samedi 20 août 2011

"Les Touaregs, nageurs de l’infini" par Mohamed Ali Ag Ataher Insar (1/2)


Les forums de Kidal.info

Causeries autour du thé

Débats généraux et enjeux régionaux

Message demandé


Photo Askare Malane
Mess. privé  Page Profil
Askare Malane
Posté le 19/28/2211 à 21H24

J’ai l’immense honneur de partager avec tous mes frères Tamasheq la première partie des propos de Mohamed Ali Ag Ataher Insar recueillis en Tamasheq par les très grands Hélène Claudot-Hawad et Hawad à Témara (Maroc) en mai 1992. Cette interview peut être retrouvée dans le très éducatif live rassemblé par Hélène Claudot-Hawad avec pour titre TOUAREGS : Voix Solitaires Sous l’Horizon Confisqué.

=============================================
Dès les années 1922, pendant l'ère coloniale, deux ans après la défaite du dernier grand épisode de la résistance armée touarègue dans l'Aïr, Mohamed Ali ag Ataher Insar, qui deviendra chef des Kel Intesar à la mort de son père en 1926, s'investit dans la scolarisation en français des enfants touaregs, estimant qu'il faut savoir affronter l'adversaire avec ses propres armes.

Il va se heurter à la réticence des familles touarègues par rapport à l'école coloniale, aussi bien qu'à l'opposition de l'administration française qui l'empêche de mener à bien son projet de former les enfants touaregs à une éducation moderne de haut niveau. Sa détermination le conduira à obtenir des Etats arabes l'inscription de ses recrues dans les universités moyen-orientales. Par contre, c'est en vain qu'il cherchera auprès de l'Egypte, de l'Arabie Saoudite et de la Libye un soutien politique pour sa lutte indépendantiste. Il se rendra ensuite au Maroc, juste avant la création des Etats du Mali et du Niger en 1962.

Soupçonné de diriger la révolte touarègue qui en 1963 éclate dans l'Adrar sous une forme violente, il est extradé par les autorités marocaines et remis au gouvernement malien. Sa détention à Bamako durera de 1963 à 1977. A sa sortie de prison, refusant tout compromis avec l'Etat malien, il retourne à son exil marocain. Mohamed Ali s'est éteint à Témara en juillet 1994.

=============================================
=============================================


Une nation piétinée et pillée

Au début, les Touaregs formaient une nation (tumast) qui avait sa structure et ses visions par lesquelles elle perpétuait son monde. Alors, la France est arrivée avec son ingénierie. Elle a tenté de les dominer et, eux, lui ont résisté jusqu'à ce qu'elle les brise et les asservisse. C'est dans cette situation que sont arrivées les années des indépendances africaines dont la nature n'a pas de nom , une face de la colonisation qui surpasse la première pour les Touaregs car cette époque - commencée aux environs de 1962 jusqu'à présent - a réduit l'Afrique à l'état de dépouille et en particulier le monde touareg, privé de tout l'héritage que la colonisation avait accaparé et qu'elle aurait dû restituer à chaque peuple ou nation colonisés.

Bien qu'il s'agisse d'une phase de la colonisation, celle de la comédie, qui consistait à "libérer", la France n'a rien donné ni rien remboursé aux Touaregs pour l'invasion et le piétinement de leur nation, comme on l'a donné à d'autres peuples, mais au contraire les Touaregs après la comédie des indépendances, se sont retrouvés de nouveau colonisés et même encore plus qu'avant.

La révolte de ces dernières deux années n'est qu'un petit aspect de l'éclosion d'un peuple assassiné , épuisé et étouffé sous une dalle. Mais ce soulèvement jusque-là n'a été l'affaire que de l'un des bras des Touaregs (imashaghen), tandis que l'autre partie, celle qui forme la majorité du corps touareg, même si elle continue à résister dans le silence, ne s'est pas encore dressée.

Ce soulèvement par lequel avancent en rampant les Touaregs épuisés, va les amener à la conquête des droits (turagen) de leur nation. Il est difficile aux Touaregs aujourd'hui de reculer. Les nations du monde doivent savoir elles aussi que par leur renfort aux Etats qui nous colonisent, eux qui ont mangé tous nos droits, elles ont transformé notre carcan et même notre famine et notre soif en une fortune fructifiante pour ces Etats nés sur notre dos.

Moi, quand j'étais en prison à Bamako, chaque nuit j'écoutais la radio et je l'entendais souvent annoncer les aides venues de divers pays pour Tombouctou. Dans toutes ces années passés, j'ai compté jusqu'à onze milliards, mais moi qu'on torturait dans la prison de Bamako, chaque fois que je tombais malade et que je demandais au gouvernement de Bamako un médicament, il me chassait comme si j'étais un chien. Evidemment, ne parlons pas des pauvres de Tombouctou et surtout de ceux qui sont dans le désert : rien ne leur est parvenu de ces dons. Au contraire, cette aide a renforcé le pillage de l'Etat malien auquel ils ont à faire face chaque jour et pour lequel ils sont devenus l'appât à rabattre la charité mondiale qui engraisse les armées et le bon peuple qui nous broient socialement et physiquement. Jusqu'à présent, la situation en est à ce stade. Aucun Touareg n'a rien pu posséder ni entreprendre. L'Etat est devenu un outil de massacre des Touaregs.

--- Pour Une Jeunesse Tamasheq Eveillée, Une et Indivisible.---

En Libye, les incertitudes de l'après-Kadhafi


Ouest France.fr


samedi 20 août 2011

Avec la prise de Zliten, hier, les rebelles libyens se sont encore rapprochés de Tripoli. L'opposition se prépare à prendre le pouvoir, mais ses divisions inquiètent.

Repères

Si le régime de Kadhafi tombe, le Conseil national de transition (CNT) est-il apte à gouverner ?
L'organe politique de la rébellion, basé à Benghazi (est), d'où est partie la révolte, a adopté, le 3 août, une déclaration constitutionnelle. Ce texte définit les règles qui doivent prévaloir avant l'adoption, par référendum, d'une Constitution démocratique. Il a prévu de s'installer à Tripoli dès sa libération.
Qui compose ce Conseil ?
Des technocrates et des diplomates. Ils sont réformateurs et pro-occidentaux, comme Mahmoud Jibril, le chef du bureau exécutif. Diplômé de sciences politiques aux États-Unis, il était chargé, avant le soulèvement, d'attirer les investissements en Libye. D'autres sont d'anciens proches de Kadhafi, qui ont fait défection pour protester contre la répression. C'est le cas du président du CNT, Moustapha Abdeljalil, ministre de la Justice jusqu'à février. Enfin, on y trouve des défenseurs des droits de l'homme, comme le vice-président du CNT, l'avocat Abdel Hafez Ghoga, mais aussi des islamistes et des partisans de la monarchie abolie par Kadhafi en 1969.
Quelle est sa légitimité ?
Le CNT se définit comme le « seul représentant du peuple libyen ». Les Occidentaux et nombre de pays arabes le reconnaissent déjà comme leur interlocuteur et le financent. Il affirme avoir des membres clandestins, issus des villes encore sous influence de Kadhafi. Dans les faits, il reste très ancré en Cyrénaïque et est composé en majorité de l'élite arabe. Il lui faudra intégrer des représentants de l'Ouest, des Touaregs et des Berbères.
Dirige-t-il l'insurrection ?
Il n'a qu'une autorité partielle sur les combattants. Ceux-ci sont répartis en brigades, structurées autour de chefs locaux, et parfois très indépendantes vis-à-vis de Benghazi. Après l'assassinat du chef de l'état-major insurgé, Abel Fatah Younès, le CNT a appelé toutes les factions à se rassembler. Certaines sont réfractaires, comme le Groupe islamique combattant en Libye, dont un des chefs avait fait allégeance à Al-Qaida en 2006.
Au pouvoir, l'unité du CNT ne risque-t-elle pas de se fissurer ?
C'est un conglomérat hétéroclite, dont le ciment est l'anti-kadhafisme. Les spéculations sur l'assassinat du général Fatah Younès ont révélé de profondes fractures. Les islamistes sont soupçonnés car ils ont un mobile : lorsqu'il était chef du renseignement, Younès les a sévèrement réprimés. Pour d'autres, l'ancien ministre de la Défense menait un double jeu et l'aurait payé. En réaction à ces divisions, le 8 août, Moustapha Abdeljalil a dissous le bureau exécutif. Cet assassinat complique aussi les relations avec la tribu des Obeidi, l'une des plus puissantes, dont Younès était originaire. Pour l'apaiser, le CNT a remplacé Younès par l'un de ses cousins. Reste à savoir si, au pouvoir, le CNT resterait assez souple pour gérer de telles contradictions.

Amélie MOUGEY.

Tinariwen et Tamikrest: les voix touaregs en concert en France cet automne



18/08/2011


Tinariwen et Tamikrest: les voix touaregs en concert en France cet automne

Hasard du calendrier, les immenses bluesmen du désert Tinariwen (en photo) et leurs fils spirituels Tamikrest se succéderont dans les salles françaises à l'automne 2011. L'occasion de s'immerger dans la culture touareg et comprendre les revendications de ce peuple méconnu.

Le cyrocco, célèbre vent du sahara, risque fort de souffler prochainement sur la France. La raison n'est pas météorologique, mais musicale. Deux grands noms du blues-rock du désert, Tinariwen et Tamikrest, seront en effet en tournée dans l'Hexagone pour distiller leur musique hypnotique, reconnue partout dans le monde et admirée par des artistes comme Robert Plant, Elvis Costello ou Thom Yorke, le leader de Radiohead.

Tamikrest. Le plus jeune des deux groupes n'est pas le moins engagé. Formé de 7 musiciens originaires de différents pays (Niger, Mali et Algérie), Tamikrest chante sa révolte face à la perte d’identité culturelle, l’exploitation éhontée des terres de leur peuple et les conditions de vie déplorable des populations touarègues. Le son du groupe est rock, avec aussi des accents arabes et africains. Leur deuxième album, sorti en 2011, s'intitule "Toumastin".
Tamikrest sera en tournée entre le novembre et le 14 décembre 2011. Dates confirmées à Saint Martin des Champs (Espace du Roudur, le 04/11), Plougonvelin (Espace Keraudy, le 05/11), Toulouse (Salle Nougaro, le 08/11), Pantin (La Dynamo, le 9/11) et Grenoble (La Source, le 10/12).

Tinariwen. Ils sont trois à avoir fondé ce groupe né aux frontières du nord du Mali, et depuis rejoint par une grande famille d'artistes touareg. Trois ex-combattants du Mouvement Populaire de l'Azawad qui ont délaissé les armes pour la musique.Tinariwen fait la synthèse entre le blues, le rock et la musique traditionnelle de la communauté touareg. Leurs chansons, mélancoliques et captivantes, écrites en tamasheq, évoquent autant l'amour du désert que les souffrances de leur peuple. Leur dernier album, "Tassili", est attendu le 29 août dans les bacs.

Tinariwen sera en tournée en France entre le 21 septembre et le 13 octobre, passant successivement par Paris (le Centquatre, le 21/09), Magny-le-Hongre (File 7, le 05/10), Toulouse (la Halle aux Grains, le 07/10), Bègles (Les Rendez-vous des Terres Neuves, le 08/10), Laval (6 par 4, le 09/10), Lyon (Ninkasi Kao, le 10/11), Poitiers (Scène nationale, le 12/10) et Nanterre (Maison de la Musique, le 13/10). Ils seront de retour en 2012.. 


Un clip de Tamikrest:



Photo DR
© 2011 Concert Live Publishing.

Libye: les rebelles contrôleraient Brega



AFP Publié 

Les rebelles libyens ont affirmé aujourd'hui contrôler tout Brega, théâtre de violents combats depuis des semaines sur le front Est, après s'être emparés des installations pétrolières de la ville. "La zone industrielle (de Brega) est sous notre contrôle, tout Brega est désormais sous notre contrôle", a affirmé une source militaire haut-placée au sein de la rébellion, qui a requis l'anonymat. "Les forces de Kadhafi sont en train de se retirer vers l'ouest, vers Bishr", a précisé la même source.

Depuis presque un mois, la rébellion, appuyée par les avions et hélicoptères de l'Otan, tente de s'emparer de ce port à environ 240 km au sud-ouest de Benghazi (est), autrefois principale voie de sortie par la mer du pétrole pompé dans le centre du pays.

En pleine zone désertique, Brega est une cité pétrolière avec une raffinerie, un port, une zone résidentielle et des infrastructures industrielles. Elle s'étend sur une dizaine de kilomètres d'est en ouest au milieu de dunes de sables, le long des côtes de la Méditerranée.

Les rebelles s'étaient emparés il y a une dizaine de jours de la majeure partie de la zone résidentielle, dans l'est de Brega. Ils progressaient depuis lors lentement, faisant face à une forte résistance des soldats pro-régime dissimulés dans les infrastructures industrielles à l'abandon.

vendredi 19 août 2011

L'étau se resserre autour du régime de Mouammar Kadhafi



Mise à jour le vendredi 19 août 2011 à 16 h 10 HAE
Un homme armé se tenait debout, dimanche, sur un tank saisi à l'armée libyenne.
Photo: La Presse Canadienne /AP/Ben Curtis
Un homme armé se tenait debout sur un tank saisi à l'armée libyenne.
L'OTAN a détruit la résidence du chef du renseignement libyen, vendredi à l'aube, au cours d'un raid qui a fait un mort dans un quartier résidentiel de Tripoli.
Les gardiens de sécurité responsables de l'immeuble sont incapables de préciser si l'homme visé, Abdallah Senoussi - qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) - se trouvait à sa résidence au moment de l'attaque survenue à 5 h, heure locale.
En revanche, le cuisinier indien de M. Senoussi a été tué au cours de l'attaque, qui a détruit plusieurs bâtiments de la résidence de même qu'une école du quartier Gharghour. « C'est un quartier résidentiel. Pourquoi l'OTAN bombarde-t-elle ce site? Il n'y a pas de militaires ici », a dénoncé une voisine de M. Senoussi, Faouzia Ali. La maison de cette dernière, qui se trouve en face de la résidence de M. Senoussi, a été endommagée. Elle soutient que les avions de l'OTAN ont largué dix bombes sur la résidence du chef du renseignement libyen.
Plusieurs villas du quartier ont été touchées par le raid, dont celle de l'ambassadeur syrien à Tripoli. C'est dans ce même quartier qu'un des fils de Mouammar Kadhafi,Seif Al-Arab, a trouvé la mort avec trois de ses enfants à la fin du mois d'avril au cours d'une frappe de l'OTAN.
Mouammar Kadhafi, M. Senoussi - qui est également le beau-frère de M. Kadhafi - et le fils de Mouammar, Seif Al-Islam, sont tous sous le coup d'un mandat du CPI. Ils sont recherchés relativement à des accusations de crimes contre l'humanité pour des actes commis en Libye depuis le début de la rébellion le 15 février dernier.
Par ailleurs, la capitale libyenne a été la cible de bombardements violents de l'OTAN jeudi et vendredi.
Les rebelles resserrent l'étau sur Tripoli
Pendant ce temps, les rebelles soutiennent avoir fait des gains sur le terrain avec l'annonce de la prise de plusieurs villes, dont Surnam, Zliten et Zaouia.
La ville de Surman se trouve sur l'axe stratégique reliant la capitale de la Libye, Tripoli, à la frontière tunisienne. Les rebelles ont également pris la ville de Sabratha sur ce même axe stratégique. Ils se sont également emparés de la raffinerie de Zaouia, l'une des dernières sources de carburant du régime Kadhafi, en plus d'occuper Gariane.
« Zliten est maintenant sous le contrôle de nos combattants », a indiqué un responsable du « Centre des médias du conseil militaire de Misrata ». Mais, « les combats ne sont pas finis ». Le Centre des médias du Conseil militaire de Misrata exhorte les soldats gouvernementaux à cesser de « tuer leurs frères libyens ».
S'adressant également aux mercenaires, il leur promet l'économie de leur vie et un retour dans leur pays d'origine. « Kadhafi est en train de se préparer à s'enfuir avec sa famille, il vous abandonne », ajoute un communiqué.
Les rebelles demandent également aux civils de maîtriser leur colère et d'éviter de se venger. « Ne violez pas la loi. Faites respecter la propriété des biens publics et privés. Veillez à protéger les anciens et assurer la sécurité de vos voisins. »
La rébellion prépare la victoire
Anticipant la défaite du régime, la rébellion a défini sa nouvelle feuille de route pour l'après-Kadhafi. Elle a publié une « déclaration constitutionnelle » qui décrit en 37 articles les grandes étapes de la période de transition suivant une éventuelle chute du colonel. Le texte prévoit de remettre le pouvoir à une Assemblée élue dans un délai de moins d'un an et l'adoption d'une nouvelle Constitution.
Radio-Canada.ca avecAgence France Presse et Reuters

Nigeria: craintes grandissantes de liens entre les islamistes et Al-Qaïda



KANO — Une série d'indices fait craindre l'existence de liens entre une violente secte islamiste active au Nigeria et des groupes extérieurs, notamment la branche maghrébine d'Al-Qaïda, estiment des analystes.
Bien qu'il n'y ait pas de preuves formelles, des diplomates occidentaux et des experts en matière de sécurité relèvent que les nombreuses attaques imputées à la secte Boko Haram, souvent à l'aide de bombes, sont de plus en plus sophistiquées. Ils se réfèrent aussi à des messages postés sur des sites djihadistes.
L'éventualité d'une telle connivence fait peur à de nombreux pays occidentaux. Puissance régionale, le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec 150 millions d'habitants, en est aussi le premier producteur de pétrole.
"Les liens entre Boko Haram et d'autres organisations extrémistes en Afrique et ailleurs nous inquiètent beaucoup", a déclaré le général américain Carter Ham, commandant des forces américaines pour l'Afrique (Africom) à des journalistes lors d'une visite au Nigeria cette semaine.
Un porte-parole de l'armée nigériane s'est dit convaincu que Boko Haram avait établi des relations avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Il n'avait pas de preuves mais s'est référé au type de bombes utilisées ces derniers mois.
"Avec la présence d'Al-Qaïda dans des pays proches tels que le Mali, le Niger et l'Algérie, il est aisé pour Boko Haram d'établir des liens", a déclaré à l'AFP le lieutenant colonel Hassan Mohammed. Des déclarations de membres présumés de Boko Haram ont aussi fait référence à des liens avec les insurgés islamistes shebab, en Somalie.
Dans le passé, un texte qui aurait été diffusé par Aqmi a également fait état de rapports avec la secte nigériane.
Cette question est hautement controversée au Nigeria, où certains suggèrent que Boko Haram, tout comme les autorités nigérianes, pourraient bénéficier de tels soupçons. Les islamistes voient leur image renforcée par une éventuelle dimension régionale, voire mondiale, tandis que les autorités, elles, peuvent utiliser cet argument pour justifier leur échec à mettre fin aux attaques quasi-quotidiennes attribuées à Boko Haram.
Pour Kyari Mohammed, professeur d'histoire qui étudie Boko Haram, "il s'agit encore d'une insurrection locale".
Dans une récente vidéo, deux otages occidentaux enlevés en mai dans le nord-ouest du Nigeria affirment être aux mains d'Al-Qaïda. Des affirmations qui n'ont pas pu être vérifiées.
Selon un diplomate occidental s'exprimant sous couvert d'anonymat, les auteurs de cet enlèvement pourraient aussi très bien être des malfaiteurs locaux se servant du nom de la nébuleuse.
"Certains officiels nigérians haut placés croient fermement qu'Al-Qaïda est présente", dit-il. Quant à Boko Haram, le gouvernement ne semble pas avoir de plan pour les maîtriser, ajoute-t-il.
La secte a affirmé vouloir instaurer un Etat islamique au Nigeria, qui compte environ autant de musulmans, majoritaires dans le nord, que de chrétiens, plus nombreux dans le sud.
Son insurrection en 2009 avait été violemment réprimée par les forces de l'ordre, faisant plus de 800 morts en quelques jours.
Après une accalmie, des membres présumés ont commencé il y a un an à assassiner des policiers, des responsables politiques ou religieux. Ces derniers mois, les attaques à l'aide de bombes artisanales se sont multipliées. La secte agit essentiellement dans le nord-est mais a revendiqué en juin un attentat au QG de la police à Abuja, la capitale fédérale.
Des analystes estiment que la corruption très répandue au Nigeria ainsi que le clivage énorme entre riches et pauvres sont un terreau fertile pour le groupe dont on sait encore peu de choses.

Pluies torrentielles au Niger : quatre personnes tuées


fil direct



Vendredi 19 Août 2011 modifié le Vendredi 19 Août 2011 - 13:30



Les fortes précipitations qui se sont abattues, sur les régions nigériennes de Maradi et Tillabéry ont coûté la vie à quatre personnes, ont indiqué des sources officielles. 

Le bilan s'élève à deux morts dans la régions de Maradi et deux autres dans celle de Tillabéri", indique un communiqué du conseil des ministres. 

Ces pluies ont également causé l'effondrement de 598 maisons alors que 220 familles ont été déclarées sinistrées dans la région de Maradi (centre). 

Pour sa part, la région de Tillabéry située à l'extrême ouest du pays, 112 km à l'ouest de Niamey, les crues ont détruit 256 ménages, 287 maisons se sont effondrées et 632 hectares de cultures inondés. 

Les autorités ont dû reloger les sinistrés dans des écoles et des mosquées. 

Vendredi 19 Août 2011 - 13:30
atlasinfo.fr

L’Algérie, prochain sur la liste des (r)évolutions ?



Rédigé par  le Aug 19th, 2011 and filed under Monde islamiqueOrient. Vous pouvez suivre les réponses à cet article grâce auRSS 2.0. Vous pouvez laisser une réponse ou un trackback à cet article
Alors que l’opposition libyenne se rapproche de Tripoli, le régime algérien a peur d’être le prochain sur la liste. Plus grand pays en Afrique avec plus de pétrole et de gaz que la Libye, l’Algérie a les mêmes problèmes que les autres Etats Arabes. Est-ce que la vague d’agitation va désormais repasser par l’ouest du maghreb ?
Les protestations qui ont balayé le monde arabe en 2011 ont effectivement commencés en Algérie au début de l’année. Même avant que les manifestations secouent la Tunisie voisine et renverse le Président Ben Ali, il y a eu des manifestations sans précédent à travers l’Algérie. Chaque ville algérienne a été secouée par les plus grandes manifestations organisées depuis des années. Puis, de peur des milices du pouvoir, les choses se sont tassées.  Les manifestations n’ont plus attiré la foule. Le régime a pris le dessus. L’Algérie est une nation hantée, la peur d’un retour à la terreur et à la violence des années 1990 est si grande qu’elle a agi comme un frein sur le printemps arabe en Algérie, même avant que l’hiver ne prenne fin.
L’Algérie est extrêmement vulnérable à la contagion de la lutte anti-régime et à l’agitation contestataire qui a secoué le reste du monde arabe. Elle a une énorme majorité de sa population qui est jeune et au chômage… Et un régime sclérosé qui ne permet pratiquement pas de participation du public au processus décisionnel. Elle abrite également une branche violente d’al-Qaïda, Al-Qaïda au Maghreb islamique. Mais les souvenirs de la «décennie perdue» sont très forts chez les Algériens, et il n’y a pas d’appétit pour un retour aux abîmes.
La République populaire démocratique -sic- de l’Algérie est le plus grand pays arabe en taille, et maintenant que le Soudan a divisé, c’est le plus grand pays en Afrique. Elle a obtenue son indépendance de la France en 1962 après une décennie lutte dans laquelle un million de personnes sont mortes.
L’ancien régime de gauche a été contesté par les islamistes dans les années 1980. Le Front Islamique du Salut (FIS) a gagné les élections locales en 1990. Ensuite, il a remporté les élections législatives nationales en décembre 1991 et était prêt à former un gouvernement. Mais l’armée est intervenue à la place et les généraux ont pris le contrôle.
Un cauchemar suivi par les rebellions islamistes. Une décennie de violente terreur suivra. Le Groupe Islamique Armée (GIA), le plus grand groupe rebelle, devient de plus en plus fanatique et extrême. L’armée est infiltrée par les groupes terroristes, ce qui crée des éléments incontrôlés qui échappent à tout contrôle. Le GIA se scinde ensuite en factions qui se sont battus entre elles. À la fin des années 1990, un nouveau groupe, le Groupe Salafiste Pour la Prédiction et le Combat (GSPC), a émergé. Encore plus violent et fanatique. Les estimations de la course à la mort sont élevées : 160 000 morts. Ou plus.
Puis le temps la fureur a fané. L’élection en 1999 du président Abdelaziz Bouteflika a mis en place un gouvernement plus légitime, et il a commencé une série de réformes et d’amnisties pour tenter de saper l’insurrection. Alors que Bouteflika, maintenant à son troisième mandat, a un pouvoir politique considérable, les généraux restent le véritable pouvoir derrière le voile. Le régime est complètement opaque; les algériens ne savent pas qui tire vraiment les ficelles dans leur capitale et les étrangers sont encore moins informés sur ce pouvoir.
La guerre de Libye est profondément troublante pour les Algériens. Comme le reste du monde, l’Algérie n’a pas d’affection pour Mouammar Kadhafi et son régime. Mais l’éclatement de la Libye entre la Tripolitaine et la Cyrénaïque, et l’intervention des forces de l’OTAN (en particulier des avions français) est un signal d’alarme à Alger. Comme la Libye, l’Algérie a une histoire de rivalités régionales fortes. Les attaques des forces aériennes sur Tripoli a ravivé les souvenirs coloniaux profondes et amères aux algériens.
Alger a malgré tout soutenu Kadhafi contre l’OTAN et s’est plaint du vote de la résolution de la Ligue arabe qui a créé une zone d’exclusion aérienne. L’Algérie a exprimé une préoccupation particulière sur le fait que les troubles en Libye pourrait conduire à l’élaboration d’un havre de tranquilité pour Al Qaïda et les jihadistes dans la région.
Pour le cinquième anniversaire du 9 septembre 2001, Ayman Zawahiri avait annoncé dans un message vidéo d’al-Qaïda, que le GSPC était le devenir de l’aile nord-africaine du mouvement. Le GSPC a officiellement été rebaptisé Al-Qaïda au Maghreb Islamique et il s”est aussitôt attaqué au siège de l’ONU à Alger… Puis a tenté d’assassiner Bouteflika. Depuis lors, il a étendu ses cellules à travers l’Afrique, comme au Nigeria et a enlevé les occidentaux à travers le Sahara.
Ainsi l’Algérie est en équilibre entre sa crainte d’un retour au chaos et à la violence si l’armée baisse les bras et entre des difficultés socio-économiques majeures. Les Etats-Unis ne sont pas un acteur majeur dans les affaires algériennes, l’Europe pourrait éventuellement l’être, mais est probablement trop fauchée pour le faire. Les Algériens doivent aujourd’hui faire face à leur dilemme… Entre eux !
Par Bruce Riedel – Commentary - Adapté en français par JSSNews