mardi 14 juin 2011

L’Union européenne cherche à sécuriser son approvisionnement en matières premières

UE - 
Article publié le : mardi 14 juin 2011 - Dernière modification le : mardi 14 juin 2011

RFI

Grâce au sous-sol de la Mongolie intérieure, la Chine détient plus de  90% des réserves de terres rares , soit près d’1/3 des réserves mondiales.
Grâce au sous-sol de la Mongolie intérieure, la Chine détient plus de 90% des réserves de terres rares , soit près d’1/3 des réserves mondiales.
(Photo : Lei Yang/DR)
Par Altin Lazaj
La Commission européenne organise ce mardi 14 juin 2011 à Bruxelles, une conférence sur les matières premières. Une réunion où tous les participants, représentants politiques et responsables de marchés politiques, se prononceront sur les solutions pour lutter contre la volatilité excessive des prix des matières premières, c'est-à-dire, les fluctuations de plus en plus violentes. Cette rencontre s’inscrit dans la dynamique impulsée par la France dans le cadre du G8 et du G20. Mais l’Union européenne pense avant tout à ses propres approvisionnements.
L’Europe est en effet très dépendante de ses importations en matières premières énergétiques et en métaux rares. En conséquence, l’Union européenne souffre de la volatilité des prix du pétrole due en premier lieu aux événements dans les pays arabes. L’or noir, cher, pénalise sa croissance économique et les fluctuations excessives des prix génèrent de l'incertitude et perturbent l’anticipation des acteurs économiques. L’Europe rencontre le même problème en ce qui concerne les métaux rares, dites « terres rares », indispensables pour son industrie et la production de technologies innovantes.
Mais pour ces derniers, elle semble avoir trouvé la solution en se montrant très pragmatique : l’Union européenne cherche à signer des accords bilatéraux avec des pays producteurs de ces métaux, comme le Chili, les pays africains ou la Russie. Elle veut contourner ainsi le grand fournisseur, la Chine qui a le monopole car elle dispose de 90% de la production mondiale. Les Chinois, conscients de leurs besoins dans les années à venir pour ces métaux, ont déjà limité à plusieurs reprises le volume des exportations, poussant les prix à la hausse.
La France a déjà donné ses propositions
Invité à la conférence de Bruxelles, le président français Nicolas Sarkozy s’est prononcé sur ce sujet. Il a de nouveau plaidé pour une régulation plus étroite des marchés des matières premières. Il a fait de la réduction de la volatilité des prix des matières premières, une priorité de sa présidence du G20. Le chef de l’Etat souhaite peser sur l’action des grands pays industrialisés dans ce sens, surtout dans le domaine des matières premières énergétiques et agricoles.
Parmi ses propositions, deux sont essentielles : l'amélioration de la régulation des marchés financiers de matières premières. Ces marchés ne font pas l'objet d'une régulation harmonisée ou, pour certains d'entre eux, ne sont pas dotés de règles de base contre les manipulations de cours. Et l'accroissement de la transparence sur les marchés physiques de matières premières. Le manque de données internationales sur les évolutions prévisionnelles de l'offre et de la demande sur les marchés de matières premières alimente leurs volatilités.
Pour la France, la transparence sur les niveaux des stocks de matières premières agricoles constituerait par exemple un progrès décisif. Cela permettra de prévenir et mieux gérer les crises alimentaires et surtout de réduire la volatilité des cours. Les fluctuations des prix agricoles fragilisent des filières entières en Europe, de l'élevage à l'industrie. Elles rendent incertains les approvisionnements des pays importateurs.
Avant de pouvoir convaincre le Brésil largement exportateur de denrées de base, que les marchés doivent être encadrés, avant de convaincre la Chine de publier l'état de ses stocks de céréales pour améliorer la transparence, il faudrait d'abord avancer vers un consensus au sein même de l'Europe. Or, on n’en est pas encore là : si la France et l'Allemagne sont d'accord pour réformer les marchés dérivés de matières premières, le Royaume-Uni traîne encore des pieds, étant donné l'importance de la place financière londonienne

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