TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne.
Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
Niger: bilan d’une étrange campagne présidentielle
Par RFIPublié le 19-03-2016Modifié le 19-03-2016 à 00:24
Au Niger, la campagne présidentielle pour le second tour s’est terminée vendredi soir 18 mars. Une campagne particulière, puisque l’un des deux candidats, Hama Amadou, a choisi de boycotter le scrutin. Un candidat qui plus est absent, depuis quatre mois en prison et qui a été évacué en début de semaine à Paris pour des raisons de santé. Bilan de cette étrange campagne.
C’est une campagne monocolore qui vient de se terminer : celle du président Issoufou, et sa couleur, le rose, visible sur les affiches, les fanions et les boubous portés par les femmes de la mouvance présidentielle, jusqu’au rouge à lèvres et aux bijoux.
Comme au premier tour, le chef de l’Etat a sillonné toutes les régions du pays avec une préférence cette fois-ci pour les villes secondaires ; une tournée qui s’est terminée jeudi 17 mars par la région de Tahoua, son fief électoral. Dans les médias publics là aussi, le président Issoufou a été le seul à faire entendre sa voix puisque l’autre camp n’a pas souhaité bénéficier du temps d’antenne qui lui était alloué.
Durant ces dix jours de campagne, l’opposition a choisi de rester en retrait, une absence pour accentuer, dit-elle, le déséquilibre d’une situation qui est dès le départ
Nous aurions voulu, honnêtement, que l'ensemble des acteurs soit présent...
Maître Kadry, vice-président de la commission électorale.
18-03-2016 - Par Marie-Pierre Olphand
inéquitable puisque son candidat est en prison depuis le 14 novembre et n’a donc pas pu concourir librement. Pour ne pas cautionner ce qu’elle qualifie de « bricolage électoral », elle a donc suspendu sa participation sans retirer son candidat qui aura donc sa photo sur le bulletin unique.
L'opposition n'a donc pas fait campagne mais elle a aussi retiré tous ses représentants au sein de la Céni, que ce soit au niveau national, régional ou communal, car elle dit ne plus croire en cette instance. Une situation que déplore le vice-président de la commission électorale. L’opposition n’attend plus aucune victoire mais elle espère par son boycott faire chuter le taux de participation.
Des migrants attendent à l'aéroport Metiga dans la capitale libyenne Tripoli, le 11 mars 2016 avant d'être renvoyés dans leur pays d'origine / AFP/Archives
Des migrants attendent à l'aéroport Metiga dans la capitale libyenne Tripoli, le 11 mars 2016 avant d'être renvoyés dans leur pays d'origine
Théâtre d'une guerre oubliée, le sud de la Libye apparaît comme une zone d'expansion naturelle vers l'Afrique sub-saharienne pour le groupe Etat islamique, qui pourrait également en faire une zone de repli en cas d'intervention internationale sur le littoral.
Si l'EI semble concentrer pour le moment l'essentiel de son action le long des côtes dans la Libye "utile", où il a notablement accru son emprise, difficile de savoir jusqu'où le groupe s'est enfoncé en profondeur dans un sud saharien livré au chaos, donnant l'image d'un vaste trou noir.
L'EI a annoncé avoir mené le 11 mars une embuscade contre des "apostats" à 150 km au sud de Tripoli, en limite du sud et de sa "wilayat" (province) du Fezzan. Mercredi, des médias locaux ont fait état d'une attaque aux alentours de Sarir, l'un des principaux champs pétroliers du sud-est du pays.
Très isolé, le Fezzan -la grande province du sud du temps de la colonisation- est une immense région désertique parsemée de quelques oasis, aux confins des frontières de l'Algérie, du Niger et du Tchad.
Des migrants attendent à l'aéroport Metiga dans la capitale libyenne Tripoli, le 11 mars 2016 avant d'être renvoyés dans leur pays d'origine
La zone est stratégique, et au coeur de tous les trafics: les migrants d'Afrique sub-saharienne se rendant en Europe y transitent, ainsi que les volontaires étrangers -pour la plupart Africains- qui rejoignent l'EI dans son fief de Syrte. Elle est aussi l'une des principales routes de la drogue sur le continent. Et elle servirait de base arrière et de zone de refuge à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d'autres groupes jihadistes.
- 'Criminels et extrémistes'-
"L'autorité militaire y est principalement entre les mains des tribus, groupes criminels et groupes extrémistes", résume le dernier rapport du groupe d'experts de l'ONU sur la Libye.
Depuis la révolution de 2011, le Fezzan est le théâtre de conflits opposant Toubous d'un côté, Touaregs et deux tribus arabes (les Zuwaya et les Awlad Suleiman) de l'autre.
Des migrants attendent à l'aéroport Metiga dans la capitale libyenne Tripoli, le 11 mars 2016 avant d'être renvoyés dans leur pays d'origine
Ces conflits aux multiples enjeux, dont le contrôle des champs pétroliers, ont été ravivés par l'effondrement de l'Etat, la rivalité entre les gouvernements de Tobrouk et Tripoli, ainsi que les ingérences des puissances extérieures. Ils ont dégénéré depuis l'été 2014 autour de trois localités: Oubari (sud-ouest), Sebha (sud-ouest), et Koufra (sud-est).
Avec la chute de Kadhafi, les Toubous, minorité noire longtemps marginalisée sous le "Guide", ont accru leur influence sur les routes transfrontalières, attirant leurs frères Toubous du Tchad et du Niger voisins.
Touaregs et tribus arabes dénoncent une "invasion de mercenaires étrangers". Les Toubous quant à eux se posent en rempart contre l'EI et les "terroristes Touaregs du Mali".
Tout le Fezzan est désormais l'objet d'une politique de clientélisation par les grandes villes du nord, ce qui "renforce les tensions" selon le rapport de l'ONU.
Fajr Libya (Aube de la Libye, coalition islamiste dominée par Misrata et soutenue par le Congrès de Tripoli) appuie les Touaregs et les tribus arabes. La coalition du général Khalifa Haftar, le gouvernement internationalement reconnu de Tobrouk et Zintan (nord-ouest) sont alliés des Toubous.
Les conflits du sud sont également instrumentalisés par les puissances régionales, avec un axe Tchad (allié naturel des Toubous)/Emirats/Egypte face au groupe Qatar/Turquie/Soudan, et une rivalité particulièrement exacerbée entre N'Djamena et Doha sur le sud.
- Koufra en ligne de mire? -
Ce complexe jeu diplomatico-militaire "alimente" là aussi la poursuite des violences, selon l'ONU, et se traduit sur le terrain par la présence grandissante de part et d'autre de combattants étrangers, venus pour beaucoup du Darfour soudanais.
Des migrants attendent à l'aéroport Metiga dans la capitale libyenne Tripoli, le 11 mars 2016 avant d'être renvoyés dans leur pays d'origine
Dans ce contexte explosif, les attaques de l'EI dans le Fezzan restent pourtant "peu fréquentes", ce qui paradoxalement "pourrait être une indication que le groupe tente d'y renforcer sa présence", analyse le think-thank Tracterrorism. "Inquiet d'une intervention internationale qui pourrait affaiblir ses positions dans le nord" le long du littoral, l'EI pourrait faire du Fezzan une possible zone de repli.
Si la côte reste pour le moment "plus stratégique", relève Jérome Tubiana, chercheur pour Small Arms Survey, "descendre vers le Niger, établir des liens avec Boko Haram -branche de l'EI en Afrique de l'Ouest- et concurrencer Aqmi peut être évidemment tentant pour l’EI".
Ces confins sud-ouest sont néanmoins déjà bien tenus par une myriade de groupes armés, parfois hostiles à l'EI, avec aussi l'armée française en embuscade, et donc sans doute "beaucoup de coups à prendre pour l'EI", observe-t-il.
L'organisation jihadiste "est peut-être plus intéressée par descendre vers le sud-est, vers Koufra", selon lui, alors que beaucoup d'extrémistes d'Afrique ont transité par le Soudan pour rallier l'EI souligne l'Onu.
"L'EI se rapprocherait ainsi des réseaux islamistes du Soudan, de la Mer Rouge, de l'Egypte, de discrètes routes de trafics déjà existantes, ainsi que de la poudrière du Darfour, aujourd'hui laissée à l'abandon par la communauté internationale", selon M. Tubiana.
afp
vendredi 18 mars 2016
Les dévots de la religion démocratique réussiront-ils à provoquer le chaos au Niger, au Congo, au Tchad et au Cameroun ?
Le 20 mars, des élections présidentielles se tiendront au Congo Brazzaville et au Niger dans un climat lourd d’orages.
Au Niger, Mahamadou Issoufou, premier président élu au suffrage universel a remporté le premier tour avec 48% des voix à l’issue d’un scrutin surréaliste. L’opposition ayant décidé de boycotter le second tour, le climat est plus qu’explosif. La farce électorale laissera des traces dans un pays extrêmement fragile, au contact de plusieurs foyers jihadistes et dans lequel l’armée a une longue habitude des coups d’Etat.
Au Congo Brazzaville, le président Sassou Nguesso est au pouvoir depuis trente ans à la suite d’une féroce guerre civile. En Europe, les « grandes consciences » en sont émues. Comme le président est Mbochi, il a contre lui les Kongo qu’il évinça il y a trois décennies. Mais, comme les Mbochi sont moins nombreux que les Kongo, ces derniers estiment qu’ils ont donc pour eux la légitimité ethno-mathématique… Or, le Congo, voisin de la Centrafrique, est une pièce essentielle dans la stabilité de l’Afrique centrale et nul n’a intérêt à voir ce pays replonger dans la guerre civile.
Les mêmes problèmes commencent à se poser au Tchad et au Cameroun, deux pays-pivots dans lesquels il est également vital pour l’intérêt de l’Afrique d’empêcher l’installation du chaos. Or, des élections présidentielles s’y profilent et, toujours au nom de la démocratie, les illuminés d’Europe y soutiennent des opposants qui, à l’imitation des Sirènes, ont su les charmer de leurs chants.
Après avoir semé le chaos en Tunisie, en Libye, au Mali, en Somalie, en Centrafrique, au Burundi et bien ailleurs en Afrique, les dévots de la religion démocratique réussiront-ils à faire exploser les derniers pays à peu près stables du continent ? Ils s’y emploient avec constance…
Dans les Afriques où la criante nécessité d’Etats forts est une évidence, l’impératif démocratique décrété à la Baule par le président François Mitterrand le 20 juin 1990 a eu des conséquences désastreuses. Le multipartisme y a en effet affaibli des Etats en gestation et réveillé les luttes de pouvoir à travers des partis qui ne sont, dans leur immense majorité, que des habillages ethniques. C’est pourquoi il importe :
- De permettre à l’Afrique de reprendre au plus vite ce « raccourci autoritaire » qui traumatise tant les démocrates européens, mais qui, seul, est susceptible de provoquer une coagulation nationale.
- De répudier le système électoral fondé sur le destructeur principe de « un homme une voix ». Donnant automatiquement le pouvoir aux peuples les plus nombreux, ce dernier transforme en effet les membres des ethnies minoritaires en citoyens de seconde zone ; d’où d’incessantes guerres civiles.
- D’encourager l’Afrique à réfléchir à des modes électoraux communautaires et non plus individuels.
En un mot, les Africains doivent se décoloniser mentalement pour en revenir à la culture du chef. Leur salut en dépend. Tout le reste n’est que balivernes européocentrées. A commencer par le mythe du développement[1].
Mali : un chef touareg demande au gouvernement de discuter avec "les jihadistes maliens"
"Il faut engager des discussions avec les jihadistes maliens. En retour, ils vont aider le Mali à se débarrasser des jihadistes venus d'ailleurs", a affirmé dimanche le chef touareg de la région de Kidal.
Le chef touareg de l'importante tribu des Ifoghas a appelé dimanche l'Etat malien à engager des négociations avec les jihadistes de ce pays afin d'isoler les jihadistes étrangers, au cours d'un entretien avec l'AFP.
L'Amenokal (chef élu par les sages), Mohamed Ag Intalla, dont Kidal, dans le nord-est du Mali, est le fief, a appelé à "aller vite" dans la recherche d'une solution contre le jihadisme, car selon lui, les jihadistes maliens, qui au départ étaient minoritaires, sont aujourd'hui, "les plus nombreux" de cette mouvance dans le pays.
"Il faut engager des discussions avec les jihadistes maliens. En retour, ils vont aider le Mali à se débarrasser des jihadistes venus d'ailleurs. C'est mieux ainsi", a déclaré M. Ag Intalla, par ailleurs député du parti au pouvoir à l'Assemblée nationale.
"Les Américains ont été obligés de parler discrètement avec les talibans (en Afghanistan), les Algériens ont discuté avec les islamistes. Nous, pour avoir la paix définitive, nous devons parler avec les jihadistes maliens, leur dire que ce qu'ils font n'a rien à voir avec l'islam", a-t-il ajouté.
"Ceux qui disent qu'il faut appliquer la charia, couper des mains, il faut qu'on leur prouve par la discussion qu'ils sont dépassés", a-t-il ajouté, dans une possible allusion au chef touareg du groupe jihadiste malien Ansar Dine, allié d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Iyad Ag Ghaly, qui appartient à la même tribu, où à ses partisans.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta a exclu de négocier avec Iyad Ag Ghaly, mais au sein du gouvernement, certains responsables se disent ouverts à un dialogue avec les jihadistes qui n'auraient "pas de sang sur les mains".
Lors d'une visite du Premier ministre français Manuel Valls et de son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian au Mali en février, un haut responsable français sous le couvert de l'anonymat avait rejeté l'idée de toute discussion avec Iyad Ag Ghaly, qualifié d'"ennemi de la paix".
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix entre le gouvernement, les groupes pro-Bamako, et l'ex-rébellion, censé isoler définitivement les jihadistes.
16 FÉVRIER, DANS LES RUES DE NIAMEY, LA CAPITALE, COLLÉGIENS, LYCÉENS ET ÉTUDIANTS COMMÉMORAIENT LA MORT D’ALIO NAHANCHI, ISSAKA KAINA ET ABDOU MOUMOUNI, TROIS JEUNES TOMBÉS SOUS LES BALLES DE LA POLICE, LE 9 FÉVRIER 1990.
Photo : AFP
Dans le pays le plus pauvre du monde, le président sortant, Mahamadou Issoufou, brigue, dimanche, un second mandat.
Ils ont défilé par milliers, mardi, dans les rues de Niamey. À cinq jours des élections présidentielle et législatives, collégiens, lycéens et étudiants commémoraient la mort d’Alio Nahanchi, Issaka Kaina et Abdou Moumouni, trois jeunes tombés sous les balles de la police, le 9 février 1990. En réaction à la violence de la répression, le Niger entrait alors dans le printemps démocratique africain qui devait secouer tout le continent. Un quart de siècle plus tard, dans le pays le plus pauvre du monde, les aspirations sociales restent les mêmes.
Les multinationales font la loi
« Les conditions des étudiants et du peuple n’ont pas évolué. Nous demandons au peuple nigérien d’élire l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Nous demandons aux dirigeants qui seront élus qu’ils puissent créer les conditions pour que nos richesses soient exploitées au profit de notre peuple », explique Soumana Sambo Huseini, secrétaire général de l’Union des scolaires nigériens. Cinq ans après l’arrivée au pouvoir de Mahamadou Issoufou, les promesses d’une meilleure répartition de la rente tirée de l’uranium et, depuis 2011, de l’exploitation pétrolière, ont fait long feu. Les négociations engagées par le gouvernement nigérien pour un partenariat plus équitable avec le géant français du nucléaire Areva se sont conclues par une capitulation de l’ex-directeur technique de la Société des mines de l’Aïr (Somaïr, filiale d’Areva) et par la signature d’une obscure convention. Quant au pétrole, dont la production est passée de 13 000 barils par jour en 2012 à 20 000 aujourd’hui, il génère des revenus aux destinations opaques. « Mahamadou Issoufou a remporté l’élection présidentielle, en 2011, en promettant de lutter contre la corruption. Depuis, la corruption atteint des niveaux inégalés, les multinationales font toujours la loi et des clans mafieux ont fait main basse sur les ressources pétrolières », accuse Ali Idrissa, du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab), en mettant en cause « la mobilisation à outrance des moyens d’État pour la campagne du président candidat » et « les atteintes aux libertés ».
Dérive autoritaire
Au contraire, le sortant entend faire valoir un bilan qu’il juge flatteur : « Le taux de grande pauvreté est passé de 65 % à 45 % », déclarait Issoufou dans un entretien à Jeune Afrique, fin janvier, en se félicitant des investissements dans « les infrastructures, la santé, l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire ». Sûr de gagner « par K.-O. » dès le premier tour, le président nigérien balaie d’un revers de main les soupçons de dérive autoritaire. L’un de ses concurrents, Hama Amadou, croupit en prison, mis en cause dans une sombre affaire de bébés volés ? Affaire de droit commun, rétorque l’entourage présidentiel. « Rien ne peut justifier qu’Hama Amadou, qui n’a pas été jugé, ne dispose pas des mêmes droits que les autres candidats pour faire campagne. C’est une affaire politique ! » s’indigne au contraire Rakia Moulay Abdourahamane, longtemps proche de cet opposant, qui avait apporté ses voix à Issoufou au second tour de l’élection présidentielle de 2011. La carte maîtresse d’Issoufou ? Elle est sécuritaire, dans un pays cerné par le chaos libyen, l’instabilité malienne et les fréquentes incursions de la secte islamiste nigériane Boko Haram. Opposé à l’intervention de l’Otan contre Mouammar Kadhafi, en 2011, le président nigérien juge désormais « impérative » une intervention militaire extérieure en Libye face à Daech.
Une intervention italienne en Libye devra être approuvée par le parlement, déclare Mateo Renzi
Un membre de la milice Fajr Libya (« Aube de la Libye »), le 28 février 2016 à Sabrata, à l’ouest de Tripoli. (Photo d’illustration/AFP/Archives/MAHMUD TURKIA)
Une éventuelle intervention militaire italienne en Libye devra d’abord être approuvée par le parlement et Rome ne se précipitera pas sur le terrain, a prévenu samedi le Premier ministre italien Matteo Renzi.
Tout « engagement italien » contre les ramifications du groupe État islamique (EI) en Libye « devrait passer par les nécessaires étapes parlementaires et institutionnelles », a déclaré le chef de gouvernement dans une note à son parti de centre-gauche, le Parti démocrate.
« Ce n’est pas le moment de forcer les choses, c’est le moment d’agir avec bon sens et calme », a-t-il averti en répétant qu’une intervention était suspendue à la formation d’un gouvernement libyen qui aurait la légitimité de demander une aide internationale pour endiguer l’expansion du groupe extrémiste.
Rome a accepté de mener une force de stabilisation sous mandat de l’ONU dans son ancienne colonie, mais il manque une couverture crédible de la part d’une autorité nationale libyenne.
La question d’une intervention armée italienne en Libye, plongée depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi dans un chaos qui a favorisé la montée en puissance de l’EI, est de plus en plus sensible depuis la mort à Sabrata, près de Tripoli, de deux otages italiens enlevés en juillet 2015.
Fausto Piano et Salvatore Failla faisaient partie d’un groupe de quatre Italiens enlevés aux alentours du complexe de la compagnie pétrolière italienne ENI dans la région de Mellitah, à l’ouest de Tripoli, dans une zone qui avait déjà été le théâtre de prises d’otages.
Les deux autres employés ont été libérés vendredi dans des circonstances troubles, et leur retour en Italie est attendu sous peu.