vendredi 1 février 2013

Nord-Mali : « C’est maintenant que la guerre va commencer »


Nord-Mali : « C’est maintenant que la guerre va commencer »

Pierre Piccinin da Prata | historien et politologue
http://www.rue89.com

Alors que les troupes françaises sont aux portes de Kidal et que l’aviation bombarde les montagnes du nord, refuge des groupes jihadistes, nous avons rencontré à Bamako un proche de Iyad ag-Ghaly, le chef d’Ansar Dine, qui décrypte la personnalité du leader islamiste touareg. Selon lui, la guerre n’est pas finie avec la reprise des villes du nord.


Iyad ag-Ghaly, à Kidal (Mali), le 7 août 2012 (Romaric Hien/AFP)
(De Bamako) La personnalité d’Iyad ag-Ghaly, chef d’Ansar Dine et principal meneur de l’insurrection islamiste qui ébranle le Mali depuis janvier 2012, constitue probablement l’énigme la plus complexe de ce conflit, qui ne saurait être résumé à une guerre contre le terrorisme islamiste.
La soudaine offensive venue du Nord contre le gouvernement de Bamako (dominé par les Maliens du sud, les Bambaras) trouve son origine dans la marginalisation dont les tribus touarègues ont fait l’objet depuis l’indépendance du pays en 1960 : ces dernières, qui peuplent les deux-tiers sahariens du Mali (l’Azawad : Tombouctou, Gao, Kidal et le désert), au Nord de la boucle du fleuve Niger, s’étaient insurgées à plusieurs reprises déjà et dès 1963.

Véhicule blindé français patrouillant dans les rues de Tombouctou, Mali, le 31 janvier 2013 (Harouna Traore/AP/SIPA)
La grande révolte de 1990 avait certes abouti à la signature du Pacte national, qui assurait aux Touaregs leur intégration, mais le traité ne fut suivi que de peu d’effets. Les tensions restaient donc vives entre Bamako et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), organisation touarègue indépendantiste.
Une des grandes figures de la révolte de 1990, Iyad ag-Ghaly, à l’époque chef du Mouvement populaire de l’Azawad (MPA), est aujourd’hui à la tête d’Ansar ad-Dine (la défense de la religion), mouvement à l’origine de la campagne par laquelle les islamistes s’étaient rendus maîtres du nord du Mali, avant l’intervention de l’armée française, qui, avec la récente prise de la ville de Gao, progresse en direction de Tombouctou, repoussant les rebelles vers le désert et la région de Kidal, fief touareg dont est originaire Iyad ag-Ghaly.

Mety ag-Mohamed Rissa, ami intime d’Iyad

C’est en effet Iyad ag-Ghaly qui a emmené derrière lui une partie des forces du MNLA et a été rejoint par des mouvements islamistes étrangers opérant dans le Sahara, à savoir Al Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Pour appréhender à la fois le personnage central de l’insurrection du nord du Mali et les ressorts de ce soulèvement majoritairement touareg, qui associe aujourd’hui les anciennes revendications indépendantistes et une dimension religieuse fondamentaliste inédite, nous avons pu rencontrer Mety ag-Mohamed Rissa, ancien porte-parole du MPA à Bamako, membre de la Commission du suivi du Pacte national et compagnon d’armes, ami intime, d’Iyad ag-Ghaly. Interview.
Pierre Piccinin : Vous êtes un ami de toujours du chef d’Ansar ad-Dine. Vous avez combattu à ses côtés. Il est votre ami aujourd’hui encore. Iyad ag-Ghaly a été la figure révolutionnaire de l’insurrection touarègue de 1990. Aujourd’hui, on le retrouve islamiste… Que lui est-il arrivé ? Bref, qui est-il ?
Mety ag-Mohamed Rissa : Je connais Iyad depuis très longtemps. Tout le monde le sait ; inutile de le cacher… Iyad est originaire du village d’Abeybara, dans la region de Kidal. Il a une cinquantaine d’années.
C’est quelqu’un, quand nous étions jeunes, qui faisait rarement la prière. Mais, dans les années qui ont suivi la signature du Pacte national, vers 1994 ou 1995, je l’ai vu s’intéresser de plus en plus à la religion, d’abord, puis plus spécifiquement à la Dogha (le salafisme).
Il passait des jours, puis des mois, dans sa chambre, à lire le Coran. Ensuite, il est allé à la mosquée. Il y passait tout son temps…
Iyad a-t-il fait seul ce cheminement ?
Non. Il rencontrait des gens, mais je ne sais pas qui exactement… Il s’est rendu au Pakistan, pour y étudier la religion.
Il y est allé seul ?
Au début, oui, je crois. Mais, plus tard, il y a envoyé des jeunes de chez nous. Pour le moment, nous avons cinq jeunes qui étudient au Pakistan. Iyad est très respecté à Kidal. Il a entraîné beaucoup de gens, qu’il a envoyés au Pakistan et en Afghanistan, pour qu’ils reçoivent une formation religieuse.
Il a contribué, ainsi, à étendre le mouvement islamiste, la Dogha, dans tout le nord du Mali. Je suppose qu’il a dû donner sa parole à des extrémistes, sans en mesurer les conséquences. Mais il est de ceux qui meurent pour la parole donnée.
Il avait des contacts avec Al Qaeda ?
Oui, mais sans en faire partie. Il a toujours désapprouvé les méthodes d’Aqmi. Un Touareg n’enlève pas quelqu’un pour le vendre. C’est un déshonneur.
En 2003, Iyad a d’ailleurs participé à la libération des otages allemands que détenait le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).
Mais il ne s’est pas opposé au développement d’Aqmi dans le Sahara : Aqmi s’est progressivement implantée et a infiltré la population touarègue. Des jihadistes se sont mariés avec nos femmes ; ils ont intégré nos familles, avec l’accord d’Iyad qui les a couverts de sa notoriété.

Iyad : « Votre islam est incomplet »

Et le gouvernement malien n’a pas réagi ?
Si, bien sûr. Le gouvernement l’a envoyé comme diplomate en Arabie saoudite, dès qu’il a compris qu’il devenait dangereux, comme activiste.
Mais, l’Arabie saoudite, c’est le cœur d’Al Qaeda. C’est de là que venait Ben Laden. Iyad y a fait des contacts et a commencé à militer. Il est donc devenu persona non grata ; et ils l’ont renvoyé au Mali.
Et, de retour au Mali…
Ils n’ont pas osé lui faire des problèmes. On l’a laissé tranquille, ici, à Bamako ; il a été mis sur une voie de garage, mais avec son traitement d’agent consulaire. Or, pendant ce temps, il préparait la révolte. Je l’ai revu récemment ; j’étais allé à Kidal pour voir ma vieille maman. Elle vit encore sous la tente, comme une vraie Touareg.
Et que vous a-t-il dit ?
Nous nous sommes rencontrés seuls. Il était dépité. Il m’a dit qu’il voulait installer au Mali l’islam total. L’indépendance des Touaregs, pour lui, ça n’a plus d’importance.
Je lui ai répondu : « Mais, on a déjà l’islam au Mali. »
Il a dit : « Non. L’islam est un tout. Tu ne peux pas faire un islam partiel. Par exemple : si tu surprends un voleur, tu dois lui couper la main. C’est écrit dans le Coran. Votre islam est incomplet. »
Nous étions face à face. Il n’y avait personne d’autre. J’ai su qu’il était sincère et j’ai compris qu’il pensait ce qu’il me disait. Oui, il pense ça !
Il est donc devenu islamiste ?
Oui, c’est certain. Comment ? Je ne sais pas. Chez nous, quand on atteint un certain âge, on se tourne vers Dieu. C’est normal. Mais le Touareg ne devient pas salafiste.
C’est à ce moment-là qu’il a décidé de faire le jihad ?
Il va se battre pour ça, jusqu’au bout. « Et les Chrétiens ? » lui ai-je demandé. « Et les animistes ? Tu en feras quoi ? » Il m’a répondu : « Non ! Il faut que le Mali soit un pays musulman. »
Si on en croit les communiqués de l’armée française, il est en train de perdre la guerre…
Ne croyez pas cela ! L’armée française peut récupérer les villes. Ce n’est rien. C’est facile. D’ailleurs, Iyad n’y combat pas ; il s’en retire ; il ne s’enfuit pas !
Mais les Français ne pourront pas éradiquer le salafisme dans les zones désertiques, ouvertes, dans nos montagnes.
Les grottes de l’Adagh (massif) des Iforas sont imprenables. Et il est aidé par Aqmi, qui s’est greffée à Ansar ad-Dine. Les combattants d’Aqmi, depuis vingt ans, ils connaissent bien le Sahara. Pas les Français.
De quel armement Iyad dispose-t-il ? Il est appuyé par les mercenaires touaregs de retour de Libye…
En effet ! Les Touaregs qui ont servi Kadhafi en Libye, après sa chute, sont revenus au Mali, avec un armement très sophistiqué, des missiles, des batteries anti-aériennes… Un armement qu’ils n’ont pas encore utilisé…

Les Touaregs, victimes de ségrégation

Mais qui sont ces gens ?
C’étaient des fils de bergers, peu éduqués, comme moi à l’époque. Ils ont été chassés du Mali par la sècheresse de 1973. Ils sont partis en Libye pour y chercher du travail.
On n’était pas aidés par le gouvernement de Bamako. Parce que les Noirs sont terriblement racistes. Ils méprisent les « peaux claires », les Arabes et les Touaregs. Et la loi, au Mali, ne punit pas ce racisme.
Si les Touaregs se sont si souvent révoltés, ce n’est pas pour l’indépendance ; ça ne les intéresse pas vraiment. C’est parce qu’ils sont victimes d’une ségrégation.
On oublie que, le Mali, au deux tiers, c’est mon désert… C’est le désert où mon peuple meurt de soif chaque année. Chaque année, des gens meurent de soif… C’est le Sahara. S’il y a de vrais Sahariens, c’est nous !
Et que sont-ils devenus, en Libye ?
Ils ont été recrutés par l’armée libyenne. L’armée les a fascinés, en leur donnant un uniforme. C’était le sommet de la réussite, pour eux.
Ils voyaient les militaires maliens, qui entraient dans nos maisons et faisaient ce qu’ils voulaient, comme ce qu’il y avait de mieux socialement. Iyad était avec eux. Kadhafi leur a construit de magnifiques casernes, avec l’eau courante et l’électricité. Ils ont eu des enfants.
Et Kadhafi les a utilisés. Au Liban, en 1982. Au Tchad, pour la Bande d’Aouzou, en 1987. Et Kadhafi leur a promis de les aider pour l’indépendance de l’Azawad. En 1990, ils ont été envoyés au Mali, soutenus par Kadhafi.
Et que s’est-il passé après la mort de Mouammar Kadhafi ?
C’est une armée qui est revenue au Mali ! Pas des individus… Les Touaregs qui sont revenus de Libye ont renforcé le MNLA. Et Bamako a envoyé Iyad pour connaître leurs intentions et négocier avec eux. Mais ils ont accusé Iyad de traîtrise, eux, qu’Iyad avait formés ! Ils ont dit qu’il avait trahi la cause indépendantiste, en acceptant le Pacte national. Il s’est senti humilié…
C’est alors qu’il crée Ansar ad-Dine ?
Oui, parce qu’il comprend que, s’il ne réagit pas tout de suite, il sera mort politiquement. Il va emmener avec lui beaucoup de gens du MNLA.
Etait-ce dans ses intentions de lancer une insurrection ?
Oui, mais l’arrivée des « Libyens » a précipité son projet. Il voulait faire la guerre. Mais plus tard.
Mais, s’il voulait rester le chef, il devait lancer le mouvement avant que les « Libyens » le fassent avec le MNLA. La plupart l’ont suivi. Mais d’autres, non.
Mais le MNLA a quand même accepté de se battre à ses côtés. Iyad a complété son armée avec des combattants d’Aqmi, du Mijao et de Boko Haram (mouvement islamiste du Nigeria). En janvier 2012, il a attaqué l’armée malienne…

« Il n’y aura pas de fin »

Comment voyez-vous la fin du conflit ?
Il n’y aura pas de fin. Il y a quelques jours, une partie d’Ansar ad-Dine a fait sécession. Ils ont créé le Mouvement islamique de l’Azawad. Ils ont demandé aux Français de négocier, parce qu’ils ont peur de la Communauté internationale : ils sont conscients qu’ils sont trop faibles pour faire face. Mais Iyad se bat pour son Dieu ; il ne cèdera pas.
Mais ceux qui le suivent se battent pour autre chose. Les Français ont repris Gao : l’armée française a laissé la population lyncher des Touaregs. C’est toute l’histoire de mon peuple : les démocraties africaines nous oppriment.
Le peuple touareg est un peuple particulier, dont la vie ne ressemble à celle d’aucun autre peuple. Nous avons choisi de vivre dans le désert, dans les grands espaces, pour être libres. Nous avons renoncé à tout pour être libres.
Mais les démocraties africaines ont été mal coupées par leur tailleur. On a importé des modèles qui ne nous conviennent pas. Notre robe démocratique est mal coupée. Elle nous empêche d’être libres. Notre indépendance, nous ne l’aurons jamais. Le monde entier est contre cela. Mais que nous ayons au moins notre intégration !
Je suis malien ! Et, pourtant, pour les Maliens, je suis un étranger ! Voyez ce qui se passe aujourd’hui : les Touaregs qui fuient les bombardements français, ils ne se réfugient pas au sud du pays, non ! Ils vont dans des camps de réfugiés au Burkina Faso, au Niger, en Mauritanie…
Mais laissera-t-on ces gens revenir au Mali ? Et l’armée malienne suit la conquête française et nettoie les villes… Les Touaregs ont peur et s’en vont. C’est comme ça que la France veut régler la question touarègue ? On est à la limite de l’épuration ethnique !
Cela veut-il dire que la rébellion va perdurer ?
Bien sûr qu’elle va perdurer ! C’est maintenant que la guerre va commencer ! Dans nos montagnes ! A Kidal ! Ce sera comme en Afghanistan… Si les Touaregs cèdent maintenant, c’est fini pour nous.
http://www.rue89.com/2013/02/01/nord-mali-cest-maintenant-que-la-guerre-va-commencer-239184

RFI: France : François Hollande sera au Mali samedi avec Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian (Elysée)



Urgent:France : François Hollande sera au Mali samedi avec Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian (Elysée)

Kidal, le centre de toutes les attentions au Mali


MALI - 
Article publié le : jeudi 31 janvier 2013 - Dernière modification le : vendredi 01 février 2013


Combattants d'Ansar Dine dans la région de Kidal, en août 2012.
Combattants d'Ansar Dine dans la région de Kidal, en août 2012.
AFP PHOTO / ROMARIC OLLO HIEN

Par RFI
Kidal est la dernière grande ville du Nord encore aux mains de groupes armés, le MNLA et le MIA. Mais la situation est particulière. La France, dont les troupes contrôlent l'aéroport, veut privilégier la négociation avec ceux qui disent rejeter le terrorisme. En attendant, l’état-major français a fait état, ce jeudi 31 janvier, de « frappes assez importantes » dans la région d’Aguelhok, au nord de la cité. Un secteur où se seraient réfugiés les jihadistes.

C'est dans les montagnes au nord de Kidal - dans le massif des Ifoghas - que s'est repliée une partie des jihadistes armés.

C’est aussi dans cette zone que se trouvent « probablement les otages » français retenus par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), affirme le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
L'état-major français a par ailleurs annoncé qu'il y avait eu des frappes aériennes « assez importantes » ces derniers jours sur des sites des groupes jihadistes, à une centaine de kilomètres au nord de Kidal, plus précisément dans la région d'Aguelhok.
Joint par RFI, le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major, précise que les objectifs visés étaient « des dépôts logistiques et des centres d’entraînement ».

Thierry Burkhard
Porte-parole de l’état-major français
On a conduit une opération avec des forces spéciales pour s’assurer du contrôle de l’aéroport de Kidal.
 
31/01/2013 par Christine Muratet
La particularité de Kidal, c'est aussi que les forces françaises ne sont pas accompagnées par les soldats maliens, contrairement à l'offensive sur Gao et celle de Tombouctou.
Des soldats tchadiens doivent participer à la sécurisation de la zone, mais l'armée malienne a été tenue à l'écart, comme le souhaitait le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). Ce dernier ne veut voir ni soldats maliens, ni soldats ouest-africains dans son fief, ce qui d’ailleurs a suscité des interrogations à Bamako, voire de l'agacement pour certains.

Cependant, la hiérarchie militaire malienne veut éviter toute provocation, toute tension avec les Touaregs de Kidal, en attendant d'éventuelles négociations.
Sur RFI, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a affirmé que « le seul groupe avec lequel des négociations peuvent être envisagées est certainement le MNLA, à condition qu'il renonce à toutes ses prétentions territoriales ».
Vers le Nord, sanctuaire des mouvements terroristes
Cela fait maintenant trois semaines que les forces françaises opèrent au Mali. La poussée des troupes extrémistes vers le Sud a été stoppée avec l’armée malienne. Après avoir repris les villes du centre du Mali, les Français sont donc maintenant dans le nord du pays. Après la prise de l’aéroport par les forces spéciales, des avions gros-porteurs se sont posés sur la piste. Des hélicoptères ont aussi été utilisés et un détachement est venu de Gao.
On sent bien que nous allons assister, dans les semaines qui viennent, à un glissement du dispositif de pointe des Français. « A présent, nous sommes entrés dans la phase de reconquête : des îles dans un océan de sable », confiait ce jeudi après-midi à RFI un haut gradé de l’armée française, évoquant notamment les localités de Tessalit et d’Aguelhok.
Le deuxième volet de cette opération française, c’est effectivement la lutte contre les mouvements terroristes, à savoir l’opération Sabre, qui a été lancée il y a quelques temps. On peut penser, à présent, que les éléments islamistes - les plus déterminés - qui ont été chassés des villes vont rejoindre leurs zones sanctuaires. Identifiées depuis longtemps, ces zones englobent les caches de la forêt de Ouagadou, au Nord-Ouest. Ou encore les grottes du massif des Ifhogas, au nord-est du Mali.

Dans l’idéal, les Français verraient bien les forces africaines et la force internationale au Mali (Misma) les remplacer, dans le centre du pays, pour pouvoir se consacrer pleinement à la lutte contre le terrorisme, au Nord.
Vu l’immensité de la zone, ils auront besoin, en tout cas, d’importants moyens de renseignement comme par exemple des drones. « Les Américains nous laissent utiliser les leurs librement, mais bien sûr, ils voient ce que nous cherchons », a indiqué une source militaire à RFI.
En ce moment, l’armée française dispose, en permanence et quotidiennement, d’un moyen d’écoute et de reconnaissance au-dessus du Mali, ce qui est peu et qui suppose, par conséquent, de bien choisir la zone vers laquelle pointer ce capteur pour obtenir des renseignements pertinents.

OPÉRATION SERVAL : PREMIER BILAN
Serval était un pari risqué, de l'aveu d'une source militaire de haut rang. « Dans les premières semaines, pour pouvoir intervenir au plus vite, nous avons côtoyé les limites des règles de sécurité. Maintenant, nous devons consolidé notre dispositif », ajoute cette même source.
Après avoir stoppé la poussée islamiste et libéré avec l'armée malienne les grandes villes du centre, les militaires français vont se réorganiser. A Bamako, comme sur d'autres bases, les conditions de vie étaient jusqu'alors plutôt rustiques. Hangars chauffés à blanc par la soleil, progression interminable dans des zones de brousse, les hommes et les matériels ont été mis à rude épreuve. « Nous ne sommes pas venus avec une logistique complète, mais nous sommes arrivés si vite qu'il fallait choisir. Aujourd'hui, la maintenance reste un point de préoccupation », souligne cette source.
Pour les troupes, la relève pourrait venir de la Misma, la force africaine qui se déploie dans le pays. Pour être crédible, il va lui falloir être autonome. Les Togolais, les Burkinabè, les Nigérians ont commencé à arriver. Mais il ne faudrait pas que le soufflé retombe, indique-t-on à Paris. L'armée française ne pourra pas être partout à la fois.
D'autant plus que les opérations continuent. Dans le nord, les principales missions sont la reconquête des villes après Kidal et la lutte antiterroriste. Une affaire qui s'annonce être de longue haleine. « Regardez, pour éliminer Ben Laden, les Américains ont mis dix ans », conclut notre interlocuteur.

jeudi 31 janvier 2013

INTALLA AG ATTAHER2

AFP du 31/01/2013 : L'ex-président burundais Buyoya nommé chef de la force africaine au Mali (UA)


Buyoya :Affaires où il est cité Wikipedia

Pierre Buyoya est soupçonné d'être parmi les responsables de l'assassinat de Melchior Ndadaye, et de ses ministres le 21 octobre 1993.
En décembre 2006, le journal catholique sud-africain "The Southern Cross" met Buyoya en cause dans l'assassinat "planifié d'en haut" de Mgr Michael Courtney, nonce apostolique au Burundi le 29 décembre 2003.
Et même si le Major Pierre BUYOYA reste internationalement apprécié et sollicité, il est aussi cité comme commanditaire dans l'assassinat de l'ancien représentant de l'OMS au BURUNDI, l'ivoirien KASSI MALAN, un dossier suspendu suite à la force financière de l'ancien Président. Mais jusqu'à présent aucune charge dans toutes les affaires où il est cité n'a été retenue contre lui.

AFP du 31/01/2013 : L'ex-président burundais Buyoya nommé chef de la force africaine au Mali
(UA)

ADDIS ABEBA, 31 jan 2013 (AFP) - L'ex-président burundais Pierre Buyoya, haut représentant de l'Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel, a été nommé chef de la Misma, la force africaine en cours de déploiement au Mali, en plus de ses actuelles fonctions, a annoncé l'UA jeudi.
"La présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a nommé
(...) le Haut représentant de l'UA pour le Mali et le Sahel, l'ancien président Pierre Buyoya du Burundi, comme son représentant spécial et chef de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma)", indique l'UA dans un communiqué.
L'UA a précisé à l'AFP que cette nouvelle mission à la tête de la Misma s'ajoutait à ses fonctions actuelles.
Cette nomination intervient au lendemain d'une conférence des donateurs organisée à Addis Abeba pour réunir des fonds destinés à accélérer le déploiement de la Misma et à la restructuration de l'armée malienne, mise en déroute par des groupes islamistes armés qui avaient conquis entre mi-2012 et ces derniers jours la moitié du nord du pays.
Le manque de ressources financières et logistiques handicapent sérieusement le déploiement de la Misma, que la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) tente depuis plusieurs mois de mettre sur pied pour épauler les forces maliennes.
Cette force, désormais élargie à d'autres contingents africains et commandée sur le terrain par un général nigérian, doit à terme, au côté de l'armée malienne, prendre le relais des forces françaises, envoyées d'urgence mi-janvier pour repousser une offensive des islamistes qui progressaient en direction de Bamako.
L'armée française a depuis repris le contrôle de la quasi-totalité du nord du Mali et s'apprêtait jeudi à sécuriser Kidal, dernière grande ville de la région sous contrôle islamiste, dont elle contrôlait l'aéroport.

Interview with Alghabass Ag Intalla, head of the Islamic Movement of Azawad (MIA)


January 31, 2013
The heir apparent to the most powerful Touareg tribe in northern Mali speaks...
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Alghabass Ag Intalla, leader of the MIA
Alghabass Ag Intalla, leader of the MIA
I connducted this interview with Alghabass Ag Intallah over the phone late last Monday night, as he was preparing to bed down in a desert camp somewhere near Kidal. He sounded tired but quite relaxed. He gave his answers in a good though heavily accented French, which he spoke quietly without any great emphasis. He had contacted me the day before through a Touareg friend, who said that Alghabass wanted to give an interview to explain the platform of his new political movement. As he is undoubtedly one of the most important players in the drama that is current unfolding in the far north east of Mali, which involves various factions of the Touareg community, the French army, Chadian soldiers, Mali and the wider international community, who are waiting at a distance with baited breath to see what happens, an opportunity to interview him was one that I couldn’t possibly refuse.
First a bit of background: Alghabass Ag Intalla is the leader of the new and supposedly moderate Touareg Islamist movement, the Islamic Movement of Azawad (MIA in French). He’s the son of the hereditary chief of the Ifoghas, the dominant ‘noble’ Touareg tribe in the far north east of Mali. The Ifoghas have ruled the vast Adagh region, whose capital is Kidal,  since the arrival of the French in the early 1900s. They have also taken a leading role in all the Touareg rebellions since 1962.  In late 2011, Alghabass was nominated heir apparent to the position of amenokal or chief of the Ifoghas. When the Touareg rebellion broke out in January 2012, his father Intalla Ag Attaher took a decidedly moderate and anti-Islamist stance, disowning the belligerent and radical Salafist Touareg rebel leader Iyad Ag Ghali, who belongs to a lesser branch of the Ifoghas clan. 
Initially, Alghabass claimed allegiance to the secular Touareg nationalist movement, the MNLA. But sometime in February 2012, in slightly mysterious circumstances, Alghabass joined Ansar ud-Dine, becoming political chief under Iyad Ag Ghali.  Below he claims that he made this move because Ansar ud-Dine were more powerful and better organised. Others have speculated however that he joined Iyad hardline movement in order to keep a firm eye on the most famous Touareg rebel leader in history and make sure that Iyad didn’t lead the Ifoghas and the wider Adagh Touareg community to catastrophe. However, in a dramatic turn of events, Alghabass split from Iyad on January 24th and formed his own movement, the MIA.  The word is that his aging and infirm father prevailed on him to see reason and split away from Iyad. If you read on, you’ll see that Alghabass has a different story. With many Ansar ud-Dine soldiers joining his ranks, he is now one of the most powerful leaders in Kidal.  The future peace and prosperity of northern Mali will depend significantly on him and on what he decides in the coming weeks. 
Please don’t confuse this article with a piece of commentary or analysis. I’m simply transmitting what Alghabass told me and I don’t necessarily endorse any of his views.  I leave to you to judge whether his is right or wrong.  Here’s the interview:
Andy Morgan:  How’s it going?
Alghabass Ag Intallah:  Very well, thanks, hamdullilah.
AM:  Great, so I’ll start. Can you describe the current situation in Kidal?
AAI:  Well, in Kidal, it’s ok. Kidal is still ok. Today the MNLA have come to join us. So a lot has happened. We’ve created a new movement called MIA…Movement Islamique de l’Azawad. We’ve split completely from Iyad and other groups, who aren’t on the same path as us.
AM:  And can I ask why you decided to split from Iyad?
AAI:  Because we don’t have the same goals. The situation we’re living through is that we have our own territory, we have our cause, which we are all defending. We have a dialogue with the rest of the world. We discuss. We negotiate with the Malian state of course.
AM:  With Mali did you say?
AAI:  Yes, yes. We’re ready to talk to Mali. We were ready right from the start. That’s our strategy. And we saw that not everyone agreed with us. So we’ve declared our own autonomous group, which is separate from all the other groups.
AM:  But at the start of the rebellion in January 2012, you were still with the MNLA at that time.
AAI:  Yes, right at the start we were with the MNLA. But afterwards we joined Ansar ud-Dine. We thought that this was how we could defend religion in our society and at the same time defend our territory. And protect our entire culture, right here. I found that Ansar ud-Dine were fairly strong compared to the MNLA, in their actions against the enemy. So, we preferred to go with Ansar ud-Dine. But after that, we saw that Iyad went too far, one might say. We had it out with him the other day and we said, really, we want to talk with the rest of the world.
AM:  So at what point did relations with Iyad begin to get difficult?
AAI:  Yes, that’s it. So we created our own group. It’s over. We’ve totally split from Iyad.
AM:  Yes, but I’m asking when did relations with Iyad become a bit difficult. When did you think it was the moment to separate? What was the final straw?
AAI:  It was really the moment when he declared that he wanted to break off negotiations with the others. Because the position that we had agreed on together, was to accept the negotiations and to accept that we have our limits. To accept that we demarcate ourselves clearly from the terrorist groups. Those were our positions. Little by little, we felt we were going in a direction without a clear end in sight, so we just stopped.
AM:  Is there any relationship between Iyad and the Algerian government?
AAI:  I don’t think so. Unless it’s the same old relationship in which Algeria always wants to save us from AQMI. I don’t know if that’s what it is. But it’s not a relationship that forces him to do anything. I don’t think so.
AM:  Do you think Algeria is a friend of the Tamashek people? Or does Algeria act against the interests of the Tamashek?
AAI:  Algeria is like all the neighboring countries who have Touareg populations within their borders. They think that if the Malian Touareg take a bit of a strong position it will oblige the Touareg of Algeria, or Libya, or Niger to do the same. So that’s the problem of the neighbouring countries. That’s why Niger is so keen on the ECOWAS military intervention.
AM:  So do you think that Algeria during this rebellion, during the last year, has in fact hindered the evolution and success of the uprising of the Tamashek. Do you think they’ve been working against it?
AAI:  You know, if we talk with Algeria they’ll say that they’re our friends, they’re our brothers, they’re this and that. But in their actions, especially over the past year, they closed their borders to our families, to our old people, to our refugees who sought shelter on Algerian territory. Really it signals that they don’t care much about the Tamashek people.
AM:  I know that Touareg music, guitar music, assouf etc, is like Ambassador for Tamashek people all over the world. It spreads awareness of the culture as well as the problems of the Tamashek, to many many people. But it seems that Ansar ud-Dine want to ban this music. They don’t want it to exist. They want all music to have a very religious character etc. Was that what you wanted also?
AAI:  I think that music, if it’s done with proper standards, nobody can be against it. But it’s when it becomes a problem, a bordello, excuse the expression, no one who respects their world or their religion can accept that kind of music.
AM:  So you don’t have anything against the music of Tinariwen, for example, or bands like Tamikrest or Terakaft?
AAI:  Well, if music really doesn’t stray outside the proper standards, then it isn’t a problem at all. As you said it’s an ambassador that helps to make the Touareg people better known. It’s a mission that music has been engaged in since the first uprising, since the 1980s through to the rebellion of the 1990s. Right up until now, music has a role to play through to the present day, in the movement, in the uprising of the Touareg people.
AM:  So why did Iyad attack Konna two weeks ago, an attack that lead to the intervention of France?
AAI:  Well, I don’t know. The army in Konna and then Diabaly haven’t stopped harassing nomads who are innocent. They’ve never stopped pillaging innocent people in those various communities, Touareg communities.
AM:  So that was the reason why Iyad attacked and pushed south?
AAI:  That’s the explanation that we have but, well, I don’t know the deeper reasons behind it.
AM:  You don’t know the deeper background?
AAI:  That’s the explanation we have. We know that there were nomads who were killed, several times. It’s the soldiers who killed them. It’s even carrying on now, after the attack.
AM:  But we’re trying to understand why Iyad provoked the counter-attack, and the result is that France has come into the conflict and now what you might called the Islamic revolution, with Ansar ud-Dine, has lost a lot of ground thanks to that. So that’s what I’m trying to understand.
AAI:  We don’t really know the reasons, but according to the explications, that’s what it was. The soldiers are killing innocent civilians every day, so they’re obliged to react in some way, as they were close to that zone.
AM:  But don’t you personally regret that this attack has provoked France into coming in and the result is that Gao is in the hands of the Malian army, Timbuktu as well and probably they’ll come to you, to Kidal, very soon, no?
AAI: Well, perhaps. We don’t know. But there’s no problem. We don’t know why it has provoked the French. We can always say that France left us as colonizers and handed us over to the Bambara. And now that we’re rising up a bit against the colonisation of the Bambara they’re going to tell us to shut up, under Bambara colonisation.
AM: And are you trying to come to some kind of agreement with the French, so that they don’t come and bomb Kidal for example?
AAI: Yes, we’re trying. No problem. If there’s a possibility of doing it, then why not?
AM: To make an agreement you mean.
AAI: Yes, that’s right. With our brothers in the MNLA who arrived in Kidal today. It’s true that we’re all facing in the same direction together.
AM: And can you explain what that direction is? What’s your strategy now? What are your hopes?
AAI: We’re trying to talk to the whole world to say that we have cause that the world knows. It’s nothing to do with the extremism or terrorism which has evolved in our community. It’s a Touareg cause which everybody knows about. The Touareg people and the Arabs who are with us, nobody can say that they don’t know that cause. It’s lasted for years, from colonial times and independence right up until now.
AM: Yes, but now the French army are there, the Malian army too. They’ll probably come in your direction, slowly or very quickly, toward the Adagh and Kidal and those towns, so what will your position be in order to avoid a massacre? How are you thinking of negotiating an agreement? Because it’s urgent isn’t it?
AAI: Yes of course, it’s urgent. But we are negotiating, we are talking with the others. We’re contacting the ECOWAS and Burkinabé mediators. So perhaps its their forces who will come to meet us.
AM: And will those meetings happen in Ouagadougou or Kidal or where?
AAI: I don’t know. Wherever they want. It’s no problem.
AM: So they can come to Kidal to meet you. They’ll be welcome.
AAI: Yes, they’re welcome in Kidal.
AM: And is your vision of the future with Mali still one of total independence? Or is more a kind of autonomy, or a federal position? What’s your vision of the future of Azawad?
AAI: I think, as a start, we need to have a broad autonomy for Azawad, a large autonomy, like that of the Kurds in Iraq or another model.
AM: And are you totally ready to share power with the other ethnic groups of Azawad, like the Songhai, the Arabs…
AAI: Absolutely. We’re together with the Arabs, because they’re pillaging and attacking Arabs.
AM: And what’s your relationship with the MNLA right now? The MNLA have often said things that are opposed to Ansar ud-Dine. That’s to say, that in the past they clearly stated they weren’t with Iyad. They didn’t agree with an Islamic republic. Rather they demanded something secular etc. So how can you reconcile your outlook with the MNLA?
AAI: You know, the problem with the MNLA is that they have a lot of spokespersons. And each of them has their own vision of things. Their vision isn’t very coordinated. But now, in general, we agree with the MNLA on a lot of things. Today, we’re not Ansar ud-Dine, we’re the Islamic Movement of Azawad. So we’re not talking in the name of Ansar ud-Dine today, we’re talking under that name, the MIA.
AM: I understand but if the MNLA’s bottom line was a secular republic in which everyone can choose their own religion and practice it freely, could you accept that or would it be acceptable?
AAI: Well the MNLA has just arrived here, we’ve just met. It’s just today that we met the MNLA around a fire. We’ll be discussing these issues and inshallah we’ll understand each other. Because we’re living the same reality.
AM: Has Bilal Ag Acherif [Secretary General of the MNLA - Ed] come to lead the discussions?
AAI: They’re all there, almost. There’s Mohammed Ag Najm, there’s Hassan Fagaga, there are all those people in Kidal. Bilal is also coming in the next few days.
AM: But you don’t think that religion will separate you…that’s say, you don’t think they’ll take a secular position and you’ll insist on an Islamic Republic. You have a hope that you’ll be able to get over that difference.
AAI: We don’t think that anybody can say that they’re against Islam in their way of seeing religion, in front of that group of people. Nobody wants to say that. If someone wants to live that somewhere, then its his affair. But anybody who speaks here, on this territory, cannot say that they’re against Islam.
AM: Yes, but it’s not a question of being against Islam. Of course, you’re all Muslims. It’s just leaving people to approach Islam in their own way, according to their habits.
AAI: Well, perhaps that won’t be out of the question. It’s never been out of the question in the area that we control.
AM: Except that what we heard in Gao and Timbuktu etc, people didn’t have that freedom. Because all the people in Gao and Timbuktu were already Muslims. They were just Muslims in a way that AQMI and MUJAO didn’t like. Was that the situation?
AAI: You know, regarding Gao and Timbuktu, I don’t know much about what went on there. I saw certain things on TV quite often, and the amputations. But that’s another group. You have to judge them in another way.
AM: Why did it take so long to separate from Iyad, if you didn’t agree with him on so many things. Why did it take months and months to separate from him?
AAI: All things must end. Everybody knows that.
AM: Yes, but you were together for at least ten months. Was it the arrival of the French that made you decide not to carry on fighting with him?
AAI: No…the French…the French. Even if we had decided to wage war against France, we could have stayed with him, that’s no problem. But there are many causes that created this split. I can’t say everything right now, straightaway. But there were many.
AM: There are many things which you disagreed on?
AAI: Yes, many many things.
AM: And I also wanted to ask, there were moments when your father Intalla made certain statements against Iyad, against terrorism. He more or less gave his support, at least in the beginning, to the MNLA. So it seems to me, coming from outside, that at a certain point you opposed the will of your father. Was that true or have I misunderstood something?
AAI: Well, all of that is between him and Iyad. I never got involved in that way. And that’s one of the things that I can’t really say out loud one to one. That’s one of the conditions that they created, you see. So I’m uncomfortable talking about that on the phone.
AM: Right now, how much support is there for Iyad and Ansar ud-Dine?
AAI: I’m not sure. There are many officers and important figures who were in Ansar ud-Dine but who have come to our side now. I think about 80% of Ansar ud-Dine has come to us.
AM: So Iyad is very isolated now. We’ve read in the press that he’s tried to flee to Mauritania. Do you know anything about that?
AAI: No, I don’t know. I can’t confirm it.
AM: So can you explain the aims and objectives of the MIA.
AAI: It’s still just to revive and strengthen Touareg culture in this region, Touareg and Arab who are all here together. And almost, if it wasn’t for the question of Islam, it’s almost the same platform as that of the MNLA.
AM: And are there Arabs in MIA.
AAI: Absolutely, just as they are in the MNLA. Arabs and Touareg.
AM: Are you prepared to hold peace talks to stop the fighting?
AAI: Our first communiqué said just that. It was an appeal for peace, an appeal for negotiation, an appeal to open a dialogue.
AM: And in your opinion do people in the north, around you, are they tired of war and conflict? Does the population want peace?
AAI: Absolutely, absolutely. What we’re demanding answers the needs of the population in our zone.
AM: And are you aware of the situation of the refugees over the borders. Do you hope they come back as quickly as possible?
AAI: Absolutely, absolutely. Yes, because it’s precisely they who are our priority today. The refugees who are scattered everywhere, who aren’t very well received in the various neighbouring countries. They’re not welcome in Mauritania, they’re not welcome in Niger, they’re not welcome in Burkina, they’re not welcome in Algeria, they’re not welcome anywhere. They’re crying every night and every day to come home.
AM: And over the last ten months when all those people had to leave their home, leave their animals etc, did you often think of them and their suffering?
AAI: Absolutely, that’s our main problem, our main worry, this population who are in a bad way everywhere.
AM: It’s your priority.
AAI: Yes, that’s our priority.
AM: So now, between the MNLA, Ansar ud-Dine, MIA and I think there also people from AQMI and MUJAO who have come, they say they’re in the Tegharghar and all that. Between you all, who is the most powerful in military terms?
AAI: Well, you can’t know straightaway but I know that if we make an agreement together, ourselves and the MNLA, that will create the most powerful group.
AM: And if a condition of France and Mali is that you help to chase out the terrorists, who kidnap etc, would agree to do it? For example, to rid the territory of people who are trafficking drugs, for example, or kidnap and those kinds of activity. You’re ready to chase them out?
AAI: Well, for the narco-traffickers, we’ve already taken action against it. We’ve mounted patrols in recent times, even on the day that Konna was attacked. But as for terrorism, that has to be managed by an international body. It’s no us who can deal with it. It will create an internal war which will never end.
AM:  So it will create internal tensions that can last and last and do a lot of harm. That’s what you’re saying?
AAI:  Absolutely. We don’t even want to get involved in all that.
AM:  But in what way? Is it too dangerous for your relationships with certain Arab communities for example? Or people coming from Algeria? I’m trying to understand your problem in relation to all that.
AII:  No, it’s just that if you create an internal problem like that, it’ll never end. People who know where you sleep at night, where your animals are kept, they know where you live. It’s not good to create a conflict with those people. I think that you can manage terrorism on an international level. But you can’t oppose it on your own.
AM:  So one last thing: I’m giving you an open mic to address everyone over here in the UK and elsewhere. So there, Alghabass, you can say what you would like. Go ahead…
AII:  OK. So, hello everyone. I thank you for giving me the chance of transmitting this message. We’ve created our own Islamic Movement of Azawad, to say that we’ve completely broken away from Iyad, and finished with him. We’ve created this movement to answer the call of our friends all over the place, and of our people too, to help the cause that the MNLA is fighting for on the ground. So the appeal that we make to the world is for the world to see the suffering of the Touareg everywhere. Those who have left their families and their homes and been scattered here, there and everywhere, to Mauritania, to Algeria, to Burkina and in Niger. And where they were now they’re really not welcome, they’re suffering everywhere. We see old people, we see young children who are crying for their country. And recently it’s the French bombing which has forced people to leave their homes. Many have already been displaced, because, since ten months, there have been plenty of dangers, so that’s why they’ve been taking refugee in every direction, right up until the French bombing. So they’ve been forced to leave. Even those out in the bush have left, because they hear planes circling over their heads and they don’t know if the French will make mistakes, just as the Malian army did in Konna and before.
So thank you. That’s my message.
Interviewed by Andy Morgan (c) 2013
http://www.andymorganwrites.com/interview-with-alghabass-ag-intalla-head-of-the-islamic-movement-of-azawad-mia/

Brigitte Bordage Said Tuareg Executions committed by Mali's army and its militia 2012-2013 Execution of 16 person in Diabli Executions 52 person in Diabli Execution of 3 students shot dead in Konna Execution of an old man and his son shot dead in Kona Execution of 30 person in Diabli and Konna Burning with oil of a family of 7person near Timbuktu mais non ! l'armée française a dit qu'il n'y avait pas d'exactions .....


Said Tuareg
Executions committed by Mali's army and its militia 2012-2013

Execution of 16 person in Diabli
Executions 52 person in Diabli
Execution of 3 students shot dead in Konna
Execution of an old man and his son shot dead in Kona
Execution of 30 person in Diabli and Konna
Burning with oil of a family of 7person near Timbuktu

mais non ! l'armée française a dit qu'il n'y avait pas d'exactions .....

Mort de plusieurs soldats maliens dans l'explosion d'une mine entre Gossi et Hombori


MALI - 
Article publié le : jeudi 31 janvier 2013 - Dernière modification le : jeudi 31 janvier 2013


Des soldats maliens à Gao, le 27 janvier 2013.
Des soldats maliens à Gao, le 27 janvier 2013.
REUTERS/Adama Diarra

Par RFI
Selon des sources militaires maliennes, quatre soldats maliens sont morts, dans la nuit de mercredi à jeudi 31 janvier, dans l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule, entre Gossi et Hombori, au nord du Mali. L’état-major français a, pour sa part, fait état ce jeudi de « frappes assez importantes » dans la région d’Aguelhok, au nord de Kidal.

Les quatre militaires décédés venaient de Gao pour aller assister un détachement resté en panne sur la route. Deux d’entre eux sont morts après l’explosion de la mine. Le deux autres ont succombé lors de l’évacuation des blessés. Des sources militaires maliennes contactées par RFI affirment, par ailleurs, qu’il y a eu cinq blessés.
La localité d’Hombori, située entre Mopti et Gao, à 920 km au nord-est de Bamako, a été reprise sans combat le 25 janvier par une colonne de soldats français et maliens.
Kidal au cœur de la seconde phase des opérations militaires

C'est là que cela se passe désormais. C'est dans les montagnes au nord de cette ville - dans le massif des Ifoghas - que s'est repliée une partie des jihadistes armés.
Et c'est dans cette zone également que se trouvent « probablement les otages » français retenus par al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), affirme le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.
L'état-major français a d'ailleurs annoncé qu'il y avait eu des frappes aériennes « assez importantes » ces derniers jours sur des sites des groupes jihadistes, à une centaine de kilomètres au nord de Kidal, plus précisément dans la région d'Aguelhok.
Joint par RFI, le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major précise que les objectifs visés étaient « des dépôts logistiques et des centres d’entraînement ».

Thierry Burkhard
Porte-parole de l’état-major français
On a conduit une opération avec des forces spéciales pour s’assurer du contrôle de l’aéroport de Kidal.
 
31/01/2013 par Christine Muratet
La particularité de Kidal, c'est aussi que les forces françaises ne sont pas accompagnées par les soldats maliens, contrairement à l'offensive de Gao et celle de Tombouctou. Des soldats tchadiens doivent participer à la sécurisation de la zone, mais l'armée malienne a été tenue à l'écart, comme le souhaitait le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA).

Ce dernier ne veut voir ni soldats maliens, ni soldats ouest-africains dans son fief, ce qui a d’ailleurs suscité des interrogations à Bamako, voire de l'agacement pour certains.
Cependant, la hiérarchie militaire malienne veut éviter toute provocation, toute tension avec les Touaregs de Kidal, en attendant d'éventuelles négociations. Sur RFI, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a affirmé que « le seul groupe avec lequel des négociations peuvent être envisagées est certainement le MNLA, à condition qu'il renonce à toutes ses prétentions territoriales ».

TINARIWEN les rebellions 2013