samedi 20 août 2011

Tinariwen : entretien avec les bluesmen du désert


Les Inrocks
19/08/2011 | 17H08

Enregistré dans le désert, au coin du feu, en acoustique et en petit comité, le très beau Tassili, prochain album des Touaregs de Tinariwen, sort fin août. Entretien avec Eyadou Ag Leche, bassiste du groupe depuis une dizaine d’années.

Tassili, le prochain album des Touaregs de Tinariwen, sort fin août. Le groupe l’a enregistré dans le désert, au coin du feu, en acoustique et en petit comité. Le résultat n’est pas un mirage, mais un disque de folk des sables mouvants émouvants, qui magnifie la voix d’Ibrahim, le leader du groupe. Entretien avec Eyadou Ag Leche, bassiste du groupe depuis une dizaine d’années.Le nouvel album de Tinariwen est très acoustique…Il y a des gens qui attendent du groupe quelque chose de plus rock. Mais le nouvel album, c’est les racines, le retour aux sources. Et c’est aussi là qu’est la profondeur du groupe. Ça donne une vision réelle. Au début du groupe, il n’y avait pas d’électricité dans le désert, c’était autour du feu, pour les amis et l’environnement. Cet album a toujours été à l’intérieur d’Ibrahim, depuis le début. C’était le bon moment pour qu’il sorte. C’était au fond de lui, ça devait sortir. Pour autant, on n’est pas à la fin de quelque chose par rapport à la musique qui bouge plus. Ce n’est pas un album lent. Cette lenteur, c’est un feu intérieur qui brûle.

L’album a été produit par Jean-Paul Romann, qui travaille avec le groupe depuis le premier album. Que représente-t-il pour vous ? 
Jean-Paul connaît le groupe au fond, il sait ce qui nous fait vibrer, il est devenu un membre du groupe, il fait partie de la famille, il comprend chaque musicien, il a saisi la philosophie et est entré naturellement.

L’album tient son nom, Tassili, du lieu où vous avez enregistré, dans le désert algérien. Pouvez-vous décrire cet endroit ?
Le lieu est important, il a donné la vibration de l’album. Le désert de Tassili est une vallée rocailleuse et sablonneuse, de 40 kms de diamètre, dans la région de Djanet. Djanet, c’est comme une partie du chèche, qui passe par toutes les villes habitées par les touaregs : Kidal, Tamanrasset, Agadez. Chaque lieu est une partie du turban. On a enregistré des disques à Bamako, à Kidal, à Tessalit. On aimerait enregistrer un album dans chaque lieu mythique pour les touaregs. Notre rêve, ça serait d’enregistrer un album à Tamanrasset, à Agadez, les endroits où se trouve notre public naturel.

Vous avez enregistré alors que commençaient à se produire les révolutions dans les pays arabes. Est-ce que vous en parliez ?
Pas pendant l’enregistrement, parce qu’on était vraiment concentrés. Mais juste après, il y a eu un concert en Tunisie annulé, à cause des évènements.

Et la Libye ? Il y a des liens historiques entre les Touaregs et ce pays ?
Nous n’avons pas de parti pris par rapport à la Libye. Ce qui s’y passe, c’est une des catastrophes que notre peuple a traversé.

Des musiciens de TV On The Radio vous ont rejoint dans le désert pour enregistrer avec vous. Comment les avez-vous connus ?
On s’était rencontrés au festival de Coachella aux Etats-Unis. Dans les loges, il s’est passé quelque chose avec eux. On a joué ensemble. Ça s’est fait naturellement. On était sur la même longueur d’ondes. L’idée d’enregistrer avec eux est née de là.

L’édition 2011 de la « Cure salée », fête des pasteurs nomades, prévue en septembre à Ingall, au nord du Niger

PUBLIÉ LE 19 AOÛT 2011
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APA-Niamey(Niger) L’édition 2011 de la « cure salée », fête des pasteurs nomades prévue en septembre à Ingall, une localité nomade située au nord-est du Niger, sera dédié à la promotion de la paix et au développement des régions désertiques, a annoncé jeudi le gouvernement réuni en Conseil des ministres.
Cette fête va regrouper trois jours durant des éleveurs provenant du Nigeria, du Mali, du Tchad, du Niger et de l’Algérie dans le désert d’Ingall, jadis théâtre de rébellion armée et de rapts souvent revendiqués par des groupes terroristes.
La « Cure salée » est un rendez-vous annuel des pasteurs nomades qui ambitionne de vulgariser les mécanismes de solidarité, de la sécurité et du développement de la coopération entre éleveurs du Sud.
Cette manifestation traditionnelle célébrée depuis plusieurs décennies dans la bourgade d’Ingall, à 190 km au sud-ouest d’Agadez, constitue également une occasion pour la vaccination des animaux et la tenue de séances de sensibilisation sur les maladies animales.
La « Cure salée » se décliné sous la forme d’un mouvement d’ensemble des pasteurs touarègues, arabes et peuhls vers la localité d’Ingall, dans la vallée de Téguida, à la croisée des monts de l’Ader et de Teguidan Tessoum, jadis occupés par les rebelles touaregs.La cessation de la rébellion dans le nord du Niger, intervenue depuis 2009, permet ainsi de relancer cette fête, qui a lieu dans cette région pastorale, réputée pour sa teneur en principes salins.
Pays d’élevage, le Niger est pourvu d’un cheptel estimé à 36 millions de têtes toutes espèces confondues en 2009, pour une valeur totale de plus de 2000 milliards F.CFA, selon le ministère de l’élevage.
Ce cheptel contribue pour 14% à la formation du Produit intérieur brut (PIB) et occupe 87% de la population active et se pratique sur 62 millions d'hectares d'espace pâturable.
 DS/of/APA
2011-08-19 00:05:00

Les rebelles libyens disent contrôler Brega et estiment que «la fin est très proche»


MONDE Aujourd'hui à 14h26 (Mis à jour à 15:22)

Libération.fr

13 commentaires
Des rebelles libyens en pick-up se dirigent vers la ligne de front, le 15 août 2011 près de Brega. (AFP Gianluigi Guercia)
Les rebelles libyens ont affirmé samedi contrôler tout Brega, théâtre de violents combats depuis des semaines sur le front Est, après s'être emparés des installations pétrolières de la ville.
Depuis presque un mois, la rébellion, appuyée par les avions et hélicoptères de l'Otan, tente de s'emparer de ce port à environ 240 km au sud-ouest de Benghazi (est), autrefois principale voie de sortie par la mer du pétrole pompé dans le centre du pays.
En pleine zone désertique, Brega est une cité pétrolière avec une raffinerie, un port, une zone résidentielle et des infrastructures industrielles. Elle s'étend sur une dizaine de kilomètres d'est en ouest au milieu de dunes de sables, le long des côtes de la Méditerranée.
Les rebelles s'étaient emparés il y a une dizaine de jours de la majeure partie de la zone résidentielle, dans l'est de Brega. Ils progressaient depuis lors lentement, faisant face à une forte résistance des soldats pro-régime dissimulés dans les infrastructures industrielles à l'abandon.
La fin du colonel Mouammar Kadhafi est «très proche», a estimé samedi le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil. «Nous avons des contacts avec le premier cercle du colonel Kadhafi (...), tout montre que la fin est très proche, avec l'aide de Dieu», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.
«Si Kadhafi veut quitter le pouvoir, nous voulons qu'il l'annonce lui-même (...). Mais nous pensons qu'il ne le fera pas, a-t-il dit. Je m'attends à une fin catastrophique pour lui et pour les siens. Je m'attends aussi à ce qu'il créé une situation (d'anarchie) dans Tripoli. J'espère que je me trompe».

L'ex-numéro deux du régime serait en Italie

Autre victoire de la rébellion: Abdessalem Jalloud, ancien numéro 2 du régime, a rejoint ses rangs.
«Le commandant Jalloud a réussi à fuir Tripoli avec sa famille et il est arrivé vendredi dans la ville de Zenten», quartier général des rebelles du djebelNefoussa, au sud-ouest de la capitale, a affirmé une source rebelle ayant requis l'anonymat.
M. Jalloud s'est ensuite «rendu en voiture à Benghazi hier soir (vendredi)», a déclaré samedi Juma Ibrahim, un porte-parole rebelle à Zenten.
Ci-contre, une capture d'écran d'une vidéo diffusée par les rebelles, montrant Abdessalem Jalloud avec les rebelles de Zenten (Reuters).
Selon des sources gouvernementales en Tunisie, il est parti samedi depuis l'aéroport tunisien de Djerba vers l'Italie, avec sa famille.
Abdessalem Jalloud, l'un des principaux officiers ayant participé au coup d'Etat qui a porté Kadhafi au pouvoir en 1969, a longtemps été considéré comme le numéro deux du régime, avant d'être discrètement mis à l'écart à partir de 1990.
Premier ministre avant d'hériter de plusieurs portefeuilles ministériels, M. Jalloud, toujours populaire en Libye, s'était retiré de la vie politique après des différends avec le «Guide» libyen.

Zliten et Zawiyah sous contrôle, selon les rebelles

Un mur peint de propagandes pro-Kadhafi criblé de balles, à Zawiyah, le 20 août 2011. (Bob Strong / Reuters)
Sur le plan militaire, les rebelles ont annoncé vendredi avoir pris Zliten et Zawiyah. Des journalistes de l'AFP sur place ont confirmé les progrès à Zawiyah, à 40 km à l'ouest de Tripoli, mais il n'a pas été possible d'obtenir d'information indépendante sur Zliten, à 150 km à l'est de la capitale.
Après une offensive lancée vendredi à l'aube, la ville côtière de Zliten«est maintenant sous le contrôle de nos combattants», a affirmé vendredi à l'AFP un responsable rebelle, rapportant toutefois des combats toujours en cours contre des poches de résistance.
Venus de l'enclave de Misrata, à une cinquantaine de kilomètres plus à l'est, les rebelles tentaient depuis des semaines de s'emparer de cette ville de 200.000 habitants. Ils ont annoncé dans un communiqué avoir tué une quarantaine de soldats et capturé 12 mercenaires.
A Zawiyah, la ville est «libérée», ont déclaré d'autres rebelles tout en prenant possession du dernier grand bâtiment tenu par les pro-Kadhafi, l'hôpital, immense bâtisse ornée de portraits du «Guide» et de drapeaux verts, couleur du régime.
L'atout principal de Zawiyah reste sa raffinerie, unique source d'approvisionnement de la capitale en essence, gazole et gaz.

Tripoli privée d'hydrocarbures

Sa prise jeudi va provoquer «une grave crise» dans Tripoli, a déclaré un responsable de la structure, Mohamed el-Hallouj. D'autant plus que les rebelles ont coupé la route vers la frontière tunisienne, voie d'approvisionnement vitale pour le régime.
Des milliers de Tripolitains, qui subissaient déjà de longues coupures d'électricité, tentent désormais de fuir le bastion du régime.
Dans le même temps, l'Otan a annoncé samedi avoir détruit la veille 14 objectifs militaires dans les environs de la capitale.
L'ONG de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a annoncé samedi avoir envoyé une équipe à Tripoli et dans les régions tenues par le régime dans l'Ouest pour visiter des sites bombardés par l'Otan «où des civils auraient été tués et deux prisons à Tripoli».
(Source AFP)

"Les Touaregs, nageurs de l’infini" par Mohamed Ali Ag Ataher Insar (1/2)


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Askare Malane
Posté le 19/28/2211 à 21H24

J’ai l’immense honneur de partager avec tous mes frères Tamasheq la première partie des propos de Mohamed Ali Ag Ataher Insar recueillis en Tamasheq par les très grands Hélène Claudot-Hawad et Hawad à Témara (Maroc) en mai 1992. Cette interview peut être retrouvée dans le très éducatif live rassemblé par Hélène Claudot-Hawad avec pour titre TOUAREGS : Voix Solitaires Sous l’Horizon Confisqué.

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Dès les années 1922, pendant l'ère coloniale, deux ans après la défaite du dernier grand épisode de la résistance armée touarègue dans l'Aïr, Mohamed Ali ag Ataher Insar, qui deviendra chef des Kel Intesar à la mort de son père en 1926, s'investit dans la scolarisation en français des enfants touaregs, estimant qu'il faut savoir affronter l'adversaire avec ses propres armes.

Il va se heurter à la réticence des familles touarègues par rapport à l'école coloniale, aussi bien qu'à l'opposition de l'administration française qui l'empêche de mener à bien son projet de former les enfants touaregs à une éducation moderne de haut niveau. Sa détermination le conduira à obtenir des Etats arabes l'inscription de ses recrues dans les universités moyen-orientales. Par contre, c'est en vain qu'il cherchera auprès de l'Egypte, de l'Arabie Saoudite et de la Libye un soutien politique pour sa lutte indépendantiste. Il se rendra ensuite au Maroc, juste avant la création des Etats du Mali et du Niger en 1962.

Soupçonné de diriger la révolte touarègue qui en 1963 éclate dans l'Adrar sous une forme violente, il est extradé par les autorités marocaines et remis au gouvernement malien. Sa détention à Bamako durera de 1963 à 1977. A sa sortie de prison, refusant tout compromis avec l'Etat malien, il retourne à son exil marocain. Mohamed Ali s'est éteint à Témara en juillet 1994.

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Une nation piétinée et pillée

Au début, les Touaregs formaient une nation (tumast) qui avait sa structure et ses visions par lesquelles elle perpétuait son monde. Alors, la France est arrivée avec son ingénierie. Elle a tenté de les dominer et, eux, lui ont résisté jusqu'à ce qu'elle les brise et les asservisse. C'est dans cette situation que sont arrivées les années des indépendances africaines dont la nature n'a pas de nom , une face de la colonisation qui surpasse la première pour les Touaregs car cette époque - commencée aux environs de 1962 jusqu'à présent - a réduit l'Afrique à l'état de dépouille et en particulier le monde touareg, privé de tout l'héritage que la colonisation avait accaparé et qu'elle aurait dû restituer à chaque peuple ou nation colonisés.

Bien qu'il s'agisse d'une phase de la colonisation, celle de la comédie, qui consistait à "libérer", la France n'a rien donné ni rien remboursé aux Touaregs pour l'invasion et le piétinement de leur nation, comme on l'a donné à d'autres peuples, mais au contraire les Touaregs après la comédie des indépendances, se sont retrouvés de nouveau colonisés et même encore plus qu'avant.

La révolte de ces dernières deux années n'est qu'un petit aspect de l'éclosion d'un peuple assassiné , épuisé et étouffé sous une dalle. Mais ce soulèvement jusque-là n'a été l'affaire que de l'un des bras des Touaregs (imashaghen), tandis que l'autre partie, celle qui forme la majorité du corps touareg, même si elle continue à résister dans le silence, ne s'est pas encore dressée.

Ce soulèvement par lequel avancent en rampant les Touaregs épuisés, va les amener à la conquête des droits (turagen) de leur nation. Il est difficile aux Touaregs aujourd'hui de reculer. Les nations du monde doivent savoir elles aussi que par leur renfort aux Etats qui nous colonisent, eux qui ont mangé tous nos droits, elles ont transformé notre carcan et même notre famine et notre soif en une fortune fructifiante pour ces Etats nés sur notre dos.

Moi, quand j'étais en prison à Bamako, chaque nuit j'écoutais la radio et je l'entendais souvent annoncer les aides venues de divers pays pour Tombouctou. Dans toutes ces années passés, j'ai compté jusqu'à onze milliards, mais moi qu'on torturait dans la prison de Bamako, chaque fois que je tombais malade et que je demandais au gouvernement de Bamako un médicament, il me chassait comme si j'étais un chien. Evidemment, ne parlons pas des pauvres de Tombouctou et surtout de ceux qui sont dans le désert : rien ne leur est parvenu de ces dons. Au contraire, cette aide a renforcé le pillage de l'Etat malien auquel ils ont à faire face chaque jour et pour lequel ils sont devenus l'appât à rabattre la charité mondiale qui engraisse les armées et le bon peuple qui nous broient socialement et physiquement. Jusqu'à présent, la situation en est à ce stade. Aucun Touareg n'a rien pu posséder ni entreprendre. L'Etat est devenu un outil de massacre des Touaregs.

--- Pour Une Jeunesse Tamasheq Eveillée, Une et Indivisible.---

En Libye, les incertitudes de l'après-Kadhafi


Ouest France.fr


samedi 20 août 2011

Avec la prise de Zliten, hier, les rebelles libyens se sont encore rapprochés de Tripoli. L'opposition se prépare à prendre le pouvoir, mais ses divisions inquiètent.

Repères

Si le régime de Kadhafi tombe, le Conseil national de transition (CNT) est-il apte à gouverner ?
L'organe politique de la rébellion, basé à Benghazi (est), d'où est partie la révolte, a adopté, le 3 août, une déclaration constitutionnelle. Ce texte définit les règles qui doivent prévaloir avant l'adoption, par référendum, d'une Constitution démocratique. Il a prévu de s'installer à Tripoli dès sa libération.
Qui compose ce Conseil ?
Des technocrates et des diplomates. Ils sont réformateurs et pro-occidentaux, comme Mahmoud Jibril, le chef du bureau exécutif. Diplômé de sciences politiques aux États-Unis, il était chargé, avant le soulèvement, d'attirer les investissements en Libye. D'autres sont d'anciens proches de Kadhafi, qui ont fait défection pour protester contre la répression. C'est le cas du président du CNT, Moustapha Abdeljalil, ministre de la Justice jusqu'à février. Enfin, on y trouve des défenseurs des droits de l'homme, comme le vice-président du CNT, l'avocat Abdel Hafez Ghoga, mais aussi des islamistes et des partisans de la monarchie abolie par Kadhafi en 1969.
Quelle est sa légitimité ?
Le CNT se définit comme le « seul représentant du peuple libyen ». Les Occidentaux et nombre de pays arabes le reconnaissent déjà comme leur interlocuteur et le financent. Il affirme avoir des membres clandestins, issus des villes encore sous influence de Kadhafi. Dans les faits, il reste très ancré en Cyrénaïque et est composé en majorité de l'élite arabe. Il lui faudra intégrer des représentants de l'Ouest, des Touaregs et des Berbères.
Dirige-t-il l'insurrection ?
Il n'a qu'une autorité partielle sur les combattants. Ceux-ci sont répartis en brigades, structurées autour de chefs locaux, et parfois très indépendantes vis-à-vis de Benghazi. Après l'assassinat du chef de l'état-major insurgé, Abel Fatah Younès, le CNT a appelé toutes les factions à se rassembler. Certaines sont réfractaires, comme le Groupe islamique combattant en Libye, dont un des chefs avait fait allégeance à Al-Qaida en 2006.
Au pouvoir, l'unité du CNT ne risque-t-elle pas de se fissurer ?
C'est un conglomérat hétéroclite, dont le ciment est l'anti-kadhafisme. Les spéculations sur l'assassinat du général Fatah Younès ont révélé de profondes fractures. Les islamistes sont soupçonnés car ils ont un mobile : lorsqu'il était chef du renseignement, Younès les a sévèrement réprimés. Pour d'autres, l'ancien ministre de la Défense menait un double jeu et l'aurait payé. En réaction à ces divisions, le 8 août, Moustapha Abdeljalil a dissous le bureau exécutif. Cet assassinat complique aussi les relations avec la tribu des Obeidi, l'une des plus puissantes, dont Younès était originaire. Pour l'apaiser, le CNT a remplacé Younès par l'un de ses cousins. Reste à savoir si, au pouvoir, le CNT resterait assez souple pour gérer de telles contradictions.

Amélie MOUGEY.

Tinariwen et Tamikrest: les voix touaregs en concert en France cet automne



18/08/2011


Tinariwen et Tamikrest: les voix touaregs en concert en France cet automne

Hasard du calendrier, les immenses bluesmen du désert Tinariwen (en photo) et leurs fils spirituels Tamikrest se succéderont dans les salles françaises à l'automne 2011. L'occasion de s'immerger dans la culture touareg et comprendre les revendications de ce peuple méconnu.

Le cyrocco, célèbre vent du sahara, risque fort de souffler prochainement sur la France. La raison n'est pas météorologique, mais musicale. Deux grands noms du blues-rock du désert, Tinariwen et Tamikrest, seront en effet en tournée dans l'Hexagone pour distiller leur musique hypnotique, reconnue partout dans le monde et admirée par des artistes comme Robert Plant, Elvis Costello ou Thom Yorke, le leader de Radiohead.

Tamikrest. Le plus jeune des deux groupes n'est pas le moins engagé. Formé de 7 musiciens originaires de différents pays (Niger, Mali et Algérie), Tamikrest chante sa révolte face à la perte d’identité culturelle, l’exploitation éhontée des terres de leur peuple et les conditions de vie déplorable des populations touarègues. Le son du groupe est rock, avec aussi des accents arabes et africains. Leur deuxième album, sorti en 2011, s'intitule "Toumastin".
Tamikrest sera en tournée entre le novembre et le 14 décembre 2011. Dates confirmées à Saint Martin des Champs (Espace du Roudur, le 04/11), Plougonvelin (Espace Keraudy, le 05/11), Toulouse (Salle Nougaro, le 08/11), Pantin (La Dynamo, le 9/11) et Grenoble (La Source, le 10/12).

Tinariwen. Ils sont trois à avoir fondé ce groupe né aux frontières du nord du Mali, et depuis rejoint par une grande famille d'artistes touareg. Trois ex-combattants du Mouvement Populaire de l'Azawad qui ont délaissé les armes pour la musique.Tinariwen fait la synthèse entre le blues, le rock et la musique traditionnelle de la communauté touareg. Leurs chansons, mélancoliques et captivantes, écrites en tamasheq, évoquent autant l'amour du désert que les souffrances de leur peuple. Leur dernier album, "Tassili", est attendu le 29 août dans les bacs.

Tinariwen sera en tournée en France entre le 21 septembre et le 13 octobre, passant successivement par Paris (le Centquatre, le 21/09), Magny-le-Hongre (File 7, le 05/10), Toulouse (la Halle aux Grains, le 07/10), Bègles (Les Rendez-vous des Terres Neuves, le 08/10), Laval (6 par 4, le 09/10), Lyon (Ninkasi Kao, le 10/11), Poitiers (Scène nationale, le 12/10) et Nanterre (Maison de la Musique, le 13/10). Ils seront de retour en 2012.. 


Un clip de Tamikrest:



Photo DR
© 2011 Concert Live Publishing.