vendredi 14 juin 2013

Areva en terrain miné au Niger

ANALYSES DE LA RÉDACTION

Par Véronique Le Billon Chef adjointe du service Industrie, en charge de l’Energie aux « Echos »

Areva en terrain miné au Niger

Par Veronique Le Billon | 13/06 | 07:00 | mis à jour à 14:47

L’attaque terroriste du 23 mai, sur le site de Somaïr, signe un nouveau coup de semonce pour le groupe nucléaire, contraint de repenser sa présence sur le terrain.

« Boll » pour Les Echos
« Boll » pour Les Echos
Le 23 mai, à 5 h 30 du matin, une voiture chargée d’explosifs a pénétré dans le site de Somaïr, l’une des deux mines d’uranium exploitées par Areva au Niger, tuant un salarié et en blessant 14 autres, tous Nigériens. Au même moment, un deuxième attentat, revendiqué par les mêmes groupes jihadistes hostiles à la participation du Niger à l’intervention franco-africaine au Mali, tuait 24 militaires nigériens à Agadez.
« Je tiens par ma présence à témoigner de la force de notre engagement au Niger », a réagi dès le lendemain le président du directoire d’Areva, Luc Oursel, coupant court à l’hypothèse d’un retrait du groupe français. L’attaque du 23 mai signe pourtant un nouveau coup de semonce pour le groupe nucléaire, après l’enlèvement, en septembre 2010, de sept salariés d’Areva et Vinci à Arlit, la ville voisine du gisement de Somaïr. Le 22 juin, les familles de quatre d’entre eux, toujours otages, organiseront des manifestations pour leur 1.000 e jour de détention. Début 2011, le meurtre de deux Français au Niger avait aussi obligé le groupe à reporter de plusieurs mois le retour de ses expatriés dans le pays.
Pour Areva, les raisons de rester au Niger sont nombreuses. Une présence historique, d’abord : les gisements d’uranium y ont été découverts par les ingénieurs du Commissariat à l’énergie atomique dès la fin des années 1950. Le Niger occupe depuis une place centrale dans sa stratégie d’acteur intégré du nucléaire – de l’exploration du minerai jusqu’aux services, en passant par la conception de réacteurs. Le groupe y a produit l’an dernier 37 % de ses 9.760 tonnes d’uranium. Et les mines assurent une bonne part de sa rentabilité : 352 millions d’euros de résultat opérationnel l’an dernier, soit 25 % du chiffre d’affaires de la division. Areva a engrangé des commandes, il doit maintenant les honorer : il disposait fin 2012 de neuf années de chiffre d’affaires en carnet de commandes, soit 12 milliards d’euros. S’il quittait le Niger, Areva n’aurait en outre plus que deux pays d’approvisionnement : le Kazakhstan, le plus rentable mais qui reste un pays difficile, et le Canada, où il n’est pas majoritaire. Sans le fiasco du rachat d’UraMin, le groupe aurait pu se diversifier en Namibie et en République centrafricaine. Mais ces deux projets, jugés trop peu rentables avec un cours de l’uranium aujourd’hui au plus bas, ont été gelés. Au Niger, les gisements de Cominak et, surtout, de Somaïr disposent encore de dix à vingt ans de réserves. Surtout, Areva investit lourdement pour développer le projet Imouraren, qui représente un potentiel de 5.000 tonnes d’uranium de plus par an. L’investissement est désormais évalué à plus de 1,9 milliard d’euros, contre 1,2 milliard en 2009, dont un tiers aurait déjà été dépensé. Difficile d’essuyer un nouvel échec.
Areva, qui vient de voir partir trois de ses cadres miniers (dont le directeur d’Areva Niger) chez le producteur d’or LaMancha, doit donc répondre à une question plus ­concrète : comment rester au Niger ? Un sujet en partie économique. Les conventions minières qui régissent les conditions d’exploitation d’Areva sur les deux sites de Somaïr et Cominak arrivent à échéance à la fin de l’année et font l’objet de renégociations difficiles avec le pouvoir nigérien, alors même qu’Areva et Niamey n’avaient toujours pas réussi, ces dernières semaines, à se mettre d’accord sur le prix de l’uranium enlevé depuis le début de l’année. En 2009, Areva avait remporté la concession d’Imouraren en relevant très nettement l’avantage économique pour le Niger. En visite à Paris début mai, où il a de nouveau rencontré François Hollande, le président nigérien Mahamadou Issoufou a répété que les conditions financières d’Areva ne le satisfaisaient pas. Elu en 2011, le Nigérien a en outre fait du lancement d’Imouraren l’un des points clefs de son mandat. Areva, qui a longtemps attendu de meilleures conditions de marché pour lancer ce projet désormais prévu pour 2015-2016 – au plus tôt selon certains – et dont le coût de production restera élevé, a déjà dû négocier une indemnité de retard.
L’entreprise française doit aussi repenser sa présence sur le terrain. Le site d’Imouraren, posé en plein désert, a été sécurisé par des levées de terre et ne sera probablement pas aussi exposé que celui de Somaïr. Mais la facilité avec laquelle l’attentat s’est produit oblige le groupe à penser autrement sa sécurité. Car si les incidents se multiplient, les candidats à l’expatriation seront difficiles à convaincre. Et si les Nigériens sont désormais touchés par les attentats, l’adhésion déjà fragile de la population à l’exploitation d’une richesse nationale par un groupe étranger s’émoussera davantage. L’attentat remet ainsi en selle les défenseurs d’une sécurité « passive », où la population locale – et notamment les Touareg – aurait davantage intérêt à conserver et protéger l’industriel étranger qu’à le combattre. Une politique de développement qui nécessite du temps.
Pour contrer les critiques sur le degré réel d’indépendance énergétique du nucléaire, les électriciens, eux, ont appris à répartir leurs risques. Sous l’impulsion du précédent gouvernement, EDF, qui avait refusé de prendre une participation dans les mines d’Areva, a conclu avec lui un accord de long terme sur la livraison de 30.000 tonnes d’uranium sur la période 2014-2035. A l’horizon 2015-2020, EDF s’approvisionnera à hauteur de 15 % au Niger. Mais le groupe a prévu des clauses de substitution, qui lui garantissent un approvisionnement en uranium « quelle que soit la production en provenance du Niger ».
Véronique Le Billon
Chef adjointe du service Industrie, en charge de l’Energie aux « Echos »

MAHAMADOU ISSOUFOU, PREMIER FLIC D'AFRIQUE? L'homme ne rate jamais une occasion pour montrer qu'il est un fin limier de police, qu'il détient des informations de première main, précieuses et rarissimes que même les services de renseignements étrangers de renommée mondiale n'ont pu avoir !


MAHAMADOU ISSOUFOU, PREMIER FLIC D'AFRIQUE? L'homme ne rate jamais une occasion pour montrer qu'il est un fin limier de police, qu'il détient des informations de première main, précieuses et rarissimes que même les services de renseignements étrangers de renommée mondiale n'ont pu avoir ! Lui, par contre, grand voyageur devant l’Éternel, c'est une mine de renseignements : il a réponse à tout et ne se gêne pas le moins du monde pour le dire, même si les spécialistes s'en amusent ! Même si cela peut faire distendre voire compliquer les relations avec les pays voisins! Comment vont les otages français? Facile, petit journaliste,dirait-il, ils sont en bonne santé et patati et patata ! Et voilà les Services de Renseignements français ridiculisés!!! D'où pourraient venir les jihadistes attaquants d'Agadez? L'homme a toujours sa petite idée là-dessus : voyons, élémentaire cher Watson, ils viennent du sud libyen!!! Et voilà la CIA et ses drones, les services de renseignements de la Minusma et autres hautement RI-DI-CU-LI-SES ! Ses ministres lui ont aussi emboité le pas ! Peut-on identifier ces attaquants, demande t-on au ministre de la défense; Voyons, c'est un jeu d'enfant, ce sont évidemment les PEAUX ROUGES(sic); l'autre, en charge des affaires étrangères le dément aussitôt pour indexer lui, les JEUNES PEULH!(sic).
Comme dit l'autre, tout ce que dit le petit maure, il l'a appris sous la tente ! Voici un florilège daté des déclarations fracassantes du PR!
- « Leur objectif, c’est l’Europe ». « Si on les laisse faire, les djihadistes ne s’arrêteront pas en Afrique de l’Ouest. Leur objectif, c’est l’Europe. Qui tient l’Afrique tient l’Europe » Le Figaro, 13 novembre 2012
- "le Niger est en paix, en dépit des menaces terroristes et des crimes organisés qui répandent la mort et la désolation dans la sous-région". 8 avril 2013

- « Les otages ? Je crois qu'ils sont vivants et en bonne santé. Vous me permettrez de ne pas en dire plus », Jeune Afrique, 8 juin 2012
- « Les quatre otages français enlevés au Niger sont vivants, selon le président nigérien », 11 Mai 2013, France 24 à Paris
- «Les assaillants, selon toutes les informations que nous avons eues, viennent du sud libyen. Ces attaques confirment que notre voisin continue d’être une source de déstabilisation pour les pays du Sahel.”,25 mai, Agadez

- « Pour le Niger en particulier, la menace principale s'est déplacée de la frontière malienne vers la frontière libyenne. En effet je le confirme, l'ennemi qui nous a attaqués à Agadez et Arlit vient du Sud libyen d'où parallèlement une autre attaque est préparée contre le Tchad », 25 mai 2013
- L’attaque « contre le Niger a été préparée en parallèle avec une autre attaque, qui visait le Tchad. Pour l’instant cette attaque ne s’est pas produite mais elle était en cours de préparation en même temps que celle qui a eu lieu contre le Niger », lundi 27 mai 2013.

Le soldat malien qui portait un collier de doigts humains dans l'Azawad


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Les exactions de l'armée malienne continue dans l'Azawad, et aucun gouvernement dans le monde ne les a condamnés alors que ceux-ci sont très rapides à parler d'épuration ethnique à Kidal lorsque le MNLA arrête et expulse sans violence des espions du Mali.
Il y a une semaine, l'Association Malienne des Droits de l'Homme, membre de la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l'Homme) et pourtant très proche des autorités maliennes a émis un rapport encore plus explicite sur les exactions des soldats maliens dans l'Azawad.
Selon le journaliste Laurent Larcher de La Croix, un observateur des droits de l'Homme à Bamako lui a signalé le cas écœurant d'un officier de l'armée malienne. «Il y a dans l'armée malienne des éléments extrêmement dangereux. À Gao sévissait il y a quelque temps un capitaine qui se baladait avec un collier de doigts humains. Il a été rapatrié, mais pas puni pour autant.»
C'est cette armée génocidaire, qui porte des colliers humains, qui prend du plaisir à arracher la vie d'innocents et qui est toujours récompensé pour ses crimes au lieu d'en être sanctionné que la communauté internationale veut réinstaller avec force dans la région de Kidal où elle s'adonnera à un génocide à ciel ouvert.
- Azawad 24

Lettre ouverte d’un citoyen fâché au président de la république du Niger Issoufou Mahamadou

http://actuniger.com/tribune--opinions/5835-lettre-ouverte-dun-citoyen-fache-au-president-de-la-republique-du-niger-issoufou-mahamadou.htmlPDFImprimerEnvoyer
Vendredi, 14 Juin 2013 12:12
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presi-issoufou-mahamadou
Monsieur Le Président,
Au nom de ma citoyenneté, Au nom de ma Nigérienneté et Jouissant de tous mes droits civils et politiques.
Je me permets de vous écrire, pour vous faire cas de ma consternation.
Nous sommes en 2013 mais notre pays  vit encore sous une autre ère. Pourtant, nos ressources naturelles conditionnent encore l’avenir de notre pays, puisque notre politique de développement est basée jusque-là exclusivement sur la  mise en valeur de nos richesses.
C’est presque un demi-siècle de gestion par la France, au détriment du peuple nigérien, de cette ressource sans égale. Et c’est aussi presque un demi siècle de patinage et de marasme économique que nous vivions, puisqu’aujourd’hui encore, on parle ici et là ‘’d’économie désarticulée’’, ‘ « d’anarchie’’, « d’insécurité alimentaire » etc.

Beaucoup de responsables Nigériens doivent faire leur mea-culpa et se remettre en question. Ils doivent avant tout garder les pieds sur terre en se considérant comme des citoyens ordinaires faisant partie du peuple, et non des mégalomanes d’une toute autre dimension ‘’les élites intouchables’’. Ils s’efforceront surtout à être des modèles pour les générations futures. Pour ce faire, ils n’y a pas trente solutions ; il va falloir tout simplement s’impliquer honnêtement, s’appliquer et s’imprégner d’éthique professionnelle.

Monsieur Le Président,Vous avez-vous-même, annoncé publiquement lors de votre investiture le 07 Avril 2011, devant le peuple tout entier  que vos devoirs sont entre autres, cette mission de faire changer les mentalités et les choses dans notre beau pays. N’est ce pas que des actes réellement répréhensibles se perpétuent en ce moment même sous votre leadership, notamment dans ce secteur névralgique qu’est le public? Et c’est pourquoi je me permets de vous écrire.
J’ai souvent entendu dire que ‘’Quand les gros profits frappent à la porte, l’éthique et la morale s’enfuient par la fenêtre tandis que la corruption et la magouille s’installent’’. Je n’avais pas cru alors ; mais la réalité a fini par me rattraper, puisque c’est exactement ce que nous vivons, ce que nous voyons et ce que nous lisons chaque jour dans notre pays. 

Monsieur Le Président, avec tous mes respects, Notre pays est envahi par des ‘’délinquants de tous genres’’. N’est ce pas, pour beaucoup de Nigériens, l’affaire  du  virement  éventuel d’une somme exorbitante d’un milliard de nos francs sur le compte de la fille de votre chef de la diplomatie (Ministre des affaires étrangères) est une autre affaire de plus ? Oui, elle est «la goutte de trop », dans un pays étranglé par une impunité sans précédent, un chômage à plus de 50 %, la fuite de ces meilleurs cadres vers l’étranger et j’en passe. En rapport avec ce scandale, je vous fais savoir que les citoyens nigériens attendent de votre part toute la lumière.  Nous croyons à notre presse et nous prenons au sérieux toutes les informations qui nous seront  fournies jusqu’à preuve de contraire. Alors Monsieur le président,  vous devez en faire de même, considérer er respecter ce corps de métier, et prendre au sérieux les informations qu’il fournit, la presse est « le chien de garde de la démocratie ». Demandez des comptes à votre ministre, laisser la justice faire la lumière sur cette  affaire, c’est la seule façon, de respecter le peuple Nigérien.

Monsieur Le Président,Les Nigériens sont soumis, et ce depuis longtemps, à un parcours du combattant avec une succession d’interminables obstacles.
Doivent-ils rester « coi et farouche » ou encore comme de mauvais «  gobeurs », et demeurer des spectateurs de leur pays qui s’effrite petit à petit, jusqu’à disparaître totalement ? Doivent-ils applaudir ces ‘’supermen’’ du vol, de la triche et du détournement des deniers publics ? Ceux là même qui sont l’une des plus grandes raisons, pour ne pas dire la raison principale de tous les maux et malheurs du pays ?

Ils sont nombreux ces gens sans scrupules à qui on a confié de grandes responsabilités dans des secteurs importants et sensibles en même temps. La liste est certainement longue. Si non, comment expliquer alors que des milliards de nos francs, appartenant au peuple nigérien, disparaissent dans la clandestinité chaque année ? L’éthique, la déontologie, l’intégrité et le patriotisme sont remplacés par, l’argent, le matériel et l’immobilier de luxe, aujourd’hui dans notre pays. La politique du ‘’laisser faire et laisser aller’’, sans demander des comptes, sans juger, sans sévir… équivaut tout simplement à cautionner l’enlisement du pays et l’anarchie qui y règne et surtout à préparer tranquillement une bonne partie de la relève, à devenir des employés serviles, des meneurs d’hommes impitoyables, des escrocs et des voleurs.

Monsieur Le Président,C’est pour toutes ces raisons que beaucoup d’enfants de bonnes familles, beaucoup d’intellectuels, beaucoup de jeunes diplômés, ayant le Niger à cœur, quittent le pays pour l’Occident. Non ! Ce n’est pas par choix volontaire, c’est parce qu’ils sont mieux considérés et plus respectés ailleurs que chez eux. Ils refusent d’admirer et vivre chaque jour  l’injustice, les passe-droits, le deux poids deux mesures etc.
Je cautionne et partage totalement leur point de vue ; parce qu’en autres, ils attendent de voir notre pays appliquer la ‘’loi au dessus de tous’’. Ils attendent de voir notre pays mettre tout les nigériens sur la même ligne de départ pour plus d’égalité de chance. Ils attendent aussi un vrai partage des richesses du pays sur l’ensemble de ses citoyens.
Ne Croyez pas que la carapace que vous avez enveloppé sur ces pratiques odieuses et sur tant d’autres scandales dont nous ne savons encore rien, n’ait rien laissé transparaître.
Tout finit par se savoir, depuis votre permissivité à l’endroit de l’ancien président Tandja Mahamadou Coupable de crime haute trahison (devenu aujourd’hui votre conseiller officieux), du député Zakou Djibo coupable de crime de détournements de deniers publics (auteur principal des faits) alors même que ces complices croupissent en prison, jusqu’à la haute trahison qui permettra aux Américains et aux Français d’installer des base dans notre pays.
Il est vrai que la complaisance d’une certaine presse à votre endroit, en échange de miettes que laissent tomber ses maîtres, contribue grandement à taire les vraies turpitudes du régime, il est vrai que dans la presse nigérienne, qu’il y a plus de Maître chanteur que de journalistes intègres, mais le peu que nous parvenons à savoir, ajouté à la corruption débridée qui règne dans notre pays, à l’injustice institutionnalisée qui y règne, aux tourments dans lesquels se débattent les plus faibles d’entre nous, à l’état déplorable de nos cités, à l’anarchie qui y sévit à la NIGELEC, à l’exaspération généralisée de notre jeunesse dont le rêve ultime est de pouvoir travailler, tout cela et bien plus encore de malheurs, nous a ouvert les yeux sur la réalité du régime que vous avez le piètre honneur de diriger. Excusez du peu !

Monsieur Le Président.Ne laissez pas les flagorneurs, et surtout les profiteurs voraces qui vous entourent, vous mentir sur ce point, vous faire croire que vous êtes adulé, que vous êtes le père bien aimé de la Nation!
Monsieur le président, si tant est qu’il subsiste en vous une étincelle d’humanité, si réellement vous croyez en ce Dieu devant lequel vous vous prosternez publiquement, si vous gardez à l’esprit le moment inéluctable, ou si tout simplement vous avez la plus petite pitié pour ce peuple, si vous ne voulez pas provoquer l’irréparable dans notre jeune nation, il est dans vos possibilités de vous amender, et de rendre justice à ce peuple, et à cette nation, dont le destin est si injustement dévié.
Il est vrai que tout a été fait pour vous rassurer. Mais votre entourage vous doit la vérité. L’ensemble des nigériens vit dans une peur inouïe, ce, depuis les terribles événements survenus à Agadez, Arlit et à la prison civile de Niamey. C’est sans oublier la tentative d’attaque manquée à au Centre d’instruction de la Gendarmerie de Koirategui. Ces événements que votre politique belliciste à contribuer à créer.

Monsieur Le Président,
Trop de mal a été fait à ce peuple. Aujourd’hui que les jeux sont faits, et que les principes démocratiques ont aidé à asseoir votre suprématie sur le régime, il est dans vos moyens, si tant est que vous vous armiez de courage, de forcer le carcan dans lequel vous avez été enfermé.
Le mal est fait ! Mais vous pouvez faire en sorte de le réparer :
- En rendant au peuple ce que votre régime lui a volé. Sa liberté, sa paix, sa souveraineté.
- En chassant de sa vie les monstres odieux qui ont pris son pays et son destin en otage.
- En mettant fin au pillage honteux de ses richesses.
- En ordonnant une enquête objective et approfondie sur l’affaire présumée de virement sur le compte de la fille de Bazoum Mohamed.
- En interdisant à l’armée de s’immiscer dans les affaires politiques du pays, et à ne se consacrer qu’à son rôle de défense du pays contre toute menace extérieure.
- En rendant réel et effectif le principe qui consiste à ce que la loi soit au dessus de tous, donc en traduisant Tandja Mamadou devant la Haute Cour de Justice, Zakou Djibo devant la justice…
- En investissant dans l’agriculture et l’agroalimentaire, plutôt que dans l’acquisition de produits de consommation aussi inutiles que nuisibles, comme ce projet sordide d’échangeur.
- En mettant en place un système de scolarité fondé sur la modernité et l’universalité.
- En encourageant la recherche scientifique, la production artistique et intellectuelle.
- En ouvrant le champ médiatique aux professionnels de l’information, ceux là qui se feront un devoir de ne pas se laisser embrigader par des groupes politique.
“Je pourrais ainsi citer une infinité de mesures de salubrité publique qui seraient susceptibles de parer au plus pressé, et de remettre le pays sur le chemin du droit, de la démocratie, et de la justice. “
Mais ce n’est là qu’un rêve éveillé, un “exutoire du ras-le-bol que je ressens“, car cette lettre que je vous adresse, n’est que l’opinion d’un simple citoyen nigérien, qui ne s’exprime qu’en son nom personnel, jouissant de ces droits civils et politiques, et qui ne pourrait que se substituer à la volonté populaire.
Mais il est de votre devoir de faire du bien à ce pays.
Monsieur le Président,Antoine de Saint-Exupéry disait que l’avenir n’est pas à prévoir, mais qu’il est à bâtir. C’est là, très exactement notre vision des choses, et nous voulons des responsables bâtisseurs de l’avenir – l’avenir pour tous.
Je vous souhaite bonne chance !
M.AMADOU ADAMOU Bachir Citoyen Nigérien qui a toujours voté pour le Changement de mentalités de nos dirigeants.

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Attaque Terroriste: Le Niger dans la tourmente 09:49 - 14/06/13

Attaque Terroriste: Le Niger dans la tourmente 09:49 - 14/06/13

vendredi, 14 juin 2013 09:42
Une fois de plus, dans la nuit du 11 juin, des terroristes, bien renseignés et déterminés ont attaqué à Niamey, un camp de gendarmerie. Et, selon les autorités nigériennes, on ne déplore aucune victime, ni du côté des forces de la gendarmerie, ni du côté des terroristes.
Attaque Terroriste: Le Niger dans la tourmente

D'où venaient-ils ? Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Et quand tout cela prendra-t-il fin ? Telles sont les redoutables et angoissantes questions auxquelles, chaque citoyen nigérien tente, depuis deux jours, d'apporter des réponses rationnelles.

Une fois de plus, dans la nuit du 11 juin, des terroristes, bien renseignés et déterminés ont attaqué à Niamey, un camp de gendarmerie. Et, selon les autorités nigériennes, on ne déplore aucune victime, ni du côté des forces de la gendarmerie, ni du côté des terroristes. Au moment où les attaques terroristes d'Agadez et d'Arlit continuent de hanter la conscience du peuple nigérien, l'Etat nigérien découvre, à l'instar d'autres Etats de l'Afrique subsaharienne, qu'il n'est décidément pas bien préparé pour affronter, avec une efficacité totale, ces modes opératoires des groupes terroristes. Car le terrorisme auquel le Niger fait face, se fonde sur une exploitation subversive des vulnérabilités de l'adversaire. Il ne sert à rien de le nier, les groupes terroristes ont réussi à infiltrer les sociétés africaines depuis belle lurette, à travers des groupes dits religieux, culturels, ethniques ou à vocation économique. A cela, il faut ajouter le fait que, dans la plupart de nos sociétés, les processus de contrôle humain sont extrêmement faibles. On appelle tout cela, « le vide stratégique », que Philippe Baumard pose en ces termes : « un vide stratégique est une situation où les modèles et les idéologies sont incapables d'expliquer, de prédire et de comprendre une situation ». Or, nous le savons bien, l'absence d'explication d'un phénomène, de surcroît social et violent, engendre souvent dans l'opinion, la frustration, puis la colère et le dépit.

Des nihilistes barbares

Cela dit, si d'un point de vue intellectuel, réflexif, l'on peut tenter de « comprendre » le terrorisme, d'un point de vue moral et ethnique, il ne faut jamais le justifier, encore moins l'excuser. Car l'attitude des terroristes elle-même, n'est ni morale, ni ethnique, mais totalement délirante. Leur doctrine et leurs actes sont démoniaques. C'est pourquoi tous ceux qui tentent de donner une explication rationnelle à ce phénomène inédit, ont très vite affaire à un véritable casse-tête. Certes, réfléchir sur le terrorisme reste une mesure de précaution contre la paresse morale.

Mais il se trouve que nous nous trouvons face à des nihilistes barbares qui refusent tout sentiment, toute notion d'humanité partagée. En d'autres termes, des gens qui ignorent toute moralité humaine, laquelle se fonde sur le fait de traiter les humains comme des humains. C'est pourquoi la guerre contre le terrorisme, n'est pas une guerre normale. C'est une guerre contre une nouvelle forme de mal radical. Cela dit, à la différence de l'hitlérisme, une victoire totale sur le terrorisme djihadiste, est presque impossible. Pour autant, nos Etats doivent-ils capituler ? Evidemment non. Sinon, il s'agirait d'un pacte avec le mal radical et une offense ouverte à la dignité humaine. Le vide sécuritaire que semble vivre l'Etat nigérien, face au terrorisme, n'est pas une fatalité ; au contraire, c'est un élément stimulant et agissant.

Victime d'une sorte de malédiction géographique

En matière stratégique, les experts indiquent que le vide est souvent synonyme de reprise en main. Et la meilleure stratégie reste avant tout un acte de détermination. Au Niger, les terroristes veulent empêcher le président Issoufou de gouverner un Etat démocratique, de le rendre stable, ce qui ferait fuir tous les investisseurs étrangers actuels, potentiels et futurs du pays. On ne le rappellera jamais assez, le Niger est victime d'une sorte de malédiction géographique. Le pays est vaste, entouré de voisins tels que le Mali, le Nigeria et la Libye, trois Etats en proie à des situations d'anarchie et de chaos internes. Or, le terrorisme djihadiste ignore toute notion de frontières. Quand un Etat s'effondre, ses frontières suivent. Pourtant, le but de tout Etat est de préserver sa sécurité nationale, et seule la puissance étatique garantit l'ordre social. Cela dit, en matière sécuritaire, l'invulnérabilité totale est difficile à atteindre. Mais pour le Niger, pour le président Issoufou, la défense du territoire commence déjà à la maison. Les terroristes veulent, et renverser l'Etat, et renverser la société. C'est pourquoi, face à cette nouvelle donne, Issoufou doit faire de la politique sérieusement, surtout que la démocratie impose la définition d'une communauté politique. Au fil des attaques terroristes, les Nigériens ont appris à vivre avec ce risque démoniaque. Un des enjeux majeurs de ce combat reste la paix civile intérieure du pays.

Modes opératoires prisés par le MUJAO et Boko Haram

Mais les autorités nigériennes doivent prendre très rapidement des mesures sécuritaires pour renforcer la protection de tous les sites sensibles du pays, à commencer par les bâtiments et édifices publics. Même si elles n'ont pas encore été revendiquées, ces attaques terroristes nous renvoient aux modes opératoires prisés par le MUJAO, et surtout par la secte islamiste Boko Haram. Désormais, il ne s'agit plus pour ces groupes de s'en prendre exclusivement aux intérêts vitaux des Occidentaux. Ce qui est sûr et certain, cette attaque ne sera pas la dernière. Le Niger vit donc en pleine tourmente terroriste, et il faut l'aider à arrêter une telle descente aux enfers. En attendant, ce serait une erreur fatale de jugement politique et une faute morale de la part des autorités nigériennes, face à l'exigence de solidarité, de penser qu'elles peuvent exploiter ici, les failles et faiblesses de tel ou tel Etat voisin. Car dans ce combat contre le terrorisme djihadiste, il faut penser et agir dialectiquement, en combinant avec efficacité, l'interne et l'externe. La victoire est à ce prix.
Le Pays

MNLA-MALI/Accords de Ouagadougou (texte integral)

Accords de Ouagadougou (texte integral) 
Le Gouvernement d’union nationale de transition de la République du Mali, 
d’une part,et La coordination du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) 
et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA)d’autre part,ci-après dénommés les Parties ; 

Préambule Soucieux de rétablir et de maintenir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national et particulièrement dans les régions du Nord du Mali ; 
Réaffirmant leur détermination à édifier un Etat de droit démocratique et prospère, garantissant les droits de tous les citoyens et un développement harmonieux et durable au Mali ; 
Réaffirmant leur attachement à la Constitution de la République du Mali du 25 février 1992 ; Déterminés à trouver une solution politique juste, équitable et durable à la crise au nord du Mali par la voie du dialogue et de la négociation ; 
Réaffirmant leur attachement au principe de l’intangibilité des frontières tel que consacré par l’Acte constitutif de l’Union Africaine ; Soucieux de préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale de la République du Mali ;
 Déterminés à assurer un développement socioéconomique équitable et équilibré de toutes les régions du Mali dans le respect de la diversité de ses communautés ;
 Conscients de la nécessité de promouvoir une véritable réconciliation nationale comme fondement d’une paix durable au Mali ; 
Profondément attachés aux valeurs de la démocratie, de la bonne gouvernance, de la justice, de la promotion et de la protection des droits de l’Homme conformément aux instruments internationaux y relatifs ; 
Désireux de conjuguer leurs efforts et leurs énergies par le dialogue et la concertation afin de doter le Mali d’institutions républicaines et légitimes à travers l’organisation des élections présidentielles en juillet 2013 ; 
Considérant les revendications exprimées par les groupes armés du nord du Mali relatives aux causes profondes de la crise ; 
Se référant aux buts et principes consacrés par la Charte des Nations Unies, l’Acte constitutif de l’Union africaine et le Traité révisé de la CEDEAO ;
 Réaffirmant leur engagement à respecter les principes du communiqué fait à Ouagadougou le 4 décembre 2012 à savoir : - le recours au dialogue et à la négociation pour le règlement politique de la crise pour une solution définitive et équitable de la crise ; - le respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali ; - le respect de la forme républicaine et la laïcité du Mali ; - le respect des droits de l’Homme, de la dignité humaine, des libertés fondamentales et religieuses ; - la protection de patrimoine culturel ; - le respect de l’égalité entre les citoyens maliens ; - le rejet de toute forme d’extrémisme et de terrorisme ; - le respect des communautés maliennes. 
Déterminés à lutter contre le terrorisme, l’économie criminelle et l’impunité sous toutes ses formes ; Réaffirmant leur engagement à respecter la résolution 2100 du 25 avril 2013 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le Mali, les décisions pertinentes du Conseil de paix et de sécurité de l’UA et de la CEDEAO sur le Mali ; 

Sous les auspices de SEM. Blaise COMPAORE Médiateur de la CEDEAO et de SEM Goodluck Ebele Jonathan, Médiateur associé, et avec la facilitation de l’Union Africaine, de l’ONU, de l’Union Européenne, de la France, de la Suisse, de l’Algérie, de la Mauritanie et du Niger. 

Conviennent de ce qui suit : CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES   
Article 1 
Les parties signataires du présent Accord décident d’engager le processus de dialogue pour la sortie de crise au Mali en deux phases :
1- avant les élections présidentielles ;
2- après les élections présidentielles et la mise en place du Gouvernement. 

Article 2 Les parties acceptent l’organisation des élections libres et transparentes sur toute l’étendue du territoire. 
A cet effet, elles s’engagent à créer les conditions requises pour permettre l’organisation et la tenue des élections présidentielles en juillet 2013 dans les régions du nord et particulièrement dans la région de Kidal. 
Article 3 Après l’élection du Président de la République et la mise en place du Gouvernement, les parties conviennent d’entamer un dialogue inclusif pour trouver une solution définitive à la crise. 

CHAPITRE II : CREATION DE CONDITIONS FAVORABLES A LA TENUE DES ELECTIONS PRESIDENTIELLES I.

De la cessation des hostilités Article 4 Afin de créer les conditions sécuritaires propices notamment à l’organisation et à la tenue d’élections libres et transparentes sur toute l’étendue du territoire national, les parties s’engagent à arrêter définitivement toute forme d’hostilité et à observer un cessez-le-feu. 

Article 5 Le cessez-le-feu entrera en vigueur à compter de la date de signature du présent accord. 

Article 6 Les parties conviennent de mettre en place dès le lendemain de la signature du présent accord, une Commission Technique Mixte de Sécurité, présidée par le commandant de la MISMA/MINUSMA. Cette commission qui sera l’organe de prise de décision technique liée au cessez-le-feu, est chargée de : - observer le cessez-le-feu ; - élaborer, dans les 10 jours suivant la signature du présent Accord les modalités du cessez-le-feu incluant les arrangements sécuritaires, le cantonnement et le désarmement des groupes armés du nord du Mali ainsi que le redéploiement effectif des forces de défense et de sécurité du Mali ; - enquêter sur les violations du cessez-le-feu à travers les équipes mixtes de vérification et d’observation créées à cet effet ; - entreprendre le processus de vérification et de contrôle des arrangements sécuritaires. La Commission Technique Mixte de Sécurité sera basée au Mali.
Article 7 La Commission Technique Mixte de Sécurité est composée de : - 04 représentants des forces de défense et de sécurité du Mali ; - 04 représentants des groupes armés signataires ; - 02 représentants de la MISMA/MINUSMA, - 01 représentant de l’Opération Serval, - 01 représentant du Médiateur, - 01 représentant du Médiateur associé de la CEDEAO, - 01 représentant du Médiateur Associé de la CEDEAO. La Commission Technique Mixte de Sécurité est placée sous la supervision du Comité de suivi et d’évaluation, établie dans l’article 15 du présent Accord. 

Article 8 La Commission Technique Mixte de Sécurité disposera d’un Secrétariat d’appui technique composé d’officiers supérieurs de la MISMA/MINUSMA. Le secrétariat technique sera basé à Gao. Il se réunira en tout lieu sur convocation de son commandant ou son représentant. La Commission Technique Mixte de Sécurité sera assistée par des équipes mixtes de vérification et d’observation sur le terrain composées de militaires de la MISMA/MINUSMA, et d’un représentant de chaque Partie. Ces équipes mixtes sont chargées de la vérification des violations du cessez-le-feu et des éventuels incidents liés à l’observation du cessez-le-feu. Elles en font rapport à la Commission Technique Mixte de Sécurité. Les équipes mixtes d’observation et de vérification sont autorisées à mener leur mission en toutes circonstances, y compris en cas de non-participation d’un ou plusieurs représentant. Les Parties s’engagent à assurer la sécurité, et à respecter la liberté de mouvement de ces équipes. Les contentieux identifiés par les équipes mixtes seront traités à l’interne et le cas échéant, référés au Commandant de la Force MISMA/MINUSMA, ou son représentant pour décision finale. Celui-ci pourra, si la question est de nature politique, la référer à la Commission Technique Mixte de Sécurité. 

Article 9 Dans l’attente de l’élaboration des modalités du cessez-le-feu, les parties s’accordent notamment sur les mesures suivantes : - l’arrêt de toutes les opérations militaires, les attaques terrestres et aériennes, les activités de renseignement et de recrutement ; - l’arrêt de toute tentative d’occuper de nouvelles positions sur le terrain ; - le déploiement de la MISMA à Anéfis et dans la région de Kidal ; - la protection des populations civiles ; - l’arrêt de tous les actes de violence, des arrestations arbitraires, des actes de torture et de harcèlement, de la détention et des exécutions sommaires des civiles, de l’utilisation des enfants soldats, de la violence sexuelle, de l’armement des civiles, de la détention des prisonniers du fait du conflit, ainsi que de la formation et l’utilisation de terroristes ; - le déploiement progressif des observateurs des droits de l’Homme. 

Article 10 En application du cessez-le-feu, les parties s’engagent à mettre en œuvre les mesures suivantes : - le cantonnement des groupes armés sous la supervision et le contrôle de la MISMA/MINUSMA dans des endroits définis conjointement avec la MISMA/MINUSMA. Le désarmement se déroulera après la signature de l’accord de paix global et définitif ; - le déploiement des forces de défense et de sécurité maliennes et de l’administration dans la région de Kidal se fera avant les élections présidentielles prévues pour le 28 juillet 2013 de la manière suivante : • déploiement d’éléments de la gendarmerie et de la police nationale dans la région de Kidal, y compris à Kidal ; • déploiement progressif de l’Armée malienne à Kidal, en étroite coopération avec la MISMA/MINUSMA et opération Serval. II. Du processus de normalisation 

Article 11 Les parties s’engagent à faciliter le déploiement de l’administration génér ale et des services sociaux de base au nord du Mali. 

Article 12 Les parties s’engagent à faciliter le déploiement de l’assistance humanitaire dans le nord du Mali et à favoriser le retour volontaire des personnes déplacées et des réfugiés du fait du conflit armé avec l’appui des partenaires du Mali. 

Article 13 Les parties s’engagent à assurer la libre circulation des personnes et des biens et le respect des libertés fondamentales. III. Des mesures de mise en œuvre, d’accompagnement et de confiance 

Article 14 Les parties s’abstiennent de tout acte et de tout propos qui serait de nature à compromettre le processus de paix. Elles prendront toutes les mesures nécessaires pour renforcer la confiance et la cohésion nationale. 

Article 15 Les parties conviennent de mettre en place un Comité de Suivi et d’Evaluation présidé par le Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU. Ce comité sera composé du représentant du Médiateur, du représentant du Médiateur associé de la CEDEAO, des représentants de la Commission de la CEDEAO, de l’UA, de l’ONU, de l’UE, de l’OCI, de la France, des Etats Unis, de la Suisse, de l’Algérie, de la Mauritanie et du Niger. Le Comité se réunira une fois par mois sur convocation de son président. Il peut se réunir chaque fois que de besoin à la demande de l’une ou l’autre des parties. 

Article 16 Le Comité de Suivi et d’Evaluation a pour missions de : - veiller à la mise en œuvre des arrangements sécuritaires ; - évaluer l’application de l’Accord ; - aider à la mobilisation des moyens financiers et à la recherche de l’assistance technique nécessaires aux actions de mise en œuvre de l’Accord ; - appuyer la mise en œuvre de l’Accord dans les délais convenus. 

Article 17 Dans un souci d’apaisement et de confiance, le gouvernement du Mali prendra toutes les dispositions nécessaires pour suspendre les poursuites engagées par la justice malienne du fait du conflit armé contre les membres des groupes armés signataires du présent accord. Les parties conviennent que cette suspension ne s’applique pas aux crimes de guerre, aux crimes contre l’humanité, aux crimes de génocide, aux crimes de violence sexuelle et aux violations graves du droit international des droits de l’Homme et du droit international humanitaire. Les parties conviennent de la mise en place d’une commission d’enquête internationale sur les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les crimes de génocide, les crimes de violence sexuelle et les autres violations graves du droit international des droits de l’Homme et du droit international humanitaire sur tout le territoire du Mali. Les parties s’engagent à libérer les personnes détenues du fait du conflit armé dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. 

Article 18 Les parties s’engagent à rejeter toute forme d’extrémisme et de terrorisme, à n’apporter aucun soutien matériel ou moral aux groupes terroristes et criminels. Elles s’engagent en outre à contribuer avec les forces internationales à la lutte contre le terrorisme et la criminalité.

 Article 19 Les Parties s’engagent à sensibiliser les populations sur les dispositions du présent accord. A cet effet, le Gouvernement du Mali et les groupes armés du nord du Mali faciliteront l’organisation d’un forum des communautés du nord du Mali. CHAPITRE III : DU PROCESSUS POST ELECTORAL I- Du cadre de dialogue .
Article 20 A l’issue des élections présidentielles et 60 jours après sa mise en place, le nouveau Gouvernement, en collaboration avec la Commission dialogue et réconciliation entamera, avec l’accompagnement de la communauté internationale, des pourparlers de paix avec toutes les communautés du nord, les signataires ainsi que les groupes armés ayant adhéré au présent accord en vue d’aboutir à l’établissement d’une paix globale et définitive. Ce dialogue inclusif portera entre autres sur les questions suivantes : - l’organisation administrative et institutionnelle du Mali, en particulier les régions du Nord du Mali désignés par certains sous le terme Azawad ; - la stratégie de développement intégré des collectivités territoriales du Mali ; - la gestion des ressources et richesses nationales ; - la réorganisation des forces de défense et de sécurité ainsi que le programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion socioéconomique (DDR) des groupes armés du Nord Mali ; - l’amélioration de la gouvernance administrative, économique et politique ; - le retour des réfugiés et des personnes déplacées et leur réinsertion ; - la promotion et la protection des droits de l’Homme au Mali ; - la justice et la réconciliation. II- Des Dispositions diverses et finales 

Article 21 Dans la mise en œuvre du présent accord, les parties s’engagent à collaborer étroitement avec la MISMA/MINUSMA. 

Article 22 En cas de difficulté de mise en œuvre ou d’interprétation des dispositions du présent Accord, les parties s’engagent à trouver une solution par la concertation. A défaut d’un accord par la concertation, elles s’en remettront à la conciliation du Chef de la MISMA/MINUSMA et du Médiateur de la CEDEAO. 

Article 23 Le présent accord est ouvert à l’adhésion d’autres groupes armés maliens non signataires qui s’engagent à respecter toutes ses dispositions sans condition. 

Article 24 Les dispositions du présent Accord restent en vigueur jusqu’à la signature d’un accord global définitif de sortie de crise. Le présent Accord, qui marque la volonté affirmée des Parties de réunifier le Mali, de rétablir et de maintenir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national, entre en vigueur à compter de sa date de signature. Fait à Ouagadougou le…………….juin 2013

 Pour le Gouvernement d’Union Nationale de la République du Mali Pour le Mouvement
 Pour le Haut Conseil National pour la Libération pour l’unité de l’Azawad de l’Azawad 
Le Médiateur
 Le Médiateur associé Blaise COMPAORE GOODLUCK Ebele Jonathan Président du Burkina Faso Président de la République Fédérale du Nigeria 
Témoins Représentant de l’UA 
Représentant de l’ONU
 Représentant de l’OCI
 Représentant de l’UE

Lire la version originale: http://maliactu.net/accords-de-ouagadougou-texte-integral/
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mardi 11 juin 2013

"Les populations nomades ne se sentent plus concernées par le Mali"/ Ambeiry Ag Ghissa, membre du Conseil transitoire de l'Etat de l'Azawad (CTEA) et référent politique du mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA)


"Les populations nomades ne se sentent plus concernées par le Mali"

Le Monde.fr | 11.06.2013 à 17h16 • Mis à jour le 11.06.2013 à 17h52

Propos recueillis par Jacques Follorou



Kidal, envoyé spécial. Le Monde a rencontré, à Kidal, Ambeiry Ag Ghissa, membre du Conseil transitoire de l'Etat de l'Azawad (CTEA) et référent politique du mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Il est membre de la délégation touareg, dont la principale composante est le MNLA, qui négocie depuis le 1er juin, au Burkina Faso, à Ouagadougou, avec l'émissaire de Bamako, Tiébilé Dramé, sous les auspices du médiateur burkinabé, les conditions d'organisation de l'élection présidentielle malienne du 28 juillet et le statut de la ville de Kidal, contrôlée aujourd'hui par les seuls touareg et dont Bamako exige le retour sous le drapeau malien.

Qu'attendez-vous de cette négociation au Burkina Faso, qui signe les premiers contacts officiels entre votre mouvement et le Mali depuis votre conquête militaire du nord du Mali en 2012 ?

L'idée est de poser les bases d'un dialogue qui pourrait, nous l'espérons,permettre d'évoquer le principe d'un cessez-le-feu avec Bamako. Mais, la priorité sera de voir dans quelle mesure l'élection présidentielle peut être organisée le 28 juillet, comme cela est voulu par la France et le Mali. Pour qu'une élection se tienne, il faut des votants, des candidats et de la sécurité, or, dans tout le nord du pays, il n'y a aucun de ces trois éléments. Les populations nomades ne se sentent plus concernées par le Mali. Nous n'avons plus de marque de respect à montrerau Mali au regard de ce qui a été fait contre nous depuis cinquante ans.

En imposant ce calendrier électoral, avez-vous le sentiment que la France veut tordre le bras des acteurs de la crise malienne pour se sortir d'un piège d'enlisement, et conserver le bénéfice politique d'une intervention perçue comme réussie ?
Cinq mois après son intervention militaire, la France s'est enlisée sur le terrain diplomatique. Elle est arrivée au maximum de ce qu'elle pouvait faire et elle veut vite passer la main à la communauté internationale. Mais son erreur politique, c'est d'avoir servi de cheval de Troie à l'armée malienne en lui permettant de remettreles pieds à Tombouctou, Gao et Ménaka. En agissant ainsi, Paris a remis Bamako en scène. Nous ne sommes pas dupes, Paris ne veut pas voir dans toutes ses ex-colonies de la région surgir des revendications territoriales comme la nôtre. Il n'y a qu'à penser à la Casamance. La France se dit : "si on lâche sur l'Azawad, la région va exploser", c'est l'héritage d'un découpage colonial arbitraire.

Mais le Mali et la France justifient cette reconquête par l'intégrité territoriale d'un Etat, un droit reconnu et défendu par les textes internationaux. Vous vous mettez hors la loi ?

Pourquoi la France tient-elle tant à l'intégrité territoriale ? Nous ne l'avons pas touchée, nous avons renoncé, en 2012, à l'indépendance. Le droit international n'agit que pour les Etats et jamais pour les peuples. Nous, Touaregs, sommes nés avant le droit international. Quand les Etats-Unis ont conquis leur indépendance en arrachant leur terre aux Britanniques, il était où le droitinternational ? Et maintenant, Washington est le gendarme du monde. A moins que la France et la communauté internationale ne se liguent contre le MNLA, on ne doit plus lui tordre la main. Nous avons déjà fait beaucoup.

Vous allez négocier avec Bamako, et pendant ce temps, l'armée malienne reprend peu à peu le contrôle de territoire que vous aviez conquis, par la force, comme Ménaka et Anéfis, récemment. Elle semble désireuse deremonter vers Kidal que vous administrez. Accepterez-vous de lâcher Kidal ?
Nous avons dit à l'ONU, qui est venue nous voir, que nous souhaitions que la Mali ne dépasse pas les limites actuelles. S'ils remontent à Kidal, l'ensemble de lapopulation fera front. Nous sommes prêts à discuter, mais pas à tout lâcher. Si nous acceptons, que nous restera-t-il après pour négocier ? Nous sommes de bonne foi.

Vous avez aidé la France dans sa guerre contre les islamistes depuis l'offensive du 11 janvier. Pensez-vous que cela suffise pour faire de vous un acteur politique à part entière face au processus validé par la communauté internationale de restauration de l'autorité de l'Etat malien ?


La vérité officielle, c'est l'Etat du Mali ! Nous fondons, pour notre part, beaucoup d'espoir sur le fait d'avoir abandonné notre revendication d'indépendance. C'est une concession majeure, qui ne peut rester lettre morte. Et il est inutile decantonner la réponse politique à des questions de développement et d'argent si les milliards promis doivent, de nouveau, ne bénéficier qu'au sud du pays et nouslaisser dans une situation injuste, qui est la source de nos révoltes. Il faut que la réponse soit politique. Nous n'accepterons rien en deçà d'un fédéralisme bien pesé. Si le Mali revient avec son idée de décentralisation, qui ne nous donne aucun statut particulier, cela ne sert à rien.

Finalement, après avoir combattu les islamistes, la France doit gérer un conflit insoluble depuis cinquante ans entre les Touareg et le pouvoir de Bamako pour pouvoir se désengager. Cela ressemble à un piège...

Les plaies entre le nord et le sud sont très profondes, surtout à Kidal. Depuis l'indépendance, on a l'impression que l'armée malienne veut surtout faire souffrircette région. Pour que les casques bleus et l'ONU viennent ici le 1er juillet, il faut la sécurité. Or tant que nos droits ne seront pas protégés dans des conditions acceptables, rien ne pourra se faire, et donc la France sera obligée de continuer à s'impliquer si elle ne veut pas perdre le bénéfice de son engagement.

On entend, à Paris, qu'à Kidal, un simple drapeau malien, quelques gendarmes maliens et des bureaux de vote suffiraient pour apaiser les esprits. Est-ce imaginable ?
Non, ce serait du bricolage.

Si le MNLA est contraint, par la France et le Mali, de céder sur Kidal et sur ses revendications, faut-il craindre que vous alliez rejoindre les rangs des islamistes en guerre contre Paris et Bamako ?

Si aucune des demandes du MNLA ne devait être satisfaite, vous verriez le contraire se produire. Les pick-ups de ceux que nous affrontons aujourd'hui, Ansar Dine (devenu MIA), le Mujao et AQMI, se couvriraient de drapeaux de l'Azawad, les couleurs touareg et du MNLA.