dimanche 19 février 2012


Les Touaregs s’invitent à la crise du Sahel

Azzeddine Par: Azzeddine Bensouiah

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Ce qui était à craindre a fini par arriver : les factions touaregs, jadis soutenues par le colonel Kadhafi, ont fui la Libye et se sont redéployées au nord du Mali, menaçant le gouvernement central de revenir au point du départ du conflit entre Touaregs et gouvernement de Bamako.
Les Touaregs ne veulent pas entendre parler de menace terroriste représentée par al-Qaida au Maghreb arabe, pourtant bien présente dans la région, et qui justifierait une présence de l’armée malienne et d’autres armées de la région.
Pour eux, les territoires du nord du Mali devraient rester sous les contrôle des chefs des tribus touaregs, et ce jusqu’à ce que les deux partis (Touaregs et gouvernement central) parviennent à une solution durable.
Les deux parties, pour rappel, étaient tenues par un accord de paix, signé, après de longues années de conflit et de tractations, grâce à la médiation de l’Algérie.
D’ailleurs, il n’est pas étonnant de voir, en ce moment, la diplomatie algérienne déployer des efforts en vue de tenir, au courant de cette semaine, une rencontre entre les deux parties, afin d’éviter que la situation ne débouche sur un conflit armé.
La crise qui couve au nord du Mali risque d’embraser toute la région, sachant que les Touaregs sont revenus de Libye fortement armés. S’ils vont jusqu’au bout de leur logique, à savoir refuser la présence de l’armée régulière au nord, cela voudrait dire qu’ils devraient s’allier aux terroristes d’al-Qaida, dans la logique de « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ».
Mais cela risquerait de les discréditer au regard de l’opinion publique internationale et accentuerait la pression internationale sur eux, sachant que la région est sous les projecteurs, non seulement des pays de la région, qui disposent d’un commandement militaire commun, mais aussi de l’Union européenne et de l’OTAN qui surveillent de près toute la région du Sahel.
Mais, quelque soit l’issue des tractations qui auront lieu à Alger, la paix restera toujours fragile au nord du Mali et les revendications des Touaregs pourraient ressurgir à tout moment.
C’est que le fond du problème reste le sous-développement, pour ne pas dire le dénuement dans lequel se trouve le nord du Mali. C’est cette situation qui nourrit la colère des Touaregs et c’est cette situation qui facilite l’implantation des groupes terroristes et des bandes de trafiquants en tous genres

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