vendredi 29 mai 2009

La CREC jumelée à un organisme de développement durable du Niger


La CREC jumelée à un organisme de développement durable du Niger
Guillaume Picard /Canada
Article mis en ligne le 28 mai 2009 à 16:32

La Corporation de relance économique et communautaire de Saint-Léonard (CREC) est jumelée depuis 2007 avec l'Association pour un développement durable ADD-Niger, à l'invitation du Carrefour canadien international (CCI), afin de développer un partenariat facilitant le partage des meilleures pratiques en matière d'économie sociale et solidaire.
Une fois par mois, par l'entremise d'une caméra Web, les membres de la CREC et leurs homologues d'ADD-Niger se réunissent sans même se déplacer, coopérant afin de faire face, chacun dans un contexte qui leur est propre, aux multiples visages de la pauvreté.

C'est le Carrefour canadien international (CCI) qui a initié cette rencontre entre Saint-Léonard et Niamey, la capitale nigérienne. Depuis, le CCI, la CREC et ADD-Niger forment un partenariat tripartite dont la raison d'être est de faire face aux enjeux liés à l'économie sociale et solidaire à la fois au Québec et au Niger, et de diminuer l'indigence dans ce pays d'Afrique. Les partenaires entendent d'ailleurs concentrer leurs efforts pour soutenir les enfants et les femmes, de loin les plus vulnérables quand il est question de gens dans le besoin.

« Ils ont la même mission que nous et la même approche de travailler avec tous les acteurs du milieu pour répondre aux besoins de la population locale en matière d'économie sociale. Alors, ils viennent chercher ici une expertise et partager la leur. Nous accueillerons pendant deux mois un stagiaire nigérien, en septembre prochain. Il viendra en apprendre plus sur nos outils et voir comment ceux-ci peuvent être déployés au Niger », explique Véronique Fenocchi, directrice générale de la CREC de Saint-Léonard. Cette dernière et Claude Bégin, vice-présidente de la CREC, se sont d'ailleurs rendues au Niger, en septembre 2008, dans le cadre d'une mission visant le renforcement des liens entre la CREC et ADD-Niger.

Niger : lancement des travaux de construction d'un port sec à Dosso

Les Afriques/journal de la finance africaine
Niger
29-05-2009


Les présidents nigérien, Mamadou Tandja, et Béninois, Yayi Boni, ont procédé au lancement des travaux de construction d'un port sec à Dosso (139 km au sud de Niamey), qui sera le prolongement du port autonome de Cotonou.

Il servira de point de départ, de transit et d'arrivée pour les flux de marchandises entre Niamey et Cotonou et le reste du monde, indique un communiqué du gouvernement.

Devant l'inexistence de débouchés maritimes, les échanges commerciaux du Niger avec l'extérieur se font principalement à travers le Bénin, le Togo, le Ghana, le Nigeria et la Côte d'Ivoire.

138 milliards FCFA de l’UE au Niger au titre du 10ème FED

UEMOA - 138 milliards FCFA de l’UE au Niger au titre du 10ème FED
Publié le 28 mai 2009 à 9h16


Niamey, Niger (PANA) - L’Union européenne (UE) a accordé 210 millions d’euros, soit environ 138 milliards de FCFA au Niger, au titre de la 10ème tranche du Fonds européen au développement (FED), a appris jeudi la PANA de source officielle.

Ces fonds seront affectés pour la réalisation du nouveau programme pluriannuel d’appui à la réduction de la pauvreté (pour 93 millions d’euros), le programme d’appui à l’entretien des infrastructures routières (pour 83 millions d’euros) le programme d’appui à la sécurité alimentaire (pour 15 millions d’euros), le programme de promotion des droits civiques et politiques (pour 7 millions d’euros), le projet d’appui au démarrage de la Stratégie de développement rurale (SDR, pour 4,5 millions d’euros) et l’appui aux services de l’Ordonnateur national du FED (avec 4,5 millions d’euros).

En outre, selon la représentation de l’UE à Niamey, un montant supplémentaire de 6,9 millions d’euros a été mobilisé au profit de la sécurité alimentaire au Niger, en réaction à la hausse des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux.

Les financements du FED sont alimentés par les Etats membres de l’UE et sont des dons non remboursables.

Au Niger, ils viennent de manière globale en appui à la mise en oeuvre de la Stratégie de développement accéléré et de réduction de la pauvreté (SDRP).

Djoliba, le fleuve qui lave tout



29 mai 2009
Djoliba, le fleuve qui lave tout
"ceci est valable pour Niamey aussi"

Liberation.fr
Assainssement à Bko (3) recad On dit en Bretagne que "la mer lave tout". Ça a longtemps été l'excuse pour balancer tout et n'importe quoi sur la grève. J'ai l'impression que l'on pourrait appliquer cette formule au Mali avec le fleuve Niger (Djoliba): "Le fleuve lave tout". Quand on regarde la politique de gestion des eaux pluviales et des eaux domestiques, on est affolé par ce que va devenir le fleuve dans les années qui viennent. Quant aux problèmes de santé publique...

Mois de mai. Le taux d'humidité remonte tranquillement. On passe de 15% à 50%, voire à 70% d'humidité. Les premiers orages tombent sur Bamako. Une pluie de 60mm, en deux ou trois heures, dans une ville dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle n'est pas construite sur une morne plaine, ça donne un écoulement intense. C'est la grande lessive des égouts et des places publiques (en particulier les marchés et les gares routières).

Pluie Bko (6) Le spectacle qui suit une grosse pluie en certains endroits de Bamako est hallucinant: des routes couvertes de déchets, de boues, empêchant même parfois une circulation normale, et tout le monde qui patauge là-dedans... Les légumes du marché du lendemain sont forcément inondés (je vous conseille fortement de les passer à l'eau de javel ou au permanganate de potassium si vous ne voulez pas vous retrouver le lendemain, au mieux, vissé pour la journée sur les chiottes).

Mais c'est aussi le fleuve qui en prend un coup, et surtout toute la faune qui y subsiste. Vivre en aval de Bamako à certaines périodes de l'année ne doit pas être toujours drôle. Il n'y a déjà plus grand chose mais le choc d'une telle pluie, avec l'ensemble des immondices qui arrivent d'un seul coup dans le fleuve, doit être fatal à tout un tas de sympathiques petites bêtes.


Bamako, avec bientôt deux millions d'habitants, produit une quantité de déchets relativement importante, autant solides que liquides, même pour la capitale d'un pays considéré comme l'un des plus pauvres du monde. En 2006, la production des eaux usées domestiques de Bamako a été estimée à 32.000 m3/jour et celle des boues de vidange à 600.000 m3/an, selon les données disponibles à la DNACPN (Direction nationale de l'assainissement). Le traitement des eaux usées est individuel et ne concerne qu'un petit tiers de la population. Si une évacuation existe bien pour les résidus de fosses (à l'aide de camions avec pompe "SPIROS"), les deux stations de Bamako de traitement des boues sont largement insuffisantes et mal conçues. Les boues finissent très souvent déversées en pleine nature, voire dans le fleuve. Si celui-ci a un débit de crue qui atteint facilement 6000 m3/s, et permet donc une relative dilution, en étiage, il est seulement de 70 m3/s.

Assainssement à Bko (5) Au fur et à mesure que la saison sèche avance (octobre à mai), les égouts se remplissent peu à peu de déchets. C'est pratique un canal à ciel ouvert au bord des rues principales: pourquoi s'emmerder à aller chercher une poubelle? Ça sert à tout, on jette les ordures, on pisse, on défèque... et les eaux ménagères tranquillement déversées gardent le tout dans une bonne humidité qui, grâce aux quelque 40°C à l'ombre, aident à la prolifération de tout un tas de petites bêtes qui ont autant que nous le droit de vivre mais n'en demeurent pas moins nuisibles et néfastes pour notre santé.

La seule action vraiment visible est celle qui, quelques semaines avant les premières pluies, consiste à nettoyer les égouts. Dans un premier temps on procède au transfert des déchets de l'égout vers le trottoir, et dans un second temps, parfois si tardif qu'une pluie peut avoir le temps de tout disperser, un camion vient ramasser le tout et l'emmène vers ... je ne sais où, sans doute les champs et les vergers.



Le problème, c'est qu'une politique et des infrastructures d'assainissement, ça coûte très cher, et que Bamako doit pratiquement partir de zéro. Pour le moment, la seule station d'épuration sur Bamako, largement insuffisante, concerne la zone industrielle. Si des dépôts de transit existent (merci à la ville d'Angers), l'évacuation se fait ensuite "en brousse", un peu au hasard des champs. De toute façon, ça sert à enrichir la terre. Autre problème, l'urbanisation galopante de Bamako, coincée entre les collines et le fleuve, laisse peu de place pour des infrastructures, style station d'épuration. Si on veut maintenant en construire une, il faudra aller assez loin du centre et faire suivre le flot d'eaux usées à l'aide de pompes. Mais ça risque de coûter cher en énergie et en conduites pour tout refouler...

Selon le Rapport mondial sur le développement humain (PNUD, 2006), un dollar investi dans le secteur de l’assainissement en rapporte en moyenne 8 grâce à une baisse des coûts et au gain de productivité. Par ailleurs, le préjudice lié au manque d’accès à l’eau et l’assainissement cause, dans les pays en développement, la perte de 443 millions de jours de scolarité chaque année en raison des maladies véhiculées par l’eau. L’Afrique subsaharienne perd environ 5% de son PIB, soit quelque 28,4 milliards de dollars chaque année: un chiffre qui dépasse le montant total de l’aide et de l’allègement de la dette alloué à la région chaque année.

Avoir 30 ans au Niger


Article paru dans l'édition du
Vendredi 29 Mai 2009
Sélestat

Avoir 30 ans au Niger
Très engagée dans la vie associative (ACE, JOC, CCFD, CLAPEST) depuis de nombreuses années, Céline Trau, jeune femme sélestadienne va bientôt fêter ses 30 ans à Niamey, capitale du Niger en apprenant le zemba, langue parlée à Dosso, ville de 60 000 habitants à 150 km de la capitale. Elle vient d'y être nommée pour septembre « responsable du centre de promotion féminine ». Un hasard de la vie ? Non, un choix mûrement réfléchi qui est comme un aboutissement de son engagement dans l'interculturel, ...

tanja/L’impasse, en attendant la tempête !


L’impasse, en attendant la tempête !
Écrit par BARMOU (HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION - N° 57 DU 28 MAI 2009)
Vendredi, 29 Mai 2009 07:51

Décidément, le Niger est à nouveau à la croisée des chemins. Comme dix ans auparavant, dans une logique de lutte contre l’usurpation du pouvoir démocratique, avec la différence que cette fois, c’est un homme bien élu et réélu, qui faisait partie de ceux qui stigmatisaient le régime du Président Baré, qui tente, malgré l’avis catégorique de la Cour constitutionnelle, malgré les mises en garde de la classe politique et de la société civile, malgré les conseils avisés des observateurs extérieurs, de s’imposer et d’imposer aux Nigériens un pouvoir personnel, total et à durée indéterminée. Or, jusqu’à preuve du contraire, l’Etat du Niger n’offre pas à sa clientèle politique un contrat à durée indéterminée. Tandja, nous n’avons cessé de le dire, s’est inscrit dans une logique pleine de périls pour le Niger. Dans un pays où l’on croit profondément aux signes, il n’y a pas lieu de douter un instant que la suite de l’aventure réserve une série d’évènements douloureux. La dissolution de l’Assemblée nationale est une très grave erreur de Tandja. En pensant fragiliser la position politique de ses adversaires politiques qui bénéficient jusque-là d’une immunité du fait de leur mandat de députés, Tandja a plutôt conforté la base du camp opposé, radicalisant la position des acteurs qui n’ont cessé de croire à une éventuelle rétractation du président de la République.

Pire, en déplaçant le théâtre du conflit qui se retrouve subitement dans la rue, Tandja perd véritablement le contrôle de l’évolution des évènements politiques. Il est vrai qu’il réduit ainsi toute tentative de l’Assemblée nationale d’enclencher une procédure de mise en accusation, menace qui lui pendait au nez, suite à la demande de deux centrales syndicales et à l’avis de la Cour constitutionnelle qui n’a laissé le moindre échappatoire à Tandja. Mais il complique davan- tage sa position politique en laissant penser qu’il a dissous l’Assemblée nationale du fait de l’avis défavorable de la Cour constitutionnelle.

Comment Tandja peutil se permettre de poursuivre un projet que la plus haute juridiction de son pays a jugé anticonstitutionnel et susceptible de lui valoir une poursuite judiciaire pour haute trahison ? Eh bien, c’est précisément parce que Tandja, Albadé et Cie ne s’imaginent pas échouer dans leur entreprise. Et une fois qu’ils auront réussi à imposer le « nouveau bout de papier » qui permettrait à Tandja de rester indéfiniment au pouvoir, alors on pourrait s’occuper de tous ceux qui empêchent de tourner en rond. La Cour constitutionnelle sera renouvelée ou purement supprimée (la question sera réglée par le « bout de papier » qui conviendrait à Tandja), les journalistes dénonciateurs seront poursuivis pour atteinte à l’honorabilité du chef de l’Etat ou pour crime de lèse majesté, les opposants seront envoyés à Koutoukalé, bref les libertés seront gelées et la démocratie cessera d’exister.

Mahamane Ousmane, Mahamadou Issoufou, Moumouni Adamou Djermakoye, Issoufou Assoumane, Abdoulaye Sanda et Cie ne pourront plus négocier quoi que ce soit, mais seront obligés de ramper aux pieds du « messie » pour trouver où se caser et se taire. Gare à celui qui osera dire le moindre défaut, la moindre erreur du « roi » Tandja, même en privé. L’information a vite fait d’être transmise au chef des « cerfs » qui sévit inévitablement. Le film de ce qui sera la République de Tandja est connu d’avance. Il est aussi noir que le charbon de Salkadamna. Ceux qui l’encouragent et qui le soutiennent ne savent ce qu’ils sont en train de créer. Nous avons bien vu Zakou Djibo, Ben Omar et bien d’autres s’agiter, crier urbi et orbi qu’il faut un référendum.

Ont-ils conscience de leurs actes ? Connaissent- ils seulement cette sagesse haoussa qui dit : ne t’attends point que celui qui a mangé son propre enfant épargne le tien ? Si d’aventure, l’on s’imagine que, sur la base de l’expérience Hama, il suffirait de faire arrêter Mahamadou Issoufou, Moumouni Adamou Djermakoye et quelques ténors de la scène politique pour faire taire toute velléité de contestation, ce serait une erreur supplémentaire qui enfermerait le Président Tandja dans un piège sans aucune issue. Il est certain que Tandja n’est pas du genre à se remettre en cause et à faire aveu public de ses erreurs. Au contraire, nous sommes convaincus qu’il persistera dans l’erreur, attiré irrésistiblement par l’odeur diabolique du pouvoir. Dans ce cas, la dissolution de l’Assemblée nationale ne lui aura permis que de différer l’échéance d’une fin inéluctable. Le Président Baré n’était pas un imbécile et Idi Ango Omar n’a rien d’un incapable.

Professeur Abdou Hamani de CDS: probable remplaçant de Seini Omar



Écrit par I.S. Gaoh (LE TEMOIN du 26 au 31 mai 2009)
Vendredi, 29 Mai 2009 00:33

Normalement, après la dissolution de l’Assemblée National, le gouvernement, qui est l’émanation de cette Assemblée, doit présenter sa démission au Président de la République qui doit l’accepter et nommer un nouveau Premier ministre qui formera un nouveau gouvernement. Cette fromalité faite, qui sera le futur Premier Ministre ? Le MNSD-Nassara étant le principal appui pour la mise en oeuvre du projet Tazartché, logiquement le Premier ministre doit être issu des rangs de ce parti. Dors et déjà on raconte que le Premier ministre démissionnaire Seini Oumarou est hors course. Il n’est pas l’homme de la situation estiment les Tazartchistes, n’étant pas luimême un Tazartchiste convaincu. Mais, au dernier meeting de Dosso, il a, lors de son discours, lâché quelques mots qui laissent croire à son adhésion à Tazartché. Est-ce suffisant pour que les Tazartchistes, qui réclamaient son départ depuis un bout de temps, et le Président de la République lui fassent confiance pour conduire l’opération qui consiste à faire aboutir le projet de modification ou de changement de constitution malgré l’avis négatif de la Cour Constitutionnelle ?

Ce n’est pas sûr surtout que Seini lui-même expliquait sa réticence à adhérer complètement à Tarzartché par l’existence des difficultés légales. La seule chance que Seini Omar soit reconduit à la Primature est que le MNSD-Nassara dans son ensemble fasse bloc autour de lui et exige du Président de la République son maintien. Là aussi ça risque d’être difficile parce qu’il ne semble pas avoir la cote auprès du Secrétaire Général du MNSD-Nassara, le tout puissant Ministre d’Etat chargé de l’Intérieur, homme de confiance, bras droit et bras armé du Président de la République.

Une insuffisance de considération du Ministre d’Etat et de certains autres Tazartchistes du sérail visà- vis du Premier ministre a failli provoquer la démission de celuici il y a de cela seulement quelques jours, rapporte-t-on. De toutes les façons, ce n’est pas un preministrable qui manquera dans les rangs du MNSDNassara, mais la difficulté s’est de trouver celui qui pourrait faire l’affaire dans la situation actuelle. C’est presque d’un Premier ministre Kamikaze qu’on a besoin parce que si l’opération Tazartché coule, il coule avec. Certains pensent même à aller chercher ce Premier ministre hors du MNSD-Nassara.

On a balancé à l’opinion le nom de Mamoudou Djibo, patron d’un petit parti politique allié au MNSD et Président actuel de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales. Mais Mamoudou Djibo, bien qu’on dit qu’il bénéficie du soutien de certains piliers de Tazartché comme Daouda Diallo, il n’a pas la faveur de d’autres Tazartchistes qui eux aussi ont du poids et qui veulent que l’opération soit conduite dans la règle de l’art. Ces Tazartchistes veulent d’un homme contre lequel les adversaires ne trouveront rien à redire.

Aux dernières nouvelles, nous apprenons que le Président de la République, face à la réalité, est revenu à des meilleurs sentiments et compte proposer la Primature au CDS-Rahama de Mahamane Ousmane. Le poste de Premier ministre serait d’ailleurs l’une des principales conditions posée par CDS pour accompagner Tazartché, projet, disent-ils les militants de ce parti, contre lequel ils n’ont aucun grief. Et si Tandja et Mahamane Ousmane s’entendent, le futur Premier ministre peut bien être un militant de CDS-Rahama. On avance beaucoup le nom du Pr Adbou Hamani présentement 2e Vice- Président du Conseil économique et social. Professeur Abdou Hamani de CDS probable remplaçant de Seini Omar

Incendie du marché de Niamey : Un autre chantier pour Tandja


Séni Dabo Le Pays N°4375 du 29-05-09
vendredi 29 mai 2009


Le sort s’acharne-t-il sur le Niger ? C’est la question que l’on n’arrête pas de se poser après l’incendie qui a ravagé le grand marché de Niamey, Habou-Béné, le 27 mai dernier. Certes, on ne déplore pas de perte en vie humaine. Mais les dégâts sont énormes. Il est notamment question d’au moins 1 500 échoppes consumées. Ce troisième incendie du marché, dont l’origine, inconnue pour le moment, est sans doute à chercher du côté de l’anarchie qui s’y était installée. Il pourrait éclipser la crise politique consécutive à la dissolution de l’Assemblée nationale, le 26 mai, par le président Mamadou Tandja, décidé à contourner les lois pour rester au pouvoir. On peut, en effet, s’attendre à ce que les Nigériens oublient - ne serait-ce que momentanément - cette crise et se préoccupent des conséquences de ce drame qui, pour rappel, a aussi frappé d’autres pays voisins. Au Burkina par exemple, on a encore en mémoire l’épaisse fumée noire s’élevant au-dessus de Rood Woko dans la matinée du jeudi 27 mai 2003. Et c’est une préoccupation d’une extrême importance quand un poumon économique est hors d’usage. Sa réhabilitation dans les plus brefs délais devient même une priorité nationale.

C’est dire que, toutes affaires cessantes, les autorités nigériennes s’emploieront au plus vite à reconstruire le marché pour que tous ceux qui y gagnaient leur pain puissent reprendre leurs activités. Tout cynisme mis de côté, on pourrait dire que ce sinistre tombe bien pour le président Mamadou Tandja qui veut justement rester au pouvoir pour achever ses chantiers. Voilà un chantier de plus pour le "bourreau" du travail Tandja. Mieux, la reconstruction du marché qui vient d’être brûlé est un chantier de la plus grande importance. Cela devrait préoccuper au plus haut point le chef de chantier qu’est Tandja. Le référendum qu’il veut organiser pour faire adopter une autre Constitution taillée sur mesure passera-t-il après, à présent que le devoir de reconstruction du marché central l’appelle ? En tous les cas, l’argent qu’il mettrait dans l’organisation d’un tel référendum serait d’une grande utilité pour ce chantier imprévu. Reste à savoir si le premier des Nigériens est habité par cette préoccupation. On peut en douter vu qu’il s’entête à se maintenir au pouvoir malgré la limitation constitutionnelle du mandat présidentiel, malgré son serment et ses promesses de s’en aller à terme échu. Mamadou Tandja surseoira-t-il à son projet controversé pour s’occuper de reconstruire un marché brûlé ? La question reste posée et on attend donc de voir.

Par Séni DABO

Lutte contre le terrorisme au Mali : Le calme avant la tempête ?


Nouvel Horizon, 28/05/2009 / Pierre-François Naude Jeune Afrique N°2524
Lutte contre le terrorisme au Mali : Le calme avant la tempête ?

vendredi 29 mai 2009

Quelle sera la politique de Barack Obama en Afrique ? Si le nouvel hôte de la Maison-Blanche ne s’est pas encore exprimé sur le sujet, une note publiée à la mi-février par Phil Carter, chargé des Affaires africaines du département d’Etat, réaffirme la priorité accordée par Washington aux questions de sécurité. Sans surprise, la coopération militaire américaine devrait donc se renforcer, non seulement en République démocratique du Congo et au Nigeria, mais aussi - et surtout - dans le Sahel, dont les immenses ressources énergétiques en gaz et en pétrole commencent à peine à être exploitées.

INCRUSTATION TERRITORIALE

Depuis la naissance d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), en janvier 2007, le risque que l’espace sahélo-saharien se transforme en lieu de refuge pour les djihadistes au monde entier est bien réel, confirme Soumeylou Boubèye Maïga, ancien ministre malien de la Défense et Directeur de l’Observatoire sahélo-saharien de géopolitique et de stratgie (OSGS).

Un danger qui n’échappe évidemment pas aux analystes du Pentagone, lesquels concentrent de plus en plus leur attention sur le Mali, devenu en quelques années le “Play round” de la lutte contre AQMI au Sahel. “C’est là que tout se joue”, confirme une source proche de la coopération militaire américaine à Bamako.

De fait, le nord du Mali est devenu la principale base arrière des combattants d’AQMI, dont l’objectif est de déstabiliser l’Algérie, sixième fournisseur de brut des Etats-Unis. “Ils y mènent une politique d’incrustation territoriale très efficace, notamment au nord de Tombouctou”, analyse un spécialiste malien.

“Cela a commencé par le mariage de convenance de Mokhtar Ben Mokhtar (l’un des chefs d’AQMI au Sahel, NDLR) avec une malienne d’origine berabiche, une ethnie de la région de Tombouctou. Puis les salafistes ont acheté leur tranquillité en fournissant aux populations de l’argent, des puits, des forages...”.

De l’aveu de tous les observateurs, les “barbus”, souvent d’origine algérienne et mauritanienne, sillonnent le nord du Mali à bord de 4x4 équipés de téléphones satellitaires, entretiennent des petits commerces, apportent une assistance médicale et alimentaire aux populations ; médicaments, jus de fruits, lait pour bébés...

“Le plus dangereux pour l’avenir, c’est qu’ils exercent une fascination croissante sur la jeunesse des ethnies arabe et berabiche de Tombouctiou, ou chamanama de Gao”, s’alarme un ancien travailleur humanitaire malien vivant à Tombouctou. Une situation qui, au grand dam d’Alger ou de Washington, ne provoque pour l’instant aucun émoi du côté de Bamako.

Les raisons de cet immobilisme sont multiples. D’abord, la zone à contrôler - près de 600 000 km2 (une superficie équivalente à celle de la France) - est beaucoup trop vaste pour l’armée malienne, sous-équipée et peu nombreuse. Surtout, le président Amadou Toumani Touré (ATT) a posé comme préalable à tout engagement malien la pleine coopération des pays de la sous-région dans la lutte contre AQMI. Or son projet d’une conférence internationale sur la sécurité dans la zone sahélo-sharienne, lancé à la fin de 2007, n’a toujours pas abouti (voir encadré).

Autre incertitude qui, du point de vue malien, pèse sur le règlement de la question salafiste : les tensions entre l’Algérie et le Maroc. “Des groupes islamistes bénéficient à l’évidence de certains appuis du côté marocain”, accuse un membre des services de renseignements maliens. Selon ce dernier, il s’agirait d’une riposte aux nombreux liens que le Mali entretient avec le Polisario. Il est vrai que la panoplie de l’armement d’AQMI, comprennant radars, systèmes de brouillage et même “orgues de Staline” (rampes de lance-roquettes installées à bord de camions), s’explique difficilement sans l’hypothèse de quelques complicités bien placées...

Dépassé par la complexité des enjeux liés à la lutte contre AQMI, le Mali s’oppose donc à la volonté des Américains de lancer une grande offensive. “Jusqu’à présent, il régnait un accord tacite de non-agression avec AQMI, dont raid contre les rebelles d’Ibrahim Ag Bahanga, un moment appuyé par l’Algérie, s’est même avérée très précieuse”, explique un officiel malien.

Or cette “drôle de paix” semble sur le point de se rompre. “A partir du mois d’août, la Sonatrach compte procéder à des forages sur ses blocs maliens de la région de Taoudénit et, pour les sécuriser, l’Algérie a décidé d’enrôler comme supplétifs les anciens rebelles touaregs de Bahanga intégrés dans l’armée malienne”, témoigne un conseiller du ministère malien de l’Administration Territoriale, Alger étant déterminé à en découdre pour de bon avec les islamistes, Bamako devrait suivre le mouvement. D’autant que les Européens et les Américains, excédés par les enlèvements de touristes et de diplomates occidentaux, exercent une pression croissante sur les autorités.

A ce sujet, un tournant a eu lieu à la fin mars avec l’arrestation par l’armée malienne de trois suspects dans l’enlèvement au Niger, le 22 janvier, de quatre touristes occidentaux. Les services britanniques ont transmis des puces téléphoniques à différents intermédiaires et ont ainsi pu remonter jusqu’aux "kidnappeurs présumés”, confie un responsable malien. Les autorités de Bamako n’avaient donc d’autre choix que d’intercepter les suspects, AQMI a finalement relâché deux touristes, n’en retenant plus que deux, dont un Britannique que les islamistes menaces d’exécuter si l’imam fondamentaliste Abou Qatada, incarcéré depuis 2002 en Grande_Bretagne, n’est pas libéré.

Autre épisode révélateur, quatre islamistes algériens ont été arrêtés le 26 avril dans le Nord-Mali, à la suite d’un accrochage avec une patrouille de l’armée chargée de sécuriser les élections municipales, organisées ce même jour. Des armes, des munitions et des véhicules ont également été saisis.

Le sujet de la coopération entre services maliens et ango-saxone est extrêmement sensible. “Personne ne souhaite que la visibilité américaine au Mali attire davantage d’ennemis des Etats-Unis, et ATT est formel : il n’y aura de base militaire permanente, américaine ou internatnoale que si les autres pays de la zone sahélo-saharienne le demandent”, explique un expert de Bamako.

En attendant, les militaires américains se font aussi discrets que possible et communiquent chichement sur leur présence au Mali. “Les soldats américains participent à des exercices conjoints avec des pays voisins, comme “Flintlock” en 2007 et 2008, ainsi qu’à des opérations bilatérales avec l’Armée malienne, et les soldats américains ne restent au Mali qu’un mois au maximum”, explique Gillian Milovanovic, Ambassadrice des Etats-Unis au Mali.

A Bamako, on estime cependant qu’environ 300 soldats américains sont, par rotation, présents sur le sol malien, dont environ une centaine à Gao et Tombouctou. Mais la Grande-Bretagne, en étroite collaboration avec les Etats-Unis, développe aussi sa propre coopération militaire avec le Mali. “Depuis début 2008, trois avions militaires britanniques ont un droit illimité de survol du territoire malien et, chaque semaine, il y a un ou deux allers-retours Nord-Sud...”, explique une source proche de la coopération britannique, qui ne peut cependant préciser la nature de ces discrètes opérations.

Le calme avant la tempête ? Commentaire d’un expert malien des questions de défense : “A terme, le conflit est inévitable et seuls les Anglo-saxons ont les moyens d’écoute et de surveillance satellitaire pour “nous aider à neutraliser AQMI”.

Pierre-François NAUDE

Jeune Afrique N°2524 du 24 au 30 mai 2009

Migrations professionnelles : l’Union Européenne met en place un projet de régulation pour l’Afrique


Ndéye Maty Diagne Presseafrik 28-05-09
vendredi 29 mai 2009


Pour réguler les migrations professionnelles vers l’étranger, le projet « Partenaire Européen pour la gestion des migrations professionnelles » a été mis sur pied. Ce projet se veut un mécanisme de régulation des immigrations professionnelles dans les différents pays membres. Il s’agit, entre autres, du Bénin, du Cameroun du Mali et du Sénégal. Un séminaire a été tenu dans la capitale béninoise du 11 au 14mai 2009 sur les plans d’actions à adopter.

Le projet « Partenaire Européen pour la gestion des migrations professionnelles » vise à renforcer les capacités des ministères du Travail, des services publics de l’Emploi (SPE) et autres services nationaux à gérer la migration des travailleurs selon le communiqué parvenu à la rédaction de Pressafrik.com Il s’agira aussi d’instaurer un réseau subsaharien de partenaires pour promouvoir la coopération intra régionale, de fournir des informations aux migrants potentiels sur les canaux de la migration légale et sur les risques de l’immigration illégale.

Il permet également de favoriser le transfert des compétences en faveur des pays d’origine, et à encourager la coopération et le dialogue entre pays d’origine et pays de destination. Ce projet est financé par l’Union européenne à hauteur de 2312882 Euro, révèle le communiqué. Pour la mise en oeuvre du projet, il est prévu, entre autres, un séminaire dans chacun des quatre pays couverts par le projet (Bénin, Cameroun, Mali, Sénégal).

Ainsi, le communiqué révèle qu’ « après concertations avec les responsables du projet, il a été retenu dans le cadre de la mise en oeuvre du plan d’actions, d’exécuter trois actions prioritaires. Il s’agit de l’organisation d’un séminaire en juin 2009 sur le ROME pour l’échange de bonnes pratiques dans le répertoire des métiers et des emplois, l’uniformisation des bases de données dans les SPE (ANEJ et SMO), la mise en place d’un comité d’orientation et de suivi du projet après édification sur la tutelle de la migration professionnelle au Sénégal.

Ndéye Maty Diagne

Rapport 2009 d’Amnesty International : Le Mali parmi les 157 pays épinglés


Assane Koné Le Républicain, 29/05/2009
Rapport 2009 d’Amnesty International : Le Mali parmi les 157 pays épinglés



« Au moins 10 personnes ont été tuées à la suite de l’intensification du conflit dans le nord du pays. Au cours de manifestations dénonçant des projets de privatisation de la distribution de l’eau, les forces de sécurité ont recouru à une force excessive, provoquant la mort d’une personne. Deux prisonniers mauritaniens ont déclaré avoir été torturés en détention. Les législateurs ont différé un projet de loi visant à abolir la peine capitale ». Telle est la synthèse, en ce qui concerne le Mali, du rapport 2009 de Amnesty international présenté le 28 mai 2009 à l’hôtel Nord-Sud.

Recours excessif à la force, tortures et mauvais traitements, la peine de mort et le conflit armé dans la région de Kidal, sont les points retenus, en ce qui concerne notre pays, par le rapport 2009 de Amnesty international. « Publié le 28 mai 2009, date anniversaire de la création de l’organisation internationale de défense et de promotion des droits humains, le rapport 2009 est un volumineux document de 480 pages », a indiqué Mme Kéïta Mariam Touré, secrétaire général d’Amnesty international Mali qui a représenté le Président à la cérémonie. Selon elle, il rend compte de façon sommaire, de la situation des droits humains dans 157 pays et territoire et couvre la période de janvier à décembre 2008. Elle a révélé que la partie principale de l’ouvrage porte sur une étude de la situation des droits humains, pays par pays, de l’Afghanistan au Zimbabwe.

En ce qui concerne notre pays, le résumé de l’état des droits humains fait ressortir que « des manifestations pacifiques ont été organisées pour protester contre la hausse du prix des produits de base, ainsi que contre les projets de privatisation de la distribution de l’eau dans le nord-ouest du pays. Au cours de l’année, au moins 250 migrants arrêtés en Espagne ont été renvoyés à Bamako, la capitale. Plus de 100 migrants arrêtés et détenus durant des mois en Libye ont également été renvoyés au Mali. Certains se sont plaints d’avoir été frappés par les forces de sécurité espagnoles et libyennes. Dans la région de Kidal, dans le nord-ouest du pays, le conflit a redoublé d’intensité, en particulier en mars et en avril ».

Par ailleurs, le recours excessif à la force, le conflit armé dans la région de Kidal, la torture et mauvais traitements et la peine de mort, sont des points qui ressortent clairement du rapport 2009 comme des préoccupations de Amnesty International sur les droits humains au Mali. En ce qui concerne le recours excessif à la force au Mali, le rapport rappelle qu’« En novembre, à Léré (nord-ouest du Mali), les forces de sécurité ont recouru à une force excessive à l’encontre de manifestants qui s’élevaient contre des projets de privatisation de l’eau. Au moins six personnes ont été blessées, dont l’une du nom de Kassim Sidibé est morte par la suite ».

Torture et mauvais traitements au Mali

Quant au conflit armé dans la région de Kidal, Amnesty international a constaté que « La persistance du conflit entre l’armée et un groupe armé touareg dirigé par Ibrahim Ag Bahanga a entraîné la mort d’au moins cinq civils, dont certains ont péri dans des explosions de mines terrestres. En raison de ces troubles, des civils touaregs tentant de se réfugier au Burkina Faso ont également été tués. En mars, le groupe armé touareg a de nouveau violé un cessez-le-feu instauré pour une durée de six mois. Au cours de deux épisodes survenus en mars et en septembre, plus de 30 personnes, parmi lesquelles figuraient à la fois des civils et des soldats, ont été enlevées par le groupe et retenues dans le désert.

D’autres étaient détenues depuis 2007. Toutes ces personnes ont recouvré la liberté grâce à la médiation de la Libye, et Ibrahim Ag Bahanga s’est exilé dans ce pays. Deux touristes autrichiens pris en otage en Tunisie par une branche du groupe Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont été transférés au Mali en mars avant d’être libérés en octobre. En septembre, un groupe armé d’autodéfense se faisant appeler Ganda Izo et dirigé par un ancien soldat aurait assassiné quatre Touaregs. Le chef de ce groupe et au moins 30 de ses éléments ont par la suite été arrêtés ».

En ce qui concerne la torture et les mauvais traitements au Mali, le rapport d’Amnesty international a révélé qu’au cours d’une mission en Mauritanie, des délégués d’Amnesty International ont rencontré deux citoyens mauritaniens qui avaient été arrêtés au Mali en novembre 2007 et qui étaient accusés d’appartenir à Al Qaïda au Maghreb islamique. Selon le rapport, ils ont été transférés en février 2008 en Mauritanie, où leur détention s’est poursuivie. « Les deux hommes ont déclaré à Amnesty International qu’ils avaient été torturés dans un centre de détention secret à Bamako. Parmi les méthodes de torture utilisées figuraient les coups de pied, les passages à tabac, les décharges électriques, la suspension par les bras et la privation de sommeil », révèle le rapport.

Quant à la peine de mort au Mali, l’organisation internationale de promotion et de défense des droits humains a constaté que l’avant-projet de loi visant à l’abolir n’a pas été examiné lors de la session parlementaire qui s’est achevée en juillet. « Les membres du parlement ont renvoyé la lecture et l’adoption du texte à une session ultérieure », révèle le rapport. Avant de déclarer qu’en mai, dans le cadre de l’examen périodique universel du Mali entrepris par les Nations Unies, un représentant malien a déclaré que son pays s’était engagé à abolir la sentence capitale et qu’un projet de loi relatif à l’abolition serait adopté avant 2012.

Selon le rapport, au moins 15 personnes ont été condamnées à mort. « En juillet, la cour d’assises en transport à Ségou a condamné à mort Broulaye Bagayogo pour tentative de meurtre et Najim Lahal Aly pour association de malfaiteurs, prise d’otages, vol qualifié et détention illégale d’armes à feu », indique le rapport. En dehors du Mali, se sont 156 Etats à travers le monde qui ont été épinglés dans ce rapport.

Assane Koné

Rapport Amnesty international 2009

PRÉFACE

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. »

Déclaration universelle des droits de l’homme, 1948

Le Rapport 2009 d’Amnesty International rassemble des informations sur la situation en

matière de droits humains de 157 pays et territoires en 2008. Il dénonce les discriminations et l’insécurité structurelles qui empêchent les progrès

dans le domaine législatif de se concrétiser sur le terrain. Plus important encore, le Rapport 2009 révèle un monde où, bien souvent, les États choisissent à leur gré les droits qu’ils sont disposésà défendre et ceux qu’ils préféreraient étouffer.

L’ouvrage s’ouvre sur cinq résumés régionaux présentant les tendances et événements essentielsqui ont dominé l’actualité des droits humainsdans chaque région en 2008.

La partie principale est une étude de la situation des droits humains, pays par pays,

de l’Afghanistan au Zimbabwe. Chaque entrée commence par un résumé de l’état des droits

humains dans le pays traité. Elle expose ensuiteles préoccupations d’Amnesty International sur un certain nombre de questions, au besoin en citant des cas concrets.

Le fait qu’un thème ne soit pas abordé pour un pays donné ne signifie pas qu’aucun acte

relevant de ce sujet de préoccupation n’y a été commis, pas plus que l’absence d’un pays

ou territoire n’implique qu’aucune atteinte aux droits humains n’y a été perpétrée en 2008.

De même, on ne saurait mesurer l’importance des préoccupations d’Amnesty International

à l’aune de la longueur du texte consacré à chaque entrée.

MALI

RÉPUBLIQUE DU MALI

Chef de l’État : Amani Toumani Touré

Chef du gouvernement : Modibo Sidibé

Peine de mort : abolie en pratique

Population : 12.7 million

Espérance de vie : 53,1 ans

Mortalité des moins de cinq ans (M/F) : 206/189 ‰

Taux d’alphabétisation des adultes : 24 ‰ Au moins 10 personnes ont été tuées à la suite de l’intensification du conflit dans le nord du pays. Au cours de manifestations dénonçant des projets de privatisation de la distribution de l’eau, les forces de sécurité ont recouru à une force excessive, provoquant la mort d’une personne. Deux prisonniers mauritaniens ont déclaré avoir été torturés en détention. Les législateurs ont différé un projet de loi visant à abolir la peine capitale. Contexte

Des manifestations pacifiques ont été organisées pour protester contre la hausse du prix des produits de base, ainsi que contre les projets de privatisation de la distribution de l’eau dans le nord-ouest du pays.

Au cours de l’année, au moins 250 migrants arrêtés en Espagne ont été renvoyés à Bamako, la capitale.

Plus de 100 migrants arrêtés et détenus durant des mois en Libye ont également été renvoyés au Mali.

Certains se sont plaints d’avoir été frappés par les forces de sécurité espagnoles et libyennes.

Dans la région de Kidal, dans le nord-ouest du pays, le conflit a redoublé d’intensité, en particulier en mars et en avril.

Recours excessif à la force

En novembre, à Léré (nord-ouest du Mali), les forces de sécurité ont recouru à une force excessive à l’encontre de manifestants qui s’élevaient contre des projets de privatisation de l’eau. Au moins six personnes ont été blessées, dont l’une – du nom de Kassim Sidibé – est morte par la suite.

Conflit armé – région de Kidal

La persistance du conflit entre l’armée et un groupe armé touareg dirigé par Ibrahim Ag Bahanga a entraîné la mort d’au moins cinq civils, dont certains ont péri dans des explosions de mines terrestres. En raison de ces troubles, des civils touaregs tentant de se réfugier au Burkina Faso ont également été tués.

En mars, le groupe armé touareg a de nouveau violé un cessez-le-feu instauré pour une durée de six mois.

Au cours de deux épisodes survenus en mars et en septembre, plus de 30 personnes, parmi lesquelles figuraient à la fois des civils et des soldats, ont été enlevées par le groupe et retenues dans le désert.

D’autres étaient détenues depuis 2007. Toutes ces personnes ont recouvré la liberté grâce à la médiation de la Libye, et Ibrahim Ag Bahanga s’est exilé dans ce pays.

Deux touristes autrichiens pris en otage en Tunisie par une branche du groupe Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont été transférés au Mali en mars avant d’être libérés en octobre.

En septembre, un groupe armé d’autodéfense se faisant appeler Ganda Izo et dirigé par un ancien soldat aurait assassiné quatre Touaregs. Le chef de ce groupe et au moins 30 de ses éléments ont par la suite été arrêtés.

Torture et autres mauvais traitements

Au cours d’une mission en Mauritanie, des délégués d’Amnesty International ont rencontré deux citoyens mauritaniens qui avaient été arrêtés au Mali en novembre 2007 et qui étaient accusés d’appartenir à Al Qaïda au Maghreb islamique. Ils ont été transférés en février 2008 en Mauritanie, où leur détention s’est poursuivie. Les deux hommes ont déclaré à Amnesty International qu’ils avaient été torturés dans un centre de détention secret à Bamako. Parmi les méthodes de torture utilisées figuraient les coups de pied, les passages à tabac, les décharges électriques, la suspension par les bras et la privation de sommeil.

Peine de mort

L’avant-projet de loi visant à abolir la peine de mort n’a pas été examiné lors de la session parlementaire qui s’est achevée en juillet. Les membres du Parlement ont renvoyé la lecture et l’adoption du texte à une session ultérieure. En mai, dans le cadre de l’Examen périodique

universel du Mali entrepris par les Nations unies, un représentant malien a déclaré que son pays s’était engagé à abolir la sentence capitale et qu’un projet de loi relatif à l’abolition serait adopté avant 2012.

Au moins 15 personnes ont été condamnées à mort.

En juillet, la Cour d’assises en transport à Ségou a condamné à mort Broulaye Bagayogo pour tentative de meurtre et Najim Lakhal Aly pour association de malfaiteurs, prise d’otages, vol qualifié et détention illégale d’armes à feu.

Le Mali n’a procédé à aucune exécution.

Déclaration du Caucus amazigh Instance Permanente des Nations Unies pour les Peuples Autochtones


International Touaregue 26-05-09
vendredi 29 mai 2009
Déclaration du Caucus amazigh Instance Permanente des Nations Unies pour les Peuples Autochtones VIII session, New-York, 18-29 Mai 2009


La délégation amazighe participant à la huitième session de l’Instance Permanente des Nations Unies, s’est réunie au siège des NU à New-York. Après avoir passé en revue la situation des droits du peuple amazigh, constate :

Au Maroc Après quelques actions en faveur de la reconnaissance de l’identité Amazighe depuis 2002 , le mouvement Amazigh constate un double langage d’application des engagements du gouvernement Marocain au niveau du renforcement de la langue Amazighe dans la vie publique et l’introduction de Tamazight dans L’éducation et les média. L’expropriation et la spoliation des terres des Amazighs se poursuivent sans relâche, poussant les paysans Amazighs à la pauvreté et à l’exil. L’interdiction des prénoms Amazighs se poursuit malgré l’engagement du gouvernement Marocain devant les instances onusiennes de remédier à la situation. Le Mouvement Culturel Amazigh au Maroc dénonce l’arrestation des militants Amazighs (Boumalen n dades, les étudiants de Meknès ,Agadir, Errachadia, Imi-n-tanut, et les militants assistants au festival musical de Rabat) et la dissolution du Parti Politique Amazigh.

En Algérie La constitution du Haut Commissariat Amazighe (HCA), et la reconnaissance de la langue Amazighe dans la constitution comme langue nationale ont été des actions positives entreprise par le gouvernement Algérien mais relèvent du passé et nécessitent une redynamisation. La politique de l’arabisation idéologique risque d’éradiquer l’identité Amazighe si une promotion agressive de la culture Amazighe n’est pas encouragée et entreprise. Tous les moyens politiques, administratifs et financiers de l’Etat ont l’air d’être massivement mobilisés pour le sabotage économique de la Kabylie, et la marginalisation de la région. Le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie n’est pas reconnu. Les autres régions Amazighes de l’Algérie vivent dans la même situation. Tous ces faits dévoilent un double standard adopte par le gouvernement Algérien dans sa politique vis a vis du développement de la Kabylie.

Les violences policières du printemps noir 2001 ont fait 126 morts et des milliers de blessés dans la Kabylie sont restés dans l’impunité.

En Libye, et en Tunisie l’existence du peuple Amazigh est simplement niée par ces régimes totalitaires.

En pays Touareg notamment du Niger et du Mali, les discriminations et la marginalisation de ce peuple et le non respect des accords signés entre les Touaregs et les gouvernements de ces Etats, poussent régulièrement les Touaregs à se révolter pour dénoncer les injustices et les menaces à leur survie. Cette répression amène les populations Touarègues à se refugier à l’extérieur de leur pays d’origine.

Par conséquent, nous recommandons à l’Instance Permanente de prendre action sur les points suivants :

• Mettre en ouvre et renforcer l’application de la déclaration pour les droits des peuples autochtones telle qu’elle a été adoptée par l’assemblée générale des Nations Unies. • La reconnaissance constitutionnelle de la langue Amazighe comme langue officielle des Etats de Tamazgha (Afrique du Nord). • Créer des institutions Amazighes nationales et régionales chargées de la formation, de la protection et de la promotion de l’identité et de la langue Amazighe, • La généralisation d’une manière sérieuse et crédible de l’enseignement de la langue Amazighe et son intégration équitable dans les medias publics, • L’autodétermination des régions Amazighes dans des systèmes fédéraux, garantissant au peuple Amazigh le droit du partage du pouvoir des richesses et des valeurs dans le respect de l’unité nationale et l’intégrité territoriale des Etats respectifs, Le droit a l’autonomie permettra aux régions qui le souhaitent des pays de Tamazgha de se réapproprier leur espace culturel, social et économique. Cela permettra de favoriser, par les échanges nécessaires, le rapprochement et le renforcement des liens entre les citoyens de Tamazgha en pensant et en vivant autrement leur unité nationale. • Soutenir la volonté du peuple Canarien dans son projet de l’autodétermination.

Organisations signataires :

- L’International Touarègue (Bordeaux)
- Association touarègue tidawt
- Association TUNFA (Niger)
- Amazigh Cultural Association in North America (ACAA).
- Association Tin-Hinan ( Bourkina fasso)
- Congres Mondial Amazigh (Paris)
- Association ASIDD (Meknes, Maroc)
- Organisation TAMAYNUT (Rabat Maroc)
- Confédération des Associations Amazighes du sud marocain (Tamunt n Iffus) (Agadir Maroc)
- Association Tawssna ( Achtouken –Ait Baha- Maroc)
- Tamaynut-América,
- Association des femmes de la Kabylie (Algérie).
- Le Mouvement pour l’Autonomie pour la Kabylie . New-York, 26 Mai 2009

jeudi 28 mai 2009

A son excellence Monsieur Obama , Président des Etats Unis d'Amérique


Monsieur le Président, je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être si avez le temps.


Je vous écris au nom du peuple touareg tout entier du Niger, du Mali, de l'Algérie, de la Libye en passant par le Burkina Faso. Depuis des siècles, mon peuple est meurtri dans sa chaire, dans sa dignité et dans ses droits les plus élémentaires.
D'abord par le France durant un siècle de colonisation, d'expropriations et d'exactions qui ont par exemple fait disparaître 50% des Touaregs de l'Aïr à l'Adagh en passant par l'Ahaggar. Cette même France qui continue d'aider et de soutenir au mépris des Droits de l'Homme et de la démocratie de nombreuses dictatures de l'Afrique : Idriss Deby du Tchad, Omar Bongo du Gabon, le Général Bozizé de la Centre Afrique, Paul Biya du Cameroun, Dos Santos de l'Angola, etc. Cette France qui soutient ouvertement le dictateur Mamadou Tanja du Niger ,complice de l'assassinat du président Baré Maïnassara . Les auteurs de ce coup d'état ont étés amnistiés par un article de la 5ème république du Niger.Le président Tanja commet des crimes contre l'humanité et des massacres à l'encontre des populations touarègues du Nord Niger depuis des années (massacres de Tchin Tabaraden en 1990, massacres dans l'Ayr entre 2006 et 2009).
"Uranuim contre Touaregs " voila le "deal" que le président de la France Nicolas Sarkozy a établi avec Mamadou Tanja au mépris des lois des Nations Unies sur les peuples autochtones. Des milliers d'habitants des zones d'exploitation de l'uranium sont déplacés et massacrés si elles refusent d'obtempérer.
Aujourd'hui, piétinant la constitution, le président du Niger, sur les conseils de M. Kadhafi et avec l'aval de N. Sarkozy, veut se maintenir au pouvoir à vie. Il musèle l'opposition politique, interdit toute pensée différente de la sienne et emprisonne les journalistes à tours de bras. Des ressortissants d'Agadez continuent de purger des peines dans les prisons-mouroirs du Niger sans aucun procès et sans même connaître leur chef d'inculpation. Les populations de la région d'Agadez sont sous état de mise en garde depuis 2007, état qui confère des droits répressifs aux militaires et para-militaires dépêchés dans la zone. Forts de ce droit, ils commettent à l'encontre des civils touaregs des exactions sur des bases ethnique ou raciale. Les tortures, les humiliations et les arrestations arbitraires sont monnaie courante. Amnesty International a d'ailleurs dénoncé les exactions perpétrées entre 2007 et 2008.

La France exploite l'uranuim sur nos terres, au nord du Niger, depuis presque 50 ans mais paradoxalement le Niger continue d'être parmi les pays les plus déshérité de la planète en terme d'indice de développement humain. Depuis 50 ans, les habitants de cette région sont exposés aux radiations et aux émanations de poussières radioactives. La COGEMA et la SOMAïR, des filiales du groupe français AREVA, exploitent en effet des mines à ciel ouvert. Les amas de déchets d'uranium, véritables Apalaches, restent sans traitement et sont même visibles du ciel. Des études de la CRIRAD et de SHERPA ont révélé un taux de radiation 100 fois supérieur aux normes internationales. Tout se passe comme si les populations de l'Aïr vivaient, depuis cinquante ans, des "Tchernobyl" au quotidien.
Le Niger en son ensemble est pris en otage par un président, ex-colonel, auteur de plusieurs milliers de morts innocents. Pourtant, le président français, lors d'une visite officielle il y a un mois de cela, a fait l'éloge de ce sanguinaire et a loué la démocratie nigérienne à la seule fin de lui soutirer la signature de la plus grande mine d'uranium au monde, Imouraren, toujours en territoire touareg.

Excellence, Monsieur le Président, ces richesses n'ont jamais profité aux Touaregs, seule la classe politique les dilapide selon sa fantaisie. Je vous adresse cette lettre pour vous demander d'aider les démocrates africains à faire triompher la liberté, la justice, l'équité et le développement partout sur notre continent qui reste aussi, celui de vos parents... pour que la minorité touarègue cesse d'être massacrée sur ses terres, indéfiniment, avec la complicité de la France... pour que le Sahara ne devienne pas un refuge de terroristes, de trafiquants de drogues ou des clandestins.

Nous, habitants de toujours du Sahara nigérien et malien interface entre le monde arabe et l'Afrique, revendiquons une digne association dans la gestion politique, administrative, économique et sécuritaire de nos terroirs et de notre territoire.


Veuillez par la présente, Monsieur le Président, recevoir l'expression de mes sincères salutations

Omar Ag Mohamed MOKHTAR
INTERNATIONALE TOUAREGUE

La France reste ambigüe sur l’indemnisation des victimes des essais nucléaires : Les oubliés d’une tragédie

Tahar Fattani L’Expression DZ 28-05-09
Paris tente de limiter dans le temps et dans l’espace les dégâts provoqués par ses essais nucléaires dans le Sahara algérien.


La France a fait un pas sur le dossier des victimes des essais nucléaires. Mais depuis, elle commence à reculer. Pis, Paris reste ambigu, voire très ambigu sur la question. Le Conseil des ministres, présidé par Nicolas Sarkozy, qui a examiné hier un projet de loi portant indemnisation des victimes des essais nucléaires français, n’a fait que ressurgir les défaillances que porte ce projet. Ainsi, dans son compte rendu publié sur le site de l’Elysée, le Conseil des ministres a ajouté plus d’ambiguïté quant aux personnes concernées par l’indemnisation. Il a tenu à limiter la recevabilité des dossiers dans le temps et dans les lieux, sans toutefois fixer une période bien déterminée. Pour plus de précisions, le communiqué du Conseil des ministres annonce que « ce régime est ouvert aux personnes (...) justifiant avoir résidé ou séjourné dans les zones des essais, durant les périodes fixées par la loi... ». Le projet de loi ne précise pas « la période exacte ». L’autre défaillance réside dans le fait que le gouvernement français ne prend en compte que les personnes ayant « séjourné ou résidé dans les zones des essais ». En aucun cas, les responsables français n’ont fait allusion à l’environnement. Globalement, le projet de loi tel qu’il a été débattu par le Conseil des ministres a complètement « ignoré » le temps, l’espace et l’environnement. Explications : d’abord dans le temps. Les études scientifiques ont prouvé que les effets des essais nucléaires restent néfastes sur les humains durant des milliers d’années. Les bombes explosées au Sahara étaient fabriquées à base de plutonium, une matière plus toxique que l’uranium. Les chercheurs ont prouvé scientifiquement que la radioactivité du plutonium mettra 24.000 ans pour voir ses effets diminuer de moitié. Ce qui laisse entendre que les effets des essais nucléaires français au Sahara continuent à faire des victimes des années après les explosions. Pour mieux illustrer cette situation, il suffit juste de se rappeler que les régions d’« Hiroshima » et de « Nagasaki » au Japon restent polluées à ce jour à cause des deux bombes atomiques larguées par les Américains sur ces deux villes, vers la fin de la Seconde Guerre mondiale. Des études scientifiques ont montré, il y a une année, que les populations de ces deux régions continuent d’être atteintes de maladies très graves, cancer notamment, à cause des bombardements américains. A noter que la dose radioactive due aux essais nucléaires français est nettement supérieure à celle des deux bombes de Hiroshima et Nagasaki. Il serait injuste, voire indu, que les Français fixent les indemnisations pour juste une période bien limitée dans le temps. L’autre ambiguïté concerne l’espace. Le communiqué du Conseil des ministres annonce que ce régime est destiné seulement aux personnes ayant séjourné ou résidé dans « les zones des essais ». Or, scientifiquement parlant, les nuages radioactifs et les gaz toxiques libérés dans l’atmosphère peuvent toucher toutes les régions limitrophes aux zones d’essais, et ce, sur des centaines de kilomètres. Selon la logique française, il n’y aurait que la moitié de la population de la wilaya d’Adrar qui serait déclarée victime. Or Adrar et Tamanrasset, pour ne citer que ces deux régions, continuent à compter des victimes dont la pathologie est directement liée aux essais nucléaires. En ce qui concerne l’environnement, il est reconnu que les essais nucléaires portent des préjudices écologiques comme en témoignent aujourd’hui les roches qui restent noires et les terres toujours brûlées. Voilà, où résident les défaillances du projet français. S’agissant des procédures d’indemnisation, le Conseil des ministres a prévu de créer un comité d’indemnisation qui sera présidé par un magistrat et composé de médecins. Ce comité examinera la recevabilité du dossier présenté par les victimes. Il s’agira de conclure l’existence d’un lien entre les essais et la maladie. L’indemnisation sera versée sous forme de capital, a précisé le communiqué. Et de noter : les indemnisations antérieurement perçues par le demandeur au titre des mêmes préjudices en seront déduites.

Tahar FATTANI

Niger / Crise politique : Le président Tandja poursuit son bras de fer

RFI 27-05-09


Après l’avis de la Cour constitutionnelle défavorable à l’organisation du référendum voulu par le président Mamadou Tandja, celui-ci a dissous l’Assemblée nationale. Le pays se retrouve plongé en pleine crise politique. Le bras de fer engagé par le président nigérien se poursuit.

En dissolvant l’Assemblée nationale, Mamadou Tandja a-t-il voulu se protéger d’une possible mise en accusation devant la Haute cour de justice ? C’est la question que se pose aujourd’hui la classe politique et en particulier l’opposition.

Le raisonnement est le suivant : puisque la Cour constitutionnelle a jugé que la volonté du président de changer la loi fondamentale par référendum reviendrait de sa part à violer son serment, il s’expose à une réaction des députés. Ceux-ci pourraient en effet parfaitement l’accuser de haute trahison et convoquer la Haute cour de justice.

Mais si l’Assemblée est dissoute, personne ne peut plus saisir la Haute cour de justice. Mamadou Tandja n’a donc plus à craindre un éventuel procès pour haute trahison. Reste à savoir s’il pourra ou s’il voudra maintenir son référendum constitutionnel. Pour l’heure, rien n’indique que le président a renoncé à son projet.

Mais s’il passe de l’intention à l’action, quelle sera la réaction de la Cour constitutionnelle ? Celle-ci avalisera-t-elle un scrutin pour lequel elle s’est déjà prononcée contre ? Le bras de fer est loin d’être terminé et il risque fort de se poursuivre aux frontières de la légalité.

Niger : le président Tandja accusé de "dérive autoritaire" par une coalition

AFP 27-05-09
Niger



NIAMEY (AFP) — Une coalition de partis et ONG opposés à la volonté du président nigérien Mamadou Tandja de se maintenir au pouvoir à l’expiration de son mandat a dénoncé mercredi une "dérive autoritaire" au lendemain de la dissolution du Parlement, prononcée par le chef de l’Etat.

"L’Assemblée qui était sur le point de donner son avis sur le référendum (visant à autoriser M. Tandja à rester au pouvoir au-delà de son mandat, ndlr) a été dissoute", a déclaré un responsable du Front pour la défense de la démocratie (FDD), Issoufou Sidibé, lors d’une conférence de presse.

"Il est clair que le chef de l’Etat vient d’ouvrir grandement la porte à la dérive autoritaire", a affirmé M. Sidibé, également secrétaire général de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger (CDTN), une des principales centrales syndicales.

Le président Tandja, 71 ans (bien 71 ans), a dissous mardi le Parlement, après que la Cour constitutionnelle eut refusé un référendum pour lui permettre de rester au pouvoir à l’expiration de son mandat, dans six mois. Le chef de l’Etat dit vouloir achever plusieurs projets entrepris au nom de la stabilité du Niger.

Mais la Constitution, qui n’autorise que deux mandats présidentiels, interdit une telle démarche.

Lorsqu’il a été dissout, le Parlement examinait l’éventualité d’un tel référendum, et s’apprêtait à la rejeter d’après plusieurs observateurs.

"Ce qui lui reste maintenant (au président Tandja, ndlr) c’est probablement de mettre les médias et un certain nombre de leaders d’opinion sous coupe réglée. Nous lançons un appel aux uns et autres à s’armer de courage et à s’attendre à toute éventualité", a poursuivi M. Sidibé.

Il a également exhorté les opposants à ce projet à s’unir pour "barrer la route au référendum, qui n’a pour objectif que la violation de la Constitution".

Le FDD a été créé dimanche, pour "faire échec à l ?entreprise de restauration de la dictature", par 231 ONG et partis politiques, dont certains issus pourtant de la coalition qui soutient M. Tandja.

Selon la Constitution, le Parlement doit être renouvelé dans une période comprise entre 45 et 90 jours de la date à laquelle il a été dissout.

Les autorités n’ont toutefois pas encore annoncé d’éventuelles élections législatives anticipées, et les responsables interrogés mercredi par l’AFP à ce sujet se sont bornés à affirmer que la dissolution du Parlement était une prérogative présidentielle.

Un proche du chef de l’Etat, Issoufou Tamboura, a estimé que l’avis de la Cour constitutionnelle sur le référendum ne revêtait "aucun caractère contraignant".

Le président Tandja "peut encore recourir au référendum", a-t-il ajouté, sans préciser s’il en a l’intention.

Situation politique au Niger : Le silence coupable de l’Union africaine

Le Faso.net / Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana L’Observateur Paalga
Situation politique au Niger : Le silence coupable de l’Union africaine

jeudi 28 mai 2009

Parfois, les politiques, surtout ceux qui sont au pouvoir, donnent l’impression d’ignorer certains enseignements de l’histoire, qui pourraient éviter, à eux et surtout à leur peuple, de payer un lourd tribut et les sempiternels recommencements. Mamadou Tandja s’est inscrit dans cette catégorie de dirigeants : l’avis de la Cour constitutionnelle ? il n’en a cure.

La phalange déferlante des députés ? il les renvoie le 26 mai 2009 à leurs mandants ! Le message du président nigérien sortant est loin d’être subliminal : il veut son 3e mandat quitte à gifler la Loi fondamentale.

Avant cette escalade politico-institutionnelle, la CEDEAO avait, certes donné, de la voix, rappelant les lois sous- régionales en la matière dont l’une stipule qu’il est strictement prohibé de charcuter la Constitution 6 mois avant une élection. Tandja a peut-être raison d’ignorer ce rappel à l’ordre de ses pairs de la CEDEAO, dont la plupart ont ravaudé leurs constitutions, avides de s’affranchir des carcans du droit pour pouvoir régner ad vitam aeternam.

Mais s’il y a un silence coupable à l’égard de ce qui se passe au Niger, c’est bien celui de l’Union africaine (UA). Tous autant qu’ils sont savent qu’il y a les décisions d’Alger concernant les forcing constitutionnels. Personne ne peut oublier, par exemple, la retentissante sortie d’Alpha Omar Konaré, l’ancien président de la commission de l’UA, lorsque, le 7 février 2005, Faure Gnassingbé a prêté serment, piétinant les articles 55 et 144 de la Constitution, en invoquant "la tolérance zéro" aux putschs constitutionnels.

Autre personne autre mœurs : Jean Ping, son remplaçant, a beau répéter qu’à l’agitation de son prédécesseur il préfère la diplomatie agissante, jusqu’à preuve du contraire, les retombées tangibles de ses actions souterraines se font toujours attendre, avec l’épidémie de pouvoirs kaki survenue dans la sous-région. Le cas de la Mauritanie, sur lequel le "Chinois" a dû confesser qu’il ne faut pas rêver à une remise du pouvoir au président démocratiquement élu, est illustratif de l’impuissance de la fille de l’OUA.

En tout cas, même s’il faut souvent déplorer les longues circonlocutions de la couleuvre diplomatique, animal à sang- froid dont le temps de battement entre l’ingurgition de sa proie et la digestion est long, pour le cas actuel du Niger, il faut que les fonctionnaires d’Addis Abeba sachent anticiper par une veille diplomatico-politique. La règle devrait être qu’il ne faut jamais attendre que le pire soit sûr avant de réagir.

Sans aller jusqu’à prôner les coups d’Etat salutaires dont avait fait mention le fondateur du PAREN, Laurent Bado, il faut avouer courageusement qu’il y a des présidents qui préparent des terreaux favorables à ces raccourcis militaires. Ce sera bien malin de la part de l’UA de crier a posteriori haro si un coup survenait au Niger, mais que fait-elle à présent face à cette dérive ?

Surtout qu’au pays d’Hamani Diori, les fondements démocratiques sont tellement ancrés qu’y toucher revient à une déclaration de guerre contre le peuple. La plaie du "wankage" d’Ibrahim Baré Mainassara (IBM) n’est pas encore totalement cicatrisée en dépit des dix ans qui se sont écoulés, et la prudence est recommandée, car, à présent, il ne reste plus que l’installation de la chienlit pour que des soldats décident de prendre leurs responsabilités.

Après tout, si Tandja a décidé de s’asseoir sur les principes républicains envers et contre le peuple, pourquoi voulez-vous que ce même peuple dont fait partie intégrante l’Armée ferme les yeux sur son destin ? D’où l’impératif catégorique pour l’UA de rompre le silence et d’essayer de ramener le président nigérien à de bonnes dispositions. C’est vrai qu’on ne sait pas sur quoi Tandja est adossé, mais il lui sera très difficile de gagner cette bataille qu’il a déclenchée.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
L’Observateur Paalga

Niger : la CEDEAO prône le dialogue

BBC Afrique 28-05-09
Niger : la CEDEAO prône le dialogue

jeudi 28 mai 2009

Alors que la tension politique monte au Niger, la CEDEAO réaffirme son opposition au referendum voulu par le Président Tandja et se prononce pour le dialogue politique entre toutes les parties concernées.

Dans une interview accordée à BBC Afrique, le directeur des affaires politiques de la CEDEAO, Abdul-Fatau Musah, estime que la priorité doit être donnée à l’élection présidentielle de Novembre prochain, et demande que le calendrier électoral doit être respecté.

"Il n’est pas question, moins de six mois avant ces élections, déclare Abdul-Fatau Musah, de changer la constitution ou de la rejeter. La CEDEAO, a-t-il dit, soutient la décision de la Cour Constitutionnelle du Niger".

Rappelons que la Cour donnait en début de semaine un avis défavorable sur le referendum que souhaite organiser le Président pour lui permettre de briguer un troisième mandat.

Au lendemain de cette décision, le Président, faisant usage de ses prérogatives, annonçait par décret la dissolution de l’Assemblée nationale.

Selon les textes en vigueur au Niger, de nouvelles élections législatives doivent être organisées dans les 90 jours suivant la dissolution.

mercredi 27 mai 2009

Niger / Mines d'Uranium : le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l'accord Areva / Sherpa


27.05.2009
Communiqué de presse- Réseau Sortir du Nucléaire


Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l'accord qui va être annoncé, vraisemblablement jeudi 28 mai 2009, par Areva, multinationale du nucléaire, et Sherpa, une association de juristes, à propos des mines d'uranium exploitées par Areva au Niger.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" exprime sa plus grande perplexité devant cette surprenante volte-face de l'association Sherpa, connue pour combattre - et non accompagner - les activités des multinationales lorsqu'elles sont polluantes ou ne respectent pas les Droits de l'Homme. Il y a encore peu, Sherpa dénonçait avec la plus grande sévérité les activités d'Areva au Niger (*).


L'association Sherpa reconnaît elle-même que cet accord va permettre à Areva de redorer à peu de frais son image et tenter de cacher ainsi les conséquences inacceptables de ses activités au Niger. En échange de quelques concessions mineures et de quelques dédommagements, Areva va pouvoir continuer à s'accaparer à bas prix l'uranium du Niger, en contaminant l'environnement, en asséchant les nappes phréatiques, en chassant les populations autochtones.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" ignore par quelles méthodes Areva a réussi à obtenir la caution de l'association Sherpa mais, ces dernières semaines, avec des puissants moyens financiers, Areva a montré qu'elle ne reculait devant rien pour abuser l'opinion publique :
- vraies-fausses publicités dans les magazines pour jeunes (**)
- sponsoring contre-nature de la Fédération françaises d'athlétisme (***)

Une fois de plus, l'industrie nucléaire montre qu'elle ne nuit pas seulement à l'environnement et à la santé des êtres vivants mais aussi à la démocratie et à l'éthique.

(*) http://www.asso-sherpa.org/conf.presse_areva2007.html
(**) http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/a...
(***) http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/a...

Source : Réseau Sortir du Nucléaire

Voici l'URL pour faire un trackback sur cette note : http://ecolopresse.20minutes-blogs.fr/

Terrorisme et prise d’otages dans le Sahel : La France installe deux forces d’interventions spéciales au Mali


La France installe deux forces d’interventions spéciales au Mali
La Situation politique et sécuritaire au Nord
Le Républicain, 27/05/2009

tout est pretexte pour une récolonisation du Sahara!!!

La question de sécurité dans le Sahel et le Sahara n’est pas une préoccupation des seuls Etats riverains comme le Mali, l’Algérie, le Niger et la Mauritanie. Des pays européens sont aussi concernés, surtout à travers les prises d’otages par Al Qaïda. Si le problème est actuellement évoqué au cours de différentes rencontres africaines, certains pays européens optent pour une stratégie de riposte immédiate aux actes de terrorisme, aux prises d’otages. L’installation de deux forces spéciales au nord Mali par la France s’inscrit dans cette dynamique.

« Des militaires et des responsables du renseignement des pays du Sahel et du Sahara ont eu à traiter, le 17 Mai au Niger, de la situation sécuritaire dans la région, alors que des pays européens ont décidé d’opter pour une stratégie nouvelle pour intervenir contre toute menace terroriste au Sahel », selon un article d’El Khabar, un quotidien indépendant algérien.

Selon ce journal, la France, l’Allemagne et la Grande Bretagne, concomitamment avec l’Espagne, les Pays Bas et l’Italie se sont mises d’accord pour changer la stratégie de gestion des rapts dans les pays du Sahel, à travers des ripostes immédiates, à toute velléité ou bien au moment même où les Kidnapping ont lieu. Ces actions seront menées par des forces occidentales présentes de façon permanente au Mali, au Tchad et au Sénégal, à travers «des interventions de qualité et par anticipation, spécialement contre les terroristes».

La question de sécurité est demeurée cruciale pendant longtemps dans la bande sahélo-saharienne, en raison de l’existence dans cette partie de l’Afrique de groupes armés et de trafiquants. Mais les prises d’otages de diplomates canadiens et européens en décembre 2008 et janvier 2009 ont constitué un nouveau tournant dans ce dossier. L’entrée en scène d’Al Qaïda islamique pour le Maghreb qui a trouvé dans le nord Mali une sorte de base arrière a davantage éveillé l’attention des occidentaux sur les questions de sécurité dans cette partie du Sahara.

Pour la simple raison que c’est par là que les ravisseurs trouvent refuges tout en trainant avec eux des otages kidnappés un peu partout en Tunisie et au Niger. Ces présumés Salafistes sont supposés séjourner dans le nord malien vers les frontières avec l’Algérie, ou le Niger, de vastes zones désertiques et peu peuplées. Les otages britannique et suisse, les ex-compagnons des touristes européens déjà libérés sont également supposés être dans ce vaste Sahara. Al Qaïda islamique pour le Maghreb a menacé de tuer le Britannique si la Grande Bretagne ne libère pas l’émir Abou Qatada en prison dans ce pays.

En plus de l’Algérie qui a appuyé les forces de sécurité du Mali avec des moyens logistiques (armes munitions et carburant…) pour investir le terrain au nord Mali, des pays européens à leur tour sont entrés dans la danse car l’insécurité dans cette zone n’arrange personne.

Des représentants des différentes forces armées et des services de renseignement de 6 pays européens, se sont réunis dans la capitale du Niger, Niamey, en présence de plusieurs officiers supérieurs algériens, selon une source sûre, écrit El Khabar. « Cette réunion s’inscrit dans le cadre de la coordination sécuritaire, décidée au cours d’une précédente réunion, tenue à Marseille, en France, par plusieurs pays européens et des pays du Sahel », indique le journal algérien.

La Libye, selon une source sécuritaire, n’aurait pas pris part au débat sur la situation sécuritaire des pays du Sahel qui vient de se tenir au Niger. La même source sécuritaire a indiqué, par ailleurs, que deux forces d’interventions spéciales françaises, dépendantes du Commandement des Opérations Spéciales (COS), avec tous les équipements nécessaires, se trouvent à Menaka, au Mali.

Contactée l’Ambassade de France à Bamako n’a pas confirmé cette information. Pour ce responsable d’Ambassade qui a requis l’anonymat, la France ne dispose pas de forces d’intervention au nord Mali, notamment à Ménaka.
B. Daou

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