Tombouctou s’invite à Cannes 2014 avec Abderrahmane Sissako
SETAL.NET-Dakar
« Timbuktu », le long métrage du cinéaste et producteur mauritanien Abderrahmane Sissako, est le seul film africain figurant parmi les dix-huit œuvres en compétition pour la Palme d’or de la 67e édition du Festival de Cannes, prévue du 14 au 25 mai, prochains, a appris l’APS des organisateurs.
Gilles Jacob, président dudit Festival, et Thierry Frémaux, son délégué général, ont dévoilé ce jeudi à Paris, la Sélection officielle de l’édition 2014, dont la liste a été publiée sur le site de la manifestation.
‘’Timbuktu, Le Chagrin des Oiseaux’’ raconte l’histoire de la ville de Tombouctou, surnommée ‘’la ville aux 333 saints’’ ou ‘’la perle du désert’’, un lieu de rencontres et de brassage, jadis symbole de tolérance et de symbiose entre les communautés qui y vivaient.
Cette cité passe quasiment comme une ville-martyre, depuis son occupation par les islamistes qui avaient créé en 2012 un tollé mondial pour avoir détruit des lieux sacrés de Tombouctou, principalement les derniers mausolées de la ville classée patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le prestige de Tombouctou réside également dans son ensemble de près de cent mille manuscrits détenus par les grandes familles de la ville et qui datent de la période impériale ouest-africaine, au temps de l’Empire du Ghana, de l’Empire du Mali et de l’Empire songhaï.
Abderrahmane Sissako est l’un des rares cinéastes d’Afrique Noire à avoir obtenu une notoriété internationale, avec Ousmane Sembène (Sénégal), Souleymane Cissé (Mali), Idrissa Ouedraogo (Burkina Faso) ou le Sénégalais Djibril Diop Mambety.
L’exil et le déplacement sont des thématiques centrales de Abderrahmane Sissako, né le 13 octobre 1961 à Kiffa en Mauritanie, d’un père malien et d’une mère mauritanienne. Peu de temps après sa naissance, sa famille émigre au Mali, où il suit une partie de ses études primaires et secondaires.
Il part en Union Soviétique, à Moscou, après un court séjour dans son pays natal, en 1980, où il étudie le cinéma au VGIK (Institut fédéral d’État du Cinéma) de 1983 à 1989.
« À travers ses œuvres, rapporte une note de présentation, Sissako chante les louanges d’une Afrique affaiblie par les guerres et les dictatures et met en scène les relations complexes entre le Nord et le Sud. »
Sissako a obtenu, en 2002, le Prix de la Critique Internationale du Festival de Cannes pour En Attendant le Bonheur, un portrait attendrissant d’un jeune malien qui part retrouver sa mère en Mauritanie et qui décide de s’installer en Europe. Ce récit inspiré de son propre vécu le propulse sur le devant de la scène internationale.
Le cinéaste a fait partie, en 2007, du jury des longs-métrages de Cannes.
Voici la liste des films en compétition :
‘’Sils Maria’’, Olivier Assayas (France)
‘’Saint Laurent’’, Bertrand Bonello (France)
‘’Sommeil d’hiver (Kis uykusu)’’, Nuri Bilge Ceylan
(Turquie)
‘’Map to the Stars’’, David Cronenberg (Canada)
‘’Deux jours, une nuit’’, Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique)
‘’Mommy’’, Xavier Dolan (Canada)
‘’Captives’’, Atom Egoyan (Canada)
‘’Adieu au langage’’, Jean-Luc Godard (France/Suisse)
‘’The Search’’, Michel Hazanavicius (France)
‘’The Homesman’’, Tommy Lee Jones (Etats-Unis)
‘’Deux fenêtres (Futatsume no mado)’’, Naomi Kawase (Japon)
‘’Mr. Turner’’, Mike Leigh (Grande-Bretagne)
‘’Jimmy’s Hall’’, Ken Loach (Grande-Bretagne)
‘’Foxcatcher’’, Bennett Miller (Etats-Unis)
‘’Le Meraviglie’’, Alice Rohrwacher (Italie)
‘’Timbuktu’’, Abderrahmane Sissako (Mauritanie)
‘’Relatos Salvajes’’ (Wild Tales), Damian Szifron (Argentine)
‘’Leviathan’’, Andrey Zvyagintsev (Russie).
Pape Diattao Badji
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