jeudi 4 septembre 2014

Daech un monstre créé par l’Occident ?

 
Par Rafik Benasseur | 03/09/2014 | 21:50
groupes-combattants-reunis-jihadistes-terroristes-eiil-etat-islamique-irak-levantOn est chaque jour un peu plus édifié sur ce monstre d’Etat islamique (EI), ex Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL),  plus connu sous l’appellation de Daech en arabe, a été sinon enfanté, du moins soutenu par l’Occident.
L’ancienne chef de la diplomatie américaine et ex-première dame des Etats-Unis, Hillary Clinton, avait glacé le monde en révélant dans son livre-bombe intitulé «Hard Choices» (Choix difficiles) que c’est l’administration américaine qui a créé Daech.
Mme Clinton y explique que cette organisation terroriste a été créée dans le but de procéder à un nouveau «partage» dans la région du Moyen-Orient.
«…Nous étions d’accord avec les Frères en Égypte pour annoncer l’État islamique dans le Sinai et le remettre entre les mains du Hamas et une partie à Israël pour la protéger, adjoindre Halayeb et Challatine au Soudan, et ouvrir les frontières libyennes du côté de Salloum. Il était même question d’annoncer la naissance de l’Etat islamique le 5 Juillet 2013, et on attendait l’annonce pour reconnaître, nous et l’Europe, ce nouvel État», écrit-elle.
L’administration américaine a certes démenti ces révélations gravissimes mais sans trop convaincre une opinion mondiale qui doute de plus en plus des agissements de Washington.
La bombe de Mme Clinton
Preuve en est que le quotidien britannique The Daily Star vient de confirmer l’implication des services secrets occidentaux dans le soutien logistique au terrorisme islamiste dans le monde musulman.
Le journal qui se base sur ses propres investigations et citant des sources du renseignement britannique, soutient que les terroristes responsables d’atrocités en Irak sont formés par d’anciens membres de l’armée britannique. Rien que cela !
Les sources sur lesquelles s’appuie le journal assurent avoir repéré des «similitudes» entre les extrémistes islamistes et l’armée britannique dans leur mode opérationnel et leur organisation. Le Daily Star précise, en effet, que 600 terroristes britanniques combattent pour le groupe terroriste Daech (Etat Islamique) et sont commandés et formés par des musulmans ayant un passé militaire en Grande-Bretagne.
Daily Star remet une couche
La source citée par le journal ajoute que les services secrets britanniques (MI6) et américains (CIA) ont intercepté des écoutes et des échanges de mails dont le contenu suggère que plusieurs anciens membres de l’armée britannique se battent en Irak.
Voilà qui renforce la conviction de ceux qui soupçonnent l’Occident d’attiser les conflits en cours dans les pays musulmans de la Somalie à l’Irak en passant par la Libye, l’Égypte et la Syrie.
Faute de pouvoir livrer des pièces à conviction sur l’implication effective des services occidentaux dans le chaos programmé dans le monde musulman, ces petites fuites montrent en tous cas qu’il n y a de fumée sans feu. Faut-il rappeler la fameuse carte géographique conçue aux Etats-Unis montrant ce que serait le nouveau monde arabe fractionné en plusieurs nouveaux petits Etats, éventé récemment par les médias.
Et si ce Daech n’était finalement qu’un bras armé des puissances occidentales qui veulent redessiner les frontières du traité de Sykes Picot*?
*Les accords Sykes-Picot sont des accords secrets signés le 16 mai 1916, entre la France et la Grande-Bretagne (avec l’aval des Russes et des Italiens), prévoyant le partage du Moyen-Orient à la fin de la guerre.
http://www.algerie1.com/zoom/daech-un-monstre-cree-par-loccident/

Belmokhtar aurait servi d’intermédiaire pour la libération des otages algériens

 
Par Mourad Arbani | 04/09/2014 | 9:10
mokhatsLe chef terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar serait parmi les trois personnes qui ont servi d’intermédiaires dans les pourparlers indirectes avec le Mouvement pour l’Unicité du Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) ayant permis la libération des diplomates otages au Mali.
Les deux autres intermédiaires, selon le quotidien national Al-Khabar qui révèle l’information ce jeudi, pourrait être le targui et chef du groupe Ansar Eddine  Iyad Ag Ghaly et le terroriste libyen Abdelhakim  Belhadj en citant des sources sécuritaires proches du dossier des otages algériens au Mali.
Selon le même journal, le recours aux services de Belmokhtar reste le scénario le plus plausible et la présence des membres de sa famille dans sa ville natale de Ghardaia aurait facilité la tâche afin d’amener ce chef terroriste très influent dans la région du Sahel à faire pression sur le MUJAO afin de libérer les deux derniers diplomates algériens otages dudit groupe armé. Il est présenté comme l’un des membres fondateurs du MUJAO et qui n’a pas coupé ses liens avec ces anciens acolytes.
Toujours selon Al-Khabar l’implication du chef d’Ansar Eddine dans ces négociations indirectes a également contribué au dénouement de l’affaire des otages d’autant plus que cet individu était en contact avec les autorités algériennes dans le cadre de leur médiation pour le règlement du conflit dans le Nord du Mali et ce pendant pas moins de 8 mois avant qu’il ne décide de rejoindre les terroristes armés.
S’agissant du terroriste libyen, Abdelhakim  Belhadj, le même journal affirme que ses bonnes relations avec les services secrets du Qatar ont été mises à contribution par l’Algérie pour faire aboutir la libération de ses otages d’autant plus qu’il maintient ses liens avec les groupes armés terroristes qui sévissent au Nord du Mali.
Le journal soutient que ses sources avancent la probable implication du Maroc dans cette affaire de libération des otages à travers le chef terroriste sahraoui Abou Al Walid qui avait servi en 2011 d’intermédiaire pour la libération des espagnoles enlevés du camp sahraoui de Tindouf.
Néanmoins cette option est écartée, selon le même journal qui rappelle que l’Algérie n’aurait jamais sollicité la médiation marocaine alors qu’on soupçonne l’existence de liens entre les services secrets du royaume et l’organisation terroriste, le MUJAO.
http://www.algerie1.com/actualite/belmokhtar-aurait-servi-dintermediaire-pour-la-liberation-des-otages-algeriens/

Le processus de paix d Alger semble avoir les batons dans les roues.L attitude bornee de l Etat Malien qui tente de transformer le processus de paix en proces par l hyper abondance de la participation de toute sorte d avocats du diable se passant comme representants a tord comme a raison de telle ou telle milice ou communaute de l azawad au service de Bamako ....


  1. LE PROCESSUS DE PAIX D ALGER
    Le processus de paix d Alger semble avoir les batons dans les roues.L attitude bornee de l Etat Malien qui tente de transformer le processus de paix en proces par l hyper abondance de la participation de toute sorte d avocats du diable se passant comme representants a tord comme a raison de telle ou telle milice ou communaute de l azawad au service de Bamako ...Un accent n est pas mis sur ce phenomene qui a pour objectif de ramener les groupes armes a assouplir leurs ambitions pour un azawad autonome dans un futur Mali paisible et multicolore.Il me semble que tout est ainsi fomente pour que l Etat Malien puisse se preparer tout en investissant le temps et l espace a son avantage et demontrer que les groupes armes n ont aucune legitimite ...La preuve c est que l Etat tente plusieurs alliances avec les notables de l Azawad malgre que les bases de ces notables sont les meme camps de refugies faits par les exactions connues des Famas...Plusieurs notables ont pu rallier ces connivences et ont grossi les rangs des pro Maliens mais leur peuple reste attache a la cause Azawadienne et denonce leur attitude qu il considere d irresponsable..Plus l Etat Malien fait creer ou cree des mouvements ,l Azawad voit naitre de nouveaux mouvements separatistes attaches a la date du 6 avril 2012 a laquelle fut proclammee l independance de l Azawad par le MNLA....
    Le peuple de l Azawad semble etre ambitieux desormais car son eveil n est plus pour demain..L Etat malien fait le choix du chao par la creations de nombreuses milices et l allegeance au narco terrorisme dont il detient le monopole depuis l ere d ATT et croit y trouver son salut....Parallelement ,les services secrets Maliens travaillent pour non seulement diviser les mouvements armes de l Azawad mais aussi pour voler le peuple sous l emprises des mouvements et des chefs coutumiers en creant des reconnaissances de nouveaux chefs coutumiers par le biais des associations ,des milices et des partis politiques ou tout simplement par personnes interposees autours d interets ephemeres qui ne disent pas leur nom....
    En un mot pour l Etat Malien ,il n a rien a perdre dans un conflits d Azawadiens entre eux qu ils soient blancs ou noirs quitte a eux de disparaitre s il le desirent bien...Le monde est conscient de ce phenomene les Azawadiens aussi...Un Etat aussi fatigue en matiere de volonte politique et de bienveillance en matiere de gouvernance n a plus sa raison d etre car vu cet usage criminel de la ressource humaine il met sur la table du discernement international sa defaillance pour l assurance de l etat nation tant bafouee depuis 1960...Les mediations consequentes de ce processus doivent se pencher sur ce phenomene pour mieux traiter ce dossier d une maniere plus scientifique au lieu d en faire un foyer de passions retrogrades ou seul l interet a droit de cite...

UNA BASE USA PER DRONI ALLE PORTE DEL SAHARA

    di  .  Scritto  il  4 settembre 2014  alle  7:00.

droniNIGER – Il Pentagono starebbe preparando una base ad Agadez, nel nord del paese, dalla quale far decollare i droni di sorveglianza del Sahel, attraverso il Niger, il Mali e la Libia.
Aerei senza pilota sia americani che francesi sono già operativi in Niger a partire dalla capitale Niamey. Non è chiaro per il momento se il Pentagono abbia deciso di spostare la propria base, o di aprirne una seconda nella capitale dell’Aïr, nel deserto del Sahara.
Circa 120 militari US fanno base a Niamey, che collabora con Parigi e Washington nella cosiddetta lotta al terrorismo nella regione. Il Niger è inoltre un paese strategico per le sue ingenti riserve di uranio, sfruttate maggiormente dai francesi.
Tutta l’area che comprende le frontiere del Sahel è determinante per le rotte dei traffici, dei migranti, dei gruppi armati, oltre che per la presenza i giacimenti minerari o di idrocarburi.

mercredi 3 septembre 2014

NIGERIABOKO HARAM

Boko Haram contrôle Bama, ville stratégique du nord-est du Nigeria

mediaDes décombres d'habitations dans la ville de Bama, au nord-est du Nigeria, après une attaque de Boko Haram en février 2014.AFP PHOTO / STRINGER
La ville de Bama, qui compte 250 000 habitants, au nord-est du Nigeria, est sous le contrôle de Boko Haram. L’information est rapportée par le sénateur de l’Etat de Borno, Ahmed Zana. Le Nigeria accueille ce mercredi une réunion internationale sur la sécurité et la lutte contre Boko Haram, qui a mené une série d'attaques fulgurantes ces dernières semaines.
L'armée nigériane refuse de l’admettre, mais le sénateur Ahmed Zana est catégorique : la deuxième ville de l'Etat de Borno, Bama, qui fait partie de sa circonscription, est bien sous le contrôle des insurgés. « Bama est toujours contrôlé par Boko Haram, et les insurgés continuent d'abattre des civils en nombre. Tous les jeunes sont pris en chasse. Les insurgés autorisent les femmes à fuir si elles le souhaitent, mais tous les hommes qui restent sont pris en chasse, et tués. Personne n'a le temps ni le courage de rester et de compter les morts, mais ceux qui ont pu fuir me disent que le bilan humain est très lourd », détaille le sénateur.
Prise sans résistance
« Il n'y a eu aucune résistance de la part de l'armée nigériane, et il n'y a aucun plan de reconquête. Ceux qui disent le contraire mentent, alors qu'on ne doit pas mentir quand des vies sont en jeu », ajoute encore Ahmed Zana. Les combattants de Boko Haram contrôlaient déjà le secteur de Gwoza, plus au sud, et menacent désormais Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno.
Maiduguri est située à soixante-quinze kilomètres de Bama. Le sénateur redoute que le bilan humain y soit très élevé : « Il y avait mille militaires en poste à Bama lorsque Boko Haram a attaqué la ville, et il n'a fallu que cinq heures aux insurgés pour prendre le dessus. À moins d'y envoyer d'importants renforts, il sera très difficile de défendre Maiduguri. »

mardi 2 septembre 2014

Négociations au Mali : « C’est toute la narration officielle qu’il faut changer »

 Le Point - Propos recueillis par notre correspondante à Bamako, Laetitia Kretz
Depuis le 1er septembre, gouvernement et groupes armés se concertent. L’analyse experte de Pierre Boilley, directeur de l’Imaf*.
Après une session préparatoire fin juillet, les négociations entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord du pays viennent de reprendre. De passage à Bamako pour offrir avec d’autres chercheurs des conseils de médiation au gouvernement du président Ibrahim Boubacar Keïta, Pierre Boilley, historien, spécialiste de l’Afriquesubsaharienne et actuel directeur de l’Institut des mondes africains (Imaf), a accepté de partager avec Le Point Afrique son regard sur les négociations d’Alger.
Gouvernement malien et groupes rebelles du Nord se font désormais face autour d'une table de négociations.
Gouvernement malien et groupes rebelles du Nord se font désormais face autour d’une table de négociations. © DR
Le Point Afrique : Quel est le coeur du problème entre les Touareg et les Maliens du Sud ?
Pierre Boilley : Nous sommes dans un état de conflit qui dure depuis cinquante ans. Les Touareg se rebellent et demandent une autonomie du Nord-Mali. Le problème est que cette rébellion ne peut manifestement pas se régler par la force. L’armée s’est révélée impuissante sur le terrain. Le sud du pays s’est donc mis à diaboliser le nord, assimilant les Tamacheks à des terroristes. La guerre maliano-malienne ressemble finalement un conflit de voisinage : les esprits se sont échauffés, le dialogue s’est rompu. Avant de trouver des points d’accord, c’est toute la narration officielle qui doit être changée. Pour commencer, il est temps que le gouvernement reconnaisse sa part de faute. L’armée malienne a fait des centaines de morts en 1963, dans les années 1990, en 2006 et plus récemment depuis 2012. Il est nécessaire de faire un travail de repentance. Le racisme présent à Bamako qui diabolise les Touareg est payant politiquement, mais il empêche la reconstruction du pays. La réconciliation du nord et du sud, géographiquement très éloignés, passe par la construction de nouvelles rumeurs de village, la rédaction d’un nouvel imaginaire qui se débarrassera du « touareg voleur terroriste ». Ce nouveau roman malien, seule Koulouba (gouvernement malien) pourra le faire.
Ces discussions ne seraient donc qu’une première étape pour changer le « ton »…
La question lexicale est cruciale. Il y a par exemple des mots qui mettent le feu aux poudres. Quand on parle de décentralisation à un nordiste, il est exaspéré. Quand on parle d’autonomie à un sudiste, il est scandalisé. Ce n’est pas simple, mais il faut éviter de ranger la solution dans l’une de ces cases sémantiques. Pour parvenir à changer en profondeur la constitution malienne, il faudra absolument faire des détours lexicaux et soigner les susceptibilités.
Beaucoup de médiateurs se sont successivement proposés. Cela participe-t-il à la lenteur du processus de dialogue ?
Dans ce genre de conflit, tout le monde s’imagine peace maker. Au milieu de tout ce business de la médiation, il n’est effectivement plus simple de s’y retrouver. En tant que pays frontaliers, l’Algérie, le Burkina et la Mauritanie ont une légitimité. Les Nations unies se sont sans doute montrées un peu maladroites. Je ne dirais pas qu’elles ont un rôle de médiateur.
Quel rôle la Minusma joue-t-elle ?
Dans le dialogue maliano-malien, le rôle des Nations unies semble confus. On ne peut pas remplir une mission d’appui au gouvernement sans être parti pris dans les négociations. Or, les casquettes bleu ciel ont tendance à vouloir se poser en médiateurs. D’autre part, M. Koenders (représentant des Nations unies à Bamako) ne s’entend ni avec le président de la République ni avec les représentants des groupes armés. Pour donner un nouveau souffle à ces pourparlers, il aurait été intéressant de profiter du nouveau mandat des Nations unies pour faire apparaître un nouveau chef de file…
Six groupes armés discuteront avec le gouvernement à Alger. Pourquoi sont-ils si nombreux ?
Six, c’est trop. Les groupes armés ne sauraient représenter la population du Nord-Mali. En organisant ces pourparlers à Alger, il y avait deux possibilités : rencontrer un échantillon représentatif en incluant la société civile ou organiser des négociations uniquement avec ceux qui combattent l’armée malienne sur le terrain et qui tiennent aujourd’hui les villes de Kidal et d’Aguelhok. Sur les six groupes présents, trois ont déjà trouvé un terrain d’entente avec le gouvernement, le MAA, le CMFPR et le CPA. Aux rencontres préparatoires d’Alger, les groupes belligérants avaient donc refusé de s’asseoir à la même table que ceux qu’ils considèrent comme des traîtres. Cette complication n’était pas nécessaire.
Peut-on s’attendre à un règlement du conflit pour 2015 ?
L’échec de la réconciliation nationale est d’abord l’histoire d’un rêve brisé pour le peuple malien. On ne redonne pas espoir en une année. Il faudra des ateliers, des équipes mobiles, des aides financières. Il faudra également une répression réelle du banditisme. Le chemin sera long, car les niveaux de lecture sont nombreux. À Alger, on discute des grandes causes officielles mais derrière cela, il faudra s’attaquer aux alliances ancestrales, aux réseaux de trafic et de contrôle des routes. Et si l’on va plus loin encore, on réalise que derrière tout cela, il y a des personnes qui se connaissent depuis des dizaines d’années parfois en proie à des rancoeurs personnelles. De plus, la reconstruction ne se fera pas sans davantage d’aide au développement. Le Nord manque d’infrastructure. L’argent mobilisé pour cette région n’a pas été correctement accompagné. Aujourd’hui, il n’y a toujours pas de route entre Kidal et Gao, il faut faire 300 kilomètres de piste pour circuler entre ces deux points stratégiques. Les villes manquent d’écoles, et d’hôpitaux…
* IMAF : Institut des Mondes Africains
http://www.lepoint.fr/afrique/actualites/negociations-au-mali-c-est-toute-la-narration-officielle-qu-il-faut-changer-02-09-2014-1859180_2031.php

26 août, 14:05 Abalagh:des jeunes ont manifesté pour dénoncer les arrestations arbitraires que la population subit


NVITÉ AFRIQUE

Dida Badi Ag Khammadine: au Mali, «on note une volonté d'un accord définitif»

Sébastien Nemeth
Dida Badi Ag Khammadine: au Mali, «on note une volonté d'un accord définitif»
 
Dida Badi Ag Khammadine écrivain, anthropologue et chercheur algérien spécialisé dans le monde touareg.DR

    Un nouveau round de négociations inter-maliennes a débuté hier lundi à Alger. Bamako dialogue avec six mouvements du nord qui, fin août, se sont mis d'accord pour parler d'une seule voix. Après un premier round en juillet, qui avait abouti à une feuille de route, ces seconds pourparlers devraient désormais porter sur le fond et notamment sur le statut du nord, aussi appelé Azawad par les groupes. La Minusma s'est dite optimiste. Pour en parler, notre invité ce matin, Dida Badi Ag Khammadine. Il est écrivain, anthropologue et chercheur algérien spécialisé dans le monde touareg.

    RFI : Les pourparlers inter maliens ont repris à Alger. Est-ce que vous pensez qu’un accord est possible ?
    Dida Badi Ag Khammadine : Oui, de toutes les façons il est souhaité à la fois par la partie malienne et la partie du mouvement armé. Je reviens du nord du Mali où j’ai constaté une volonté d’arriver à un accord qu’ils disent définitif. Et aussi bien du côté malien, il y a une volonté d’arriver à un accord. Maintenant quel genre d’accord, c’est cela qui pose problème.
    Les deux parties doivent s’entendre sur le point épineux du statut de l’Azawad. Comment conciler la ligne rouge de Bamako qui est l’intégrité du territoire malien et la volonté d’autonomie des groupes ?
    Du côté des groupes, ils ne voient pas du tout de problème entre le statut de l’Azawad, qui est un statut politique, et [la question de] l’intégrité territoriale du Mali. Pour eux ce n’est pas antinomique. Ils peuvent trouver un compromis tout en respectant l’unité territoriale du Mali. Pour le Mali (c’est aussi ça qui pose problème), il y a une volonté de chercher et de voir ce qu’il faut mettre de part et d’autre. Maintenant on parle du contenu de ce statut : est-ce que c’est la régionalisation ou une décentralisation poussée… Donc on va de plus en plus vers le contenu de ce qui sera cet Azawad.
    Quelle est l’option qui serait possible, selon vous ?
    Une certaine autonomie serait une bonne solution pour tout le monde. Actuellement ce sont les gens du Nord qui gèrent la sécurité dans le Nord. A Kidal par exemple, ce sont les groupes armés qui ont créé des commissions et qui gèrent la région de Kidal. Ce sont eux qui font la sécurité. Je pense que sur le plan de la gestion politique, ils sont tout à fait capables d’avoir une assemblée régionale qui pourrait décider de leur manière de gérer la région.
    En tout cas ce qu’ils souhaitent c’est d’avoir une assemblée interrégionale qui va voter des textes et des lois locales.
    Ça, c’est quelque chose que Bamako pourrait accepter selon vous ?
    Pour Bamako ce serait difficile mais un certain particularisme du Nord pourrait être envisagé dans le cas d’une réforme administrative et territoriale de l’ensemble du Mali. Là, on parle déjà de la régionalisation pour l’ensemble du Mali, une décentralisation poussée où les gens du nord pourraient gérer ou avoir le contrôle de leur terroir, de leur commune, etc (sur le plan de la gestion quotidienne).
    Est-ce que vous croyez vraiment que les six groupes du nord qui sont aux négociations d’Alger peuvent parler d’une seule voix, comme ils se sont accordés il y a quelques jours ?
    Les groupes qui portent les civils azawad sont d’accord sur l’autonomie ou un statut juridique pour les régions du nord. Maintenant sur le plan idéologique, et quel contrôle donner, ils ne sont pas d’accord.
    Par exemple, il y a ceux qui prônent une gestion comme le MNLA laïc, d’autres qui veulent imprimer un certain statut islamique… C’est ça qui posera problème. Mais pour le reste, sur le statut politique, je pense qu’ils sont d’accord. Bien sûr, il y a toute une partie de gens qui ne sont pas concernés par ces accords, ce sont les islamistes. Les islamistes locaux qui existent toujours là-bas et [dont] on ne sait pas si ils vont permettre l’application de l’accord qui va être obtenu.
    Il y a aussi des mouvements qui viennent d’être créés (Gatia, Imrad et un autre en gestation) et qui ne sont pas représentés lors de ces négociations. Il faudra voir si ces groupes vont aussi adhérer à l’accord qui va être obtenu.
    Ces mouvements jihadistes, dont certains sont maliens, est-il possible de dialoguer avec eux, de les intégrer dans un dialogue ?
    C’est la grande question. Il y a des groupes notamment le Mujao, Ansardine, qui ont des prolongements au sein de ces mouvements là, des mouvements déjà armés qui pourraient adhérer s'ils trouvent les revendications satisfaisantes au sein des prochains accords.
    Mais c’est très difficile car ce qu’ils revendiquent dépassent le cadre du Mali seulement – de l’autonomie de l’Azawad ou de l’islamisation de l’ensemble de la région. Ils remettent en cause en quelque sorte la ligne rouge que le gouvernement malien a mise en avant : vers la laïcité de la République du Mali.
    Vous avez parlé de la création du Gatia, le Groupe d’autodéfense touareg Imrad et alliés. Avec ces nouveaux groupes qui ont des revendications tribales, n’y a-t-il pas un risque que d’autres tribus veuillent créer leurs propres groupes armés ?
    Si le gouvernement malien favorise la création de la prolifération de mouvements à base ethnique, ça pourrait arriver. Mais je pense que personne au Mali maintenant n’a intérêt à ce que des groupes à base ethnique soient créés. La tendance est à un rapprochement entre les différents groupes pour pouvoir discuter avec eux. 
    • ALGÉRIE / MALI

      Le dialogue inter-malien a repris à Alger
    • 2. Le dialogue inter-malien
    • MALI

      Nord du Mali: à Alger, des négociations cruciales pour la paix
    • MALI

      Ouverture de discussions entre groupes armés du nord du Mali