samedi 18 octobre 2014

17/10/2014 à 17:23
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L'ancien révolutionnaire, à Tripoli, en 2012.L'ancien révolutionnaire, à Tripoli, en 2012. © Mahmud Turkia/AFP
Ancien opposant à Kadhafi, l'islamiste nationaliste Abdelhakim Belhadj  s'impose comme un interlocuteur incontournable au milieu du chaos libyen.
Abdelhakim Belhadj a eu plusieurs vies. D'abord jihadiste opposant à Kadhafi, il est en première ligne pendant la révolution en 2011, avant de devenir commandant militaire de Tripoli. Chef de guerre et habile stratège, ce colosse de 48 ans à la barbe bien taillée ne quitte plus son costume de chef du parti politique Al-Watan. Aujourd'hui, il règne en maître sur la capitale libyenne.
Dans l'ombre, aux côtés de la coalition Fajr Libya, composée de milices islamistes de Misrata et de Tripoli, il a contribué à chasser, le 23 août, les groupes armés de Zintan. Cet islamiste nationaliste est ainsi revenu au centre de l'échiquier libyen, divisé entre les autorités de Tobrouk, reconnues par la communauté internationale, et celles de Tripoli, sous sa férule.
Belhadj se rêve en futur chef d'État
Parmi ceux qui le consultent, le nouvel envoyé spécial de l'ONU, Bernardino León, qui, le 29 septembre, a engagé un dialogue à Ghadamès entre députés des villes ennemies de Misrata et Tobrouk. Mais aussi Jacob Zuma, qui oeuvre à la relance du comité ad hoc de l'Union africaine pour la Libye, et qui, ce même jour à Pretoria, s'entretenait en tête à tête avec Belhadj. Au cours de cet entretien, le chef libyen a confirmé au président sud-africain sa rupture avec les Qataris qui, selon lui, "attisent la guerre en Libye" - il reste cependant très lié à son "ami" Recep Tayyip Erdogan, le président turc.
Belhadj a aussi évoqué sa vision d'une réconciliation nationale "incluant tous les Libyens" et s'est dit prêt à "pardonner à ses ennemis". Viscéralement anti-islamiste, Jacob Zuma, qui fut un proche de Kadhafi, semble avoir été séduit par cet homme "à la stature de chef d'État". Au cours du mois dernier, Belhadj s'est rendu à Alger, qui s'est dit disposé à amorcer un dialogue inclusif avec les acteurs du conflit libyen, dialogue dans lequel le leader islamiste pourrait jouer un rôle clé. Conscient de son influence, Belhadj se veut faiseur de paix et se rêve en futur chef d'État.

Libye: les opérations antimilices sous l'autorité de l'Etat, dit le Premier ministre

Tripoli (AFP) - 18.10.2014 20:06 - Par Imed LAMLOUM

Le chef du gouvernement libyen Abdallah al-Theni s'exprime le 3 juin 2014 lors d'une conférence de presse à Tripoli
voir le zoom : Le chef du gouvernement libyen Abdallah al-Theni s'exprime le 3 juin 2014 lors d'une conférence de presse à TripoliLe chef du gouvernement libyen Abdallah al-Theni s'exprime le 3 juin 2014 lors d'une conférence de presse à Tripoli
afp.com - Mahmud Turkia
Les opérations lancées contre les milices "hors-la-loi" semant le chaos en Libye sont sous l'autorité de l'Etat et visent à reconquérir les villes de Tripoli et Benghazi, a affirmé samedi à l'AFP le chef du gouvernement Abdallah al-Theni.
"Toutes les forces militaires ont été placées sous le commandement de l'état-major pour libérer Tripoli et Benghazi, bientôt Inchallah (si Dieu le veut)", a dit M. Theni, dont le gouvernement est reconnu par la communauté internationale, dans une interview par téléphone depuis la ville d'Al-Baida (est).
Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi après une révolte de huit mois, les autorités de transition ont échoué à former une armée régulière professionnelle et à asseoir leur autorité sur un nombre de milices notamment islamistes qui font la loi dans le pays.
Elles avaient néanmoins confié des tâches de sécurité aux milices, qu'elles espéraient intégrer dans des forces régulières, mais ces milices n'ont pas hésité pas à s'attaquer au pouvoir pour servir leurs intérêts.
Face aux attaques de ces milices qui ont pris le contrôle de la capitale Tripoli fin août, le cabinet Theni et le Parlement élu le 25 juin, ont dû fuir dans l'est du pays.
Après des semaines de combats meurtriers, Fajr Libya, une coalition hétéroclite de milices islamistes et de la ville de Misrata, a chassé de Tripoli les milices pro-gouvernementales de Zentan et y a installé un gouvernement parallèle.
Elle a ensuite étendu son emprise à l'ouest de la capitale, dans la région de Ouercheffana, alliée des forces de Zentan.
Celles-ci ont lancé il y a une semaine une contre-offensive dans les montagnes de l'ouest libyen dans le but de marcher sur Tripoli.
- 'Islam politique' -
Selon M. Theni, les forces des Zentanis ont été placées sous le commandement de l'armée et rejointes par d'autres unités loyales.
"Toutes les forces opèrent sous le commandement de l'état-major pour libérer Tripoli", a souligné le chef du gouvernement, en qualifiant Fajr Libya de "milices islamistes hors-la-loi" et leur gouvernement d'"illégitime".
Selon M. Theni, Fajr Libya est le bras armé de "l'islam politique", en particulier les Frères musulmans qui n'ont pas accepté, selon lui, le résultat des urnes lors des législatives de juin.
Le nouveau Parlement est dominé par les anti-islamistes.
"Ils (les islamistes) sont les bienvenus pour participer à l'édification d'un Etat démocratique. Mais ils doivent accepter les choix du peuple libyen", a dit M. Theni.
Si à l'ouest le conflit est politique, selon lui, la situation à Benghazi (est), deuxième ville du pays, est "totalement différente".
"Nous y combattons des groupes terroristes, dont Ansar Asharia, qui veulent transformer Benghazi en un émirat islamique", a-t-il dit.
Selon lui, la nouvelle opération "anti-terroriste" lancée mercredi par le général à la retraite Khalifa Haftar à Benghazi est aussi "sous le commandement de l'état-major, du gouvernement et du Parlement".
Près de 70 personnes ont depuis péri dans les combats à Benghazi après de nouveaux affrontements samedi, selon des sources hospitalières.
Le général Haftar, qui avait participé à la révolte contre Kadhafi, avait lancé en mai une opération baptisée "Dignité" contre ces milices radicales. Après l'avoir accusé de "tentative de coup d'Etat", les autorités ont ensuite soutenu son opération.
- 'Pierres et bâtons?' -
L'ambassadrice des Etats-Unis en Libye, Deborah Jones, a estimé sur son compte Twitter que "la confrontation avec des organisations terroristes (en Libye) est nécessaire (mais) doit être menée par les forces armées régulières sous le contrôle et la responsabilité de l'autorité centrale".
M. Theni s'est dit déçu de l'attitude de la communauté internationale qui s'est mobilisée pour accélérer la chute du régime Kadhafi mais "qui n'a joué aucun rôle dans la reconstruction de l'Etat" post-révolte.
Il a réitéré les difficultés de son gouvernement pour se procurer des armes et des munitions, en raison des sanctions imposées par l'ONU au début de la révolte et qui sont toujours en vigueur.
"Ils veulent qu'on combatte le terrorisme avec des pierres et des bâtons?" a-t-il lancé. "Nous ne demandons pas des forces sur le terrain. Mais nous demandons un appui logistique et en armes".
© 2014 AFP

Pourquoi a t il eté arreté au Niger?


Une pensée à Mohamed et ses camarades. Nous demandons leurs libérations. Mohamed Ag Abidine est un jeune étudiant à Ouagadougou qui se rendait dans sa famille dans l'Azawad et il a été arrêté par les autorités nigériennes.

Poursuite des combats à Benghazi, en Libye

Les affrontements qui se sont poursuivis pour le troisième jour consécutif entre forces pro-gouvernementales et miliciens islamistes ont fait au moins 14 morts et sept blessés vendredi à Benghazi, la grande ville de l'est de la Libye, a-t-on appris de sources médicales.

Les forces spéciales de l'armée libyenne sont appuyées dans ces combats par les partisans de l'ancien général Khalifa Haftar et par des groupes de jeunes qui refusent la mainmise des islamistes sur la région.

La Libye a actuellement deux gouvernements rivaux.

Le premier, issu des dernières élections législatives et seul reconnu par la communauté internationale, a dû se réfugier à Tobrouk, dans l'est du pays, après la prise de contrôle de la capitale Tripoli en août par les miliciens pro-islamistes de Misrata. Ce gouvernement est dirigé par Abdallah al Thinni.

A Tripoli, les miliciens de Misrata ont maintenu en fonction l'ancien parlement, le Congrès général national (CGN), et formé un gouvernement parallèle. Ils contrôlent en partie l'ouest et le centre du pays et prétendent gérer la production pétrolière.

Ils ont mis la main sur le site de la compagnie pétrolière nationale NOC et nommé un ministre du Pétrole, Machallah al Zaoui.

Pour le gouvernement Thinni, ces mesures prises à Tripoli sont nulles et non avenues.

Le Premier ministre reconnu par la communauté internationale a souligné que les revenus pétroliers étaient toujours versés à une banque libyenne et ensuite transférés à la banque centrale, "sous le contrôle de l'Etat libyen et du gouvernement approuvé par la Chambre des représentants".

La Libye produit actuellement 800.000 barils de pétrole par jour, contre 1,4 million bpj à la mi-2013

Le MNLA mis en échec par le mouvement touareg Gatia à Ntililte

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(image utilisée juste a titre d`illustration).(image utilisée juste a titre d`illustration).
Dans le nord du Mali, des affrontements ont eu lieu jeudi dans la localité de Ntililte, localité malienne située à une centaine de kilomètres de la ville de Gao dans le Nord. Le mouvement touareg d’auto-défense Gatia y a attaqué les rebelles touaregs du MNLA qui accusent l’armée malienne d’être derrière cette offensive. Le Gatia qui entend jouer son rôle dans les négociations d'Alger.
Pour le MNLA, il ne fait aucun doute que c’est l’armée malienne qui a dirigé l’attaque menée à Ntililte par le Gatia, un groupe touareg d’auto-défense favorable à l’Etat malien mais les autorités maliennes nient toute implication.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, dément catégoriquement ces accusations. «L’armée malienne et le gouvernement du Mali ne sont nullement impliqués dans les incidents qui se sont produits, assure-t-il au micro de RFI. Il n’y a pas de soldats maliens présents lors de ces attaques. C’est les groupes armés qui se sont affrontés. Nous le regrettons, nous le déplorons, nous condamnons ce qui s’est passé. Nous comprenons qu’il y a des mouvements armés aussi, qui inscrivent leur action dans le cadre du Mali. Mais pour nous, tous les mouvements, quelle que soit leur obédience, doivent arrêter le combat ».
Le ministre dénonce une attaque qui constitue une violation du cessez-le-feu en cours et affirme donner la priorité aux discussions politiques. « Nous nous apprêtons à aller à Alger, assure Abdoulaye Diop, pour cette seconde phase des pourparlers, qui nous l’espérons, pourront nous amener à brève échéance à un accord de paix. Et nous souhaitons que vraiment on puisse chacun s’inscrire pleinement dans le cadre de ce processus-là. Et justement à Alger, nous préférons que le dialogue prévale et que les armes se taisent ».
Le Gatia se pose en interlocuteur
Le Gatia, Groupe d'autodéfense touareg de la tribu des Imrad et leur alliés, qui a désormais le contrôle total de Ntililte, entend être compté parmi les acteurs de la crise malienne du Nord. Et si le Gatia récuse le terme de « supplétif » de l’armée malienne, il reconnaît qu’il n’est pas un adversaire de Bamako. « Oui ! On n’est pas contre ! » [l'Etat malien] assure le numéro deux de l'organisation. On l’a dit depuis les premières heures que nous, on n’était pas dans la dynamique depuis le départ, de prendre les armes ».
Aujourd’hui, contrôlant une partie du territoire national, le Gatia entend avoir son mot à dire au sujet des prochaines négociations d’Alger.
« On doit compter sur nous, poursuit le responsable du Gatia. A Alger – vraiment je suis très optimiste – je pense que les choses vont aller de l’avant. On doit vraiment déboucher vers un accord ! On n’a plus de temps puisque la menace est multiple ! Ce n’est plus les mouvements armés, seulement la menace, c’est les groupes terroristes.
Donc vraiment, il faut déboucher vers un accord, pour que tous ces genres de situations qu’on est en train de vivre aujourd’hui s’arrêtent. Les populations sont fatiguées. Elles en ont marre. Elles veulent vraiment aujourd’hui la paix, un développement durable dans les régions du nord du Mali ».
Les pourparlers pour la paix, entre l’Etat malien et les groupes rebelles, doivent officiellement reprendre ce dimanche à Alger.
Par RFI
SourceRFI
DU CÔTÉ DE CHEZ JUAN

Insécurité au Nord-Mali : la Minusma en première ligne

mediaBamako, le 7 octobre : les cercueils recouverts du drapeau de l’ONU des 9 casques bleus nigériens sont portés en terre par les soldats de la paix de la Minusma. Ils sont morts quatre jours plus tôt au nord du Mali, tombés dans une embuscade par des hommesAFP/Habibou Kouyaté
    Dans Appels sur l’actualité, des auditeurs demandent des explications sur la multiplication des attaques jihadistes au nord du Mali contre la Minusma, la Mission des Nations unies pour la stabilisation au pays.
    Le bilan de la dernière embuscade est lourd : neuf casques bleus nigériens ont été tués. L’arrêt de l’opération Serval, en août dernier, a-t-elle un lien avec le retour des groupes terroristes dans la région ? De quels moyens dispose la Minusma, et surtout l’armée malienne, dont la reconstruction en cours est notamment entre les mains de l’Union européenne ?
    Comment expliquez-vous la multiplication des attaques jihadistes contre la Minusma depuis le mois d’août dernier ? N’est-ce pas parce que la force onusienne est quasi seule sur le terrain ?Ce constat n’est pas nouveau… Il y a deux mois, le chef de la force de l'ONU, le général Kazura le reconnaissait déjà en disant : « Nos partenaires ne sont plus là, la force française a diminué ses effectifs. C’est la Minusma qui se trouve au Nord… Nous pouvons donc en déduire que nous devenons une cible privilégiée. » En effet, les « partenaires », comme les appellent les Nations unies, sont beaucoup moins « actifs ». Déjà, l’armée malienne - les forces armée du Mali - est localement présente à Gao, à Tombouctou et, tout au nord, à Tessalit, mais elle ne bouge pratiquement pas des camps. A Kidal, fief des rebellions, les Fama ont quitté la ville fin mai, suite à leur défaite contre les groupes MNLA, le Mouvement national de libération de l’Azawad, et HCUA, le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad. Concernant l’armée française, elle est moins présente et moins active dans le nord du Mali. Le président François Hollande a mis fin à l’opération Serval il y a trois mois. Pour lui, la guerre au Mali « est une réussite ». La base à Bamako est donc fermée. Et il reste 1 000 soldats français à Gao, c’est à peu près tout. Tombouctou, Kidal, Tessalit… Les détachements dits « de liaison » comptent entre 30 et 100 hommes.
    C’est pourquoi la Minusma a dû prendre la place… En effet, elle a dû combler les vides, se déployer, renforcer ses positions, notamment à Aguelhok et à Kidal. Dans le même temps, il a été demandé à cette force de créer au nord du Mali 10 nouveaux camps, des camps secondaires - un programme qui va durer jusqu'au printemps. Certains de ces camps sont à monter de A à Z. Et toutes ces opérations entraînent des déplacements. Les risques sont donc multipliés. Les 9 militaires du Niger qui ont été tués étaient par exemple chargés du ravitaillement en essence et en vivres des bases au sud de Gao. En plus, au niveau sécurité, les différentes bataillons de la Minusma,tchadien, burkinabè, bangladais ou encore chinois ne sont pas dotés des mêmes équipements. Certains n'ont pas de blindés, d'autres pas de véhicules anti-mines. La Minusman'a pas de moyens d'écoutes. Au contraire des jihadistes, qui ont multiplié les actes mais surtout utilisé des moyens très différents : engins explosifs, mines, attaques kamikaze, tirs de roquette, d’obus. Ils maîtrisent donc mieux le terrain et sont capables de varier les méthodes d’actions.
    Quelles mesures la Minusma a-t-elle prévu pour faire face à ces attaques ?Les Nations unies ont promis d’acheter des drones de surveillance… Il y a quinze jours, la Minusma a reçu de nouveaux véhicules blindés qui détectent les mines placées sous les pistes. Selon nos informations, depuis l’attaque de son camp, la Minusma a renforcé les check-points, les miradors : la sécurisation de proximité. Néanmoins, des voix s'élèvent pour dénoncer l'inaction de cette force. Par exemple, à Kidal, la semaine passée, l'immense camp onusien situé au sud de la ville a été attaqué : 8 obus tirés à la nuit tombante. La Force onusienne a mis des heures à faire le point, notamment à définir la zone de départ des tirs, les sites touchés, le bilan humain. Le lendemain, le personnel civil n'a pas été autorisé à pénétrer dans le camp. Joint sur place, un soldat originaire du Sénégal nous confiait : « Nous gardons le moral car nous avons évité le pire, mais nous restons dans le camp ». Une inaction que ne comprennent pas les habitants de Kidal : « Leur base a été attaquée, il y a eu un mort, mais pourtant ils ne réagissent pas. Ils ne viennent pas en ville, encore moins en brousse. On ne comprend pas », expliquait par exemple un commerçant. A Paris, l’état-major de l’armée est sur la même ligne : « Il y a 40 soldats français à Kidal, les casques bleus sont 1 200. Faites le rapport », estime un cadre de l’armée française qui poursuit : « Pour sécuriser cette zone, il n'y a pas le choix. Il faut multiplier les patrouilles, quadriller le terrain. Et de notre point de vue, c'est désormais la mission de la Minusma ».
    L’armée française compte-t-elle quand même renforcer ses effectifs au Nord-Mali ?C’est pour le moment exclu de remettre des contingents importants à Kidal et Tessalit comme en 2013. Paris estime, on l’a dit, que c'est à la Minusma de faire ce travail. L’armée française peut participer à des missions collectives et apporter un appui temporaire. La semaine passée, suite à l’attaque du camp de Kidal, des hélicoptères ont par exemple été envoyés pour survoler plusieurs fois par jour la zone.
    En juillet 2014, l’opération Barkhane a succédé à Serval et la présence de l’armée française a diminué au Nord du Mali. Quels sont les moyens et les objectifs de cette opération, sachant que Serval se concentrait sur le Mali, tandis que Barkhane est une mission qui se déploie dans tout le Sahel...En ce moment, la zone qui intéresse les militaires, c’est celle qui couvre le nord du Mali et du Niger et le sud de la Libye. L’Etat français, qui défend habituellement « le respect des frontières » lors des conflits - on a entendu mille fois l’expression « respecter l’intégrité du Mali » - a changé de posture et se donne désormais le droit de passer d’un Etat à un autre au nom de la « lutte contre le terrorisme ». Sur le terrain, l'armée française a donc changé de stratégie et tiré les leçons de Serval. Terminé notamment les gros convois visibles à des dizaines de kilomètres. Les Forces spéciales françaises, les FS, sont désormais en première ligne pour débusquer les groupes jihadistes, les surprendre. L'idée, désormais, c'est de couper les axes de déplacement, « d'entraver les flux », comme dit l'état-major français. Notamment les sources de ravitaillement en armes, comme ces mines belges utilisées dans les attaques récentes contre la Minusma et qui proviennent du dépôt d'armes de Brak, près de Sebha, au sud de la Libye. Quant aux arrestations de jihadistes - les militaires parlent de « neutralisation » - le porte-parole du groupe Al- Morabitoune de Mokhtar Belmokhtar, Abou Aasim el-Mouhajir, a été stoppé fin septembre dans la passe de Salvador, tout au nord du Niger. Une opération menée par les FS. En résumé, Serval était une mission d’envergure, avec de gros moyens déployés, beaucoup de communication tant militaire que politique. Souvenez-vous de la déclaration de François Hollande à Bamako après trois semaines d’intervention : « C’est sans doute un des plus beaux jours de ma vie politique. » Sur Barkhane, le président est beaucoup plus discret, cette opération se fait, pour le moment, dans le secret. A l’état-major à Paris, la cellule communication a une réplique favorite : « Nous ne commentons pas cette information ».
    L’armée malienne, en reconstruction, peut-elle affronter seule les jihadistes au Nord-Mali « en pleine résurgence », comme l’a affirmé récemment le général Mahamane Maïga, chef d’Etat-major des Armées ?
    « Nous sommes en mesure de répondre par les armes si les négociations d’Alger échouent », a dit le Général, sûr de lui, mais qui semble un peu loin de la réalité du terrain. Il faut bien faire la différence entre les groupes présents au nord du Mali, entre le MNLA, le HCUA et les mouvements jihadistes comme Aqmi - al-Qaida au Maghreb islamique -, et Mujao – Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest. Mais en cas de combats, tous utilisent les mêmes méthodes : mobilité, efficacité, discrétion. Et ils ont un atout : la connaissance de la région. L'armée malienne actuelle est bien moins compétente. Souvenez-vous, fin mai, la visite du Premier ministre Moussa Mara à Kidal a été perçue comme une agression par les groupes armés locaux. Les combats qui ont suivi ont entraîné une sévère défaite et la débandade de l'armée malienne. Et les Fama qui ont fui la ville venaient d'être formés par les militaires de l'Union européenne à Koulikouro, non loin de Bamako.
    Une formation accélérée, trois mois, pour au final maîtriser les rudiments du soldat. Les militaires maliens qui sont en ce moment dans le camp d'Amachache à Tessalit sont issus de la première session de cette formation créée pour relancer l'armée malienne. Ils n'ont toujours pas été relevés et leur mission se limite à surveiller le camp. Un exemple parmi d’autres qui montre qu’il faudra sans doute des années pour reformer l’armée malienne.
    Pourquoi le MNLA, qui affirme lutter depuis 2012 contre les jihadistes, n’a-t-il pas réagi  à leurs attaques ? Est-il en position de faiblesse par rapport à eux ? On sait que l’armée française n’aime pas donner de précisions sur ses opérations… On sait par exemple que c’est à la demande de l’armée française et de la Minusma que le MNLA a mené en septembre une vaste mission à l’est de Kidal pour récupérer des motos qui n’étaient pas immatriculées. Car depuis cet été, les jihadistes utilisent de plus en plus ce moyen de transport pour mener leurs actions. C'était encore le cas lors de l'attaque à la roquette contre le convoi du Niger. Près de 150 deux-roues ont été ramenés à Kidal. On sait aussi qu’il existe des liens, parfois très anciens, entre le MNLA, l’armée française et les services secrets. Echanges d’informations, missions de localisations… On sait que récemment, les militaires français ont donné des téléphones et des puces à des combattants du MNLA pour échanger des informations. Enfin, les liens entre le MNLA et la Minusma sont très différents. La force onusienne est en effet partie prenante dans les négociations sur le nord du Mali. Elle ne peut pas faire appel à ce mouvement pour une mission de sécurisation ou autre. C’est d’ailleurs le problème central de la région. Tant qu’un accord ne sera pas signé entre Bamako et les groupes du Nord-Mali, la sécurisation de la zone sera impossible. Il faut à terme un désarmement des ces mouvements, un retour de l’armée du Mali pour que la Minusma joue pleinement son rôle.
    Est-il vrai que le chef islamiste Iyag Ag Ghali se trouve au Nord-Mali ? En référence à larécente déclaration du ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le 8 octobre dernier…
    Le ministre des Affaires étrangères du Mali a demandé au Conseil de sécuritéque la Minusma soit dotée d’une force d’intervention rapide pour lutter contre les jihadistes. Et il a en effet lancé cette pique : « Nul n’ignore que le chef terroriste Iyad Ag Ghali circule librement dans le nord du Mali. » Une pique car, comme le dit un spécialiste de la région, « cette déclaration s’adresse bien évidemment à la France et à ses partenaires qui ne font rien pour arrêter Ag Ghali alors qu’ils l’ont clairement localisé ». Dans la première vidéo de propagande jihadiste diffusée cet été, il définissait clairement la France comme un ennemi… Mais il ne semble pas être une cible prioritaire pour les militaires français. Un peu comme dans une fable ou un conte fantastique, Iyad est toujours entouré de mystères : « Il a été vu à côté de Kidal, dans son village près de la frontière algérienne ; il peut partir en Algérie en quelques minutes ; il va voir sa famille là-bas ; on l’a vu parler avec des gens du renseignement », etc. etc. L’Odyssée du lion, comme le surnomme certains Maliens, de celui qui été tour à tour chef rebelle, diplomate pour le Mali, intermédiaire dans la libération d’otages français et désormais leader de son groupe jihadiste, Ansar Dine, semble loin d’être terminée. Iyad Ag Ghali reste quoi qu’il arrive une des clés du Nord-Mali.
    17/10/2014 à 17:28
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    La délégation du MNLA aux négociations d'Alger.La délégation du MNLA aux négociations d'Alger. © Farouk Batiche/AFP
    Alors que la reprise des pourparlers de paix entre le gouvernement malien et les groupes armés a été reportée au 22 octobre à Alger, "Jeune Afrique" a pu se procurer en exclusivité les documents de sortie de crise présentés par les deux parties. État fédéré de l’Azawad ou décentralisation avancée ? Les médiateurs ont encore du pain sur la planche pour concilier les deux points de vue.
    Selon Sidi Oumar, membre de la coordination des mouvements de l'Azawad, les pourparlers pour la paix au nord du Mali devraient reprendre à Alger le 22 octobre prochain au lieu du 18. Au mois de septembre, chaque partie avait présenté un plan de sortir de crise. Pour sa part, Bamako avait remis aux médiateurs un document appelé "élément de proposition du gouvernement" et de leur côté, les groupes armés ont présenté un plan de sortie de crise basé sur le fédéralisme, avec un État au nord qui s’appellerait l'Azawad.
    Les deux documents, dont Jeune Afrique a pu obtenir copie (voir les annexes ci-dessous : le document du gouvernement et celui des groupes armés), ne présentent que deux points commun : la reconnaissance de la "particularité" des régions du nord et la nécessité pour leurs populations de gérer leurs propres affaires. Mais les solutions proposées sont différentes. Le gouvernement propose une "réorganisation territoriale", c’est-à-dire la création de nouvelles régions, notamment celles de Taoudeni, dans le nord de Tombouctou, et de Ménaka, à l’est de Gao.
    Sans définir si son plan consiste en une décentralisation poussée ou en une régionalisation, Bamako propose aussi l’élection du président du conseil régional au suffrage universel direct. Un élu qui sera "le premier responsable de l’administration et du développement de la région". Les notabilités traditionnelles auront quant à elles une place au sein du haut conseil des collectivités, basé à Bamako, où elles pourront opérer des adaptations dans la mise en œuvre des politiques publiques…
    Ressources naturelles
    Le même document mentionne que l’État rétrocèdera aux collectivités territoriales un pourcentage des revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles. Mais le document des groupes armés, intitulé "Projet de statut politique pour l’Azawad", ne fait pas mention de ces ressources éventuelles, se concentrant sur les détails de l’organisation d'un nouvel État dans un Mali fédéral.
    L’État fédéré de l’Azawad sera "dirigé par un président élu au suffrage indirect par les Assemblées régionales de l’Azawad, poursuit le document. Il coordonne l’action gouvernementale et engage directement l’État de l’Azawad par rapport aux partenaires techniques et financiers et conduit la politique de développement socio-économique, financière, culturelle, environnementale, sécuritaire".
    Mopti, capitale fédérale ?
    Les groupes armés proposent également de nommer la ville de Mopti (centre du pays) comme capitale fédérale et de dessiner un nouveau drapeau fédéral. "Le gouvernement du Mali propose que le gouverneur soit juste un représentant de l’État au niveau régional. Si on regarde bien, en gros, il y a plus différence dans l’appellation (décentralisation poussée - fédéralisme) que dans le fond", assure un diplomate à Bamako. En attendant la reprise des pourparlers, le médiateur algérien, épaulé par ceux de la Minusma, de la Cedeao, de l’Union Africaine et de l’OCI, sont à pied d’œuvre afin de faire une synthèse des deux documents…
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    jeudi 16 octobre 2014

    JeudiOctobre 162014

    Violation du cessez-le-feu par le Mali

    La coordination des Mouvements de l’Azawad  informe l’opinion publique internationale et nationale que, tôt ce matin, aux environs de 10H, que les positions d’ N'tillilte  répertorié par la MINUSMA  comme  une base de cantonnement ont été attaquées  par les milices alliées à l'armée malienne.
    La coordination des Mouvements de l’Azawad a déjà alerté toutes les forces internationales présentes sur le terrain. Elle a également pris à témoin les membres de l’équipe de médiation internationale sur les agissements de l’armée Malienne à travers ses milices qui préparent depuis plusieurs jours une offensive contre nos positions.
    Cet acte est une violation grave du cessez-le-feu signé le 23 mai 2014  à kidal et des engagements pris par le gouvernement Malien dans le cadre du processus de paix.

    La coordination des Mouvements de l’Azawad  déplore la persistance de la partie gouvernementale à privilégié la voix de la violence comme seule option de résolution de la  crise.
    La coordination des Mouvements de l’Azawad  tirera  toutes les conséquences qui s'imposent suite à cette violation de faire capoter la chance de la paix
    La coordination des Mouvements de l’Azawad, en position de légitime défense, n’a d'autre choix que de se défendre et défendre ses populations.

    Pour la coordination
    Moussa Ag Acharatoumane