mercredi 31 août 2011

Pour le mouvement amazigh, la Libye est un Etat laïc qui ne peut exister sans Tamazight



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La récente déclaration constitutionnelle du CNT a suscité beaucoup de commentaires et de réactions. Certaines voix, dans l’opinion dite occidentale notamment, la qualifient de révolutionnaire (inutile de dire jusqu’où ces voix sont prêtes à sortir les grands mots... qu’importe le flacon, pour vu que vous ayez l’ivresse !! Leur dirons-nous).
D’autres voix, au sein du mouvement amazigh cette fois, disent de cette déclaration qu’elle est tout simplement une mascarade !
En réalité, la déclaration constitutionnelle du CNT de Moustapha Abdouldjalil pose les jalons d’une république islamique. Cela est synonyme de la définitive éradication de l’amazighité. Inutile d’insister alors sur le pourquoi de l’acharnement avec lequel ce projet doit être combattu. Il faut barrer la route à ses porteurs avant qu’il ne soit trop tard !
Pourtant Imazighen de Libye, par la voix du Mouvement amazigh, ont fait savoir leur vision du futur Etat libyen. Après de nombreuses réunions tenues à travers plusieurs villes d’Adrar notamment à Jadu et à Ifran, les organisations de la société civile ont rédigé un document par lequel elles livrent les grandes lignes de leur projet pour le futur Etat libyen. Pour ces organisations, la Libye de demain devra être débarrassée de tout obscurantisme ; la Libye de demain ne pourra se concevoir sans Tamazight ; la Libye de demain devra être un Etat moderne respectueux de toutes les libertés ; la Libye de demain ne pourra être autre qu’un Etat décentralisé,…
Le document rendu public par le Mouvement amazigh a été adressé au CNT pour qu’il en tienne compte dans ses débats en vue de la rédaction de la déclaration constitutionnelle. C’était sans compter sur l’héritage dictatorial de certains membres du CNT voulant voir en la chute de Kadhafi l’occasion de concrétiser leur projet d’instauration d’une république araboislamique tranchant définitivement avec les racines amazigh de ce pays...
Non seulement le Mouvement amazigh n’a reçu aucune réponse à ses propositions, mais il a eu la grande surprise de découvrir un projet de constitution en totale contradiction avec ses aspirations.
Nous publions ci-après la version française des propositions du Mouvement amazigh d’Adrar n Infusen.

La Rédaction. 



COMMENT LE MOUVEMENT AMAZIGH LIBYEN VOIT LA LIBYE DE DEMAIN

Le moment est venu pour construire le nouvel Etat libyen moderne et libre. La conscience intellectuelle qui aspire à la démocratie et au respect de la diversité doit émaner des valeurs humaines universelles comme la reconnaissance et le respect de l’autre, le dialogue et la tolérance afin que nous puissions construire une entente nationale et travailler pour l’intérêt de tous.

Afin de construire prochainement un Etat démocratique qui respecte la liberté, la dignité et l’égalité, nous pensons que le respect des Droits de l’homme est incontournable. Afin de contribuer au débat sur la réalisation de ce projet, nous proposons notre conception concernant la prochaine constitution d’un nouvel Etat libyen démocratique, unifié et libre.

1- La langue amazighe en tant que patrimoine de tous les libyens sans exception, et la langue arabe, sont les deux langues officielles de la Libye. Elles jouissent des mêmes droits et des mêmes privilèges quant à leur utilisation au niveau de toutes les institutions de l’Etat. L’Etat travaillera à la protéger, à la perfectionner et à assurer son utilisation dans tous les domaines. L’Etat veillera aussi à enseigner les langues étrangères les plus utilisées dans le monde afin d’accéder à la science et à la modernité, de s’ouvrir sur les autres cultures et civilisations.

2- Après la libération et la stabilité de la Libye, les symboles de l’Etat doivent être conformes aux dimensions identitaire, historique, culturelle et intellectuelle de la Libye.

3- La Libye est un Etat laic démocratique et souverain, avec un régime constitutionnel et parlementaire basé sur la séparation souple et équilibrée des pouvoirs (législatif, judiciaire et exécutif) et la décentralisation.

4- Il est interdit de constituer des partis politiques sur une base religieuse, régionale, ethnique ou tribale. Et de manière générale, sur toute autre base discriminatoire ou contraire aux Droits de l’homme tels que reconnus universellement ;

5- Garantir l’égalité des libertés et des droits politiques, civiques, économiques, sociaux et culturels pour tous les libyens (hommes et femmes). L’Etat veillera à garantir et à protéger l’égalité des chances et le droit à la vie comme premier droit de tout être humain. Donner et garantir les mêmes chances aux personnalités, coalitions et courants politiques afin d’exprimer librement leurs idées et conceptions dans le cadre d’un dialogue serein, pacifique, démocratique et conforme à la loi aussi bien au niveau des droits que des devoirs.

6- Garantir la liberté d’existence sous toutes ses formes -intellectuelle, d’opinion, expressive- à travers toutes les formes de création, de diffusion et d’édition.

VIVE LA LIBYE - LA LIBYE LIBRE

Mouvement culturel amazigh,
Le 12 août 2011. 




 


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Rédigé le 30 août 07:23 par La Mécréante !
Pour le mouvement amazigh, la Libye est un Etat laïc qui ne peut exister sans Tamazight
« Ma ulac Tamazight, ulac Libya ulac ! »
Voila qui est bien dit ! C’est comme ça qu’il faut parler aux "Benghazouzis" ! j’y ajouterais même "ma ulac Tamazgha... " etc !
PS : intéressant à lire. Bravo les Chaouis !
Rédigé le 30 août 14:48 par Saga des Gémeaux
Pour le mouvement amazigh, la Libye est un Etat laïc qui ne peut exister sans Tamazight
Le mouvement amzigh libyen qui a débarrassé le pays du rat de Tripoli fait honneur au mouvement de libération de Tamazgha du seul colonialisme qui nous emmerde depuis treize siècle. Le CNT de Benghazi doit revoir sa copie de "déclaration constitutionnelle" et supprimer les termes qui heurtent le peuple amazigh libyen (seul vainqueur de la lutte contre le rat de Tripoli). L’emploie des caractères tifinagh montre que la Libye est une nation amazigh et non arabo-musulmane. La déclaration du mouvement amazigh libyen en faveur d’un Etat laïc et parlementaire arrive au bon moment pour rappeler aux rebelles de Benghazi que la Libye ne se fera pas sans Imazighen et que ces derniers sont incontournables. Frères et soeurs de Libye vous êtes la fiereté de Tamazgha.
Saga des Gémeaux
Rédigé le 30 août 15:04 par Ubizar
Pour le mouvement amazigh, la Libye est un Etat laïc qui ne peut exister sans Tamazight
le soutient de La France c’est qu’une vengeance sur 15 milliard de dollars promi par leur ami KADAFI en 2010. Bien sûr, le joli grand territoire du pétrole et de l’uranium libyen.
La France alors a juré par la chute de KADAFI
La France prépare Abd El-djalil comme successeur au pouvoir libyen.
La France participe à la création d’un Etat islamique arabe coloniale en Libyen.
L’europe signe une aliance colonial avec le panarabisme contre l’Afrique du Nord
La France prépare Abd El-djalil comme successeur au pouvoir libyen.
Un soulevement préparer d’avance.
Rédigé le 30 août 20:06 par un lecteur
Pour le mouvement amazigh, la Libye est un Etat laïc qui ne peut exister sans Tamazight
Inefousiyen ne devraient pas déposer leurs armes à moins qu’ils aient la certitude que leur identité sera pleinement reconnue par la nouvelle libye qui est entrain de naitre, il ne faut pas qu’ils se fassent avoir comme leurs cousins kabyles, ma ulac tamazighth oula oulac oulac. je déteste les clichés, les préjugés, les raccourcis et le langage qui suinte le racisme, mais force est de reconnaitre que la majorité des arabes ne reconnais que ce qui est arabe.
Rédigé le 30 août 21:03 par ExMuzz
Pour le mouvement amazigh, la Libye est un Etat laïc qui ne peut exister sans Tamazight
La moindre des choses serait d’effacer ce croissant du drapeau libyen qui est pour moi, en tant qu’athée, une insulte suprême au bon sens, aux droits de l’homme et à l’identité des Imazighen. Ensuite, soit une Libye laïque tamazight qui se retirera de tous les mouvements pan-arabistes ( la Ligue arabe, le Maghreb arabe etc... on a le droit de rêver ), soit la partition ( beaucoup plus réaliste ).
Rédigé le 31 août 11:01 par Saga des Gémeaux
Pour le mouvement amazigh, la Libye est un Etat laïc qui ne peut exister sans Tamazight
Je suis entièrement d’accord avec toi ExMuzz, le croissant et l’étoile de l’islam (representant une divinité païenne en passant) doit être retiré du drapeau libyen. Il n’est pas normal que ce symbole de la tyrannie arabo-musulmane ait sa place sur le drapeau d’une nation amazigh et comme tu l’as cela est une insulte au bon sens, aux droits de l’homme et à l’identité amazigh. Une Libye amazigh et laïque doit se retirer des organisations panarabistes. Le coup qu’Imazighen ont porté au colonialisme arabo-musulman constituera un précédent pour nous Kabyles non contaminés par les fables muslims.
Saga des Gémeaux
Rédigé le 31 août 11:25 par Yidir
Pour le mouvement amazigh, la Libye est un Etat laïc qui ne peut exister sans Tamazight
Ce que tu dis relève tout simplement du bon sens. Mais ne demandons pas aux Libyens de tout faire d’un coup. Ce qu’ils ont entrain de faire est déjà énorme. Ne sabotons pas leur travail, aidons-les plutôt à réussir et à faire barrage aux arabo-islamqiues. Et si on veut vraiment cette révolution qui se débarrassera de tout ce qui à pollué l’Afrique du Nord, allons faire tous ce que les Libyens font et là tous ensemble on y arrivera. Mais si on les envoie au charbon et on leur dicte ce qu’ils doivent faire ne tenant compte d’aucune réalité, cela est de l’irresponsabilité. Et la révolution ne peut être virtuelle ; elle se fait sur le terrain. Il est très facile, derrière un écran d’ordinateur et avec un pseudonyme, donner des recettes. Beaucoup d’entre toutes ces personnes qui palabrent sur Internet voyagent avec des passeport écrits en arabe et qui portent le croissant... cela ne les dérange pas... et en même temps on demande aux Libyens d’effacer en quelques mois, et tous seuls, 14 siècles de colonialisme...
Quel que soit l’issue de cette affaire libyenne, les Amazighs de Libye auront donné une leçon à tous les Berbères et auront montré le chemin à prendre. Ils ont montré le chemin pas par le discours ou par Internet, mais en prenant les armes et en affrontant sur le terrain les ennemis. Ils ont assumé leur amazigjhité en plein guerre, ils ont déployé le drapeau amazigh en plein guerre, certain s d’entre eux ont enlevé le croissant et l’étoile du drapeau libyen qu’ils ont remplacé par le zad, d’autres ont enlevé juste l’étoile qu’ils ont remplacée par le zad, ils ont mis tifinagh partout, ils ont créé des conseils locaux dans chaque région et ont fait de tamazight une langue de travail, etc etc...
Et les libyens aujourd’huiattendent qu’ailleurs Imazighen fassent comme eux... ainsi on pourra aller loin tous ensemble...
Yidir.

mardi 30 août 2011

Pourquoi Alger tend la main à Kadhafi ?


Par Christophe Giltay dans Divers , le 30 août 2011 05h08 |
Une partie de la famille du colonel Kadhafi s’est réfugiée en Algérie. L’Algérie est le seul grand pays du Maghreb à ne pas avoir reconnu le CNT, le nouveau pouvoir libyen. On assiste ici à une partie diplomatique très complexe, où les relations entre l’Algérie et la France jouent un rôle non négligeable.


Alger la blanche, comme un air de France...
Alger la blanche, comme un air de France...
L’Algérie fétera l’an prochain le cinquantenaire de son indépendance. Une indépendance gagnée, les armes à la main, à l’issue d’une guerre de huit ans contre l’armée française. Inutile de vous dire qu’on a moyennement apprécié à Alger de voir des avions français bombarder le pays voisin. J’étais à Alger au printemps dernier et tous les jours on m’interrogeait : « mais que veulent les français ? C’est quoi cette histoire ? L’OTAN n’a rien à faire au Maghreb etc… etc… »

Un allié malgré lui.

Pourtant l’Algérie n’a jamais soutenu le colonel Kadhafi accusé d’armer les terroristes, ainsi que les rebelles touaregs qui mènent un combat sans fin au Mali, au sud de l’Algérie. A ce sujet, la mort étrange d’un leader touareg, proche de Kadhafi, mais rallié au CNT il y a peu, n’est peut être pas aussi accidentelle qu’on a pu le dire.
 L’Algérie se trouve donc dans une situation paradoxale, elle accueille la famille de celui qui fut longtemps son adversaire, et elle subit les représailles d’Al Quaïda, au Maghreb islamique qui a attaqué l’école militaire de Cherchell, faisant 18 morts.

L’embarras de la France.

La France est très ennuyée, parce qu’elle ne veut pas envenimer ses relations avec Alger. Elle a condamné sur l’heure l’attentat et réaffirmé son soutien  à la lutte des algériens contre le terrorisme. Accessoirement Cherchell fut à l’origine une école de guerre française, inaugurée par le général De Gaulle après le débarquement Anglo-américain en Afrique du nord en 1942. Depuis l’indépendance elle est devenue la grande académie militaire algérienne …

Les islamistes en embuscade.

 En clair on marche sur des œufs,  tout le monde redoute que l’Algérie se mêle au conflit. Elle ne le souhaite pas, mais elle se sent comme obligée de tendre la main à Kadhafi, c’est une manière de montrer son désaccord face à l’intervention de l’OTAN,  et de désapprouver ce qui se passe en Libye. Car les algériens craignent de voir le CNT se transformer en régime islamiste, ou pire de voir la Libye éclater en multiples groupuscules surarmés, qui déborderaient tôt ou tard sur le territoire algérien. Il y a entre l’Algérie et Libye une très longue frontière en plein Sahara, impossible à contrôler à 100%.

Ménager Alger quitte à ménager Kadhafi ?

Il est difficile d’imaginer ce qui va se passer dans les prochaines heures, dans les prochains jours. On peut imaginer que Nicolas Sarkozy va essayer de rassurer le président Bouteflika. Les objectifs principaux sont atteints, les frappes de l’OTAN vont naturellement s’espacer, et l’on peut espérer un règlement négocié entre le CNT et les derniers bastions kadhafistes.
Alors que les musulmans fêtent la fin du ramadan, à la fois en France et en Algérie, personne ne souhaite qu’une crise éclate entre Paris et Alger… à cause de Tripoli !

the Tuareg Coordination of Libya - Press Release/Communiqué de la coordination touarègue pour la Libye



We, The Tuareg Coordination of Libya, wish to express a deep anxiety concerning the present situation of the Tuareg community living in Libya. Since the fall of Tripoli, there has been and continues to be many executions amongst Tuareg Libyan civilians.
The organization of a very serious massacre is being prepared under the eye of the international media. We demand that the press coverage be responsible and ethical concerning the spirit of vengeance that prevails amongst certain rebel groups.
We are calling the TNC, the International Community, NATO, the RED CROSS and all other international organizations to apply the standards of international law, as established in the Geneva International Convention, and to respect and protect innocent civilians and victims in the Libyan conflict.
The collected evidence is unanimous; many civil Tuaregs have been executed and continue to be in Tripoli. Tuaregs in the Libyan refugee camp of Debdeb in Algeria have reported of serious threats of massacre against members of their community in the city of Ghadames situated in the south of Libya.
“The rebels are threatening the Tuareg to make them pay the price by bloodshed of their pretended support to Kaddafi’s regime”
At the present time, several thousand Tuareg families, mostly from the regions of Dereg and Ghadames, have fled to Algeria by fear of reprisals. Most have found refuge in the town of Debdeb in Algeria located twenty kilometers of Ghadames.
The Tuareg community, who at the moment is trapped between two forces, fears a bloodbath. Forced to Submit to Kaddafi’s followers in the south,  where the “the Kadhafa’s” have reigned for decades and suspected by the northern communities  to be partisans of  Kadhafi, the Libyan Tuaregs have become the target of acts of  vengeance committed by the Chebab, despite the laws of the Geneva convention.
Since the beginning of the conflict, civil Tuareg Libyans have seen the fighting take a heavy toll within their communities. In the south, many were enrolled to participate in pro Kaddafi demonstrations and found themselves parachuted on the front lines of the conflict.
Since March 2011 and before NATO’s interventions, many military Tuaregs who refused to participate in repression operations were executed by army officials. Over a thousand military Tuareg loyalists have died since the bombing of NATO and during the battle of Misrata.
At the same time, several isolated Tuareg groups have tempted to join the rebellion, despite the communication difficulties.  Collaboration succeeded between the rebels and Libyan Tuareg groups during the battles of Zenten, Nalut near the Tunisian border and Nefussa.
Since April 2011, several delegates of the Tuareg Coordination met with the TNC in order to organize coordination with the rebels in southern territories.
This is an urgent appeal addressed to the TNC’s armed forces, to NATO and to the Red Cross to immediately stop all acts of vengeance perpetuated by the rebel’s armed forces. Guaranties and elementary rights must be respected and applied in accordance with the Geneva Convention and the United Nations resolutions. Over 200 000 people are concerned by the threat of massacre in prevision of the fall of Kadhafi’s regime.
The Tuareg Coordination of Libya
 Ishaq Ag Alhusseyni

lundi 29 août 2011


Communiqué de la coordination touarègue pour la Libye




30/08/2011



Communiqué de la coordination touarègue pour la Libye

Nous, la Coordination Touarègue pour la Libye, tenons à exprimer notre profonde inquiétude concernant la situation de communauté touarègue  en Libye. Avec la chute de Tripoli, de nombreuses exécutions sommaires de civils touaregs ont eu lieu et ne cessent d’avoir lieu chaque jour. Un massacre gravissime se prépare sous l’œil des médias internationaux présents en Libye à qui nous demandons un traitement médiatique déontologique et responsable devant l’esprit de vengeance qui anime certains groupes d’insurgés.

Nous appelons le CNT, la communauté internationale, l’Otan, la Croix-Rouge, a respecter la convention internationale de Genève et à protéger les civils innocents et victimes du conflit.

Des témoignages nombreux et unanimes font état d’exécutions sommaires de civils touaregs dans la ville de Tripoli alors que la bataille pour le contrôle de la capitale continue.
D’autres témoignages recueillis dans le camp de réfugiés libyens de Debdeb en Algérie font état de menaces de massacres contre les civils touaregs dans le sud du pays notamment à Ghadames, les ‘rebelles promettant aux touaregs de leur faire payer par le sang le prix de leur prétendu soutien au régime de Kadhafi.
Actuellement plusieurs milliers de familles touarègues libyennes, notamment de Dereg et de Ghadames (Libye), ont pris la fuite vers l’Algérie par peur de massacre à leur encontre.  La plupart ont trouvé refuge dans la commune frontalière de Debdeb (Algérie) distante d’une vingtaine de kilomètre de Ghadames. 
Tous craignent aujourd’hui qu’un bain de sang vienne endeuiller l’issu d’un conflit dans lequel la communauté touarègue libyenne a été prise au piège entre deux forces.  Soumise au joug Kadhafiste dans le sud, où les Kadhafa règnent en maitre depuis des décennies, suspectés d’être partisan du guide par les nordistes, les Touaregs libyens sont aujourd’hui la cible de l’esprit de vengeance des chebabs, au mépris des règles élémentaires de la convention de Genève.
Depuis le début du conflit, les civils Touaregs libyens ont payé un lourd tribut : beaucoup ont été enrôlés contraints et forcés dans le sud, sous le prétexte d’aller participer à des manifestations de soutien au guide, pour finalement se retrouver parachutés sur les fronts du nord. De nombreux militaires loyalistes  touaregs ont été exécutés dans les casernes du nord par les officiers de l’armée libyenne parce qu’ils refusaient de participer à des opérations de répression avant l’intervention de l’Otan. Et ce dès le mois de mars 2011. Près d’un millier de militaires touaregs loyalistes ont péris dans les bombardements de l’OTAN lors de la bataille de Misrata.  Parallèlement, plusieurs groupes isolés de touaregs libyens ont tenté de rejoindre la rébellion, avec plus ou moins de réussite, étant donné les difficultés de communication sur le terrain. La jonction a néanmoins eu lieu entre la rébellion et des groupes touaregs libyens pour les  batailles de Zenten, Nalut, le poste frontalier avec la Tunisie et celle du Nefussa. Des rencontres ont eu lieu entre des représentants de la Coordination et le CNT  dès le mois d’avril 2011 pour mettre en place une coordination entre les forces rebelles et  les territoires du Sud.
Nous lançons un appel urgent aux forces armées du CNT, à l’OTAN, à la Croix Rouge et au Croissant rouge pour que cesse immédiatement l’esprit de vengeance qui prévaut actuellement au sein des forces armées rebelles et pour que soient garantis les droits élémentaires des populations libyennes conformément à la convention de Genève et à la résolution de l’ONU de protéger les civils libyens.
Au moins 200 000 personnes seraient concernées par les menaces de massacre en prévision de la chute du régime de Kadhafi.

Pour la Coordination des Touaregs pour la Libye
Ishaq Ag Alhusseyni

lundi 29 août 2011

Le retour de pro-Khadafi au Mali inquiète


AFP Publié  Réactions (2)


Des Touareg, partis du nord malien par centaines, pour combattre au service du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi sont de retour au pays, armés, expérimentés: leur présence suscite l'inquiétude et représente "une menace" pour les pays du Sahel, estiment des responsables d'ONG, actives dans la région.

"C'est la plus grande inquiétude aujourd'hui, le retour de ces militaires" ayant pour la plupart combattu au sein des troupes de Mouammar Kadhafi, déclare M. Maïga, responsable de "Stop la guerre", rencontré à Gao, une des trois régions administratives formant le Nord-Mali, dans la bande sahélo-saharienne. "Ils sont pourchassés en Libye, parce que étiquetés comme +pro-Kadhafi+. (...) Ils arrivent en convois de véhicules et avec des armes", ajoute-t-il, estimant: "C'est une menace pour tous les pays du Sahel".

Selon des sources sécuritaires au Mali et au Niger, des Touareg maliens et nigériens ont abandonné le front, face à l'avancée des insurgés libyens qui affrontent depuis mi-février les forces de Mouammar Kadhafi. Les rebelles libyens ont pris le contrôle de Tripoli et visent Syrte, dernier grand bastion de Kadhafi, en fuite. "Non seulement parmi ces centaines, il y a d'ex-rebelles touareg revenus du front, mais aussi des Touareg maliens qui avaient obtenu la nationalité libyenne. Ils étaient intégrés dans l'armée régulière libyenne, ils sont en train de revenir", précise une des sources.
Selon plusieurs témoignages, dès le début de l'insurrection, Mouammar Kadhafi a fait appel à ces Touareg. Des "intermédiaires" ont profité de l'occasion pour faire partir en Libye, contre rémunération, ces hommes, devenus des mercenaires.

Ces "recrues" rejoignaient des Touareg maliens ayant été intégrés dans l'armée régulière de Libye. Poussés vers ce pays par la sécheresse ou la répression de rébellions, ils y vivaient depuis longtemps et en avaient acquis la nationalité.
Différentes sources les estiment à plus de 2.000, membres de troupes d'élite.
"Je peux vous dire que des centaines d'ex-rebelles touareg du Niger et du Mali qui avaient été combattre aux côtés de Kadhafi sont rentrés dans les déserts nigérien et malien avec armes et bagages. C'est la chute de Kadhafi qui a entraîné leur départ", assure Moussa Tiendré, vice-président de l'Association des ressortissants nigériens résidant à Gao.

"Il faut craindre une déstabilisation de tout le Sahel avec cette nouvelle donne. Les Etats comme le Mali et le Niger ne sont pas préparés à faire face à cette situation", affirme Mamadou Diallo, enseignant à l'Université de Bamako, qui s'interroge: "Que vont devenir ces combattants? Ils ont des véhicules, des armes et de l'expertise. C'est dangereux".

L'équation n'est pas facile à résoudre pour un pays comme le Mali, estime Aziz Ould Hanoun, dirigeant l'ONG "Entraide" active dans la sensibilisation contre la prolifération des armes légères dans une partie du nord du Mali. "On ne peut pas empêcher (ces ex-combattants) de rentrer dans leur pays d'origine. On ne peut pas non plus les laisser prendre le contrôle du Sahara", dit-il.

En privé, un militaire et un diplomate estiment que le Mali, réputé proche de Mouammar Kadhafi et qui a bénéficié de nombreux investissements libyens sous le régime du "guide", devrait dépêcher des émissaires auprès des nouveaux dirigeants libyens pour plaider la cause des ex-combattants maliens.
"Nous suivons ces mouvements de retour évidemment", lâche un responsable du gouvernorat de Gao, sans préciser 'éventuelles mesures envisagées.