Des députés touaregs critiquent Kouchner
JEUNE AFRIQUE
mercredi 6 octobre 2010
Les déclarations du chef de la diplomatie française, après l’enlèvement des sept salariés des groupes Areva et Satom au Niger, ont choqué les représentants des Touaregs du Mali.
Le 20 septembre, deux députés touaregs maliens, Alghabass Ag Intalla et Bajan Ag Hamatou (originaires, respectivement, de Kidal et de Ménaka), ont adressé une lettre à l’ambassadeur de France à Bamako pour lui faire part de leurs « vives protestations ». Les élus déplorent la « stigmatisation récurrente » dont leur communauté est « indifféremment victime » et se disent « profondément blessés lorsque ces généralisations abusives sont relayées par des ministres de la République française ». L’allusion vise manifestement les propos tenus par Bernard Kouchner après l’enlèvement de sept employés des groupes français Satom et Areva, au Niger, le 16 septembre. Le chef de la diplomatie avait en effet déclaré que les ravisseurs pourraient être des Touaregs résolus à revendre ensuite les otages aux terroristes. Révélatrice du malaise de la communauté face à Al-Qaïda au Maghreb islamique, la lettre a été transmise au Quai d’Orsay. Et les députés se sont entretenus à plusieurs reprises avec l’ambassadeur de France.
TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
mercredi 6 octobre 2010
mardi 5 octobre 2010
Motion de soutien au peuple Touareg
Motion de soutien au peuple Touareg
Les Touaregs forment un peuple autochtone de quatre millions de personnes qui occupe le Sahara et qui comprend le nord du Mali, du Niger, le sud de l’Algérie, le sud-ouest de la Lybie et l’extrême nord du Burkina Faso. Leur identité n’est pas reconnue et leur culture est niée par les gouvernements de ces pays.
Leur pays est donc aujourd’hui coupé par les frontières de cinq Etats, ce qui limite drastiquement leur libre circulation dans leurs territoires traditionnels. Plus que cela, les Etats exploitent ou concèdent à des firmes privées l’exploitation des ressources naturelles des Touaregs : uranium, pétrole, gaz, or, argent, phosphate… Ils sont alors chassés de leurs territoires ou subissent les pollutions radioactives meurtrières comme c’est le cas par exemple à Arlit et à Akakon au Niger. Le pays Touareg est devenu un objet de convoitises et de prédations de la part de firmes multinationales, des Etats de la région et des Etats étrangers. Toute réaction des Touaregs pour réclamer le respect de leurs droits leur vaut une répression féroce qui a fait des milliers de victimes au cours des cinquante dernières années.
Depuis peu, cette région connaît une situation d’insécurité liée, semble-t-il, à la mouvance terroriste d’origine islamiste et dans laquelle on essaye d’impliquer les Touaregs. Pourtant, la méthode de prise d’otage n’est pas et n’a jamais été dans les pratiques de la résistance touarègue. En revanche, le retour de la sécurité et de la paix dans cette zone est possible, mais ne peut avoir lieu sans l’implication active des communautés touarègues.
A toutes ces menaces s’ajoutent les conséquences du réchauffement climatique qui réduit les ressources de vie, ce qui contraint les populations à rejoindre les villes, où elles survivent dans la plus grande des précarités. Dans ce contexte, la survie du peuple Touareg est gravement menacée à court terme.
Nous délégués des populations des montagnes, (Adrars)réunis à Oloron Sainte Marie (France) à l’occasion des rencontres mondiales des populations des montagnes, organisées par l’APMM, considérons que le peuple Touareg est confronté à une situation d’urgence humanitaire, pour laquelle la Communauté internationale doit se mobiliser. L’ONU, l’UE, l’UA, doivent prendre leurs responsabilités, afin que des mesures soient prises en faveur de la protection du peuple Touareg et de sa civilisation.
A plus long terme, la solution définitive qui assurera la paix et le développement durable de la région passe par la reconnaissance des droits individuels et collectifs des Touaregs, nécessitant l’établissement d’un statut d’autonomie qui leur permettra l’exercice de la souveraineté sur leur territoire.
Oloron Sainte Marie, le 1er octobre 2010.
Les Touaregs forment un peuple autochtone de quatre millions de personnes qui occupe le Sahara et qui comprend le nord du Mali, du Niger, le sud de l’Algérie, le sud-ouest de la Lybie et l’extrême nord du Burkina Faso. Leur identité n’est pas reconnue et leur culture est niée par les gouvernements de ces pays.
Leur pays est donc aujourd’hui coupé par les frontières de cinq Etats, ce qui limite drastiquement leur libre circulation dans leurs territoires traditionnels. Plus que cela, les Etats exploitent ou concèdent à des firmes privées l’exploitation des ressources naturelles des Touaregs : uranium, pétrole, gaz, or, argent, phosphate… Ils sont alors chassés de leurs territoires ou subissent les pollutions radioactives meurtrières comme c’est le cas par exemple à Arlit et à Akakon au Niger. Le pays Touareg est devenu un objet de convoitises et de prédations de la part de firmes multinationales, des Etats de la région et des Etats étrangers. Toute réaction des Touaregs pour réclamer le respect de leurs droits leur vaut une répression féroce qui a fait des milliers de victimes au cours des cinquante dernières années.
Depuis peu, cette région connaît une situation d’insécurité liée, semble-t-il, à la mouvance terroriste d’origine islamiste et dans laquelle on essaye d’impliquer les Touaregs. Pourtant, la méthode de prise d’otage n’est pas et n’a jamais été dans les pratiques de la résistance touarègue. En revanche, le retour de la sécurité et de la paix dans cette zone est possible, mais ne peut avoir lieu sans l’implication active des communautés touarègues.
A toutes ces menaces s’ajoutent les conséquences du réchauffement climatique qui réduit les ressources de vie, ce qui contraint les populations à rejoindre les villes, où elles survivent dans la plus grande des précarités. Dans ce contexte, la survie du peuple Touareg est gravement menacée à court terme.
Nous délégués des populations des montagnes, (Adrars)réunis à Oloron Sainte Marie (France) à l’occasion des rencontres mondiales des populations des montagnes, organisées par l’APMM, considérons que le peuple Touareg est confronté à une situation d’urgence humanitaire, pour laquelle la Communauté internationale doit se mobiliser. L’ONU, l’UE, l’UA, doivent prendre leurs responsabilités, afin que des mesures soient prises en faveur de la protection du peuple Touareg et de sa civilisation.
A plus long terme, la solution définitive qui assurera la paix et le développement durable de la région passe par la reconnaissance des droits individuels et collectifs des Touaregs, nécessitant l’établissement d’un statut d’autonomie qui leur permettra l’exercice de la souveraineté sur leur territoire.
Oloron Sainte Marie, le 1er octobre 2010.
lundi 4 octobre 2010
Réunion mi-octobre à Bamako du "groupe d'action anti-terroriste" du G8
NDLR: ça y'est ,c'est parti ,si Aqmi cherche à désorganiser et profiter de la pagaille qui regne au Maghreb et au Sahel ,l'Algerie et la france ne s'y prendraient pas autrement ...La lutte anti-terrorisme devient une guerre de positionnement et de leadership pour la region ;les populations et les otages resteront toujours les grands perdants !!
lundi 04 octobre 2010 à 14h27
Réunion mi-octobre à Bamako du "groupe d'action anti-terroriste" du G8
(Belga) Un "groupe d'action anti-terroriste" créé dans le cadre du G8 se réunira à Bamako les 14 et 15 octobre pour étudier le renforcement des capacités des pays du Sahel contre la menace terroriste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a indiqué lundi le Quai d'Orsay.
"La France participera à la réunion du 'Counter-terrorism action group' à Bamako", a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. Ce groupe a été créé à l'initiative de la France durant la présidence française du G8 en 2003. Il vise "au renforcement des capacités des pays de la région à lutter contre le terrorisme", a expliqué le porte-parole. "La France plaide depuis longtemps pour un engagement accru de ceux-ci et un renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel", a précisé M. Valero. La branche maghrébine d'Al-Qaïda avait revendiqué l'enlèvement de cinq Français, un Togolais et un Malgache - pour l'essentiel des collaborateurs d'Areva et de son sous-traitant Satom, filiale du groupe français Vinci - capturés à leur domicile, sur le site minier d'Arlit (nord du Niger), dans la nuit du 15 au 16 septembre. Selon des sources maliennes et françaises, ces sept personnes sont détenues dans des collines désertiques du Timétrine, dans le nord-est du Mali, à une centaine de kilomètres de l'Algérie. La lutte contre Aqmi sur un territoire immense et désertique s'avère très difficile, faute de moyens et d'une coordination suffisants entre les principaux pays concernés (Algérie, Niger, Mali, Mauritanie). (VIM)
Source: Belga
lundi 04 octobre 2010 à 14h27
Réunion mi-octobre à Bamako du "groupe d'action anti-terroriste" du G8
(Belga) Un "groupe d'action anti-terroriste" créé dans le cadre du G8 se réunira à Bamako les 14 et 15 octobre pour étudier le renforcement des capacités des pays du Sahel contre la menace terroriste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a indiqué lundi le Quai d'Orsay.
"La France participera à la réunion du 'Counter-terrorism action group' à Bamako", a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. Ce groupe a été créé à l'initiative de la France durant la présidence française du G8 en 2003. Il vise "au renforcement des capacités des pays de la région à lutter contre le terrorisme", a expliqué le porte-parole. "La France plaide depuis longtemps pour un engagement accru de ceux-ci et un renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel", a précisé M. Valero. La branche maghrébine d'Al-Qaïda avait revendiqué l'enlèvement de cinq Français, un Togolais et un Malgache - pour l'essentiel des collaborateurs d'Areva et de son sous-traitant Satom, filiale du groupe français Vinci - capturés à leur domicile, sur le site minier d'Arlit (nord du Niger), dans la nuit du 15 au 16 septembre. Selon des sources maliennes et françaises, ces sept personnes sont détenues dans des collines désertiques du Timétrine, dans le nord-est du Mali, à une centaine de kilomètres de l'Algérie. La lutte contre Aqmi sur un territoire immense et désertique s'avère très difficile, faute de moyens et d'une coordination suffisants entre les principaux pays concernés (Algérie, Niger, Mali, Mauritanie). (VIM)
Source: Belga
Temoignage d'un rescapé d'Aqmi
De notre correspondant à Agadez.
Dans la nuit du 15 au 16 septembre, cinq Français, un Togolais et un Malgache, pour la plupart collaborateurs du groupe nucléaire français Areva et d'un de ses sous-traitants, ont été enlevés à leur domicile d'Arlit, dans la région d’Agadez au nord du Niger. Les otages seraient actuellement retenus par Aqmi aux confins du nord-Mali et du sud de l'Algérie. Aqmi a revendiqué l’enlèvement, assorti d’une menace sur tous les intérêts français dans la région, évoquant un pillage systématique des ressources africaines sans contrepartie pour les populations locales, qui survivent dans un environnement hautement pollué par les multinationales.
Nous avons recueilli auprès d'un ressortissant de la région des détails sur les circonstances de l'enlèvement. Voila sa version :
Les membres d'aqmi sont arrivés entre 2h et 3h du matin le 16 septembre. Ils étaient à bord de 3 vehicules pick up, lourdement armés. Ils parlaient Haoussa (langue locale du Nigéria et du Niger) et un dialecte Tamasheq algérien (langue des Touaregs d’Algérie). Ils ont demandé : "Où sont les blancs ?". Comme il ne savait pas, ils ont commencés à le frapper, le bousculer. L’un d’eux a fait sortir l'épouse de ce ressortissant de la région en la frappant. Elle aussi a refusé de dire là où étaient les français. En cela ce couple a respecté les consignes strictes données par le groupe Areva. Ils ont alors embarqué ce couple de nigériens dans un des 4x4.
D'après ce ressortissant, ils auraient alors fait le tour du quartier et là, seraient tombés sur des gardiens Haoussas, qu’ils ont menacés à leur tour. Ceux-ci leur ont ouvert la porte du couple de Français. Quelques minutes plus tard, un autre véhicule les aurait rejoignait avec d’autres Français enlevés chez Satom un sous-traitant d’Areva qui s’occupe de l’entretien des routes … (Il est à noter qu'Agadez ne dispose même pas de route la reliant à Niamey, la capitale. Sa construction est attendue depuis 15 ans. ndlr).
L’opération du commando a duré 40 mn ou presque, après ils auraient emmenés les français et le couple de nigériens à bord des 3 pick up, 10 km plus loin. Là, les véhicules sont tombés sur 3 autres voitures lourdement armées avec des hommes barbus, armés et habillés à l’afghane.
Après quelques instants passés entre eux à parler et à communiquer par téléphone satellitaire, le véhicule est reparti en direction de l'Ouest jusqu'à une trentaine de km, bien escorté cette fois.
A l'aube, les véhicules sont arrivés à 40 km à l'Ouest d’Arlit dans une sorte de plaine bordée par quelques collines. Là, les ravisseurs auraient fait des signaux avec les phares. La plaine s’éclaira comme en plein jour … avec les phares d’une centaine de vehicules 4x4 lourdement armés qui y attendaient. Les membres d'aqmi se mirent à crier victoire et à prier, pendant qu’un grand homme avec une longue barbe s’avançait vers le groupe d'otages.
Il donna des ordres pour séparer les otages français des otages nigériens. Il aurait posé aux Nigériens des questions sur leur nationalité et leur profession. Certains, plus menaçant lui dirent que les Nigériens n'avaient pas voulu leur montrer les maisons des français et qu'ils méritaient la mort pour complicité avec l’ennemi...
Il réfléchit et leur dit :" Ce sont des pauvres nigériens, laissez les repartir, c’est déjà dur pour eux à Arlit."
Dans un grand tourbillon de poussière, plus de 100 véhicules prirent la route vers le Mali, laissant ce couple de Nigériens à 40 km d'Arlit. Ils revinrent à pieds en ville.
NDLR : En nous basant sur ce témoignage, il semble évident que c’est cette centaine des véhicules qui avait en sa possession les otages français et que c'est cette même centaine de véhicules que les armées mauritanienne et française ont attaqué durant 3 jours. Aujourd'hui, les otages sembleraient être detenus à Timitrene entre les frontières algérienne et malienne. Depuis lors, la France a engagé des négociations via un intermédiaire Touareg.
Dans la nuit du 15 au 16 septembre, cinq Français, un Togolais et un Malgache, pour la plupart collaborateurs du groupe nucléaire français Areva et d'un de ses sous-traitants, ont été enlevés à leur domicile d'Arlit, dans la région d’Agadez au nord du Niger. Les otages seraient actuellement retenus par Aqmi aux confins du nord-Mali et du sud de l'Algérie. Aqmi a revendiqué l’enlèvement, assorti d’une menace sur tous les intérêts français dans la région, évoquant un pillage systématique des ressources africaines sans contrepartie pour les populations locales, qui survivent dans un environnement hautement pollué par les multinationales.
Nous avons recueilli auprès d'un ressortissant de la région des détails sur les circonstances de l'enlèvement. Voila sa version :
Les membres d'aqmi sont arrivés entre 2h et 3h du matin le 16 septembre. Ils étaient à bord de 3 vehicules pick up, lourdement armés. Ils parlaient Haoussa (langue locale du Nigéria et du Niger) et un dialecte Tamasheq algérien (langue des Touaregs d’Algérie). Ils ont demandé : "Où sont les blancs ?". Comme il ne savait pas, ils ont commencés à le frapper, le bousculer. L’un d’eux a fait sortir l'épouse de ce ressortissant de la région en la frappant. Elle aussi a refusé de dire là où étaient les français. En cela ce couple a respecté les consignes strictes données par le groupe Areva. Ils ont alors embarqué ce couple de nigériens dans un des 4x4.
D'après ce ressortissant, ils auraient alors fait le tour du quartier et là, seraient tombés sur des gardiens Haoussas, qu’ils ont menacés à leur tour. Ceux-ci leur ont ouvert la porte du couple de Français. Quelques minutes plus tard, un autre véhicule les aurait rejoignait avec d’autres Français enlevés chez Satom un sous-traitant d’Areva qui s’occupe de l’entretien des routes … (Il est à noter qu'Agadez ne dispose même pas de route la reliant à Niamey, la capitale. Sa construction est attendue depuis 15 ans. ndlr).
L’opération du commando a duré 40 mn ou presque, après ils auraient emmenés les français et le couple de nigériens à bord des 3 pick up, 10 km plus loin. Là, les véhicules sont tombés sur 3 autres voitures lourdement armées avec des hommes barbus, armés et habillés à l’afghane.
Après quelques instants passés entre eux à parler et à communiquer par téléphone satellitaire, le véhicule est reparti en direction de l'Ouest jusqu'à une trentaine de km, bien escorté cette fois.
A l'aube, les véhicules sont arrivés à 40 km à l'Ouest d’Arlit dans une sorte de plaine bordée par quelques collines. Là, les ravisseurs auraient fait des signaux avec les phares. La plaine s’éclaira comme en plein jour … avec les phares d’une centaine de vehicules 4x4 lourdement armés qui y attendaient. Les membres d'aqmi se mirent à crier victoire et à prier, pendant qu’un grand homme avec une longue barbe s’avançait vers le groupe d'otages.
Il donna des ordres pour séparer les otages français des otages nigériens. Il aurait posé aux Nigériens des questions sur leur nationalité et leur profession. Certains, plus menaçant lui dirent que les Nigériens n'avaient pas voulu leur montrer les maisons des français et qu'ils méritaient la mort pour complicité avec l’ennemi...
Il réfléchit et leur dit :" Ce sont des pauvres nigériens, laissez les repartir, c’est déjà dur pour eux à Arlit."
Dans un grand tourbillon de poussière, plus de 100 véhicules prirent la route vers le Mali, laissant ce couple de Nigériens à 40 km d'Arlit. Ils revinrent à pieds en ville.
NDLR : En nous basant sur ce témoignage, il semble évident que c’est cette centaine des véhicules qui avait en sa possession les otages français et que c'est cette même centaine de véhicules que les armées mauritanienne et française ont attaqué durant 3 jours. Aujourd'hui, les otages sembleraient être detenus à Timitrene entre les frontières algérienne et malienne. Depuis lors, la France a engagé des négociations via un intermédiaire Touareg.
Niger, Areva, Aqmi : qui est l’otage de qui ?
Niger, Areva, Aqmi : qui est l’otage de qui ?
dimanche 3 octobre 2010
Niger, Areva, Aqmi : qui est l’otage de qui ? , par Xavier renou
Bellaciao
Aux côtés de divers collectifs, les Désobéissants ont été amenés à mener des actions directes non violentes sur les questions de Françafrique aussi bien que de nucléaire... Une position qui leur permet d’avancer ici, sous la plume de leur fondateur, une analyse de l’enlèvement récent de salariés d’Areva au Niger légèrement différente de la version officielle. Niger, Areva, Aqmi : qui est l’otage de qui ? , par Xavier renou
Il y a deux façons de voir la prise d’otage des Français au Niger. La version « l’Ile aux Enfants », servie à longueur de grands médias, nous dit que sept personnes dont cinq Français ont été enlevées par d’odieux terroristes islamistes rétrogrades qui n’attendent qu’une occasion pour nous faire du mal, à nous, la patrie des droits de l’homme. Heureusement, nos valeureux militaires – qui pour être plus proches des gens qu’ils aiment sont installés dans toute la région – traquent sans relâche Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) pour libérer les otages. Bon, ceux qui ont passé l’âge de Casimir seront plus attentifs au fait que ces Français sont surtout des employés d’Areva, la multinationale du nucléaire, et qu’ils ont été enlevés à Arlit, au nord du Niger, justement là où la France extrait près de 50 % de son approvisionnement en uranium. Très loin, surtout, des territoires où les barbus de l’Aqmi font leur Paris-Dakar à eux.
Eh oui, si Aqmi les détient aujourd’hui, semble-t-il, elle n’est pas à l’origine de l’enlèvement : les gens d’Areva lui ont été remis par des combattants ou des bandits touaregs. Pas islamistes pour deux sous, en général, mais quand même très remontés contre notre pays. Il est vrai que de lui, ils ne connaissent que les automitrailleuses vendues au gouvernement nigérien par Nicolas Sarkozy pour mieux tuer leurs animaux, interdire l’accès aux puits et les expulser de leurs terres. Des terres refilées à Areva pour l’exploitation de l’uranium... Ils en connaissent aussi les retombées : non, pas celles des 100 000 tonnes d’uranium et des centaines de millions de bénéfices envolés vers notre pays en échange du paiement d’un forfait aux deux tiers inférieur au prix mondial, et qui aurait été négocié en secret par un certain Jacques Foccart à l’indépendance du pays, en 1960. Mais la contamination par les poussières et les gaz radioactifs de l’air, l’épuisement des eaux potables détournées pour l’activité minière, la pollution radioactive des sols par les déchets de l’extraction, et le maintien par la force et avec l’aide de l’armée française de régimes corrompus plus ou moins sanglants à la tête du pays. Du coup, les 85 000 habitants de la ville artificielle d’Arlit, souvent amenés du sud pour remplacer les indociles Touaregs dans les mines d’Areva, meurent à petit feu, mais l’hôpital gentiment fourni par Areva n’est bizarrement pas le plus loquace sur le sujet. Et tout ça pour quoi ? Pour nous permettre d’alimenter les enseignes de magasins qui éclairent les rues vides la nuit, les panneaux de pub qui stimulent nos rêves marchands et les chauffages électriques qui font qu’on a toujours froid même quand on les pousse à fond (mais c’est pas perdu pour tout le monde, regardez les factures !). Entre autres gaspillages de l’électricité. Des gaspillages que ne risquent pas de connaître les habitants d’Arlit, qui n’ont toujours pas l’électricité chez eux, 50 ans après la supposée indépendance de leur pays...
Avec le collectif Areva ne fera pas la loi, on s’était présenté au siège du groupe nucléaire pour y remettre à une Anne Lauvergeon (la patronne) plus vraie que nature, le Prix de la communication environnementale la plus efficace : ben oui, il faut du talent pour cacher tout ça à l’opinion publique et quand même faire passer le nucléaire pour une énergie « propre » ! Un Touareg avait fait spécialement le déplacement pour expliquer à la presse, à cette occasion, quel sort était réservé aux travailleurs des mines d’Areva et à leurs familles. Les sbires de la boîte avaient moyennement apprécié la plaisanterie mais, depuis, la vérité sur les conditions d’exploitation de l’uranium du Niger n’a cessé de resurgir, notamment dans la bouche des opposants au projet de second EPR (seconde aberration !) de Dieppe, au moment des débats publics, et dans les mobilisations d’associations comme Sortir du nucléaire ou Survie.
Quand des gens font des horreurs, comme au Niger, c’est souvent pour l’argent – comme Areva –, ou au contraire parce que leur souffrance, causée par ceux qui cherchent l’argent à tout prix, se transforme en haine des premiers. Pour « gérer » la crise, la France vient d’envoyer son charmant Commandement des Opérations Spéciales (COS) à Niamey, pour préparer une véritable guerre contre les rebelles, barbus ou non, de la zone sahélienne. Quand on sait que c’est le COS qui était aux manettes pour la France au moment du génocide des tutsis du Rwanda, en 1994, on se dit qu’on n’a pas fini d’entendre des horreurs à propos du Sahel...
Xavier Renou
Le site du collectif des désobeïssants
dimanche 3 octobre 2010
Niger, Areva, Aqmi : qui est l’otage de qui ? , par Xavier renou
Bellaciao
Aux côtés de divers collectifs, les Désobéissants ont été amenés à mener des actions directes non violentes sur les questions de Françafrique aussi bien que de nucléaire... Une position qui leur permet d’avancer ici, sous la plume de leur fondateur, une analyse de l’enlèvement récent de salariés d’Areva au Niger légèrement différente de la version officielle. Niger, Areva, Aqmi : qui est l’otage de qui ? , par Xavier renou
Il y a deux façons de voir la prise d’otage des Français au Niger. La version « l’Ile aux Enfants », servie à longueur de grands médias, nous dit que sept personnes dont cinq Français ont été enlevées par d’odieux terroristes islamistes rétrogrades qui n’attendent qu’une occasion pour nous faire du mal, à nous, la patrie des droits de l’homme. Heureusement, nos valeureux militaires – qui pour être plus proches des gens qu’ils aiment sont installés dans toute la région – traquent sans relâche Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) pour libérer les otages. Bon, ceux qui ont passé l’âge de Casimir seront plus attentifs au fait que ces Français sont surtout des employés d’Areva, la multinationale du nucléaire, et qu’ils ont été enlevés à Arlit, au nord du Niger, justement là où la France extrait près de 50 % de son approvisionnement en uranium. Très loin, surtout, des territoires où les barbus de l’Aqmi font leur Paris-Dakar à eux.
Eh oui, si Aqmi les détient aujourd’hui, semble-t-il, elle n’est pas à l’origine de l’enlèvement : les gens d’Areva lui ont été remis par des combattants ou des bandits touaregs. Pas islamistes pour deux sous, en général, mais quand même très remontés contre notre pays. Il est vrai que de lui, ils ne connaissent que les automitrailleuses vendues au gouvernement nigérien par Nicolas Sarkozy pour mieux tuer leurs animaux, interdire l’accès aux puits et les expulser de leurs terres. Des terres refilées à Areva pour l’exploitation de l’uranium... Ils en connaissent aussi les retombées : non, pas celles des 100 000 tonnes d’uranium et des centaines de millions de bénéfices envolés vers notre pays en échange du paiement d’un forfait aux deux tiers inférieur au prix mondial, et qui aurait été négocié en secret par un certain Jacques Foccart à l’indépendance du pays, en 1960. Mais la contamination par les poussières et les gaz radioactifs de l’air, l’épuisement des eaux potables détournées pour l’activité minière, la pollution radioactive des sols par les déchets de l’extraction, et le maintien par la force et avec l’aide de l’armée française de régimes corrompus plus ou moins sanglants à la tête du pays. Du coup, les 85 000 habitants de la ville artificielle d’Arlit, souvent amenés du sud pour remplacer les indociles Touaregs dans les mines d’Areva, meurent à petit feu, mais l’hôpital gentiment fourni par Areva n’est bizarrement pas le plus loquace sur le sujet. Et tout ça pour quoi ? Pour nous permettre d’alimenter les enseignes de magasins qui éclairent les rues vides la nuit, les panneaux de pub qui stimulent nos rêves marchands et les chauffages électriques qui font qu’on a toujours froid même quand on les pousse à fond (mais c’est pas perdu pour tout le monde, regardez les factures !). Entre autres gaspillages de l’électricité. Des gaspillages que ne risquent pas de connaître les habitants d’Arlit, qui n’ont toujours pas l’électricité chez eux, 50 ans après la supposée indépendance de leur pays...
Avec le collectif Areva ne fera pas la loi, on s’était présenté au siège du groupe nucléaire pour y remettre à une Anne Lauvergeon (la patronne) plus vraie que nature, le Prix de la communication environnementale la plus efficace : ben oui, il faut du talent pour cacher tout ça à l’opinion publique et quand même faire passer le nucléaire pour une énergie « propre » ! Un Touareg avait fait spécialement le déplacement pour expliquer à la presse, à cette occasion, quel sort était réservé aux travailleurs des mines d’Areva et à leurs familles. Les sbires de la boîte avaient moyennement apprécié la plaisanterie mais, depuis, la vérité sur les conditions d’exploitation de l’uranium du Niger n’a cessé de resurgir, notamment dans la bouche des opposants au projet de second EPR (seconde aberration !) de Dieppe, au moment des débats publics, et dans les mobilisations d’associations comme Sortir du nucléaire ou Survie.
Quand des gens font des horreurs, comme au Niger, c’est souvent pour l’argent – comme Areva –, ou au contraire parce que leur souffrance, causée par ceux qui cherchent l’argent à tout prix, se transforme en haine des premiers. Pour « gérer » la crise, la France vient d’envoyer son charmant Commandement des Opérations Spéciales (COS) à Niamey, pour préparer une véritable guerre contre les rebelles, barbus ou non, de la zone sahélienne. Quand on sait que c’est le COS qui était aux manettes pour la France au moment du génocide des tutsis du Rwanda, en 1994, on se dit qu’on n’a pas fini d’entendre des horreurs à propos du Sahel...
Xavier Renou
Le site du collectif des désobeïssants
dimanche 3 octobre 2010
Mali : la Libye offre deux avions à l’armée malienne
Mali : la Libye offre deux avions à l’armée malienne
photo:Kaddafi à l'ONU
La Libye a fait don de deux avions de reconnaissance de type Marchetti au Mali, aux termes de documents signés samedi à Bamako entre le chef d’état-major général des armées maliennes, le général de division Gabriel Poudiougou, et le Général Mohamed Haril, représentant du chef d’état-major général de la Libye.
"La Libye accompagnera toujours le Mali, dans sa lutte contre le terrorisme, le narco trafic au Nord du pays", a déclaré le général Haril lors de la cérémonie de signature des documents.
Le ministre malien de la Défense, Natié Pléa, a indiqué que la remise officielle des avions va faire l’objet d’une cérémonie solennelle qui sera présidée par le président de la République " dans les prochains jours". (Xinhua)
photo:Kaddafi à l'ONU
La Libye a fait don de deux avions de reconnaissance de type Marchetti au Mali, aux termes de documents signés samedi à Bamako entre le chef d’état-major général des armées maliennes, le général de division Gabriel Poudiougou, et le Général Mohamed Haril, représentant du chef d’état-major général de la Libye.
"La Libye accompagnera toujours le Mali, dans sa lutte contre le terrorisme, le narco trafic au Nord du pays", a déclaré le général Haril lors de la cérémonie de signature des documents.
Le ministre malien de la Défense, Natié Pléa, a indiqué que la remise officielle des avions va faire l’objet d’une cérémonie solennelle qui sera présidée par le président de la République " dans les prochains jours". (Xinhua)
"Aqmi et Sarkozy sont des ennemis complémentaires"
"Aqmi et Sarkozy sont des ennemis complémentaires"
Par Vincent Hugeux, publié le 30/09/2010 à 07:00
l'express.fr
Comment opérer face à Aqmi, qui détient les Français enlevés au Niger? Le politologue Jean-François Bayart juge vaine l'option du "tout-militaire".
Sept employés d'Areva et de la Satom - filiale de Vinci - dont cinq Français, ont été enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit, dans le nord du Niger. Le rapt a été revendiqué par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi). Trois marins, français eux aussi, travaillant pour l'industrie pétrolière, ont été kidnappés une semaine plus tard au Nigeria, au coeur d'un delta où opère une rébellion adepte de la prise d'otages.
Les deux opérations obéissent à des logiques distinctes, mais leur concomitance appelle le décryptage de Jean-François Bayart, directeur de recherche au CNRS (Sciences po-Ceri) et auteur de L'Islam républicain. Ankara, Téhéran, Dakar (Albin Michel).
Que vaut à la France son statut de cible prioritaire d'Aqmi?
Elle paie d'abord la politique de Nicolas Sarkozy. D'une part, l'engagement dans la guerre d'Afghanistan et la nette inflexion de sa politique proche-orientale en faveur d'Israël. D'autre part, les positions de l'exécutif quant à l'islam. Le port du voile ou celui de la burqa constituent des enjeux symboliques qui alimentent dans l'opinion musulmane une fantasmagorie plus ou moins paranoïaque.
Vous jugez absurde la stratégie française. Pourquoi?
Paris commet l'erreur d'ériger Aqmi en adversaire majeur, alors qu'il ne s'agit que d'un groupe marginal, doté sur le terrain de quelques centaines de combattants certes aguerris, mobiles et bien armés à l'échelle d'une oasis saharienne, mais qui ne peuvent opérer que grâce à la complicité active des Touareg. Or la France court le risque de cimenter l'alliance conjoncturelle et commerciale passée entre ces autochtones, qui réclament avant tout leur part du gâteau de l'uranium, et les islamistes algériens: je prends des otages et je te les revends.
Plutôt que d'élever Aqmi au rang de porte-étendard de la protestation nationaliste et anti-impérialiste, mieux vaudrait tenter de dissocier les intérêts des Touareg de ceux de leurs alliés de circonstance, encourager le Niger et le Mali voisin à renouer avec eux des négociations politiques, assorties de gages économiques et financiers. Au demeurant, les Touareg n'ont pas très envie de voir débouler des forces spéciales étrangères, dont l'irruption entraverait leurs activités traditionnelles de contrebande.
Quel est le ressort des errements français?
Aqmi et Sarkozy sont des ennemis complémentaires. Chacun a besoin de l'autre. La filiale maghrébine d'Al-Qaeda sait gré au président français de l'inscrire dans un arc de crise courant du Pakistan au Mali; l'Elysée, lui, tend à utiliser le péril islamiste. Soit Nicolas Sarkozy fait preuve d'incompétence et d'amateurisme en matière de politique internationale, hypothèse qu'on ne peut écarter, soit il instrumentalise délibérément la menace terroriste dans le cadre d'une stratégie de la tension visant à ressouder un électorat déboussolé.
Son discours exhume d'ailleurs les vieux poncifs de la colonisation française, à commencer par les fantasmes de guerre sainte en vogue voilà un siècle. Au passage, le président pâtit de son anti-intellectualisme forcené. Sait-on seulement à l'Elysée que la région compte quelques-uns des meilleurs analystes de l'islamisme ou de l'espace sahélien? Le pouvoir politique ignore superbement leurs travaux. Les seuls que l'on écoute, ce sont les experts en sécurité. D'où une approche exclusivement militaire et policière. Au fond, Sarkozy gère ce dossier en ministre de l'Intérieur plus qu'en chef d'Etat.
Voyez-vous un lien entre le rapt d'Arlit et celui du delta du Niger, l'éponge à hydrocarbures du Nigeria voisin ?
Il existe un lien fortuit entre ce qui se joue dans le nord du Niger et dans le delta. Areva se trouve dans la même logique de prédation sociale et écologique que Total et les autres compagnies pétrolières opérant au Nigeria. Dans les deux cas, cela suscite localement un profond ressentiment.
Un soldat nigérien en lisière du site Areva d'Arlit. "Les interventions militaires étrangères fragilisent des Etats que l'on prétend conforter", estime Jean-François Bayart.
S'agissant d'Aqmi, la riposte militaire est-elle pertinente?
La militarisation du contentieux est préjudiciable à nos intérêts. Les interventions étrangères fragilisent des Etats que l'on prétend conforter, pris entre le marteau de l'Occident et l'enclume de leur société; elles contribuent à les délégitimer face à Aqmi, promu champion de la cause musulmane. En la matière, le raid franco-mauritanien en territoire malien du 22 juillet a quelque chose de criminel: Bamako n'avait pas été prévenu [NDLR : fatale à six djihadistes, cette tentative de libération par la force du septuagénaire français Michel Germaneau, assassiné auparavant, a échoué]. On devrait plutôt faire confiance aux acteurs locaux et à leur aptitude à coopter au sein de l'espace national l'islam politique. En diabolisant celui-ci, on laisse le champ libre à l'action armée des plus radicaux. C'est la métaphore de la Cocotte-Minute: si la vapeur ne peut s'en échapper, elle explose.
Faut-il discuter avec Aqmi?
Oui, mais uniquement du sort des otages. Ni d'Areva ni du port du voile, sous peine de contribuer à la légitimation que je dénonce. En revanche, la stratégie d'asphyxie d'Aqmi, d'assèchement de ses filières et de son terreau, passe par la coopération avec nos partenaires naturels: les Etats.
Quelle ligne de conduite préconisez-vous pour sortir de l'ornière?
Si nous voulons récupérer nos compatriotes vivants, il va falloir en payer le prix, d'autant que l'opération de juillet a lourdement grevé l'"ardoise" française. Il faut avant tout s'abstenir de valoriser Aqmi. Plus on lui donne de l'importance, plus s'accroît la valeur marchande - financière ou politique - des captifs. Le renseignement et l'action peuvent se révéler nécessaires, mais le tout-militaire est voué à l'échec.
De quelle manière?
Notre politique de lutte contre l'immigration clandestine fabrique de la clandestinité. Dès lors qu'il devient impossible d'être un migrant légal, reste l'illégalité. Plus on criminalise l'immigration, plus on valorise le trafic. La valeur ajoutée de la contrebande, c'est la menace du douanier. A la clef, une politique vaine, cynique et criminelle: on estime à 15 000 le nombre de candidats à l'exil qui ont péri dans le Sahara ou en Méditerranée ces dernières années. Il en va de même pour la drogue. Là encore, la prohibition valorise le trafic et consolide la rente de situation du trafiquant. Quant à la militarisation de la lutte contre le trafic, elle favorise celle des trafiquants eux-mêmes.
Il y a en Afrique de l'Ouest un risque de syndrome colombien, avec l'émergence, dans dix ou vingt ans, de mouvements criminels de type mafieux qui travailleront avec la Camorra ou la 'Ndrangheta. Et qui gangrèneront l'Etat, comme on commence à l'observer en Guinée-Bissau, en Guinée-Conakry, au Sénégal ou en Mauritanie. Ce processus corrompt également l'administration au Mali et, vraisemblablement, au Niger. Quant à la Libye, elle est complètement impliquée dans les trafics sahariens de drogue et d'êtres humains malgré - ou grâce à - une coopération avec l'Union européenne censée les endiguer.
Le raisonnement vaut-il pour notre rapport à l'islam?
Oui. A force de crier au loup terroriste, marginal dans les sociétés musulmanes, on lui octroie une rente de situation et on lui offre le monopole de la lutte anti-impérialiste, voire le statut d'héritier du nationalisme arabe. A la fin des années 1950, le pouvoir français jurait ses grands dieux de ne jamais négocier avec les "terroristes du FLN". On a vu ce qui est advenu. En Afghanistan, on finit par traiter, la queue basse, avec les taliban. Qu'il s'agisse d'immigration, de drogue ou d'islam, on en revient toujours au théorème d'Al Capone: c'est la Prohibition qui crée la mafia, pas la consommation d'alcool.
Par Vincent Hugeux, publié le 30/09/2010 à 07:00
l'express.fr
Comment opérer face à Aqmi, qui détient les Français enlevés au Niger? Le politologue Jean-François Bayart juge vaine l'option du "tout-militaire".
Sept employés d'Areva et de la Satom - filiale de Vinci - dont cinq Français, ont été enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit, dans le nord du Niger. Le rapt a été revendiqué par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi). Trois marins, français eux aussi, travaillant pour l'industrie pétrolière, ont été kidnappés une semaine plus tard au Nigeria, au coeur d'un delta où opère une rébellion adepte de la prise d'otages.
Les deux opérations obéissent à des logiques distinctes, mais leur concomitance appelle le décryptage de Jean-François Bayart, directeur de recherche au CNRS (Sciences po-Ceri) et auteur de L'Islam républicain. Ankara, Téhéran, Dakar (Albin Michel).
Que vaut à la France son statut de cible prioritaire d'Aqmi?
Elle paie d'abord la politique de Nicolas Sarkozy. D'une part, l'engagement dans la guerre d'Afghanistan et la nette inflexion de sa politique proche-orientale en faveur d'Israël. D'autre part, les positions de l'exécutif quant à l'islam. Le port du voile ou celui de la burqa constituent des enjeux symboliques qui alimentent dans l'opinion musulmane une fantasmagorie plus ou moins paranoïaque.
Vous jugez absurde la stratégie française. Pourquoi?
Paris commet l'erreur d'ériger Aqmi en adversaire majeur, alors qu'il ne s'agit que d'un groupe marginal, doté sur le terrain de quelques centaines de combattants certes aguerris, mobiles et bien armés à l'échelle d'une oasis saharienne, mais qui ne peuvent opérer que grâce à la complicité active des Touareg. Or la France court le risque de cimenter l'alliance conjoncturelle et commerciale passée entre ces autochtones, qui réclament avant tout leur part du gâteau de l'uranium, et les islamistes algériens: je prends des otages et je te les revends.
Plutôt que d'élever Aqmi au rang de porte-étendard de la protestation nationaliste et anti-impérialiste, mieux vaudrait tenter de dissocier les intérêts des Touareg de ceux de leurs alliés de circonstance, encourager le Niger et le Mali voisin à renouer avec eux des négociations politiques, assorties de gages économiques et financiers. Au demeurant, les Touareg n'ont pas très envie de voir débouler des forces spéciales étrangères, dont l'irruption entraverait leurs activités traditionnelles de contrebande.
Quel est le ressort des errements français?
Aqmi et Sarkozy sont des ennemis complémentaires. Chacun a besoin de l'autre. La filiale maghrébine d'Al-Qaeda sait gré au président français de l'inscrire dans un arc de crise courant du Pakistan au Mali; l'Elysée, lui, tend à utiliser le péril islamiste. Soit Nicolas Sarkozy fait preuve d'incompétence et d'amateurisme en matière de politique internationale, hypothèse qu'on ne peut écarter, soit il instrumentalise délibérément la menace terroriste dans le cadre d'une stratégie de la tension visant à ressouder un électorat déboussolé.
Son discours exhume d'ailleurs les vieux poncifs de la colonisation française, à commencer par les fantasmes de guerre sainte en vogue voilà un siècle. Au passage, le président pâtit de son anti-intellectualisme forcené. Sait-on seulement à l'Elysée que la région compte quelques-uns des meilleurs analystes de l'islamisme ou de l'espace sahélien? Le pouvoir politique ignore superbement leurs travaux. Les seuls que l'on écoute, ce sont les experts en sécurité. D'où une approche exclusivement militaire et policière. Au fond, Sarkozy gère ce dossier en ministre de l'Intérieur plus qu'en chef d'Etat.
Voyez-vous un lien entre le rapt d'Arlit et celui du delta du Niger, l'éponge à hydrocarbures du Nigeria voisin ?
Il existe un lien fortuit entre ce qui se joue dans le nord du Niger et dans le delta. Areva se trouve dans la même logique de prédation sociale et écologique que Total et les autres compagnies pétrolières opérant au Nigeria. Dans les deux cas, cela suscite localement un profond ressentiment.
Un soldat nigérien en lisière du site Areva d'Arlit. "Les interventions militaires étrangères fragilisent des Etats que l'on prétend conforter", estime Jean-François Bayart.
S'agissant d'Aqmi, la riposte militaire est-elle pertinente?
La militarisation du contentieux est préjudiciable à nos intérêts. Les interventions étrangères fragilisent des Etats que l'on prétend conforter, pris entre le marteau de l'Occident et l'enclume de leur société; elles contribuent à les délégitimer face à Aqmi, promu champion de la cause musulmane. En la matière, le raid franco-mauritanien en territoire malien du 22 juillet a quelque chose de criminel: Bamako n'avait pas été prévenu [NDLR : fatale à six djihadistes, cette tentative de libération par la force du septuagénaire français Michel Germaneau, assassiné auparavant, a échoué]. On devrait plutôt faire confiance aux acteurs locaux et à leur aptitude à coopter au sein de l'espace national l'islam politique. En diabolisant celui-ci, on laisse le champ libre à l'action armée des plus radicaux. C'est la métaphore de la Cocotte-Minute: si la vapeur ne peut s'en échapper, elle explose.
Faut-il discuter avec Aqmi?
Oui, mais uniquement du sort des otages. Ni d'Areva ni du port du voile, sous peine de contribuer à la légitimation que je dénonce. En revanche, la stratégie d'asphyxie d'Aqmi, d'assèchement de ses filières et de son terreau, passe par la coopération avec nos partenaires naturels: les Etats.
Quelle ligne de conduite préconisez-vous pour sortir de l'ornière?
Si nous voulons récupérer nos compatriotes vivants, il va falloir en payer le prix, d'autant que l'opération de juillet a lourdement grevé l'"ardoise" française. Il faut avant tout s'abstenir de valoriser Aqmi. Plus on lui donne de l'importance, plus s'accroît la valeur marchande - financière ou politique - des captifs. Le renseignement et l'action peuvent se révéler nécessaires, mais le tout-militaire est voué à l'échec.
De quelle manière?
Notre politique de lutte contre l'immigration clandestine fabrique de la clandestinité. Dès lors qu'il devient impossible d'être un migrant légal, reste l'illégalité. Plus on criminalise l'immigration, plus on valorise le trafic. La valeur ajoutée de la contrebande, c'est la menace du douanier. A la clef, une politique vaine, cynique et criminelle: on estime à 15 000 le nombre de candidats à l'exil qui ont péri dans le Sahara ou en Méditerranée ces dernières années. Il en va de même pour la drogue. Là encore, la prohibition valorise le trafic et consolide la rente de situation du trafiquant. Quant à la militarisation de la lutte contre le trafic, elle favorise celle des trafiquants eux-mêmes.
Il y a en Afrique de l'Ouest un risque de syndrome colombien, avec l'émergence, dans dix ou vingt ans, de mouvements criminels de type mafieux qui travailleront avec la Camorra ou la 'Ndrangheta. Et qui gangrèneront l'Etat, comme on commence à l'observer en Guinée-Bissau, en Guinée-Conakry, au Sénégal ou en Mauritanie. Ce processus corrompt également l'administration au Mali et, vraisemblablement, au Niger. Quant à la Libye, elle est complètement impliquée dans les trafics sahariens de drogue et d'êtres humains malgré - ou grâce à - une coopération avec l'Union européenne censée les endiguer.
Le raisonnement vaut-il pour notre rapport à l'islam?
Oui. A force de crier au loup terroriste, marginal dans les sociétés musulmanes, on lui octroie une rente de situation et on lui offre le monopole de la lutte anti-impérialiste, voire le statut d'héritier du nationalisme arabe. A la fin des années 1950, le pouvoir français jurait ses grands dieux de ne jamais négocier avec les "terroristes du FLN". On a vu ce qui est advenu. En Afghanistan, on finit par traiter, la queue basse, avec les taliban. Qu'il s'agisse d'immigration, de drogue ou d'islam, on en revient toujours au théorème d'Al Capone: c'est la Prohibition qui crée la mafia, pas la consommation d'alcool.
Niger : le décret sur le référendum constitutionnel est signé
Niger : le décret sur le référendum constitutionnel est signé
Par RFI
Au Niger le président de la transition a signé le 2 octobre le décret qui convoque le référendum constitutionnel du 31 octobre. Les Nigériens devront se prononcer pour ou contre la nouvelle Constitution. Une formalité qui marque le début du processus électoral qui se déroulera sur plusieurs mois, jusqu’à la présidentielle prévue en 2010. Ce scrutin marquera la fin de la période de transition politique ouverte avec le renversement du président Tandja le 18 février dernier.
Avec ce décret signé le 2 octobre, le compte à rebours des élections est lancé, conformément au chronogramme validé par la junte militaire il y a moins d’un mois. Le premier scrutin de la transition est fixé au 31 octobre. Il sera suivi par des élections locales, puis par des législatives couplées à la présidentielle le 31 janvier prochain.
La signature du décret intervient deux jours après la remise officielle du fichier électoral aux autorités. Cette révision exceptionnelle de la liste a permis d’inscrire plus de 650 000 nouveaux noms soit un total de 6,7 millions électeurs
La campagne pour le référendum n’a pas attendu le décret pour débuter. La semaine dernière plusieurs membres du gouvernement ont sillonné le pays pour comme ont dit au Niger « populariser », le projet de constitution qui doit être soumis au vote.
Un projet qui prévoit une amnistie pour les auteurs et co-auteurs du dernier coup d’état, un mandat présidentiel ramené à 5 ans, renouvelable une fois et des pouvoirs exceptionnels pour le chef de l’Etat face à des évènements imprévisibles.
Par RFI
Au Niger le président de la transition a signé le 2 octobre le décret qui convoque le référendum constitutionnel du 31 octobre. Les Nigériens devront se prononcer pour ou contre la nouvelle Constitution. Une formalité qui marque le début du processus électoral qui se déroulera sur plusieurs mois, jusqu’à la présidentielle prévue en 2010. Ce scrutin marquera la fin de la période de transition politique ouverte avec le renversement du président Tandja le 18 février dernier.
Avec ce décret signé le 2 octobre, le compte à rebours des élections est lancé, conformément au chronogramme validé par la junte militaire il y a moins d’un mois. Le premier scrutin de la transition est fixé au 31 octobre. Il sera suivi par des élections locales, puis par des législatives couplées à la présidentielle le 31 janvier prochain.
La signature du décret intervient deux jours après la remise officielle du fichier électoral aux autorités. Cette révision exceptionnelle de la liste a permis d’inscrire plus de 650 000 nouveaux noms soit un total de 6,7 millions électeurs
La campagne pour le référendum n’a pas attendu le décret pour débuter. La semaine dernière plusieurs membres du gouvernement ont sillonné le pays pour comme ont dit au Niger « populariser », le projet de constitution qui doit être soumis au vote.
Un projet qui prévoit une amnistie pour les auteurs et co-auteurs du dernier coup d’état, un mandat présidentiel ramené à 5 ans, renouvelable une fois et des pouvoirs exceptionnels pour le chef de l’Etat face à des évènements imprévisibles.
Le chef d'Aqmi supplié par sa mère
Le chef d'Aqmi supplié par sa mère
le JDD.fr
Alors que la présidente d’Areva Anne Lauvergeon est arrivée à Niamey (Niger) jeudi après-midi, une autre personne tente aussi de libérer les sept otages détenus depuis mi-septembre par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), mais pas pour les mêmes raisons. Il s’agit de la mère du chef de l’organisation terroriste, qui exhorte tout simplement son fils à rentrer au bercail, dans une vidéo exclusive de Paris Match.
La mère d'Abou Zeid a lancé un appel à son fils, pour qu'il "se rende" et rentre à la maison. (Paris Match)
Les initiatives en faveur de la libération des otages, enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit, au Niger, viennent de toutes parts. Il y a d’abord Anne Lauvergeon, arrivée à Niamey vendredi pour rencontrer le président nigérien Salou Djibo. La présidente d’Areva devrait aussi rencontrer les expatriés français qui travaillent pour le groupe nucléaire et ses partenaires, à Arlit. La semaine dernière, Areva et l’Etat nigérien s’étaient renvoyé la balle, sur la responsabilité de la sécurité des expatriés.
Beaucoup plus inattendu, il y a aussi Hadja Fatma, la mère d’Abou Zeid, le chef d’Aqmi, qui, dans une vidéo exclusive de Paris Match , supplie son fils de rentrer à la maison. Très malade, la vieille femme "demande à Dieu de ramener [son fils] vers le droit chemin", pour qu’il lui "revienne en bonne santé". Et surtout, elle veut que son fils "se rende, qu’il cesse ce qu’il fait". Très affaiblie, assise dans sa maison qu'elle dit "délabrée", Hadja Fatma lance à Abou Zeid un appel poignant. Reste à voir si le guerrier écoutera ou non la complainte de sa maman.
le JDD.fr
Alors que la présidente d’Areva Anne Lauvergeon est arrivée à Niamey (Niger) jeudi après-midi, une autre personne tente aussi de libérer les sept otages détenus depuis mi-septembre par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), mais pas pour les mêmes raisons. Il s’agit de la mère du chef de l’organisation terroriste, qui exhorte tout simplement son fils à rentrer au bercail, dans une vidéo exclusive de Paris Match.
La mère d'Abou Zeid a lancé un appel à son fils, pour qu'il "se rende" et rentre à la maison. (Paris Match)
Les initiatives en faveur de la libération des otages, enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit, au Niger, viennent de toutes parts. Il y a d’abord Anne Lauvergeon, arrivée à Niamey vendredi pour rencontrer le président nigérien Salou Djibo. La présidente d’Areva devrait aussi rencontrer les expatriés français qui travaillent pour le groupe nucléaire et ses partenaires, à Arlit. La semaine dernière, Areva et l’Etat nigérien s’étaient renvoyé la balle, sur la responsabilité de la sécurité des expatriés.
Beaucoup plus inattendu, il y a aussi Hadja Fatma, la mère d’Abou Zeid, le chef d’Aqmi, qui, dans une vidéo exclusive de Paris Match , supplie son fils de rentrer à la maison. Très malade, la vieille femme "demande à Dieu de ramener [son fils] vers le droit chemin", pour qu’il lui "revienne en bonne santé". Et surtout, elle veut que son fils "se rende, qu’il cesse ce qu’il fait". Très affaiblie, assise dans sa maison qu'elle dit "délabrée", Hadja Fatma lance à Abou Zeid un appel poignant. Reste à voir si le guerrier écoutera ou non la complainte de sa maman.
Anne Lauvergeon rassure le personnel d’Areva
Anne Lauvergeon rassure le personnel d’Areva
Vendredi au Niger, la présidente du groupe français a rappelé "la solidarité et l’unité" qui doivent prévaloir entre son entreprise et le pays africain.
Photo:
Anne Lauvergeon, la patronne d’Areva , et le ministre nigérien des Mines et de l’Energie (à droite) à la signature du contrat Imouraren/2009
Anne Lauvergeon venait au Niger pour porter deux messages, de solidarité et de détermination: l’un en interne, destiné aux salariés d’Areva, et l’autre pour les autorités nigériennes. Une communication un brin parasitée par Al- Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) qui, dans le même temps, a diffusé les premières images des sept otages, dont cinq Français, enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit. "Les terroristes n’auront pas le dernier mot", a martelé vendredi la présidente d’Areva, martiale en tailleur beige, sous le hangar de l’aéroport utilisé par le petit avion d’Areva. "Areva reste au Niger", a-t-elle répété plusieurs fois, avec un large sourire. Mais elle s’est aussi crispée lorsqu’on lui a demandé, dans la perspective des prochaines négociations de la France avec Aqmi, si "Areva mettrait la main à la poche". "Je ne répondrai pas à cette question." Puis, se reprenant, très vite: "Notre première priorité, c’est la libération des otages."
De fait, les questions de la presse ont essentiellement porté sur les questions de sécurité. Et Anne Lauvergeon n’était pas prioritairement venue pour cela. Pour l’heure, un audit est en cours ; et des décisions seront prises prochainement. L’objectif premier était, pour la présidente du groupe français, de rassurer son personnel: 2.200 personnes réparties sur deux mines en activité – Cominak et Somaïr – à Arlit et sur le site d’Imouraren, la future, immense et prometteuse mine d’uranium. Avec l’attaque menée par Aqmi à Arlit, la ville appelée dans les années 70 "Petit Paris", Areva a été déstabilisée, prise en défaut. Les craintes, chez un personnel désormais exclusivement nigérien – après le rapatriement de tous les expatriés – portent sur l’avenir de la production et l’emploi. C’est pourquoi Anne Lauvergeon, accompagnée du ministre nigérien des Mines, M. Souleymane Abba, de deux généraux français "Areva" (le général Quesnot et le général Champenois), et du directeur de l’activité minière du groupe, Sébastien de Montessus, a passé une grande partie de la journée d’hier à Arlit. Partie à 8 heures du matin de Niamey, elle n’en est revenue qu’à 17 heures, après plusieurs réunions avec le personnel, une visite de l’usine de la Cominak, un déjeuner au restaurant de la société et un passage devant la modeste villa où ont été enlevés les époux Larribe, aujourd’hui otages. "Nous pensons très fort à eux et à leur famille", a-t-elle déclaré.
Après son arrivé jeudi à Niamey, la présidente d’Areva avait consacré une grande partie de son après-midi à des rencontres avec les officiels nigériens, à commencer par le chef de l’Etat, Salou Djibo, qu’elle n’avait rencontré qu’une fois depuis le coup d’Etat du 18 février. Le général l’a reçue en tête à tête, quelques minutes, avant une rencontre réunissant la ministre des Affaires Etrangères et ses collègues des Mines et de l’Intérieur. Côté français, outre la délégation venue de France avec la présidente d’Areva, on comptait le directeur général d’Areva au Niger, Olivier Muller, et l’ambassadeur de France, Alain Holleville. "Nous avons discuté avec le chef de l’Etat, face à cet acte terroriste, de la solidarité et de l’unité qui existent entre le Niger et notre entreprise. On ne mettra pas, l’expression a été donnée par un de ses ministres, une feuille de papier à cigarette entre le Niger et Areva. Nous sommes solidaires", a-t-elle déclaré en sortant de la Villa Verte, qui abrite la présidence nigérienne. Une entente franco-nigérienne indispensable: l’uranium est la première ressource du Niger; et cet cet uranium, la France ne peut s’en passer.
Nathalie Prévost, correspondante à Niamey (Niger) - Le Journal du Dimanche
Samedi 02 Octobre 2010
Hommage à Abdallah, celui qui a sauvé des Français
A une question sur les "complicités internes" de salariés nigériens d’Areva qui auraient pu aider les terroristes d’Aqmi, la présidente d’Areva a répondu par un hommage appuyé à Abdallah, enlevé par erreur à la place de son voisin français . "Les enquêtes sont en cours. Nous verrons bien ce qu’il en ressortira de complicités potentielles ou pas. […] Ce que nous savons, par contre, je voudrais en témoigner ici, c’est l’extraordinaire courage de notre collègue nigérien, qui, au péril de sa vie, a refusé de dire où étaient les expatriés. Qui a cru sa dernière heure venue, qui l’avait accepté et qui a préféré mourir que de parler [il a finalement été relâché par les ravisseurs]. […] Ne compliquons pas le sujet: je pense que, franchement, il ne faut jamais confondre les agresseurs et les agressés ."
Le JDD
Vendredi au Niger, la présidente du groupe français a rappelé "la solidarité et l’unité" qui doivent prévaloir entre son entreprise et le pays africain.
Photo:
Anne Lauvergeon, la patronne d’Areva , et le ministre nigérien des Mines et de l’Energie (à droite) à la signature du contrat Imouraren/2009
Anne Lauvergeon venait au Niger pour porter deux messages, de solidarité et de détermination: l’un en interne, destiné aux salariés d’Areva, et l’autre pour les autorités nigériennes. Une communication un brin parasitée par Al- Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) qui, dans le même temps, a diffusé les premières images des sept otages, dont cinq Français, enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit. "Les terroristes n’auront pas le dernier mot", a martelé vendredi la présidente d’Areva, martiale en tailleur beige, sous le hangar de l’aéroport utilisé par le petit avion d’Areva. "Areva reste au Niger", a-t-elle répété plusieurs fois, avec un large sourire. Mais elle s’est aussi crispée lorsqu’on lui a demandé, dans la perspective des prochaines négociations de la France avec Aqmi, si "Areva mettrait la main à la poche". "Je ne répondrai pas à cette question." Puis, se reprenant, très vite: "Notre première priorité, c’est la libération des otages."
De fait, les questions de la presse ont essentiellement porté sur les questions de sécurité. Et Anne Lauvergeon n’était pas prioritairement venue pour cela. Pour l’heure, un audit est en cours ; et des décisions seront prises prochainement. L’objectif premier était, pour la présidente du groupe français, de rassurer son personnel: 2.200 personnes réparties sur deux mines en activité – Cominak et Somaïr – à Arlit et sur le site d’Imouraren, la future, immense et prometteuse mine d’uranium. Avec l’attaque menée par Aqmi à Arlit, la ville appelée dans les années 70 "Petit Paris", Areva a été déstabilisée, prise en défaut. Les craintes, chez un personnel désormais exclusivement nigérien – après le rapatriement de tous les expatriés – portent sur l’avenir de la production et l’emploi. C’est pourquoi Anne Lauvergeon, accompagnée du ministre nigérien des Mines, M. Souleymane Abba, de deux généraux français "Areva" (le général Quesnot et le général Champenois), et du directeur de l’activité minière du groupe, Sébastien de Montessus, a passé une grande partie de la journée d’hier à Arlit. Partie à 8 heures du matin de Niamey, elle n’en est revenue qu’à 17 heures, après plusieurs réunions avec le personnel, une visite de l’usine de la Cominak, un déjeuner au restaurant de la société et un passage devant la modeste villa où ont été enlevés les époux Larribe, aujourd’hui otages. "Nous pensons très fort à eux et à leur famille", a-t-elle déclaré.
Après son arrivé jeudi à Niamey, la présidente d’Areva avait consacré une grande partie de son après-midi à des rencontres avec les officiels nigériens, à commencer par le chef de l’Etat, Salou Djibo, qu’elle n’avait rencontré qu’une fois depuis le coup d’Etat du 18 février. Le général l’a reçue en tête à tête, quelques minutes, avant une rencontre réunissant la ministre des Affaires Etrangères et ses collègues des Mines et de l’Intérieur. Côté français, outre la délégation venue de France avec la présidente d’Areva, on comptait le directeur général d’Areva au Niger, Olivier Muller, et l’ambassadeur de France, Alain Holleville. "Nous avons discuté avec le chef de l’Etat, face à cet acte terroriste, de la solidarité et de l’unité qui existent entre le Niger et notre entreprise. On ne mettra pas, l’expression a été donnée par un de ses ministres, une feuille de papier à cigarette entre le Niger et Areva. Nous sommes solidaires", a-t-elle déclaré en sortant de la Villa Verte, qui abrite la présidence nigérienne. Une entente franco-nigérienne indispensable: l’uranium est la première ressource du Niger; et cet cet uranium, la France ne peut s’en passer.
Nathalie Prévost, correspondante à Niamey (Niger) - Le Journal du Dimanche
Samedi 02 Octobre 2010
Hommage à Abdallah, celui qui a sauvé des Français
A une question sur les "complicités internes" de salariés nigériens d’Areva qui auraient pu aider les terroristes d’Aqmi, la présidente d’Areva a répondu par un hommage appuyé à Abdallah, enlevé par erreur à la place de son voisin français . "Les enquêtes sont en cours. Nous verrons bien ce qu’il en ressortira de complicités potentielles ou pas. […] Ce que nous savons, par contre, je voudrais en témoigner ici, c’est l’extraordinaire courage de notre collègue nigérien, qui, au péril de sa vie, a refusé de dire où étaient les expatriés. Qui a cru sa dernière heure venue, qui l’avait accepté et qui a préféré mourir que de parler [il a finalement été relâché par les ravisseurs]. […] Ne compliquons pas le sujet: je pense que, franchement, il ne faut jamais confondre les agresseurs et les agressés ."
Le JDD
samedi 2 octobre 2010
Otages d'Aqmi: un ancien chef touareg dépêché comme médiateur au Nord Mali
Otages d'Aqmi: un ancien chef touareg dépêché comme médiateur au Nord Mali
samedi 02 octobre 2010
Ouest France.fr
photo :Aqmi
Un ancien chef de la rébellion touareg au Mali, Iyad Ag Ghaly, est arrivé samedi à Gao (nord-est du Mali) pour participer aux négociations en vue de la libération de sept otages détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Dès son arrivée à Gao (1 200 Km au nord est de Bamako), le médiateur a pris la direction du grand nord du Mali, vers le massif du Timétrine, ont ajoutés les mêmes sources. Personnalité influente dans le nord du Mali, Iyad Ag Ghaly est mandaté par le gouvernement malien pour participer à ces négociations
Connaître les revendications
« Nous avons dépêché Iyad Ag Ghaly pour aider au dénouement de l'affaire. Il est en route », a confirmé une source officielle malienne. Iyad Ag Ghaly avait déjà envoyé auprès des ravisseurs l'un de ses proches qui avait pu voir les otages, avant la publication officielle de preuves de vie. L'objectif du médiateur touareg malien serait à présent de revenir avec tout ou une partie des revendications posées par les ravisseurs.
samedi 02 octobre 2010
Ouest France.fr
photo :Aqmi
Un ancien chef de la rébellion touareg au Mali, Iyad Ag Ghaly, est arrivé samedi à Gao (nord-est du Mali) pour participer aux négociations en vue de la libération de sept otages détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Dès son arrivée à Gao (1 200 Km au nord est de Bamako), le médiateur a pris la direction du grand nord du Mali, vers le massif du Timétrine, ont ajoutés les mêmes sources. Personnalité influente dans le nord du Mali, Iyad Ag Ghaly est mandaté par le gouvernement malien pour participer à ces négociations
Connaître les revendications
« Nous avons dépêché Iyad Ag Ghaly pour aider au dénouement de l'affaire. Il est en route », a confirmé une source officielle malienne. Iyad Ag Ghaly avait déjà envoyé auprès des ravisseurs l'un de ses proches qui avait pu voir les otages, avant la publication officielle de preuves de vie. L'objectif du médiateur touareg malien serait à présent de revenir avec tout ou une partie des revendications posées par les ravisseurs.
Le FMI invite le Niger à la « prudence » dans ses investissements miniers et pétroliers
Le FMI invite le Niger à la « prudence » dans ses investissements miniers et pétroliers
APA
vendredi 1er octobre 2010
APA-Niamey (Niger) Le Niger doit faire montre de « prudence » dans ses plans d’investissements au sein des divers projets portés par des compagnies étrangères dans l’exploitation des ressources minières et pétrolières, a estimé le Fonds monétaire international (FMI), au terme d’une mission de deux semaines dans le pays.
« Un certain nombre de projets miniers et pétroliers importants sur le point de se matérialiser offrent potentiellement au Niger de nouvelles opportunités de croissance et surtout de hausse substantielle des recettes fiscales » révèle le FMI.
Cependant, précise le Fonds, ces projets « comportent également des risques financiers considérables »,en ce qui concerne notamment la décision du gouvernement nigérien « de s’impliquer directement dans ces projets par le biais de prises de participation dans les sociétés qui les développent ».
Pays pauvre, en proie à des cycles réguliers de famine, le Niger est pourtant riche en ressources naturelles notamment en uranium, pétrole, or et phosphate.
Avec une production annuelle aux alentours de 3000 tonnes, le Niger est le 3ème producteur mondial d’uranium après le Canada et l’Australie et l’exploitation, dans un proche avenir, du gisement d’Imouraren, au nord d’Agadez, deuxième gisement au monde, après le Canada, placera le pays au deuxième rang mondial des exportateurs d’uranium.
En 2008, Niamey a signé avec la compagnie chinoise CNODC un accord portant sur le bloc d’Agadem assorti notamment de la construction d’une raffinerie pour 600 millions de dollars (254 milliards FCFA) et 300 à 400 millions de dollars (127 à 169 milliards FCFA) pour la réalisation d’un pipeline alimentant la raffinerie.
Par ailleurs, le canadien SEMAFO, exploitant de la mine de Samira depuis le début de sa production, en 2004, a indiqué avoir atteint en 2009 une production de plus de 340 000 onces d’or en cinq ans.
DS/od/APA
APA
vendredi 1er octobre 2010
APA-Niamey (Niger) Le Niger doit faire montre de « prudence » dans ses plans d’investissements au sein des divers projets portés par des compagnies étrangères dans l’exploitation des ressources minières et pétrolières, a estimé le Fonds monétaire international (FMI), au terme d’une mission de deux semaines dans le pays.
« Un certain nombre de projets miniers et pétroliers importants sur le point de se matérialiser offrent potentiellement au Niger de nouvelles opportunités de croissance et surtout de hausse substantielle des recettes fiscales » révèle le FMI.
Cependant, précise le Fonds, ces projets « comportent également des risques financiers considérables »,en ce qui concerne notamment la décision du gouvernement nigérien « de s’impliquer directement dans ces projets par le biais de prises de participation dans les sociétés qui les développent ».
Pays pauvre, en proie à des cycles réguliers de famine, le Niger est pourtant riche en ressources naturelles notamment en uranium, pétrole, or et phosphate.
Avec une production annuelle aux alentours de 3000 tonnes, le Niger est le 3ème producteur mondial d’uranium après le Canada et l’Australie et l’exploitation, dans un proche avenir, du gisement d’Imouraren, au nord d’Agadez, deuxième gisement au monde, après le Canada, placera le pays au deuxième rang mondial des exportateurs d’uranium.
En 2008, Niamey a signé avec la compagnie chinoise CNODC un accord portant sur le bloc d’Agadem assorti notamment de la construction d’une raffinerie pour 600 millions de dollars (254 milliards FCFA) et 300 à 400 millions de dollars (127 à 169 milliards FCFA) pour la réalisation d’un pipeline alimentant la raffinerie.
Par ailleurs, le canadien SEMAFO, exploitant de la mine de Samira depuis le début de sa production, en 2004, a indiqué avoir atteint en 2009 une production de plus de 340 000 onces d’or en cinq ans.
DS/od/APA
Alors que Paris est prêt à tous les compromis avec Aqmi,Les négociations pour la libération des otages ont commencé
Alors que Paris est prêt à tous les compromis avec Aqmi
Les négociations pour la libération des otages ont commencé
LE TEMPS D’ALGERIE
vendredi 1er octobre 2010
Finalement, Anne Lauvergeon, présidente du groupe Areva, a osé le déplacement à Niamey. Une visite à inscrire dans le contexte particulier créé en France après l’enlèvement au Niger des sept employés du groupe nucléaire par un groupe d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). La visite de la présidente d’Areva intervient à la suite de la diffusion par la chaîne qatarie Al Jazeera d’une photo montrant les sept otages enlevés deux semaines plus tôt, à Arlit, au Niger.
Le document est accompagné d’un enregistrement vidéo dans lequel les otages français déclinent leur identité. « Un signe encourageant » qui confirme que les sept expatriés sont encore en vie, mais qui ravive aussi les craintes du gouvernement français quant à l’issue des négociations pour leur libération.
Ces négociations ont d’ailleurs commencé au lendemain de la prise d’otages par l’intermédiaire de notables maliens et mauritaniens influents, dont certains ont déjà apporté leur précieuse contribution à la libération des ex-otages britanniques, espagnols et français, dont Pierre Camatte, libéré après 3 mois de détention.
La France, qui se refuse d’intervenir militairement dans la région malgré la force de dissuasion dont elle dispose dans les pays du Sahel, entend préserver la vie de ses ressortissants en faisant montre de sa disponibilité à entrevoir toutes les options pour leur libération.
Paris aurait demandé officiellement au Mali de l’aider à libérer les otages, et cette aide sera le fait d’intermédiaires connus pour leurs liens privilégiés avec les groupes d’Aqmi et une partie de la rébellion targuie, fortement implantée dans le nord du Mali.
C’est à travers ces négociateurs que les autorités françaises devront connaître les principales revendications et exigences des ravisseurs, et l’on ne doute pas qu’elles seront axées essentiellement sur le versement de fortes rançons qui iront gonfler le trésor de guerre d’Aqmi.
La durée des négociations dépendra de la réactivité des autorités françaises quant à débloquer les sommes exigées par les ravisseurs.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la somme globale de la rançon devrait atteindre plus de 10 millions d’euros. Si l’on se réfère aux précédentes rançons payer pour la libération de Pierre Camatte, des deux humanitaires espagnols, du groupe de touristes allemands et des deux diplomates canadiens, les Français devront au moins payer 2 à 3 millions d’euros pour chacun de leurs ressortissants, peut-être un peu moins pour les deux malheureux Africains.
En tout état de cause, l’organisation de Droudkel semble en passe de réussir son coup en contraignant la toute-puissante France à satisfaire ses desiderata. Et du coup, donner consistance à sa promesse de lutter contre la France, quel que soit le terrain des opérations.
Les négociations pour la libération des otages ont commencé
LE TEMPS D’ALGERIE
vendredi 1er octobre 2010
Finalement, Anne Lauvergeon, présidente du groupe Areva, a osé le déplacement à Niamey. Une visite à inscrire dans le contexte particulier créé en France après l’enlèvement au Niger des sept employés du groupe nucléaire par un groupe d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). La visite de la présidente d’Areva intervient à la suite de la diffusion par la chaîne qatarie Al Jazeera d’une photo montrant les sept otages enlevés deux semaines plus tôt, à Arlit, au Niger.
Le document est accompagné d’un enregistrement vidéo dans lequel les otages français déclinent leur identité. « Un signe encourageant » qui confirme que les sept expatriés sont encore en vie, mais qui ravive aussi les craintes du gouvernement français quant à l’issue des négociations pour leur libération.
Ces négociations ont d’ailleurs commencé au lendemain de la prise d’otages par l’intermédiaire de notables maliens et mauritaniens influents, dont certains ont déjà apporté leur précieuse contribution à la libération des ex-otages britanniques, espagnols et français, dont Pierre Camatte, libéré après 3 mois de détention.
La France, qui se refuse d’intervenir militairement dans la région malgré la force de dissuasion dont elle dispose dans les pays du Sahel, entend préserver la vie de ses ressortissants en faisant montre de sa disponibilité à entrevoir toutes les options pour leur libération.
Paris aurait demandé officiellement au Mali de l’aider à libérer les otages, et cette aide sera le fait d’intermédiaires connus pour leurs liens privilégiés avec les groupes d’Aqmi et une partie de la rébellion targuie, fortement implantée dans le nord du Mali.
C’est à travers ces négociateurs que les autorités françaises devront connaître les principales revendications et exigences des ravisseurs, et l’on ne doute pas qu’elles seront axées essentiellement sur le versement de fortes rançons qui iront gonfler le trésor de guerre d’Aqmi.
La durée des négociations dépendra de la réactivité des autorités françaises quant à débloquer les sommes exigées par les ravisseurs.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la somme globale de la rançon devrait atteindre plus de 10 millions d’euros. Si l’on se réfère aux précédentes rançons payer pour la libération de Pierre Camatte, des deux humanitaires espagnols, du groupe de touristes allemands et des deux diplomates canadiens, les Français devront au moins payer 2 à 3 millions d’euros pour chacun de leurs ressortissants, peut-être un peu moins pour les deux malheureux Africains.
En tout état de cause, l’organisation de Droudkel semble en passe de réussir son coup en contraignant la toute-puissante France à satisfaire ses desiderata. Et du coup, donner consistance à sa promesse de lutter contre la France, quel que soit le terrain des opérations.
jeudi 30 septembre 2010
Protestations des élus touaregs
À Bamako, le 20 septembre 2010
À Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de France au Mali,
Au nom des communautés que nous représentons, nous avons le regret de vous adresser nos vives protestations suite à la stigmatisation récurrente dont est victime indifféremment la communauté touarègue, toutes les fois qu’un fait quelconque acte vient troubler la sérénité du Sahara central. Vous savez bien, Excellence, qu’il n’y a pas un jour, depuis un certain temps, sans que « les Touaregs » ne soient mis sur la sellette par un article de presse, une radio, ou un autre mode de communication, sur leur prétendue implication dans tel ou tel forfait perpétré dans cette région.
Ce qui nous blesse ici profondément, c’est lorsque ces généralisations abusives sont relayées par des ministres de la République Française, en l’occurrence Monsieur le Ministre des Affaires Étrangères, qui connaît par ailleurs très bien notre région. En effet, au lendemain du lâche enlèvement de vos ressortissants à Arlit (Niger), ce dernier n’a pas hésité à stigmatiser publiquement les « Touaregs », devenus ainsi les éternels boucs émissaires de ces latitudes.
Il faut se rappeler que « les Touaregs » forment un groupe ethnique ; composite et pluriel et non une organisation politico-militaire d'obédience terroriste. Ils comptent donc forcément dans leurs rangs, comme tous les peuples du monde, des honnêtes gens comme des personnes corrompues ; des hommes ainsi que des femmes ; des adultes et des enfants ; des sages comme des simples d’esprit etc..
Excellence Monsieur l’Ambassadeur,
Pour des raisons historiques évidentes qui lient les « Touaregs » à la France, nous sommes en mesure de placer naturellement en elle d’immenses espoirs pour aider notre Gouvernement à rendre possible leur plein épanouissement et non contribuer, un tant soit peu, à leur injuste diabolisation. C'est dans cette crainte que nous apposons notre protestation.
Vous souhaitant bonne réception de la présente, veuillez agréer Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de nos sentiments les plus distingués.
Alghabasse Ag Intalla Bajan Ag Hamatou
À Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de France au Mali,
Au nom des communautés que nous représentons, nous avons le regret de vous adresser nos vives protestations suite à la stigmatisation récurrente dont est victime indifféremment la communauté touarègue, toutes les fois qu’un fait quelconque acte vient troubler la sérénité du Sahara central. Vous savez bien, Excellence, qu’il n’y a pas un jour, depuis un certain temps, sans que « les Touaregs » ne soient mis sur la sellette par un article de presse, une radio, ou un autre mode de communication, sur leur prétendue implication dans tel ou tel forfait perpétré dans cette région.
Ce qui nous blesse ici profondément, c’est lorsque ces généralisations abusives sont relayées par des ministres de la République Française, en l’occurrence Monsieur le Ministre des Affaires Étrangères, qui connaît par ailleurs très bien notre région. En effet, au lendemain du lâche enlèvement de vos ressortissants à Arlit (Niger), ce dernier n’a pas hésité à stigmatiser publiquement les « Touaregs », devenus ainsi les éternels boucs émissaires de ces latitudes.
Il faut se rappeler que « les Touaregs » forment un groupe ethnique ; composite et pluriel et non une organisation politico-militaire d'obédience terroriste. Ils comptent donc forcément dans leurs rangs, comme tous les peuples du monde, des honnêtes gens comme des personnes corrompues ; des hommes ainsi que des femmes ; des adultes et des enfants ; des sages comme des simples d’esprit etc..
Excellence Monsieur l’Ambassadeur,
Pour des raisons historiques évidentes qui lient les « Touaregs » à la France, nous sommes en mesure de placer naturellement en elle d’immenses espoirs pour aider notre Gouvernement à rendre possible leur plein épanouissement et non contribuer, un tant soit peu, à leur injuste diabolisation. C'est dans cette crainte que nous apposons notre protestation.
Vous souhaitant bonne réception de la présente, veuillez agréer Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de nos sentiments les plus distingués.
Alghabasse Ag Intalla Bajan Ag Hamatou
La chaîne Al-Jazira du Qatar a diffusé une image fixe des otages français detenus par Aqmi
NIGER
La diffusion d'une image des otages français est un "signe encourageant" selon Paris
Source AFP
Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) a mis en ligne jeudi une photo des sept otages enlevés au Niger, dont cinq Français, accompagnée d'un enregistrement audio, un "signe encourageant" pour Paris. Dans l'enregistrement, les cinq Français déclinent leur identité et affirment avoir été enlevés et être détenus par l'Aqmi, sans préciser leur lieu de détention. Il s'agit de la première image et du premier enregistrement des otages depuis le rapt survenu il y a deux semaines. "Nous avons été enlevés la nuit dans notre logement (...) par un groupe d'Al-Qaeda au Maghreb islamique et nous sommes détenus à l'heure actuelle par Aqmi", déclare l'otage Daniel Larribe, qui se présente comme ingénieur, enlevé en même temps que son épouse, Françoise. Il était interrogé en français par un homme qui lui demandait de dire par qui il avait été enlevé.
Les quatre autres otages français ont également décliné leur identité et dit chacun à son tour avoir été "enlevé et détenu par Aqmi", selon l'enregistrement audio d'une durée de 4 minutes et 5 secondes. L'enregistrement était diffusé sur un site islamiste, accompagné d'une photo montrant les sept otages, dont un Togolais et un Malgache, enlevés au Niger. Sur l'image, on peut voir les sept otages, dont Françoise Larribe, le visage flouté, les jihadistes ayant l'habitude de ne pas montrer les traits des femmes dans leurs vidéos ou documents filmés. Il sont assis à même le sable sur un terrain désertique, et des hommes en armes, pour la plupart le visage couvert, se tiennent debout derrière eux. "J'ai 62 ans et demi, je suis mariée (...) J'ai été enlevée dans mon domicile, dans ma chambre dans la cité des cadres à Arlit, à l'intérieur de ma maison par Aqmi. Je suis toujours détenue par Aqmi", dit Françoise Larribe.
"Photos et enregistrement audio pour les otages français au Niger"
La chaîne Al-Jazira du Qatar a également diffusé cette image fixe, dans laquelle les ravisseurs pointent leurs armes vers le dos des otages, sans diffuser le contenu de l'enregistrement. Le document, mis en ligne par le site islamiste Shamikh1.net, porte la mention en français "Photos et enregistrement audio pour les otages français au Niger". Il a été produit par Al-Andalus media, bras médiatique de l'Aqim. À Paris, le ministère des Affaires étrangères a annoncé que la photographie avait été authentifiée" et qu'elle "constitue un signe encourageant dans la mesure où elle montre tous les otages en vie". "Cette photographie a été authentifiée. Même si nous ne savons pas à quelle date elle a été réalisée, elle constitue un signe encourageant dans la mesure où elle montre tous les otages en vie", a affirmé dans un communiqué le porte-parole du ministère, Bernard Valero. "Les services de l'État restent pleinement mobilisés et mettent tout en oeuvre afin d'obtenir leur libération. Nous sommes en liaison constante avec leurs familles", a-t-il ajouté.
Les sept personnes, dont un cadre d'Areva et son épouse, et cinq employés de Satom (trois Français, un Malgache et un Togolais) ont été enlevées à leur domicile à Arlit (nord du Niger) dans la nuit du 15 au 16 septembre. Leur enlèvement a été revendiqué par Aqmi, avec lequel les autorités françaises se sont déclarées prêtes à négocier. Selon une source malienne, les otages sont "détenus entre les déserts malien et algérien", dans la zone du Timétrine, une région de collines désertiques dans le nord-est du Mali, à une centaine de kilomètres de la frontière algérienne. Areva, qui a lancé un audit interne sur la sécurité de son site d'Arlit et les circonstances de l'enlèvement, a été accusée d'avoir insuffisamment tenu compte des menaces qui pesaient sur son personnel au Niger.
La diffusion d'une image des otages français est un "signe encourageant" selon Paris
Source AFP
Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) a mis en ligne jeudi une photo des sept otages enlevés au Niger, dont cinq Français, accompagnée d'un enregistrement audio, un "signe encourageant" pour Paris. Dans l'enregistrement, les cinq Français déclinent leur identité et affirment avoir été enlevés et être détenus par l'Aqmi, sans préciser leur lieu de détention. Il s'agit de la première image et du premier enregistrement des otages depuis le rapt survenu il y a deux semaines. "Nous avons été enlevés la nuit dans notre logement (...) par un groupe d'Al-Qaeda au Maghreb islamique et nous sommes détenus à l'heure actuelle par Aqmi", déclare l'otage Daniel Larribe, qui se présente comme ingénieur, enlevé en même temps que son épouse, Françoise. Il était interrogé en français par un homme qui lui demandait de dire par qui il avait été enlevé.
Les quatre autres otages français ont également décliné leur identité et dit chacun à son tour avoir été "enlevé et détenu par Aqmi", selon l'enregistrement audio d'une durée de 4 minutes et 5 secondes. L'enregistrement était diffusé sur un site islamiste, accompagné d'une photo montrant les sept otages, dont un Togolais et un Malgache, enlevés au Niger. Sur l'image, on peut voir les sept otages, dont Françoise Larribe, le visage flouté, les jihadistes ayant l'habitude de ne pas montrer les traits des femmes dans leurs vidéos ou documents filmés. Il sont assis à même le sable sur un terrain désertique, et des hommes en armes, pour la plupart le visage couvert, se tiennent debout derrière eux. "J'ai 62 ans et demi, je suis mariée (...) J'ai été enlevée dans mon domicile, dans ma chambre dans la cité des cadres à Arlit, à l'intérieur de ma maison par Aqmi. Je suis toujours détenue par Aqmi", dit Françoise Larribe.
"Photos et enregistrement audio pour les otages français au Niger"
La chaîne Al-Jazira du Qatar a également diffusé cette image fixe, dans laquelle les ravisseurs pointent leurs armes vers le dos des otages, sans diffuser le contenu de l'enregistrement. Le document, mis en ligne par le site islamiste Shamikh1.net, porte la mention en français "Photos et enregistrement audio pour les otages français au Niger". Il a été produit par Al-Andalus media, bras médiatique de l'Aqim. À Paris, le ministère des Affaires étrangères a annoncé que la photographie avait été authentifiée" et qu'elle "constitue un signe encourageant dans la mesure où elle montre tous les otages en vie". "Cette photographie a été authentifiée. Même si nous ne savons pas à quelle date elle a été réalisée, elle constitue un signe encourageant dans la mesure où elle montre tous les otages en vie", a affirmé dans un communiqué le porte-parole du ministère, Bernard Valero. "Les services de l'État restent pleinement mobilisés et mettent tout en oeuvre afin d'obtenir leur libération. Nous sommes en liaison constante avec leurs familles", a-t-il ajouté.
Les sept personnes, dont un cadre d'Areva et son épouse, et cinq employés de Satom (trois Français, un Malgache et un Togolais) ont été enlevées à leur domicile à Arlit (nord du Niger) dans la nuit du 15 au 16 septembre. Leur enlèvement a été revendiqué par Aqmi, avec lequel les autorités françaises se sont déclarées prêtes à négocier. Selon une source malienne, les otages sont "détenus entre les déserts malien et algérien", dans la zone du Timétrine, une région de collines désertiques dans le nord-est du Mali, à une centaine de kilomètres de la frontière algérienne. Areva, qui a lancé un audit interne sur la sécurité de son site d'Arlit et les circonstances de l'enlèvement, a été accusée d'avoir insuffisamment tenu compte des menaces qui pesaient sur son personnel au Niger.
mercredi 29 septembre 2010
Il faut arrêter de stigmatiser les touaregs : La stabilité du Nord du Mali est hypothéquée par un catalogue d’intérêts disparates
La Situation politique et sécuritaire au Nord
Il faut arrêter de stigmatiser les touaregs : La stabilité du Nord du Mali est hypothéquée par un catalogue d’intérêts disparates
L'Indépendant, 29/09/2010
photo:Tamikrest /groupe Touareg
Il est de nos jours indéniable qu'il y a péril en la demeure au Mali avec la situation de plus en plus confuse et alarmante qui prévaut dans son septentrion depuis quelques années. En effet, cette région, géographiquement très excentrée, est notoirement devenue le réceptacle d'hors-la-loi paramilitaires de tout acabit, qui la régentent arrogamment comme en terrain conquis. Pour bien débrouiller l'écheveau de cette nébuleuse aux allures chaotiques, il faut faire un bref état des lieux des forces déclarées ou occultes en présence :
AQMI : Il n'est un secret pour personne que cette organisation y a implanté certaines de ses cellules opérationnelles dans le but principal de s'en prendre aux intérêts de ceux qu'elle considère comme les " croisés " judéo-chrétiens et des gouvernements qu'elle taxe d'en être les suppôts. Face à des adversaires nettement plus forts, ses combattants désespérés opèrent généralement en posant des actes plutôt lâches et aveugles (prises d'otages assorties de rançons, attentats, attaques d'objectifs forts en symbole, etc.)
- Les réseaux tentaculaires de contrebande : Le Sahara malien a toujours été une zone de trafics illicites de tout genre. Les cigarettes ont longtemps été le principal produit qui les alimente mais, depuis 2005, la coke latino-américaine, très lucrative, a aiguisé les appétits voraces des groupes mafieux qui écument ces contrées. Une véritable compétition s'est alors engagée entre des caïds de circonstance, obnubilés par la recherche effrénée d'un profit alléchant : un terreau particulièrement propice à la prolifération des armes de tout calibre et à l'explosion d'une criminalité organisée transfrontalière redoutable !
- Les filières des migrations clandestines sur l'Europe, favorisées par les facilités que les étrangers - candidats à ces voyages bien souvent sans retour - ont de se procurer des papiers maliens, pour les détenteurs desquels, aucun visa d'entrée n'est requis en Mauritanie, au Maroc, en Tunisie et en Algérie.
- Un groupe marginal de transfuges irrédentistes des anciens mouvements d'opposition armée au Nord, spécialisé dans la surenchère mercantiliste (dissidents de l'Alliance du 23 mai, éléments des milices dites " arabes " et " imghad " mal recyclés dans la vie civile, Gandiso, etc).
Il faut préciser que des connexions puissantes peuvent exister entre ces divers acteurs, apparemment hétéroclites, lorsque leurs intérêts stratégiques et immédiats convergent. Dans la pratique, les plus dangereux se prêtent, le cas échéant, mutuellement main forte, car ils sont tous mis indistinctement au ban de la société, dont ils rejettent et violent allègrement les règles de bonne conduite internationalement admises.
Symétriquement à ces menaces graves et quasi permanentes, notre Sahara suscite de multiples autres convoitises inavouées qui concourent aussi à le mettre dans l'œil du cyclone. Les fortes odeurs de pétrole qu'il dégage, les mines d'uranium qu'il recèle et sa position géostratégique à bien d'égards idéale en font inexorablement un champ où s'affrontent les intérêts les plus controversés des grandes puissances de ce monde. Ainsi donc, d'autres intervenants plus sournois troublent aussi constamment sa sérénité et contribuent à radicaliser de nombreuses positions, habituellement hostiles à ces formes d'ingérence :
- Les services algériens, pour qui le nord du Mali, étant le prolongement naturel de leur propre territoire, est une extension vitale qu'il faut coûte que coûte avoir dans leur giron. Aucune autre présence étrangère ne saurait donc y être tolérée. Ils ont toujours joué au pyromane-pompier à l'occasion des rebellions récurrentes qui ont secoué la région et y supervisent présentement l'essentiel de la recherche pétrolière. Des mauvaises langues les accusent même d'instrumentaliser certains groupes islamistes actifs sur place pour conforter leur suprématie. Un fait reste en tout cas troublant : leurs équipes sont restées de longs mois à Taoudenit et n'ont jamais été inquiétées par la mouvance salafiste, pourtant fortement présente sur ces latitudes et réputée très remontée contre eux. Autre énigme : comment les cargaisons de cocaïne, qui franchissent les frontières reconnues poreuses du Mali, se retrouvent-elles ensuite dans les " go fast " méditerranéens ?
- Les services américains, qui recherchent désespérément un siège approprié pour leur Commandement Militaire en Afrique, sont aussi une autre pièce du puzzle parce qu'ils auraient, dans ce cadre, des visées persistantes sur la localité de Tessalit (un des lieux-dits de la planète les mieux pourvus d'une couverture satellitaire optimale). Naturellement, leurs collègues algériens et français regardent d'un très mauvais œil, avec des motivations antagoniques, cette tentation hégémonique.
- Les services français considèrent la région comme une partie de leur pré carré inviolable. Ses ressources naturelles doivent, à leur entendement, prioritairement servir à faire prospérer leurs industries et ses institutions politico-administratives, calquées sur leurs modèles, pour bien se laisser apprivoiser. Eux aussi agissent donc, souvent dans l'ombre, pour que les autres ne viennent pas leur ravir un premier rôle dont ils restent historiquement jaloux.
- Les services du Général Abdoul Aziz pour qui toutes les katiba d'AQMI, paradant sur ce vaste no man's land sahélo-saharien ont, avant tout, la Mauritanie dans leur collimateur pour avoir été le seul pays de la région à oser les combattre frontalement aux côtés des occidentaux et à flirter même un moment avec Israël. C'est pourquoi, une sorte d'instinct de conservation pousse souvent leur Armée particulièrement vulnérable, à risquer des incursions de guerre préventive à l'intérieur de nos immenses frontières. Autre donne : des renseignements concordants font état de la présence sur ce front d'une majorité de mauritaniens fanatiques, survivants des " djihads " palestinien, irakien, afghan, etc. C'est pourquoi, récemment le bouillant - mais novice en politique - Général-Président de ce pays n'a pas voulu pardonner à ATT, d'avoir, sous la pression irrésistible de la France et pour sauver la vie de notre hôte Pierre Camatte, élargi quatre terroristes présumés dont deux mauritaniens. Il a dû après, pour sauver la face, prier son " affreux " malien plus blasé, pour qu'il accepte de faire transiter par Bamako le fameux Oumar Saharoui, qu'il a libéré dans les mêmes conditions, pour que des otages espagnols enlevés sur son territoire puissent recouvrer la liberté…
Cette escalade diplomatique rappelle une histoire qui s'est déroulée aux premières heures de la pénétration coloniale dans la région de Tombouctou. Le Chef des Kel Antessar de l'Ouest, devant la supériorité militaire écrasante de l'envahisseur (et après avoir subi de nombreux revers tragiques) a décidé de faire la paix avec lui. Ayant appris la nouvelle, le Chef des Kel Antessar de l'Est, furieux, lui a écrit pour demander l'article de la loi islamique sur lequel il s'est fondé pour pactiser avec des mécréants. Il lui répondit alors en ces termes laconiques : "Cher frère, quand ils seront à ton niveau, tu retrouveras cette référence toi-même ! "
Les services libyens et même burkinabé jouent aussi des cartes non moins importantes dans " la gouvernance " visiblement partagée de la sécurité du Nord de notre pays.
Les questions qui se posent maintenant sont : que doit faire le gouvernement malien pour tirer son épingle du jeu, face à cette somme de menaces pernicieuses, que ni son Armée, ni son opinion publique ne sont pas encore préparées à affronter ? Faut-il continuer à privilégier la politique de l'autruche ou croiser le fer, dans une guerre des sables aventureuse, avec un ennemi insaisissable qui tergiverse encore à " découvrir son front " ouvertement contre nous?
ATT a l'habitude de dire qu'aucun des groupuscules armés qui ont fait des confins de notre Sahara un de leur sanctuaire, n'a demandé de visa encore moins de titre de séjour pour s'y établir au gré de ses pérégrinations. Il ne cesse aussi de rappeler que la mobilité transfrontalière avérée dont ils font montre doit interdire, à tout esprit honnête, de leur donner une quelconque " adresse postale ", même éphémère.
Il s'agit donc d'une équation transversale, qui concerne au premier chef, tous les riverains de cette vaste zone grise que tous les tracés approximatifs situent sur les lisières de plusieurs pays à la fois.
La position de " ni guerre, ni paix " que le Président ATT affiche face à ces " faucons " du désert - sans loi peut-être mais avec une foi souvent inébranlable - est incontestablement la plus sage en attendant que tous les Etats impliqués décident vraiment d'en découdre de concert. On n'ira évidemment pas jusqu'à passer, comme les italiens en Afghanistan, des accords secrets moyennant finance avec eux, pour se prémunir de leurs agissements imprévisibles mais, on fera tout pour les tenir en respect jusqu'à ce que l'ensemble des protagonistes intéressés par cette bande acceptent de se retrouver autour d'une table pour discuter franchement de tous les contours de cette épineuse question.
Une autre " mesure conservatoire " doit aussi consister à traquer sans répit les narcotrafiquants pour limiter les risques d'utilisation de nos établissements bancaires et de notre patrimoine immobilier dans le processus de blanchiment de l'argent sale qui circule à flots dans notre pays. Les " nouveaux riches ", qui sont en train de se la couler douce dans les buildings luxueux bamakois généralement achetés cash, ne doivent dormir que d'un œil jusqu'à ce qu'ils fournissent des explications convaincantes sur les origines douteuses de leurs fortunes colossales subites.
Il faut également accélérer la mise en place effective d'un état civil fiable afin que nos documents internationaux de voyage, cessent de se vendre comme de petits pains et de servir d'ingrédients pour alimenter une délinquance rampante portant sur la falsification à outrance de nos pièces d'identité.
On le voit, la stabilité de notre septentrion est certainement hypothéquée pour longtemps par ce catalogue d'intérêts disparates pour le contrôle desquels, des meneurs de jeu souvent sans visage - qui sont loin d'être des enfants de chœur - se livrent une guerre mortelle de positionnement.
Notre grande Nation séculaire, qui vient de fêter en grande pompe son cinquantenaire d'existence moderne, doit puiser en elle les ressources nécessaires pour surmonter victorieusement cette accablante adversité. Et pour que cela soit réellement possible, il faut qu'on arrête la stigmatisation fantaisiste de certains groupes ethniques, notamment " les Touaregs ", chaque fois qu'un acte répréhensible - même manifestement isolé - est commis sur ce vaste corridor dont la vocation criminogène est unanimement aujourd'hui reconnue. Actuellement, il ne se passe malheureusement pas un jour sans qu'une radio, un journal, un site WEB et même un officiel ne culpabilise abusivement " les Touaregs " parce qu'AQMI a commis un forfait - qu'elle revendique d'ailleurs publiquement - ou qu'un individu enturbanné a volé un véhicule à Kidal ou Léré.
Al-Qaïda compte certainement dans ses rangs une minorité de Touaregs mais aussi des Américains, des Français, des Haoussas, des Mossis, des Somaliens, des Arabes, etc. Beaucoup de Touaregs sont aussi engagés, il est vrai, au service de nombreux réseaux criminels. Mais, il faut surtout se rappeler que chaque société du monde a son élite et sa lie !
C'est pourquoi, il est absolument scandaleux de tomber dans des amalgames faciles ou de conclure à des généralisations abusives en épinglant, sans discernement, " les Touaregs " comme une espèce de fauves, simplement parce que des ressortissants présumés de leur communauté ont eu à commettre un fait détestable. En effet, de plus en plus, les gens ont tendance à réagir par des raccourcis diaboliques qui mettent " les Touaregs " sur la sellette, peut être inconsciemment, comme l'éleveur de moutons qui constate à son réveil que des prédateurs ont dévoré nuitamment des bêtes dans sa bergerie et qui s'exclame : " Ce sont les chacals ! "
De la même manière, dès qu'un crime odieux est perpétré dans ces régions, on pointe arbitrairement un doigt accusateur en s'écriant avant la moindre enquête : " Ce sont les Touaregs ! "
Il n'y a pas de mot si fort, par exemple, pour exprimer à quel point ces derniers ont été profondément blessés par la salve de dénonciations infondées dont ils ont fait atrocement l'objet au lendemain de la stupéfiante prise d'otages d'Arlit.
Dans la région de Sikasso, des braquages violents sont fréquents sur nos routes. Cependant, il est, par exemple, totalement absurde de les imputer aux Senoufos ou aux Miniankas, même dans le cas où il ya une forte probabilité que des membres de ces valeureux groupes ethniques en soient les auteurs.
Pour raffermir davantage notre unité nationale maintes fois mise à l'épreuve ces derniers temps, il faudrait que le sentiment d'appartenance à la Nation prime sur toute autre considération. On doit se sentir malien avant d'être Touareg, Bambara, Songhoï, Peul, etc et non l'inverse. Il est grand temps de dépasser certains archaïsmes rétrogrades et de se tourner résolument vers l'édification d'une Société plus juste où chacun sera récompensé selon son mérite intrinsèque et où personne ne paiera pour les fautes d'un autre, fut-il un frère direct.
Le grand Mali de nos rêves ne se réalisera qu'à ce prix !
Par Mohamed Ag Ahmedoun
L'Indépendant, est seul responsable du contenu de cet article
Il faut arrêter de stigmatiser les touaregs : La stabilité du Nord du Mali est hypothéquée par un catalogue d’intérêts disparates
L'Indépendant, 29/09/2010
photo:Tamikrest /groupe Touareg
Il est de nos jours indéniable qu'il y a péril en la demeure au Mali avec la situation de plus en plus confuse et alarmante qui prévaut dans son septentrion depuis quelques années. En effet, cette région, géographiquement très excentrée, est notoirement devenue le réceptacle d'hors-la-loi paramilitaires de tout acabit, qui la régentent arrogamment comme en terrain conquis. Pour bien débrouiller l'écheveau de cette nébuleuse aux allures chaotiques, il faut faire un bref état des lieux des forces déclarées ou occultes en présence :
AQMI : Il n'est un secret pour personne que cette organisation y a implanté certaines de ses cellules opérationnelles dans le but principal de s'en prendre aux intérêts de ceux qu'elle considère comme les " croisés " judéo-chrétiens et des gouvernements qu'elle taxe d'en être les suppôts. Face à des adversaires nettement plus forts, ses combattants désespérés opèrent généralement en posant des actes plutôt lâches et aveugles (prises d'otages assorties de rançons, attentats, attaques d'objectifs forts en symbole, etc.)
- Les réseaux tentaculaires de contrebande : Le Sahara malien a toujours été une zone de trafics illicites de tout genre. Les cigarettes ont longtemps été le principal produit qui les alimente mais, depuis 2005, la coke latino-américaine, très lucrative, a aiguisé les appétits voraces des groupes mafieux qui écument ces contrées. Une véritable compétition s'est alors engagée entre des caïds de circonstance, obnubilés par la recherche effrénée d'un profit alléchant : un terreau particulièrement propice à la prolifération des armes de tout calibre et à l'explosion d'une criminalité organisée transfrontalière redoutable !
- Les filières des migrations clandestines sur l'Europe, favorisées par les facilités que les étrangers - candidats à ces voyages bien souvent sans retour - ont de se procurer des papiers maliens, pour les détenteurs desquels, aucun visa d'entrée n'est requis en Mauritanie, au Maroc, en Tunisie et en Algérie.
- Un groupe marginal de transfuges irrédentistes des anciens mouvements d'opposition armée au Nord, spécialisé dans la surenchère mercantiliste (dissidents de l'Alliance du 23 mai, éléments des milices dites " arabes " et " imghad " mal recyclés dans la vie civile, Gandiso, etc).
Il faut préciser que des connexions puissantes peuvent exister entre ces divers acteurs, apparemment hétéroclites, lorsque leurs intérêts stratégiques et immédiats convergent. Dans la pratique, les plus dangereux se prêtent, le cas échéant, mutuellement main forte, car ils sont tous mis indistinctement au ban de la société, dont ils rejettent et violent allègrement les règles de bonne conduite internationalement admises.
Symétriquement à ces menaces graves et quasi permanentes, notre Sahara suscite de multiples autres convoitises inavouées qui concourent aussi à le mettre dans l'œil du cyclone. Les fortes odeurs de pétrole qu'il dégage, les mines d'uranium qu'il recèle et sa position géostratégique à bien d'égards idéale en font inexorablement un champ où s'affrontent les intérêts les plus controversés des grandes puissances de ce monde. Ainsi donc, d'autres intervenants plus sournois troublent aussi constamment sa sérénité et contribuent à radicaliser de nombreuses positions, habituellement hostiles à ces formes d'ingérence :
- Les services algériens, pour qui le nord du Mali, étant le prolongement naturel de leur propre territoire, est une extension vitale qu'il faut coûte que coûte avoir dans leur giron. Aucune autre présence étrangère ne saurait donc y être tolérée. Ils ont toujours joué au pyromane-pompier à l'occasion des rebellions récurrentes qui ont secoué la région et y supervisent présentement l'essentiel de la recherche pétrolière. Des mauvaises langues les accusent même d'instrumentaliser certains groupes islamistes actifs sur place pour conforter leur suprématie. Un fait reste en tout cas troublant : leurs équipes sont restées de longs mois à Taoudenit et n'ont jamais été inquiétées par la mouvance salafiste, pourtant fortement présente sur ces latitudes et réputée très remontée contre eux. Autre énigme : comment les cargaisons de cocaïne, qui franchissent les frontières reconnues poreuses du Mali, se retrouvent-elles ensuite dans les " go fast " méditerranéens ?
- Les services américains, qui recherchent désespérément un siège approprié pour leur Commandement Militaire en Afrique, sont aussi une autre pièce du puzzle parce qu'ils auraient, dans ce cadre, des visées persistantes sur la localité de Tessalit (un des lieux-dits de la planète les mieux pourvus d'une couverture satellitaire optimale). Naturellement, leurs collègues algériens et français regardent d'un très mauvais œil, avec des motivations antagoniques, cette tentation hégémonique.
- Les services français considèrent la région comme une partie de leur pré carré inviolable. Ses ressources naturelles doivent, à leur entendement, prioritairement servir à faire prospérer leurs industries et ses institutions politico-administratives, calquées sur leurs modèles, pour bien se laisser apprivoiser. Eux aussi agissent donc, souvent dans l'ombre, pour que les autres ne viennent pas leur ravir un premier rôle dont ils restent historiquement jaloux.
- Les services du Général Abdoul Aziz pour qui toutes les katiba d'AQMI, paradant sur ce vaste no man's land sahélo-saharien ont, avant tout, la Mauritanie dans leur collimateur pour avoir été le seul pays de la région à oser les combattre frontalement aux côtés des occidentaux et à flirter même un moment avec Israël. C'est pourquoi, une sorte d'instinct de conservation pousse souvent leur Armée particulièrement vulnérable, à risquer des incursions de guerre préventive à l'intérieur de nos immenses frontières. Autre donne : des renseignements concordants font état de la présence sur ce front d'une majorité de mauritaniens fanatiques, survivants des " djihads " palestinien, irakien, afghan, etc. C'est pourquoi, récemment le bouillant - mais novice en politique - Général-Président de ce pays n'a pas voulu pardonner à ATT, d'avoir, sous la pression irrésistible de la France et pour sauver la vie de notre hôte Pierre Camatte, élargi quatre terroristes présumés dont deux mauritaniens. Il a dû après, pour sauver la face, prier son " affreux " malien plus blasé, pour qu'il accepte de faire transiter par Bamako le fameux Oumar Saharoui, qu'il a libéré dans les mêmes conditions, pour que des otages espagnols enlevés sur son territoire puissent recouvrer la liberté…
Cette escalade diplomatique rappelle une histoire qui s'est déroulée aux premières heures de la pénétration coloniale dans la région de Tombouctou. Le Chef des Kel Antessar de l'Ouest, devant la supériorité militaire écrasante de l'envahisseur (et après avoir subi de nombreux revers tragiques) a décidé de faire la paix avec lui. Ayant appris la nouvelle, le Chef des Kel Antessar de l'Est, furieux, lui a écrit pour demander l'article de la loi islamique sur lequel il s'est fondé pour pactiser avec des mécréants. Il lui répondit alors en ces termes laconiques : "Cher frère, quand ils seront à ton niveau, tu retrouveras cette référence toi-même ! "
Les services libyens et même burkinabé jouent aussi des cartes non moins importantes dans " la gouvernance " visiblement partagée de la sécurité du Nord de notre pays.
Les questions qui se posent maintenant sont : que doit faire le gouvernement malien pour tirer son épingle du jeu, face à cette somme de menaces pernicieuses, que ni son Armée, ni son opinion publique ne sont pas encore préparées à affronter ? Faut-il continuer à privilégier la politique de l'autruche ou croiser le fer, dans une guerre des sables aventureuse, avec un ennemi insaisissable qui tergiverse encore à " découvrir son front " ouvertement contre nous?
ATT a l'habitude de dire qu'aucun des groupuscules armés qui ont fait des confins de notre Sahara un de leur sanctuaire, n'a demandé de visa encore moins de titre de séjour pour s'y établir au gré de ses pérégrinations. Il ne cesse aussi de rappeler que la mobilité transfrontalière avérée dont ils font montre doit interdire, à tout esprit honnête, de leur donner une quelconque " adresse postale ", même éphémère.
Il s'agit donc d'une équation transversale, qui concerne au premier chef, tous les riverains de cette vaste zone grise que tous les tracés approximatifs situent sur les lisières de plusieurs pays à la fois.
La position de " ni guerre, ni paix " que le Président ATT affiche face à ces " faucons " du désert - sans loi peut-être mais avec une foi souvent inébranlable - est incontestablement la plus sage en attendant que tous les Etats impliqués décident vraiment d'en découdre de concert. On n'ira évidemment pas jusqu'à passer, comme les italiens en Afghanistan, des accords secrets moyennant finance avec eux, pour se prémunir de leurs agissements imprévisibles mais, on fera tout pour les tenir en respect jusqu'à ce que l'ensemble des protagonistes intéressés par cette bande acceptent de se retrouver autour d'une table pour discuter franchement de tous les contours de cette épineuse question.
Une autre " mesure conservatoire " doit aussi consister à traquer sans répit les narcotrafiquants pour limiter les risques d'utilisation de nos établissements bancaires et de notre patrimoine immobilier dans le processus de blanchiment de l'argent sale qui circule à flots dans notre pays. Les " nouveaux riches ", qui sont en train de se la couler douce dans les buildings luxueux bamakois généralement achetés cash, ne doivent dormir que d'un œil jusqu'à ce qu'ils fournissent des explications convaincantes sur les origines douteuses de leurs fortunes colossales subites.
Il faut également accélérer la mise en place effective d'un état civil fiable afin que nos documents internationaux de voyage, cessent de se vendre comme de petits pains et de servir d'ingrédients pour alimenter une délinquance rampante portant sur la falsification à outrance de nos pièces d'identité.
On le voit, la stabilité de notre septentrion est certainement hypothéquée pour longtemps par ce catalogue d'intérêts disparates pour le contrôle desquels, des meneurs de jeu souvent sans visage - qui sont loin d'être des enfants de chœur - se livrent une guerre mortelle de positionnement.
Notre grande Nation séculaire, qui vient de fêter en grande pompe son cinquantenaire d'existence moderne, doit puiser en elle les ressources nécessaires pour surmonter victorieusement cette accablante adversité. Et pour que cela soit réellement possible, il faut qu'on arrête la stigmatisation fantaisiste de certains groupes ethniques, notamment " les Touaregs ", chaque fois qu'un acte répréhensible - même manifestement isolé - est commis sur ce vaste corridor dont la vocation criminogène est unanimement aujourd'hui reconnue. Actuellement, il ne se passe malheureusement pas un jour sans qu'une radio, un journal, un site WEB et même un officiel ne culpabilise abusivement " les Touaregs " parce qu'AQMI a commis un forfait - qu'elle revendique d'ailleurs publiquement - ou qu'un individu enturbanné a volé un véhicule à Kidal ou Léré.
Al-Qaïda compte certainement dans ses rangs une minorité de Touaregs mais aussi des Américains, des Français, des Haoussas, des Mossis, des Somaliens, des Arabes, etc. Beaucoup de Touaregs sont aussi engagés, il est vrai, au service de nombreux réseaux criminels. Mais, il faut surtout se rappeler que chaque société du monde a son élite et sa lie !
C'est pourquoi, il est absolument scandaleux de tomber dans des amalgames faciles ou de conclure à des généralisations abusives en épinglant, sans discernement, " les Touaregs " comme une espèce de fauves, simplement parce que des ressortissants présumés de leur communauté ont eu à commettre un fait détestable. En effet, de plus en plus, les gens ont tendance à réagir par des raccourcis diaboliques qui mettent " les Touaregs " sur la sellette, peut être inconsciemment, comme l'éleveur de moutons qui constate à son réveil que des prédateurs ont dévoré nuitamment des bêtes dans sa bergerie et qui s'exclame : " Ce sont les chacals ! "
De la même manière, dès qu'un crime odieux est perpétré dans ces régions, on pointe arbitrairement un doigt accusateur en s'écriant avant la moindre enquête : " Ce sont les Touaregs ! "
Il n'y a pas de mot si fort, par exemple, pour exprimer à quel point ces derniers ont été profondément blessés par la salve de dénonciations infondées dont ils ont fait atrocement l'objet au lendemain de la stupéfiante prise d'otages d'Arlit.
Dans la région de Sikasso, des braquages violents sont fréquents sur nos routes. Cependant, il est, par exemple, totalement absurde de les imputer aux Senoufos ou aux Miniankas, même dans le cas où il ya une forte probabilité que des membres de ces valeureux groupes ethniques en soient les auteurs.
Pour raffermir davantage notre unité nationale maintes fois mise à l'épreuve ces derniers temps, il faudrait que le sentiment d'appartenance à la Nation prime sur toute autre considération. On doit se sentir malien avant d'être Touareg, Bambara, Songhoï, Peul, etc et non l'inverse. Il est grand temps de dépasser certains archaïsmes rétrogrades et de se tourner résolument vers l'édification d'une Société plus juste où chacun sera récompensé selon son mérite intrinsèque et où personne ne paiera pour les fautes d'un autre, fut-il un frère direct.
Le grand Mali de nos rêves ne se réalisera qu'à ce prix !
Par Mohamed Ag Ahmedoun
L'Indépendant, est seul responsable du contenu de cet article
mardi 28 septembre 2010
Niger: Un contact téléphonique avec les otages
Par Europe1.fr
Publié le 28 Septembre 2010 à 09h25
Mis à jour le 28 Septembre 2010 à 09h26
Une "conversation téléphonique rapide" aurait eu lieu entre certains des otages français enlevés au Niger et des officiels français, révèle Le Figaro dans son édition de mardi. Il y a une "accélération du processus de contact" avec les preneurs d’otages et les négociateurs maliens multiplient les confidences rassurantes, ce qui pourrait être de bon augure, confirme Europe 1.
Publié le 28 Septembre 2010 à 09h25
Mis à jour le 28 Septembre 2010 à 09h26
Une "conversation téléphonique rapide" aurait eu lieu entre certains des otages français enlevés au Niger et des officiels français, révèle Le Figaro dans son édition de mardi. Il y a une "accélération du processus de contact" avec les preneurs d’otages et les négociateurs maliens multiplient les confidences rassurantes, ce qui pourrait être de bon augure, confirme Europe 1.
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