mercredi 1 août 2012


A la Une : l’emprise des salafistes dans le Nord-Mali

Photos chocs publiées ces derniers jours sur les sites d’informations maliens : on y voit le cadavre de l’homme lapidé dimanche à Aghelhok avec sa compagne. Un homme mince au boubou clair taché de sang, autour de lui, des pierres blanches, et du sang encore… Pourtant, malgré la menace, des mouvements de résistance spontanée au fanatisme du groupe Ansar Dine apparaissent ici et là.
Des mouvements de colère des populations. Dernier exemple en date rapporté par le journal Maliba Info  : plusieurs centaines d’habitants de la ville de Goundam à une centaine de km au sud-ouest de Tombouctou sont récemment descendus dans les rues pour manifester leur colère après l’agression d’une jeune femme par les salafistes.
Le journal raconte : « accompagnée de ses 3 enfants, la jeune femme de 25 ans se rendait au puits collectif quand les hommes de Iyad Ag Aghaly l’ont interceptée pour l’arroser de coups de cravache sous prétexte qu’elle ne portait pas de foulard. Surprise et prise de panique, elle a laissé tomber son nourrisson. Des hommes qui s’apprêtaient à rentrer à la mosquée ont assisté à la scène et ont crié au scandale.
Et tout d’un coup, les jeunes et les femmes sont sortis de toutes les rues et ruelles de Goundam, qui, avec des gourdins, qui avec des pilons et machettes. Une foule de 300 à 500 personnes ont ainsi pris le chemin du QG des salafistes. » Ceux-ci ont tiré des coups de feu en l’air avant de se replier. Mais, le soir, poursuit Maliba Info, « les salafistes sont revenus en force et ont raflé 74 jeunes, qu’ils ont finalement libérés quelques heures plus tard sur intervention des notabilités de la ville. »
Des ténèbres dignes du Moyen-âge !
Voilà… Des actes de résistance plutôt rares et ponctuels… Que faire face au régime de terreur instauré par les extrémistes religieux ? Question posée par le quotidien burkinabé Le Pays qui revient notamment sur la lapidation de ce couple dimanche dernier : « au-delà de la famille éplorée et de la communauté malienne dans son ensemble, c’est l’humanité tout entière que Ansar Dine vient de plonger dans des ténèbres dignes du Moyen-âge », s’exclame le quotidien ouagalais.
« A travers cet acte ignoble, poursuit-il, Ansar Dine entend terroriser les populations qui hésitent à épouser l’idéologie djihadiste et montrer à la communauté internationale qu’il n’a plus de temps à perdre dans l’exécution de son plan. »
Alors que faire donc ? « On en est encore à se demander, déplore Le Pays, jusqu’à quand les politiciens de Bamako finiront par taire leurs querelles de chiffonniers pour créer l’union sacrée, ce sésame qui devrait permettre l’amorce d’une solution à la crise. De toute évidence,relève le journal, cette union sacrée passe par la formation d’un vrai gouvernement d’union nationale.
Une tâche à laquelle s’adonne personnellement le président par intérim du Mali. Mais ce gouvernement qui devait voir le jour hier vient de faire faux bond, constate-t-il. Et il n’est pas absolument certain que les dix jours supplémentaires accordés par la CEDEAO pour aligner les membres de l’Exécutif malien seront suffisants. En tout état de cause, conclut Le Pays, le destin du Mali semble toujours à la peine. Et pendant ce temps Ansar Dine s’enracine. »
Le site d’information Fasozine, lui, prend parti en faveur du président par intérim… Fasozine qui estime que Dioncounda Traoré a raison de vouloir « remettre à plat » le gouvernement. « Au moment où le pays retourne à la case départ après près d’un semestre de crise, Dioncounda Traoré doit plutôt se laisser guider par le pragmatisme plutôt que par des réunions et discussions infructueuses, estime FasozineLe Mali a besoin de se réunifier afin de reprendre le dur combat pour le développement, la protection des droits humains et la garantie des libertés politiques… »
Bonne gouvernance, anti-terrorisme et défis économiques
Autre sujet : la visite d’Hillary Clinton en Afrique. Première étape : Dakar, où la secrétaire d’Etat américaine a atterri hier soir. « Une prime à la démocratie », s’exclame le quotidien La Tribune. En effet, précise le journal, « la visite d’Hillary Clinton est l’occasion pour les Etats-Unis de saluer la maturité et la résistance des institutions sénégalaises.
En effet, Washington avait craint une dérive autocratique du Parti démocratique sénégalais (le Pds d’Abdoulaye Wade). La sauvegarde de ces acquis fait que le président Macky Sall bénéficiera des félicitations de la secrétaire d’Etat pour son élection à la tête du pays », affirmeLa Tribune.
Après le Sénégal, Hillary Clinton doit se rendre au Soudan du Sud, en Ouganda, au Kenya, au Malawi et en Afrique du Sud. Commentaire de Guinée Conakry Infos « engagés sur le double front de la lutte contre le terrorisme notamment islamiste, et de la résistance à la montée en puissance des mastodontes asiatiques, les Etats-Unis semblent s’être rendus compte que les grands enjeux du monde se jouaient également en Afrique.
Et que c’était certainement une erreur stratégique que de se mettre à l’écart du combat qui s’y déroule. Conséquence, relève Guinée Conakry Infos, les diplomates américains se montrent désormais les plus agressifs possibles. Ils s’impliquent de plus en plus directement et à un degré de plus en plus élevé… »

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