La France embarrassée par les combats au Nord-Mali
Mediapart
Guerre. Selon Paris, la reprise des hostilités entre Bamako et les Touaregs est en grande partie due aux dirigeants maliens.
Au Mali, un conflit peut en cacher un autre. Alors que la France pensait avoir fait le plus difficile en chassant les jihadistes, voilà que le vieux conflit entre le pouvoir central de Bamako et les groupes touaregs (dont le MNLA, Mouvement national de libération de l'Azawad) qui dominent le nord du pays a brutalement resurgi.
Sans le crier sur les toits, pour ne froisser personne, Paris attribue la reprise des hostilités aux dirigeants maliens qui ont cru possible de partir à l'assaut de Kidal, fief des Touaregs, avec une armée loin d'être opérationnelle. « Résultat, ils se sont fait ratatiner et ont dû battre en retraite piteusement après quelques heures de combats et plusieurs dizaines de morts », observe une source militaire française. Dans la foulée, les Touaregs ont pris le contrôle de la localité de Menaka, à l'est de Gao. Bref, ils sont désormais en position de force, alors que les diplomates internationaux pressent le gouvernement malien de reprendre le dialogue.
Renforts à Gao et à Kidal
A Paris, l'irritation domine. « Le problème touareg existe depuis toujours. C'est une population qui réclame des moyens supplémentaires et une vraie autonomie. La solution ne sera pas militaire, mais politique », tranche un diplomate. A l'inverse, certains responsables maliens qui considèrent la région de Kidal comme faisant partie intégrante du territoire, reprochent à la France sa neutralité. « Pas question d'intervenir contre les Touaregs » confirme-t-on à Paris. En attendant, la France a dû réaménager ses plans. Alors que l'armée devait transférer son état-major du Mali au Tchad et rédéployer son dispositif plus au nord pour mieux contrôler la zone sahélienne, où les groupes jihadistes se trouvent toujours, l'opération a été provisoirement suspendue. Une centaine de militaires et des hélicoptères ont été envoyés en renfort à Gao et à Kidal.
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