dimanche 4 septembre 2011

LIBYE: Syrte se sacrifiera-t-elle pour Kadhafi ?


03.09.2011


Syrte.jpgAu moment où le monde se mobilise, sous la houlette de la France, pour écrire une nouvelle page de la Libye, Mouammar Kadhafi continue de lancer des appels à la résistance, du fond de sa cachette. A l’image du mauvais commandant de troupe, au lieu de donner l’exemple à ses fidèles, il met sa famille à l’abri, disparaît lui-même dans la nature et demande aux autres de s’offrir en holocauste. L’ancien dirigeant libyen est, en effet, porté disparu depuis le début de la percée de l’armée du Conseil national de transition (CNT), et trois de ses enfants et leur mère se sont réfugiés en Algérie.

Le renard apeuré du désert libyen entend ainsi faire des enfants d’autres Libyens, un bouclier humain et de la chair à canon. Un comportement qui ne manque pas de rappeler celui du président déchu Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire. Après avoir jeté ses partisans dans la rue pour se faire abattre comme des "lapins", celui-ci avait préféré envoyer un de ses proches hors de son bunker pour agiter le foulard blanc, signe de sa reddition. Le "guide" aux abois a ainsi emprunté la bonne trajectoire pour parvenir, comme son homologue ivoirien, au dernier degré de la lâcheté en ratant la belle occasion de mourir en vrai militaire, c’est-à-dire sur le front et les armes à la main. En prenant la fuite, le colonel, qui a déjà perdu sa légitimité, perdra à coup sûr sa dignité et son honneur en abandonnant ses frères d’armes et ses concitoyens à leur triste sort que lui-même aura fortement contribué à sceller.

Mais, en réalité, venant de celui qui aura tout fait dans le but d’atteindre son dessein inavoué qui était de régner sur l’Afrique entière, un tel parjure n’étonne guère les plus avertis de la scène politique africaine. Car, s’il y a bien quelqu’un sur le continent noir qui ne cherchait jamais à combler l’abîme qui existait entre ses dires et ses faits, c’est sans conteste celui qui s’est fait couronner "roi des rois africains". Les images d’Africains rapatriés manu militari du pays que le leader de la révolution arabe libyenne avait pressenti pour abriter la capitale de l’Union africaine en y érigeant les infrastructures nécessaires, ont largement fait le tour du monde. L’apparence de farouche partisan et acteur désintéressé de l’unité africaine que le premier responsable de la Jamahiriya donnait à voir de sa personne était donc trompeuse. En se jouant ainsi de son peuple, il semble d’ailleurs rester en phase avec son ombrageuse personnalité dont il a visiblement pris le soin d’inculquer les défauts à ses fils. Ceux-ci avaient pourtant suscité de l’espoir en incarnant une vision plus moderne de la gestion du pouvoir d’Etat.

Il a fallu un soulèvement populaire pour révéler leurs véritables intentions et leur caractère réel, Seif al-Islam n’ayant pas hésité à promettre une rivière de sang à ceux qui réclamaient de la démocratie et plus de liberté. La réponse des Tripolitains à l’invite du pouvoir libyen en rade à prendre les armes pour contrer l’action des troupes du CNT, a été des plus timides, ce qui a favorisé la prise de la capitale par le nouveau régime. Les habitants de Tripoli n’ont d’ailleurs pas manqué de manifester leur liesse en accueillant en libérateurs, les nouveaux maîtres de la capitale libyenne. Eux ont sans doute fait un sage choix, car le clan Kadhafi avait déjà pris ses jambes à son cou, laissant périr ceux qui avaient pris le risque d’affronter l’adversaire.

Il n’est donc pas exclu qu’en s’inspirant de ces expériences amèrement vécues par leurs frères de Tripoli, les citadins de Syrte réfléchissent par deux fois avant de s’engager dans une aventure très périlleuse. Il est par conséquent loin d’être superfétatoire de se demander si la bataille de Syrte, voulue par un régime dont tous les dignitaires encore en vie sont devenus tous amateurs du fameux jeu enfantin de cache-cache, aura bien lieu. Etant donné du reste l’évolution de la situation qui est favorable de façon irréversible au CNT, que gagnerait réellement cette ville en engageant un bras de fer d’office perdu ? Même les plus farouches soutiens de Kadhafi, comme la Russie, ont fini par reconnaître le CNT. Alors...

Les conséquences d’un entêtement des populations de Syrte sont en tout cas prévisibles et peuvent provoquer une boucherie humaine doublée d’une dégradation des infrastructures et autres biens. Et qui sait si Kadhafi n’aura pas rejoint en ce moment les siens en Algérie ou ailleurs, dans un exil doré, pour y ouvrir une autre page de leur existence, laissant les Libyens pleurer leurs morts et déplorer leur nouvelle situation d’assistés humanitaires ? D’où l’importante question de savoir si Syrte va se sacrifier pour Kadhafi. Ce dernier mérite-t-il seulement un sacrifice ?

« Le Pays »

samedi 3 septembre 2011

Libye: le CNT crée une commission chargée de la sécurité de Tripoli


Romandie News Texte      


TRIPOLI - Le Conseil national de transition (CNT), issu de la rébellion libyenne, a annoncé samedi la création d'une commission de sécurité pour protéger Tripoli, sous l'autorité d'Ali Tarhouni, déjà en charge des Finances et du Pétrole.

Cette commission représente tous ceux qui s'inquiètent pour la sécurité de notre nouvelle capitale, a déclaré M. Tarhouni à la presse, précisant qu'elle réunissait la majorité des groupes rebelles de la capitale.

Lors de leur première réunion, les 17 membres de la commission se sont accordés pour dire que la sécurité de la capitale dépendait du ministère de l'Intérieur, qui a repris le travail samedi, et en particulier des forces de police.

Des unités de combattants pro-CNT vont cependant aider la police de manière temporaire pour assurer la sécurité dans les rues de la capitale, a précisé M. Tarhouni. Les unités de combattants quitteront la capitale dès que la police de la ville, qui assure compter 7.000 hommes, sera en mesure de prendre le relais.

L'objectif principal est de protéger les citoyens, ainsi que les établissements publics et privés, et d'éliminer ce qu'il reste des groupes pro-Kadhafi, a-t-il déclaré.

Cependant, le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, a démenti samedi un appel lancé la veille en son nom aux combattants des provinces encore présents à Tripoli à rentrer chez eux.

Le Conseil national de transition n'a émis aucun communiqué appelant au départ des révolutionnaires, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Benghazi, ancien fief de la rébellion à un millier de kilomètres à l'est de la capitale.

Il y a seulement une action coordonnée des forces révolutionnaires pour contrôler la ville de Tripoli afin de venir à bout des dernières forces loyales à Mouammar Kadhafi présentes dans la capitale, a ajouté M. Abdeljalil.

Vendredi, Ahmed Darrat, ministre de l'Intérieur du CNT avait annoncé que M. Abdeljalil réclamait le départ des combattants des provinces, et qu'il soutenait cette initiative parce que Tripoli est libre.

Sur un autre plan, M. Tarhouni a aussi annoncé la création d'une commission chargée de rassembler les prisonniers de guerre dans un lieu sûr et sans danger afin que le respect de leurs droits soit garanti.

Nous allons les protéger et ils bénéficieront de tous les droits légaux et civiques bien qu'ils aient refusé ces droits au peuple libyen, a déclaré le responsable.

Des policiers ont repris les patrouilles samedi dans les rues de Tripoli, où l'activité économique a repris doucement après les combats et les festivités qui ont accompagné la chute du régime de Mouammar Kadhafi.


(©AFP / 03 septembre 2011 17h10)

La CIA et le MI6 collaboraient avec Kadhafi


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Par lefigaro.frMis à jour  | publié  Réactions (12)
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Des documents découverts à Tripoli révèlent que les services de renseignement américains et anglais ont livré des informations sur des opposants au régime du colonel Kadhafi.

La CIA et le MI6 ont travaillé étroitement avec les services de renseignement de Mouammar Kadhafi en donnant des informations sur des opposants aux régimes ou en livrant des terroristes présumés à la Libye pour qu'ils soient interrogés, selon des archives découvertes dans un immeuble des services secrets libyens à Tripoli par l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW).
Sous l'administration de l'ancien président George W. Bush, la CIA a ainsi livré de présumés terroristes au régime du colonel Kadhafi en suggérant les questions que les Libyens devaient leur poser, rapporte le Wall Street Journal, en citant ces documents découverts au siège de l'agence de la sécurité extérieure libyenne.

«Chapitre très sombre des renseignements américains»

Le cas d'Abdel-Hakim Belhaj, commandant des forces rebelles anti-Kadhafi qui contrôlent désormais Tripoli, est particulièrement significatif. Ancien chef du Groupe islamique combattant (GIC) libyen, un mouvement aujourd'hui dissous qui était proche d'al-Qaida, Belhaj dit avoir été torturé par des agents de la CIA dans une prison secrète, avant d'être renvoyé en Libye. Dans des documents datant de mars 2004, des Américains semblent avoir organisé sa reddition, tout en réclamant qu'il «soit traité humainement» et que ses droits «soient respectés».
À cette époque, l'agence américaine avait par ailleurs établi «une présence permanente» en Libye. L'information figure dans une note d'un des hauts responsables de la CIA, Stephen Kappes, adressée au chef des services secrets libyens de l'époque Moussa Koussa. Ce dernier, qui fut aussi ministre des Affaires étrangères, est arrivé à Londres le 30 mars après avoir fait défection, et est reparti vers le Qatar.
Peter Bouckaert, de HRW, qui a trouvé les documents, a qualifié les liens entre Washington et le régime de Kadhafi de «chapitre très sombre dans l'histoire des services de renseignement américains». «En 2004, les Etats-Unis avaient réussi à convaincre le gouvernement libyen de renoncer à son programme d'armes nucléaires et d'aider à arrêter les terroristes qui visaient les Américains», justifie un responsable américain cité par le journal, qui rappelle que la Libye tentait à cette époque de rompre son isolement diplomatique.

«Salutations du MI6»

Le quotidien anglais The Independent publie des informations similaires. Il cite un document américain classé «secret» annonçant que les services américains étaient «en mesure» de livrer «physiquement» aux Libyens un homme, Cheikh Moussa, présenté comme membre d'un groupe lié à al-Qaida.
Le journal pointe aussi les relations entre les services libyens et britanniques à la même époque. Selon lui, la Grande-Bretagne a aussi communiqué des informations sur des opposants en exil du régime Kadhafi. Dans une lettre du 16 avril 2004, les services secrets britanniques informent leurs homologues libyens qu'un militant libyen vient d'être libéré en Grande-Bretagne. Les archives comprennent des lettres et fax adressés à Moussa Koussa, portant les mentions «Salutations du MI6».
Plusieurs documents ont aussi trait à la visite très médiatisée de Tony Blair à Tripoli en 2004, montrant que c'est l'ancien premier ministre britannique qui a insisté pour être reçu par Kadhafi sous sa tente, une note assurant même que «les journalistes allaient adorer». Selon les notes retrouvées à Tripoli, les services secrets britanniques ont aussi aidé à rédiger le discours où Kadhafi annonçant qu'il renonçait aux armes de destruction massives.
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Révoltes dans le monde arabe
Par lefigaro

Une ONG mauritanienne dénonce les crimes "racistes" commis sur les subsahariens en Libye


03/09/2011 à 11h:16 Par AFP
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Un réfugié africain ayant fui Misrata dans un camp de la Croix-Rouge, le 27 avril 2011.Un réfugié africain ayant fui Misrata dans un camp de la Croix-Rouge, le 27 avril 2011. © AFP
L'organisation anti-esclavagiste mauritanienne IRA a dénoncé vendredi des "crimes et violences racistes" visant des Libyens noirs et des migrants d'Afrique subsaharienne en Libye depuis le début, mi-février, de l'insurrection ayant renversé le régime de Mouammar Kaddafi.
"Les Noirs libyens et les migrants africains subsahariens en Libye sont victimes de violences, d'actes racistes et de crimes horribles depuis le début de la bataille" ayant abouti en août à la chute de Mouammar Kaddafi, déclare l'Initiative pour la résurgence abolitionniste (IRA) dans un communiqué transmis à l'AFP à Nouakchott.
L'IRA attribue ces "crimes et violences" à la fois aux forces qui soutenaient M. Kaddafi et à celles du Conseil national de transition (CNT, les nouvelles autorités libyennes). "Nous lançons un appel urgent à l'ONU, aux gouvernements démocratique et aux ONG à tout mettre en oeuvre pour l'ouverture d'une enquête sur l'épuration ethnique (commise) par les deux camps opposés en Libye", ajoute-t-elle.
Témoignages crédibles
Selon son président Birame Ould Abeid joint vendredi par l'AFP, l'IRA "détient des témoignages crédibles et précis de Noirs mauritaniens établis en Libye ayant subi des traitements inhumains, cruels et dégradants".
Les victimes "ont peur et se cachent. Nous avons leur nom, le lieu et la date" de ces violences alléguées "mais nous ne voulons pas les dévoiler par craintes de représailles" contre elles, a expliqué M. Ould Abeid.
Il s'est par ailleurs réjoui de la chute de Mouammar Kaddafi, qu'il a qualifié de "despote", et s'est aussi réjoui de "l'attitude des démocraties occidentales" qui ont soutenu les nouvelles autorités de Tripoli. L'IRA dénonce souvent des cas présumés d'esclavage en Mauritanie, un pays où cette pratique est interdite depuis 1981.


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Interrogations autour de la «nouvelle Libye»



Le temps d'AlgerieVersion imprimableSuggérer par mail
03-09-2011


Le futur gouvernement libyen qui devrait voir le jour en 2012, selon le calendrier établi par le Conseil national de transition (CNT), présidé par Mustapha Abdeljalil, n’aura pas de grandes difficultés financières pour relancer l’économie pétrolière du pays, paralysée par six mois de bombardements intensifs et reconstruire des villes présentant un visage apocalyptique. C’est largement dans les moyens de la Libye.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné son feu vert aux «alliés» pour débloquer, progressivement, les fonds placés par l’ancien régime dans les banques étrangères. Des dizaines de milliards d’euros ont été déjà virées, ou sont sur le point de l’être, au profit des nouvelles autorités qui ne vont pas tarder à s’installer à Tripoli. Cette première tranche devrait largement suffire pour couvrir les besoins humanitaires et assurer un retour à la vie normale dans les tout prochains jours.
Le reste des fonds, évalué à des centaines de milliards d’euros, en argent frais, donc immédiatement disponible, et en biens immobiliers, le sera assez rapidement, pour permettre aux entreprises des pays qui comme la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, se sont le plus impliqués dans cette guerre, de réaliser des affaires juteuses dans ce pays maghrébin aux réserves pétrolières considérables.
Les compagnies pétrolières occidentales établies en Libye sous le régime de Kadhafi sont déjà de retour pour remettre en marche leurs installations, certaines sérieusement endommagées par la guerre. D’autres, par miracle, sont indemnes et devraient être remises en fonction assez rapidement. C’est le cas du groupe pétrolier espagnol Repsol, établi en Libye depuis les années 70, qui assurait, avant le début du conflit armé, 550 barils/jour, soit 38% de la production pétrolière libyenne estimée à 1,8 million de barils/jour.

La démocratie est-elle possible avec les djihadistes ?
La remise en marche de la production pétrolière devrait, dans tous les cas, demander du temps, une année ou deux, pour atteindre son niveau d’avant guerre. L’argent n’est pas, toutefois, le plus grand souci du CNT qui peut compter sur des «avances» des pays alliés du Golfe qui ont de tout temps caressé le rêve de se débarrasser de Kadhafi.
La mise en place des futures institutions politiques, l’élection de l’Assemblée constituante et la désignation d’un nouveau gouvernement représentatif de toutes les régions du pays, des tendances politiques en présence et des aurochs, sera la difficulté majeure du CNT. Une démocratie véritable, à l’occidentale, est-elle possible, en effet, dans ce pays qui n’a connu que la dictature du colonel Kadhafi ?
Les partisans de ce dernier sont-ils, définitivement, vaincus ? Quelle sera la place des djihadistes dans ces futures institutions, sachant que les milliers de miliciens islamistes salafistes, dont certains ont fait l’Irak, l’Afghanistan et séjourné dans Guantanamo, sont les artisans de l’assaut final contre le Bab El Aziziya, le quartier général du régime déchu de Tripoli ?
La nomination par le CNT de Abdoul Hakim Belhadj, l’ancien émir du Groupe islamique libyen de lutte, à la tête du commandement militaire de Tripoli, est le résultat du rapport de force politique actuel au sein de la rébellion.
Ce rapport de force est à l’avantage des milices les plus agissantes sur le terrain, à leur tête les djihadistes venus de Misrata, de Zintane ou de Djefren, les localités qui ont le plus résisté aux bombardements de l’armée de Kadhafi. C’est donc dans le combat que les salafistes qui contrôlent, aujourd’hui, les plus importants secteurs de la capitale ont forgé leur légitimité.

Démobiliser les milices 
Le plus dur pour les futures autorités gouvernementales sera, par conséquent, d’en finir avec les poches de résistance des partisans de Kadhafi avant d’envisager de démilitariser les milices. Mohamed Ali, le coordinateur des groupes d’insurgés qui contrôlent la capitale, assurait hier au journal espagnol El Pais qu’une fois «la révolution terminée et le futur gouvernement installé, les milices devront remettre les armes».
Il y a trop d’armes en circulation en Libye. Outre les stocks considérables pris ou abandonnés par l’armée de Kadhafi, la France a largué des tonnes de matériel militaire dont une partie est passée aux mains de civils et de trafiquants d’armes pour le compte d’Aqmi qui a élu ses bases dans le Sahel.
La difficulté sera de convaincre les djihadistes de déposer les armes, sachant que leur objectif final ne s’arrête pas à la chute de la dictature libyenne. La «feuille de route» présentée jeudi dernier à la conférence de Paris par Mustapha Abdeljalil annonce que «l’Etat islamique sera l'axe autour duquel s’articuleront les institutions de la future Libye démocratique où la chari’a sera la source de la jurisprudence».
Ce projet est-il aussi celui des démocrates libyens qui ont été les premiers à prendre les armes contre le régime en place pour réclamer la démocratie et le respect des libertés politiques dans leur pays ? On peut comprendre pourquoi les djihadistes insistent sur leur hostilité à une mission militaire internationale en Libye.

L’Otan dans l’embarras  
Le secrétaire général de l’Otan, Anders Rasmussen, n’a pas eu le choix devant les caméras de télévision que de se plier, selon son expression, au principe du «respect de la volonté du peuple libyen». Les «alliés» évitent, délibérément, de parler, pour le moment, de la phase d’insécurité qui planera sur la future Libye et de l’hypothétique opération de désarmement des milices.
Les civils libyens qui n’avaient jamais pris une arme de leur vie avant le début du conflit armé ne sont pas tentés de conserver leur kalachnikov et leur lance-grenades. Ils préfèrent, disent-ils, retourner à la vie civile pour savourer l’ère de liberté qui s’ouvre devant eux.
Les islamistes, eux, s’organisent pour la prise du pouvoir à terme. Ils entendent conserver leurs armes pour les sortir peut-être un jour contre leurs «alliés» de l’Otan qui sont liés par le pacte international sur «la protection des droits de l’homme en Libye».
Par Hamid A

L'après-Kadhafi s'est discuté à Paris



Dernière mise à jour: 1 septembre, 2011 - 17:53 GMT
Liberation.fr
Jibril et Sarkozy
Les avoirs libyens gelés à l'étranger se montent à plusieurs dizaines de milliards de dollars.
Une conférence dite des "amis de la Libye" s'est tenue dans la capitale française. Plus de 50 pays ont pris part à cette rencontre co-présidée par la France et la Grande-Bretagne.
Officiellement, deux point étaient inscrits à l'ordre du jour : la transition politique et la reconstruction en Libye.
S'adressant à la conférence, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est prononcé pour l'envoi rapide d'une mission en Libye.

"J'ai l'intention de travailler étroitement avec le Conseil de sécurité pour mandater une mission de l'ONU, qui devra débuter ses opérations dans un délai le plus court possible", a déclaré Ban Ki-moon.
Il a également annoncé une "réunion de haut niveau sur la Libye", le 20 septembre prochain, en marge de la session de l'Assemblée générale de l'ONU qui débute le 13 septembre à New York.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a de sont côté demandé aux nouvelles autorités de Tripoli de "combattre l'extrémisme".
Elle a affirmé que les frappes aériennes de l'Otan se poursuivraient tant que les civils libyens ne seraient pas hors de tout danger, appelant les derniers fidèles de Mouammar Kadhafi, qui reste introuvable, à "déposer les armes".

Accord secret sur le pétrole

Depuis le début de la crise libyenne, le président français Sarkozy a tenu à être en pointe dans le soutien aux forces anti-Kadhafi, après avoir activement participé aux bombardements de l'OTAN sur la Libye.
L'ambition de Paris, telle que présentée par la présidence, étaient "de rassembler la communauté internationale derrière les nouvelles autorités pour les aider à réussir la transition démocratique et la construction d'une Libye nouvelle".
Les avoirs libyens gelès à l'étranger se montent à plusieurs dizaines de milliars de dollars.
Les rebelles font valoir - que pour asseoir leur pouvoir - le déblocage rapide de ces fonds est nécessaire : les salaires, les services de base, les infrastructures, le désarmement ont besoin d'être financés d'urgence.
Même s'ils s'en défendent, ceux qui les soutiennent rivalisent de gages de bonne volonté pour "se placer".
Les alliès de la première heure espèent bien être récompensés.
Le CNT a laissé entendre, dès le début du conflit, qu'ils le seraient