jeudi 1 septembre 2011

Le sort inquiétant des réfugiés et migrants libyens


Publié le 31-08-11 à 16:42    Modifié à 18:02     par Le Nouvel Observateur avec AFP     2 réactions

La situation de ces victimes collatérales de la guerre préoccupe de plus en plus les organisations humanitaires.

Un réfugié d'origine africaine à l'extérieur du camp de Sidi Bilal près de Tripoli. (FRANCISCO LEONG / AFP)Un réfugié d'origine africaine à l'extérieur du camp de Sidi Bilal près de Tripoli. (FRANCISCO LEONG / AFP)
Présente en Libye depuis le 25 février, l'organisation humanitaire Médecins sans Frontières(MSF) a publié mercredi 30 août un communiqué alarmant.
Des conditions de vie épouvantables
Des "centaines de migrants et de réfugiés vulnérables" vivent dans "des conditions épouvantables, sans accès à des soins médicaux adaptés et sans garantie de sécurité" à Tripoli, affirme l'organisation. MSF explique qu'un millier de réfugiés et de migrants vit dans des bateaux sur une base militaire abandonnée, à Tripoli, et que 200 personnes ont trouvé refuge dans une ferme depuis que les combats ont éclaté au sud de Tripoli. Selon Médecins sans frontières, "beaucoup souffrent d'infections respiratoires, de maladies de la peau et de troubles gastro-intestinaux", des pathologies "liées à leurs conditions de vie très précaires" et "au stress".
L'ONG demande que le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) assurent "la protection de ces réfugiés et migrants" et répondent à leurs besoins fondamentaux".
10.000 Libyens auraient trouvé refuge en Algérie
L'Algérie, de son côté, a accueilli depuis mardi 3 août 500 Touaregs, dont des femmes et des enfants ainsi que des blessés, pourchassés par les rebelles libyens, a-t-on appris de source gouvernementale. "Quelque 500 Touaregs étaient poursuivis par les rebelles. Ils ont fui le territoire libyen et, pour des raisons humanitaires, on ne pouvait pas leur refuser l'entrée", a déclaré un responsable. Un premier groupe de 70 Touaregs a été autorisé à pénétrer en Algérie mardi après-midi, suivi ce mercredi du reste du groupe. Le Croissant-Rouge algérien a été chargé de s'occuper de ces réfugiés et de les soigner", a indiqué une source gouvernementale.
Le quotidien "Ennahar" a indiqué que plus de 10. 000 Libyens, majoritairement des femmes et des enfants, avaient trouvé refuge en Algérie depuis février dernier.
La peur de fuir
Les Touaregs de Libye sont considérés par la rébellion, qui a pris le contrôle de la Libye, comme acquis à Kadhafi. Certains réfugiés ont affirmé à Médecins sans frontières qu'ils n'osaient quitter ces camps de fortune "de peur d'être agressés, battus ou arrêtés en ville", et qu'ils avaient été menacés par des hommes armés non identifiés.
Alors que l'OIM a annoncé lundi 29 août qu'un deuxième bateau évacuant 850 migrants avait quitté Tripoli, nombre de migrants, notamment d'Afrique subsaharienne, souhaiteraient être évacués, mais craignent de se déplacer de peur d'être perçus "comme des mercenairessubsahariens qui sont réputés avoir combattu aux côtés des forces gouvernementales" libyennes.
Le Nouvel Observateur - AFP
VOS RÉACTIONS (2)
cadi slim
cadi slim a posté le 1-09-2011 à 10:39
Les libyens garderont pendant longtemps l'image de noirs africains leur tirant dessus parce que payés pour le faire comme leur seule raison de le faire. Je ne sais pas si le journaliste et l'enquêteuse ont compris le sens du mot "mercenaire": les dictionnaires existent pour ça. Je ne cautionne, ni n'approuve cette situation mais je n'ai jamais entendu parler d'une révolution sans erreurs, d'un mercenaire qui est devenu un monsieur propre, etc.
Le même journaliste et la même enquêteuse devaient être là au moment où de simples civils se faisaient tirer comme des lapins.
Mahia Maffo
Mahia Maffo a posté le 1-09-2011 à 04:50
Le Washington Post a publié samedi un article important intitulé, « Les meurtres par vengeance se multiplient en Libye : la nouvelle liberté assombrie par les attaques extrajudiciaires rebelles ». Ce titre fait référence à la contradiction qui existe entre les assertions du Conseil national de transition (CNT), du nouveau régime libyen soutenu par l'OTAN ainsi que de l'administration Obama que la Libye a maintenant gagné sa liberté et la réalité d'un massacre politique et, dans certains cas, racial.
Le journaliste du Post Simon Denyer a affirmé que les troupes de Kadhafi « ont exécuté des dizaines ou même des centaines de prisonniers politiques cette semaine, pendant même que les combattants rebelles victorieux semblaient exercer leurs propres sévices ». Il cite le témoignage de Diana Eltahawy, enquêteuse pour Amnistie internationale en Libye, qui « décrit les mauvais traitements, la torture et le meurtre extrajudiciaire de combattants pro-Kadhafi par les rebelles, au fur et à mesure que ces derniers prenaient contrôle du pays d'est en ouest ».
Le journaliste lui-même a vu cinq soldats blessés et mourant de Kadhafi dans un poste médical avancé maintenant patrouillé par les « rebelles », laissés sans nourriture, ni eau, ni soins. Il a aussi vu 15 cadavres, surtout d'Africains noirs et vraisemblablement partisans de Kadhafi, laissés en décomposition au soleil devant la caserne de Bab al-Azizia où demeurait une bonne partie de la famille

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