jeudi 16 octobre 2014

Violents combats à Benghazi, dans l'est de la Libye

Reuters le 
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(Précisions, bilan provisoire) BENGHAZI, Libye, 15 octobre (Reuters) - De violents combats entre des miliciens islamistes et les forces spéciales de l'armée libyenne, appuyées par des habitants, ont fait au moins quatre morts et huit blessés parmi les militaires mercredi à Benghazi, la grande ville de l'est de la Libye, a-t-on appris de sources médicales. Les deux camps se disputent depuis plusieurs mois le contrôle de la capitale de la Cyrénaïque, d'où était parti en 2011 le soulèvement contre Mouammar Kadhafi. Les fusillades ont éclaté dès le début de la matinée dans plusieurs quartiers de la ville. Des avions de combat, appartenant probablement aux forces du général à la retraite Khalifa Haftar, qui s'est allié aux gouvernementaux et a juré en mai dernier de débarrasser Benghazi et sa région des islamistes, ont ensuite bombardé des positions ennemies, ont rapporté des habitants. Selon le Premier ministre libyen Abdallah al Thinni et le porte-parole du général Haftar, Mohamed El Hedjazi, l'armée a réussi à prendre le contrôle du camp du 17-Février et en a chassé les miliciens islamistes du groupe "Majlis al Choura". "Le secteur de Benghazi est maintenant sécurisé", a dit le Premier ministre à la chaîne de télévision Sky News Arabia. Dans l'ouest de la ville, des roquettes ont atteint un réservoir de produits chimiques servant à nettoyer les oléoducs et appartenant à la compagnie libyenne Al Djouf. L'incendie a pu être éteint, a précisé un responsable du syndicat des travailleurs du pétrole. (Ayman al-Warfalli et Feras Bosalum; Guy Kerivel pour le service françai)

Algerie:bye bye Boutef4???

Algérie : manifestation inédite de policiers devant la présidence à Alger

 

Publié le 15.10.2014, 16h58 | Mise à jour : 19h57
Fait inédit, des policiers ont manifesté ce mercredi à Alger (Algérie).

Fait inédit, des policiers ont manifesté ce mercredi à Alger (Algérie). | FAROUK BATICHE

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Une fois n'est pas coutume, des policiers ont manifesté devant le palais du  à Alger. Ce coup de force inédit, dans un pays où les manifestations au coeur de la capitale sont réprimées, a été largement couvert par la presse locale mardi. Mécontents de leur sort, des centaines de policiers ont remis ça mercredi devant le siège de la présidence au lendemain de marches spectaculaires dans la capitale et à Ghardaïa (600 km au sud d'Alger) où des affrontements entre berbères et arabes ont fait plusieurs morts depuis décembre dernier.
Ces policiers réclament l'amélioration de leurs conditions socio-professionnelles.

Cette fois, les manifestants sont arrivés devant la présidence, sur les hauteurs d'Alger, dès les premières heures de la matinée, après avoir passé une bonne partie de la nuit devant le palais du gouvernement qui abrite, dans le centre-ville, les bureaux du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur. L'Algérie compte près de 200 000 policiers recrutés massivement au  des dix dernières années et placés en première ligne contre les émeutes qui se répètent un peu partout à travers ce pays grand comme quatre fois la 

Doublement des salaires et logement social

Devant la présidence, les forces de l'ordre portaient une plate-forme de revendications en 19 points adressée au Premier ministre Abdelmalek Sellal. Ils demandent notamment le limogeage du patron de la police nationale, le général Abdelghani Hamel, issu de la gendarmerie, le doublement des salaires et un accès facile au logement social. Plus important encore pour eux, ils demandent la création d'un «syndicat autonome» pour défendre leur droits. Ce qui n'est pas du goût du pouvoir même si le ministère de l'Intérieur déclare ne pas «s'opposer à la création d'un syndicat de police», tout en précisant, au préalable: «Nous engagerons les procédures nécessaires et examinerons les textes et modalités de sa création en vue d'une meilleure prise en charge des revendications des agents de police».

Cette grogne, sans précédent, a commencé lundi dernier à Ghardaïa où des affrontements intercommunautaires se poursuivent encore et mobilisent des milliers de policiers. A bout depuis des mois de tension sans que le gouvernement ne trouve une issue à la crise qui secoue la région du M'Zab à majorité berbère, les policiers ont organisé un sit-in devant le siège de la sûreté de Ghardaïa, ville d'un peu d'un million d'habitants. Après la capitale, le mouvement de protestation semble gagner d'autres départements du pays notamment Oran, la grande métropole de l'ouest algérien.

La visite mardi à Ghardaïa du ministre de l'Intérieur dépêché sur place n'a pas réconforté les forces de l'ordre et demandent toujours le départ du patron de la police nationale.

LeParisien.fr 
15/10/2014 à 17:17
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Nigeria: 59 soldats jugés pour mutinerie et avoir refusé de combattre Boko HaramNigeria: 59 soldats jugés pour mutinerie et avoir refusé de combattre Boko Haram © AFP
Cinquante-neuf soldats nigérians, accusés de mutinerie et d'avoir refusé de combattre les islamistes armés de Boko Haram, ont comparu mercredi devant un tribunal militaire d'Abuja.
Les militaires, membres du 111e bataillon des forces spéciales, ont plaidé non coupable devant cette cour martiale.
Ils sont accusés de "conspiration en vue d'une mutinerie contre les autorités de la 7e division", qui est en première ligne contre l'insurrection de Boko Haram.
Ils sont également poursuivis pour avoir refusé de se déployer le 4 août pour tenter de reprendre à Boko Haram plusieurs villes de l'état de Borno (nord-est).
Le 2 octobre, 97 soldats engagés dans des opérations contre le groupe islamiste armé avaient déjà comparu à Abuja devant un tribunal militaire pour mutinerie.
Et en septembre, 12 soldats nigérians avaient été condamnés à mort pour mutinerie, après des tirs contre leur officier à Maiduguri (nord-est), fief historique de Boko Haram.
L'armée nigériane est sous pression depuis qu'elle cherche à reconquérir les territoires contrôlés par Boko Haram dans le nord-est du pays.
Des témoins ont fait état du refus de soldats nigérians de se déployer et de leur fuite face à Boko Haram, qui a proclamé l?instauration d'un "califat islamique" dans les zones qu'il contrôle.
De nombreux soldats se sont plaints de ne pas être assez bien équipés pour remplir leur mission. L'armée nigériane a rejeté plusieurs fois ces accusations et maintient qu'elle est en train de renverser la situation face à Boko Haram.
La rébellion de Boko Haram, qui a éclaté en 2009, et sa répression féroce par les forces de l'ordre nigérianes ont fait plus de 10. 000 morts et 700. 000 déplacés.
Ces derniers mois, les insurgés se sont emparés de pans entiers de territoires dans le nord-est du Nigeria, et de plusieurs localités frontalières de l'extrême-nord du Cameroun.
Mali : La cour suprême relève de graves irrégularités dans deux contrats
sahelien.com
October 14, 2014
La cour suprême vient de publier son rapport d’audit sur deux marchés de plusieurs dizaines de milliards de Fcfa, passés de gré à gré entre gouvernement malien et des sociétés privées. Le premier marché est celui de l’acquisition d’un avion présidentiel facturé à plus de 19 milliards de Facfa et le second est relatif aux fournitures militaires pour un coût de plus de 69 milliards de Fcfa.

Selon l’audit de la cour suprême, les deux marchés sont entachés des graves violations de la loi, à savoir, « le paiement sans ou avant ordonnancement, l’emprunt et le visa du contrôle financier », conclus l’audit de la cour suprême.

La cour suprême n’a pas constaté la surfacturation de 29 milliards de FCFA relevée dans le contrat du marché de fournitures militaires par le bureau du vérificateur général, qui a réalisé un autre audit parallèle sur les mêmes marchés.
drone-us
Selon le journal Washington Post, les Etats-Unis ont décidé de faire évoluer leur dispositif de surveillance dans la région du Sahel. Ils vont déplacer leur base de lancement de drones de Niamey vers Agadez dans le nord du Niger. L'objectif est de travailler à la surveillance des frontières dans la zone du Niger, Mali, Libye en bonne intelligence avec les forces françaises. Une nouvelle qui fait réagir sur place.
Agadez a appris la nouvelle par le biais des médias internationaux. Et depuis, elle fait l’objet de toutes sortes de commentaires. Il y a d’abord ceux qui pensent que les drones américains sont les bienvenus, car le Niger n’a pas ce genre de technologie : « L’objectif principal, c’est la surveillance de tout ce qui bouge dans ce grand désert, compte tenu en tout cas de tout ce qui s’est passé en Lybie, au Mali, etc. »
Il y a ceux qui regrettent que le Niger ne puisse pas assurer sa sécurité par lui-même : « Aujourd’hui, à un moment où beaucoup de pays en Afrique, et notamment en Afrique de l’Ouest, ont refusé la force américaine qu’on appelle Africom, voilà que notre président se permet de mettre notre région dans une situation de dépendance totale de ces Blancs. »
Il y a aussi ceux qui ont en mémoire les attentats terroristes qui ont frappé Agadez en mai 2013 et qui pensent que la présence des forces occidentales accentue la menace terroriste : « Pour moi ce n’est pas une bonne chose, pour moi ça attire la colère des terroristes. A mon avis, les évènements du 23 mai, c’est une réponse à notre engagement au niveau du Mali. Dieu seul sait ce qui peut arriver en accueillant cette base aérienne de drones au niveau d’Agadez. »
RFI
"Le Niger a raté sa stratégie de lutte contre Boko Haram"
Omar H Saley
October 13, 2014
Sahelien.com : Quelle stratégie le Niger doit-il adopter pour lutter contre le groupe islamiste Boko Haram ?

Boubacar Diallo : Le Niger a raté sa stratégie de lutte contre Boko Haram. Notre stratégie aurait pu être, le dialogue, il n’est pas nécessaire que le Niger aille en guerre maintenant contre Boko Haram. Par contre il peut jouer le rôle d’intermédiaire entre Boko Haram et le gouvernement Nigérian, mais pour des raisons diplomatiques, cet aspect a été mis de côté. Pour couronner tout nous organisons un sommet de lutte contre Boko Haram que, je ne trouve pas opportun. S’il y a un pays qui doit s’engager dans la lutte contre ce groupe islamique c’est bien le Nigéria, et on a l’impression que c’est le Niger qui veut faire la guerre à sa place.

Sahelien.com : Le Niger a-t-il les moyens pour lutter contre le terrorisme?

Par manque de moyens nous avons même vendu notre souveraineté, car pour la première fois dans l’histoire militaire du Niger, des forces militaires étrangères sont dans notre pays.

Le général Haftar à la porte de Benghazi

  • Il y a 6 heures
Le général Khalifa Haftar à Benghazi a lancé l'opération "Dignité" en mai contre les groupes islamistes.
L'armée libyenne a annoncé mercredi son soutien au général Khalifa Haftar qui tente de reprendre la ville de Benghazi tenue depuis juillet par des milices islamistes.
Cet officier de 71 ans a déclaré, mardi, avoir lancé l'offensive pour reprendre cette ville de l'Est de la Libye et indiqué que les "prochains heures et jours" seraient "difficiles".
Des combats ont signalés à l'ouest de la ville où les forces aériennes loyales à M. Haftar ont mené des raids contre le quartier général de la milice appelée la "Brigade du 17 février".
Au moinss 12 personnes ont été tuées.
Depuis mai 2014, le général Haftar a lancé une opération baptisée "Dignité" contre les groupes armés, qui contrôlent Benghazi.
Le gouvernement et le Parlement reconnus par la communauté internationale ont été contraints de s'exiler à Tobrouk, une ville contrôlée par les forces de Haftar, pour échapper aux milices.

lundi 13 octobre 2014

MINUSMA, CEDEAO, FRANCE et UA: Mes 4 Questions du jour 1. Quelles différences existent entre les victimes du terrorisme?

3 h · Modifié · 
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MINUSMA, CEDEAO, FRANCE et UA: Mes 4 Questions du jour
1. Quelles différences existent entre les victimes du terrorisme?
2. Les condamnations sont-elles devenues lier à l'appartenance des victimes?
3.La vie humaine n'a t-elle plus le même prix dans la charte des nations unies?
4. Le meilleur allié du terrorisme n'est-il pas celui-là qui par son attitude incite à l'extrémisme et à la radicalisation?

NOW COMMENT!!"L’homme a cependant toujours ses entrées chez le grand voisin du nord du Mali. Sa femme, Anna Walet Bicha et plusieurs de ses lieutenants résideraient en permanence dans la ville de Tinzawaten, une base arrière importante. Alors que les négociations avec le gouvernement malien sont dans l’impasse et que les tensions inter tribales ne cessent de s’accentuer sur le terrain, le réseau et l’aura d’Iyad Ag Ghali constituent de précieux atouts. D’autant qu’il n’épouse pas les revendications séparatistes touarègues que le gouvernement malien rejette en bloc. La liberté dont il dispose dans ses déplacements au nord Mali interrogent en tout cas la position de Paris dont les militaires sont toujours sur place. L’armée française, qui lance sa nouvelle opération de lutte contre le terrorisme dans le Sahel, Barkhane, et dont les connivences avec le Mnla au Mali n’a donné que peu de résultats souhaite-t-elle remettre Iyad Ag Ghali dans le jeu ? « C’est en tout cas un homme qu’il vaut mieux ne pas avoir contre soi » pointe Pierre Boilley."

De l’armement pour Iyad Ag Ghali intercepté par l’armée française

 
Grande figure de la rébellion touarègue devenu terroriste, Iyag Ag Ghaly sévit toujours entre le sud algérien et le nord Mali. En janvier 2013, l’offensive de son mouvement, Ansar Dine, aux côtés d’Aqmi et du Mujao vers le sud du pays avait provoqué le déclenchement de l’opération Serval. Son repli dans le sud de l’Algérie où il dispose de protections ne fut que de courte durée. Considéré comme l’un des terroristes les plus recherchés de la région avec Mokhtar Belmokhtar, il sillonne à nouveau le nord du Mali malgré la présence de l’armée française. Pas plus tard qu’hier selon le JDD, un convoi d’armes destinées à alimenter les hommes d’Ag Ghali a été intercepté à proximité de la frontière du sud libyen. Preuve du vaste réseau dont il dispose dans la zone. Portrait de cet homme d’influence.
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CRÉDIT photo: Tous droits réservés d.r.
Ce portrait a été publié en juillet 2014 par Thalia Bayle
Iyad Ag Ghali court toujours. Le charismatique leader de l’ancien mouvement islamiste Ansar Dine, officiellement désigné comme terroriste par le département d’Etat américain continue de sévir dans le nord du Mali. Un temps replié dans le sud algérien, notamment vers la ville de Tinzawaten où il possèderait une maison, l’homme navigue régulièrement à travers les dunes jusqu’à la ville d’Abeybara dont il est originaire au Mali. Tout le monde semble savoir où il est, oui, mais rien ne se passe. Et pour cause, malgré la fuite d’Iyad après l’opération Serval, celui que l’on surnomme « le lion du désert » n’a rien perdu de son influence. Ses puissants réseaux qui vont de Kidal aux services spéciaux algériens (DRS) en passant par le pouvoir de Bamako en font, plus que jamais, un homme sous protection.
De Kadhafi au DRS
Né vers 1955 dans une famille noble d’éleveurs de la tribu des Ifoghas au nord-est du Mali, Iyad Ag Ghali a un parcours digne de l’Odyssée. Agé d’à peine vingt ans dans les années 1980, il embarque pour la Libye comme de nombreux touaregs qui fuient le chômage et les terribles sécheresses qui dévastent la région. Là-bas, le futur chef rebelle enchaîne les JOBS à la sauvette, jardinier, gardien de voitures, avant d’intégrer, comme des milliers d’autres touaregs, la légion islamique de Kadhafi. « A l’époque, s’enrôler dans l’armée libyenne représentait une possibilité de se former au combat dans l’optique d’une future rébellion »  explique Pierre Boilley, directeur du Centre d’étude des mondes africains. Au Liban, où on l’envoie combattre les milices chrétiennes, puis sur le terrain tchadien, Iyad s’initie à l’art de la guerre.
C’est en combattant aguerri qu’il revient au pays lorsque Kadhafi démantèle la légion en 1987. Il troque alors son uniforme militaire pour celui de la rébellion touareg dont il devient une icône. A la tête du Mouvement populaire pour la libération de l’Azawad (MPLA), il lance sa première action d’envergure le 28 juin 1990 : un assaut contre la gendarmerie de la ville de Ménaka. Plusieurs policiers maliens meurent pendant l’attaque. Un fait d’arme qui lui vaut d’être reconnu comme un combattant redoutable. Au point d’attirer l’oeil de l’Algérie, puissance régionale incontournable qui considère le nord Mali comme sa zone d’influence et craint de voir s’exporter les velléités autonomistes sur son territoire. Après avoir longtemps réprimé les touaregs aux côtés de l’armée malienne, Alger s’engage en effet, dans une stratégie d’infiltration de ces mouvements. Stratégie dont Iyad sera la pierre angulaire.
Lorsque la diplomatie algérienne impose sa médiation dans le conflit malien et organise des négociations à Tamanrasset en 1991, les hommes du DRS choisissent de miser sur le jeune et ambitieux leader. Interlocuteur du gouvernement malien lors de ces pourparlers, Iyad accepte de signer l’accord de paix de Tamanrasset alors qu’aucun des objectifs de la rébellion n’est atteint. Un acte qui lui vaudra d’être considéré par beaucoup de maliens comme l’homme qui a ramené la paix au nord Mali, et par beaucoup de rebelles comme un traître passé sous la coupe de l’Etat. Le camp touareg se divise. Iyad, qui d’une pierre deux coups a acquis le soutien d’Alger et la confiance des autorités maliennes, fonde le Mouvement national de l’Azawad (MNA), un mouvement composé majoritairement de touaregs modérés.
L’entrepreneur politique
Progressivement, il plonge dans le fondamentalisme religieux. Déjà acquis au discours antioccidental cultivé dans les camps d’entrainement libyens, il se radicalise. Difficile d’expliquer ce virage. Si certains doutent de la sincérité de sa foi, beaucoup évoquent un épisode décisif. Entre 1997 et 1998, des missionnaires salafistes pakistanais affiliés au courant Jamaat al-Tabligh qui prône un islam rigoriste débarquent à Kidal. Pendant de longues heures, Iyad discute avec eux et devient leur disciple. A leur contact, il change. « Il ne s’habillait plus qu’en blanc, ne buvait plus d’alcool » explique le chercheur Pierre Boiley. « Il dormait même dans les mosquées » affirme un homme politique malien. Son épouse, Anna Walet Bicha, qui a combattu aux côtés de la rébellion des années 1990, se voile de noir. Selon un ancien officier des services de renseignement, Iyad effectue même une courte retraite au Peshawar. Tout en adhérant aux thèses fondamentalistes dont il se réclame officiellement à partir de 2003, le fin stratège peaufine son image d’islamiste « light » en prenant soin d’affirmer son rejet des attaques suicides et du terrorisme.
Ce positionnement, associée aux bonnes relations qu’il entretient avec Alger font de lui l’intermédiaire privilégié de Bamako pour la libération des otages capturés par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), ancêtre d’AQMI. En 2003, il parvient à faire libérer quatorze touristes européens enlevés en Algérie par la katiba d’Abderrezak el Para, un personnage controversé soupçonné d’être lié au DRS. Le business des otages devient une activité régulière très lucrative pour Iyad qui touche d’importantes commissions à chaque négociation.
Une aubaine pour l’Algérie qui voit son protégé devenir une figure politique incontournable au Mali. En ce sens, certaines sources font une lecture particulièrement médusante des agissements d’Iyad lors de la rébellion touareg de 2006. Aux avant-postes de la guérilla, le chef touareg fonde, cette année-là, un nouveau mouvement, l’Alliance démocratique pour le changement (ADC) soutenu par l’Algérie. En encourageant ainsi un nouveau soulèvement au nord Mali, Alger fait pièce à son rival libyen qui tente à l’époque d’ouvrir un consulat à Kidal. La rébellion, conduite contre les bases militaires de Kidal, Ménaka et Tessalit ne dure que 24h. Alger accuse alors Kadhafi d’être à l’origine des révoltes et obtient rapidement le départ des libyens. Mais selon Jeremy Keenan, anthropologue britannique spécialiste des touaregs, le plan va plus loin. Iyad et le DRS auraient conclu un accord secret prévoyant que les rebelles lancent ensuite des attaques contre le GSPC. C’est chose faite en juillet et octobre 2006, moyennant rémunération pour Iyad et ses hommes. Selon Keenan, ces opérations auraient permis de réactiver la problématique djihadiste au Mali et de justifier l’intervention américaine dans la région dans le cadre de la GWOT (Global War on Terror), avec Alger comme partenaire privilégié. Fantasme ou fragments de vérité ? Reste que c’est de nouveau sous le parrainage de l’Algérie que se tiennent les négociations avec le gouvernement malien. Comme en 2003, Iyad ressort son costume de faiseur de paix pour faire aboutir les accords d’Alger, en juillet 2006.
Fin stratège, Iyad Ag Ghali doit en partie sa longévité à sa capacité à jouer sur de nombreux tableaux. En 2007, il se rend en personne auprès l’ambassadeur américain Terence McCulley et réclame l’assistance des Etats-Unis lors d’opérations spéciales contre Aqmi. A l‘époque, l’homme prône déjà l’imposition de la charia mais affirme à l’ambassadeur que les populations du nord Mali ne sont pas très réceptives à l’extrémisme. Le jeu est subtil. « C’est un véritable ENTREPRENEUR politique. Il peut changer d’alliance du jour au lendemain selon les rapports de force » explique un diplomate français.
Des désirs contrariés
Admiré et redouté, Iyad fascine et se rend indispensable. Même le président ATT sait, à l’époque, à quel point il peut lui être utile. « ATT avait une ligne directe avec Iyad qui était un relai extrêmement précieux pour lui au nord Mali » poursuit le diplomate. Pourtant, son influence croissante est source d’inquiétudes et Iyad se voit nommé consul à Djeddah en novembre 2007. « Grave erreur » confie un ancien officier du renseignement malien. « Nous avions sous-estimé son degré de radicalisation à l’époque ». Les contacts qu’il noue sur place avec des groupes salafistes lui valent de se faire expulser du territoire en 2010.
De retour au Mali avec son nouveau carnet d’adresse, il gravite autour de PERSONNALITÉS liées à Aqmi et fait son retour sur le marché des otages qui lui rapporte gros. Son nom apparaît notamment à plusieurs reprises en 2013 lors de la libération des otages d’Areva capturés à Arlit au Niger. L’enlèvement implique en effet non seulement le chef d’Aqmi Abou Zeid, mais également Abdelkrim le Targui, leader touareg de la katiba Al-Ansar et cousin d’Ag Ghali. A la mort d’Abou Zeid en 2011, Abdelkrim le Targui et Iyad qui est alors recherché se chargeront des otages cachés… en Algérie. Ces derniers auraient avant tout servi de monnaie d’échange contre l’impunité d’Iyad et de ses hommes jusqu’à aujourd’hui.
A la fin de l’année 2011, la colère gronde à nouveau au nord du Mali. La chute de Kadhafi entraine le retour au bercail de nombreux touaregs maliens ayant combattu pour l’armée du « Guide ». Lorsqu’une autre grande figure de la rébellion, Ibrahim Ag Bahanga, tente de fédérer ces combattants avec d’autres rebelles locaux pour former le MNLA, Iyad revendique le LEADERSHIP. Sans succès. Les membres de la nouvelle rébellion se méfient de cet homme tortueux jugé trop proche d’Aqmi, de l’Algérie, et dont les manœuvres dans les années 1990 ont provoqué l’éclatement du camp rebelle.
Qu’à cela ne tienne, le 15 décembre 2011, il créé son propre mouvement, Ansar Dine, autour d’un noyau de fidèles et de certains membres d’Aqmi. A la même époque, Iyad essuie un deuxième revers. Lorsqu’il aspire à la chefferie traditionnelle des Ifoghas, le patriarche Intallah Ag Attaher lui préfère son fils, Alghabass Ag Intallah. Mais à la tête d’Ansar-Dine, Iyad reprend vite du galon grâce à ses nombreux soutiens. En plus de l’appui logistique et financier que lui prodigue l’Algérie, les membres de la katiba d’Aqmi, Al-Ansar, dirigée par son cousin Abdelkrim le Targui lui apportent leur soutien. Très vite, la puissance militaire d’Ansar Dine dans les combats surpasse celle du Mnla. Des alliances de circonstance se forment.
Hors d’atteinte
Progressivement, l’Etat malien se délite sous la violence des combats au nord, la montée en puissance des groupes djihadistes et le coup d’Etat militaire de mars 2012 qui renverse l’ancien président ATT. En janvier 2013, les renseignements américains indiquent que plusieurs colonnes de PICK-UPS se mettent en marche vers la ville de Konna sur la route de Bamako et vers l’aéroport de Mopti-Sévaré. Parmi les combattants, des hommes d’Ansar Dine avec Iyad à leur tête, allié d’Aqmi, du Mujao et du MNLA. Pour le ministère de la Défense français, le moment est venu d’intervenir. Il faut à tout prix empêcher la progression des « terroristes » vers la capitale. Mais sur place, un autre scénario, pensé à Bamako, cherche à mettre fin au conflit malien. Durant les dix mois qu’a duré l’occupation du nord Mali, Iyad Ag Ghali est resté en contact permanent avec les plus hautes autorités religieuses maliennes, lesquelles sont au mieux avec le bérets verts du capitaine Sanogo, l’homme qui a débarqué ATT. Ensemble, explique un diplomate français, ils auraient imaginé une sorte de « coup d’Etat en douceur » qui a connu un début d’exécution. Le 9 janvier 2013, avant-veille de l’intervention française, les partisans du cheikh Hamaloua défilaient dans Bamako en faveur des militaires putschistes. Il ne restait plus au capitaine Sanogo et à ses alliés qu’à prendre le pouvoir, en profitant de la panique créée par le début de la marche des Touaregs sur Bamako et à négocier avec Iyad Ag Ghali, leur fidèle contact au Nord, qui avait pris soin de se prononcer contre la partition du pays. N’était-ce pas là, un gage de sa bonne volonté ?
Un diplomate français enfonce le clou : « rien n’indique qu’Ansar Dine et ses alliés allaient descendre vers Bamako. Ils n’étaient en FORMATION pour aller si loin ». Pour preuve : lorsque les combattants d’Ansar Dine commencent à se diriger vers le sud, le 8 janvier 2013, les services français interceptent des communications entre Iyad et le DRS. Ces derniers conseillent au chef touareg de faire preuve de prudence et de ne pas se précipiter sur Bamako. Longtemps un pion aux mains d’Alger, Iyad était-il en train d’échapper à ses parrains de toujours ? Un ancien de ses proches raconte qu’à la même période, le chef touareg a diffusé un communiqué rédigé dans un français parfait – avec l’aide de qui ? — et signé de sa main, dans lequel il critique vivement la politique algérienne.
L’homme a cependant toujours ses entrées chez le grand voisin du nord du Mali. Sa femme, Anna Walet Bicha et plusieurs de ses lieutenants résideraient en permanence dans la ville de Tinzawaten, une base arrière importante. Alors que les négociations avec le gouvernement malien sont dans l’impasse et que les tensions inter tribales ne cessent de s’accentuer sur le terrain, le réseau et l’aura d’Iyad Ag Ghali constituent de précieux atouts. D’autant qu’il n’épouse pas les revendications séparatistes touarègues que le gouvernement malien rejette en bloc. La liberté dont il dispose dans ses déplacements au nord Mali interrogent en tout cas la position de Paris dont les militaires sont toujours sur place. L’armée française, qui lance sa nouvelle opération de lutte contre le terrorisme dans le Sahel, Barkhane, et dont les connivences avec le Mnla au Mali n’a donné que peu de résultats souhaite-t-elle remettre Iyad Ag Ghali dans le jeu ? « C’est en tout cas un homme qu’il vaut mieux ne pas avoir contre soi » pointe Pierre Boilley.
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