dimanche 25 décembre 2011

Otages au Mali : les aveux de deux Touaregs

Les otages français Philippe Verdon et Serge Lazarevic sont apparus sur deux photos envoyées par les islamistes le 9 décembre au quotidien espagnol El Pais.
Les otages français Philippe Verdon et Serge Lazarevic sont apparus sur deux photos envoyées par les islamistes le 9 décembre au quotidien espagnol El Pais.
REUTERS/Agence Nouakchott Informations/Handout

Par RFI
Il y a un mois, jour pour jour, trois Européens étaient enlevés à Tombouctou. Un touriste allemand, qui accompagnait ces trois hommes et avait résisté, avait été tué d'une balle dans la tête par les ravisseurs. La veille, dans la nuit du 23 au 24 novembre, deux Français, Philippe Verdon et Serge Lazarevic, avaient aussi été enlevés au Mali. Tous ces rapts ont été revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique. Aqmi, qui a fait publier, le 9 décembre, deux photos des otages entourés d'hommes en armes. Un mois après ces enlèvements, le point de l'enquête.

Dans le dossier de l'enlèvement des deux Français survenu fin novembre dans le nord du Mali, l'enquête avance. Sur les cinq personnes arrêtées, deux sont directement impliquées dans l'affaire. Il s'agit de deux jeunes Touaregs, qui sont passés aux aveux : ils ont reconnu avoir été payés pour participer au rapt. D'après leurs déclarations, après l'enlèvement, alors qu'ils étaient recherchés dans le nord-ouest du Mali pour semer les militaires français et maliens lancés à leur poursuite, ils ont pris la direction du nord-est qui a une frontière avec l'Algérie.
Autre information, à part une négligence administrative, aucune charge ne pèse sur le gérant de l'hôtel où les deux «géologues» ont été enlevés. Il est cependant toujours aux arrêts.
Les deux Français sont désormais otages d'Aqmi, tout comme les trois autres Européens, enlevés fin novembre, en plein coeur de la ville malienne de Tombouctou. Aqmi a revendiqué tous ces enlèvements en annonçant qu'ultérieurement, les exigences pour leur libération seront rendues publiques.
D'après nos informations, trois médiateurs connus dans la sous-région ont été contactés pour engager des négociations, qui s'annoncent plutôt difficiles.
Philippe Verdon a été enlevé au Mali en même temps que Serge Lazarevic, dans la nuit du 23 au 24 novembre dernier. Jean-Pierre Verdon, le père de Philippe, souhaite un joyeux Noël à son fils ainsi qu'à son compagnon d'infortune.
Jean-Pierre Verdon
Père de l'otage Philippe Verdon
Nous sommes tous unis dans une même pensée d'amour et dans une volonté commune d'oeuvrer pour vous retrouver très vite.
 
25/12/2011 par Olivier Rogez
TAGS: AL-QAÏDA - MALI
FICHE PAYS :

Super Khoumeissa Band at Festival au Desert 2010

vendredi 23 décembre 2011

Navigation

Dans la rubrique

Manifestation pour la reconnaissance de Tamazigght en (...)
Des Amazighs de Tunisie appellent à une manifestation à Tunis le dimanche 25 décembre 2011 pour (...)
22/12/114
Amérique du Nord : solidarité avec Imazighen de Libye
Le Comité de soutien de l’Amérique du Nord aux Amazighs de Libye, en collaboration avec (...)
15/12/113
Rassemblement de solidarité avec Imazighen de Libye en (...)
L’association de culture berbère de Bretagne participe à la Journée internationale de (...)
14/12/11
Tamazgha dénonce le racisme du CNT
Tamazgha qui se bat aux côtés des Imazighen de Libye depuis le début des révoltes de février (...)
05/12/113
Vous êtes > Actualité > Libye : une "réconciliation" voulue sur le dos des Imazighen...

Libye : une "réconciliation" voulue sur le dos des Imazighen...

Le CNT et son gouvernement provisoire ont organisé une conférence pour la réconciliation nationale en Libye le 9 décembre 2011. Et comme par hasard, l’imam Abdouldjalil a invité principalement des imams comme lui à l’instar d’El Qardawi d’Egypte et du ckeikh Ghanouchi de Tunisie. Il y a à se demander comment l’homme à la zebiba n’a pas eu l’idée d’inviter l’imam Abbas Madani ou l’imam Belhadj. Autant dire que la composante de cette conférence donne une idée du type de réconciliation que les gens du CNT veulent concocter aux Libyens.
Et comment croire à une volonté de réconciliation de la part du CNT alors que la partie la plus importante qui conteste actuellement le gouvernement provisoire et le CNT et qui se sont marginalisée n’est pas conviée. Oui, Imazighen n’ont pas été conviés. Mais le CNT rétorquera qu’il n’y a pas de problème avec Imazighen. Effectivement, pour le CNT la réconciliation est à faire avec les combattants de Kadhafi qui ont été les auteurs d’exactions à l’égard desLibyennes et Libyens. Ce sont ces criminels que le CNT et son gouvernement compte laver de leurs crimes et les intégrer dans les nouvelles institutions notamment militaires et policières : ils seront les meilleurs éléments à utiliser pour une éventuelle répression des Imazighen. Autant dire qu’Abdouldjalil et ses acolytes comptent reprendre les anciens outils du régime kadhafiste, qu’ils connaissent très bien par ailleurs, pour les utiliser afin d’asseoir leur pouvoir. Un véritable plan d’isolement et de fragilisation des Imazighen est mis en place par le CNT et ses institutions. Un plan auquel participeront les islamistes et les arabistes de par le monde notamment les voisins comme l’Algérie et la Tunisie. A propos des Algériens, la visite annoncée d’Abdouldjalil à Alger doit certainement s’inscrire dans le cadre de ce plan pan-arabiste contre Imazighen de Libye.
Mais que pensent Imazighen de cette mascarade de conférence de réconciliation du CNT ? Si l’on croit le Président du Congrès national amazigh libyen, Fethi Bouzakhar, qui a adressé une lettre aux conférenciers, Imazighen n’attendent pas grand chose de cette conférence. En effet, le Congrès national amazigh libyen déplore qu’il ne soit pas convié à cette réunion pourtant il a tellement de choses à dire sur la Libye. Fethi Bouzakhar qui appelle la réconciliation entre Libyens de tous ses vœux estime qu’elle ne peut se faire sans commencer par rendre d’abord justice aux victimes et juger les responsables d’agressions. Il ne s’agit pas de demander aux victimes - au nom de la religion au nom du dialogue - de faire des concessions sur leurs droits. Dans sa lettre, le Président du Congrès national amazigh libyenénumère un certain nombre d’exigences et parmi elles :
- Exiger que les accusés puissent avoir droit à un procès équitable et que seule la justice dira son mot ;
- Nous exigeons que soient communiqués les résultats de travaux et non les intentions de responsables comme cela a été le cas lorsqu’ils ont voulu nous faire croire, à nos Amazighs, que le CNT et le gouvernement provisoire n’ont pas de mauvaises intentions l’absence des Imazighen dans l’équipe gouvernementale ainsi que dans l’absence de la langue amazighe dans la Constitution ;
- Il y a un droit inaliénable auquel nous ne pouvons, en tant qu’Amazighs, renoncer. Il s’agit de la constitutionalisation de la langue amazighe seule garant de sa protection. Il n’est pas possible de faire une quelconque concession sur Tamazight sous prétexte qu’elle n’est pas la langue du Coran ou que le moment n’est pas propice pour soulever le droit de la langue au nom de la réconciliation nationale. L’absence de la langue amazighe dans la constitution signifie le refus de la réconciliation avec les Amazighs ;
- Il n’est pas possible de faire des concessions, au nom de la réconciliation nationale, sur les terres qui ont été confisquées pendant l’ère du tyran. La terre est la dignité et nous ne pouvons faire des concessions sur notre dignité ;
- Si nous convenons que les brigades armées devront quitter la capitale Tripoli, nous estimons qu’il est nécessaire qu’un texte clair dans la déclaration constitutionnelle précise le rôle, les prérogatives et les devoirs de l’armée nationale ainsi que de la sécurité nationale. Nous ne voulons pas de l’exploitation de l’armée nationale et de la sécurité nationale d’une manière qui ne soit pas définie par la Constitution.
- Il n’est pas possible, au nom de la réconciliation nationale et de la religion, de demander aux victimes d’agressions et de viols pendant la révolution de pardonner leurs agresseurs.
Pour résumer, Abdouldjalil a une seule préoccupation : s’accaparer le pouvoir et reproduire le système de son ancien maître qu’il a servi des années durant. Cet homme a brillé par le mensonge et la malhonnêteté et il veut donner des leçons à ceux qui ont fait preuve de patriotisme et de sacrifice pour la nation.

Mais ce résidu du régime kadhafiste et ceux qui l’instrumentalisent, notamment la Qatar, aura-t-il raison des Imazighen décidés à se libérer et à ne plus subir de domination ? L’avenir proche nous le dira.


Masin FERKAL. 



Ould Limam Chafi: "La Mauritanie n’a aucune stratégie contre Aqmi"
Date: 22 December 2011 à 13:17:02 CET
Sujet: Mauritanie

Ould Limam Chafi: "La Mauritanie n’a aucune stratégie contre Aqmi"
 «Les officiers de l’armée mauritanienne et les partis politiques sont appelés à prendre leur responsabilité pour sauver la Mauritanie qui sombre davantage dans les aventures de Mohamed Ould Abdel Aziz», a déclaré Moustapha Ould Limam Chafi.
L’opposant mauritanien en exil au Niger, regrette, dans une interview accordée à Alakhbar, que «la Mauritanie se dirige vers l’effondrement et la guerre que même Ould Abdel Aziz contre le terrorisme est, non seulement catastrophique, mais constitue une menace pour toute la région.»
«Ould Abdel Aziz est la copie conforme de Pervez Moucharraf. L’ancien président pakistanais, après avoir renversé un pouvoir civil, a convaincu les occidentaux par sa «capacité» de vaincre Al-Qaïda. Aujourd’hui, Moucharraf est parti la guerre continue à déchirer toute la région, les terroristes ont plus de force de frappe et les promesses des occidentaux se sont avérées nulles», a comparé Ould Limam Chafi.


«La stratégie de Ould Abdel Aziz, s’elle existe, est plein de risques pour le pays, ses voisins et même pour ses visiteurs. Depuis l’avènement de l’homme au pouvoir, l’armée mauritanienne compte ses morts et des otages sont enlevés dans même des villes et villages mauritaniens », a-t-il déploré.
En outre, Ould Limam Chafi n’arrive pas à comprendre le fait que Ould Abdel Aziz se serait «occupé du mariage de sont fils au moment où nos soldats passaient à l’autel des terroristes d’Aqmi. Quelle irresponsabilité !»
Rien, selon lui, n’est « plus rigolo que l’image que l’armée mauritanienne a montrée après les combats de Wagadou contre Aqmi. Les armées malienne et mauritanienne savent, autant que moi, que le véhicule montré, alors, en photo n’était que celui de l’armée mauritanienne calciné par les terroristes. Le malheur est que pendant qu’ils faisaient croire à l’opinion publique une prétendue victoire, ils confirmaient leur défaite en image».
Pour l’opposant, «l’Algérie, d’où est parti le terrorisme, détient une armée numériquement plus importante que celle de la Mauritanie. Mais, est-ce qu’Alger, s’interroge-t-il, a, une fois, songé de se jeter dans le bourbier du nord malien ? Peut-on donc, du côté de Nouakchott, parler de sagesse ! Quelle importance de mener des raides contre les positions d’Aqmi dans le nord du Mali, si nous sommes incapable de défendre notre territoir : Adel Bagrou, Bassiknou, Néma, Nouakchott Néma.»
«S’il y avait une stratégie mauritanienne quelconque contre le terrorisme, on aurait senti les résultats. Malheureusement, il n’y a aucune stratégie dans ce sens. A-t-on, d’ailleurs, une fois capturé un leader d’Aqmi ? Quelle arme des terroristes a-t-on saisie ? De quelle victoire prétendent-ils ? Ils auraient mieux dresser un bilan malheureux : des soldats mauritaniens tombés, des innocents massacrés, des citoyens et des touristes enlèves par Aqmi, Des agents des renseignements mauritaniens exécutés…c’est ça leur victoire ! » se moque Ould Limam Chafi.
Même s’il a été opposant à Maouya, Ould Limam Chafi, avoue «que l’ancien président mauritanien avait une vision claire quand il s’agissait de l’armé, notamment la guerre contre le terrorisme.»
Alakhbar (Dakar

mercredi 21 décembre 2011

Aqmi attaque un poste de gendarmerie en Mauritanie

La zone des opérations des armées mauritanienne et malienne contre l'Aqmi.
La zone des opérations des armées mauritanienne et malienne contre l'Aqmi.
© RFI

Par RFI
Des hommes soupçonnés d'appartenir à Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique) ont attaqué, le mardi 20 décembre 2011, un poste de gendarmerie situé au sud de la Mauritanie, à quelques kilomètres de la frontière malienne. Ils ont enlevé un gendarme avant de fuir vers le Mali.

C'est à Addel Begrou, une localité située au sud de la Mauritanie, à seulement 4km de la frontière malienne, que l'attaque a eu lieu, vers 18h. Selon des sources sécuritaires à Nouakchott, plusieurs hommes enturbannés et armés, qui circulaient à bord d'un seul 4x4, ont mené un raid contre le poste de gendarmerie de la ville.
Ces hommes, suspectés d'appartenir à al-Qaïda au Maghreb islamique, ont enlevé le gendarme qui était de faction, avant de s'enfuir au Mali, poursuivent ces sources, qui affirment que les forces de sécurité mauritaniennes sont actuellement mobilisées pour traquer les ravisseurs. Toutefois, de son côté, l'état major de l'armée déclare ne pas être en mesure de confirmer l'attaque et la prise d'otage.
Les mêmes sources sécuritaires indiquent également que des véhicules suspects avaient été repérés depuis plusieurs jours dans la région, ils faisaient l'objet de recherches. Il est probable que les ravisseurs viennent de la forêt de Wagadou, conclut une de ces sources. La localité d'Addel Begrou est en effet toute proche de la forêt de Wagadou, située de l'autre côté de la frontière, en territoire malien. Cette forêt est connue pour servir de base à des éléments d'Aqmi.
L'armée mauritanienne a d'ailleurs mené plusieurs raids et opérations de ratissage dans cette zone au cours des sept derniers mois pour déloger les terroristes présumés. La dernière en date, au mois d'octobre passé, avait permis, selon l'armée mauritanienne, de contrer une attaque terroriste prévue contre la Mauritanie.

Libye : Moustapha Abdel Jalil dans les tourments

mercredi 21 décembre 2011
Réagissez à cet article RÉAGISSEZ (0)Imprimez cet article IMPRIMEZEnvoyez cet article par e-mail ENVOYEZPartagezPARTAGEZ
Publicité

On a l’impression que le vent a changé de direction. Moins de quatre mois seulement après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, le Conseil national de transition est décrié. Depuis une semaine, une dizaine d’organes révolutionnaires, parmi lesquels, « les Chababs de la révolution », « l’Union de la révolution libyenn  », « le Mouvement des indépendants de Libye », « le rassemblement des Chababs libyens  », manifestent ouvertement des sautes d’humeur sur la place Al-chajara d’où est partie la contestation qui a emporté le régime de l’ex-guide Kadhafi. Ces mouvements qui ont activement pris part à la victoire de l’organe suprême de transition reprochent suffisamment de faits au président du CNT, Moustapha Abdel Jalil et quelques-uns de ses lieutenants.
Ils estiment que Benghazi est marginalisée et oubliée. Ils relèvent le manque de liquidité dans les distributeurs bancaires, le ralentissement des activités dans le secteur des services et la paralysie dans tous les établissements de l’Etat. Plus grave, ils rouspètent que le Conseil est un organe aux contours opaques dont la gestion laisse à désirer. Conséquences, des manifestants ne se sont pas fait prier pour brûler des posters de M. Abdel Jalil. Ce sont des scènes qui rappellent les folles périodes de l’irréversible marche des ex-insurgés qui, chaque fois qu’ils s’emparaient d’une cité, incendiaient tous les souvenirs du supposé dictateur défait, le 20 octobre dernier. Même si les évènements actuels n’ont pas atteint une telle ampleur, on peut affirmer que la lune de miel avec les habitants de Benghazi a fait long feu, à telle enseigne que l’on se demande si c’est le début du divorce.
Le président de l’appareil politique de transition n’a même pas eu le temps de digérer complètement l’euphorie de la prise du pouvoir qu’il doit faire face à la réalité, dure et amère. Qu’il entreprenne une action, on lui reproche d’agir en faveur d’un tel, qu’il réagisse en tenant compte des appréhensions, on l’accuse à nouveau d’ignorer tel autre. A l’heure qu’il est, il est pris en tenailles entre plusieurs entités qui, selon toute vraisemblance, luttent pour l’amélioration de leur quotidien. Avec des arguments qui font mouche, elles manœuvrent comme si Moustapha Abdel Jalil avait sollicité leur soutien en vue d’organiser leur exploitation de concert avec l’extérieur et d’anciens bonzes du régime défunt.
On croirait qu’elles l’attendaient de pied ferme. Ou bien c’est parce qu’elles tiennent à le maintenir sous pression pour éviter de désenchanter comme c’est le cas chez le voisin des bords de la mer rouge ? ? C’est de bonne guerre, mais si rien n’est fait pour stopper l’hémorragie qui n’est qu’à ses débuts, des manifestants d’autres villes pourraient débouler dans les rues. Et des groupes fantoches pourraient tenter de récupérer le mouvement. ?Les risques sont bien réels dans un pays en lambeau où les hommes en armes sont encore maîtres du jeu.
C’est pourquoi le président du Conseil national de transition, Moustapha Abdel Jalil, qui risque gros, ne devrait pas feindre l’indifférence. Il n’aura pas d’excuse, avisé que quiconque, il n’est pas sans savoir que l’ennemi commun vaincu, chacun de ses faits est suivi à la loupe et interprété. Il a donc intérêt à revoir la structure de commandement du Conseil national de transition, l’organiser en faisant sien l’avertissement selon lequel ? : ?«  ?lorsque les pâtres qui doivent faire rentrer le petit bouc dans l’enclos sont nombreux, il passe la nuit dehors ? ». C’est comme ça qu’il pourra reprendre la main, contrer le scepticisme ambiant d’une partie de la population embarquée dans une logique de contestation qui fait florès parmi des citoyens qui estiment qu’on veut voler leur révolution.
Ce n’est qu’après avoir réglé cette question qui s’apparente à un détail qu’il pourra, au dessus de tout soupçon, s’attaquer véritablement aux différents axes qui ont été définis dans la feuille de route du CNT. Autrement dit, il s’en tirerait avec une image totalement écornée avec un pays qui perdrait inutilement le temps sur le chemin de sa lente, mais irréversible marche vers la démocratie et le progrès.
Adama BAYALA (badam1021@yahoo.fr)
Sidwaya
Croissance mondiale 2012: au Niger, Lagarde se dit quasi "certaine" d'une révision à la baisse
NIAMEY — La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, s'est dite mercredi à Niamey "à peu près certaine" que les prévisions de croissance mondiale pour 2012 seraient révisées à la baisse, en raison notamment de la crise dans la zone euro.
"Je suis à peu près certaine" que les prévisions de croissance que faisait le FMI en septembre pour l'économie mondiale (4%) "seront révisées à la baisse" en janvier prochain, a-t-elle déclaré dans un discours devant l'Assemblée nationale du Niger.
"Ces nuages qui s'amoncellent, à l'horizon européen notamment, entraînent des perspectives baissières", a-t-elle expliqué.
"La menace immédiate est simple: elle est celle d'un engrenage pernicieux, une espèce de cercle vicieux marqué par une détérioration de la confiance, une aggravation de l'instabilité des marchés financiers et l'accumulation de dettes publiques qui sont bien souvent insoutenables (...): ces menaces sont autant de facteurs qui concourent à un affaiblissement inexorable de la croissance", a-elle-souligné.
Les pays avancés de la zone euro "sont au centre de la crise" et "devront se trouver au centre de la solution", a-t-elle jugé, appelant de ses voeux "non seulement le rétablissement de la confiance, non seulement les politiques d'ajustement budgétaire" mais "des perspectives de croissance" et de baisse du chômage.
"Si rien n'était fait, la crise de confiance (...) se poursuivrait, s'aggraverait dans tous les pays (...), tous les pays des économies mondiales en subiraient les conséquences sans aucune exception", a averti Mme Lagarde.
Elle a également évoqué les répercussions de la crise actuelle pour l'Afrique.
"Un ralentissement prolongé de la croissance dans les pays avancés, conjugué au regain d'instabilité des marchés financiers, pèsera sans aucun doute sur la demande d'exportation des produits en provenance d'Afrique" et "pourrait également freiner les flux de financements privés" et les investissements directs étrangers, a-t-elle détaillé.
Déjà le Niger subit depuis quelques mois "la diminution des transferts de fonds des travailleurs expatriés", a-t-elle insisté.
Alors que le Niger est devenu récemment un petit producteur de pétrole, la directrice du FMI a exhorté à "tirer le meilleur parti des ressources naturelles" en les mobilisant au profit d'investissements dans les infrastructures, l'agriculture, la santé et l'éducation.
Dans un rapport publié lundi, le Fonds a conseillé au Niger, l'un des pays les plus pauvres du monde, de dépenser prudemment les revenus qu'il va tirer de l'or noir, ainsi que de l'uranium.
Le Niger pourrait connaître en 2012 l'une des plus fortes croissances économiques du monde (14%), dopée par la production de pétrole qu'il a commencé à extraire en novembre dans une zone désertique de l'est. Il est aussi l'un des plus grands producteurs mondiaux d'uranium.
Mais "les graves pénuries alimentaires de ces derniers mois" rappellent que ce pays sahélien reste "vulnérable à un certain nombre d'aléas climatiques", a souligné Mme Lagarde.
Selon l'ONG Oxfam, six millions des quelque 16 millions de Nigériens sont menacés par une nouvelle crise alimentaire après une mauvaise campagne agricole causée notamment par des pluies insuffisantes.
La directrice du FMI, arrivée mardi soir au Niger après deux jours au Nigeria pour son premier déplacement en Afrique, a rencontré mercredi matin le président Mahamadou Issoufou. Elle achève sa visite jeudi.

Libye : Seif al-Islam, une monnaie d’échange pour la brigade de Zintan

Seif al-Islam, après sa capture par les ex-rebelles libyens, le 19 novembre 2011.
Seif al-Islam, après sa capture par les ex-rebelles libyens, le 19 novembre 2011.
REUTERS/Ammar El-Darwish

Par RFI
En Libye, le président du Conseil national de transition a ouvert, mardi 20 décembre, à Tripoli, une conférence rassemblant les anciens rebelles. Moustapha Abdeljalil a demandé aux différents groupes (de Tripoli, Benghazi, Misrata, Zenten) d'établir une liste de candidats au CNT ainsi qu'au poste de chef d'état-major de la future armée nationale. Pour le numéro 1 du CNT, c'est une réponse aux critiques sur le manque de transparence et de représentativité du Conseil. Pour les différentes milices, l'enjeu est d'avoir le plus d'influence possible : pour cela, la brigade de Zintan dispose d'un moyen de pression de taille, puisque c'est elle qui détient Seif al-Islam Kadhafi, le fils de l’ancien dictateur.
 

Ils l'ont capturé et pour l'instant, ils le gardent. Les ex-rebelles de Zintan ne semblent pas pressés de livrer Seif al-Islam Kadhafi aux autorités centrales.
Selon le procureur général de Tripoli, la coopération est totale, et si le fils du colonel déchu reste à Zintan, c'est uniquement pour des raisons de sécurité. Mais pour le groupe armé de Zintan, Seif al-Islam Kadhafi peut encore être une monnaie d'échange très utile : c'est sa capture qui a permis à l'un de ses commandants, Oussama al-Jouili, d'obtenir le portefeuille de la Défense dans le gouvernement de transition, et l'enjeu maintenant pour la brigade est d'obtenir le poste très convoité de chef d'état-major de la future armée.
Zintan est pourtant une petite ville isolée dans les montagnes du Nefoussa, à 170 km au sud-ouest de Tripoli. Mais ses combattants étaient en première ligne lors de la bataille pour la prise de la capitale en août dernier. Depuis, ils ne sont pas partis et tiennent notamment l'aéroport international, devenu leur QG. Et ils sont lourdement armés après le pillage des arsenaux de Mouammar Kadhafi.
Mais avoir la main sur Seif al-Islam reste leur meilleur atout pour se faire entendre par le CNT.
TAGS: LIBYE - MOUAMMAR KADHAFI
FICHE PAYS :