-elle à déstabiliser toute la bande sahélo saharienne? Ou veut-elle avoir accès aux différentes ressources que regorge cette vaste zone désertique en Afrique? Les questions méritent d’être posées.
Quel qu’il en soit, notre territoire est devenu une passoire où chacun peut y frayer son chemin sans s’inquiéter. Nos autorités doivent tout de suite dire non à cette violation flagrante et à l’expansionnisme du président Sarkozy. Beaucoup d’africains ont été tué en France par des bandits, personne n’y a envoyé des commandos pour se faire justice. Nous aussi, tenons à notre souveraineté nationale et à notre justice. Que la France laisse les Africains gérer souverainement leur problème. Nous ne voulons ni ingérence encore moins soumission.
A suivre…
Issa Santara
Ciwara Info, 07/10/2010
Mali
photo/armée malienne
Depuis quelques jours l’armée mauritanienne équipée et appuyée techniquement par la France, a entamé des exercices intensifs d’entraînement. Elle préparerait un assaut imminent contre le mouvement d’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) qui a enlevé le mois dernier 7 mineurs d’uranium d’AREVA au Niger dont 5 Français, un Togolais et un Malgache.
L’armée mauritanienne devenue le bras armé de la France de Sarkozy se tient prête pour déclencher une guerre qui risque d’embraser toute la bande sahélo saharienne. On estime que des milliers de personnes doivent être tuées comme en Afghanistan et en Irak, pour asseoir la politique de dissuasion et d’impérialisme Sarkozystes.
En effet, il est très difficile de traquer les présumés membres de l’AQMI. Le cas du français Michel Germaneau tué en août dernier après une tentative de sauvetage militaire, en est un exemple. La France avec tout ce qu’elle appelle technologie de pointe et satellite, n’arrive toujours pas à localiser les otages et leurs ravisseurs. Procédant à une exhibition de force, plus d’une cinquantaine de militaires Français ont vite débarqué au Niger, au lendemain de l’enlèvement des travailleurs de la société AREVA.
Mais la dissuasion n’ayant fait aucun effet escompté sur les ravisseurs, Sarkozy a un peu fléchi. Son ministre de la défense Hervé Morin a vite commencé à parler d’ouverture pour la négociation. Il s’était même dit à l’attente d’une annonce de rançon de la part des ravisseurs. Mais ce revirement était un prétexte pour Paris de se mettre à l’abri de tout jugement de l’opinion publique au cas où ça tournerait mal pour leurs ressortissants devenus introuvables.
Ces derniers, selon certaine source, seraient transférés au nord-est du Mali. Au nom d’une présumée lutte contre le terrorisme, la Mauritanie appuyée par la France veut entrer en guerre. Pour se faire, elle violerait le territoire de certains pays notamment le Mali. L’Algérie, pour sa part, a montré sa réticence par rapport à l’atteinte à son intégrité territoriale par des armées étrangères. Elle a d’ailleurs toujours défendu ce droit fondamental. Or, le Mali a déjà accepté un raid meurtrier sur son sol avec toutes ses conséquences. La Mauritanie est, aujourd’hui, chouchoutée par la France comme l’Irak l’était par les Etats-Unis d’Amérique dans les années 80 pour combattre l’Iran. Ce qui la pousse à venir chez nous.
Idem, pour Ben Laden qui avait été soutenu par l’Amérique en vue de combattre l’Union soviétique en Afghanistan. Mais on a vu comment les deux cas se sont terminés. Maintenant, c’est le président français Nicolas Sarkozy qui veut instituer sa guerre en Afrique. Il veut recoloniser la zone qui est dans sa ligne de mire, mais aussi aura l’occasion de recruter des militaires exactement comme Bush l’a fait pour réduire le taux de chômage chez lui.
Ainsi, Sarkozy résoudra le problème des chômeurs français. Ce faisant, les citoyens de Sarkozy n’auront rien à craindre car, le champ de bataille est loin de chez eux et les premiers fantassins en ligne de front sont des soldats mauritaniens. La politique de la France viserait-elle à déstabiliser toute la bande sahélo saharienne? Ou veut-elle avoir accès aux différentes ressources que regorge cette vaste zone désertique en Afrique? Les questions méritent d’être posées.
Quel qu’il en soit, notre territoire est devenu une passoire où chacun peut y frayer son chemin sans s’inquiéter. Nos autorités doivent tout de suite dire non à cette violation flagrante et à l’expansionnisme du président Sarkozy. Beaucoup d’africains ont été tué en France par des bandits, personne n’y a envoyé des commandos pour se faire justice. Nous aussi, tenons à notre souveraineté nationale et à notre justice. Que la France laisse les Africains gérer souverainement leur problème. Nous ne voulons ni ingérence encore moins soumission.
A suivre…
Issa Santara
AQMI : Les sept otages devenus des boucliers humains
AQMI : Les sept otages devenus des boucliers humains
L'Indépendant, 07/10/2010
Mali
photo/Aqmi
La rivalité farouche entre les deux plus grands chefs de guerre déclarés d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Abou Zeid du front sud et Mokhtar Belmokhtar du front nord, est en train de pénaliser lourdement l'organisation terroriste, aujourd'hui obligée de se replier dans ses bases arrières, sous la double pression française et mauritanienne.
En effet, après avoir organisé des opérations qui frisent la provocation du Mali et de la Mauritanie dans la zone du nord du Mali, pour défier Mokhtar Belmokhtar dans son propre fief, Abou Zeid, dans ses ambitions démesurées de devenir le chef incontesté de la centrale terroriste dans la bande sahélo-saharienne, est monté lui-même au front pour kidnapper les sept employés d'Areva qui travaillaient dans la mine d'Arlit au Niger. Le nombre d'otages qu'il détient actuellement est très significatif car ce chiffre renvoie au bilan des pertes en vies humaines d'AQMI lors du raid franco-mauritanien du 22 juillet dernier. En effet, l'on se rappelle que les terroristes du désert avaient promis de venger leurs frères disparus et à travers l'enlèvement des employés d'Areva, Abou Zeid a voulu prouver aux grands patrons de l'organisation mondiale Al Qaïda, nichés au Pakistan, qu'il mérite d'être reconnu comme le seul vrai chef d'AQMI.
Ces agitations imprudentes de l'Algérien Abou Zeid, de son vrai nom Abid Hamadou, né le 15 décembre 1965, sonnent comme une somme d'erreurs tactiques qui sont en train de se retourner contre AQMI dont les mouvements sont actuellement réduits à un petit périmètre montagneux, dans un bled perdu entre le Mali et le Niger.
Effectivement, le front sud d'AQMI dirigé par Mokhtar Belmokhtar a subi de lourdes pertes dans son dernier accrochage avec l'armée mauritanienne qui était appuyée par un détachement de l'armée malienne. Les soldats mauritaniens, actuellement bien positionnés dans la région de Tombouctou, au nord du Mali, ont presque délogé de la zone les combattants terroristes obligés de se terrer et d'user de la ruse pour essayer d'attirer les forces mauritaniennes vers eux, en les enfonçant dans le désert. Ce que ces derniers rechignent à faire et préfèrent survoler la zone pour procéder à des frappes aériennes chirurgicales au besoin.
L'on se rappelle effectivement que lors du dernier accrochage entre les troupes de Nouakchott et celles d'AQMI, il a fallu l'intervention urgente des militaires maliens pour tirer leurs collègues mauritaniens de la tenaille terroriste. Englués dans le désert, suite à une panne sèche de carburant, les militaires mauritaniens n'ont pu que subir les tirs nourris des combattants d'AQMI. Ce qui explique les nombreux blessés mauritaniens, dont six grièvement, évacués par l'armée malienne à l'hôpital de Tombouctou. Les stratèges de Nouakchott en ont tiré les enseignements pour changer leur dispositif en occupant le terrain de façon à couper à Mokhtar Belmokhtar et ses combattants de toute source d'approvisionnement en nourriture et carburant à partir de Tombouctou et environs, les poussant à leur tour à s'enfoncer dans le désert, pour se rapprocher de la zone du front nord, où ils sont traqués par l'armée française, dont les avions de reconnaissance ne cessent de les survoler et de renseigner le groupe d'élite basé au Niger et prêt à intervenir à tout moment. En d'autres termes, la liberté de mouvement du groupe de Mokhtar Belmokhtar est actuellement limité.
Du côté du front nord d'AQMI, Abou Zeid sait qu'il est pris en repérage par l'armée française appuyé par les services de renseignements américains. Le périmètre dans lequel il se trouve retranché avec les otages est bien identifié. Deux écueils seulement empêchent l'armée française de déclencher les hostilités. D'abord, suite au refus du Mali d'abriter la force spéciale française de 80 hommes sur son territoire, celle-ci est obligée de se baser au Niger, se trouvant ainsi à plus de mille km de la zone ciblée. Ce qui leur pose un problème d'efficacité. Ensuite, tant que les otages sont entre les mains de l'impulsif et très imprévisible Abou Zeid, la prudence est de mise du côté de Paris qui évitera de commettre le moindre faux pas.
Cette donne pousse Abou Zeid à prendre son temps, le temps d'évaluer correctement la situation et de mettre en place un plan de sortie de l'étau qui se resserre de plus en plus autour de lui. Raison pour laquelle, malgré la disponibilité affichée par Sarkozy pour négocier et faire libérer ses ressortissants actuellement détenus par AQMI, Abou ne répond pas. Il est conscient que la France veut tout simplement extraire ses ressortissants de ses griffes pour ensuite lui déclarer une guerre sans précédent, dans le cadre d'une coalition internationale anti-AQMI en gestation. Réputé grand stratège, le chef terroriste se sert actuellement des otages comme bouclier humain, en attendant d'y voir plus clair.
Amadou Bamba NIANG
L'Indépendant, 07/10/2010
Mali
photo/Aqmi
La rivalité farouche entre les deux plus grands chefs de guerre déclarés d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Abou Zeid du front sud et Mokhtar Belmokhtar du front nord, est en train de pénaliser lourdement l'organisation terroriste, aujourd'hui obligée de se replier dans ses bases arrières, sous la double pression française et mauritanienne.
En effet, après avoir organisé des opérations qui frisent la provocation du Mali et de la Mauritanie dans la zone du nord du Mali, pour défier Mokhtar Belmokhtar dans son propre fief, Abou Zeid, dans ses ambitions démesurées de devenir le chef incontesté de la centrale terroriste dans la bande sahélo-saharienne, est monté lui-même au front pour kidnapper les sept employés d'Areva qui travaillaient dans la mine d'Arlit au Niger. Le nombre d'otages qu'il détient actuellement est très significatif car ce chiffre renvoie au bilan des pertes en vies humaines d'AQMI lors du raid franco-mauritanien du 22 juillet dernier. En effet, l'on se rappelle que les terroristes du désert avaient promis de venger leurs frères disparus et à travers l'enlèvement des employés d'Areva, Abou Zeid a voulu prouver aux grands patrons de l'organisation mondiale Al Qaïda, nichés au Pakistan, qu'il mérite d'être reconnu comme le seul vrai chef d'AQMI.
Ces agitations imprudentes de l'Algérien Abou Zeid, de son vrai nom Abid Hamadou, né le 15 décembre 1965, sonnent comme une somme d'erreurs tactiques qui sont en train de se retourner contre AQMI dont les mouvements sont actuellement réduits à un petit périmètre montagneux, dans un bled perdu entre le Mali et le Niger.
Effectivement, le front sud d'AQMI dirigé par Mokhtar Belmokhtar a subi de lourdes pertes dans son dernier accrochage avec l'armée mauritanienne qui était appuyée par un détachement de l'armée malienne. Les soldats mauritaniens, actuellement bien positionnés dans la région de Tombouctou, au nord du Mali, ont presque délogé de la zone les combattants terroristes obligés de se terrer et d'user de la ruse pour essayer d'attirer les forces mauritaniennes vers eux, en les enfonçant dans le désert. Ce que ces derniers rechignent à faire et préfèrent survoler la zone pour procéder à des frappes aériennes chirurgicales au besoin.
L'on se rappelle effectivement que lors du dernier accrochage entre les troupes de Nouakchott et celles d'AQMI, il a fallu l'intervention urgente des militaires maliens pour tirer leurs collègues mauritaniens de la tenaille terroriste. Englués dans le désert, suite à une panne sèche de carburant, les militaires mauritaniens n'ont pu que subir les tirs nourris des combattants d'AQMI. Ce qui explique les nombreux blessés mauritaniens, dont six grièvement, évacués par l'armée malienne à l'hôpital de Tombouctou. Les stratèges de Nouakchott en ont tiré les enseignements pour changer leur dispositif en occupant le terrain de façon à couper à Mokhtar Belmokhtar et ses combattants de toute source d'approvisionnement en nourriture et carburant à partir de Tombouctou et environs, les poussant à leur tour à s'enfoncer dans le désert, pour se rapprocher de la zone du front nord, où ils sont traqués par l'armée française, dont les avions de reconnaissance ne cessent de les survoler et de renseigner le groupe d'élite basé au Niger et prêt à intervenir à tout moment. En d'autres termes, la liberté de mouvement du groupe de Mokhtar Belmokhtar est actuellement limité.
Du côté du front nord d'AQMI, Abou Zeid sait qu'il est pris en repérage par l'armée française appuyé par les services de renseignements américains. Le périmètre dans lequel il se trouve retranché avec les otages est bien identifié. Deux écueils seulement empêchent l'armée française de déclencher les hostilités. D'abord, suite au refus du Mali d'abriter la force spéciale française de 80 hommes sur son territoire, celle-ci est obligée de se baser au Niger, se trouvant ainsi à plus de mille km de la zone ciblée. Ce qui leur pose un problème d'efficacité. Ensuite, tant que les otages sont entre les mains de l'impulsif et très imprévisible Abou Zeid, la prudence est de mise du côté de Paris qui évitera de commettre le moindre faux pas.
Cette donne pousse Abou Zeid à prendre son temps, le temps d'évaluer correctement la situation et de mettre en place un plan de sortie de l'étau qui se resserre de plus en plus autour de lui. Raison pour laquelle, malgré la disponibilité affichée par Sarkozy pour négocier et faire libérer ses ressortissants actuellement détenus par AQMI, Abou ne répond pas. Il est conscient que la France veut tout simplement extraire ses ressortissants de ses griffes pour ensuite lui déclarer une guerre sans précédent, dans le cadre d'une coalition internationale anti-AQMI en gestation. Réputé grand stratège, le chef terroriste se sert actuellement des otages comme bouclier humain, en attendant d'y voir plus clair.
Amadou Bamba NIANG
mercredi 6 octobre 2010
Niger : les Touaregs de l’isolement à la suspicion
Libération (France) 4 octobre 2010
Niger : les Touaregs de l’isolement à la suspicion
Par SABINE GRANDADAM Correspondance à Niamey
mercredi 6 octobre 2010
Reportage - Depuis l’enlèvement de 7 étrangers, une frange de cette minorité, en proie à un malaise social après la rébellion de 2007, est suspectée de travailler pour Aqmi.
« Mon ami, tu ne dois pas aller dans le Nord. Je ne peux plus te couvrir. » A sa descente de l’avion à Niamey, quelques heures seulement après la prise d’otages d’Arlit, dans la nuit du 15 au 16 septembre, un Français reçoit cet aveu d’impuissance de l’un de ses amis touaregs venus l’accueillir et supposés le convoyer jusqu’à une grande fête touareg qui doit se tenir dans le désert, au nord d’Agadez. Ce Français est le patron de Point-Afrique, Maurice Freund, qui avait jusque-là maintenu contre vents et marées des vols et des séjours dans le nord du Niger, tout comme dans le désert malien et en Mauritanie. Une autre Française, Géraldine, jeune infirmière venue de France pour l’occasion et déjà en route vers le Nord en compagnie d’amis touaregs, est stoppée net. Retour impératif à Niamey sur ordre de ses protecteurs.
C’est la consternation au sein de la communauté touareg. Traditionnellement, ils sont les « seigneurs » de ces territoires du Nord, et par conséquent les garants de la sécurité de la population et de leurs visiteurs. Manifestement, ce n’est plus le cas, et les Touaregs sont pris de court par l’escalade du terrorisme dans la région sahélienne. « Depuis le discours vengeur de Nicolas Sarkozy [après l’annonce de l’exécution de l’otage Michel Germaneau en juillet, ndlr], nous nous attendions à des représailles très violentes », reconnaît Serge Hilpron, fondateur de Radio Nomade qui a son siège à Agadez.
Une question lancinante est dans tous les esprits : des Touaregs sont-ils impliqués dans les enlèvements revendiqués par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) ? Ces derniers jours, la polémique a enflé dans les médias. « Beaucoup de jeunes Touaregs n’ont pas d’autre avenir que mettre le bazar en s’impliquant dans les trafics en tout genre ou aux côtés des extrémistes », lançait avec amertume, le jour des enlèvements, Maman Abou, patron touareg de l’hebdomadaire le Républicain à Niamey. « C’est la suite logique d’un problème touareg mal ou pas réglé. »
Dénuement. La rébellion touareg au Niger, qui a redémarré en 2007, s’est achevée fin 2009 sans véritable solution, estiment la plupart des intéressés, qui se vivent comme des citoyens de seconde zone. « Le réel problème est l’absence de partage des décisions entre le gouvernement et les Touaregs en ce qui concerne le territoire de ces derniers », explique Abdoulahi Attayoub, président de Temoust.org, un site internet destiné à faire connaître la condition touareg. « Les Touaregs sont amers de constater que personne, et en particulier ni la France ni l’Algérie, ne lève le petit doigt pour exiger un règlement politique de la question, estime Abdoulahi. Et pourtant des solutions existent à l’insécurité dans la région : il faut créer des unités militaires touaregs avec un commandement décentralisé doté de larges responsabilités. »
La perception du problème est différente dans le sud du pays, à Niamey notamment. « Aucun conflit ethnique n’oppose les populations sonraïs ou djermas du Niger aux Touaregs, souligne d’emblée un chef d’entreprise de la capitale. Nous avons toujours vécu en bonne intelligence. Mais en tant que citoyens du même pays, nous sommes parfois agacés par l’insatisfaction affichée par les Touaregs. Après la rébellion, ils se sont vus proposer des postes dans toute la fonction publique, y compris dans l’armée. Cela ne leur suffit pas. »
Reste qu’un million et demi de Touaregs continuent de vivre dans le plus grand dénuement. Excepté l’activité minière, le tourisme a été, depuis une dizaine d’années, la principale ressource de ces régions du Sahara. « Près de 45 000 touristes français se rendaient chaque année dans le sud algérien, à Agadez au Niger, dans le nord du Mali et dans le désert mauritanien », rapporte Maurice Freund, qui a annoncé, la mort dans l’âme, l’annulation de la plupart de ces destinations après l’enlèvement d’Arlit. « Et, avec les retombées du tourisme, chaque voyageur faisait vivre toute une famille pendant un an. »
Aujourd’hui, ces populations sont à nouveau isolées. La tentation de sombrer dans l’illégalité n’en devient que plus forte. Sont aussi visés, au sein même de la communauté touareg, certains chefs de la dernière rébellion qui se seraient partagé l’argent versé par la Libye pour mettre un terme au conflit en 2009 : un pactole, estimé entre un et cinq millions d’euros, et qui n’aurait bénéficié qu’à une poignée d’hommes circulant désormais à bord de somptueux 4 x 4… Les simples bergers ou chameliers n’ont, pour leur part, rien vu de cette manne. « C’est un désastre qui ne peut qu’encourager les jeunes, désœuvrés et sans moyens, à se livrer au banditisme, commente Abdoulahi. Cet argent a entretenu des divisions dans une communauté dont les revendications n’ont pas été entendues. » Au sein de la dernière rébellion, qui a regroupé jusqu’à 4 000 hommes en armes, la cohésion des débuts a fait place au règne du chacun pour soi. La plupart des armes sont restées dans la nature avec toutes les dérives que cela implique…
Certains s’interrogent aussi sur l’utilisation des subsides versés par Areva pour le « développement durable » dans la région d’Arlit : 6 millions d’euros par an donnés aux collectivités locales, sans compter 15% des recettes minières, théoriquement affectées à la région par l’Etat. Et dont les bienfaits ne sautent pas aux yeux…
Prédicateurs. Malgré tout, les Touaregs ne semblent pas prêts à se compromettre avec n’importe qui, notamment Aqmi, ni à se laisser gagner aisément par le discours religieux radical. « Ce n’est pas dans nos gènes, avance Serge Hilpron. Les Touaregs ont bien une mentalité guerrière, qui glorifie les actes de bravoure, reconnaissons-le ! En revanche, un autre aspect de cette mentalité interdit de commettre un acte tel que kidnapper quelqu’un pour le livrer contre de l’argent. C’est totalement contraire à notre culture. »
Les rumeurs se multiplient sur la présence de prédicateurs pakistanais et arabes radicaux dans le Sahara. Dominique Thomas, chercheur à l’Institut d’études de l’islam et des sociétés du monde musulman, à Paris, ne croit pas « à un endoctrinement de la population touareg par des ONG caritatives telles qu’Islamic Relief, d’origine saoudienne, dont on parle dans le nord du Mali. Ces mouvements sont là pour faire un travail d’assistance auprès des populations pauvres, mais leur prédication n’est pas jihadiste et ils n’appellent pas à la lutte armée comme Aqmi ». Si des Touaregs sont tentés par Al-Qaeda, le phénomène restemarginal. Même si, relève Dominique Thomas, la liste des combattants tués dans un raid des armées mauritanienne et française contre Aqmi le 22 juillet et publiée sur un site jihadiste « comporte quatre Azawads [Touaregs,ndlr] ».
Niger : les Touaregs de l’isolement à la suspicion
Par SABINE GRANDADAM Correspondance à Niamey
mercredi 6 octobre 2010
Reportage - Depuis l’enlèvement de 7 étrangers, une frange de cette minorité, en proie à un malaise social après la rébellion de 2007, est suspectée de travailler pour Aqmi.
« Mon ami, tu ne dois pas aller dans le Nord. Je ne peux plus te couvrir. » A sa descente de l’avion à Niamey, quelques heures seulement après la prise d’otages d’Arlit, dans la nuit du 15 au 16 septembre, un Français reçoit cet aveu d’impuissance de l’un de ses amis touaregs venus l’accueillir et supposés le convoyer jusqu’à une grande fête touareg qui doit se tenir dans le désert, au nord d’Agadez. Ce Français est le patron de Point-Afrique, Maurice Freund, qui avait jusque-là maintenu contre vents et marées des vols et des séjours dans le nord du Niger, tout comme dans le désert malien et en Mauritanie. Une autre Française, Géraldine, jeune infirmière venue de France pour l’occasion et déjà en route vers le Nord en compagnie d’amis touaregs, est stoppée net. Retour impératif à Niamey sur ordre de ses protecteurs.
C’est la consternation au sein de la communauté touareg. Traditionnellement, ils sont les « seigneurs » de ces territoires du Nord, et par conséquent les garants de la sécurité de la population et de leurs visiteurs. Manifestement, ce n’est plus le cas, et les Touaregs sont pris de court par l’escalade du terrorisme dans la région sahélienne. « Depuis le discours vengeur de Nicolas Sarkozy [après l’annonce de l’exécution de l’otage Michel Germaneau en juillet, ndlr], nous nous attendions à des représailles très violentes », reconnaît Serge Hilpron, fondateur de Radio Nomade qui a son siège à Agadez.
Une question lancinante est dans tous les esprits : des Touaregs sont-ils impliqués dans les enlèvements revendiqués par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) ? Ces derniers jours, la polémique a enflé dans les médias. « Beaucoup de jeunes Touaregs n’ont pas d’autre avenir que mettre le bazar en s’impliquant dans les trafics en tout genre ou aux côtés des extrémistes », lançait avec amertume, le jour des enlèvements, Maman Abou, patron touareg de l’hebdomadaire le Républicain à Niamey. « C’est la suite logique d’un problème touareg mal ou pas réglé. »
Dénuement. La rébellion touareg au Niger, qui a redémarré en 2007, s’est achevée fin 2009 sans véritable solution, estiment la plupart des intéressés, qui se vivent comme des citoyens de seconde zone. « Le réel problème est l’absence de partage des décisions entre le gouvernement et les Touaregs en ce qui concerne le territoire de ces derniers », explique Abdoulahi Attayoub, président de Temoust.org, un site internet destiné à faire connaître la condition touareg. « Les Touaregs sont amers de constater que personne, et en particulier ni la France ni l’Algérie, ne lève le petit doigt pour exiger un règlement politique de la question, estime Abdoulahi. Et pourtant des solutions existent à l’insécurité dans la région : il faut créer des unités militaires touaregs avec un commandement décentralisé doté de larges responsabilités. »
La perception du problème est différente dans le sud du pays, à Niamey notamment. « Aucun conflit ethnique n’oppose les populations sonraïs ou djermas du Niger aux Touaregs, souligne d’emblée un chef d’entreprise de la capitale. Nous avons toujours vécu en bonne intelligence. Mais en tant que citoyens du même pays, nous sommes parfois agacés par l’insatisfaction affichée par les Touaregs. Après la rébellion, ils se sont vus proposer des postes dans toute la fonction publique, y compris dans l’armée. Cela ne leur suffit pas. »
Reste qu’un million et demi de Touaregs continuent de vivre dans le plus grand dénuement. Excepté l’activité minière, le tourisme a été, depuis une dizaine d’années, la principale ressource de ces régions du Sahara. « Près de 45 000 touristes français se rendaient chaque année dans le sud algérien, à Agadez au Niger, dans le nord du Mali et dans le désert mauritanien », rapporte Maurice Freund, qui a annoncé, la mort dans l’âme, l’annulation de la plupart de ces destinations après l’enlèvement d’Arlit. « Et, avec les retombées du tourisme, chaque voyageur faisait vivre toute une famille pendant un an. »
Aujourd’hui, ces populations sont à nouveau isolées. La tentation de sombrer dans l’illégalité n’en devient que plus forte. Sont aussi visés, au sein même de la communauté touareg, certains chefs de la dernière rébellion qui se seraient partagé l’argent versé par la Libye pour mettre un terme au conflit en 2009 : un pactole, estimé entre un et cinq millions d’euros, et qui n’aurait bénéficié qu’à une poignée d’hommes circulant désormais à bord de somptueux 4 x 4… Les simples bergers ou chameliers n’ont, pour leur part, rien vu de cette manne. « C’est un désastre qui ne peut qu’encourager les jeunes, désœuvrés et sans moyens, à se livrer au banditisme, commente Abdoulahi. Cet argent a entretenu des divisions dans une communauté dont les revendications n’ont pas été entendues. » Au sein de la dernière rébellion, qui a regroupé jusqu’à 4 000 hommes en armes, la cohésion des débuts a fait place au règne du chacun pour soi. La plupart des armes sont restées dans la nature avec toutes les dérives que cela implique…
Certains s’interrogent aussi sur l’utilisation des subsides versés par Areva pour le « développement durable » dans la région d’Arlit : 6 millions d’euros par an donnés aux collectivités locales, sans compter 15% des recettes minières, théoriquement affectées à la région par l’Etat. Et dont les bienfaits ne sautent pas aux yeux…
Prédicateurs. Malgré tout, les Touaregs ne semblent pas prêts à se compromettre avec n’importe qui, notamment Aqmi, ni à se laisser gagner aisément par le discours religieux radical. « Ce n’est pas dans nos gènes, avance Serge Hilpron. Les Touaregs ont bien une mentalité guerrière, qui glorifie les actes de bravoure, reconnaissons-le ! En revanche, un autre aspect de cette mentalité interdit de commettre un acte tel que kidnapper quelqu’un pour le livrer contre de l’argent. C’est totalement contraire à notre culture. »
Les rumeurs se multiplient sur la présence de prédicateurs pakistanais et arabes radicaux dans le Sahara. Dominique Thomas, chercheur à l’Institut d’études de l’islam et des sociétés du monde musulman, à Paris, ne croit pas « à un endoctrinement de la population touareg par des ONG caritatives telles qu’Islamic Relief, d’origine saoudienne, dont on parle dans le nord du Mali. Ces mouvements sont là pour faire un travail d’assistance auprès des populations pauvres, mais leur prédication n’est pas jihadiste et ils n’appellent pas à la lutte armée comme Aqmi ». Si des Touaregs sont tentés par Al-Qaeda, le phénomène restemarginal. Même si, relève Dominique Thomas, la liste des combattants tués dans un raid des armées mauritanienne et française contre Aqmi le 22 juillet et publiée sur un site jihadiste « comporte quatre Azawads [Touaregs,ndlr] ».
Enlèvement des français au nord Niger : Attention au complot !
Enlèvement des français au nord Niger : Attention au complot !
20 Septembre 2010 Aïr Info Editos
Au secours ! Un grand complot se trame sur le dos du Niger.
photo:feu Mano Dayak devant la celèbre mosquée d'Agadez
Ce qui s’est passé à Arlit dans la nuit du mercredi au jeudi 16 septembre prend une sale tournure pour le Niger et les Nigériens, pour leur amour-propre et leur souveraineté. C’est comme si une machine de diabolisation de l’image du Niger et celle d’une frange de sa population était en branle pour servir et légaliser des intérêts impérialistes qui ne disent pas leur nom.
Depuis l’enlèvement spectaculaire de cinq Français et de leurs deux collaborateurs africains à Arlit, des médias occidentaux et autres oiseaux de mauvais augure ne cessent de jeter l’opprobre sur notre vaillante armée ; sur nos frères touaregs et, le comble, sur notre système de sécurité. Même les sociétés de gardiennage appartenant à des ex-chefs rebelles ne sont pas épargnées !
À son corps défendant, le Niger subit de plein fouet les conséquences d’une guerre qui ne le regarde point ! Une guerre d’intérêts inavoués entre les « fous de Dieu » et « les gourmands d’uranate ». Parce que la France de Sarkozy et Aqmi ont un problème à régler entre eux, ils choisissent curieusement le terrain Niger pour s’affronter, portant de ce fait un rude coup à la stabilité de notre cher pays et surtout à la survie d’une région alanguie par des années d’insécurité.
Qui en veut réellement aux intérêts de la France au Niger ? Qui a intérêt à ce qu’il y ait désordre dans la partie septentrionale de notre pays ? Est-ce que réellement la France et ses alliés veulent en finir avec le phénomène Aqmi au Sahel ?
Pour preuve, au lieu de critiquer la négligence et l’imprudence de la société française AREVA, des personnalités françaises n’ont pas hésité à jeter leur fiel sur la défense sécuritaire au Niger et sur les ex-combattants touaregs, qu’ils qualifient à tort de « complicités locales » ! Les Touaregs ne sont pas des terroristes. Non ! Ils ne sont pas non plus complices des terroristes ! Non encore ! Il faut absolument que l’amalgame qui se fait sur cette affaire s’arrête. Pourquoi veut-on absolument faire croire que la région d’Agadez est invivable maintenant alors qu’elle a servie pendant plus de quarante ans d’espace libre et tranquille à une France prédatrice de notre uranium ? Pourquoi l’impossibilité de cette exploitation commence curieusement au moment où le Niger souverain diversifie ses partenaires ? Qui a intérêt aujourd’hui à ce que l’ordre défaille au nord Niger ? En tous cas, pas les autorités de notre pays et encore moins ces populations meurtries !
Ceux qui veulent aujourd’hui que le désordre s’installe sont ailleurs ! Ils ne sont ni Nigériens ni amis des Nigériens ! Voilà pourquoi, une dynamique est en marche : celle de ternir l’image de ce beau pays qu’est le Niger.
En jetant l’opprobre sur les touaregs d’Agadez en particulier et le Niger en général, un lobby sans foi ni loi veut rendre notre pays infréquentable aux autres amis du Niger pour protéger ses arrières, c'est-à-dire ses intérêts tapis sous le sol d’Agadez.
Des indicateurs sont là pour le prouver : Agadez est passée de la zone orange à la zone rouge. Tous les Français qui travaillent à Arlit ont quitté. Presque tous les pays occidentaux interdisent la destination Agadez par crainte de représailles terroristes.
Qui nous dit aujourd’hui que certaines sociétés minières œuvrant au Niger et Aqmi n’ont pas le même objectif ? Celui de déstabiliser notre région pour empêcher que des nouvelles sociétés exploitent un périmètre légalement acquis ?
Après cette phase de diabolisation de la région d’Agadez, qui s’opposera demain à ce que des militaires étrangers au nom de la prétendue sécurité de leurs concitoyens installent leur base quelque part dans l’Aïr ou le Ténéré ? Qui trouvera à redire au Niger si, au nom de la lutte contre les terroristes d’Aqmi, des services de renseignement extérieurs violent jusqu’à l’intimité des campements nomades ? On comprendra trop tard que cette présence, outre qu’elle ait aliéné notre souveraineté, a sapé aussi ce beau projet d’intégration sous-régionale si cher à nos pays qui se matérialise par le biais de la route transsaharienne !
En un mot, il serait bien de se demander si la lutte contre Aqmi et sa nébuleuse n’est pas un bon prétexte pour faire d’Agadez une nouvelle base militaire étrangère ?
Tous ces kidnappings, toutes ces frappes des grottes d’Aqmi, le sacrifice de Germaneau, le tapage médiatique autour de ces enlèvements ne militent-ils pas pour une seule chose : le contrôle de nos ressources minières par des pays étrangers ? En diabolisant notre pays, on en fera très facilement ensuite une nouvelle colonie où régnera un seul ou deux maîtres, avides de pétrole et d’uranate !
Nigériens de tous bords, disons non à ce complot qui n’est que le résultat de manipulations et d'ingérences voulant aliéner à jamais notre droit à la souveraineté nationale.
Salif Bah
20 Septembre 2010 Aïr Info Editos
Au secours ! Un grand complot se trame sur le dos du Niger.
photo:feu Mano Dayak devant la celèbre mosquée d'Agadez
Ce qui s’est passé à Arlit dans la nuit du mercredi au jeudi 16 septembre prend une sale tournure pour le Niger et les Nigériens, pour leur amour-propre et leur souveraineté. C’est comme si une machine de diabolisation de l’image du Niger et celle d’une frange de sa population était en branle pour servir et légaliser des intérêts impérialistes qui ne disent pas leur nom.
Depuis l’enlèvement spectaculaire de cinq Français et de leurs deux collaborateurs africains à Arlit, des médias occidentaux et autres oiseaux de mauvais augure ne cessent de jeter l’opprobre sur notre vaillante armée ; sur nos frères touaregs et, le comble, sur notre système de sécurité. Même les sociétés de gardiennage appartenant à des ex-chefs rebelles ne sont pas épargnées !
À son corps défendant, le Niger subit de plein fouet les conséquences d’une guerre qui ne le regarde point ! Une guerre d’intérêts inavoués entre les « fous de Dieu » et « les gourmands d’uranate ». Parce que la France de Sarkozy et Aqmi ont un problème à régler entre eux, ils choisissent curieusement le terrain Niger pour s’affronter, portant de ce fait un rude coup à la stabilité de notre cher pays et surtout à la survie d’une région alanguie par des années d’insécurité.
Qui en veut réellement aux intérêts de la France au Niger ? Qui a intérêt à ce qu’il y ait désordre dans la partie septentrionale de notre pays ? Est-ce que réellement la France et ses alliés veulent en finir avec le phénomène Aqmi au Sahel ?
Pour preuve, au lieu de critiquer la négligence et l’imprudence de la société française AREVA, des personnalités françaises n’ont pas hésité à jeter leur fiel sur la défense sécuritaire au Niger et sur les ex-combattants touaregs, qu’ils qualifient à tort de « complicités locales » ! Les Touaregs ne sont pas des terroristes. Non ! Ils ne sont pas non plus complices des terroristes ! Non encore ! Il faut absolument que l’amalgame qui se fait sur cette affaire s’arrête. Pourquoi veut-on absolument faire croire que la région d’Agadez est invivable maintenant alors qu’elle a servie pendant plus de quarante ans d’espace libre et tranquille à une France prédatrice de notre uranium ? Pourquoi l’impossibilité de cette exploitation commence curieusement au moment où le Niger souverain diversifie ses partenaires ? Qui a intérêt aujourd’hui à ce que l’ordre défaille au nord Niger ? En tous cas, pas les autorités de notre pays et encore moins ces populations meurtries !
Ceux qui veulent aujourd’hui que le désordre s’installe sont ailleurs ! Ils ne sont ni Nigériens ni amis des Nigériens ! Voilà pourquoi, une dynamique est en marche : celle de ternir l’image de ce beau pays qu’est le Niger.
En jetant l’opprobre sur les touaregs d’Agadez en particulier et le Niger en général, un lobby sans foi ni loi veut rendre notre pays infréquentable aux autres amis du Niger pour protéger ses arrières, c'est-à-dire ses intérêts tapis sous le sol d’Agadez.
Des indicateurs sont là pour le prouver : Agadez est passée de la zone orange à la zone rouge. Tous les Français qui travaillent à Arlit ont quitté. Presque tous les pays occidentaux interdisent la destination Agadez par crainte de représailles terroristes.
Qui nous dit aujourd’hui que certaines sociétés minières œuvrant au Niger et Aqmi n’ont pas le même objectif ? Celui de déstabiliser notre région pour empêcher que des nouvelles sociétés exploitent un périmètre légalement acquis ?
Après cette phase de diabolisation de la région d’Agadez, qui s’opposera demain à ce que des militaires étrangers au nom de la prétendue sécurité de leurs concitoyens installent leur base quelque part dans l’Aïr ou le Ténéré ? Qui trouvera à redire au Niger si, au nom de la lutte contre les terroristes d’Aqmi, des services de renseignement extérieurs violent jusqu’à l’intimité des campements nomades ? On comprendra trop tard que cette présence, outre qu’elle ait aliéné notre souveraineté, a sapé aussi ce beau projet d’intégration sous-régionale si cher à nos pays qui se matérialise par le biais de la route transsaharienne !
En un mot, il serait bien de se demander si la lutte contre Aqmi et sa nébuleuse n’est pas un bon prétexte pour faire d’Agadez une nouvelle base militaire étrangère ?
Tous ces kidnappings, toutes ces frappes des grottes d’Aqmi, le sacrifice de Germaneau, le tapage médiatique autour de ces enlèvements ne militent-ils pas pour une seule chose : le contrôle de nos ressources minières par des pays étrangers ? En diabolisant notre pays, on en fera très facilement ensuite une nouvelle colonie où régnera un seul ou deux maîtres, avides de pétrole et d’uranate !
Nigériens de tous bords, disons non à ce complot qui n’est que le résultat de manipulations et d'ingérences voulant aliéner à jamais notre droit à la souveraineté nationale.
Salif Bah
Des députés touaregs critiquent Kouchner
Des députés touaregs critiquent Kouchner
JEUNE AFRIQUE
mercredi 6 octobre 2010
Les déclarations du chef de la diplomatie française, après l’enlèvement des sept salariés des groupes Areva et Satom au Niger, ont choqué les représentants des Touaregs du Mali.
Le 20 septembre, deux députés touaregs maliens, Alghabass Ag Intalla et Bajan Ag Hamatou (originaires, respectivement, de Kidal et de Ménaka), ont adressé une lettre à l’ambassadeur de France à Bamako pour lui faire part de leurs « vives protestations ». Les élus déplorent la « stigmatisation récurrente » dont leur communauté est « indifféremment victime » et se disent « profondément blessés lorsque ces généralisations abusives sont relayées par des ministres de la République française ». L’allusion vise manifestement les propos tenus par Bernard Kouchner après l’enlèvement de sept employés des groupes français Satom et Areva, au Niger, le 16 septembre. Le chef de la diplomatie avait en effet déclaré que les ravisseurs pourraient être des Touaregs résolus à revendre ensuite les otages aux terroristes. Révélatrice du malaise de la communauté face à Al-Qaïda au Maghreb islamique, la lettre a été transmise au Quai d’Orsay. Et les députés se sont entretenus à plusieurs reprises avec l’ambassadeur de France.
JEUNE AFRIQUE
mercredi 6 octobre 2010
Les déclarations du chef de la diplomatie française, après l’enlèvement des sept salariés des groupes Areva et Satom au Niger, ont choqué les représentants des Touaregs du Mali.
Le 20 septembre, deux députés touaregs maliens, Alghabass Ag Intalla et Bajan Ag Hamatou (originaires, respectivement, de Kidal et de Ménaka), ont adressé une lettre à l’ambassadeur de France à Bamako pour lui faire part de leurs « vives protestations ». Les élus déplorent la « stigmatisation récurrente » dont leur communauté est « indifféremment victime » et se disent « profondément blessés lorsque ces généralisations abusives sont relayées par des ministres de la République française ». L’allusion vise manifestement les propos tenus par Bernard Kouchner après l’enlèvement de sept employés des groupes français Satom et Areva, au Niger, le 16 septembre. Le chef de la diplomatie avait en effet déclaré que les ravisseurs pourraient être des Touaregs résolus à revendre ensuite les otages aux terroristes. Révélatrice du malaise de la communauté face à Al-Qaïda au Maghreb islamique, la lettre a été transmise au Quai d’Orsay. Et les députés se sont entretenus à plusieurs reprises avec l’ambassadeur de France.
mardi 5 octobre 2010
Motion de soutien au peuple Touareg
Motion de soutien au peuple Touareg
Les Touaregs forment un peuple autochtone de quatre millions de personnes qui occupe le Sahara et qui comprend le nord du Mali, du Niger, le sud de l’Algérie, le sud-ouest de la Lybie et l’extrême nord du Burkina Faso. Leur identité n’est pas reconnue et leur culture est niée par les gouvernements de ces pays.
Leur pays est donc aujourd’hui coupé par les frontières de cinq Etats, ce qui limite drastiquement leur libre circulation dans leurs territoires traditionnels. Plus que cela, les Etats exploitent ou concèdent à des firmes privées l’exploitation des ressources naturelles des Touaregs : uranium, pétrole, gaz, or, argent, phosphate… Ils sont alors chassés de leurs territoires ou subissent les pollutions radioactives meurtrières comme c’est le cas par exemple à Arlit et à Akakon au Niger. Le pays Touareg est devenu un objet de convoitises et de prédations de la part de firmes multinationales, des Etats de la région et des Etats étrangers. Toute réaction des Touaregs pour réclamer le respect de leurs droits leur vaut une répression féroce qui a fait des milliers de victimes au cours des cinquante dernières années.
Depuis peu, cette région connaît une situation d’insécurité liée, semble-t-il, à la mouvance terroriste d’origine islamiste et dans laquelle on essaye d’impliquer les Touaregs. Pourtant, la méthode de prise d’otage n’est pas et n’a jamais été dans les pratiques de la résistance touarègue. En revanche, le retour de la sécurité et de la paix dans cette zone est possible, mais ne peut avoir lieu sans l’implication active des communautés touarègues.
A toutes ces menaces s’ajoutent les conséquences du réchauffement climatique qui réduit les ressources de vie, ce qui contraint les populations à rejoindre les villes, où elles survivent dans la plus grande des précarités. Dans ce contexte, la survie du peuple Touareg est gravement menacée à court terme.
Nous délégués des populations des montagnes, (Adrars)réunis à Oloron Sainte Marie (France) à l’occasion des rencontres mondiales des populations des montagnes, organisées par l’APMM, considérons que le peuple Touareg est confronté à une situation d’urgence humanitaire, pour laquelle la Communauté internationale doit se mobiliser. L’ONU, l’UE, l’UA, doivent prendre leurs responsabilités, afin que des mesures soient prises en faveur de la protection du peuple Touareg et de sa civilisation.
A plus long terme, la solution définitive qui assurera la paix et le développement durable de la région passe par la reconnaissance des droits individuels et collectifs des Touaregs, nécessitant l’établissement d’un statut d’autonomie qui leur permettra l’exercice de la souveraineté sur leur territoire.
Oloron Sainte Marie, le 1er octobre 2010.
Les Touaregs forment un peuple autochtone de quatre millions de personnes qui occupe le Sahara et qui comprend le nord du Mali, du Niger, le sud de l’Algérie, le sud-ouest de la Lybie et l’extrême nord du Burkina Faso. Leur identité n’est pas reconnue et leur culture est niée par les gouvernements de ces pays.
Leur pays est donc aujourd’hui coupé par les frontières de cinq Etats, ce qui limite drastiquement leur libre circulation dans leurs territoires traditionnels. Plus que cela, les Etats exploitent ou concèdent à des firmes privées l’exploitation des ressources naturelles des Touaregs : uranium, pétrole, gaz, or, argent, phosphate… Ils sont alors chassés de leurs territoires ou subissent les pollutions radioactives meurtrières comme c’est le cas par exemple à Arlit et à Akakon au Niger. Le pays Touareg est devenu un objet de convoitises et de prédations de la part de firmes multinationales, des Etats de la région et des Etats étrangers. Toute réaction des Touaregs pour réclamer le respect de leurs droits leur vaut une répression féroce qui a fait des milliers de victimes au cours des cinquante dernières années.
Depuis peu, cette région connaît une situation d’insécurité liée, semble-t-il, à la mouvance terroriste d’origine islamiste et dans laquelle on essaye d’impliquer les Touaregs. Pourtant, la méthode de prise d’otage n’est pas et n’a jamais été dans les pratiques de la résistance touarègue. En revanche, le retour de la sécurité et de la paix dans cette zone est possible, mais ne peut avoir lieu sans l’implication active des communautés touarègues.
A toutes ces menaces s’ajoutent les conséquences du réchauffement climatique qui réduit les ressources de vie, ce qui contraint les populations à rejoindre les villes, où elles survivent dans la plus grande des précarités. Dans ce contexte, la survie du peuple Touareg est gravement menacée à court terme.
Nous délégués des populations des montagnes, (Adrars)réunis à Oloron Sainte Marie (France) à l’occasion des rencontres mondiales des populations des montagnes, organisées par l’APMM, considérons que le peuple Touareg est confronté à une situation d’urgence humanitaire, pour laquelle la Communauté internationale doit se mobiliser. L’ONU, l’UE, l’UA, doivent prendre leurs responsabilités, afin que des mesures soient prises en faveur de la protection du peuple Touareg et de sa civilisation.
A plus long terme, la solution définitive qui assurera la paix et le développement durable de la région passe par la reconnaissance des droits individuels et collectifs des Touaregs, nécessitant l’établissement d’un statut d’autonomie qui leur permettra l’exercice de la souveraineté sur leur territoire.
Oloron Sainte Marie, le 1er octobre 2010.
lundi 4 octobre 2010
Réunion mi-octobre à Bamako du "groupe d'action anti-terroriste" du G8
NDLR: ça y'est ,c'est parti ,si Aqmi cherche à désorganiser et profiter de la pagaille qui regne au Maghreb et au Sahel ,l'Algerie et la france ne s'y prendraient pas autrement ...La lutte anti-terrorisme devient une guerre de positionnement et de leadership pour la region ;les populations et les otages resteront toujours les grands perdants !!
lundi 04 octobre 2010 à 14h27
Réunion mi-octobre à Bamako du "groupe d'action anti-terroriste" du G8
(Belga) Un "groupe d'action anti-terroriste" créé dans le cadre du G8 se réunira à Bamako les 14 et 15 octobre pour étudier le renforcement des capacités des pays du Sahel contre la menace terroriste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a indiqué lundi le Quai d'Orsay.
"La France participera à la réunion du 'Counter-terrorism action group' à Bamako", a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. Ce groupe a été créé à l'initiative de la France durant la présidence française du G8 en 2003. Il vise "au renforcement des capacités des pays de la région à lutter contre le terrorisme", a expliqué le porte-parole. "La France plaide depuis longtemps pour un engagement accru de ceux-ci et un renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel", a précisé M. Valero. La branche maghrébine d'Al-Qaïda avait revendiqué l'enlèvement de cinq Français, un Togolais et un Malgache - pour l'essentiel des collaborateurs d'Areva et de son sous-traitant Satom, filiale du groupe français Vinci - capturés à leur domicile, sur le site minier d'Arlit (nord du Niger), dans la nuit du 15 au 16 septembre. Selon des sources maliennes et françaises, ces sept personnes sont détenues dans des collines désertiques du Timétrine, dans le nord-est du Mali, à une centaine de kilomètres de l'Algérie. La lutte contre Aqmi sur un territoire immense et désertique s'avère très difficile, faute de moyens et d'une coordination suffisants entre les principaux pays concernés (Algérie, Niger, Mali, Mauritanie). (VIM)
Source: Belga
lundi 04 octobre 2010 à 14h27
Réunion mi-octobre à Bamako du "groupe d'action anti-terroriste" du G8
(Belga) Un "groupe d'action anti-terroriste" créé dans le cadre du G8 se réunira à Bamako les 14 et 15 octobre pour étudier le renforcement des capacités des pays du Sahel contre la menace terroriste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a indiqué lundi le Quai d'Orsay.
"La France participera à la réunion du 'Counter-terrorism action group' à Bamako", a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. Ce groupe a été créé à l'initiative de la France durant la présidence française du G8 en 2003. Il vise "au renforcement des capacités des pays de la région à lutter contre le terrorisme", a expliqué le porte-parole. "La France plaide depuis longtemps pour un engagement accru de ceux-ci et un renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel", a précisé M. Valero. La branche maghrébine d'Al-Qaïda avait revendiqué l'enlèvement de cinq Français, un Togolais et un Malgache - pour l'essentiel des collaborateurs d'Areva et de son sous-traitant Satom, filiale du groupe français Vinci - capturés à leur domicile, sur le site minier d'Arlit (nord du Niger), dans la nuit du 15 au 16 septembre. Selon des sources maliennes et françaises, ces sept personnes sont détenues dans des collines désertiques du Timétrine, dans le nord-est du Mali, à une centaine de kilomètres de l'Algérie. La lutte contre Aqmi sur un territoire immense et désertique s'avère très difficile, faute de moyens et d'une coordination suffisants entre les principaux pays concernés (Algérie, Niger, Mali, Mauritanie). (VIM)
Source: Belga
Temoignage d'un rescapé d'Aqmi
De notre correspondant à Agadez.
Dans la nuit du 15 au 16 septembre, cinq Français, un Togolais et un Malgache, pour la plupart collaborateurs du groupe nucléaire français Areva et d'un de ses sous-traitants, ont été enlevés à leur domicile d'Arlit, dans la région d’Agadez au nord du Niger. Les otages seraient actuellement retenus par Aqmi aux confins du nord-Mali et du sud de l'Algérie. Aqmi a revendiqué l’enlèvement, assorti d’une menace sur tous les intérêts français dans la région, évoquant un pillage systématique des ressources africaines sans contrepartie pour les populations locales, qui survivent dans un environnement hautement pollué par les multinationales.
Nous avons recueilli auprès d'un ressortissant de la région des détails sur les circonstances de l'enlèvement. Voila sa version :
Les membres d'aqmi sont arrivés entre 2h et 3h du matin le 16 septembre. Ils étaient à bord de 3 vehicules pick up, lourdement armés. Ils parlaient Haoussa (langue locale du Nigéria et du Niger) et un dialecte Tamasheq algérien (langue des Touaregs d’Algérie). Ils ont demandé : "Où sont les blancs ?". Comme il ne savait pas, ils ont commencés à le frapper, le bousculer. L’un d’eux a fait sortir l'épouse de ce ressortissant de la région en la frappant. Elle aussi a refusé de dire là où étaient les français. En cela ce couple a respecté les consignes strictes données par le groupe Areva. Ils ont alors embarqué ce couple de nigériens dans un des 4x4.
D'après ce ressortissant, ils auraient alors fait le tour du quartier et là, seraient tombés sur des gardiens Haoussas, qu’ils ont menacés à leur tour. Ceux-ci leur ont ouvert la porte du couple de Français. Quelques minutes plus tard, un autre véhicule les aurait rejoignait avec d’autres Français enlevés chez Satom un sous-traitant d’Areva qui s’occupe de l’entretien des routes … (Il est à noter qu'Agadez ne dispose même pas de route la reliant à Niamey, la capitale. Sa construction est attendue depuis 15 ans. ndlr).
L’opération du commando a duré 40 mn ou presque, après ils auraient emmenés les français et le couple de nigériens à bord des 3 pick up, 10 km plus loin. Là, les véhicules sont tombés sur 3 autres voitures lourdement armées avec des hommes barbus, armés et habillés à l’afghane.
Après quelques instants passés entre eux à parler et à communiquer par téléphone satellitaire, le véhicule est reparti en direction de l'Ouest jusqu'à une trentaine de km, bien escorté cette fois.
A l'aube, les véhicules sont arrivés à 40 km à l'Ouest d’Arlit dans une sorte de plaine bordée par quelques collines. Là, les ravisseurs auraient fait des signaux avec les phares. La plaine s’éclaira comme en plein jour … avec les phares d’une centaine de vehicules 4x4 lourdement armés qui y attendaient. Les membres d'aqmi se mirent à crier victoire et à prier, pendant qu’un grand homme avec une longue barbe s’avançait vers le groupe d'otages.
Il donna des ordres pour séparer les otages français des otages nigériens. Il aurait posé aux Nigériens des questions sur leur nationalité et leur profession. Certains, plus menaçant lui dirent que les Nigériens n'avaient pas voulu leur montrer les maisons des français et qu'ils méritaient la mort pour complicité avec l’ennemi...
Il réfléchit et leur dit :" Ce sont des pauvres nigériens, laissez les repartir, c’est déjà dur pour eux à Arlit."
Dans un grand tourbillon de poussière, plus de 100 véhicules prirent la route vers le Mali, laissant ce couple de Nigériens à 40 km d'Arlit. Ils revinrent à pieds en ville.
NDLR : En nous basant sur ce témoignage, il semble évident que c’est cette centaine des véhicules qui avait en sa possession les otages français et que c'est cette même centaine de véhicules que les armées mauritanienne et française ont attaqué durant 3 jours. Aujourd'hui, les otages sembleraient être detenus à Timitrene entre les frontières algérienne et malienne. Depuis lors, la France a engagé des négociations via un intermédiaire Touareg.
Dans la nuit du 15 au 16 septembre, cinq Français, un Togolais et un Malgache, pour la plupart collaborateurs du groupe nucléaire français Areva et d'un de ses sous-traitants, ont été enlevés à leur domicile d'Arlit, dans la région d’Agadez au nord du Niger. Les otages seraient actuellement retenus par Aqmi aux confins du nord-Mali et du sud de l'Algérie. Aqmi a revendiqué l’enlèvement, assorti d’une menace sur tous les intérêts français dans la région, évoquant un pillage systématique des ressources africaines sans contrepartie pour les populations locales, qui survivent dans un environnement hautement pollué par les multinationales.
Nous avons recueilli auprès d'un ressortissant de la région des détails sur les circonstances de l'enlèvement. Voila sa version :
Les membres d'aqmi sont arrivés entre 2h et 3h du matin le 16 septembre. Ils étaient à bord de 3 vehicules pick up, lourdement armés. Ils parlaient Haoussa (langue locale du Nigéria et du Niger) et un dialecte Tamasheq algérien (langue des Touaregs d’Algérie). Ils ont demandé : "Où sont les blancs ?". Comme il ne savait pas, ils ont commencés à le frapper, le bousculer. L’un d’eux a fait sortir l'épouse de ce ressortissant de la région en la frappant. Elle aussi a refusé de dire là où étaient les français. En cela ce couple a respecté les consignes strictes données par le groupe Areva. Ils ont alors embarqué ce couple de nigériens dans un des 4x4.
D'après ce ressortissant, ils auraient alors fait le tour du quartier et là, seraient tombés sur des gardiens Haoussas, qu’ils ont menacés à leur tour. Ceux-ci leur ont ouvert la porte du couple de Français. Quelques minutes plus tard, un autre véhicule les aurait rejoignait avec d’autres Français enlevés chez Satom un sous-traitant d’Areva qui s’occupe de l’entretien des routes … (Il est à noter qu'Agadez ne dispose même pas de route la reliant à Niamey, la capitale. Sa construction est attendue depuis 15 ans. ndlr).
L’opération du commando a duré 40 mn ou presque, après ils auraient emmenés les français et le couple de nigériens à bord des 3 pick up, 10 km plus loin. Là, les véhicules sont tombés sur 3 autres voitures lourdement armées avec des hommes barbus, armés et habillés à l’afghane.
Après quelques instants passés entre eux à parler et à communiquer par téléphone satellitaire, le véhicule est reparti en direction de l'Ouest jusqu'à une trentaine de km, bien escorté cette fois.
A l'aube, les véhicules sont arrivés à 40 km à l'Ouest d’Arlit dans une sorte de plaine bordée par quelques collines. Là, les ravisseurs auraient fait des signaux avec les phares. La plaine s’éclaira comme en plein jour … avec les phares d’une centaine de vehicules 4x4 lourdement armés qui y attendaient. Les membres d'aqmi se mirent à crier victoire et à prier, pendant qu’un grand homme avec une longue barbe s’avançait vers le groupe d'otages.
Il donna des ordres pour séparer les otages français des otages nigériens. Il aurait posé aux Nigériens des questions sur leur nationalité et leur profession. Certains, plus menaçant lui dirent que les Nigériens n'avaient pas voulu leur montrer les maisons des français et qu'ils méritaient la mort pour complicité avec l’ennemi...
Il réfléchit et leur dit :" Ce sont des pauvres nigériens, laissez les repartir, c’est déjà dur pour eux à Arlit."
Dans un grand tourbillon de poussière, plus de 100 véhicules prirent la route vers le Mali, laissant ce couple de Nigériens à 40 km d'Arlit. Ils revinrent à pieds en ville.
NDLR : En nous basant sur ce témoignage, il semble évident que c’est cette centaine des véhicules qui avait en sa possession les otages français et que c'est cette même centaine de véhicules que les armées mauritanienne et française ont attaqué durant 3 jours. Aujourd'hui, les otages sembleraient être detenus à Timitrene entre les frontières algérienne et malienne. Depuis lors, la France a engagé des négociations via un intermédiaire Touareg.
Niger, Areva, Aqmi : qui est l’otage de qui ?
Niger, Areva, Aqmi : qui est l’otage de qui ?
dimanche 3 octobre 2010
Niger, Areva, Aqmi : qui est l’otage de qui ? , par Xavier renou
Bellaciao
Aux côtés de divers collectifs, les Désobéissants ont été amenés à mener des actions directes non violentes sur les questions de Françafrique aussi bien que de nucléaire... Une position qui leur permet d’avancer ici, sous la plume de leur fondateur, une analyse de l’enlèvement récent de salariés d’Areva au Niger légèrement différente de la version officielle. Niger, Areva, Aqmi : qui est l’otage de qui ? , par Xavier renou
Il y a deux façons de voir la prise d’otage des Français au Niger. La version « l’Ile aux Enfants », servie à longueur de grands médias, nous dit que sept personnes dont cinq Français ont été enlevées par d’odieux terroristes islamistes rétrogrades qui n’attendent qu’une occasion pour nous faire du mal, à nous, la patrie des droits de l’homme. Heureusement, nos valeureux militaires – qui pour être plus proches des gens qu’ils aiment sont installés dans toute la région – traquent sans relâche Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) pour libérer les otages. Bon, ceux qui ont passé l’âge de Casimir seront plus attentifs au fait que ces Français sont surtout des employés d’Areva, la multinationale du nucléaire, et qu’ils ont été enlevés à Arlit, au nord du Niger, justement là où la France extrait près de 50 % de son approvisionnement en uranium. Très loin, surtout, des territoires où les barbus de l’Aqmi font leur Paris-Dakar à eux.
Eh oui, si Aqmi les détient aujourd’hui, semble-t-il, elle n’est pas à l’origine de l’enlèvement : les gens d’Areva lui ont été remis par des combattants ou des bandits touaregs. Pas islamistes pour deux sous, en général, mais quand même très remontés contre notre pays. Il est vrai que de lui, ils ne connaissent que les automitrailleuses vendues au gouvernement nigérien par Nicolas Sarkozy pour mieux tuer leurs animaux, interdire l’accès aux puits et les expulser de leurs terres. Des terres refilées à Areva pour l’exploitation de l’uranium... Ils en connaissent aussi les retombées : non, pas celles des 100 000 tonnes d’uranium et des centaines de millions de bénéfices envolés vers notre pays en échange du paiement d’un forfait aux deux tiers inférieur au prix mondial, et qui aurait été négocié en secret par un certain Jacques Foccart à l’indépendance du pays, en 1960. Mais la contamination par les poussières et les gaz radioactifs de l’air, l’épuisement des eaux potables détournées pour l’activité minière, la pollution radioactive des sols par les déchets de l’extraction, et le maintien par la force et avec l’aide de l’armée française de régimes corrompus plus ou moins sanglants à la tête du pays. Du coup, les 85 000 habitants de la ville artificielle d’Arlit, souvent amenés du sud pour remplacer les indociles Touaregs dans les mines d’Areva, meurent à petit feu, mais l’hôpital gentiment fourni par Areva n’est bizarrement pas le plus loquace sur le sujet. Et tout ça pour quoi ? Pour nous permettre d’alimenter les enseignes de magasins qui éclairent les rues vides la nuit, les panneaux de pub qui stimulent nos rêves marchands et les chauffages électriques qui font qu’on a toujours froid même quand on les pousse à fond (mais c’est pas perdu pour tout le monde, regardez les factures !). Entre autres gaspillages de l’électricité. Des gaspillages que ne risquent pas de connaître les habitants d’Arlit, qui n’ont toujours pas l’électricité chez eux, 50 ans après la supposée indépendance de leur pays...
Avec le collectif Areva ne fera pas la loi, on s’était présenté au siège du groupe nucléaire pour y remettre à une Anne Lauvergeon (la patronne) plus vraie que nature, le Prix de la communication environnementale la plus efficace : ben oui, il faut du talent pour cacher tout ça à l’opinion publique et quand même faire passer le nucléaire pour une énergie « propre » ! Un Touareg avait fait spécialement le déplacement pour expliquer à la presse, à cette occasion, quel sort était réservé aux travailleurs des mines d’Areva et à leurs familles. Les sbires de la boîte avaient moyennement apprécié la plaisanterie mais, depuis, la vérité sur les conditions d’exploitation de l’uranium du Niger n’a cessé de resurgir, notamment dans la bouche des opposants au projet de second EPR (seconde aberration !) de Dieppe, au moment des débats publics, et dans les mobilisations d’associations comme Sortir du nucléaire ou Survie.
Quand des gens font des horreurs, comme au Niger, c’est souvent pour l’argent – comme Areva –, ou au contraire parce que leur souffrance, causée par ceux qui cherchent l’argent à tout prix, se transforme en haine des premiers. Pour « gérer » la crise, la France vient d’envoyer son charmant Commandement des Opérations Spéciales (COS) à Niamey, pour préparer une véritable guerre contre les rebelles, barbus ou non, de la zone sahélienne. Quand on sait que c’est le COS qui était aux manettes pour la France au moment du génocide des tutsis du Rwanda, en 1994, on se dit qu’on n’a pas fini d’entendre des horreurs à propos du Sahel...
Xavier Renou
Le site du collectif des désobeïssants
dimanche 3 octobre 2010
Niger, Areva, Aqmi : qui est l’otage de qui ? , par Xavier renou
Bellaciao
Aux côtés de divers collectifs, les Désobéissants ont été amenés à mener des actions directes non violentes sur les questions de Françafrique aussi bien que de nucléaire... Une position qui leur permet d’avancer ici, sous la plume de leur fondateur, une analyse de l’enlèvement récent de salariés d’Areva au Niger légèrement différente de la version officielle. Niger, Areva, Aqmi : qui est l’otage de qui ? , par Xavier renou
Il y a deux façons de voir la prise d’otage des Français au Niger. La version « l’Ile aux Enfants », servie à longueur de grands médias, nous dit que sept personnes dont cinq Français ont été enlevées par d’odieux terroristes islamistes rétrogrades qui n’attendent qu’une occasion pour nous faire du mal, à nous, la patrie des droits de l’homme. Heureusement, nos valeureux militaires – qui pour être plus proches des gens qu’ils aiment sont installés dans toute la région – traquent sans relâche Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) pour libérer les otages. Bon, ceux qui ont passé l’âge de Casimir seront plus attentifs au fait que ces Français sont surtout des employés d’Areva, la multinationale du nucléaire, et qu’ils ont été enlevés à Arlit, au nord du Niger, justement là où la France extrait près de 50 % de son approvisionnement en uranium. Très loin, surtout, des territoires où les barbus de l’Aqmi font leur Paris-Dakar à eux.
Eh oui, si Aqmi les détient aujourd’hui, semble-t-il, elle n’est pas à l’origine de l’enlèvement : les gens d’Areva lui ont été remis par des combattants ou des bandits touaregs. Pas islamistes pour deux sous, en général, mais quand même très remontés contre notre pays. Il est vrai que de lui, ils ne connaissent que les automitrailleuses vendues au gouvernement nigérien par Nicolas Sarkozy pour mieux tuer leurs animaux, interdire l’accès aux puits et les expulser de leurs terres. Des terres refilées à Areva pour l’exploitation de l’uranium... Ils en connaissent aussi les retombées : non, pas celles des 100 000 tonnes d’uranium et des centaines de millions de bénéfices envolés vers notre pays en échange du paiement d’un forfait aux deux tiers inférieur au prix mondial, et qui aurait été négocié en secret par un certain Jacques Foccart à l’indépendance du pays, en 1960. Mais la contamination par les poussières et les gaz radioactifs de l’air, l’épuisement des eaux potables détournées pour l’activité minière, la pollution radioactive des sols par les déchets de l’extraction, et le maintien par la force et avec l’aide de l’armée française de régimes corrompus plus ou moins sanglants à la tête du pays. Du coup, les 85 000 habitants de la ville artificielle d’Arlit, souvent amenés du sud pour remplacer les indociles Touaregs dans les mines d’Areva, meurent à petit feu, mais l’hôpital gentiment fourni par Areva n’est bizarrement pas le plus loquace sur le sujet. Et tout ça pour quoi ? Pour nous permettre d’alimenter les enseignes de magasins qui éclairent les rues vides la nuit, les panneaux de pub qui stimulent nos rêves marchands et les chauffages électriques qui font qu’on a toujours froid même quand on les pousse à fond (mais c’est pas perdu pour tout le monde, regardez les factures !). Entre autres gaspillages de l’électricité. Des gaspillages que ne risquent pas de connaître les habitants d’Arlit, qui n’ont toujours pas l’électricité chez eux, 50 ans après la supposée indépendance de leur pays...
Avec le collectif Areva ne fera pas la loi, on s’était présenté au siège du groupe nucléaire pour y remettre à une Anne Lauvergeon (la patronne) plus vraie que nature, le Prix de la communication environnementale la plus efficace : ben oui, il faut du talent pour cacher tout ça à l’opinion publique et quand même faire passer le nucléaire pour une énergie « propre » ! Un Touareg avait fait spécialement le déplacement pour expliquer à la presse, à cette occasion, quel sort était réservé aux travailleurs des mines d’Areva et à leurs familles. Les sbires de la boîte avaient moyennement apprécié la plaisanterie mais, depuis, la vérité sur les conditions d’exploitation de l’uranium du Niger n’a cessé de resurgir, notamment dans la bouche des opposants au projet de second EPR (seconde aberration !) de Dieppe, au moment des débats publics, et dans les mobilisations d’associations comme Sortir du nucléaire ou Survie.
Quand des gens font des horreurs, comme au Niger, c’est souvent pour l’argent – comme Areva –, ou au contraire parce que leur souffrance, causée par ceux qui cherchent l’argent à tout prix, se transforme en haine des premiers. Pour « gérer » la crise, la France vient d’envoyer son charmant Commandement des Opérations Spéciales (COS) à Niamey, pour préparer une véritable guerre contre les rebelles, barbus ou non, de la zone sahélienne. Quand on sait que c’est le COS qui était aux manettes pour la France au moment du génocide des tutsis du Rwanda, en 1994, on se dit qu’on n’a pas fini d’entendre des horreurs à propos du Sahel...
Xavier Renou
Le site du collectif des désobeïssants
dimanche 3 octobre 2010
Mali : la Libye offre deux avions à l’armée malienne
Mali : la Libye offre deux avions à l’armée malienne
photo:Kaddafi à l'ONU
La Libye a fait don de deux avions de reconnaissance de type Marchetti au Mali, aux termes de documents signés samedi à Bamako entre le chef d’état-major général des armées maliennes, le général de division Gabriel Poudiougou, et le Général Mohamed Haril, représentant du chef d’état-major général de la Libye.
"La Libye accompagnera toujours le Mali, dans sa lutte contre le terrorisme, le narco trafic au Nord du pays", a déclaré le général Haril lors de la cérémonie de signature des documents.
Le ministre malien de la Défense, Natié Pléa, a indiqué que la remise officielle des avions va faire l’objet d’une cérémonie solennelle qui sera présidée par le président de la République " dans les prochains jours". (Xinhua)
photo:Kaddafi à l'ONU
La Libye a fait don de deux avions de reconnaissance de type Marchetti au Mali, aux termes de documents signés samedi à Bamako entre le chef d’état-major général des armées maliennes, le général de division Gabriel Poudiougou, et le Général Mohamed Haril, représentant du chef d’état-major général de la Libye.
"La Libye accompagnera toujours le Mali, dans sa lutte contre le terrorisme, le narco trafic au Nord du pays", a déclaré le général Haril lors de la cérémonie de signature des documents.
Le ministre malien de la Défense, Natié Pléa, a indiqué que la remise officielle des avions va faire l’objet d’une cérémonie solennelle qui sera présidée par le président de la République " dans les prochains jours". (Xinhua)
"Aqmi et Sarkozy sont des ennemis complémentaires"
"Aqmi et Sarkozy sont des ennemis complémentaires"
Par Vincent Hugeux, publié le 30/09/2010 à 07:00
l'express.fr
Comment opérer face à Aqmi, qui détient les Français enlevés au Niger? Le politologue Jean-François Bayart juge vaine l'option du "tout-militaire".
Sept employés d'Areva et de la Satom - filiale de Vinci - dont cinq Français, ont été enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit, dans le nord du Niger. Le rapt a été revendiqué par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi). Trois marins, français eux aussi, travaillant pour l'industrie pétrolière, ont été kidnappés une semaine plus tard au Nigeria, au coeur d'un delta où opère une rébellion adepte de la prise d'otages.
Les deux opérations obéissent à des logiques distinctes, mais leur concomitance appelle le décryptage de Jean-François Bayart, directeur de recherche au CNRS (Sciences po-Ceri) et auteur de L'Islam républicain. Ankara, Téhéran, Dakar (Albin Michel).
Que vaut à la France son statut de cible prioritaire d'Aqmi?
Elle paie d'abord la politique de Nicolas Sarkozy. D'une part, l'engagement dans la guerre d'Afghanistan et la nette inflexion de sa politique proche-orientale en faveur d'Israël. D'autre part, les positions de l'exécutif quant à l'islam. Le port du voile ou celui de la burqa constituent des enjeux symboliques qui alimentent dans l'opinion musulmane une fantasmagorie plus ou moins paranoïaque.
Vous jugez absurde la stratégie française. Pourquoi?
Paris commet l'erreur d'ériger Aqmi en adversaire majeur, alors qu'il ne s'agit que d'un groupe marginal, doté sur le terrain de quelques centaines de combattants certes aguerris, mobiles et bien armés à l'échelle d'une oasis saharienne, mais qui ne peuvent opérer que grâce à la complicité active des Touareg. Or la France court le risque de cimenter l'alliance conjoncturelle et commerciale passée entre ces autochtones, qui réclament avant tout leur part du gâteau de l'uranium, et les islamistes algériens: je prends des otages et je te les revends.
Plutôt que d'élever Aqmi au rang de porte-étendard de la protestation nationaliste et anti-impérialiste, mieux vaudrait tenter de dissocier les intérêts des Touareg de ceux de leurs alliés de circonstance, encourager le Niger et le Mali voisin à renouer avec eux des négociations politiques, assorties de gages économiques et financiers. Au demeurant, les Touareg n'ont pas très envie de voir débouler des forces spéciales étrangères, dont l'irruption entraverait leurs activités traditionnelles de contrebande.
Quel est le ressort des errements français?
Aqmi et Sarkozy sont des ennemis complémentaires. Chacun a besoin de l'autre. La filiale maghrébine d'Al-Qaeda sait gré au président français de l'inscrire dans un arc de crise courant du Pakistan au Mali; l'Elysée, lui, tend à utiliser le péril islamiste. Soit Nicolas Sarkozy fait preuve d'incompétence et d'amateurisme en matière de politique internationale, hypothèse qu'on ne peut écarter, soit il instrumentalise délibérément la menace terroriste dans le cadre d'une stratégie de la tension visant à ressouder un électorat déboussolé.
Son discours exhume d'ailleurs les vieux poncifs de la colonisation française, à commencer par les fantasmes de guerre sainte en vogue voilà un siècle. Au passage, le président pâtit de son anti-intellectualisme forcené. Sait-on seulement à l'Elysée que la région compte quelques-uns des meilleurs analystes de l'islamisme ou de l'espace sahélien? Le pouvoir politique ignore superbement leurs travaux. Les seuls que l'on écoute, ce sont les experts en sécurité. D'où une approche exclusivement militaire et policière. Au fond, Sarkozy gère ce dossier en ministre de l'Intérieur plus qu'en chef d'Etat.
Voyez-vous un lien entre le rapt d'Arlit et celui du delta du Niger, l'éponge à hydrocarbures du Nigeria voisin ?
Il existe un lien fortuit entre ce qui se joue dans le nord du Niger et dans le delta. Areva se trouve dans la même logique de prédation sociale et écologique que Total et les autres compagnies pétrolières opérant au Nigeria. Dans les deux cas, cela suscite localement un profond ressentiment.
Un soldat nigérien en lisière du site Areva d'Arlit. "Les interventions militaires étrangères fragilisent des Etats que l'on prétend conforter", estime Jean-François Bayart.
S'agissant d'Aqmi, la riposte militaire est-elle pertinente?
La militarisation du contentieux est préjudiciable à nos intérêts. Les interventions étrangères fragilisent des Etats que l'on prétend conforter, pris entre le marteau de l'Occident et l'enclume de leur société; elles contribuent à les délégitimer face à Aqmi, promu champion de la cause musulmane. En la matière, le raid franco-mauritanien en territoire malien du 22 juillet a quelque chose de criminel: Bamako n'avait pas été prévenu [NDLR : fatale à six djihadistes, cette tentative de libération par la force du septuagénaire français Michel Germaneau, assassiné auparavant, a échoué]. On devrait plutôt faire confiance aux acteurs locaux et à leur aptitude à coopter au sein de l'espace national l'islam politique. En diabolisant celui-ci, on laisse le champ libre à l'action armée des plus radicaux. C'est la métaphore de la Cocotte-Minute: si la vapeur ne peut s'en échapper, elle explose.
Faut-il discuter avec Aqmi?
Oui, mais uniquement du sort des otages. Ni d'Areva ni du port du voile, sous peine de contribuer à la légitimation que je dénonce. En revanche, la stratégie d'asphyxie d'Aqmi, d'assèchement de ses filières et de son terreau, passe par la coopération avec nos partenaires naturels: les Etats.
Quelle ligne de conduite préconisez-vous pour sortir de l'ornière?
Si nous voulons récupérer nos compatriotes vivants, il va falloir en payer le prix, d'autant que l'opération de juillet a lourdement grevé l'"ardoise" française. Il faut avant tout s'abstenir de valoriser Aqmi. Plus on lui donne de l'importance, plus s'accroît la valeur marchande - financière ou politique - des captifs. Le renseignement et l'action peuvent se révéler nécessaires, mais le tout-militaire est voué à l'échec.
De quelle manière?
Notre politique de lutte contre l'immigration clandestine fabrique de la clandestinité. Dès lors qu'il devient impossible d'être un migrant légal, reste l'illégalité. Plus on criminalise l'immigration, plus on valorise le trafic. La valeur ajoutée de la contrebande, c'est la menace du douanier. A la clef, une politique vaine, cynique et criminelle: on estime à 15 000 le nombre de candidats à l'exil qui ont péri dans le Sahara ou en Méditerranée ces dernières années. Il en va de même pour la drogue. Là encore, la prohibition valorise le trafic et consolide la rente de situation du trafiquant. Quant à la militarisation de la lutte contre le trafic, elle favorise celle des trafiquants eux-mêmes.
Il y a en Afrique de l'Ouest un risque de syndrome colombien, avec l'émergence, dans dix ou vingt ans, de mouvements criminels de type mafieux qui travailleront avec la Camorra ou la 'Ndrangheta. Et qui gangrèneront l'Etat, comme on commence à l'observer en Guinée-Bissau, en Guinée-Conakry, au Sénégal ou en Mauritanie. Ce processus corrompt également l'administration au Mali et, vraisemblablement, au Niger. Quant à la Libye, elle est complètement impliquée dans les trafics sahariens de drogue et d'êtres humains malgré - ou grâce à - une coopération avec l'Union européenne censée les endiguer.
Le raisonnement vaut-il pour notre rapport à l'islam?
Oui. A force de crier au loup terroriste, marginal dans les sociétés musulmanes, on lui octroie une rente de situation et on lui offre le monopole de la lutte anti-impérialiste, voire le statut d'héritier du nationalisme arabe. A la fin des années 1950, le pouvoir français jurait ses grands dieux de ne jamais négocier avec les "terroristes du FLN". On a vu ce qui est advenu. En Afghanistan, on finit par traiter, la queue basse, avec les taliban. Qu'il s'agisse d'immigration, de drogue ou d'islam, on en revient toujours au théorème d'Al Capone: c'est la Prohibition qui crée la mafia, pas la consommation d'alcool.
Par Vincent Hugeux, publié le 30/09/2010 à 07:00
l'express.fr
Comment opérer face à Aqmi, qui détient les Français enlevés au Niger? Le politologue Jean-François Bayart juge vaine l'option du "tout-militaire".
Sept employés d'Areva et de la Satom - filiale de Vinci - dont cinq Français, ont été enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit, dans le nord du Niger. Le rapt a été revendiqué par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi). Trois marins, français eux aussi, travaillant pour l'industrie pétrolière, ont été kidnappés une semaine plus tard au Nigeria, au coeur d'un delta où opère une rébellion adepte de la prise d'otages.
Les deux opérations obéissent à des logiques distinctes, mais leur concomitance appelle le décryptage de Jean-François Bayart, directeur de recherche au CNRS (Sciences po-Ceri) et auteur de L'Islam républicain. Ankara, Téhéran, Dakar (Albin Michel).
Que vaut à la France son statut de cible prioritaire d'Aqmi?
Elle paie d'abord la politique de Nicolas Sarkozy. D'une part, l'engagement dans la guerre d'Afghanistan et la nette inflexion de sa politique proche-orientale en faveur d'Israël. D'autre part, les positions de l'exécutif quant à l'islam. Le port du voile ou celui de la burqa constituent des enjeux symboliques qui alimentent dans l'opinion musulmane une fantasmagorie plus ou moins paranoïaque.
Vous jugez absurde la stratégie française. Pourquoi?
Paris commet l'erreur d'ériger Aqmi en adversaire majeur, alors qu'il ne s'agit que d'un groupe marginal, doté sur le terrain de quelques centaines de combattants certes aguerris, mobiles et bien armés à l'échelle d'une oasis saharienne, mais qui ne peuvent opérer que grâce à la complicité active des Touareg. Or la France court le risque de cimenter l'alliance conjoncturelle et commerciale passée entre ces autochtones, qui réclament avant tout leur part du gâteau de l'uranium, et les islamistes algériens: je prends des otages et je te les revends.
Plutôt que d'élever Aqmi au rang de porte-étendard de la protestation nationaliste et anti-impérialiste, mieux vaudrait tenter de dissocier les intérêts des Touareg de ceux de leurs alliés de circonstance, encourager le Niger et le Mali voisin à renouer avec eux des négociations politiques, assorties de gages économiques et financiers. Au demeurant, les Touareg n'ont pas très envie de voir débouler des forces spéciales étrangères, dont l'irruption entraverait leurs activités traditionnelles de contrebande.
Quel est le ressort des errements français?
Aqmi et Sarkozy sont des ennemis complémentaires. Chacun a besoin de l'autre. La filiale maghrébine d'Al-Qaeda sait gré au président français de l'inscrire dans un arc de crise courant du Pakistan au Mali; l'Elysée, lui, tend à utiliser le péril islamiste. Soit Nicolas Sarkozy fait preuve d'incompétence et d'amateurisme en matière de politique internationale, hypothèse qu'on ne peut écarter, soit il instrumentalise délibérément la menace terroriste dans le cadre d'une stratégie de la tension visant à ressouder un électorat déboussolé.
Son discours exhume d'ailleurs les vieux poncifs de la colonisation française, à commencer par les fantasmes de guerre sainte en vogue voilà un siècle. Au passage, le président pâtit de son anti-intellectualisme forcené. Sait-on seulement à l'Elysée que la région compte quelques-uns des meilleurs analystes de l'islamisme ou de l'espace sahélien? Le pouvoir politique ignore superbement leurs travaux. Les seuls que l'on écoute, ce sont les experts en sécurité. D'où une approche exclusivement militaire et policière. Au fond, Sarkozy gère ce dossier en ministre de l'Intérieur plus qu'en chef d'Etat.
Voyez-vous un lien entre le rapt d'Arlit et celui du delta du Niger, l'éponge à hydrocarbures du Nigeria voisin ?
Il existe un lien fortuit entre ce qui se joue dans le nord du Niger et dans le delta. Areva se trouve dans la même logique de prédation sociale et écologique que Total et les autres compagnies pétrolières opérant au Nigeria. Dans les deux cas, cela suscite localement un profond ressentiment.
Un soldat nigérien en lisière du site Areva d'Arlit. "Les interventions militaires étrangères fragilisent des Etats que l'on prétend conforter", estime Jean-François Bayart.
S'agissant d'Aqmi, la riposte militaire est-elle pertinente?
La militarisation du contentieux est préjudiciable à nos intérêts. Les interventions étrangères fragilisent des Etats que l'on prétend conforter, pris entre le marteau de l'Occident et l'enclume de leur société; elles contribuent à les délégitimer face à Aqmi, promu champion de la cause musulmane. En la matière, le raid franco-mauritanien en territoire malien du 22 juillet a quelque chose de criminel: Bamako n'avait pas été prévenu [NDLR : fatale à six djihadistes, cette tentative de libération par la force du septuagénaire français Michel Germaneau, assassiné auparavant, a échoué]. On devrait plutôt faire confiance aux acteurs locaux et à leur aptitude à coopter au sein de l'espace national l'islam politique. En diabolisant celui-ci, on laisse le champ libre à l'action armée des plus radicaux. C'est la métaphore de la Cocotte-Minute: si la vapeur ne peut s'en échapper, elle explose.
Faut-il discuter avec Aqmi?
Oui, mais uniquement du sort des otages. Ni d'Areva ni du port du voile, sous peine de contribuer à la légitimation que je dénonce. En revanche, la stratégie d'asphyxie d'Aqmi, d'assèchement de ses filières et de son terreau, passe par la coopération avec nos partenaires naturels: les Etats.
Quelle ligne de conduite préconisez-vous pour sortir de l'ornière?
Si nous voulons récupérer nos compatriotes vivants, il va falloir en payer le prix, d'autant que l'opération de juillet a lourdement grevé l'"ardoise" française. Il faut avant tout s'abstenir de valoriser Aqmi. Plus on lui donne de l'importance, plus s'accroît la valeur marchande - financière ou politique - des captifs. Le renseignement et l'action peuvent se révéler nécessaires, mais le tout-militaire est voué à l'échec.
De quelle manière?
Notre politique de lutte contre l'immigration clandestine fabrique de la clandestinité. Dès lors qu'il devient impossible d'être un migrant légal, reste l'illégalité. Plus on criminalise l'immigration, plus on valorise le trafic. La valeur ajoutée de la contrebande, c'est la menace du douanier. A la clef, une politique vaine, cynique et criminelle: on estime à 15 000 le nombre de candidats à l'exil qui ont péri dans le Sahara ou en Méditerranée ces dernières années. Il en va de même pour la drogue. Là encore, la prohibition valorise le trafic et consolide la rente de situation du trafiquant. Quant à la militarisation de la lutte contre le trafic, elle favorise celle des trafiquants eux-mêmes.
Il y a en Afrique de l'Ouest un risque de syndrome colombien, avec l'émergence, dans dix ou vingt ans, de mouvements criminels de type mafieux qui travailleront avec la Camorra ou la 'Ndrangheta. Et qui gangrèneront l'Etat, comme on commence à l'observer en Guinée-Bissau, en Guinée-Conakry, au Sénégal ou en Mauritanie. Ce processus corrompt également l'administration au Mali et, vraisemblablement, au Niger. Quant à la Libye, elle est complètement impliquée dans les trafics sahariens de drogue et d'êtres humains malgré - ou grâce à - une coopération avec l'Union européenne censée les endiguer.
Le raisonnement vaut-il pour notre rapport à l'islam?
Oui. A force de crier au loup terroriste, marginal dans les sociétés musulmanes, on lui octroie une rente de situation et on lui offre le monopole de la lutte anti-impérialiste, voire le statut d'héritier du nationalisme arabe. A la fin des années 1950, le pouvoir français jurait ses grands dieux de ne jamais négocier avec les "terroristes du FLN". On a vu ce qui est advenu. En Afghanistan, on finit par traiter, la queue basse, avec les taliban. Qu'il s'agisse d'immigration, de drogue ou d'islam, on en revient toujours au théorème d'Al Capone: c'est la Prohibition qui crée la mafia, pas la consommation d'alcool.
Niger : le décret sur le référendum constitutionnel est signé
Niger : le décret sur le référendum constitutionnel est signé
Par RFI
Au Niger le président de la transition a signé le 2 octobre le décret qui convoque le référendum constitutionnel du 31 octobre. Les Nigériens devront se prononcer pour ou contre la nouvelle Constitution. Une formalité qui marque le début du processus électoral qui se déroulera sur plusieurs mois, jusqu’à la présidentielle prévue en 2010. Ce scrutin marquera la fin de la période de transition politique ouverte avec le renversement du président Tandja le 18 février dernier.
Avec ce décret signé le 2 octobre, le compte à rebours des élections est lancé, conformément au chronogramme validé par la junte militaire il y a moins d’un mois. Le premier scrutin de la transition est fixé au 31 octobre. Il sera suivi par des élections locales, puis par des législatives couplées à la présidentielle le 31 janvier prochain.
La signature du décret intervient deux jours après la remise officielle du fichier électoral aux autorités. Cette révision exceptionnelle de la liste a permis d’inscrire plus de 650 000 nouveaux noms soit un total de 6,7 millions électeurs
La campagne pour le référendum n’a pas attendu le décret pour débuter. La semaine dernière plusieurs membres du gouvernement ont sillonné le pays pour comme ont dit au Niger « populariser », le projet de constitution qui doit être soumis au vote.
Un projet qui prévoit une amnistie pour les auteurs et co-auteurs du dernier coup d’état, un mandat présidentiel ramené à 5 ans, renouvelable une fois et des pouvoirs exceptionnels pour le chef de l’Etat face à des évènements imprévisibles.
Par RFI
Au Niger le président de la transition a signé le 2 octobre le décret qui convoque le référendum constitutionnel du 31 octobre. Les Nigériens devront se prononcer pour ou contre la nouvelle Constitution. Une formalité qui marque le début du processus électoral qui se déroulera sur plusieurs mois, jusqu’à la présidentielle prévue en 2010. Ce scrutin marquera la fin de la période de transition politique ouverte avec le renversement du président Tandja le 18 février dernier.
Avec ce décret signé le 2 octobre, le compte à rebours des élections est lancé, conformément au chronogramme validé par la junte militaire il y a moins d’un mois. Le premier scrutin de la transition est fixé au 31 octobre. Il sera suivi par des élections locales, puis par des législatives couplées à la présidentielle le 31 janvier prochain.
La signature du décret intervient deux jours après la remise officielle du fichier électoral aux autorités. Cette révision exceptionnelle de la liste a permis d’inscrire plus de 650 000 nouveaux noms soit un total de 6,7 millions électeurs
La campagne pour le référendum n’a pas attendu le décret pour débuter. La semaine dernière plusieurs membres du gouvernement ont sillonné le pays pour comme ont dit au Niger « populariser », le projet de constitution qui doit être soumis au vote.
Un projet qui prévoit une amnistie pour les auteurs et co-auteurs du dernier coup d’état, un mandat présidentiel ramené à 5 ans, renouvelable une fois et des pouvoirs exceptionnels pour le chef de l’Etat face à des évènements imprévisibles.
Le chef d'Aqmi supplié par sa mère
Le chef d'Aqmi supplié par sa mère
le JDD.fr
Alors que la présidente d’Areva Anne Lauvergeon est arrivée à Niamey (Niger) jeudi après-midi, une autre personne tente aussi de libérer les sept otages détenus depuis mi-septembre par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), mais pas pour les mêmes raisons. Il s’agit de la mère du chef de l’organisation terroriste, qui exhorte tout simplement son fils à rentrer au bercail, dans une vidéo exclusive de Paris Match.
La mère d'Abou Zeid a lancé un appel à son fils, pour qu'il "se rende" et rentre à la maison. (Paris Match)
Les initiatives en faveur de la libération des otages, enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit, au Niger, viennent de toutes parts. Il y a d’abord Anne Lauvergeon, arrivée à Niamey vendredi pour rencontrer le président nigérien Salou Djibo. La présidente d’Areva devrait aussi rencontrer les expatriés français qui travaillent pour le groupe nucléaire et ses partenaires, à Arlit. La semaine dernière, Areva et l’Etat nigérien s’étaient renvoyé la balle, sur la responsabilité de la sécurité des expatriés.
Beaucoup plus inattendu, il y a aussi Hadja Fatma, la mère d’Abou Zeid, le chef d’Aqmi, qui, dans une vidéo exclusive de Paris Match , supplie son fils de rentrer à la maison. Très malade, la vieille femme "demande à Dieu de ramener [son fils] vers le droit chemin", pour qu’il lui "revienne en bonne santé". Et surtout, elle veut que son fils "se rende, qu’il cesse ce qu’il fait". Très affaiblie, assise dans sa maison qu'elle dit "délabrée", Hadja Fatma lance à Abou Zeid un appel poignant. Reste à voir si le guerrier écoutera ou non la complainte de sa maman.
le JDD.fr
Alors que la présidente d’Areva Anne Lauvergeon est arrivée à Niamey (Niger) jeudi après-midi, une autre personne tente aussi de libérer les sept otages détenus depuis mi-septembre par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), mais pas pour les mêmes raisons. Il s’agit de la mère du chef de l’organisation terroriste, qui exhorte tout simplement son fils à rentrer au bercail, dans une vidéo exclusive de Paris Match.
La mère d'Abou Zeid a lancé un appel à son fils, pour qu'il "se rende" et rentre à la maison. (Paris Match)
Les initiatives en faveur de la libération des otages, enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit, au Niger, viennent de toutes parts. Il y a d’abord Anne Lauvergeon, arrivée à Niamey vendredi pour rencontrer le président nigérien Salou Djibo. La présidente d’Areva devrait aussi rencontrer les expatriés français qui travaillent pour le groupe nucléaire et ses partenaires, à Arlit. La semaine dernière, Areva et l’Etat nigérien s’étaient renvoyé la balle, sur la responsabilité de la sécurité des expatriés.
Beaucoup plus inattendu, il y a aussi Hadja Fatma, la mère d’Abou Zeid, le chef d’Aqmi, qui, dans une vidéo exclusive de Paris Match , supplie son fils de rentrer à la maison. Très malade, la vieille femme "demande à Dieu de ramener [son fils] vers le droit chemin", pour qu’il lui "revienne en bonne santé". Et surtout, elle veut que son fils "se rende, qu’il cesse ce qu’il fait". Très affaiblie, assise dans sa maison qu'elle dit "délabrée", Hadja Fatma lance à Abou Zeid un appel poignant. Reste à voir si le guerrier écoutera ou non la complainte de sa maman.
Anne Lauvergeon rassure le personnel d’Areva
Anne Lauvergeon rassure le personnel d’Areva
Vendredi au Niger, la présidente du groupe français a rappelé "la solidarité et l’unité" qui doivent prévaloir entre son entreprise et le pays africain.
Photo:
Anne Lauvergeon, la patronne d’Areva , et le ministre nigérien des Mines et de l’Energie (à droite) à la signature du contrat Imouraren/2009
Anne Lauvergeon venait au Niger pour porter deux messages, de solidarité et de détermination: l’un en interne, destiné aux salariés d’Areva, et l’autre pour les autorités nigériennes. Une communication un brin parasitée par Al- Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) qui, dans le même temps, a diffusé les premières images des sept otages, dont cinq Français, enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit. "Les terroristes n’auront pas le dernier mot", a martelé vendredi la présidente d’Areva, martiale en tailleur beige, sous le hangar de l’aéroport utilisé par le petit avion d’Areva. "Areva reste au Niger", a-t-elle répété plusieurs fois, avec un large sourire. Mais elle s’est aussi crispée lorsqu’on lui a demandé, dans la perspective des prochaines négociations de la France avec Aqmi, si "Areva mettrait la main à la poche". "Je ne répondrai pas à cette question." Puis, se reprenant, très vite: "Notre première priorité, c’est la libération des otages."
De fait, les questions de la presse ont essentiellement porté sur les questions de sécurité. Et Anne Lauvergeon n’était pas prioritairement venue pour cela. Pour l’heure, un audit est en cours ; et des décisions seront prises prochainement. L’objectif premier était, pour la présidente du groupe français, de rassurer son personnel: 2.200 personnes réparties sur deux mines en activité – Cominak et Somaïr – à Arlit et sur le site d’Imouraren, la future, immense et prometteuse mine d’uranium. Avec l’attaque menée par Aqmi à Arlit, la ville appelée dans les années 70 "Petit Paris", Areva a été déstabilisée, prise en défaut. Les craintes, chez un personnel désormais exclusivement nigérien – après le rapatriement de tous les expatriés – portent sur l’avenir de la production et l’emploi. C’est pourquoi Anne Lauvergeon, accompagnée du ministre nigérien des Mines, M. Souleymane Abba, de deux généraux français "Areva" (le général Quesnot et le général Champenois), et du directeur de l’activité minière du groupe, Sébastien de Montessus, a passé une grande partie de la journée d’hier à Arlit. Partie à 8 heures du matin de Niamey, elle n’en est revenue qu’à 17 heures, après plusieurs réunions avec le personnel, une visite de l’usine de la Cominak, un déjeuner au restaurant de la société et un passage devant la modeste villa où ont été enlevés les époux Larribe, aujourd’hui otages. "Nous pensons très fort à eux et à leur famille", a-t-elle déclaré.
Après son arrivé jeudi à Niamey, la présidente d’Areva avait consacré une grande partie de son après-midi à des rencontres avec les officiels nigériens, à commencer par le chef de l’Etat, Salou Djibo, qu’elle n’avait rencontré qu’une fois depuis le coup d’Etat du 18 février. Le général l’a reçue en tête à tête, quelques minutes, avant une rencontre réunissant la ministre des Affaires Etrangères et ses collègues des Mines et de l’Intérieur. Côté français, outre la délégation venue de France avec la présidente d’Areva, on comptait le directeur général d’Areva au Niger, Olivier Muller, et l’ambassadeur de France, Alain Holleville. "Nous avons discuté avec le chef de l’Etat, face à cet acte terroriste, de la solidarité et de l’unité qui existent entre le Niger et notre entreprise. On ne mettra pas, l’expression a été donnée par un de ses ministres, une feuille de papier à cigarette entre le Niger et Areva. Nous sommes solidaires", a-t-elle déclaré en sortant de la Villa Verte, qui abrite la présidence nigérienne. Une entente franco-nigérienne indispensable: l’uranium est la première ressource du Niger; et cet cet uranium, la France ne peut s’en passer.
Nathalie Prévost, correspondante à Niamey (Niger) - Le Journal du Dimanche
Samedi 02 Octobre 2010
Hommage à Abdallah, celui qui a sauvé des Français
A une question sur les "complicités internes" de salariés nigériens d’Areva qui auraient pu aider les terroristes d’Aqmi, la présidente d’Areva a répondu par un hommage appuyé à Abdallah, enlevé par erreur à la place de son voisin français . "Les enquêtes sont en cours. Nous verrons bien ce qu’il en ressortira de complicités potentielles ou pas. […] Ce que nous savons, par contre, je voudrais en témoigner ici, c’est l’extraordinaire courage de notre collègue nigérien, qui, au péril de sa vie, a refusé de dire où étaient les expatriés. Qui a cru sa dernière heure venue, qui l’avait accepté et qui a préféré mourir que de parler [il a finalement été relâché par les ravisseurs]. […] Ne compliquons pas le sujet: je pense que, franchement, il ne faut jamais confondre les agresseurs et les agressés ."
Le JDD
Vendredi au Niger, la présidente du groupe français a rappelé "la solidarité et l’unité" qui doivent prévaloir entre son entreprise et le pays africain.
Photo:
Anne Lauvergeon, la patronne d’Areva , et le ministre nigérien des Mines et de l’Energie (à droite) à la signature du contrat Imouraren/2009
Anne Lauvergeon venait au Niger pour porter deux messages, de solidarité et de détermination: l’un en interne, destiné aux salariés d’Areva, et l’autre pour les autorités nigériennes. Une communication un brin parasitée par Al- Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) qui, dans le même temps, a diffusé les premières images des sept otages, dont cinq Français, enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit. "Les terroristes n’auront pas le dernier mot", a martelé vendredi la présidente d’Areva, martiale en tailleur beige, sous le hangar de l’aéroport utilisé par le petit avion d’Areva. "Areva reste au Niger", a-t-elle répété plusieurs fois, avec un large sourire. Mais elle s’est aussi crispée lorsqu’on lui a demandé, dans la perspective des prochaines négociations de la France avec Aqmi, si "Areva mettrait la main à la poche". "Je ne répondrai pas à cette question." Puis, se reprenant, très vite: "Notre première priorité, c’est la libération des otages."
De fait, les questions de la presse ont essentiellement porté sur les questions de sécurité. Et Anne Lauvergeon n’était pas prioritairement venue pour cela. Pour l’heure, un audit est en cours ; et des décisions seront prises prochainement. L’objectif premier était, pour la présidente du groupe français, de rassurer son personnel: 2.200 personnes réparties sur deux mines en activité – Cominak et Somaïr – à Arlit et sur le site d’Imouraren, la future, immense et prometteuse mine d’uranium. Avec l’attaque menée par Aqmi à Arlit, la ville appelée dans les années 70 "Petit Paris", Areva a été déstabilisée, prise en défaut. Les craintes, chez un personnel désormais exclusivement nigérien – après le rapatriement de tous les expatriés – portent sur l’avenir de la production et l’emploi. C’est pourquoi Anne Lauvergeon, accompagnée du ministre nigérien des Mines, M. Souleymane Abba, de deux généraux français "Areva" (le général Quesnot et le général Champenois), et du directeur de l’activité minière du groupe, Sébastien de Montessus, a passé une grande partie de la journée d’hier à Arlit. Partie à 8 heures du matin de Niamey, elle n’en est revenue qu’à 17 heures, après plusieurs réunions avec le personnel, une visite de l’usine de la Cominak, un déjeuner au restaurant de la société et un passage devant la modeste villa où ont été enlevés les époux Larribe, aujourd’hui otages. "Nous pensons très fort à eux et à leur famille", a-t-elle déclaré.
Après son arrivé jeudi à Niamey, la présidente d’Areva avait consacré une grande partie de son après-midi à des rencontres avec les officiels nigériens, à commencer par le chef de l’Etat, Salou Djibo, qu’elle n’avait rencontré qu’une fois depuis le coup d’Etat du 18 février. Le général l’a reçue en tête à tête, quelques minutes, avant une rencontre réunissant la ministre des Affaires Etrangères et ses collègues des Mines et de l’Intérieur. Côté français, outre la délégation venue de France avec la présidente d’Areva, on comptait le directeur général d’Areva au Niger, Olivier Muller, et l’ambassadeur de France, Alain Holleville. "Nous avons discuté avec le chef de l’Etat, face à cet acte terroriste, de la solidarité et de l’unité qui existent entre le Niger et notre entreprise. On ne mettra pas, l’expression a été donnée par un de ses ministres, une feuille de papier à cigarette entre le Niger et Areva. Nous sommes solidaires", a-t-elle déclaré en sortant de la Villa Verte, qui abrite la présidence nigérienne. Une entente franco-nigérienne indispensable: l’uranium est la première ressource du Niger; et cet cet uranium, la France ne peut s’en passer.
Nathalie Prévost, correspondante à Niamey (Niger) - Le Journal du Dimanche
Samedi 02 Octobre 2010
Hommage à Abdallah, celui qui a sauvé des Français
A une question sur les "complicités internes" de salariés nigériens d’Areva qui auraient pu aider les terroristes d’Aqmi, la présidente d’Areva a répondu par un hommage appuyé à Abdallah, enlevé par erreur à la place de son voisin français . "Les enquêtes sont en cours. Nous verrons bien ce qu’il en ressortira de complicités potentielles ou pas. […] Ce que nous savons, par contre, je voudrais en témoigner ici, c’est l’extraordinaire courage de notre collègue nigérien, qui, au péril de sa vie, a refusé de dire où étaient les expatriés. Qui a cru sa dernière heure venue, qui l’avait accepté et qui a préféré mourir que de parler [il a finalement été relâché par les ravisseurs]. […] Ne compliquons pas le sujet: je pense que, franchement, il ne faut jamais confondre les agresseurs et les agressés ."
Le JDD
samedi 2 octobre 2010
Otages d'Aqmi: un ancien chef touareg dépêché comme médiateur au Nord Mali
Otages d'Aqmi: un ancien chef touareg dépêché comme médiateur au Nord Mali
samedi 02 octobre 2010
Ouest France.fr
photo :Aqmi
Un ancien chef de la rébellion touareg au Mali, Iyad Ag Ghaly, est arrivé samedi à Gao (nord-est du Mali) pour participer aux négociations en vue de la libération de sept otages détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Dès son arrivée à Gao (1 200 Km au nord est de Bamako), le médiateur a pris la direction du grand nord du Mali, vers le massif du Timétrine, ont ajoutés les mêmes sources. Personnalité influente dans le nord du Mali, Iyad Ag Ghaly est mandaté par le gouvernement malien pour participer à ces négociations
Connaître les revendications
« Nous avons dépêché Iyad Ag Ghaly pour aider au dénouement de l'affaire. Il est en route », a confirmé une source officielle malienne. Iyad Ag Ghaly avait déjà envoyé auprès des ravisseurs l'un de ses proches qui avait pu voir les otages, avant la publication officielle de preuves de vie. L'objectif du médiateur touareg malien serait à présent de revenir avec tout ou une partie des revendications posées par les ravisseurs.
samedi 02 octobre 2010
Ouest France.fr
photo :Aqmi
Un ancien chef de la rébellion touareg au Mali, Iyad Ag Ghaly, est arrivé samedi à Gao (nord-est du Mali) pour participer aux négociations en vue de la libération de sept otages détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Dès son arrivée à Gao (1 200 Km au nord est de Bamako), le médiateur a pris la direction du grand nord du Mali, vers le massif du Timétrine, ont ajoutés les mêmes sources. Personnalité influente dans le nord du Mali, Iyad Ag Ghaly est mandaté par le gouvernement malien pour participer à ces négociations
Connaître les revendications
« Nous avons dépêché Iyad Ag Ghaly pour aider au dénouement de l'affaire. Il est en route », a confirmé une source officielle malienne. Iyad Ag Ghaly avait déjà envoyé auprès des ravisseurs l'un de ses proches qui avait pu voir les otages, avant la publication officielle de preuves de vie. L'objectif du médiateur touareg malien serait à présent de revenir avec tout ou une partie des revendications posées par les ravisseurs.
Le FMI invite le Niger à la « prudence » dans ses investissements miniers et pétroliers
Le FMI invite le Niger à la « prudence » dans ses investissements miniers et pétroliers
APA
vendredi 1er octobre 2010
APA-Niamey (Niger) Le Niger doit faire montre de « prudence » dans ses plans d’investissements au sein des divers projets portés par des compagnies étrangères dans l’exploitation des ressources minières et pétrolières, a estimé le Fonds monétaire international (FMI), au terme d’une mission de deux semaines dans le pays.
« Un certain nombre de projets miniers et pétroliers importants sur le point de se matérialiser offrent potentiellement au Niger de nouvelles opportunités de croissance et surtout de hausse substantielle des recettes fiscales » révèle le FMI.
Cependant, précise le Fonds, ces projets « comportent également des risques financiers considérables »,en ce qui concerne notamment la décision du gouvernement nigérien « de s’impliquer directement dans ces projets par le biais de prises de participation dans les sociétés qui les développent ».
Pays pauvre, en proie à des cycles réguliers de famine, le Niger est pourtant riche en ressources naturelles notamment en uranium, pétrole, or et phosphate.
Avec une production annuelle aux alentours de 3000 tonnes, le Niger est le 3ème producteur mondial d’uranium après le Canada et l’Australie et l’exploitation, dans un proche avenir, du gisement d’Imouraren, au nord d’Agadez, deuxième gisement au monde, après le Canada, placera le pays au deuxième rang mondial des exportateurs d’uranium.
En 2008, Niamey a signé avec la compagnie chinoise CNODC un accord portant sur le bloc d’Agadem assorti notamment de la construction d’une raffinerie pour 600 millions de dollars (254 milliards FCFA) et 300 à 400 millions de dollars (127 à 169 milliards FCFA) pour la réalisation d’un pipeline alimentant la raffinerie.
Par ailleurs, le canadien SEMAFO, exploitant de la mine de Samira depuis le début de sa production, en 2004, a indiqué avoir atteint en 2009 une production de plus de 340 000 onces d’or en cinq ans.
DS/od/APA
APA
vendredi 1er octobre 2010
APA-Niamey (Niger) Le Niger doit faire montre de « prudence » dans ses plans d’investissements au sein des divers projets portés par des compagnies étrangères dans l’exploitation des ressources minières et pétrolières, a estimé le Fonds monétaire international (FMI), au terme d’une mission de deux semaines dans le pays.
« Un certain nombre de projets miniers et pétroliers importants sur le point de se matérialiser offrent potentiellement au Niger de nouvelles opportunités de croissance et surtout de hausse substantielle des recettes fiscales » révèle le FMI.
Cependant, précise le Fonds, ces projets « comportent également des risques financiers considérables »,en ce qui concerne notamment la décision du gouvernement nigérien « de s’impliquer directement dans ces projets par le biais de prises de participation dans les sociétés qui les développent ».
Pays pauvre, en proie à des cycles réguliers de famine, le Niger est pourtant riche en ressources naturelles notamment en uranium, pétrole, or et phosphate.
Avec une production annuelle aux alentours de 3000 tonnes, le Niger est le 3ème producteur mondial d’uranium après le Canada et l’Australie et l’exploitation, dans un proche avenir, du gisement d’Imouraren, au nord d’Agadez, deuxième gisement au monde, après le Canada, placera le pays au deuxième rang mondial des exportateurs d’uranium.
En 2008, Niamey a signé avec la compagnie chinoise CNODC un accord portant sur le bloc d’Agadem assorti notamment de la construction d’une raffinerie pour 600 millions de dollars (254 milliards FCFA) et 300 à 400 millions de dollars (127 à 169 milliards FCFA) pour la réalisation d’un pipeline alimentant la raffinerie.
Par ailleurs, le canadien SEMAFO, exploitant de la mine de Samira depuis le début de sa production, en 2004, a indiqué avoir atteint en 2009 une production de plus de 340 000 onces d’or en cinq ans.
DS/od/APA
Alors que Paris est prêt à tous les compromis avec Aqmi,Les négociations pour la libération des otages ont commencé
Alors que Paris est prêt à tous les compromis avec Aqmi
Les négociations pour la libération des otages ont commencé
LE TEMPS D’ALGERIE
vendredi 1er octobre 2010
Finalement, Anne Lauvergeon, présidente du groupe Areva, a osé le déplacement à Niamey. Une visite à inscrire dans le contexte particulier créé en France après l’enlèvement au Niger des sept employés du groupe nucléaire par un groupe d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). La visite de la présidente d’Areva intervient à la suite de la diffusion par la chaîne qatarie Al Jazeera d’une photo montrant les sept otages enlevés deux semaines plus tôt, à Arlit, au Niger.
Le document est accompagné d’un enregistrement vidéo dans lequel les otages français déclinent leur identité. « Un signe encourageant » qui confirme que les sept expatriés sont encore en vie, mais qui ravive aussi les craintes du gouvernement français quant à l’issue des négociations pour leur libération.
Ces négociations ont d’ailleurs commencé au lendemain de la prise d’otages par l’intermédiaire de notables maliens et mauritaniens influents, dont certains ont déjà apporté leur précieuse contribution à la libération des ex-otages britanniques, espagnols et français, dont Pierre Camatte, libéré après 3 mois de détention.
La France, qui se refuse d’intervenir militairement dans la région malgré la force de dissuasion dont elle dispose dans les pays du Sahel, entend préserver la vie de ses ressortissants en faisant montre de sa disponibilité à entrevoir toutes les options pour leur libération.
Paris aurait demandé officiellement au Mali de l’aider à libérer les otages, et cette aide sera le fait d’intermédiaires connus pour leurs liens privilégiés avec les groupes d’Aqmi et une partie de la rébellion targuie, fortement implantée dans le nord du Mali.
C’est à travers ces négociateurs que les autorités françaises devront connaître les principales revendications et exigences des ravisseurs, et l’on ne doute pas qu’elles seront axées essentiellement sur le versement de fortes rançons qui iront gonfler le trésor de guerre d’Aqmi.
La durée des négociations dépendra de la réactivité des autorités françaises quant à débloquer les sommes exigées par les ravisseurs.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la somme globale de la rançon devrait atteindre plus de 10 millions d’euros. Si l’on se réfère aux précédentes rançons payer pour la libération de Pierre Camatte, des deux humanitaires espagnols, du groupe de touristes allemands et des deux diplomates canadiens, les Français devront au moins payer 2 à 3 millions d’euros pour chacun de leurs ressortissants, peut-être un peu moins pour les deux malheureux Africains.
En tout état de cause, l’organisation de Droudkel semble en passe de réussir son coup en contraignant la toute-puissante France à satisfaire ses desiderata. Et du coup, donner consistance à sa promesse de lutter contre la France, quel que soit le terrain des opérations.
Les négociations pour la libération des otages ont commencé
LE TEMPS D’ALGERIE
vendredi 1er octobre 2010
Finalement, Anne Lauvergeon, présidente du groupe Areva, a osé le déplacement à Niamey. Une visite à inscrire dans le contexte particulier créé en France après l’enlèvement au Niger des sept employés du groupe nucléaire par un groupe d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). La visite de la présidente d’Areva intervient à la suite de la diffusion par la chaîne qatarie Al Jazeera d’une photo montrant les sept otages enlevés deux semaines plus tôt, à Arlit, au Niger.
Le document est accompagné d’un enregistrement vidéo dans lequel les otages français déclinent leur identité. « Un signe encourageant » qui confirme que les sept expatriés sont encore en vie, mais qui ravive aussi les craintes du gouvernement français quant à l’issue des négociations pour leur libération.
Ces négociations ont d’ailleurs commencé au lendemain de la prise d’otages par l’intermédiaire de notables maliens et mauritaniens influents, dont certains ont déjà apporté leur précieuse contribution à la libération des ex-otages britanniques, espagnols et français, dont Pierre Camatte, libéré après 3 mois de détention.
La France, qui se refuse d’intervenir militairement dans la région malgré la force de dissuasion dont elle dispose dans les pays du Sahel, entend préserver la vie de ses ressortissants en faisant montre de sa disponibilité à entrevoir toutes les options pour leur libération.
Paris aurait demandé officiellement au Mali de l’aider à libérer les otages, et cette aide sera le fait d’intermédiaires connus pour leurs liens privilégiés avec les groupes d’Aqmi et une partie de la rébellion targuie, fortement implantée dans le nord du Mali.
C’est à travers ces négociateurs que les autorités françaises devront connaître les principales revendications et exigences des ravisseurs, et l’on ne doute pas qu’elles seront axées essentiellement sur le versement de fortes rançons qui iront gonfler le trésor de guerre d’Aqmi.
La durée des négociations dépendra de la réactivité des autorités françaises quant à débloquer les sommes exigées par les ravisseurs.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la somme globale de la rançon devrait atteindre plus de 10 millions d’euros. Si l’on se réfère aux précédentes rançons payer pour la libération de Pierre Camatte, des deux humanitaires espagnols, du groupe de touristes allemands et des deux diplomates canadiens, les Français devront au moins payer 2 à 3 millions d’euros pour chacun de leurs ressortissants, peut-être un peu moins pour les deux malheureux Africains.
En tout état de cause, l’organisation de Droudkel semble en passe de réussir son coup en contraignant la toute-puissante France à satisfaire ses desiderata. Et du coup, donner consistance à sa promesse de lutter contre la France, quel que soit le terrain des opérations.
jeudi 30 septembre 2010
Protestations des élus touaregs
À Bamako, le 20 septembre 2010
À Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de France au Mali,
Au nom des communautés que nous représentons, nous avons le regret de vous adresser nos vives protestations suite à la stigmatisation récurrente dont est victime indifféremment la communauté touarègue, toutes les fois qu’un fait quelconque acte vient troubler la sérénité du Sahara central. Vous savez bien, Excellence, qu’il n’y a pas un jour, depuis un certain temps, sans que « les Touaregs » ne soient mis sur la sellette par un article de presse, une radio, ou un autre mode de communication, sur leur prétendue implication dans tel ou tel forfait perpétré dans cette région.
Ce qui nous blesse ici profondément, c’est lorsque ces généralisations abusives sont relayées par des ministres de la République Française, en l’occurrence Monsieur le Ministre des Affaires Étrangères, qui connaît par ailleurs très bien notre région. En effet, au lendemain du lâche enlèvement de vos ressortissants à Arlit (Niger), ce dernier n’a pas hésité à stigmatiser publiquement les « Touaregs », devenus ainsi les éternels boucs émissaires de ces latitudes.
Il faut se rappeler que « les Touaregs » forment un groupe ethnique ; composite et pluriel et non une organisation politico-militaire d'obédience terroriste. Ils comptent donc forcément dans leurs rangs, comme tous les peuples du monde, des honnêtes gens comme des personnes corrompues ; des hommes ainsi que des femmes ; des adultes et des enfants ; des sages comme des simples d’esprit etc..
Excellence Monsieur l’Ambassadeur,
Pour des raisons historiques évidentes qui lient les « Touaregs » à la France, nous sommes en mesure de placer naturellement en elle d’immenses espoirs pour aider notre Gouvernement à rendre possible leur plein épanouissement et non contribuer, un tant soit peu, à leur injuste diabolisation. C'est dans cette crainte que nous apposons notre protestation.
Vous souhaitant bonne réception de la présente, veuillez agréer Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de nos sentiments les plus distingués.
Alghabasse Ag Intalla Bajan Ag Hamatou
À Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de France au Mali,
Au nom des communautés que nous représentons, nous avons le regret de vous adresser nos vives protestations suite à la stigmatisation récurrente dont est victime indifféremment la communauté touarègue, toutes les fois qu’un fait quelconque acte vient troubler la sérénité du Sahara central. Vous savez bien, Excellence, qu’il n’y a pas un jour, depuis un certain temps, sans que « les Touaregs » ne soient mis sur la sellette par un article de presse, une radio, ou un autre mode de communication, sur leur prétendue implication dans tel ou tel forfait perpétré dans cette région.
Ce qui nous blesse ici profondément, c’est lorsque ces généralisations abusives sont relayées par des ministres de la République Française, en l’occurrence Monsieur le Ministre des Affaires Étrangères, qui connaît par ailleurs très bien notre région. En effet, au lendemain du lâche enlèvement de vos ressortissants à Arlit (Niger), ce dernier n’a pas hésité à stigmatiser publiquement les « Touaregs », devenus ainsi les éternels boucs émissaires de ces latitudes.
Il faut se rappeler que « les Touaregs » forment un groupe ethnique ; composite et pluriel et non une organisation politico-militaire d'obédience terroriste. Ils comptent donc forcément dans leurs rangs, comme tous les peuples du monde, des honnêtes gens comme des personnes corrompues ; des hommes ainsi que des femmes ; des adultes et des enfants ; des sages comme des simples d’esprit etc..
Excellence Monsieur l’Ambassadeur,
Pour des raisons historiques évidentes qui lient les « Touaregs » à la France, nous sommes en mesure de placer naturellement en elle d’immenses espoirs pour aider notre Gouvernement à rendre possible leur plein épanouissement et non contribuer, un tant soit peu, à leur injuste diabolisation. C'est dans cette crainte que nous apposons notre protestation.
Vous souhaitant bonne réception de la présente, veuillez agréer Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de nos sentiments les plus distingués.
Alghabasse Ag Intalla Bajan Ag Hamatou
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