vendredi 20 avril 2012


20-04-2012
19:47
Envoi de troupes ivoiriennes au Mali : 1000 soldats grognent contre Ouattara
Où sont passés les dozos maliens qui sont venus combattre en Côte d’Ivoire pendant la crise poste-électorale aux côtés des milices pro- Ouattara pour que l’on fasse appel à des militaires ivoiriens pour aller combattre au Mali ? C’est la question qui se pose au moment où 1000 soldats ivoiriens composés essentiellement des ex-Fds s’apprêtent à aller affronter les rebelles touareg dans le nord du Mali.

Selon des sources militaires, le chef d’Etat-major, le général Soumaïla Bakayoko, et ses collaborateurs n’ont consulté aucun combattant avant de dresser la liste des 1000 soldats qui iront sur le front malien. «Tout ce que nous savons, c’est que chaque militaire recevra 50 000 fcfa par jour. Soit 1 500 000 fcfa par mois, chacun.

Ce qui fera 1, 5 milliard fcfa par mois pour l’ensemble des combattants», soutient, sous le sceau de l’anonymat, un soldat figurant sur la liste. Mais que gagne la famille du soldat au cas où celui-ci tomberait sur le champ de bataille ?

«Rien n’a été dit sur ce chapitre important. Nous ne sommes pas du tout contents. Vu tout cela, nous ne sommes pas motivés à y aller», précise notre source.

De nombreux ex-Fds perçoivent cette expédition malienne comme une «punition». Visant à leur faire payer, le fait d’avoir défendu la République sous le Président Laurent Gbagbo. A preuve, selon toujours des sources militaires, les ex-Fds sont plus nombreux au sein du contingent qui ira au Mali que les ex-rebelles pro-Ouattara devenus Frci. «Il y a visiblement un complot contre nous», précise ce soldat, ex-Fds.

Avant d’ajouter : «On ne peut pas comprendre que les ex-rebelles et les dozos qui disent avoir gagné la guerre contre nous soient en nombre restreint au sein du contingent devant se rendre au Mali».

Au-delà de ce qui précède, comment des soldats (ex-rebelles et ex-Fds) qui se regardent en chiens de faïence peuvent-ils combattre côte-à-côte dans le désert ? Cette question mérite d’être posée d’autant que la division au sein de l’armée ivoirienne est profonde depuis avril 2011.

Koukougnon Zabril.
http://actu.orange.fr/revue/actualite/insurrection-nationale-299225/
Alexandre ADLER :MNLA  vs Mali
Europe 1


Insurrection nationale par Europe1fr

Photo taghlit 0ct.11 aaz (81) 

Le Mali a toujours méprisé les Touaregs et les arabes. Nous avons beaucoup d’exemples qui le prouvent. Ces derniers doivent faire la même chose.

Lorsqu’éclata la première rébellion dans l’Adagh en 1963, des témoins raconteront les massacres des civils, les rafles dans les campements et les villages, les viols, les exécutions sommaires des hommes, devant leur famille qui était priée d’applaudir.Celui qui refusa d’applaudir, lorsque son père, sa mère, sa sœur ou son frère est tué par l’armée, sera à son tour tué. Beaucoup des personnes ont été enterrées vivantes avant même de rendre l’âme. C’est vraiment horrible et inhumain la façon dont les militaires maliens ont tués nos parents en 1963. L’international groupe Tinariwen en a consacré une chanson aux massacres des civils touaregs en 1963. Le père d’Ibrahim Ag Alhabib dit Abraybone leader du groupe fut tué en ce moment dans l’oued de Tessalit. Beaucoup de femmes ont été obligées de se marier de force à des militaires, gars à celles qui refuseront. Les puits furent empoisonnées et la région située entre Kidal et la frontière algérienne décrétée zone interdite : toute personne prise dans cette zone était présumée rebelle et tirée à vue, ainsi que le bétail…

 

Voici l’extrait de quelques témoignages recueillis en touareg par Hawad en février 1995 au camp de réfugiés maures et touaregs de Luta, au Burkina Faso. Les trois interlocuteurs, deux hommes et une femme, sont des Kounta originaires de l'Azawad, dont les clans étaient intégrés au pôle politique des Touaregs de l'Ouest (Tademekat). Ces personnes avaient émigré depuis les dernières sécheresses dans des villes du Sud, à Mopti et à Hombori, vivant de petits commerces ambulants. 

Attaher Ould Atta : « On est parti avec mon fils. Ils nous ont poussés jusqu'à arriver devant leur chef, qui était le chef de l'armée du Mali de cette région, assis dans la cabine d'une voiture où était arrimée une mitraillette. Il m'a dit : "Toi et ton fils, vite, en voiture." On est monté dans la voiture mon fils et moi, mais au même moment, mon épouse (tamghart) leur a dit : "Qu'est-ce que c'est cette histoire, mon fils et mon mari, que vous ont-ils fait pour que vous les embarquiez ?"
Alors, ils ont déchargé leur lourde mitraillette sur ma femme devant moi, je l'ai vue tomber sur ses entrailles, elle est morte en répétant : "Même si nous sommes rouges et arabes ou touaregs, nous ne sommes pas des rebelles ni des coupeurs de route et, jusqu'à aujourd'hui, nous avons payé des impôts au gouvernement et nous sommes soumis à son armée."
 

Ainsi, nous les Touaregs et leurs Arabes que le Mali a tués, non seulement nous étions innocents, mais nous étions une cible facile. A cause de la couleur de notre peau, la meute nous a chassés et pillés. Encadré par l'armée, le peuple noir de cette région, quand il nous frappait en meute, à haute voix criait, dansait et chantait en répétant : "tuez les rouges" et "balayez le Mali de tous les rouges" : kokégé en bambara et les Songhay en chur répétaient : ho may ga, voilà l'hymne de toutes les meutes du Mali qui balayent les rouges en disant : "nettoyez sec pour faire briller la couleur du Mali". C'est avec ce slogan qu'ils nous ont massacrés et chassés jusqu'à ce qu'il n'y ait plus une tache blanche ou rouge pour souiller la noirceur propre du Mali, blanchie par le rouge du sang de la blancheur des Touaregs et des Arabes qu'on nettoie et qu'on balaye par le feu, les couteaux et les bâtons simplement parce qu'une petite aile des Touaregs et des Arabes a pris le maquis et s'est mise à affronter l'armée du Mali pour arracher leur vérité qu'on leur a volée depuis l'époque de l'esclavagisme français qui a confié leur pays au Mali et au Niger… »

Femme anonyme : « Moi aussi, j'ai habité Mopti avec mon mari. Il était comme ces deux témoins qui d'ailleurs sont nos frères. Nous vivions d'un petit commerce des mêmes denrées, qui nourrit beaucoup de ceux du Nord venus du désert de Tombouctou et qui vendent quelques poignées de dattes, de sel, de sucre Nous n'étions que des pauvres, qui gagnions notre vie dans ce petit commerce, une vie qui ne désirait rien d'autre que la survie au jour le jour, c'est tout.
Mais seulement, la couleur de notre peau est devenue un défaut et nous a attiré une haine et une violence nettoyeuses. Aujourd'hui, puisque j'ai le droit d'errer dans ce camp qui n'a rien d'un camp de réfugiés, c'est plutôt un camp de déchus, je vais dire, parce que j'ai pris du recul, qu'une seule chose me donne l'espoir de vivre en surpassant mon ennemi : c'est le désir de la justice et de la construction du pays et de notre nation (tumast), en les construisant sur des piliers nobles et qui respectent la dignité de tous.
Dans mon âme, c'est vrai qu'il y a le désir de vengeance et de revanche sur l'injustice qui nous a frappés, nous, les Touaregs et les Arabes, nous, les innocents qui n'avions rien et jamais rien gâché, nous qui n'avions commis aucune faute et ne portions aucun défaut sauf celui de la couleur de notre peau… »

Khama ould Attahir : « Nous, nous sommes des "pauvres" (tilaqawin) qui faisions un petit commerce de misère à Mopti, si on peut appeler ainsi quelques poignées de dattes, sel, sucre et thé que nous rachetions aux grands commerçants… A huit heures du matin, alors que nos étals étaient sortis, brusquement toute la ville nous a attaqués. Ils étaient armés de machettes, de lances, de poignards et de bâtons. La foule s'est avancée comme un paravent, encadrée à l'arrière par la police, l'armée et leurs chefs. Une fois proches de nous, ils se sont divisés en deux : ceux qui étaient armés se sont mis en arrière et ils nous ont envoyé ceux qui n'étaient pas armés. La ville s'est mise à frapper les hommes sans laisser les femmes ni les enfants. Ils frappaient et pillaient. L'armée et toutes les forces du Mali qui étaient derrière eux regardaient et suivaient au cas où une résistance apparaîtrait de notre côté pour prendre l'assaut. . Encore, je me rappelle, avant qu'on ne m'écrase, j'ai vu un Arabe, mon voisin de commerce, appelé Didi ould Khamou. Je le vois quand ils l'ont frappé ; il est tombé à terre et d'autres l'écrasaient et d'autres encore plus nombreux se sont mis en meute à arracher sa misère de commerce. Mais ould Khamou avait l'âme dure. Je le vois encore tomber et se soulever, on le frappe et à nouveau il tombe et se redresse, il titube, on le frappe, et encore une fois il tombe et se remet debout, il se sauve, on le poursuit et je le vois courir comme un chien traqué par une meute humaine jusqu'à tomber sous les pieds d'un policier. Il s'accroche aux jambes et au pantalon du policier. Le policier qui surveille la sécurité de la ville encadre la meute qui assassine Didi ould Khamou. Le pauvre innocent est massacré aux pieds du policier qui surveille la ville et il se fait massacrer par les mains de toute la ville seulement à cause de la couleur de sa peau… » etc…

Un autre exemple, Lors de  la conférence des cadres co-présidées le 25-04-91 par le ministre de l’administration territoriale et son collègue chargé du tourisme et de l’artisanat, deux cadres ont déclaré sans embage :

-          « …il y a aujourd’hui imminence d’une guerre civile dans la ville de Gao ».

-          « Nous allons brûler les touaregs ».

Mais aucune précaution n’est prise pour empêcher l’éclatement du désastre. Des cadres et notables touareg et arabes se sont rendus chez le gouverneur et le commandant de la gendarmerie pour leur faire part du danger qui les menaçait. Le gouverneur leur a dit qu’il n’y aura aucun toutes les dispositions utiles seront prises.

Lors de l’éclatement de la tragédie le 27 Avril 1991, il est remarquable de constater que les services de l’ordre n’ont fait usage ni de gaz lacrymogène, ni de matraques, ni de cartouches à blanc, toute pratique habituelle en pareille circonstance. Les dispositions ne sont donc pas prises pour éviter la tragédie. Le gouverneur n’a pas respecté son engagement.

 

En conclusion, nous pouvons dire que les arabes et touaregs ont toujours été les ennemis de l’Etat malien. Jusqu’aujourd’hui, aucune enquête n’est menée pour condamner les auteurs de cette tragédie perpétuée sur des pauvres citoyens comme tant d’autres. Ces personnes n’ont rien avoir avec la rébellion, ils ont été maltraités par des citoyens.  Il faut qu’une enquête internationale soit menée pour juger les auteurs et complices des crimes odieux commis sur les touaregs et arabes en 1963 et 1990. Ces derniers ont été tués, maltraités à cause de la couleur de leur peau. Ils ne sont pas noirs donc ils sont les ennemis du Mali, le racisme demeure. Tant que les auteurs de ces crimes ne sont pas condamnés, il n’y aura pas de paix au Nord-Mali. Chaque génération qui naîtra aura un seul désir celui de la vengeance. La gestion de la crise septentrionale passe d’abord par l’ouverture d’une enquête sur des crimes et exactions commis au Nord-Mali par des loyalistes de notre chère armée républicaine. Le Mali se dit un pays de démocratie. Il doit montrer le bon exemple.

Vive le peuple touareg dans l’union et la cohésion.

A bon entendeur salut !!!

Ahmed Ag Zouemar


Tinariwen partitions du Mali par franceinter

Honni soit qui Mali pense

VINCENT HUGEUX - 19 AVRIL 2012 - blogs.lexpress.fr

C’était couru d’avance. L’accession, voilà deux jours, de Cheick Modibo Diarra au très inconfortable fauteuil de Premier ministre d’un Mali meurtri a déclenché dans les médias occidentaux un déluge de portraits flatteurs et d’hommages émerveillés. Pleins feux sur la fabuleuse succes story transatlantique de l’enfant de Nioro du Sahel et de Ségou. Lui qui vendit des colliers africains à Manhattan -voilà pour l’indispensable touche folkloriste- avant de devenir cet astrophysicien de renommée planétaire, star de la Nasa, puis la figure de proue des campus virtuels et numériques du continent noir, et enfin le boss de Microsoft Afrique.
Désolé de casser un peu l’ambiance, mais rien ne prouve hélas que ce parcours, indéniablement exemplaire, aura préparé l’intéressé à traiter efficacement les maux du Mali. On m’objectera à bon droit que le jeune sexagénaire, gendre de Moussa Traoré, ce putschiste renversé en 1991 après avoir tyrannisé le pays pendant près d’un quart de siècle, n’est pas un perdreau de l’année ; qu’il a fréquenté les grands de ce monde ; qu’il a fondé son parti l’an dernier ; et qu’il figurait parmi les innombrables candidats au scrutin présidentiel initialement programmé à la fin de ce mois.
« La politique, soutient-il volontiers, ne doit pas être qu’une affaire de professionnels ». Soit. Reste que dans la conjonction astrale du moment, Bamako a besoin, non d’un oncle d’Amérique, mais d’un stratège  aguerri et pugnace, suffisamment roué pour réunifier la patrie et tenir à bout de gaffe une junte avide d’honneurs et de prébendes. Si Cheick Modibo Diarra se révèle l’un et l’autre à l’épreuve du feu, je serai le premier à l’abreuver de louanges. Une certitude : les rafles opérées voilà peu par les mutins aux dépens de figures politiques et d’officiers de « l’ancien régime », dont Modibo Sidibé et Soumaïla Cissé, attestent la volonté d’Amadou Sanogo et de sa clique de marchander chèrement leur hypothétique retrait de l’avant-scène.
L’engouement suscité par la propulsion de l’astrophysicien sur la planète primature enrichit la collection d’illusions lyriques dont s’enivre l’Occident dès lors qu’il s’agit de jauger et de juger les élites politiques africaines. A entendre maints analystes, il suffirait d’être passé par les temples de Bretton-Woods -le Fonds monétaire international ou la Banque mondiale-, d’avoir brillé dans le privé ou de pouvoir se prévaloir d’un passé d’ « opposant historique » embastillé ou exilé pour mériter une qualification d’office pour la magistrature suprême. Las !, ce pieux postulat résiste mal à l’examen. Car l’éloignement géographique et culturel distend le lien intime que tout élu virtuel se doit de cultiver avec son peuple. Quant à la longue attente du dissident banni, si désireux de « rattraper le temps perdu », elle tend à le rendre impatient et suspicieux.
Pour panser les plaies à vif de la Côte d’Ivoire, le titre d’ex-directeur général adjoint du FMI ne sera que d’un piètre secours à Alassane Ouattara. Non que l’on sous-estime ici l’utilité de son expertise économique et de son carnet d’adresses. Mais réconcilier les Ivoiriens -le chantier le plus ardu et le plus urgent- requiert avant tout des qualités d’ouverture, d’équité et d’impartialité.
En Guinée-Conakry, le revenant Alpha Condé, qui a hérité d’une nation exsangue, peut exercer à bon droit son « droit d’inventaire » et invoquer son pedigree de démocrate contraint à l’expatriation. Pour autant, il ne s’est nullement affranchi de ces deux pièges classiques : le recours à la carte ethnique pour parvenir par les urnes  au pouvoir, et le tropisme autocratique pour consolider celui-ci. Au Sénégal, le prurit monarchique et narcissique d’Abdoulaye Wade, l’éternel challenger libéral de Senghor puis d’Abdou Diouf, lui aura coûté son trône. Et que dire de la dérive despotique et messianique de l’Ivoirien Laurent Gbabo, dont on aurait tort d’oublier qu’il fut l’adversaire intrépide de Félix Houphouët-Boigny et de son césarisme patriarcal.
Fâcheux présage ? Hier mercredi, Cheick Modibo Diarra a vainement tenté de rallier par la voies des airs Ouagadougou, où il devait rencontrer Blaise Compaoré, médiateur en chef de l’imbroglio bamakois. Pas en fusée, mais par avion. Secoué par une météo infernale, l’appareil  a dû cette fois rebrousser chemin. Pour le salut du Mali, on souhaitera au chef du « gouvernement d’union nationale » promis une mise en orbite moins orageuse.


Publié par : Malika Benarab Attou |Député Européenne 19 avril 2012
Le peuple Amazigh au Mali (Touareg) aspire à une reconnaissance de ses aspirations et à un soutien de l’UE
Une française, humanitaire, a été exfiltrée de Gao grâce aux Touareg qui l’ont sortie des griffes des terroristes fondamentalistes : “seul le MNLA peut faire cela…” a-t-elle dit. Les responsables du MNLA ont clairement exprimé qu’ils n’avaient à voir, ni politiquement, ni culturellement avec les groupes se revendiquant du salafisme qui terrorisent le Sahel.
Dans cette mer de sable qu’est le Sahara, face aux groupes terroristes qui instrumentalisent l’Islam, seuls les Touareg, dont c’est le territoire, peuvent arriver à une lutte efficace par leur connaissance fine du terrain où ils vivent depuis des siècles.
Par ailleurs, c’est dans cette population, abandonnée de tous, dont personne n’a tenu les promesses d’aide et de soutien à leur égard, que le recrutement des djihadistes risque de se faire par désespoir. Il nous appartient de les aider à sortir de l’extrême précarité (y compris alimentaire) dans laquelle ils se trouvent : de manière urgente et forte.
 Entre intégrité territoriale des pays du Sahel et revendication des peuples à disposer d’eux-même, le risque d’ouvrir la boite de Pandore de la remise en cause des frontières héritées du colonialisme en Afrique est réel et serait ravageur. Cependant l’ouverture, la création, d’un espace politique répondant à leur exigence (autonomie ? territoire fédére ?) devient une nécessité.
 Les Touareg font partie du peuple Amazigh. Ce sont les autochtones, nomades, de ces territoires de l’Afrique du Nord. Ils sont détenteurs d’une langue et d’une culture singulière (amazigh ou berbère) que nous devons aider à protéger. D’une part parce qu’elles seraient une réponse à leur aspiration et à la diversité culturelle du monde, d’autre part parce-que, selon moi, elles sont un des bons remparts à l’idéologie salafiste et djihadiste.
 Malika Benarab-Attou

Les frci sont-ils prêts à aller combattre les rebelles touaregs au nord du Mali ?


Publié le 19 avril, 2012 à 23:19 |

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Guerre contre les rebelles maliens – Les militaires ivoiriens ne sont pas « chauds »…
Les éléments de l’armée ivoirienne sont-ils prêts à aller combattre les rebelles touaregs au nord du Mali ? Parmi les hommes dirigés par Soumaïla Bakayoko, un refus qui, pour le moment, se manifeste sournoisement en dit long. Alassane Ouattara avait annoncé début avril à Dakar, à la suite du sommet de la Cedeao qui a réuni les chefs d’Etat de la sous-région à Dakar, que la mise en place immédiate de la force d’attente forte de 2 à 3 000 hommes apparaissait nécessaire. Sa sortie a donné lieu quelques heures plus tard à une rencontre à Abidjan du comité des chefs d’état-major des pays membres de la Cedeao, avec la présence d’officiers français et américains, pour passer en revue les modalités d’une intervention au Mali. Il s’est agi, selon le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, de concevoir «un plan d’action opérationnel de la force d’attente de la Cédéao, assorti d’un calendrier et d’un budget pour les actions concrètes qui seront menées», ce qui suppose qu’il faut «préciser les effectifs à déployer», leur «répartition par pays», la «taille des unités à composer, les moyens logistiques à mobiliser et les délais d’une telle campagne». La semaine suivante, le chef d’état-major général des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), Soumaïla Bakayoko, a organisé une rencontre au mess du camp Gallieni pour éclairer ses hommes sur le rôle que jouera l’armée ivoirienne
qui prendra la tête du commandement et fournira le gros lot en effectif, avec l’espoir que la France, selon son ministre des Affaires Etrangères, Alain Juppé, apportera son appui en logistique. Le général Soumaïla Bakayoko a alors annoncé des dispositions pratiques pour le choix des hommes au sein de l’armée ivoirienne. Et c’est là que les choses coincent.
A l’issue de la sélection, l’effectif du personnel à déployer dans le nord du Mali, selon une indiscrétion, est composé majoritairement d’anciens éléments des Forces de défense et de sécurité. Sur la base de critères de choix qui ne semblent pas convaincre les sélectionnés dont certains se sont confiés au Nouveau Courrier. En plus, ils craignent que ce ne soit l’occasion de conduire des éléments de l’ex-armée ivoirienne jugés gênants et dont bon nombre sont traqués en ce moment à l’abattoir. Les troupes vivent également dans le traumatisme causé par la guerre post-électorale, duquel ils ne se sont pas encore totalement remis. Le manque de cohésion même entre toutes les composantes de l’armée ivoirienne qui regorge d’ex-combattants des Forces nouvelles et de ceux des ex-Forces de défense et de sécurité qui, malgré les discours apparents, se vouent une grande méfiance.
Ouattara seul au front
Sous le voile de la Cedeao, Alassane Ouattara va en guerre contre les rebelles qui ont pris pieds dans le nord du Mali en enrôlant l’armée ivoirienne. D’autant plus que celle-ci prendra non seulement
le commandement et fournira les hommes au combat. Ni l’armée nigériane, qui passe pour être la plus puissante et la plus sollicitée de la Cedeao, qui a maille à partir avec la secte Boko Haram, proche d’Al Qaïda ni l’armée sénégalaise ne sont véritablement engagées dans cette aventure. La plupart des chefs d’Etat, vu la complexité du dossier, sont aux abonnés absents et préfèrent laisser Alassane Ouattara, l’homme de l’Occident, s’embourber dans sa politique de recherche de positionnement dans la sous-région. Car, la nature du terrain sur lequel la force ivoirienne aura à intervenir (l’Azawad ayant la taille de la France et la Belgique réunies), dans le désert, et les capacités de nuisance de l’adversaire (Al-Qaïda), font tiquer les homologues d’Alassane Ouattara.
Par Gilles Naismon
Le Nouveau Courier

jeudi 19 avril 2012


mercredi 18 avril 2012

Aissa Akli chef du « mouvement Azawad » à « Achebreche »
Une intervention militaire serait une erreur mais nous sommes prêts à l’affronter
Aissa Akli qualifie l’idée d’une intervention militaire étrangère de proposition la plus « stupide » pour la région, et déclare que les « Azawadis » sont concernés par les développements de la situation à Bamako « simplement parce que se sont nos voisins ».

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La stratégie des Touaregs au Sahel 0

19.04.2012 - 07:30 Ajouter à ma liste de lectureRecevoir l'émission sur mon mobile
Le 6 avril, l'indépendance du Nord du pays a été proclamée unilatéralement par les Touaregs du MNLA (le Mouvement national de libération de l'Azawad) et par d'autres mouvements notamment islamistes, comme Ansar Ed Dine dirigé par le Touareg Iyad Ad Ghali.
Ansar Dine a des liens avec Aqmi, Al Qaïda au Magreb islamique, présent dans la région. Une Suisse a d'ailleurs été enlevée dimanche, à Tombouctou, ville contrôlée par des groupes islamistes.
La menace islamiste est-elle réelle au Mali ?
Eléments de réponse avec Marine de La Moissonnière.
Des commerçants touareg à Tombouctou en 2007 DAVID LEWIS © REUTERS



















Mali-Touaregs © IDÉ




















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