mardi 19 novembre 2013

Niger : Mohamed Akotey, profession négociateur


Niger : Mohamed Akotey, profession négociateur

AQMI(1151) - ansar eddine(365) - Iyad Ag Ghali(66) - Mohamed Akotey(6)



19/11/2013 à 19:22 Par Seidik Abba et Rémi Carayol



À dix reprises, Mohamed Akotey rencontre Abou Zeid, le tueur d’Aqmi. © DR

Ancien ministre, directeur de la filiale du groupe nucléaire français Areva, cet homme discret a su gagner la confiance des Touaregs et des autorités nigériennes et françaises. Mais que sait-on au juste de Mohamed Akotey ?

De Mohamed Akotey, héros discret de la libération des otages d'Arlit, les Nigériens disent qu'il a eu plusieurs vies. Toutes dictées par des circonstances exceptionnelles. Jeune étudiant en géographie à l'université de Niamey, la vie de cet homme de 46 ans originaire du village de Tidène, dans la région d'Agadez, bascule une première fois lorsqu'il quitte son pays dans les années 1990 pour poursuivre des études d'archéologie en France, grâce à une bourse de la coopération française obtenue par sa famille. Le 15 décembre 1995, un événement inattendu interrompt son cursus et change totalement sa vie : son oncle Mano Dayak, cofondateur avec Thierry Sabine du rallye Paris-Dakar et figure emblématique (surtout en France, où les médias en ont fait leur coqueluche) de la rébellion touarègue qui a éclaté cinq ans plus tôt, décède dans un tragique accident d'avion dans les montagnes du Nord-Niger alors qu'il se rendait à Niamey pour un nouveau round de négociations. Il faut vite trouver un nouveau chef, emblématique comme Mano Dayak, capable de fédérer une rébellion minée par les divisions et de laisser la place aux autres quand viendra le moment de toucher les dividendes de la lutte. Un leader capable aussi de tact et de fermeté avec les autorités nigériennes. Akotey a le profil de l'emploi. "Ce n'est pas un va-t-en-guerre. C'est un intellectuel. Un homme qui ne parle pas beaucoup, mais en qui on peut avoir confiance. Il est calme, réservé et correct", dit de lui un autre médiateur sahélien.

Pressé par la famille, Akotey prend ainsi la tête de la Coordination de la résistance armée (CRA), fondée par son oncle. Il hérite aussi de ses réseaux parisiens dans la diplomatie, le showbiz, les médias et les services secrets. Continuité familiale, pas stratégique : Akotey rejoint le processus des "accords de paix définitive" le 25 octobre 1995 à Niamey, signés le 24 avril de la même année par la plupart des groupes rebelles mais rejetés par son oncle. Il réussit aussi à mettre fin à la querelle de leadership avec Rhissa Ag Boula au sein de la communauté touarègue, allié puis rival de Mano Dayak.


C'est un Ifogha, comme Iyad Ag Ghali, chef du mouvement islamiste malien Ansar Eddine qui jouit, dans cette communauté, d'une immense aura. Leurs destins ont pris des voies différentes, mais ils se respectent.

Nommé ministre de l'Environnement et de la Lutte contre la désertification


Au lendemain de la signature des accords de paix, les chefs rebelles obtiennent tous des strapontins ou des compensations financières : Rhissa Ag Boula, Mohamed Anako, Mohamed Ag Aoutchiki Kriska, Issa Lamine... Tous, sauf Mohamed Akotey, qui choisit de retourner dans l'ombre pour cultiver patiemment ses réseaux dans sa communauté. C'est un Ifogha, comme Iyad Ag Ghali, chef du mouvement islamiste malien Ansar Eddine qui jouit, dans cette communauté, d'une immense aura. Leurs destins ont pris des voies différentes, mais ils se respectent. D'Iyad, Akotey disait il y a quelques mois qu'"il ne combattra jamais Aqmi [Al-Qaïda au Maghreb islamique], car ce sont des musulmans, comme lui". Il assurait aussi qu'à aucun moment il n'avait détenu les Français.

La vie de l'ancien étudiant en archéologie prend un nouveau tournant lorsqu'en 2007 le président nigérien Mamadou Tandja le nomme ministre de l'Environnement et de la Lutte contre la désertification. Il n'a alors pas de mots assez durs pour dénoncer la nouvelle rébellion touarègue, "injustifiée" car menée par "des petits bandits". Il profite de son poste pour construire des puits pastoraux dans le nord du Niger et accompagner le développement du secteur de l'élevage. Des initiatives qui renforcent sa crédibilité auprès des autres Touaregs, bien au-delà des seuls Ifoghas. Bien que francophile, Akotey obtient définitivement le statut de "notable touareg". Il a mûri, arbore une calvitie et préfère le turban bleu au costume-cravate. Un véritable chef touareg.

Mohamed Akotey, la coqueluche des médias français


En 2008, il démissionne de son poste de ministre pour devenir président du conseil d'administration d'Imouraren SA, une société nigérienne détenue à 58 % par le groupe nucléaire Areva, mise sur pied pour exploiter la très prometteuse et très convoitée mine d'uranium d'Imouraren. En redoutable tacticien, il sait que la gestion de cette matière première ouvre des portes à Paris, dans les milieux économiques, politiques et dans la communauté du renseignement. Lorsque le président nouvellement élu, Mahamadou Issoufou, à la suite de Salou Djibo, le confirme dans son rôle officieux de médiateur nigérien pour la libération des otages d'Arlit, personne ne trouve à y redire. Ni à Paris, ni à Niamey, ni même à Ouagadougou.

Sa première mission dans le Nord-Mali, Akotey la mène en octobre 2010, à peine deux semaines après l'enlèvement des sept otages d'Areva. Il rencontre, le 18 octobre, grâce à ses réseaux touaregs, l'émir d'Aqmi Abou Zeid dans l'Adrar des Ifoghas, et il lui parle sans sourciller, les yeux dans les yeux. En juillet, il ramène des preuves de vie des quatre otages restants (sur les sept enlevés). "Le dénouement approche", a-t-il glissé à ses proches et à ses contacts français avant de finaliser, le 27 octobre, leur libération.

Ce jour-là, son destin a une nouvelle fois basculé. L'homme de l'ombre timide et besogneux est devenu la coqueluche de la presse française. Lui se serait bien passé d'une telle publicité. Après avoir ramené les otages à Niamey, il s'est discrètement éclipsé. Depuis, il refuse de parler aux journalistes. La gloire, c'est bon pour les autres.



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Mohamed Lamine Mohamed LETTRE OUVERTE A MONSIEUR FRANÇOIS HOLLANDE .... PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE FRANCE .....


Mohamed Lamine Mohamed

LETTRE OUVERTE A MONSIEUR FRANÇOIS HOLLANDE ....
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE FRANCE .....

Monsieur Le Président , Excellence ,

Permettez moi de faire en prologue à ma présente missive , un aperçu succinct de ce que fut L'Afrique pour La France et inversement .
La porte de la colonisation a certes été Le Sénégal , mais chacun sait que les recommandations des explorateurs qui ont sillonné notre continent durant les siècles antérieurs , ont été sagement étudiées pour être appliquées à la lettre. Parmi ces constatations , il émane que L 'Afrique est un continent paisible dont les populations , hormis leur hospitalité , sont fanatiques de cette couleur de peau occidentale , allant jusqu'à prétendre que c'est une émanation divine qu'il convient de respecter et vénérer.
Mais ces explorateurs ont dû inclure dans leur carnet de poche , l'attitude belliqueuse , rétrograde et parfois agressive d'une autre catégorie de populations , celles vivant plus au nord , dans le désert et loin des agglomérations que le colon pourrait soumettre avec aisance . Depuis l'avancée des Français sur le fleuve sénégal et sur le long parcours du fleuve niger , ils n'ont eu à faire à aucune escarmouche de taille , comme il a été le cas à OUROUMEYROU , où les Touaregs ont failli décimé cette colonne intruse et fatale au mode de vie que menait nos populations.
Chacun sait par la suite des choses que les communautés blanches ont été omises durant plus d'un demi siècle de colonisation de tout droit à l'éducation , la culture et les soins . D'éminents chefs de tribus comme Feu ANSARY MOHAMED ALI AG ATTAHER , Feu MOHAMED MAHMOUD le CADI de haute renommée ,ont dû batailler pour arracher l'ouverture de quelques écoles au nord du Mali ; ajoutons à cela , le fait que notre communauté blanche , commettait la grande erreur de scolariser les enfants " captifs " de l'époque ou ceux des classes les moins nanties , et ce , en échange de ses propres enfants .
Monsieur Le Président , chacun sait ici , qu'en 1958 à ABIDJAN , le président DE GAULE avait promis de faire de la région saharienne allant de la Mauritanie en Libye , un territoire d'Outre Mer , dont la gestion sera confiée aux autochtones Maures et Touaregs ; mais par faute de dirigeants hautement instruits et capables de rédiger une constitution et gouverner un état , Le Général DE GAULE n'a eu d'autres alternatives que d'écouter les conseils de MAMADOU KONATE , MODIBO KEITA , MAHAMANE ALASSANE HAIDARA et leurs compères de Côte d'IVOIRE , du GHANA et du SENEGAL .
La République du MALI sera proclamée donc avec une courte fédération avec Le SENEGAL , et englobant plus de deux fois et demie la superficie de La FRANCE ; cette dernière devrait garder le statu-quo de parraine de ce continent qu'elle a disséqué , dépecé , divisé et pillé .
Aujourd'hui cette colonisation se répercute sur notre stabilité , notre sécurité , nos conditions de vie , notre difficulté à concevoir l'arnaque coloniale et le refus catégorique de l'Europe à admettre les fils de ces mêmes pays colonisés , prônant une lutte farouche contre l'immigration , qu'elle désire sélective : rien qu'en voyant l'équipe de football de cette Grande Nation au drapeau tricolore , le crédule se demande pourquoi tant d'africains sont admis comme sportifs et pourquoi nous refoule -t-on ?
Monsieur Le Président , quand La FRANCE a volé au secours du MALI , chacun a cru que c'était pour aider un pays martyrisé par une bande de malfrats pervers qui prennent l'ISLAM comme cheval de bataille , pour répandre et semer la terreur . Certains plus avisés ont vu , l'occasion inespérée de La France à sauver ses otages et se rapprocher de la zone riche qui fera le bonheur de demain . Il fallait donc débarquer en ce moment pour prévaloir le droit au partage du butin " sous-sol " de demain . La France pour ce fait , a dû changer son fusil d'épaule , elle qui hier tout près , faisait les beaux yeux aux Touaregs rebelles en leur fournissant asile , notoriété diplomatique , médias et assistants.
L'opération SERVAL , bien que de prime abord , a été bénéfique et salvatrice au MALI , n'a pourtant pas fait l'unanimité car :
- certaines bavures militaires tant de la MINUSMA que du MALI , ont entaché le rôle des " servalais" devenus " serviles" .
- les français ont empêché l'entrée imminente des forces armées maliennes dans le secteur de KIDAL , et les raisons évoquées n'ont jamais fait le consensus ; même à KIDAL , les crimes , rapts , exactions , vols et viols continuent de sévir et les deux journalistes tués n'ont été qu'un appât joliment posé par PARIS et ses soldats en faction , pour prévaloir le droit à sécuriser cette zone et perdurer , en attendant que les dossiers économiques soient mûrement étudiés .
- La France a dû batailler en douceur pour trouver un homme de paille à la tête de la république du MALI , et les larmes versées par IBK en sont le témoin , lui qui aurait dû annoncer une semaine de deuil national après la perte tragique des citoyens de la pinasse de KONNA.
- enfin , La FRANCE , peut toujours rétorquer d'avoir perdu des soldats pour une cause qui n'est pas la sienne , mais nous avons tous appris en faisant une spécialité de la cuisine française que " l'on ne fait jamais de l'omelette sans casser des oeufs ". La dîme versée au MALI a le mérite de ne point faire froncer le sourcil de notre cher FRANÇOIS HOLLANDE , et le fait d'avoir reçu en pompe IYAD chez soi , en lui octroyant plusieurs mallettes pleines d'euros en guise d'une tractation pour le moins aberrante , nous donne droit à poser certaines questions pertinentes qui hélas ne trouveront leurs réponses que dans notre subconscient d'africains , médusés , comme le disait mon grand ami et professeur , l'éminent écrivain MAMADOU GOLOGO " quand le blanc passe , le nègre s'efface " .
Monsieur Le Président , je vous conjure donc au nom de nos communautés blanches de L' AZAOUAD , de cesser de jouer avec nos mentalités et notre bonne foi ; pour une fois , ayez la force de mettre en exergue vos préceptes " LIBERTE : pour ceux qui la cherchent , EGALITE : pour les communautés entières sans distinction , et FRATERNITE : si vraiment vous pensez que le monde est bien né d'EVE et ADAM

je VOUS remercie.

lundi 18 novembre 2013

Libye : déploiement de l'armée à Tripoli, attentat manqué à Benghazi



Tripoli(413) - Misrata(89) - armée libyenne(18) - Moustapha Nouh(1)



18/11/2013 à 18:06 Par Jeune Afrique



Des soldats libyens sont déployés dans les rues de Tripoli, le 18 novembre 2013. © AFP

Trois jours après des heurts meurtriers entre miliciens à Tripoli, l'armée a commencé, lundi, à se déployer dans la capitale libyenne. Un déploiement exceptionnel sur instruction du ministre de la Défense qui coïncide avec l'annonce des responsables de Misrata de retirer leurs troupes de la ville. Au même moment à Benghazi, le gouverneur échappait à un attentat.

Des "unités de l'armée nationale sont sur le point d'entrer dans la ville de Tripoli à partir de plusieurs axes en vue de leur déploiement pour la sécuriser", a indiqué, le 18 novembre, un communiqué du gouvernement libyen, avant que les forces nationales ne commencent effectivement à se déployer.

Il s'agit d'un déploiement exceptionnel de dizaines de blindés sur instruction du ministère de la Défense qui appelle les habitants de Tripoli à apporter "toutes les facilités" aux troupes pour leur permettre de s'acquitter de leur mission.

Plus tôt dans la journée, des autorités de Misrata ont annoncé qu'elles retiraient leurs milices de Tripoli, après les heurts meurtriers de vendredi. "Les miliciens ont commencé à quitter la capitale", ont confirmé lundi des responsables du gouvernement.

Enlèvement d'un responsable

Vendredi, une manifestation dans la capitale contre une de ces milices avait dégénéré en affrontements armés et fait plus de 40 morts, les violences les plus meurtrières à Tripoli depuis la chute du régime de Mouammar Kaddafi en octobre 2011.

Signe de la violence persistante dans la capitale libyenne, le numéro deux des services de renseignements libyens, Moustapha Nouh, avait été emmené de force par des inconnus alors qu'il quittait l'aéroport international de Tripoli sans protection policière. "Le responsable, originaire de la ville de Misrata, a été libéré quelques heures plus tard par ses ravisseurs", a annoncé un responsable libyen, sans donner plus de détails.

Cet enlèvement n'a pas été revendiqué mais les diverses milices qui imposent leur loi en Libye depuis la chute du colonel Kadhafi il y a deux ans se sont souvent rendues coupables de tels actes.

Attentat à Benghazi

Si le retrait des Misratis devrait calmer la situation, il ne mettra pas fin à la présence des milices dans la capitale, dont celles de Zenten qui contrôlent plusieurs quartiers à Tripoli, en particulier la route de l'aéroport. Par ailleurs, le colonel Abdallah al-Saiti, le gouverneur militaire de la ville de Benghazi, chef lieu de l'est libyen, a échappé lundi matin à une tentative d'assassinat au cours de laquelle un de ses compagnons a été tué et un autre grièvement blessé. Depuis plus de trois ans, l'est libyen est régulièrement le théâtre d'assassinats, attribués par des experts à des islamistes extrémistes.

À Al-Ajilat (ouest), un commandant ex-rebelle, chef du Conseil militaire de la ville, Youssef al-Atrach, a été assassiné dimanche soir par des inconnus dans son bureau, a rapporté l'agence libyenne Lana. Le Conseil local(équivalent d'une mairie) avait appelé à une grève générale de trois jours à partir de dimanche "en signe de deuil" et de solidarité avec les familles des victimes.

(Avec AFP)



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USA: l'armée prête à aider la Libye


USA: l'armée prête à aider la Libye
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Par Le Figaro.fr avec AFP
Mis à jour le 18/11/2013 à 17:32
Publié le 18/11/2013 à 17:28
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L'armée américaine se prépare à former "5.000 à 8.000 soldats libyens" en Bulgarie pour aider les autorités libyennes, confrontées à l'opposition entre milices, à mettre en place une armée professionnelle, a affirmé aujourd'hui un porte-parole du Pentagone.

"Nous discutons avec les Libyens du nombre exact mais nous sommes prêts à entraîner 5 à 8.000 personnes. Il s'agit essentiellement d'un entraînement de base", a expliqué à des journalistes le colonel Steven Warren.

L'entraînement de base s'apparente aux classes et vise à inculquer la discipline militaire et les connaissances élémentaires au métier des armes. Certaines questions restent en suspens, a précisé le colonel Warren: quelle durée d'entraînement? Parmi quels groupes armés seront sélectionnés les Libyens amenés à être entraînés en Bulgarie?

Cette question figure au centre des inquiétudes américaines. "Il y a probablement un risque que certaines des personnes que nous allons entraîner n'aient pas un dossier sans tache", a ainsi jugé l'amiral William McRaven, le patron des forces spéciales américaines, lors d'une convention consacrée à la défense organisée samedi en Californie. "Au bout du compte, c'est la meilleure solution que nous ayons pour les entraîner à faire face à leurs propres problèmes", a-t-il estimé.

La capitale libyenne a été secouée ce week-end par des affrontements entre groupes armés, après que l'un d'eux eut tiré sur des manifestants pacifiques venus réclamer son départ de la ville.

algerie/Le long du Sud : le corps malheureux du nordiste

Le long du Sud : le corps malheureux du nordiste

Kamel Daoud-Le Quotidien d’Oran
Plus on va vers le sud, plus le corps de l’habitant est moins contraint, contrit, coincé ou galvanisé par la culpabilité. On peut résister autant que l’on peut à la pente de l’exotisme du touriste, mais voir les targuis de Tam danser la nuit au festival international des arts de l’Ahagar est un plaisir. Là, le corps n’est pas encore contaminé par l’idée qu’il est fardeau ou un crime ou un obstacle entre soi et l’éternité. Les jeunes du coin dansaient avec un plaisir évident, sans la violence des fêtes du nord, habitués aux musiques et au désir, insouciants. Là, les idées n’ont pas tué le muscle et le poumon et courbé le dos vers la soumission, les kasma ont fait moins de mal et l’arabisation et les islamistes n’ont pas tout ravagé sur leur passage sinistre. Les gens ont l’espace logé à la poitrine, n’étouffent pas comme nous au nord, ne se sentent pas piégés, inquiétés et piétinés dans la sourde bousculade du nord. Ils sont eux-mêmes et résistent à l’avancé du nord tant bien que mal. Le corps au sud a moins souffert du vent et du sable que des idéologies qui avancent et tuent : islamisme, arabisme, nationalisme, chauvinisme. Il est encore plein de lui-même et pas des idées des autres sur lui. Il peut danser.Et c’est alors que l’on découvre, quand on vient du nord, ce que l’on a sur le dos depuis les premières années de l’école : le poids mort de son corps. L’histoire nationale vous reproche de ne pas l’avoir sacrifié à la guerre même si vous n’étiez pas né. Face au martyr qui n’a pas de corps, vous, vous êtes coupable d’en avoir un qui est bien nourri, qui ne mérite pas de vivre, qu’on doit justifier. L’islamisme rampant, celui de la barbe ou du cerveau vous crient ensuite que votre corps est sale : vous devez le laver, le cacher, l’enjamber pour aller à Dieu, le tuer en l’autre, le mépriser pour atteindre la pureté et le prendre de haut pour médire sur sa genèse, son désir et son plaisir. Les islamistes vous demandent alors de le trahir et de le cacher ou de le punir, s’en méfier, en avoir honte. Vous ne pouvez alors plus danser, le partager, l’offrir ou l’aimer et l’aimer en l’autre sans vouloir le posséder et le dominer pour mieux le nier.
Et du coup, habitant du nord soudain plongé dans le sable qui va jusqu’à l’étoile nue, vous découvrez ce qui fait souffrir aussi le nord : le corps et l’idée que l’on s’en fait. Les fêtes du nord se révèlent alors comme des moments de violences et de contraintes, le festival au nord y a le sens du débordement canaille et n’est régulé que par la matraque du flic, les noces sont une corvée mondaine, la danse une exhibition malsaine, le chant une plainte ou une rage et la joie une mauvaise sensation traquée de partout.
Vous découvrez ce qu’ont fait de vous les islamistes passifs, les kasma, le politique, l’arabisation, le vol de votre histoire, le manuel scolaire et le déni de soi. Vous découvrez qu’on vous a inculqué la honte de soi et du corps et que vous êtes malheureux. Tout l’Ahagar vous le dit, sans un mot.
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5190515

dimanche 17 novembre 2013

Rached Ghannouchi pointe du doigt la Libye

A LA UNE INTERNATIONAL
 

Violence et escalade terroristes en Tunisie


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le 16.11.13 | 10h00

La situation sécuritaire dans ce pays, gangrené par la violence et livré aux bandes armées, vaeffectivement de mal en pis. La Libye est, aujourd’hui, au bord de l’explosion et menace en réalité la stabilité de tous les pays de la région.

Pour le président du mouvement tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, l’instabilité que vit actuellement la Tunisie au plan sécuritaire a une seule origine : la Libye voisine. «Il y a une vague terroriste résultant du trafic d’armes à partir de la Libye vers la Tunisie et du resserrement de l’étau sur les groupes violents qui a suscité des réactions de la part de ces derniers», a-t-il répondu à une question sur la situation sécuritaire en Tunisie, en marge de l’ouverture du 5e congrès du mouvement Ennahda (formation politique algérienne) dont les travaux se sont déroulés jeudi à Alger.
A cette occasion, le leader islamiste tunisien a souligné que la riposte des forces de l’ordre aux opérations terroristes était ferme, soutenant que «la violence en Tunisie n’a pas d’avenir» et qu’«il ne peut y avoir de révolution violente contre la démocratie». Il a en outre précisé que «le phénomène de la violence en Tunisie est isolé», précisant que son pays s’inspire dans sa politique de lutte antiterroriste de l’expérience algérienne. M. Ghannouchi – qui semble ainsi répondre à tous ceux qui, en Tunisie, accusent Ennahdha de complaisance à l’égard des extrémistes ou des terroristes – a ajouté que ces groupes ne peuvent représenter une menace pour le régime en place car étant appuyé par une volonté populaire réelle. Quid, maintenant, de la situation politique dans son pays ? S’il a reconnu que la situation politique dans son pays n’était pas satisfaisante, le président du mouvement Ennahdha a toutefois insisté sur l’idée que celle-ci n’était «pas inquiétante».
Le leader du mouvement tunisien Ennahdha, qui a été reçu hier par le président Bouteflika, n’a pas tout à fait tort de désigner la Libye comme l’une des principales sources des problèmes de la Tunisie.
La situation sécuritaire dans ce pays, gangrené par la violence et livré aux bandes armées, va effectivement de mal en pis. La Libye est, aujourd’hui, au bord de l’explosion et menace en réalité la stabilité de tous les pays de la région. Pas plus tard qu’hier, deux personnes ont été tuées et 24 autres blessées dans le sud de Tripoli, lorsqu’une milice a tiré sur des centaines de manifestants venus réclamer pacifiquement le départ de ces ex-rebelles de leur quartier général. Jeudi, c’est un imam, un ex-officier de police et un soldat des forces spéciales qui ont été assassinés à Benghazi, dans l’Est libyen.

Les Libyens otages des milices

Au plan économique, le topo est également catastrophique. La Libye est à genoux bien qu’elle soit un important producteur d’hydrocarbures. Plusieurs autres terminaux pétroliers dans l’Est du pays sont en effet bloqués depuis un certain temps par des sit-in organisés par des hommes armés qui cherchent à faire main basse sur le pétrole. Le gouvernement libyen, dirigé par Ali Zeidan, a estimé jeudi à près de 5 milliards d’euros le coût des manifestations dans les ports pétroliers libyens, qui commencent, selon lui, à affecter la fourniture d’électricité dans l’Ouest du pays.
A Misrata, par exemple, les protestataires qui organisent depuis quelques jours un sit-in devant le complexe gazier de Milinia (ouest de la Libye) ont maintenu hier l’arrêt de l’exportation du gaz vers l’Italie.
«Les opérations d’exportation du gaz vers l’Italie sont toujours à l’arrêt, alors que le terminal pétrolier est encore bloqué devant les camions qui attendent pour charger du brut», a indiqué le porte-parole de la compagnie nationale de pétrole de la Libye, Mohamed Al Harari. Ce responsable a précisé en outre que les protestataires – qui ont aussi bloqué le pipeline qui transporte le gaz du champ pétrolier d’Al Wafaa vers le complexe de Milinia – ont uniquement autorisé le pompage du gaz vers le pipeline côtier qui ravitaille les centrales électriques. Entre-temps, les Libyens sont aussi au bord d’une crise alimentaire.
Ayant connu une dérive maffieuse, les milices armées formées d’ex-rebelles – dont certaines entretiennent des liens étroits avec Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) – tiennent les Libyens en otage et, par-dessus tout, ne reconnaissent pas la légitimité du Premier ministre, Ali Zeidan. Le comble dans tout cela est que le gouvernement libyen leur accorde salaires et avantages.
Spécialisées dans le trafic de drogue et d’armes, ces bandes armées ont, chacune, fait main basse sur une région de la Libye et s’emploient actuellement à saper tous les efforts consentis par le gouvernement libyen pour bâtir un Etat viable, afin de poursuivre paisiblement leur «business». En l’absence d’une armée et d’une police professionnelles, la Libye se transforme peu à peu en sanctuaire pour trafiquants et terroristes.
L’inquiétude aujourd’hui est que le gouvernement de Ali Zeidan ne dispose d’aucun moyen pour leur faire face. Il n’a aucune emprise sur le terrain. A ce propos, les responsables libyens risquent de regretter bientôt amèrement la décision prise jeudi de licencier plus de 900 soldats et officiers au seul prétexte qu’ils avaient combattu dans les rangs des forces loyales de l’ancien dirigeant Mouammar El Gueddafi.
En tout cas, Ali Zeidan – qui a été récemment enlevé par une milice armée – sait mieux que quiconque qu’il ne peut pas compter sur des groupes d’ex-rebelles pour assurer la sécurité dans le pays.
Zine Cherfaou

Etran Finatawa du Niger lance la cérémonie

Quatrième festival international des arts de l’Ahaggar

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le 14.11.13 | 10h00

Le quatrième Festival international des arts de l’Ahaggar a débuté hier à Tamanrasset se déroulera jusqu’au 18 novembre 2013, à Tidessi, 14 km de Tamanrasset, par une parade colorée et rythmée.

Tamanrasset
De notre envoyé spécial


La parade a entamé son parcours du siège de l’Office du parc culturel national de l’Ahaggar, principal partenaire du festival, pour marquer l’arrivée à  la Maison de la culture de la ville, où a eu lieu la cérémonie officielle d’ouverture. En début de soirée, à Abalessa,  80 km de Tamanrasset, la soirée de concerts a été lancée par les groupes locaux Jakmi et Aferouag. Nora Gnawa de Béchar a donné une petite couleur diwan à la soirée.
Etran Finatawa (Les étoiles de la tradition) du Niger a été le grand invité de la soirée d’ouverture. Créé en 2004, ce groupe a réussi le mélange entre les musiques touareg et les chants wodaabé. Le festival a changé de lieu de campement pour «des raisons techniques». Donc, à la place d’Ihaghen, ce campement sera finalement implanté à Tidessi, 14 km de Tamanrasset, un site de  paysages sur la route de l’aéroport de la capitale de l’Ahaggar. Plusieurs activités y seront organisées. Un atelier de danses et musiques africaines sera animé par l’Ivoirienne Sabine Pacora et le Burkinabé Moussa Koita. Ces deux artistes sont chargés également de l’animation d’un atelier maquillage et sculpture sur ballon.
Mohamed Hamza et Smaïl Metmati encadreront des jeunes dans un atelier de calligraphie. Le conte et l’art de la parole seront aussi à l’honneur dans un autre atelier, «Activité habituelle du festival», dirigé par Mahi et Hanifa Hamouche. Le Festival national du film amazigh participe, pour sa part, avec la projection de plusieurs films comme La langue de Zahra, de Fatima Sissani, Vava Moh, de Smaïl Yazid et Chez Salah, de Nadia Bouferkas. Le Festival international de la bande dessinée d’Alger (Fibda) contribue également à travers l’exposition «50 ans de la BD algérienne». Mohamed Tahar Aïdaoui et Kamel Bahloul sont invités à animer un atelier de BD, très appréciée par les enfants de Tam.
Nouveauté du Festival de l’Ahaggar, une exposition sur l’architecture de la terre, organisée par le Centre algérien du patrimoine culturel bâti en terre (Capterre) de Timimoun. Ce centre est dirigé par l’architecte Yasmina Terki. L’ouverture du campement aura lieu ce soir (jeudi), avec une scène dédiée à la découverte des jeunes talents de la région, à l’image de Ishumer de Aïn Guezem et Doumaste de Djanet.

 
Fayçal Métaoui

Niger : autorisation d'exploitation d'hydrocarbures à la société chinoise CNPC

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Par : Justine |  Mots clés : niger
French.china.org.cn | Mis à jour le 17-11-2013
le gouvernement nigérien a adopté vendredi un décret portant autorisation d'une autorisation exclusive d'exploitation pour hydrocarbures de la 2e phase du bloc Agadem, dans l'extrême-est du pays, à la société chinoise la China National Petroleum Corporation (CNPC).
En 2008, le Niger et la CNODC a conclu un contrat de partage de productions relatif à la recherche et à l'exploitation des hydrocarbures sur le bloc Agadem.
La CNOD a cédé par la suite ce contrat à sa filiale nigérienne CNPC, ce qui a permis au Niger de devenir depuis novembre 2011 un pays producteur de pétrole.
Le sous-sol nigérien regorge depuis la nuit des temps d' importants gisements miniers dont le pétrole.
Au bout de trois ans de la signature du contrat de recherche avec la CNPC, et après des travaux titanesques, dans des conditions climatiques très difficiles, au plain coeur de ce grand désert qu'est le Sahara, le rêve des Nigériens vieux de plusieurs décennies est devenu en fin une réalité. Il est à rappeler que les premières recherches de pétrole avaient été effectucés dans les années 1950 dans le nord du Niger par des compagnies, la plupart occidentales, mais en vain.
L'exploitation de la première phase menée par la CNPC permet de ravitailler la raffinerie de Zinder (SORAZ), société à capitaux sino-nigériens, à hauteur de 20.000 barils par jour, pour un besoin national estimé à 7.000, les 13.000 barils restants étant destinés à l'exportation.
La 2e phase, dont le décret d'attribution vient d'être adopté par le gouvernement nigérien, concerne 59 nouveaux gisements sur le même bloc, dont le Niger attend environ un milliard de barils, contre 300 millions à 400 millions de barils évacués actuellement, a indiqué M. Marou Amadou.
Le contrat vise l'évacuation de 60.000 à 80.000 barils de pétrole brut par jours à travers le pipeline Niger-Tchad-Cameroun.
Pour Marou Amadou, l'option de l'évacuation du brut nigérien par un pipeline Niger-Benin, est également envisagée par les autorités nigériennes, mais jugé très cher.
Source: Agence de presse Xinhua

Libye : grève générale à Tripoli, théâtre de heurts meurtriers


Libye : grève générale à Tripoli, théâtre de heurts meurtriers

Tripoli(409) - gouvernement libyen(41) - Ali Zeidan(39) - milices(33)



17/11/2013 à 09:53 Par AFP



Des membres des brigades rebelles de Tripoli patrouillent le 16 novembre 2013 près de Tripoli. © AFP

Les autorités locales de Tripoli ont appelé les Tripolitains à observer une grève générale de trois jours, au lendemain d'affrontements meurtriers entre miliciens ayant fait plus de 40 morts. Si la tension était vive dans la capitale, où la plupart des commerces sont restés fermés pendant la journée de samedi, la situation semblait être redevenue calme en soirée.

Les Tripolitains protestent régulièrement contre la présence des milices armées -notamment celles venant d'autres régions-, qui avaient participé aux combats à Tripoli jusqu'à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en août 2011, mais étaient restées dans la capitale.

Ces groupes d'ex-rebelles sont accusés de s'adonner à toutes sortes de trafics et de pratiquer tortures, enlèvements et détentions arbitraires au secret. Le Premier ministre Ali Zeidan a appelé à l'arrêt des combats. "La situation se compliquera davantage si d'autres groupes armés entrent dans la capitale", a-t-il ajouté.

"Une grève générale de trois jours a été décidée dans tous les secteurs publics et privés (...) à partir de dimanche", a annoncé le Conseil local de Tripoli (équivalent d'une mairie) dans un communiqué publié tard dans la soirée. Cette grève générale se déroulera "en signe de deuil" et de solidarité avec les familles des victimes de vendredi, selon le communiqué. Les Etats-Unis se sont dits pour leur part "profondément inquiets" par ces affrontements et ont appelé "toutes les parties à la retenue".

Dans l'après-midi, des miliciens venus de Misrata (environ 200 km à l'est de Tripoli), à bord de véhicules équipés de mitrailleuses ou de canons, ont tenté d'avancer vers la capitale. Selon des témoins, des affrontements ont eu lieu à Tajoura, banlieue est de la capitale, entre ces miliciens et d'autres milices rivales. Les hommes de Misrata ont reculé par la suite de quelques kilomètres, selon les mêmes sources.

Des violences avaient éclaté vendredi quand des membres de cette milice, positionnée dans le quartier de Gharghour (sud), ont tiré sur des manifestants pacifiques venus réclamer son départ de la capitale.En représailles, des hommes armés ont délogé la milice de son QG, au prix d'affrontements meurtriers, et ont en partie incendié les lieux. Des hommes, arrivés en renfort dans la nuit de Misrata, ont repris le contrôle du QG.

Les violences de vendredi ont fait au moins 43 morts et plus de 450 blessés, a indiqué à l'AFP le ministre de la Santé, Noureddine Doghmane, qui n'a cependant pas fait de distinction entre les manifestants tués par les tirs et les combattants morts dans les affrontements ayant suivi.

"Les hommes de Kadhafi n'étaient pas aussi sauvages"

Samedi, des centaines de personnes se sont rassemblées sur la place des Martyrs, au coeur de Tripoli, pour les funérailles des victimes de la veille. Des dizaines de jeunes ont scandé des slogans contre les milices et appelé à la reconstruction de l'armée. "Même les brigades de Kadhafi (l'ancien dirigeant libyen) n'avaient pas tiré sur des manifestants avec cette sauvagerie", s'est indigné Hamouda, la quarantaine.

Selon un photographe de l'AFP, la route longeant la mer vers l'est depuis le centre-ville a été fermée à la circulation. Des combattants de Tripoli juchés sur des pick-up munis de canons anti-aériens étaient rassemblés à l'entrée est de la capitale. Leurs chars étaient également postés sur les principaux carrefours, selon le photographe.

Le gouvernement a appelé à un cessez-le-feu entre les milices, qu'il peine à contrôler, faute de police et d'armée professionnelles. La mission de l’ONU en Libye a condamné fermement les violences meurtrières, appelant dans un communiqué à la "cessation immédiate" des hostilités, alors que les .

Les affrontements de vendredi et samedi font craindre une guerre civile dans un pays où de nombreuses milices se sont constituées sur une base régionale, comme celle de Misrata ou sur des bases idéologiques comme c'est le cas pour les salafistes d'Ansar al-Chariaa.

Le Congrès général national (CGN), la plus haute autorité du pays, avait décidé l'été dernier d'évacuer toutes les milices de la capitale, mais le gouvernement a été incapable d'appliquer cette mesure.



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Manuel Valls au Mali: «donner une nouvelle impulsion à la coopération en matière de sécurité»

FRANCE / MALI - 
Article publié le : dimanche 17 novembre 2013 à 10:46 - Dernière modification le : dimanche 17 novembre 2013 à 10:46

Manuel Valls au Mali: «donner une nouvelle impulsion à la coopération en matière de sécurité»

Le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls avec son homologue sénégalais Abdoulaye Daouda Diallo après la signature d'un document en vue de développer une coopération pour lutter contre le terrorisme.
Le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls avec son homologue sénégalais Abdoulaye Daouda Diallo après la signature d'un document en vue de développer une coopération pour lutter contre le terrorisme.
Photo RFI / Carine Frenk

Par Stanislas Ndayishimiye
Le ministre français de l'Intérieur rencontre ce dimanche 17 novembre le Premier ministre malien, Oumar Tatam Ly, et le président, Ibrahim Boubacar Keïta. Manuel Valls doit ensuite achever sa tournée ouest-africaine à Nouakchott où il doit s'entretenir avec le Premier ministre mauritanien Ould Mohamed Laghdaf.



RFI : Quel est l’objectif de cette tournée ?
Manuel Valls : Avec les quatre pays que je visite, que je parcours trop rapidement, c’est l’occasion pour moi de rencontrer évidemment, non seulement le chef de l’Etat ou les Premiers ministres, de conforter la relation exceptionnelle qui existe par exemple entre la Côte d’Ivoire et la France.
Mais surtout de donner une nouvelle impulsion à la coopération en matière de sécurité, plus particulièrement dans la lutte contre le crime organisé, les trafics de stupéfiants, de drogue, et bien sûr la lutte contre le terrorisme, puisque nos pays – c’est vrai au Sénégal, c’est vrai en Côte d’Ivoire – partagent les mêmes valeurs et font face aux mêmes risques et aux mêmes menaces. Je l’évoquerai, cela va de soi, au Mali où nous avons combattu ensemble le terrorisme. Donc c’est donner une nouvelle impulsion en matière de renseignement, de formation, d’expertise, d’analyse dans la lutte contre le terrorisme.
Et puis, je signe avec mes homologues des conventions, des documents d’intention, des documents cadre, pour là aussi, améliorer notre relation en matière de formation des forces de sécurité des différents pays respectifs que j’ai visités. Ça se traduit par du matériel – c’était le cas à Abidjan. Je pense aux pistolets en nombre pour la police et la gendarmerie, mais aussi en matière d’expertise. Je pense notamment à tout ce qui concerne la vidéosurveillance.
A propos des conventions de coopération, est-ce qu’il y a quelque chose de nouveau par rapport à ce qu’a fait votre prédécesseur au ministère de l’Intérieur ?
En matière de sécurité nous allons beaucoup plus loin ! C’est le cas évidemment en Côte d’Ivoire tout simplement, parce que la Côte d’Ivoire sort d’une situation difficile et la coopération avec les forces de l'ordre ivoiriennes a connu je crois, une impulsion en 2012. Mais il y a une continuité ! C’est bien normal vu les relations exceptionnelles qui existent depuis toujours entre la Côte d’Ivoire et la France.
Mais je crois que nous devons aller plus loin dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Parce que l’intervention française au Mali avec le soutien de la communauté internationale et des pays africains, a eu lieu au début de cette année 2013. L’impact est toujours là ! Si le Mali a pu ainsi restaurer son intégrité, les terroristes désignent clairement comme cible la France, notre territoire national, et évidemment nos ressortissants, et nos intérêts économiques un peu partout en Afrique. Donc là, nous devons aller beaucoup plus loin.
L’objet central de votre déplacement, c’est la lutte contre le terrorisme. Vous parcourez quatre pays. Pourquoi pas le Niger ?
L’Afrique est vaste, évidemment le Niger fait l’objet d’une très grande coopération. Dans des circonstances très particulières, mes collègues, les ministres des Affaires étrangères, Laurent Fabius et de la Défense, Jean-Yves Le Drian, étaient au Niger pour récupérer nos compatriotes étaient pris en otage depuis trois ans. Il y a beaucoup de pays qui m’attendent et qui attendent le ministre de l’Intérieur. Donc ce n’est que partie remise.
Il y a aussi – vous l’avez souligné en vous adressant à la communauté française de Côte d’Ivoire – le volet de la demande des visas de ces pays pour aller en France. Quelle nouvelle dimension voulez-vous imprimer à cette question ?
D’abord en donnant des instructions très claires à nos postes pour que les délais soient écourtés, pour que l’accueil soit de bonne qualité, qu’il y ait des réponses qui soient apportées à toutes les questions. Et je veux saluer le travail qui est entrepris à Abidjan, après des problèmes que le consulat a pu connaître, notamment concernant les délais d’attente.
Et puis d’une manière générale, avec Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, nous voulons faciliter la mobilité. La mobilité des acteurs économiques, des hommes et des femmes de culture, mobilité des étudiants... Et c’est tout le travail que nous faisons notamment par exemple dans le domaine des visas de circulation. Donc faciliter l’échange, en étant évidemment au clair sur les règles dans la lutte par exemple contre l’immigration clandestine.
Mais nous avons trop de relations économiques, culturelles et humaines, entre l’Afrique de l’Ouest et la France, entre la Côte d’Ivoire et la France, pour que nous ne soyons pas exemplaires dans ce domaine et notamment dans tout ce qui est la bonne circulation.
Avec l'impopularité que connaît aujourd’hui le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, vous avez été cité en France comme un Premier ministrable possible en cas de changement de gouvernement. Dans votre tournée en Afrique dans quelle mesure compte le fait que vous soyez reçu par les présidents, notamment le président Ouattara aujourd’hui ?
Je ne réponds jamais à cette question en France et je ne répondrai jamais à cette question à l’étranger, même si c’est au micro de RFI. J’accomplis là tout simplement ma mission ! Il est normal que le ministre de l’Intérieur, sur des sujets qui intéressent les chef de l’Etat – il s’agit de la sécurité des pays, de l’intégrité des pays – rencontre les chefs de l’Etat, mes homologues les ministres de l’Intérieur, pour aller encore plus loin dans cette coopération. Et je suis évidemment dans ma mission. Et cette mission, je l’accomplis parce que le président de la République et le Premier ministre me font confiance.
TAGS: COOPÉRATION ET DÉVELOPPEMENT - CÔTE D'IVOIRE - FRANCE - IBRAHIM BOUBACAR KEÏTA - MALI - MANUEL VALLS -TERRORISME

Francis Collomp, otage français au Nigeria, est libre

NIGERIA / FRANCE - 
Article publié le : dimanche 17 novembre 2013 à 11:57 - Dernière modification le : dimanche 17 novembre 2013 à 14:48

Francis Collomp, otage français au Nigeria, est libre

Francis Collomp dans une vidéo.
Francis Collomp dans une vidéo.
AFP PHOTO / SITE Intelligence Group

Par RFI
Francis Collomp, enlevé au Nigeria le 19 décembre 2012, est libre a annoncé l'Elysée dans un communiqué, ce dimanche 17 novembre. François Hollande a exprimé « toute sa gratitude aux autorités du Nigeria (...) pour l'action décisive qui a été la leur » et a demandé à Laurent Fabius de se rendre immédiatement au Nigeria. Selon une source française proche du dossier, le Français aurait profité d'une opération de l'armée nigériane pour s'évader.




Article mis à jour régulièrement
Francis Collomp avait été enlevé il y a presque un an, le 19 décembre 2012, dans le nord du Nigeria, plus exactement à Rimi, dans l'Etat du Katsina, frontalier du Niger.
Selon une source française proche du dossier, citée par l'AFP, le Français aurait profité d'un échange de tirs entre l'armée nigériane et des membres du groupe islamiste qui le détenait pour s'enfuir, la porte de sa cellule n'étant pas fermée. Est-ce que quelqu'un d'extérieur a ouvert cette porte ? Les ravisseurs ont-ils été négligents ? C'est encore impossible à dire. D'après nos informations, le Français, une fois sorti, aurait couru, pris une moto-taxi, qui l'aurait conduit au poste de police central de la ville de Kaduna, située à quelques kilomètres au Sud de Zaria. Il y serait toujours en ce moment... Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est en route pour Abuja.
Un enlèvement revendiqué par Ansaru
Cet ingénieur de bientôt 64 ans travaillait pour l'entreprise Vergnet, spécialisée dans la distribution d'eau potable et d'éoliennes. Sa résidence avait été attaquée par une trentaine d'hommes armés.
Le rapt avait ensuite été revendiqué par Ansaru, un groupe dissident de la secte islamiste Boko Haram qui mène une insurrection contre le pouvoir du Nigeria.
Le mouvement avait justifié l'enlèvement par « la position du gouvernement français et des Français contre l'islam et les musulmans ». Le groupe avait évoqué l'intervention militaire au Mali et la loi de 2011 contre le port du voile intégral en public en France.
Fin septembre, les ravisseurs avait diffusé une vidéo de Francis Collomp dans laquelle il lisait un texte en anglais et appelait les gouvernements français et nigérian à ouvrir des négociations avec Ansaru en vue de sa libération.
Soulagement
Depuis l'avion présidentiel qui le conduisait en Israël, le président français François Hollande, a joint l'ex-otage par téléphone ainsi que sa famille.
Du côté des proches, évidemment, c'est le soulagement. « Je suis restée bouche bée, je ne réalise pas encore, c'est la joie », s'est réjouie auprès de l'AFP, Anne-Marie Collomp, l'épouse de Francis Collomp.

Colette Collomp
Belle-soeur de Francis Collomp
Il a subi un triple pontage et nous n'étions pas sûrs de la délivrance de ses médicaments.
 
17/11/2013 par Léa Ticlette

Soulagement de la famille bien sûr, mais aussi de tous ceux qui l'on soutenu, comme l'explique la secrétaire générale d'Otages dans le monde, l'association créée par l'ex-otage Jean-Louis Normandin.

Patricia Philibert
Secrétaire générale de l'association Otages dans le monde
On est très soulagés pour Francis d'abord, et pour toute sa famille.
 
17/11/2013 par Léa Ticlette
TAGS: ENLÈVEMENTS - FRANCE - FRANÇOIS HOLLANDE - MALI - NIGERIA