jeudi 25 décembre 2008

Nicolas Sarkozy annoncé au Niger après la «parenthèse Areva», toujours sur fond d’uranium


Ouestafnews - Le président français Nicolas Sarkozy se rendra à une date non précisée en visite au Niger, pays dont les relations avec la France restent dominées par l’exploitation de l’uranium par la société française Areva, a appris Ouestafnews de source officielle.
Depuis son discours du 26 juillet 2007 à Dakar, dans lequel il avait tenu des propos jugés « racistes » et « insultants » par les plus grands intellectuels du continent, les visites en Afrique du chef d’Etat français ne sont plus très bien accueillies par l’intelligentsia africaine.
La visite de Sarkozy a été annoncée par le chef d’Etat français lui même dans une lettre de vœux adressée au président nigérien Mamadou Tandja, à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance de ce pays d’Afrique de l’Ouest, selon Télé Sahel, la télévision d’Etat nigérienne.
Le Niger est actuellement le 3ème producteur mondial d’uranium mais le principal bénéficiaire de la ressource reste la France, ancienne puissance coloniale.
Cette visite de M. Sarkozy, intervient après ce qu’un commentateur de Télé Sahel a appelé « la parenthèse Areva », en référence à la brouille entre l’Etat du Niger et la firme française qui en 2007 a été accusée par Niamey de soutenir la rébellion touarègue qui sévit dans le nord du pays.
Ces accusations avaient culminé en juillet 2007 par l’expulsion de Dominique Pin, directeur général d’Areva au Niger.
Outre cette polémique a caractère politico-sécuritaire, Areva est régulièrement attaquée par des ONG aussi bien nigériennes que françaises opposées à ce qu’elles qualifient de « pillage » des ressources minières nigériennes sans aucun respect des normes environnementales et de la vie humaine.
Selon ces ONG, Areva tire plus de 40 % de sa production mondiale d’uranium à partir du sol nigérien.
Lors de la 5ème édition du Forum Social Africain tenu début décembre à Niamey, des acteurs de la société civile nigérienne avaient révélé qu’en près d’une quarantaine d’années d’exploitation, l’uranium nigérien aurait généré environ 2500 milliards FCFA mais que l’Etat nigérien a perçu moins de 300 milliards durant cette même période.
Ces dénonciations et surtout l’arrivée de nouveaux acteurs qui commencent à manifester leur intérêt pour l’uranium nigérien ont permis une renégociation des prix, qui ont ainsi connu une hausse de 50%, mais sans satisfaire ceux qui dénoncent le « déséquilibre » dans les accords qui lient Areva et l’Etat du Niger.
Ces déséquilibres ont permis à Areva de remporter en janvier 2008 « l’oscar de la honte » de « l’entreprise la plus irresponsable de l’année » décernée par l’ONG suisse Public Eye.
Evoquant plutôt un partenariat « gagnant-gagnant », Areva avait rejeté ce « trophée » peu glorieux dans une réponse affichée à l’époque sur son site internet,

Ouestaf News
http://www.ouestaf.com/Nicolas-Sarkozy-annonce-au-Niger-apres-la-parenthese-Areva-,-toujours-sur-fond-d-uranium_a2203.html

mercredi 24 décembre 2008

Disparitions à Tidène

Nous attirons l'attention du pouvoir de Niamey sur les disparitions de deux personnes originaires de Tidène Almoustapha Hounjourou et Alghabid Mustapha, enlevés par une milice arabe de l'Azawak. Cette milice invoque le fallacieux prétexte du vol d'un véhicule aux environs de Tahoua pour s'en prendre à des civils innocents. Ils ont sauvagement torturé une troisième personne, Akli Mustapha, avant de la jeter enchaîné sur le bord de la route. Ces pratiques inhumaines appellent une réponse immédiate des autorités nigériennes à l'encontre de cette milice qui bafoue les lois de la République et prétend faire justice elle-même.

Internationale Touareg

Niger : deux diplomates canadiens restent introuvables


Niger : deux diplomates canadiens restent introuvables
Ludovic Hirtzmann, à Montréal
24/12/2008 | Mise à jour : 09:46
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Le Canadien Robert Fowler, envoyé spécial de l'ONU au Niger, a disparu mi-décembre avec son adjoint Louis Guay.
Le Canadien Robert Fowler, envoyé spécial de l'ONU au Niger, a disparu mi-décembre avec son adjoint Louis Guay. Crédits photo : Associated Press
Attribuée pendant un temps à un groupe rebelle touareg, la disparition le 13 décembre dernier de l'envoyé spécial de l'ONU Robert Fowler et de son assistant Louis Guay demeure une énigme.

«Diplomates disparus au Niger : Le mystère s'épaissit» ou encore «Une énigme», ont titré ces derniers jours les journaux canadiens. Le 13 décembre, la voiture de deux diplomates du Canada, Robert Fowler et Louis Guay, a été retrouvée vide à une quarantaine de kilomètres de la capitale du Niger, Niamey. Un groupe rebelle touareg, le Front des forces de redressement, a alors revendiqué l'enlèvement des deux hommes, avant de revenir rapidement sur ses déclarations.

Depuis dix jours, les causes de la disparition de Robert Fowler et de son adjoint Louis Guay ne sont toujours pas éclaircies. Le premier a été conseiller en politique étrangère des premiers ministres Pierre Elliott Trudeau, John Turner et Brian Mulroney. Il a aussi été sous-ministre de la Défense et ambassadeur du Canada à l'ONU. Louis Guay, haut fonctionnaire, a été ambassadeur du Canada au Gabon. Les deux hommes voyageaient sans escorte. La nature même du mandat des deux diplomates soulève bien des interrogations. Le ministre de l'Information du Niger, Mohammed Ben Omar, a déclaré que Robert Fowler n'avait sollicité qu'une invitation pour participer au cinquantième anniversaire de la République du Niger. L'ONU a, dans un second temps, indiqué que le diplomate était en mission officielle, «chargé de s'occuper de tous les problèmes humanitaires et de régler le conflit avec la rébellion touareg».

Peu de temps avant leur disparition, Louis Guay et Robert Fowler ont visité une mine d'or canadienne située à 90 km à l'ouest de Niamey, sans prévenir la direction de la mine de leur venue. «Ces gens étaient à la barrière de sécurité, où ils ont été interceptés», a déclaré au quotidien montréalais La Presse le porte-parole de la mine Semafo, Jean-Paul Blais. Les médias canadiens s'interrogent sur ce que deux diplomates de haut rang pouvaient bien faire dans une mine d'or sans s'être annoncés.

«The French Connection»

Les spéculations vont bon train. La visite de Robert Fowler et de Louis Guay intervient à un moment où le Canada souhaite renouveler son parc de centrales nucléaires. Le 16 juin dernier, le gouvernement de l'Ontario a retenu les propositions du groupe canadien Candu, du français Areva et de l'américain Westinghouse pour le renouvellement du parc de centrales nucléaires en Ontario. Seuls Candu et Areva sont encore en lice. Le contrat s'élève à 40 milliards de dollars. L'examen final des propositions, prévu au plus tard le 31 décembre, a été reporté en février 2009. Les contrats seront attribués au printemps.

Le Niger est un pays producteur d'uranium, l'un des principaux fournisseurs d'Areva. Plusieurs médias canadiens ont contesté les pratiques d'Areva au Niger. Ils accusent l'entreprise française de ne respecter ni l'environnement ni les Touaregs, sur les terres desquels se trouvent des gisements d'uranium. Dans son édition de samedi dernier, le quotidien The National Post a titré : «Disparition de Fowler : The French Connection», sans pour autant donner d'éléments probants. Il reste que le gouvernement canadien semble pour sa part déterminé à donner l'avantage à Candu et que le Niger pourrait être le maillon faible d'Areva.

En décembre 2006, le ministre des Ressources naturelles, Gary Lunn, a déclaré au quotidien The Globe and Mail : «Nous devons bâtir la technologie Candu chez nous. C'est impératif pour l'industrie nucléaire canadienne. Si nous ne sommes pas compétitifs chez nous, cela augure mal pour notre technologie ailleurs dans le monde.»

Quand la france s'interesse, l'Afrique s'inquiète!




MessagePosté le: Mer 24 Déc 2008 13:21 sur agadez niger : Quand la france s'interesse, l'Afrique s'inquiète!
La France porteuse de civilisation à trop fait pour l’Afrique en générale et les Touaregs en particuliers :
Arrivée au 19eme siècle dans un continent déchiré par les guerres intestines, plongé dans l’ignorance et surtout rempli de richesses males utilisées, la France disposant et usant volontiers des ses armes à feux efficaces et dissuasives se donnait la Divine mission de civiliser ce monde barbare qui avait tant besoin de ses « lumières ».
Apres les deux guerres et les échecs au Vietnam- Indochine (1954)… qui l’ont affaiblis la France des lumières eut l’idée géniale de la télé - colonisation avec à la clé les « indépendances cadeaux » : elle gardait ses intérêts stratégiques et économiques sans se mouiller les manches.
Garder ses avantages coloniaux sans se trouver sur place sans avoir à mobiliser ses armées, tout en décourageant, par les menaces d’intervention ou par des discours mielleux des éventuelles volontés indépendantistes : voila du génie politique !
Combien sont ils à tomber dans le panneau ?

Quand on regarde les rapports France Afrique pendant la colonisation ils étaient dominés par la primauté des intérêts Français avec ou sans l’aval des populations autochtones ;
Quand on regarde les rapports entre les Etats artificiels du puzzle Français en Afrique on remarque qu’ils sont aussi dominés par la primauté des intérêts des dirigeants au détriment de ceux des mêmes populations autochtones.
On se trouve ainsi dans un système de la sous-traitance de la colonisation : même idéologie (des intérêts autres que ceux de la population) même méthodes (gouverner par la violence et par l’intimidation), même comportements (hautain, pseudo civilisé, égocentrique) même objectifs (pillage légalisé par les textes en vigueur).

Comme pour beaucoup d’autre, ce fut la même chose pour les Touaregs : un espace immense et riche transformé en un Puzzle à travers la politique de diviser pour mieux régner.

Quand les éminences du Niger se sont usés les neurones pour expliquer l’éclat combien « majestueux » de la proclamation de la république, leur murmure a été tellement inaudible et vide, que l’on est tenter de parler de … non événement !

Il parait que , la France porteuse des Droits de l’Homme, ne saurait porter la responsabilité des actes posés par sa firme AREVA dans sa politiques quoique contraire à l’Ethique française, se cachant ainsi, sous le couvert de la souveraineté du Niger (Etat artificiel de sa propre création) seul apte à défendre les intérêts de « ses populations ».
Quand devant les difficultés d’AREVA, c’est Sarkozy lui-même qui se charge de la médiation en vue de la signature du contrat d’ Immouraren on est en droit de s’étonner d’avantage. Les relations naguères sournoises risque de devenir « à la criée ».

Dans les prochaines années AREVA va mettre en œuvre les leçons du génie Français en terme de sous-traitance : ainsi elle confiera la gestion de ses mines et déchets aux nationaux.
Avec une première tentative dite de nigérisation du personnel des sociétés d’Arlit et les résultats catastrophiques sur le respect des normes environnementales et sécuritaires pour les travailleurs et la population alentours ; (ça me rappelle une leçon d’économie à propos d’un commerce de singes dans un Pays africain !)

Avec la docilité notoire des autorités politiques et administratives du Niger devant la France, on est en droit de s’inquiéter davantage pour l’avenir de la France Touaregs.

Combien d’années encore d’une politique française, marquée par la plus sournoise des hypocrisies permettront à l’intelligentsia Africaine en générale d’ouvrir enfin les yeux ?

Quelles solutions permettront à l’Afrique de sortir de cette vicieuse mais insidieuse démarche visant son éternel assujettissement par les étrangers d’abord puis avec l’aide de ses propres fils après ?
Avis
Awinnane

l’affaire Fowler-Guay rajoute encore, dans la déjà lourde besace du Niger, un sacré fardeau.

Cheitan /source agadez niger

MessagePosté le: Mer 24 Déc 2008 11:14 Sujet du message: De qui se moque-t-on ?

L’affaire maintenant appelée l’affaire Fowler-Guay rajoute encore, dans la déjà lourde besace du Niger, un sacré fardeau.
Voilà qu’à proximité de la capitale, sur une route goudronnée qui va servir à l’occasion de la fête nationale d’itinéraire à toute la classe politique du pays et à ses invités disparaissent deux diplomates de haut rang. Tout cela à une portée de canon du camp de Tondibiah, des antennes de Karma, sur une route balisée par la gendarmerie, la police à la sortie de Niamey, les douanes aux abords du bac de Farié, un dimanche soir, de qui se moque-t-on?
Un véhicule du PNUD moteur tournant, un blouson, 3 téléphones, des phares allumés et pas de témoin, de qui se moque-t-on?
Deux ministres qui minimisent sciemment la mission de ces diplomates, en charge selon eux du « trafic des armes illicites » alors qu’ils étaient en fait chargés par l’ONU d’œuvrer à l’étude et éventuellement à la résolution de certains problèmes du Pays dont la rébellion du Nord, de qui se moque-t-on?
Déclarer qu’ils avaient demandé à assister aux réjouissances du cinquantième anniversaire de la République et qu’ils n’avaient pas d’autres fonctions, de qui se moque le triste Monsieur Ben Omar?
Un Président « négationniste » qui ne mentionne même pas cette grave affaire par au moins un appel aux ravisseurs, qui semble ignorer ce problème, comme il a ignoré la famine, comme il ignore la réalité de la rébellion, de qui se moque-t-il?

Wallay, il nous en vient de sombres idées lorsqu’un Etat ne se respecte même plus. Alors, à qui profite l’affaire (on n’ose pas encore parler de crime…et qu’il plaise à dieu qu’on ne le fasse jamais). En premier lieu aux fauteurs et profiteurs de guerre qui refusent toutes négociations avec une rébellion qui ne demande maintenant qu’à négocier. A ceux qui entretiennent le chaos dans le pays afin de satisfaire des ambitions personnelles et de rester ainsi au pouvoir ! On voit donc qu’il n’y a pas besoin de sortir de l’ENA pour savoir à qui on a affaire.
Face à cette situation, pas de réaction. L’opposition se tait et se terre, quand elle ne fait pas allégeance au pouvoir. Les intellectuels et certains journalistes se battent du mieux qu’ils le peuvent mais ne sont absolument pas protégés par de vrais démocrates et risquent en permanence la prison alors qu’une clique de militaires déjà impliqués dans la mort d’un Président tiennent leurs camarades en respect.
Finalement un pays n’a que ce qu’il mérite et si cette affaire ne trouve pas un rapidement dénouement heureux, le Niger n’intéressera plus que les « gratteurs d’uranium et les renifleurs de pétrole ». Et l’on voit dans les pays voisins que les mieux pourvus en matières premières ne sont pas les plus heureux loin de là.
Vraiment, de qui se moque-t-on ? Il serait temps que tous les acteurs de la vie du pays sachent prendre, dans un juste combat démocratique et politique, leurs responsabilités. Avec tous les risques que cela implique, mais la démocratie est à ce prix.

Affrontements dans le Nord du Mali : Déclaration de la présidence du Conseil de l’Union européenne


Affrontements dans le Nord du Mali : Déclaration de la présidence du Conseil de l’Union européenne

mardi 23 décembre 2008, par temoust

Affrontements dans le Nord du Mali (22 décembre 2008)

Déclaration de la présidence du Conseil de l’Union européenne

La présidence du Conseil de l’Union européenne déplore les conséquences des affrontements survenus samedi 20 décembre à la suite d’une attaque contre la garnison militaire à Nampala, qui marque une escalade dans les violences qui secouent le Nord du Mali.

La présidence du Conseil de l’Union européenne soutient la recherche de solutions concertées entre les autorités maliennes et les mouvements touareg. Ceci passe, notamment, par une poursuite du dialogue entre toutes les parties.

La présidence du Conseil de l’Union européenne souhaite la bonne mise en œuvre des accords d’Alger de 2006 qui constituent le cadre de référence du règlement de cette crise. Il va de soi que la médiation algérienne est un facteur essentiel pour la bonne mise en œuvre de ces accords.

Le site Internet de la présidence française de l’Union européenne

Mali : Alger poursuit sa médiation entre le gouvernement et les Touareg


AFP - 23/12/2008

mercredi 24 décembre 2008, par temoust

L’Algérie poursuit sa médiation « entre les autorités maliennes et les rebelles touareg », pour le retour de la paix dans le nord du Mali, a indiqué mardi à Alger le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci. « L’Algérie continue à mener des médiations entre les autorités maliennes et les rebelles touareg », a affirmé le ministre, dont les propos sont rapportés par l’agence APS.

Des rebelles touareg ont mené samedi une attaque contre une garnison militaire à Nampala (500 km au nord-est de Bamako). Selon le ministère malien de la Défense, l’attaque a fait "9 morts" dans les rangs des forces armées et "11 morts" parmi les "assaillants". Une source proche du chef rebelle Ibrahim Ag Bahanga a affirmé qu’"au moins 20 militaires" maliens avaient été tués.

"Nous espérons que cette situation ne se répètera pas et que nous pourrons poursuivre notre médiation dans de bonnes conditions", a encore déclaré M. Medelci, estimant que les efforts algériens ont donné de "bons résultats jusque-là". Le ministre a précisé que la situation dans le nord du Mali était "suivie avec beaucoup d’intérêt" par l’Algérie. "Je ne crois pas qu’il y ait un monopole pour faire avancer la paix", a par ailleurs dit M. Medelci en réponse à une question relative à une éventuelle médiation libyenne pour le règlement du conflit.

L’Algérie, l’un des principaux médiateurs dans le conflit entre Bamako et la rébellion touareg, avait abrité en juillet 2006 la signature à Alger d’accords de paix dans cette région frontalière entre les deux pays. Sous l’égide de l’Algérie, gouvernement et rebelles ont également signé un nouvel accord en juillet 2007.

Enlèvement de l’émissaire de l’ONU au Niger : Des zones d’ombres


Amadou Garba - Le Tempo N°11
Enlèvement de l’émissaire de l’ONU au Niger : Des zones d’ombres

mercredi 24 décembre 2008

Deux diplomates canadiens dont l’émissaire des Nations Unies Robert Fowler, sont toujours portés disparus depuis le lundi dernier au Niger. Les deux diplomates ont été enlevés selon certaines sources à 45 kilomètres de Niamey, la capitale. Dans un premier temps un groupe rebelle se réclamant du Front des Forces de Redressement (FFR) de l’ancien ministre du tourisme Rhissa Ag Boula avait revendiqué l’enlèvement avant qu’un démenti ne vienne infirmer cette information. La voiture du diplomate à la retraite Robert Fowler et de son adjoint Louis Guay a été découverte vide de ses occupants le dimanche dernier.

Les efforts de recherche se poursuivent actuellement du coté des autorités nigériennes et des responsables onusiens pour retrouver les personnes enlevés parmi lesquelles figure le chauffeur de nationalité nigérienne et une quatrième personne dont l’identité n’a pas été connue.

Au niveau de la représentation des Nations Unies au Niger, la représentante résidente du PNUD au Niger, Mme Karidata Lo N’diaye a réaffirmé toute sa « confiance au gouvernement du Niger » et l’a assuré de sa « coopération pleine et entière pour un dénouement heureux ».

Selon les propos que la responsable onusienne a tenu le 17 décembre dernier et diffusés sur les ondes de la radio Afani, une cellule de gestion a été mise en place et les familles des personnes portées disparues sont constamment ténues au courant de l’évolution de la situation.

Mais passées les premières heures de stupéfaction face à cet enlèvement audacieux non loin de la capitale, les observateurs de la scène nationale commencent à se poser des questions sur les contours de cette affaire qui a tout du rocambolesque.

Comment les éléments qui ont commis l’enlèvement ont-ils pu savoir que les diplomates se trouvaient dans le secteur où a eu lieu le rapt ?

Pourquoi il n’y avait pas de traces d’une quelconque brutalité ?

Pourquoi les responsables de l’ONU au Niger ne se sont-ils pas inquiétés du manque de contact de l’émissaire des Nations Unies alors même que celui-ci était en déplacement privé dans la zone ?

Pourquoi jusqu’à présent il n y a pas une revendication sérieuse ?

Quel est l’objectif visé par les éventuels preneurs d’otages à travers cet acte ?

Autant de questions qui méritent des explications. Les prochains jours vont certainement éclairer le public sur cette affaire inédite qui survient après la prise d’otage du ressortissant chinois par le MNJ il y a quelques mois .

L’ONU affirme travailler à la libération de Canadiens disparus


http://www.avenirdelest.com/Canada-24-12-08
mercredi 24 décembre 2008, par temoust

Robert Fowler, envoyé extraordinaire de l’ONU au Niger depuis juillet, son adjoint, Louis Guay, et leur chauffeur manquent toujours à l’appel.

ORGANISATION DES NATIONS UNIES - L’Organisation des Nations unies (ONU) a affirmé qu’elle travaillait avec les gouvernements du Canada, du Niger et d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest pour obtenir la libération de trois hommes enlevés, dont un diplomate canadien.

Robert Fowler, envoyé extraordinaire de l’ONU au Niger depuis juillet, son adjoint, Louis Guay, et leur chauffeur manquent toujours à l’appel. La semaine dernière, des rebelles touareg appartenant au Front des forces de redressement ont indiqué avoir enlevé quatre personnes, dont M. Fowler, le 15 décembre.

Des porte-parole onusiens ont confirmé que la voiture de M. Fowler avait été retrouvée abandonnée à environ 150 kilomètres au nord-est de Niamey, la capitale du Niger.

Mardi, la porte-parole adjointe de l’ONU Marie Okabe a indiqué que son organisation et les gouvernements canadien et nigérien travaillaient en proche partenariat et avec d’autres acteurs régionaux pour rétablir la situation.

Mme Okabe a dit que l’ONU utilisait toutes les ressources appropriées pour obtenir davantage d’informations sur cette affaire et obtenir la libération des trois hommes.

Elle a ajouté que l’ONU n’allait pas commenter ou publier d’information qui pourrait compromettre ces efforts et mettre en danger la sécurité des trois hommes.

Le Front des forces de redressement est un groupe faisant partie d’une insurrection plus grande menée par le peuple nomade touareg dans la région désertique du nord du Niger.

NIGER Sarkozy comme facilitateur d'Areva


LA LETTRE DU CONTINENT - 24/12/2008
NIGER
Sarkozy comme facilitateur d'Areva
Malgré la présence d'Anne Lauvergeon au 50e anniversaire de l'indépendance du Niger, le groupe Areva n'a toujours pas signé pour le gisement d'Imouraren.

mardi 23 décembre 2008

Anne Lauvergeon interpellée

Les Verts saisissent l'autorité de la pub d'AREVA

AFP
23/12/2008

Les Verts ont déposé aujourd'hui une requête contre Areva auprès du jury de déontologie de l'Autorité de régulation de la publicité (ARPP), demandant d'interdire "l'utilisation par l'entreprise de la signature: +Areva, l'énergie au sens propre+".

Pour les Verts, cette signature "est conçue pour tromper le public en lui faisant croire que l'énergie nucléaire est propre, de l'extraction de l'uranium au retraitement de déchets", selon un communiqué aujourd'hui.

Par ailleurs, pour eux, ce slogan laisse penser que "le nucléaire est une énergie propre, terme communément employé pour les énergies renouvelables" et "pas approprié pour l'atome".

Les Verts "demandent au jury de déontologie de l'ARPP qu'il interdise à Areva d'utiliser cette signature, qu'il lui ordonne de retirer tous les supports sur lesquels elle se trouve".
Ils demandent enfin que "le jury rappelle à l'ordre l'agence de publicité qui a conseillé à Areva cette stratégie de communication qui est une véritable escroquerie intellectuelle".

L'industrie nucléaire électrique française "produit annuellement 1.200 tonnes de déchets rien qu'en France", font valoir les Verts pour qui "ces déchets sont très dangereux et radioactifs - pendant plus de 100.000 ans pour certains d'entre eux".

L'énergie nucléaire "n'est pas non plus une énergie renouvelable, puisque l'uranium est nécessaire à son fonctionnement". Or, soulignent les écologistes, "les ressources en uranium sont limitées, et ses conditions d'extraction, au Niger par exemple, sont loin d'être moralement très +propres+".

ACTION CONTRE LES PILLAGESD'AREVA AU NIGER ET DE L'AFRIQUE LE MANDAT D ARRET

Video du jour/Issikta N'Cure salut!! Tihoulawene N'Ayitma

L’Afrique du nord à Tripoli pour préparer la création de la force de réserve de l’UA


SS/daj/fss/mn/APA-22-12-2008
mardi 23 décembre 2008, par temoust

L’Afrique du nord à Tripoli pour préparer la création de la force de réserve de l’UA

APA - Tripoli (Libye) Les modalités de mise sur pied d’une force de réserve de l’Union Africaine sont à l’ordre du jour d’une réunion des ministres de la Défense des pays d’Afrique du nord, qui s’ouvre ce lundi à Tripoli, en Libye.

Cette rencontre, la deuxième du genre, doit permettre aux pays membres de démontrer leur capacité à constituer un groupe intégré et à s’acquitter de leurs responsabilités sur le continent, comme ils le font dans d’autres domaines, indique-t-on de source officielle.

Au cours de leur première réunion, qui a eu lieu le 16 novembre dernier à Tripoli, les chefs d’état-major des pays d’Afrique du Nord avaient approuvé un protocole d’entente pour autoriser les pays de la région à intégrer la force de réserve et à devenir une des composantes des institutions pour la paix et la sécurité de l’Union Africaine.

SS/daj/fss/mn/APA 22-12-2008

Sortie du DVD-ROM : "Des peuples Autochtones Francophones en mouvement"


mardi 23 décembre 2008, par temoust

"Des peuples Autochtones Francophones en mouvement"

Une co-production GITPA/UNESCO avec la Coordination Autochtone Francophone, et le soutien de l’Union Européenne, le Réseau DIALOG et IWGIA.

Le DVD-ROM est construit en trois parties. Dans chacune, le lecteur trouvera des documents de référence qu’il pourra télécharger par simple click, des invitations à aller plus loin en cliquant sur les sites Internet des organisations qui traitent de questions autochtones, du texte à lire, des images et 3 heures et demi de montages audiovisuels à découvrir.

- Autochtones francophones : neuf dossiers introduisent les peuples et régions des délégués autochtones, les textes qu’ils ont présentés à l’occasion du Congrès ainsi que les interviews et séquences vidéos qui leur donnent la parole. En complément, sont fournies des informations relatives à leur identité, à leur histoire, à leur langue, à leur culture, au contexte sociopolitique ainsi qu’aux organisations dont ils se sont dotés afin de prendre en main leur destinée.

- La CAF à l’ONU resitue la création de la CAF dans l’histoire du mouvement international des peuples autochtones. L’ONU a su ouvrir ses portes pour que les autochtones puissent faire entendre leurs voix. Ils ont été soutenus par des organisations non gouvernementales qui se sont engagées pour défendre leur cause en leur servant dans les premiers temps de porte-parole, puis en leur fournissant une assistance technique ou juridique, et aujourd’hui en travaillant avec eux. Une chronologie montre comment la construction des organisations autochtones va de pair avec l’adoption de normes internationales de droits et la mobilisation d’organisations de soutien, à des moments clés.

- Les ateliers d’Agadir évoquent les grandes questions qui ont été débattues à Agadir :

1-Le premier atelier « Identité, langue, éducation et culture » fait ressortir la difficulté de préserver l’identité individuelle (noms personnels) ou collective (auto désignation) face aux systèmes juridico-politiques dominants. La même difficulté prévaut pour les langues autochtones, confrontées aux langues majoritaires.

2-Les questions relatives à la « Terre, au Territoire, à l’Environnement, à l’usage des Ressources naturelles » ont donné lieu à un second atelier. A notamment été abordée la protection de ces espaces de vie auxquels les autochtones sont unis, face aux emprises de la société dominante, des firmes transnationales, au développement des pollutions et maladies et au changement climatique.

3-Un troisième atelier sur « la Gestion pacifique des conflits » aborde un aspect très sensible de la condition actuelle des peuples autochtones, celui de la multiplication des conflits qui les affectent et de la difficulté d’y trouver des solutions pacifiques. Plusieurs causes sont identifiées et des voies de négociation possibles sont examinées à partir d’exemples concrets.

- En savoir plus

Le DVD est distribué aux organisations autochtones qui en font la demande à l’adresse courriel suivante : gitpa.iwgiafrance@wanadoo.fr, en ayant soin d’indiquer le nom et l’adresse postale du destinataire pour l’envoi.

Robert Fowler’s disappearance : The French connection


Carolyn Lebel, National Post -20-12-08
mardi 23 décembre 2008, par temoust

Robert Fowler and Louis Guay, two respected Canadian diplomats, along with their driver, were reported missing in Niger on Sunday, when their vehicle was found abandoned on the outskirts of the country’s capital, Niamey. So far, scant details are known about the disappearances. But the incident is likely connected to the ongoing Tuareg rebellion in the uranium-rich northern part of Niger — a conflict that Mr. Fowler, as UN special envoy to the country, was trying to resolve.

I learned quite a bit about Niger’s civil strife a month ago, when I met a Tuareg activist named Issouf ag Maha here in France.

Ag Maha, who is in his 40s, grew up with a traditionally nomadic way of life. While he was chosen amongst his siblings to pursue an education, he returned to his Tuareg roots when he was 14. He fondly recalls the four years he spent as a goat and camel herder in the Saharan desert. Since then, he has become an agronomist and a mayor. In recent years, he initiated an organic movement, training nomads-turned-farmers in the practice of replacing expensive chemical fertilizers with compost made of hay and goat droppings.

But in 2007, uranium prices soared in response to the revived interest in nuclear power and its promise of clean, abundant, low carbon energy. Niger parcelled off a significant portion of the country’s Tuareg region and offered licenses for uranium exploration. In response, a Tuareg-led rebel group, the Niger Movement for Justice (MNJ), took up arms. When the government declared a state of emergency in the region on August 25, 2007, ag Maha joined the MNJ’s political arm in France.

Over 100 research and exploration licenses have been issued to international mining companies from around the world, notably from China and Canada. Increasingly, Niger’s uranium business is encroaching on the increasingly sparse grazing land available to impoverished Tuareg nomads. Like similar local rebel groups in Sudan, Nigeria and other parts of the developing world, MNJ demands that a share of revenues and jobs generated by resource extraction be directed to locals.

Clad in a traditional Tuareg robe and veil, ag Maha addressed a full auditorium in a trendy quarter of Paris on Oct. 25, speaking poignantly of the threat to his people and their traditional way of life. "The death of a community is not purely biological, although people are dying in the process," he said. "When a community loses its way of life, its means of subsistence, its culture, it ceases to exist as such."

France has a special connection to the Tuareg plight. The country, which is heavily reliant on nuclear energy, continues to import 30% of its uranium at discount rates from Niger, a former colony.

Areva, the French nuclear conglomerate, had come to enjoy a monopoly on mining Niger’s uranium ore (commonly referred to as "yellowcake") for over 40 years. The company denies charges by a French body, the Independent Research and Information Commission on Radioactivity (CRIIRAD), that the company’s operations, including mountains of radioactive waste left in the open desert, have been harmful to the region’s fragile ecosystem and to the health of locals. But the fact remains that one of only two nonrenewable groundwater sources in the desert region is two-thirds depleted, and what remains is contaminated.

In France, ag Maha has established a non-profit aimed at raising public awareness of the plight of his people. He has just published his second book, Touareg, le destin confisque (The stolen destiny of the Tuareg).

True to his nature, the nomad travels. One of ag Maga’s many trips included a visit to the United Nations last year. At the time, ag Maha felt that nothing concrete had come of his visit. But in July, UN Secretary General Ban Ki-moon discretely named Fowler a special envoy to Niger in an effort to calm escalating tensions among Tuareg rebels, the Niger government and mining companies.

Ag Maha says he met the UN envoy in September. "Fowler was working to bring peace to Niger," he notes. This is one thing that the two men share in common.

clebel@gmail.com - Carolyn Lebel is a Canadian Freelance Writer based in Paris.

Niger: une semaine après, aucune trace de Robert Fowler et Louis Guay


16 déc. 2008

LAGOS (AFP) — Une semaine après leur disparition près de Niamey, on est toujours sans la moindre nouvelle des deux diplomates canadiens Robert Fowler et Louis Guay, alors que les autorités nigériennes ont déployé des grands moyens pour tenter de les retrouver.

L'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Niger et son assistant sont portés manquants depuis dimanche soir.

Selon un haut responsable nigérien qui a requis l'anonymat, "l'enquête se poursuit" pour retrouver les deux hommes qui ne sont jamais revenus d'une excursion dans une mine d'or exploitée par une compagnie canadienne, la Semafo, à l'ouest de Niamey.

"Oui ils sont bien venus ici", avait confirmé vendredi à l'AFP le responsable canadien de la mine, Daniel Careau.

"Toutes les dispositions ont été prises. La zone de la disparition, mais aussi une partie du nord du pays, sont ratissées par les forces de défense et de sécurité", a précisé le même officiel gouvernemental.

Des brigades fluviales sondent également les eaux du fleuve Niger dans la région de la disparition.

Le 14 décembre, les deux diplomates avaient apparemment profité du week-end pour aller visiter une mine d'or à Samira, sur la rive droite du fleuve, et avaient emprunté un bac pour le traverser. C'est à leur retour qu'ils ont mystérieusement disparu avec leur chauffeur nigérien.

Leur voiture, marquée du signe reconnaissable du Pnud (programme des Nations unies pour le développement) a été retrouvée lundi dernier, moteur allumé et portières ouvertes, à une quarantaine de km de Niamey, une zone pourtant généralement sûre.

"On n'a rien de concret, toutes les recherches sont pour l'instant vaines. Aucune des pistes allant de l'enlèvement crapuleux ou politique n'est négligée, mais à ce jour, aucune n'a été concluante", a poursuivi le même haut responsable.

"Un Etat-major multisectoriel de crise", composé de représentants de l'armée, police, gendarmerie, Forces nationales d'intervention et de sécurité (Fnis), a été mis sur pied pour coordonner les recherches.

L'ambassadrice du Canada en poste à Abijdan, Isabelle Massip, qui a également compétence sur le Niger, se trouve à Niamey depuis quelques jours, a-t-on par ailleurs appris auprès de la mission diplomatique en Côte d'Ivoire.

Depuis l'annonce de leur disparition par le ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement Mohamed ben Omar, le mystère ne fait que s'épaissir. A commencer par la nature du séjour de M. Fowler: mission officielle ou visite privée?

En annonçant la disparition, M. ben Omar avait indiqué que M. Fowler était arrivé le 11 décembre après avoir sollicité une invitation des autorités pour assister aux festivités du cinquantenaire de la république du Niger à Tillabéri (ouest de Niamey). C'est dans cette région que les deux diplomates ont disparu.

Or vendredi dernier, l'ONU a affirmé le contraire et parle d'une "mission officielle de l'ONU". (Il) est l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Niger et à ce titre chargé de s'occuper de tous les problèmes humanitaires et de régler le conflit avec la rébellion" touareg, avait affirmé à l'AFP Modibo Traoré, le chef du bureau de Coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) au Niger.

M. Traoré avait précisé que dès le lendemain de son arrivée, M. Fowler s'était entretenu avec les ministres de l'Intérieur, Albadé Abouba, et de la Justice, Dagra Mamadou.

Depuis 2007, le Niger est confronté à un groupe rebelle touareg dans le nord, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), en pleine zone d'extraction de l'uranium. Mais officiellement, Niamey n'a jamais sollicité la médiation de l'ONU avec les rebelles, dont il qualifie les chefs de "bandits armés et de trafiquants de drogue".
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Marche de soutien au président nigérien:le grand folklore


Cheick Beldh’or SIGUE-LE PAYS-Ouagadougou-22-12-08
mardi 23 décembre 2008

Une grande tragi-comédie se joue au Niger, pleine de bruits et mettant en scène des acteurs mal inspirés, qui donnent franchement plus à pleurer qu’à rire. Les nouvelles en provenance de Niamey sont inquiétantes. Inquiétantes pour la démocratie au Niger, et très peu rassurantes pour la stabilité du pays.

Récemment encore, une foule bruyante de manifestants a donné de la voix dans les rues de la capitale nigérienne pour demander au président nigérien, Mamadou Tandja, de se porter candidat pour la troisième fois consécutive, à la présidence de la République. Toute une agitation portée par la conviction de gesticulateurs selon laquelle deux mandats, ce n’est pas suffisant pour leur champion. Ce président aurait déjà fait des preuves telles qu’il faudrait l’inciter à ne pas s’arrêter en… si bon chemin. Les chantiers à achever sont encore nombreux mais on peut toujours compter sur "l’homme de la situation" qu’est Tandja. En somme, on ne doit pas changer une équipe qui gagne !

Pur folklore que tout cela ; du déjà-vu sur le continent ! Quant aux raisons invoquées par les manifestants pour demander à Tandja de prolonger le contrat passé avec le peuple nigérien, rien de nouveau non plus : argument spécieux dont ne peut que douter de la sincérité de ses auteurs. De fait, qui dit qu’au-delà de ce mandat supplémentaire et d’un autre peut-être encore, il aura achevé tous les chantiers du Niger et réussi à combler les immenses attentes du peuple nigérien ? Et au cas où il viendrait à remplir cette mission au terme d’un troisième mandat, qui dit que Tandja ne sollicitera pas un quatrième mandat et peut-être un cinquième, au motif que de nouveaux défis se présentent au Niger ?

Dans ce pays rongé jusqu’à la moelle par la pauvreté, où tout reste prioritaire, autant dire que les chantiers du développement s’annoncent innombrables. Mamadou Tandja se ferait alors le devoir de rester le plus longtemps possible aux affaires pour les réaliser tous. Pourtant, le dirigeant nigérien, comme tous ses homologues africains prétendument irremplaçables, devraient se convaincre de cette vérité pour le moins immuable : le cimetière est plein de gens indispensables. Aussi y a-t-il toujours quelqu’un de bien meilleur que soi, qui n’attend seulement qu’on lui ouvre la voie pour pouvoir exercer ses talents.

Dans tous les cas, ce qui est bon pour soi, l’est très probablement aussi pour les autres. L’exercice du pouvoir devrait donc s’apparenter à une course de relais où le coureur, après avoir fait son tour de piste, passe le témoin à un autre. Mais, sur le terrain politique africain, même deux tours de piste ne suffisent apparemment pas pour essouffler le candidat, qui en redemande toujours plus. C’est une honte pour l’Afrique dont les fils se voient généralement privés d’alternance politique. Ils auraient été libres qu’ils préféreraient l’arrivée de nouvelles têtes en politique, à l’installation de la routine et aux longs règnes qui débouchent généralement sur le chaos. Quittez les affaires avant qu’elles ne vous quittent !

L’Afrique regorge de suffisamment d’exemples de chefs d’Etat qui, en tenant coûte que coûte à s’accrocher au pouvoir, ont fini, pour les plus chanceux d’entre eux, par récolter les fruits amers de leur aveuglement. Qu’est devenu le président général nigérien Ibrahim Baré Maïnassara, celui-là même à qui on reprochait de vouloir torpiller la démocratie au Niger à des fins de confiscation du pouvoir ? Pour tout cela, Mamadou Tandja devrait savoir que le malheur n’arrive pas qu’aux autres. S’il tient à achever les chantiers entamés, qu’est-ce qui l’empêche de se trouver un successeur au sein de son parti, qui poursuivra son oeuvre ?

En tout état de cause, l’Etat doit rester une continuité. Il n’y a qu’en Afrique qu’on peut voir le triste spectacle de peuples instrumentalisés, dont la misère et l’obscurantisme sont exploités à fond par des pouvoirs. Des pouvoirs qui savent toujours compter sur les comportements non éclairés des mêmes peuples quand sonne l’heure des grands enjeux.

Et c’est ainsi que l’Afrique continuera, pour longtemps encore, à faire du surplace. Quel séisme cela créerait-il si le président américain George Bush demandait, au terme de ses deux mandats, une rallonge pour résoudre définitivement la crise financière dont il a été le principal artisan, et dont les répercussions continuent d’être ressenties à travers toute la planète ?

En tous les cas, ce grand folklore visant à amener Mamadou Tandja à rester encore et encore au pouvoir est une menace réelle pour la démocratie au Niger. Une menace face à laquelle la communauté internationale et l’Union africaine restent sourdes. Comme si elles attendaient que le pire se produise avant de ressortir une de leurs chansons favorites : non aux coups d’Etat ; oui à un rapide rétablissement de l’ordre constitutionnel !

Par Cheick Beldh’or SIGUE

Troubles et instabilité au Mali, au Niger et en Mauritanie : Turbulences aux frontières


Rabah Beldjenna -El Watan-22-12-08

mardi 23 décembre 2008, par temoust

En dépit des efforts et des trésors de diplomatie déployés pour instaurer une stabilité durable au Sahel, l’Algérie continue de faire les frais des innombrables turbulences politiques et sécuritaires que connaissent ses voisins du sud. C’est le cas du Mali qui fait une nouvelle fois face à une résurgence de la rébellion touareg et de la Mauritanie dont la jeune démocratie est actuellement mise à mal par les militaires. Le Niger, connu pour avoir des gisements d’uranium considérables, suscite pour sa part les plus folles convoitises. Situation qui risque de précipiter ce pays dans le chaos. Un chaos qui n’irait pas sans maintenir la bande du Sahel dans un état de tension récurrent.

Ibrahim Ag Bahanga rouvre les hostilités

Ibrahim Ag Bahanga a finalement exécuté sa menace de reprendre les hostilités au nord du Mali. Alors qu’on croyait que la paix était rétablie entre les rebelles touareg et l’armée malienne, voilà que les hostilités ont repris de plus belle entre les deux parties dans la région de Nampala, située à 500 km au nord-ouest de Bamako. Le souhait de tous les pays de la région sahélienne de voir le nord du Mali renouer durablement avec la paix semble ainsi une nouvelle fois contrarié. Des combats ont, en effet, opposé samedi des rebelles touareg à l’armée malienne dans la matinée et ont fait samedi 9 morts et 12 blessés dans les rangs des militaires maliens et 11 morts et de nombreux blessés parmi les assaillants, selon des sources officielles maliennes. Une source au sein du groupe rebelle d’Ag Bahanga fait état, pour sa part, de « plus de 20 militaires tués ». Alors qu’une ONG étrangère a affirmé de son côté que « le chiffre fourni par les rebelles n’est peut-être pas faux, mais il faut retenir que les personnes tuées qu’ils évoquent sont des militaires mais aussi des civils ». Cette source parle d’au moins cinq civils maliens tués lors de ces combats. Tout a commencé lorsqu’un poste militaire malien à Nampala (500 km au nord-est de Bamako) a été attaqué par un groupe armé non identifié. Cette action meurtrière avait immédiatement été attribuée par des autorités sur place au groupe de rebelles touareg dirigés par Ibrahim Ag Bahanga, comme la plupart des actions qui ont mis à mal, depuis août 2007, l’accord de paix signé à Alger en 2006. Ce qui a été confirmé par une source proche d’Ag Bahanga, qui a déclaré à une agence de presse : « Lors de notre attaque, nous avons pris le dessus parce que nous nous sommes préparés. Il y a eu dans les rangs de l’armée plus de 20 morts. Nous le regrettons, mais c’était eux ou nous. De notre côté, nous avons des blessés. »

Le ministère de la Défense malien a, quant à lui, évoque dans son communiqué des « assaillants » liés au trafic de drogue. « Le poste militaire de Nampala a été attaqué par une bande liée aux narcotrafiquants. Bilan : côté des forces armées et de sécurité 9 morts et 12 blessés ; côté des assaillants 11 morts et de nombreux blessés », a-t-il déclaré. Un responsable du ministère, interrogé par l’AFP, a affirmé que ce vocable était utilisé parce que les « assaillants » étaient venus à bord de véhicules formellement identifiés comme ceux appartenant à des trafiquants de « drogue ». Par ailleurs, une source indépendante dans la région a annoncé que des « civils » avaient trouvé la mort. « Je crois que c’est juste de dire qu’il y a au moins 20 militaires et civils tués par les assaillants », a déclaré cette source. « Les assaillants venus à bord d’une quinzaine de véhicules sont repartis sans avoir été arrêtés », a précisé une source administrative à Nampala, assurant qu’ils avaient pris des « otages ». « C’est d’abord avant tout une attaque surprise. Ils (les rebelles) avaient un avantage certain au début, avant que les soldats maliens ne ripostent », a estimé un conseiller municipal de la zone.

« Personne ne pourra diviser le Mali »

Ce qui est certain c’est que Ibrahim Ag Bahanga a été identifié comme étant le « cerveau » de cette opération qui intervient à moins d’une semaine après que le président malien, Amadou Toumani Touré, ait invité les groupes rebelles touaregs à « faire la paix ». « Je suis formé pour faire la guerre, mais je préfère la paix. J’invite mes frères qui sont dans les montagnes (rebelles) à venir faire la paix », avait-il dit lors d’un déplacement dans le Nord. Samedi, le président a appelé au « calme » et à « l’unité nationale », avant d’affirmer : « Personne ne pourra diviser le Mali. » Selon des observateurs, ces hostilités sont l’initiative de « faucons » au sein des groupes rebelles qui accusent le gouvernement de « traîner » dans l’application de l’accord d’Alger de 2006. Cet accord stipule que les Touareg ne doivent plus réclamer l’autonomie de leur région, tandis que Bamako doit accélérer le développement des régions du Nord. Mais Ag Bahanga, le plus radical des chefs de groupes rebelles, demande depuis fin août 2007 que l’armée allège son dispositif dans la zone de Tinzawaten, à la frontière avec l’Algérie. Enlèvements et attaques armées, attribuées pour la plupart au groupe de rebelles dirigé par Ibrahim Ag Bahanga ont depuis cette date mis à mal l’accord d’Alger. Le groupe de Bahanga avait notamment enlevé une cinquantaine de personnes, les dernières ayant été libérées début mars après une intrusion inattendu de Tripoli dans le dossier malien. Le chef rebelle se plaint régulièrement du redéploiement progressif de l’armée malienne dans l’extrême nord du Mali, zone carrefour de nombreux trafics situés à plus de 2000 km au nord de Bamako. Le dernier accord établi sur l’arrêt des hostilités dans le nord du Mali entre les représentants du gouvernement malien et ceux de l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement, représentant les principaux groupes rebelles touareg, remonte à juillet dernier à Alger. Mais ce jour-là, le groupe dirigé par Ibrahim Ag Bahanga n’était pas présent.

Ag Bahanga, qui affichait à cette époque son désaccord, se serait retiré en Libye d’où il avait menacé justement de reprendre ses hostilités. Et le fait que les autorités maliennes n’aient pas répondu favorablement à sa demande qui les invitait à venir renégocier avec lui en Libye, Ibrahim Ag Bahanga, qui tenait en otage quatre officiers, avait menacé de reprendre les hostilités. Depuis ce pays, Ag Bahanga avait aussi imposé aux autorités maliennes de négocier, sous la médiation libyenne, le sort des quatre officiers de l’armée qu’il garde d’ailleurs jusqu’à ce jour. Cette prise de position du chef de l’ATNMC, à ne pas en douter, serait appuyée par la diplomatie libyenne qui, dit-on, cherche à élargir sa profondeur stratégique au Sahel. La Libye avait certes joué un rôle-clé dans la libération en mars 2007 de 22 parmi les otages détenus par un groupe de rebelles touaregs, des militaires qui avaient été enlevés fin août 2007 dans le nord-est du pays, comme signe de bonne volonté pour rétablir la paix. A signaler que la dernière libération d’otages en date a eu lieu au début de septembre dernier lorsque le groupe du chef rebelle touareg, Ibrahim Ag Bahanga, avait remis en liberté quarante-quatre militaires maliens. Si cette libération a été perçue comme une avancée certaine vers la paix, des points d’ombre demeurent toujours, notamment en ce qui concerne la volte-face du chef rebelle pendant que les négociations se déroulaient à Alger. Une volte-face qui commence aujourd’hui à être un peu plus visible et qui risque peut-être d’être encore porteuse de grandes incertitudes.

Par Rabah Beldjenna