dimanche 27 novembre 2011

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Colère : Ils dénoncent leur marginalisation et la discrimination affichée à leur égard

Les Amazighs de Libye exigent un nouveau gouvernement

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La population Amazighe de Libye pose également comme condition, pour une éventuelle participation à l’édification de l’Etat, l’abrogation de l’article 1 de la déclaration constitutionnelle rendue publique le 3 août 2011 et la consécration de la langue amazighe comme langue officielle aux côtés de la langue arabe”.

La chute de Mouammar El Kadhafi, après plus de quatre décades de répression, d’exclusion, de massacres des Amazighs libyens, ne se présente pas, hélas, sous de bons auspices pour ces autochtones. Ainsi, la participation exemplaire des Berbères libyens dans la révolution n’a pas produit l’effet escompté.
Le nouveau gouvernement de transition, mis sur pied le 22 novembre écoulé, ne répond, nullement, aux attentes des Amazighs de Libye. Ils sont encore une fois, relégués au stade de “sous-citoyens”.
Dans un communiqué rendu public, quelques jours après l’annonce du gouvernement de transition, présidé par Abdelrahim Al-Kib, le Congrès national amazigh libyen (regroupant tous les Conseils amazighs locaux du CNT), estime que la composition du nouveau gouvernement provisoire “a été faite sur une base discriminatoire, excluant de façon délibérée tous les Amazighs de Libye des régions de Adrar n Infusen, Zouara, Ghadamès, Oubari, Ghat, Oujila ainsi que les Amazighs du Sud (Touaregs), lesquels Amazighs forment la composante essentielle de l’identité libyenne”.
Le communiqué souligne, par ailleurs, qu’une réunion regroupant une délégation du Congrès national amazigh libyen et le chef du CNT, Mustapha Abdeldjalil, tenue au lendemain de l’annonce du gouvernement de transition, pour débattre de la question identitaire et de la place des Amazighs dans la future Libye, “s’est soldée par le rejet des demandes légitimes de la délégation”.
C’est dire l’orientation imprimée à la révolution libyenne par les chefs du CNT, notamment, après les déclarations les plus contreversées sur l’application de la charia. Pour dénoncer cette discrimination, le Congrès national amazigh libyen, seule et unique représentant des Amazighs de Libye, décide de geler toutes leurs activités et contact au sein du CNT. “Le Congrès national amazigh libyen a décidé du gel de tout contact avec le CNT jusqu’à satisfaction des revendications légitimes des Amazighs”. Le congrès estime, en outre, que sa participation à l’édification de la nouvelle Libye ne se concrétisera sans la satisfactions des revendications essentielles des Amazighs, à savoir, “la formation d’un nouveau gouvernement provisoire dans lequel deux ministères régaliens seront attribués à des Amazighs, la répartition équitable des portefeuilles ministériels entre les Amazighs et les autres régions libyennes, l’abrogation de l’article 1 de la déclaration constitutionnelle rendue publique le 3 août 2011 et la consécration de la langue amazighe comme langue officielle aux côtés de la langue arabe”.
D’autre part, et tout en déclarant que le nouveau gouvernement de transition est illégitime et contraire aux déclarations de M. Al-Kib et à celles de la révolution, le Congrès national amazigh libyen procédera au “retrait de tous les représentants des Conseils locaux amazighs du CNT, la non-reconnaissance et le boycott du gouvernement Abdel Rahim al-Kib”.
Le document du congrès ajoute que les Amazighs de Libye poursuivrons “les manifestations et les rassemblements pacifiques et démocratiques jusqu’à satisfaction de leurs revendications”.
En dernier lieu, le congrès tient le CNT comme responsable des conséquences que pourraient causer cette marginalisation des Amazighs libyens.
M. Mouloudj

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