mardi 7 mai 2013

Mouvements touaregs au Mali – Les grandes manœuvres avant les négociations



Le Pays.bf
Beau temps après la pluie, a-t-on coutume de dire. Naturellement donc. Mais ne peut-on pas fabriquer ce beau temps après une tempête ? Des Touaregs du Nord-Mali répondraient par l’affirmative, à voir ce qui s’y passe actuellement notamment avec la naissance d’un nouveau mouvement dénommé Haut conseil de l’Azawad (HCA). Cet énième mouvement touareg est surprenant, tant par son idéal que par sa méthode, si fait que l’on se demande ce qu’il a derrière la tête.
Voyons ! Pas question de revendiquer l’indépendance d’une partie du Mali, pas question de prendre ou de reprendre les armes, et enfin pas question de faire une alliance avec les islamistes. Mais fédérer tous les mouvements, armés ou non, et faire la paix avec le Sud du Mali. Mohamed Ag Intalla, président du Haut conseil de l’Azawad, dont le frère est le chef du MIA après avoir été adjoint de Ansar Dine, et les siens qui apparaissent déjà comme un mouvement de trop, rusent-ils ? Veulent-ils embrouiller Bamako ? Pourquoi toujours faire référence à l’Azawad, dans la dénomination et qui sait encore… ?
En tous les cas, il y a comme une querelle de leadership dans le septentrion malien entre les différents mouvements, mais ce dernier né a des chances de séduire les autorités de Bamako. Aussi, vu que le HCA cherche à fédérer, n’y a-t-il pas un risque d’implosion ? Cette inquiétude est légitime dans la mesure où, en général, quand il y a une alliance comme celle-là, il peut y avoir scission à tout moment. De même, ce mouvement, rallié à d’autres, peut se révéler incontrôlable.
Sait-on jamais avec ces Djihadistes. C’est peut-être un agneau à surveiller de près. Mais quelque chose dit qu’il n’en sera rien de tout cela au regard de la configuration actuelle de la guerre au Mali. Ce nouveau mouvement est à Kidal et l’armée régulière est aux portes de Kidal. La guerre semble perdue et les membres de ce mouvement l’ont compris, à tout le moins, ils ont dû comprendre qu’ils sont en position de faiblesse. Il faut se chercher. C’est donc probablement un plan B, cette option de négocier avec Bamako. Ces mouvements participent donc aux grandes manœuvres d’après-guerre. Un combat de positionnement donc. Ils ne veulent pas perdre totalement le change après avoir perdu militairement la bataille.
Mais même s’ils y arrivent, ce sera avec les politiciens. Il risque d’être difficile de trouver un re-amour avec les populations violées, violentées et spoliées. La vraie négociation, c’est donc au Nord, avec les populations du Nord, les habitants de cet Etat mort-né de l’Azawad. Pourvu que ce soit le dernier des mouvements avant la réconciliation dont le processus a été amorcé ! C’est le tout mal que l’on souhaite aux héritiers de Soundiata Kéita.
Boureima DEMBELE
http://lepays.bf/?MOUVEMENTS-TOUAREGS-AU-MALI

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