DES MÉDIATEURS DANS LE SUD LIBYEN
"TOUT FAIRE POUR ÉVITER QUE LE CONFLIT DÉGÉNÈRE"
La situation dans le sud de la Libye est extrêmement tendue alors que le Premier Ministre Ali Zeydan peine à s'imposer.
Alors que les combats ont repris à l’aube dans la capitale du Fezzan, le Leader historique des Touaregs libyens, le général Ali Kanna a été interrogé par les autorités nigériennes. Ces dernières le soupçonnent d’ourdir un complot aux côtés de kadhafistes pour provoquer un conflit qui pourrait embraser la région. «Ce sont des rumeurs», clament un proche du Général Ali Kanna interrogé cet après-midi. Notre communauté n’a pas envie de se mêler de cette guerre qui oppose les Toubous et les Ouled Souleyman. Nous n’avons rien à voir là-dedans». «La situation est très tendue ici», expliquait ce matin au téléphone un habitant de Sebha, alors que résonnait l’écho des tirs de mitrailleuses. Le bataillon de l’armée nationale libyenne envoyés par les autorités de Tripoli pour assurer restaurer l’ordre aurait fait demi-tour, croit savoir notre correspondant. «On ne sait pas si c’est parce qu’ils ont eu peur ou parce qu’on leur a demandé de rentrer».
Le Premier Ministre Ali Zeydan qui peine à imposer son autorité dans la capitale Tripoli -où il avait été kidnappé le 13 octobre dernier- semble impuissant face aux violences qui sévissent à 800 kilomètres au Sud. Il serait toutefois parvenu à envoyer des médiateurs actuellement en train de négocier avec les chefs de tribu.
LA PEUR DU "CHAOS"
La tâche s’annonce ardue. D’un côté, les Toubous menés par le général Issa Mansour –que nous avons rencontré à Paris la semaine dernière- prétendent être victimes d’agressions continues de la part des islamistes, alliés à la tribu des Ouled Soulayman -elle-même soutenue par le régime en place-. De l’autre, les Ouled Souleyman dénoncent un complot ourdi pas les kadhafistes et les tribus, pour déstabiliser le Sud du pays.
Les chefs touaregs craignent que le conflit dégénère. «Il faut tout faire pour éviter ça, explique l’un d’eux. Car si les touaregs s’en mêlent, alors les Warffalas, les Kadhafdas et finalement la majorité des autres tribus pourrait se rallier aux Toubous contre le pouvoir en place. Cela plongerait notre région dans le chaos et au final serait un cadeau… pour Al Qaeda!»
Les Touaregs libyens n’ont pas envie d’imiter leur frère malien qui, en gagnant leur indépendance début 2012 avaient du céder leur terre aux émirs d’AQMI. «Si nous ne nous défendons pas, prétend le général Toubou Issa Mansour, nous perdrons bientôt le contrôle de notre région.»
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