mercredi 27 juillet 2011
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La vague d’arrestations par suite de l’attaque contre la résidence privée d’Alpha Condé en Guinée le 19 juillet dernier continue de défrayer la chronique. Depuis lors, on fait état de 38 personnes interpellées, dont 25 militaires. Parmi les incriminés, on cite des proches du président de la transition, Sékouba Konaté, actuellement chargé de mission à l’Union africaine : il s’agit, entre autres, des généraux Nouhou Thiam et Bachir Diallo, qui se trouvent être respectivement ses anciens chef d’état-major de l’armée et directeur de cabinet ; à ceux-là s’ajoutent deux colonels proches de Moussa Dadis Camara, également été arrêtés, à savoir Moussa Bonda Bon Camara et Chérif Dyaby.
En attendant leur comparution devant le tribunal, prévue pour demain 28 juillet, on se pose beaucoup de questions. Tout comme le général Sékouba, joint au téléphone par RFI, plus d’un observateur reste interloqué sur ces derniers évènements en Guinée. Il faut par ailleurs louer au passage la position de ce dernier, qui a condamné la tentative de « certaines personnes mal intentionnées…de remettre en cause la marche de la démocratie en Guinée ». Il en est de même de la sagesse avec laquelle il a réagi à la supposée implication de ses proches, en laissant entendre qu’on ne peut pas connaître les hommes et que seules « les enquêtes prouveront qui est coupable et qui est innocent ».
Au-delà de cette situation, c’est l’avenir de la démocratie en Afrique qui suscite beaucoup d’inquiétudes. On se souvient de l’espoir suscité après la proclamation de la première présidentielle libre dans ce pays en 2010. On avait cru que c’en était fini de ce long tunnel et que la Guinée avait pris pour de bon le chemin de la démocratie. Mais hélas, cette canonnade du 19 juillet dans le quartier Kipé vient une fois de plus nous rappeler que la voie de la démocratie est loin d’être un fleuve tranquille sur notre continent ; une triste réalité sous nos tropiques, surtout quand on sait qu’au moment où on s’affaire à faire comparaître les présumés conjurés guinéens devant la justice, de nouveaux bruits de bottes se font entendre du côté de Niamey : en effet, hier en fin de matinée, nous avons été surpris d’apprendre que le tout-nouveau président démocratiquement élu du Niger a échappé à un attentat et que plusieurs militaires auraient même été arrêtés pour tentative de putsch.
Une situation qui nous amène à nous demander ce que veulent finalement nos hommes en armes. En effet, on se rappelle que dans ce pays, le président Mamadou Tandja avait tenté de faire passer de force son tazarché. Une velléité de confiscation du pouvoir qui avait été vite stoppée en février 2010 par une junte militaire dirigée par le commandant Salou Djibo. Ce qui a remis le Niger sur les rails démocratiques, à l’issue d’une élection sans bavure remportée le 12 mars 2012 par Mahamadou Issoufou.
Comment peut-on comprendre que des militaires soient de nouveau tentés de remettre en cause ce retour à une vie constitutionnelle normale unanimement salué par l’opinion internationale ? Si cette histoire de putsch n’est pas montée de toutes pièces, comme savent le faire certains dirigeants africains pour régler leurs comptes à leurs potentiels challengers, il faut plaindre Mahamoudou Issoufou, lui qui est aussi confronté à la menace d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Par ailleurs, cette présumée tentative de putsch intervient au mauvais moment, puisque Mahamoudou Issoufou, a-t-on appris, devrait recevoir à la Maison-Blanche ce vendredi, avec d’autres chefs d’Etat d’Afrique subsaharienne francophone, les encouragements du président américain, Barack Obama, pour la promotion de la démocratie dans leurs pays respectifs.
Hamidou Ouédraogo
L’Observateur Paalga
Au-delà de cette situation, c’est l’avenir de la démocratie en Afrique qui suscite beaucoup d’inquiétudes. On se souvient de l’espoir suscité après la proclamation de la première présidentielle libre dans ce pays en 2010. On avait cru que c’en était fini de ce long tunnel et que la Guinée avait pris pour de bon le chemin de la démocratie. Mais hélas, cette canonnade du 19 juillet dans le quartier Kipé vient une fois de plus nous rappeler que la voie de la démocratie est loin d’être un fleuve tranquille sur notre continent ; une triste réalité sous nos tropiques, surtout quand on sait qu’au moment où on s’affaire à faire comparaître les présumés conjurés guinéens devant la justice, de nouveaux bruits de bottes se font entendre du côté de Niamey : en effet, hier en fin de matinée, nous avons été surpris d’apprendre que le tout-nouveau président démocratiquement élu du Niger a échappé à un attentat et que plusieurs militaires auraient même été arrêtés pour tentative de putsch.
Une situation qui nous amène à nous demander ce que veulent finalement nos hommes en armes. En effet, on se rappelle que dans ce pays, le président Mamadou Tandja avait tenté de faire passer de force son tazarché. Une velléité de confiscation du pouvoir qui avait été vite stoppée en février 2010 par une junte militaire dirigée par le commandant Salou Djibo. Ce qui a remis le Niger sur les rails démocratiques, à l’issue d’une élection sans bavure remportée le 12 mars 2012 par Mahamadou Issoufou.
Comment peut-on comprendre que des militaires soient de nouveau tentés de remettre en cause ce retour à une vie constitutionnelle normale unanimement salué par l’opinion internationale ? Si cette histoire de putsch n’est pas montée de toutes pièces, comme savent le faire certains dirigeants africains pour régler leurs comptes à leurs potentiels challengers, il faut plaindre Mahamoudou Issoufou, lui qui est aussi confronté à la menace d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Par ailleurs, cette présumée tentative de putsch intervient au mauvais moment, puisque Mahamoudou Issoufou, a-t-on appris, devrait recevoir à la Maison-Blanche ce vendredi, avec d’autres chefs d’Etat d’Afrique subsaharienne francophone, les encouragements du président américain, Barack Obama, pour la promotion de la démocratie dans leurs pays respectifs.
Hamidou Ouédraogo
L’Observateur Paalga